Au lendemain de la publication de mon article sur le «failed state» belge dans Libération qui a causé beaucoup de remous dans le plat pays, La Libre Belgique m’a interrogé sur le regard que je portais sur le royaume. L’entretien a été publié samedi et repris dimanche dans la Dernière Heure. Etonnament, il a été reçu plutôt positivement. Pour compléter le tableau d’ensemble d’un pays en pleine déliquescence où l’intérêt national semble avoir totalement disparu, on peut ajouter le procès de la filière terroriste de Verviers qui a débuté lundi matin a dû s’interrompre à 16 heures, lorsque la sécurité a plié bagage, la grève des gardiens de prison qui privent les prisonniers de douches, de sorties, de visites depuis 17 jours (et les trois repas sont servis le matin en vrac), et hier la grève surprise des bagagistes d’un aéroport de Bruxelles que tout le monde semble s’ingénier à vouloir couler définitivement (après la grève des policiers puis de Belgocontrol puis les queues délirantes causées par des mesures de sécurité absurdes)... Bonne lecture!
Après la publication de votre article dans Libération sur l’Etat belge qui a failli, vous avez une nouvelle fois fait l’objet de critiques acerbes. Certains lecteurs se demandent même « pourquoi vous restez dans un pays sur lequel vous crachez » ?
En clair, comme étranger, je n’aurais qu’un seul droit, celui de me taire ! Je rappelle, pour ceux qui ne l’auraient pas compris, que je suis journaliste, que j’exerce un droit fondamental, celui de la liberté de la presse, et que je suis à Bruxelles, comme plusieurs centaines de mes collègues, pour suivre les institutions européennes, puisque la capitale de la Belgique est aussi celle de l’Union, et, dans la mesure de mes disponibilités, la Belgique. Ma fonction, mon devoir, c’est de décrire ce que je vois, de l’analyser, d’être critique et de pointer les dysfonctionnements, même si, et je dirais surtout, si cela déplait et fait mal. L’ADN du journaliste, ce n’est pas d’être porte-parole ou communicant, ce n’est pas de chercher à plaire à tout le monde, mais de concourir à préserver la démocratie. Ces attaques ont d’autant moins de sens que je n’ai pas choisi de vivre ici, pas plus que l’ensemble des journalistes, des fonctionnaires européens, des diplomates ou des lobbyistes présents dans ce pays. Pour certains Belges, manifestement, tout étranger n’est que toléré dans ce pays et, pour se faire accepter, il n’a d’autres choix que d’être perclus d’admiration pour la société d’accueil! Cette vision, d’un paternalisme sidérant en soi, est tout simplement intolérable dès lors que l’on prétend l’appliquer à des Européens qui n’ont pas d’autres choix que d’être dans ce pays parce qu’il accueille les institutions communautaires. Les Belges qui me critiquent parce que je suis critique, devraient se rappeler que leur pays, dont ils sont si fiers, s’est battu pour obtenir le siège de l’Union et que dès lors leur Royaume est aussi celui de tous les Européens : nous avons autant le droit qu’eux de le critiquer et de l’aimer. Si cela en gêne certains, on peut régler le problème simplement en déménageant les institutions. Strasbourg serait ravi ! On ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière…
Vu la répétition de vos papiers écrits à l’acide, certains se demandent si vous n’aimez pas le pays ou si vous dénoncez uniquement son fonctionnement.
