Trente et un (31) personnes, dont un civil ont été déposées en prison ce mardi 16 décembre 2025, à l'issue de leur présentation devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), dans le cadre de l'affaire de mutinerie déjouée au Bénin.
Détention provisoire pour les mis en cause dans l'affaire de mutinerie déjouée au Bénin le 7 décembre. Conduits à la Criet ce lundi 15 décembre, ils ont été écoutés sur les faits qui leur sont reprochés. Les auditions entamées en fin de journée, se sont prolongées tard dans la nuit. À l'issue de ces audiences, le juge a ordonné le placement en prison de 31 personnes, dont 30 militaires et 1 civil. Ils répondront des faits de trahison, assassinat et attentat à la sûreté de l'État.
A.A.A
Un plan d'urgence a été activé à l'hôpital Mohammed V de Safi pour l'accueil des blessés, à la suite des pluies orageuses exceptionnelles qui se sont abattues sur la province, dimanche 14 décembre 2025.
Le directeur de l'hôpital Mohammed V de Safi a expliqué dans une déclaration à la presse, que le plan d'urgence comprend la mobilisation de personnels médical et administratif, ainsi que la mise à disposition des ressources humaines et logistiques nécessaires. Khalid Iazza a précisé que l'établissement a mobilisé 50 lits dédiés à ces cas, avec la possibilité d'élargir la capacité d'accueil à d'autres services en cas de besoin. Tous les équipements nécessaires sont disponibles, a-t-il affirmé. Il s'agit d'un scanner, des appareils de radiologie, d'échographie et d'analyses médicales, des couvertures et autres moyens logistiques.
Pour renforcer le plan d'urgence, du personnel complémentaire a été rappelé dont cinq médecins du service des urgences, deux médecins anesthésistes, un médecin en chirurgie orthopédique et un médecin en neurochirurgie.
Les services des urgences ont accueilli dimanche, une soixantaine de blessés, dont deux admis en réanimation. Selon M. Iazza, 18 autres blessés souffrant d'une hypothermie sévère ont été hospitalisés et leur état de santé est stable.
Aux dernières nouvelles, de nombreux blessés qui ont recouvré la santé ont regagné leurs domiciles. Cinq autres poursuivent leur traitement, en plus de deux patients en réanimation dont l'état est stable et qui devraient quitter le service dans les prochaines heures.
La situation est sous contrôle grâce à l'état de préparation et à la mobilisation de l'hôpital, ce qui a permis de fournir toutes les formes de soins de santé nécessaires aux patients, a conclu M. Iazza.
L'Agence Béninoise pour le Développement du Tourisme lance un appel à projets pour la conception, la production et la fourniture des goodies officiels de la marque-pays du Bénin « Un Monde de Splendeurs ». Le but est d'identifier des prestataires disposant à la fois d'une capacité créative solide et d'une compétence technique éprouvée pour transformer les attributs visuels et symboliques de la marque en objets attractifs et de haute qualité. La date limite de dépôt des dossiers et des échantillons est fixée au 26 décembre 2025. Lire l'appel à projets.
La société KENEBA INTERNATIONAL MARKET (KIM) Sarl a été condamnée par le Tribunal de commerce de Cotonou à payer 5,6 millions de francs CFA à un opérateur économique dans une affaire de commande de pommes de terre non livrée, selon un jugement rendu le 4 décembre 2025.
En 2024, un opérateur économique a passé une commande de pommes de terre auprès de KIM Sarl, représentée par son gérant, pour un montant de 5,5 millions de francs CFA. Pour garantir l'opération, un véhicule de marque Lexus RX 350 avait été remis à titre de sûreté.
La marchandise n'a jamais été livrée malgré le paiement effectué et les engagements pris par le fournisseur.
Après des démarches amiables restées infructueuses, l'opérateur économique a saisi la justice en juin 2025.
Les sommations de payer adressées en mai 2025 étant restées sans effet, l'opérateur économique a obtenu une ordonnance de saisie conservatoire sur le véhicule donné en garantie.
