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Dans son livre, Anne Sinclair s'inquiète de l'élection de Marine Le Pen

L`Express / Politique - Mon, 27/02/2017 - 12:59
La journaliste Anne Sinclair sort, mercredi 1er mars, un livre sous forme de chronique écrite au jour le jour. Elle aborde les grands thèmes politiques et d'actualité de ces deux dernières années: Trump, Brexit et présidentielle française.
Categories: France

Les pays d’Amérique latine dans l’incertitude face à Trump

IRIS - Mon, 27/02/2017 - 12:53

Par bien des égards, Donald Trump est un président avec un profil inédit dans l’histoire des Etats-Unis. Concernant les relations avec l’Amérique latine, en quoi sa ligne de politique étrangère marque-t-elle une rupture avec ses prédécesseurs ?

Donald Trump représente un profil nouveau dans le panorama des élections américaines car il est le premier président élu, depuis les années 1990, qui n’affiche aucun projet déterminé pour l’Amérique latine. Depuis la fin de la guerre froide, chaque candidat républicain ou démocrate avait un projet pour l’Amérique latine. Il s’agissait de l’intégrer, via un ou des accords de libre-échange, aux chaînes de valeurs économiques et financières de la première puissance mondiale. Manière par ailleurs de garder la région dans son giron. Mais Trump est le premier président à n’avoir pas soutenu un tel projet, ni durant sa campagne où la région a été quasiment inexistante, ni maintenant qu’il est à la Maison-Blanche. Aujourd’hui, sa politique se limite essentiellement à deux questions : l’immigration et le protectionnisme commercial. Les deux concernent surtout le Mexique, l’Amérique centrale et la Caraïbe.

Précisément, l’immigration a été un sujet central dans la campagne de Trump, qui entend renforcer une politique de répression. Concrètement, quelles seraient les mesures à sa disposition susceptibles de bouleverser les schémas migratoires du continent ? Qu’a-t-il déjà commencé à mettre en place ?

Trump a déjà mis en place plusieurs mesures concernant le Mexique mais d’autres politiques moins évoquées dans les médias existent aussi, à destination des pays centre-américains et de Cuba. Il compte essentiellement mettre en place des mesures de répression migratoire sous plusieurs formes. La mesure la plus médiatisée reste la construction d’un mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique (de plus de 3 000 kilomètres), dont il souhaite imposer l’essentiel du financement au Mexique.

Comment ? Plusieurs pistes. Trump compte renégocier – peut être dissoudre – l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain). Dans ce cadre, si le Mexique souhaitait continuer à avoir des rapports commerciaux privilégiés avec les Etats-Unis, il devrait accepter de prendre en charge le financement du mur. Le président américain annonce également vouloir taxer tous azimuts les envois de fonds (remesas) des Mexicains vivant aux Etats-Unis vers leur famille restée au pays. Actuellement, 12 millions de Mexicains vivent aux Etats-Unis, une famille mexicaine sur deux a un parent qui vit aux Etats-Unis et 20% des familles mexicaines bénéficient de ces envois de fonds (estimés à la somme colossale de 26 milliards de dollars en 2016). Trump menace ainsi de taxer chacun de ces transferts à hauteur de 5% de manière à financer le mur. En fait, il semble formuler les termes d’un chantage au gouvernement mexicain : soit celui-ci accepte de financer une enveloppe de 5 à 10 milliards de dollars pour ce mur – dont le coût annoncé par Trump s’élève à 8 milliards de dollars, alors que le Département de sécurité nationale considère qu’il coûterait en réalité plus de 21 milliards ! – soit le nouveau président américain taxera les remesas.

Enfin, un autre volet de la politique de répression consiste en la signature, il y a quelques semaines, d’un décret présidentiel renforçant les moyens financiers et humains américains à la frontière mexicaine en augmentant les effectifs des patrouilles policières et garde-frontières à hauteur de 15 000 personnes. Dans l’attente du potentiel mur, ce décret prévoit de construire des centres de détention pour migrants. Il faut rappeler qu’il existe déjà une barrière métallique étalée sur plus du tiers de la frontière entre les deux pays.