La question n’est pas de savoir si j’aime ou si je n’aime pas la Belgique ou Bruxelles. Comme tout journaliste, je cherche des angles, de préférence les plus aigües possible, afin de donner envie à mes lecteurs l’envie de lire mes articles. Manifestement, c’est réussi, puisque vous me faites l’insigne honneur de me questionner sur mes papiers… De plus, le regard extérieur des journalistes étrangers, forcément plus angélique et moins cajolant que celui des journalistes belges qui n’ont plus toujours le recul nécessaire, est intéressant pour le pays que l’on couvre. On concourt au débat démocratique, on l’enrichit. Ainsi, en écrivant ‘Bruxelles, pas belle !’, en 2013, j’ai rendu un signalé service aux Bruxellois en replaçant la politique de la ville au centre du débat politique. Vous pensez réellement que les Bruxellois sont heureux de vivre dans une ville que l’on a consciencieusement saccagée à coup d’autoroutes urbaines et d’opérations immobilières qui ont détruit une partie de son patrimoine architectural, de subir des services publics déficients, comme le ramassage des poubelles ou l’absence totale de coordination des travaux d’entretien quand il y en a, de subir un mille-feuille institutionnel qui permet à chacun de ne jamais se sentir responsable de ce qui ne va pas ? Les Belges peuvent être contents que les journalistes étrangers jouent les chiens de garde face aux dysfonctionnements qui empoisonnent lentement cette ville et ce pays.
Ce qui blesse aussi, c’est de lire un tel article alors qu’on est à un mois après les attentats de Bruxelles. Était-ce le bon timing pour flinguer la Belgique ?
Mes confrères du Monde, je vous le rappelle, ont publié un éditorial au vitriol, au lendemain des attentats de Paris du 13 novembre, en qualifiant la Belgique « d’Etat déliquescent » lorsqu’on a découvert que Molenbeek était un véritable nid de daeschistes. Le site américain Politico a fait exactement le même constat quelque temps plus tard. J’avais trouvé, à l’époque, que l’on manquait encore d’éléments pour faire une telle analyse, la France n’ayant guère été plus glorieuse pour prévenir la constitution de ghettos ou démanteler les filières djihadistes. Mais, à la fin novembre lors du fameux lockdown de Bruxelles, il est devenu évident que ce pays ne tournait plus rond. C’était une décision totalement folle, alors qu’il n’y avait pas eu d’attentats en Belgique, une décision qui n’a d’ailleurs pas été expliquée à ce jour ! Aucune ville au monde ayant été victime dans sa chair du terrorisme, que ce soit Paris, Londres ou Madrid dernièrement, n’a subi un tel traitement qui a coûté 0.1% de PIB au pays ! C’était le signe d’une panique totale au plus haut niveau de l’État à un moment où il fallait au contraire se montrer ferme face au terrorisme et rassurer la population. Là, l’État belge s’est avoué vaincu et a paniqué ses citoyens.
Vous vous êtes donc retenu d’écrire en novembre ?
Oui, car je me disais que le pays découvrait qu’il était une cible terroriste, comme la France l’était et comme tout pays qui veut jouer un rôle le devient à un moment donné. La Belgique n’est pas la Suisse, même si c’est un petit pays : elle est membre de l’Union et de l’OTAN. Peut-être lui fallait-il un peu de temps pour réagir, pour se mettre en ordre de bataille. Mais on a petit à petit découvert une accumulation proprement sidérante de ratés dans la gestion de la crise qui montre une faillite de l’État. Ainsi, Salah Abdeslam n’a été interrogé que 2 heures en tout et pour tout la veille des attentas de Bruxelles. Arrêté en France, il aurait fait 96 heures en garde à vue et on ne l’aurait pas laissé beaucoup dormir d’autant qu’on savait qu’il avait été en contact avec des membres du réseau qui a frappé Paris et que d’autres attentats étaient sans doute en préparation. Deux heures d’audition seulement, mais qui ont immédiatement fuité grâce, il faut le reconnaître, à François Molins, le procureur de Paris. Résultat, les terroristes, avertis que leur camarade risquait de les balancer, ont décidé de se faire sauter à Bruxelles. Pire : on apprend que le chef de la police de Malines connaissait le lieu de la cache d’Abdeslam, mais n’a pas jugé utile de transmettre l’information à sa hiérarchie. Puis, c’est la gestion ahurissante de la période post-attentats qui montre que le lockdow de Bruxelles était bien la démonstration d’un État incapable de faire face à la menace terroriste.
Vous visez qui là ?