Une décharge datée du 22 août 2024, versée au dossier, faisait état d'une reconnaissance de dette. « Cette décharge traduit une reconnaissance de la créance », relève le tribunal, précisant que le gérant de la société KIM Sarl s'était engagé à rembourser la somme au plus tard le 22 septembre 2024. La situation s'est ensuite compliquée lorsque les clés du véhicule ont été emportées par le gérant, rendant le déplacement du véhicule impossible.
Le tribunal souligne que « le déplacement du bien était indispensable à sa sauvegarde », justifiant l'autorisation judiciaire accordée pour l'ouverture forcée du véhicule et la fabrication d'une nouvelle clé. Ces frais, établis à 100 000 francs CFA, ont été jugés nécessaires et utiles, et mis à la charge de KIM Sarl. En revanche, les frais de gardiennage ont été rejetés, estimés ni contractuellement prévus ni suffisamment justifiés.
Les dommages-intérêts, réclamés à hauteur de 10 millions de francs CFA, ont également été écartés. « Le demandeur ne justifie d'aucun préjudice distinct et indépendant du retard dans le recouvrement de sa créance », indique le jugement.
Concernant la responsabilité personnelle du gérant, le tribunal a rappelé un principe fondamental du droit des sociétés : « La débitrice principale de l'obligation est la personne morale ».
Au terme de la procédure, la société KENEBA INTERNATIONAL MARKET Sarl a été condamnée à payer à l'opérateur économique 5,6 millions de francs CFA, tous frais compris, ainsi qu'aux dépens, selon le jugement N°203/2025/CJ2/S2/TCC du 4 décembre 2025.
M. M.
Les éléments de la police républicaine ont procédé à plusieurs interpellations à Godomey et environs dans le cadre de l'opération "Coup de Poing".
Des opérations de la police républicaine menée du 1er au 15 décembre ont permis d'interpeller 82 personnes. Parmi elles, 32 individus ont été arrêtés lors du démantèlement de 7 « ghettos ». 28 autres ont été interpellés pour des faits de vol. Les autres interpellations concernent diverses infractions constatées lors des patrouilles et contrôles. L'une des personnes interpellée est soupçonnée de meurtre de son ami.
Les forces de l'ordre ont mis la main sur une quantité importante de substances prohibées, notamment 305 boulettes de chanvre indien, des comprimés psychotropes ainsi que d'autres produits assimilés. 5 kilogrammes de faux médicaments ont également été saisis.
Les opérations ont aussi permis d'importantes saisies matérielles. 25 motos ont été mises en fourrière pour défaut de pièces, tandis que deux engins déclarés volés ont été retrouvés.
La police a aussi récupéré 51 téléphones portables, 55 kilogrammes de barres de fer, un sac de sel, un bidon d'essence, ainsi que divers effets vestimentaires et pièces de véhicules volés.
Akpédjé Ayosso
Le président de la République, Patrice Talon, Grand maître des Ordres nationaux, a élevé les 77 maires de la mandature 2020-2025 dans l'Ordre National du Bénin. La remise des décorations a été effectuée au Palais des de Cotonou, lundi 15 décembre 2025, par la vice-présidente de la République, Mariam Chabi Talata, en présence de plusieurs autorités politiques et administratives, ainsi que des heureux récipiendaires.
L'engagement des maires de la mandature 2020-2025 dans la mise en œuvre des politiques publiques et leur rôle central dans la gouvernance locale ont été reconnus. Les 77 maires ont été élevés dans l'Ordre National du Bénin. Une distinction accordée par le président de la République, Patrice Talon, Grand maître des Ordres nationaux.