Concernant les pays centre-américains, en particulier le Guatemala, El Salvador et le Honduras qui forment le Triangle Nord, Trump a confirmé l’enclenchement des programmes élaborés par Barack Obama (notamment l’Alliance pour la prospérité disposant d’une enveloppe de 750 millions de dollars votée par le Congrès en 2015). Ils consistent, entre autres, à financer des plans de contrôle et de sécurisation des frontières, de formation policière et militaire, ainsi que des projets de développement. Le but est d’empêcher les migrants de quitter ces pays disloqués par la pauvreté, la criminalité, la corruption, le narcotrafic et par les problèmes politiques et institutionnels.

A noter également que Barack Obama avait levé, avant la fin de son mandat, une loi dite « Pieds sec pieds mouillés » qui permettait aux Cubains quittant l’île pour rejoindre le sol américain de bénéficier d’un statut privilégié et de résident. Cette loi datait de l’époque de la guerre froide. La Havane a toujours considéré qu’il s’agissait d’une incitation à l’exil pour ses ressortissants et exigeait donc son retrait dans le cadre du processus de normalisation amorcé en 2014. Chose faite. Aujourd’hui, avec la fin de cette loi, tout Cubain parvenant illégalement aux Etats-Unis sera considéré comme n’importe quel autre clandestin. Cette mesure va donc influencer la migration cubaine vers les Etats-Unis.

Le protectionnisme affiché de Trump va certainement redéfinir les relations diplomatiques et commerciales en Amérique latine. Serait-il plus judicieux pour les dirigeants sud-américains d’en profiter pour créer une nouvelle dynamique collective ou s’agit-il au contraire de se tourner vers des partenaires extérieurs comme la Chine ?

L’arrivée de Donald Trump confère très clairement à l’Amérique latine un statut de laboratoire concernant les politiques commerciales. On peut qualifier les politiques protectionnistes du président américain comme relevant d’un « protectionnisme de copains », dans le sens où Trump ne s’attache à aucune doctrine. Il exige simplement une loyauté intégrale de la part des pays qui souhaitent établir un partenariat avec les Etats-Unis. Ceux qui obtempèreront seront récompensés, tandis que les autres seront sanctionnés. Dans cette optique, il souhaite remplacer les cadres de négociation multilatéraux par des cadres bilatéraux, qui permettraient aux Etats-Unis – comprendre à leurs entreprises et classes dirigeantes – de tirer le maximum de bénéfices. En face, les chancelleries et les capitales sud-américaines sont en pleine hésitation et en redéploiement stratégique, qui reste encore aléatoire. La tendance est à l’émergence de nouveaux débats car la position du président américain encourage les pays latino-américains à diversifier leurs partenariats, à la fois avec les Etats-Unis mais également avec la Chine et les autres pays émergents.

La question de l’intégration régionale se pose à nouveau également. Cette intégration économique régionale est actuellement faible en Amérique latine. En effet, l’économie intrarégionale représente à peine 15% des échanges des pays latino-américains, l’essentiel de leur production étant exporté sur les grands marchés mondiaux. Ce sujet revient donc dans l’agenda des capitales latino-américaines mais il est encore beaucoup trop tôt pour savoir s’il se concrétisera. Tout dépendra aussi de l’attitude du Mexique, selon qu’il soit prêt ou non à se redéployer vers l’Amérique latine. Ces questions restent ouvertes et sans réponse. Mais il est évident que l’intégration régionale aurait beaucoup de vertus pour les Sud-Américains, tant pour compenser les chocs de l’économie mondiale que pour se protéger des aléas de la politique nord-américaine.

Toujours pas de SDTI en Centrafrique

Le mamouth (Blog) - Mon, 27/02/2017 - 12:33
C'était un peu la preuve que la France ne laissait pas l'ONU toute seule, et militait pour les missions
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Categories: Défense

Politique étrangère n°1/2017 : votez pour (é)lire votre article préféré !

Politique étrangère (IFRI) - Mon, 27/02/2017 - 12:29

Note: There is a poll embedded within this post, please visit the site to participate in this post's poll.

Does Tony Blair have an answer to Shakespeare’s Hotspur?

Ideas on Europe Blog - Mon, 27/02/2017 - 12:27

Tony Blair’s call to spirits to rise up from the deep to throw off Brexit was worthy of Owen Glendower’s faith in his magical powers. So too is the reply that Shakespeare gave Hotspur: ‘Why so can I or so can any man. But will they come when you do call for them?’ Blair’s cosmopolitan audience showed there are people in the City of London welcoming his call to remain in the European Union. But his talk gave no hint of how troops raised in the Square Mile could successfully capture Parliament.