Pas les secours, en tous les cas, qui ont été formidables ! Mais pourquoi avoir fermé pendant plusieurs semaines la moitié des stations de métro, stopper la circulation à 19h puis à 21h, fermer la plupart des sorties ? Des décisions délirantes : les rames étaient bondées en fin d’après-midi, tout comme les trams et les bus, ce qui a créé des cibles potentielles pour les terroristes. Comme si un attentat ne pouvait avoir lieu que dans une station sur deux ou après 19h… Pis : il a fallu un mois pour rouvrir l’aéroport, le poumon économique et la vitrine internationale du pays… et que voit-on ? Des files de centaines de personnes que l’on fouille avant de les laisser entrer dans le hall d’enregistrement, là aussi autant de cibles pour les terroristes, des milliers de passagers qui loupent leur vol et tout le monde qui se renvoient la balle. Et pourquoi cela ? Parce qu’un syndicat policier exige plus de sécurité à l’aéroport alors qu’il se préoccupe moins du métro où pourtant, il y a eu plus de morts et de blessés. Mais il est vrai qu’il y a moins de policiers dans le métro qu’à Zaventem. En clair, c’est un syndicat qui décide de l’avenir économique d’un pays. Ce feuilleton a fait déborder le vase…
Sur Twitter, vous conseillez aux voyageurs de passer par Paris ou Schiphol…
Qui a envie de faire la file dehors pendant plusieurs heures avant de pouvoir prendre – ou manquer - son avion ? Brussels Airport avait l’ambition de devenir un grand hub international, mais, à ce rythme, il deviendra vite un aéroport régional incapable de gérer un trafic d’envergure. Autre démonstration de l’illogisme total qui préside aux décisions de l’Etat : à Bruxelles-Midi, il n’y a plus aucun contrôle avant d’embarquer dans le Thalys, alors que la Gare du Nord à Paris est sécurisée. Pourtant, le Thalys a échappé par miracle à un attentat sanglant en août dernier, le terroriste ayant embarqué à Bruxelles. Et en quoi une gare est-elle moins exposée qu’un aéroport ? Comprenne qui pourra.
Certains vous invitent à regarder en France avant de critiquer la Belgique…
Je n’ai pas ménagé mes critiques contre le gouvernement français dans Libération et sur mon blog. Les attentats du 13 novembre ont démontré que la France – services de police et de renseignements en tête - a dysfonctionné puisqu’on n’a pas pu empêcher deux attentats d’envergure en un an. J’ai aussi été très critique des mesures décidées dans la précipitation par le gouvernement, du rétablissement du contrôle aux frontières à l’État d’urgence en passant par la proposition de déchoir les binationaux accusés de crime et de délit contre la nation de leur nationalité française ou encore par la loi de réforme du code de procédure pénale qui menace l’État de droit. Mais le post-attentats a révélé que l’État belge était miné de l’intérieur par des dizaines d’années de lutte entre néerlandophones et francophones qui ont rendu le pays en grande partie ingérable. Et puis soyons sérieux. Qu’est-ce qui a fait le plus de mal à l’image de la Belgique ? Mon article ou les déclarations du ministre de l’Intérieur, le nationaliste Jan Jambon, qui, en quelques jours, nous gratifie d’une sortie antisémite, puis d’une ahurissante stigmatisation de la communauté musulmane ?
À lire les critiques
contre vous, le fait que vous soyez français énerve d’autant plus ?
Il y a un certain racisme anti-Français en Belgique francophone qui est totalement toléré et qui ne suscite guère de débat. Vous imaginez une seule seconde qu’on dise « Toi, le Marocain, va plutôt voir ce qu’il se passe à Marrakech ! » ou « Toi, l’Algérien, vas voir ce qu’il se passe à Alger ! » ? Que l’on conteste le fond d’un article, soit, mais la nationalité de son auteur, c’est proprement intolérable.
En 2013, vous aviez épinglé l’état lamentable des tunnels bruxellois. L’avenir vous a donné raison.
Même Charles Picqué, l’ancien ministre-président régional, parlait « d’égouts à bagnoles ». Sincèrement, ils font peur les tunnels bruxellois : les voitures foncent dedans, des morceaux de béton tombent, ils menacent de s’effondrer par manque d’entretien. Et moi, je me suis fait insulter pour avoir dénoncé cela. À Boston, ils ont complètement enterré l’autoroute sous terre. À Paris, on a fermé les autoroutes urbaines. La réalité bruxelloise, c’est que dès qu’on a de l’argent, on fiche le camp de cette ville à travers les tunnels. Si Bruxelles parvenait à garder sa classe moyenne, on aurait moins de ghettos dans certaines communes. Le problème, c’est que les dirigeants socialistes ne vivent pas à Bruxelles. Donc, au lieu de supprimer les tunnels et tirer les leçons du passé, ils vont les refaire pour arriver le plus vite possible et repartir tout aussi vite le soir en bagnole ! Cette ville est la seule au monde où le ‘tout bagnole’ reste la règle…
Oui, mais la façon de mettre en place le piétonnier n’est pas plus rassurante pour l’avenir de la ville, si ? L’objectif était justement de satisfaire les Bruxellois en interdisant drastiquement la voiture.
Le piétonnier, c’est le symbole de la gestion de la Belgique ! On prend le problème à l’envers. Évidemment qu’il faut un piétonnier après une adaptation des moyens de transport. À Strasbourg, lors de la mise en place du tramway, la ville réduisait petit à petit la circulation automobile. Cela a permis aux gens de s’habituer à un centre 100% piétonnier. À Bruxelles, on a fait l’inverse, en bloquant d’une seule traite l’équivalent des Champs-Élysées et de ses alentours, et ce, sans l’aménager immédiatement, sans le rendre attractif, sans alternative de transport et en ne permettant plus le passage d’un côté à l’autre de la ville. Aller au centre-ville en voiture, c’est devenu un suicide. Une nécessité absolue pour l’avenir de Bruxelles se transforme en catastrophe économique ! Il devrait y avoir des écoles pour enseigner ça…
Vous flinguez toute une série de dysfonctionnements, mais quelle cause commune voyez-vous à cela ?
La Belgique centralisée fonctionnait très bien. Les dysfonctionnements ont commencé avec la fédéralisation du pays et la régionalisation de certaines compétences au fil des 6 réformes de l’État. Vous imaginez, six changements constitutionnels profonds en à peine 40 ans ? Aucun pays n’est capable de survivre à de tels changements en si peu de temps. Lors de négociations aux couteaux, on a dépecé l’État central sans aucune logique. Par conséquent, on ne sait plus qui est responsable et qui décide. Cette lasagne institutionnelle fait que tout le monde ne cesse de se renvoyer la balle. Même à Brussels Airport, la police accuse l’État, qui lui accuse l’aéroport, qui lui-même dénonce les syndicats policiers. Bref, c’est la faute à personne… Personne n’est jamais responsable dans ce pays.
Mais il y a bien un responsable de cette évolution ?
Qui a dépecé l’État fédéral, si ce ne sont les nationalistes flamands ? La N-VA devrait logiquement se dire qu’il est temps de cesser ces conneries et remettre de l’ordre dans tout ça, mais elle ne le fera pas, car elle espère reconstruire un État central sans les francophones et limité à la Flandre. Au contraire, ce parti accuse le fédéral d’être responsable de la situation, c’est dire à quel point ce pays est malade. Il est poussé vers le précipice par les nationalistes flamands qui se succèdent depuis 40 ans. La 6e réforme de l’Etat a abouti à un Etat failli.
Que pensent les autres correspondants étrangers basés à Bruxelles ? Ils sont aussi sévères que vous ?