The most straightforward way to repudiate the Brexit referendum result is to call a second referendum in which some who voted to leave would change their minds as signs emerge of the difficulties and uncertainties entailed in de-integrating the UK from the EU. It would require a swing of less than 2.0 percent to turn the minority vote for remaining in the EU into a majority.

For this to happen, Parliament would have to approve another referendum. Remainers could try to emulate the successful campaign of their opponents and seek an MP among the 20 qualified to introduce a Private Member’s bill in this session of Parliament. A mischievous Scottish National Party MP could speak from conviction of remaining in the EU. Defeat of the bill by an overwhelming mass of English MPs would add fuel to the party’s case for Scottish independence.

One stumbling block to a referendum is the wording of the question. Tony Blair’s call favours the proposition that the United Kingdom should remain a member of the European Union; the Conservative majority favours the opposite. Like the historic Glendower, Blair is ignoring the strength of the troops massed against him in Parliament. In any event, the Government can claim that the courts have given MPs a voice. Earlier in February almost 500 MPs voted to go ahead with withdrawal, including a majority of Labour as well as Tory members.

In a sense, Blair is correct in stating that both the referendum and parliamentary votes have been taken ‘without knowledge of the true terms of Brexit’. These can only become known in autumn 2018, when UK and EU negotiators publish joint recommendations about the rules that should govern the post-Brexit relations between UK and the EU when it officially cases to be a member before Easter 2019. Once these terms are known, Remainers could promote a referendum about whether the terms should be accepted. The government would again reject such a demand on the grounds that a parliamentary vote is sufficient to authorise acceptance.

Theresa May has left open whether the government would recommend accepting a deal with the EU or endorse its rejection if its terms were a bad deal. Conservative MPs critical of the only deal on offer would want to hold the Prime Minister to her pledge that exit with no deal is better than accepting a bad deal. At present, a majority of MPs would prefer to vote for whatever deal was available rather than no deal. In the House of Lords, where the government lacks a majority, a majority of peers would undoubtedly endorse whatever an elected government negotiated and the Commons approved.

Blairite MPs could offer an amendment asking the government to return to Brussels to withdraw its notification of withdrawal. Such a strategy assumes that the EU would allow the UK to rescind its notification of withdrawal. The EU has made it clear that, like pro-Brexit Tory MPs, it wants an end to years of uncertainty about whether Britain is in or out of Europe. Labour MPs would face the awkward choice of voting for the government’s deal as a lesser evil or casting a negative vote that would not lead to better terms but to a complete break with the EU.

In practice, the only way to undo the referendum vote is to have a House of Commons with a majority of MPs in favour of British membership in the EU. If Blair issued a call for a general election before withdrawal is a fact, he would need the votes of 433 MPs for a ballot, or dozens of Conservative and SNP MPs to combine with Labour to form a new government with Jeremy Corbyn as Prime Minister. If Hotspur were a bookmarker, he would offer odds of more than a million to one against this. Once a new House of Commons is elected in 2020, there will be five years for MPs to review the consequences of what Parliament and people have voted for and decide to apply to become an EU member state.

Instead of issuing a call which is  certain to get a parliamentary response only from Lord Mandelson, Tony Blair could achieve more if he tried to work his magic on the devils that are in the details of Brexit and will affect the state of Britain in the world once it no longer belongs to the European Union. For example, he could return to a cause he once advocated when shadow minister for employment a quarter century ago: the need to improve state education and vocational training so that British workers and enterprises can compete better in an increasingly competitive world.