Je perçois un changement radical depuis le lockdown. Ils dénoncent quelque chose de pourri dans le Royaume de Belgique. Certains disent pour la première fois qu’ils en ont peur de tant de dysfonctionnements et incompétences étatiques. Ils envisagent de rentrer dans leurs pays. Ils n’ont pas peur du terrorisme, présent partout, mais craignent la folie des autorités belges à tous les niveaux. On a le sentiment d’être pris en otage par tant d’incompétences. Les correspondants américains sont même hystériques face à tant d’amateurisme. D’autant que la désorganisation des transports complique fortement notre travail de journalistes internationaux.
Entretien : Dorian de Meeûs
Here’s another set of slides, this one from a presentation by Col. General Sergey Makarov, Commandant of the Military Academy of the Russian Armed Forces General Staff. He spoke at the final plenary panel, on problems of war and peace in Europe. Unfortunately, the MCIS website has provided neither the text of his remarks, nor a video.
I took notes on his remarks, so here are the highlights, followed by the slides.
The European security system was created after World War II and institutionalized with the Helsinki Final Act. The main problem in recent years has been the result of double standards and other countries’ inability to convince the U.S. to reject its backward policies.
Russia is concerned about the ties between terrorist activities in the Middle East and European security, including the threat posed by uncontrolled migration. Russia is also concerned about the return of Nazism and the falsification of history in the Baltics and Ukraine.
Russia can not be separated from Europe, as they are part of a single economic and political space. We need to create a new common security structure that includes the United States but does not exaggerate its role. There’s a need for mutually respectful cooperation on many areas, including counter-narcotics, counter-terrorism, opposing Nazism, and cyber crime.
European values are being diluted. For the first time in centuries, Europe is no longer the center of the international system. Power is moving eastward.
Existing European agreements need to be transferred from a political to a legal basis. Russia would like to see a new treaty, but this is a long and difficult process. For now, would be satisfied if existing agreements were followed and perhaps expanded.
On Thursday, May 12th, the Independent Commission on Multilateralism (ICM) hosted a Public Consultation on its Discussion Paper: “The Impact of New Technologies on Peace, Security, and Development.” This Public Consultation provided an opportunity for representatives from member states, civil society, the private sector, academia, and the United Nations to comment on the Discussion Paper’s recommendations, and to exchange perspectives on the larger trends and challenges.
A new wave of technology is driving rapid global change. This change has created new opportunities for multilateral cooperation in the areas of sustainable development, state-society relations, peace and conflict, international security, and global governance. Yet with these opportunities comes the challenge of keeping up; the UN and other multilateral institutions must determine where they can play a useful role in addressing and integrating new technologies into their work and where existing mechanisms and other actors may be better placed.
On sustainable development, for example, the UN has arguably come farthest in integrating new technologies into its work. The ten-year review of the World Summit on the Information Society (WSIS+10) drew a strong link between technologies and sustainable development, including the 2030 Agenda for Sustainable Development. Looking to peace and conflict, new technologies can help prevent conflict by reducing the gap between warning and response, facilitate peacekeeping through new tools relevant to increasingly complex environments, and help support peacebuilding by empowering local actors. New technologies and governance of the internet, on the other hand, is an arena where the future role of multilateral actors is subject to greater debate. Whether in sustainable development, peace and conflict, state-society relations, international security, or cyberspace, new technologies have transformed how the UN and multilateral institutions operate in a 21st century world. Based on these opportunities, challenges, and multilateral responses, this Discussion Paper provides recommendations for the UN System.
This Public Consultation focused on the findings and recommendations of the Discussion Paper, which can be accessed at this link.
Discussants:
H.E. Mr. Vladimir Drobnjak, Permanent Representative, Permanent Mission of the Republic of Croatia to the United Nations
Mr. Robert Kirkpatrick, Director, United Nations Global Pulse, Executive Office of the Secretary-General
Ms. Véronique Pepin-Hallé, Senior Adviser, Independent Commission on Multilateralism
Dr. Patrick Vinck, Assistant Professor, Department of Global Health and Population, Harvard Humanitarian Initiative, Harvard T.H. Chan School of Public Health
Moderator:
H.E. Ms. Barbara Gibson, Deputy Secretary-General, Independent Commission on Multilateralism
Május 4-én került megrendezésre a Szakkollégiumi Esték rendezvénysorozat harmadik előadása, melynek a Nemzeti Közszolgálati Egyetem Ludovika Főépülete adott otthont. Kovács Georgina, a Biztonságpolitikai Szakkollégium tagja előadásában a vegyi hadviselésről tartott általános összefoglalót, melyet a vegyi fegyverek alkalmazásának konkrét példáival egészített ki.