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Categories: European Union

Draft report - Towards an EU strategy for international cultural relations - PE 599.563v01-00 - Committee on Foreign Affairs, Committee on Culture and Education

DRAFT REPORT on Towards EU strategy for international cultural relations
Committee on Foreign Affairs, Committee on Culture and Education
Elmar Brok, Silvia Costa

Source : © European Union, 2017 - EP
Categories: Europäische Union

Draft report - Towards an EU strategy for international cultural relations - PE 599.563v01-00 - Committee on Foreign Affairs, Committee on Culture and Education

DRAFT REPORT on Towards EU strategy for international cultural relations
Committee on Foreign Affairs, Committee on Culture and Education
Elmar Brok, Silvia Costa

Source : © European Union, 2017 - EP
Categories: European Union

Pierre-François GOUIFFÈS – L’actif épargne logement, Concilier mobilité et propriété

Fondapol / Général - Mon, 27/02/2017 - 12:23

À l’heure où la révolution de l’économie collaborative semble remettre en cause le concept même de propriété au profit de l’usage et de l’expérience, il est utile de rappeler l’organisation de la propriété du logement en France et de voir si cette organisation atténue ou au contraire renforce les deux maux économiques et sociétaux que […]

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Módosult a fiatal gazda pályázat - március 16-tól lehet benyújtani!

Pályázati Hírek - Mon, 27/02/2017 - 12:15

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37,7 milliárd forintos keretösszeggel 2017. március 16-án indul el a rég várt "fiatal gazda" pályázat. Várhatóan 3.000 kérelem kerül majd támogatásra.  A támogatás 100%-os átalánytámogatás (nem beruházáshoz kötött), mértéke: 40 000 eurónak megfelelő forintösszeg (jelenleg kb. 12,3 M Ft)  A támogatásra jogosultak köre jelentősen korlátozott a korábbi pályázatokhoz képest.  Információk szerint  további módosítások is várhatóak hamarosan a felhívásban, annak érdekében, hogy csak a valós gazdálkodói tevékenységet folytató fiatal gazdák nyújthassák be támogatási kérelmüket.  A fenti videoban a korábban nyertes fiatal gazdák nyilatkoznak tapasztalataikról. Bővebb információ, a felhívás és előminősítési regisztráció alább!

Categories: Pályázatok

Christophe de Voogd présente sa note « Réformer : quel discours pour convaincre ? »

Fondapol / Général - Mon, 27/02/2017 - 12:14

Christophe de Voogd présente sa note « Réformer : quel discours pour convaincre ? »

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Article - In Parliament this week: medicine, car emissions, EU citizens in the UK

European Parliament (News) - Mon, 27/02/2017 - 11:54
General : The rights of EU citizens living in the UK, access to medicine and visa reciprocity with the US will be dealt with during this week's plenary session in Brussels on Wednesday on Thursday. In addition committees discuss the reform of asylum legislation while the inquiry committee investigating the car emissions scandal presents its findings and recommendations.

Source : © European Union, 2017 - EP
Categories: European Union

Article - In Parliament this week: medicine, car emissions, EU citizens in the UK

European Parliament - Mon, 27/02/2017 - 11:54
General : The rights of EU citizens living in the UK, access to medicine and visa reciprocity with the US will be dealt with during this week's plenary session in Brussels on Wednesday on Thursday. In addition committees discuss the reform of asylum legislation while the inquiry committee investigating the car emissions scandal presents its findings and recommendations.

Source : © European Union, 2017 - EP
Categories: European Union

La politique européenne des transports

Toute l'Europe - Mon, 27/02/2017 - 11:45
Mentionnée dès le traité de Rome de 1957, la politique européenne des transports a évolué lentement. C'est seulement à partir de l'Acte unique européen (1986) puis du traité de Maastricht (1992), et donc de l'avènement du marché unique européen, que les choses s'accélèrent. La mise en place d'un espace européen sans frontières intérieures s'est accompagnée d'une libéralisation du secteur des transports, sans pour autant éclipser la notion de service public.
Categories: Union européenne

Le Maroc annonce son retrait d'une zone contestée au Sahara occidental

France24 / Afrique - Mon, 27/02/2017 - 11:38
Le Maroc a annoncé, dimanche, son retrait de Guergerat, située dans le sud-ouest du Sahara occidental. Cette localité, zone tampon contestée, est le théâtre de vives tensions avec les indépendantistes du Front Polisario.
Categories: Afrique

[Revue de presse] Contre la corruption à Bucarest, les manifestants forment un drapeau européen géant

Toute l'Europe - Mon, 27/02/2017 - 11:33
Plusieurs milliers de personnes ont protesté dans la soirée du dimanche 26 février à Bucarest, pour tenter une nouvelle fois de faire chuter le gouvernement social-démocrate en place. Indignés par les tentatives d'affaiblissement de la lutte contre la corruption dans leur pays, des milliers de Roumains se sont rassemblés, pour former un drapeau européen géant devant le siège du gouvernement.
Categories: Union européenne