Az előadás első felében a különböző vegyi anyagok katonai célokra történő felhasználásának történeti aspektusai, valamint a vegyi anyagok összetétele, alkalmazhatósága és az egészségre gyakorolt káros hatásai kerültek bemutatásra. A vegyi harcanyagok, mint például a kénmustár, a foszfor, a tabun vagy a szarin igen egyszerűen és olcsón, akár civil eszközökkel is előállíthatóak, alkalmazásuk pedig egészen az I. világháborúig nyúlik vissza. A háború utáni időszakban több nagyhatalom és számos más ország kiterjedt kutatásokat folytatott vegyi harcanyagok kifejlesztése céljából, ami jelentős vegyi fegyver készletek felhalmozásához vezetett. Mindez arra ösztönözte a nemzetközi közösséget, hogy szabályozza e fegyverek kifejlesztésére, gyártására és felhalmozására irányuló törekvéseket, mely végül az 1997-ben hatályba lépő Vegyifegyver Tilalmi Egyezményhez vezetett, melynek jelenleg 192 részes állama van. Ennek ellenére sajnos a közelmúlt konfliktusaiban (is) rendszeresen alkalmazásra kerültek különböző ideg- és fojtó gázok, melyre az előadó konkrét példákat hozott.
Az esetlegesen fellelhető harcanyagok utáni kutatás már 1971-ben elkezdődött Irakban. Irak vegyi fegyver készleteinek nagyságát jól jelzi, hogy 1991-ig összesen legalább 2850 tonna mustárvegyület, 210 tonna tabun, 795 tonna szarin, illetve cikloszarin, valamint 3,9 tonna VX került előállításra. A mai álláspont szerint a mérgező harcanyagok bevetésének nagy szerepe volt abban, hogy Irán kiszorult az elfoglalt iraki területekről és végül békekötésre kényszerült. Irak ezen felül 1988-ban az ország északi területén élő kurd népcsoport ellen is bevetette vegyi fegyvereit, mely jelentős nemzetközi visszhangot váltott ki.
Az öt éve tartó szíriai polgárháborúban több alkalommal vetettek be vegyi harcanyagot a szemben álló felek, melyek kapcsán időről időre a hírekbe is bekerül egy-egy eset. A legutóbbi ilyen támadás alig egy hónappal ezelőtt történt Aleppóban, ahol vélhetőleg iszlamista terrorszervezetek vetettek be mustárgázt a civil lakosság ellen.
Az előadás során a résztvevők több kérdést tettek fel, érintve olyan témákat, mint a fehérfoszfor katonai célokra történő felhasználása, vagy a vegyi hadviselés és a terrorizmus esetleges kapcsolata. Az előadó külön felhívta a figyelmet a tokiói metróban 1995-ben történt támadásra. Ezzel a terrorcselekménnyel a tömegpusztító fegyverek kiléptek a viszonylag jól szabályozott és ellenőrzött szuverén katonai felhasználás köréből és a világ számára egy új fenyegetés teremtődött meg.
Le jeudi 12 mai, un concert exceptionnel de la violoniste moldave Patricia Kopatchinskaja sera donné à Toulouse, à la Halle aux Grains, à 20 heures.
Les amis de « Cercle Moldavie » bénéficient à cette occasion d'une réduction de 10% sur les catégories 2 et 3, sur présentation d'un justificatif (copie de ce mail), au moment de retirer le billet.
La location peut se faire par téléphone (05 61 21 09 00) - signaler avoir eu l'information via la lettre d'information www.moldavie.fr - ou au bureau des grands (...)