Présidentielle française : pas d'accord entre Mélenchon et Hamon

France24 / France - Mon, 27/02/2017 - 11:18
Après une entrevue, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon ont annoncé, dimanche, qu’ils ne s'entendraient pas sur une candidature unique de la gauche, mais les deux hommes sont "convenus d'un code de respect mutuel dans la campagne".
Categories: France

España en el mundo en 2017: perspectivas y desafíos

Real Instituto Elcano - Mon, 27/02/2017 - 11:04
Elcano Policy Paper 1/2017 - 27/2/2017
Ignacio Molina (coord.)

Trabajo colectivo del Real Instituto Elcano que pretende hacer un análisis prospectivo de la posición internacional de España de cara a 2017 y cierto balance de lo ocurrido durante 2016.

1er tour de l'élection présidentielle 2017

Institut Montaigne - Mon, 27/02/2017 - 11:03
Date: Dimanche 23 Avril 2017

Chronique d'un grand basculement.

L`Express / Politique - Mon, 27/02/2017 - 11:00
Le fait sans doute le plus marquant de cette singulière campagne électorale est la confirmation que le Front national est devenu, sans conteste, le premier parti ouvrier de France. Ce qui était depuis plus d'un siècle le socle social de la gauche a basculé du côté de l'extrême droite. [...]
Categories: France

« Or, argent et folies des grandeurs » – 3 questions à Alessandro Giraudo

IRIS - Mon, 27/02/2017 - 10:47

Alessandro Giraudo est Chief Economist du groupe international Tradition. Enseignant à l’ISG-Paris, il répond à mes questions à l’occasion de la parution de l’ouvrage : « Or, argent et folies des grandeurs », aux Éditions Economica.

Comment expliquer que l’or et l’argent influencent la vie des hommes depuis plus de 8000 ans ?

Les deux métaux sont rares et résistent à l’usure du temps, en particulier l’or. C’est surtout ce dernier, produit par les supernovas, qui, par ses qualités, alimente et exacerbe l’imaginaire des hommes. Pour les Égyptiens, le métal jaune était la chair du dieu Râ et, pour les Incas, il représentait les larmes du soleil. Des civilisations très différentes, dans des lieux géographiques très éloignés, sans la possibilité de communiquer et dans des époques diverses, ont toujours choisi les mêmes métaux et leur ont attribué une grande valeur. Les textes religieux dans le monde entier et presque toutes les images de la mythologie de plusieurs pays parlent systématiquement de ces métaux précieux. Les temples, les églises et les centres du culte religieux contiennent est exposent de l’or et de l’argent. Les hommes ont toujours été à la recherche d’Ophir et de Tharsis, les villes mythiques où furent trouvé l’or et l’argent. Les mythes de l’Eldorado, de la Ville de l’Or, de Quivira, de Cibola, de la Sierra de la Plata et de l’Île de l’Or dans l’océan Pacifique peuplent l’imaginaire et les rêves des hommes. Ils attirent des expéditions, qui sont rarement fructueuses et souvent dangereuses. Des milliers d’esclaves meurent de soif dans les mines nubiennes, d’autres sont sacrifiés dans les mines d’argent du Laurion pour financer le siècle d’or d’Athènes : les damnata ad metalla meurent dans les mines romaines ; beaucoup d’esclaves sont engloutis dans les mines des califats ; les mitayos andins et les esclaves africains tombent comme des mouches dans les mines à Potosí et à Huancavelica (le mercure utilisé pour extraire l’argent). Les bandierantes et les garimpeiros au Brésil, les prisonniers politiques et ordinaires en Sibérie, les Johnny newcomers en Californie, les coolies chinois et les mineurs noirs en Afrique du Sud ont des vies très courtes.

Les métaux jaune et blanc ont toujours financé les pouvoirs et les guerres, l’imaginaire et les caprices des hommes, les rançons, le commerce et les échanges de biens. Ils ont acheté le pardon du ciel et les caresses envoutantes des femmes de petite vertu. Un vieux proverbe persan affirme que l’or est la monnaie des rois, l’argent celle des marchands et la dette est la monnaie des pauvres ! Et le paradoxe de l’or, surtout, est d’être extrait dans les entrailles de la terra pour y retourner sous forme de lingot dans les coffres des banques centrales et dans les caveaux de Paradeplatz et de Banhofstrasse à Zurich !

La découverte de gisements est-elle une bénédiction ou une malédiction ?

Dans les premiers instants, la découverte de gisements représente la manne qui tombe du ciel et participe au développement du pays ou, tout seulement, en retarde la décadence, comme dans le cas du Portugal avec la découverte de l’or brésilien. Mais, ensuite, très souvent, ces découvertes se transforment en un cas classique de « malédiction des matières premières ». Il s’agit d’une condition qui tue à feu doux le futur d’un pays dont les dirigeants s’habituent à la dépense facile. Quand les ressources viennent à manquer, la chute est fracassante, comme dans le cas des pays pétroliers (2015-2016). Le cas le plus dramatique est illustré par l’Espagne qui a découvert l’argent américain au cours du XVIème siècle. Grands d’Espagne et hidalgos n’investissent plus dans des projets productifs et créateurs, mais placent leurs richesses dans les « juros », les bons du trésor que le roi s’engage devant Dieu à rembourser. En 90 ans, le trésor espagnol déclare six banqueroutes et le pays, ne produisant presque plus rien, doit importer beaucoup de biens. Il entre alors dans une décadence dorée mais inexorable.

L’or a-t-il favorisé toutes les folies humaines ?

L’or et l’argent ont financé beaucoup de folies des rois, des princes, des religieux… Les deux métaux ont contribué à la splendeur de Babylone (mines d’argent de la Mésopotamie), des Pyramides et des grands temples égyptiens (mines d’or nubiennes), du Parthénon (argent du Laurion), du Colisée (butin rapporté de Jérusalem par Vespasien), d’une partie de la muraille chinoise et du grand canal Beijing-Hangzhou (or et argent du Yunnan), des merveilles de Byzance (Sainte Sophie aurait couté 5 tonnes d’or et 11 tonnes d’argent), de l’essor de Bagdad de l’an mille (encore les mines iraniennes et afghanes de Benjahir). Et il ne faut pas oublier les cathédrales médiévales et les églises de l’Europe de la renaissance et de l’époque baroque (le fameux Gottes Geld), de la cité interdite de Beijing, du Taj Mahal (coût de 32 millions de roupies), des palais et des résidences des princes et des rois en Europe et dans le reste du monde.

Mais l’or et l’argent ont aussi financé les guerres. On peut citer l’expansionnisme égyptien des XVIIIème et XIXème dynasties (encore l’or nubien), les guerres d’Athènes (mines du Laurion) et du Péloponnèse partiellement financées par l’or et l’argent de l’Empire persan. Après avoir pillé le fabuleux trésor de Darius (190.000 talents de métaux précieux), Alexandre se lance à la conquête de l’Inde (et des mines d’or de Karnataka qui financent – plus tard – les Gupta et l’Empire Vijayanagara), les califats exploitent les mines espagnoles et les mines afghanes pour financer leur expansion. Les croisades et, ensuite, la guerre de Cent Ans sont financées par les mines d’argent du Devon et de l’Allemagne et par les banquiers italiens … Mais les rois (anglais et français) « oublient » de rembourser leurs dettes et le système bancaire des Lombards s’effondre vers 1340 ! La découverte de l’argent mexicain et péruvien finance les guerres de l’Empire espagnol, dirigées par deux « impresarios de la guerre », Charles V et son fils Philippe II. Les découvertes de l’or et de l’argent dans l’Empire russe arment les troupes des czars comme la découverte de l’or californien qui aide d’une façon importante la lutte des Nordistes contre les Sudistes. Les deux guerres des Boers sont aussi financées par l’or découvert en Afrique du Sud. Le Japon vend beaucoup d’or à la Réserve fédérale américaine entre mi-1937 et les mois précédant Pearl Harbour et Hitler peut prolonger la guerre grâce à l’or qu’il pille dans les pays conquis. Les SS organisent même les Devisenschutzkommandos, unités spéciales composées par des hommes travaillant dans le monde bancaire, capables de lire la comptabilité et de dénicher des métaux précieux à l’intérieur de la banque et chez les particuliers…

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