S'exprimant au nom des élus, le président de l'Association nationale des communes du Bénin (ANCB), Luc Sètondji Atrokpo, a rendu un hommage appuyé au chef de l'État, saluant sa vision et son engagement en faveur des collectivités territoriales. « Je voudrais, avant toute autre considération, rendre un hommage respectueux et appuyé à Son Excellence Monsieur Patrice Talon, Président de la République, Grand maître des Ordres nationaux », a déclaré Luc Atrokpo, lundi 15 décembre 2025 lors de la cérémonie de remise.
Selon lui, l'action du président Talon a permis de consolider durablement la gouvernance locale, notamment à travers des politiques publiques ambitieuses et un dialogue institutionnel soutenu avec les élus communaux.
La remise des décorations a été effectuée au Palais des congrès à Cotonou par la vice-présidente de la République, Mariam Chabi Talata.
M. M.
Le secrétaire national aux affaires extérieures du parti Les Démocrates (LD), Chabi Yayi est désormais libre de ses mouvements. Il a recouvré sa liberté dans la soirée de ce lundi 15 décembre 2025, mais reste sous convocation pour le 18 décembre .
Interpellé dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 décembre 2025, Chabi Yayi, fils de l'ancien président Boni Yayi recouvre sa liberté après une nuit de garde à vue.
Le secrétaire national aux affaires extérieures du parti Les Démocrates, avait été conduit à la direction de la Police judiciaire pour une audition après son interpellation, puis placé en garde à vue. Les motifs de son interpellation n'avaient pas été officiellement dévoilés au moment de son interpellation. Mais le contexte actuel de coup d'Etat déjoué dans le pays, laisse croire que c'est dans le cadre de la procédure judiciaire y relative, qu'il a été interpellé.
Relâché dans la soirée de ce lundi 15 décembre, il demeure toutefois sous convocation.
F. A. A.
La société Objectif Construction Bénin (OCB) SA a été condamnée par le Tribunal de commerce de Cotonou à payer plus de 5,5 millions de francs CFA à son sous-traitant CBTP Sarl, dans un litige né de l'exécution des travaux de gros œuvre d'un complexe de défense à Abomey-Calavi, selon un jugement rendu le 4 décembre 2025.
Le Tribunal de commerce de Cotonou a condamné, la société Objectif Construction Bénin (OCB) SA, à verser 5 543 007 francs CFA à la société CBTP Sarl, au titre du solde des travaux exécutés sur un chantier de construction d'un complexe de défense et de sécurité dans la commune d'Abomey-Calavi.
OCB SA soutenait que son sous-traitant avait abandonné le chantier, livré des travaux entachés de malfaçons, et causé un préjudice financier important. La société affirmait avoir engagé plus de 21 millions de francs CFA pour reprendre et corriger les ouvrages.
Mais le tribunal s'est appuyé sur les documents signés par les deux parties lors de la réception des travaux du 11 avril 2025. « En signant le procès-verbal d'arrêt et de réception des travaux, la demanderesse est censée accepter l'ouvrage en l'état », relève le jugement. Aucune réserve n'avait été formulée par Objectif Construction Bénin lors de cette réception.
Le décompte final des travaux, validé contradictoirement, faisait ressortir un solde restant dû de 5 543 007 francs CFA, correspondant à la facture émise par CBTP Sarl. Pour le tribunal, ce décompte signé rend la créance indiscutable.
La juridiction a également écarté les arguments procéduraux soulevés par OCB, notamment la nullité de la signification de l'ordonnance d'injonction de payer et l'irrecevabilité de la requête initiale.
Sur les malfaçons invoquées, le tribunal estime que le rapport d'expertise produit par OCB n'est pas opposable à CBTP, car il a été établi unilatéralement et postérieurement à la réception des travaux.
« L'absence de réserves lors de la réception couvre les malfaçons apparentes ou non », tranche la décision.
En conséquence, le Tribunal a confirmé l'ordonnance d'injonction de payer et condamné Objectif Construction Bénin SA au paiement de la somme réclamée, tout en refusant l'exécution provisoire sur minute.
M. M.
La Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a annoncé le déblocage de 2,85 millions de dollars en appui sécuritaire à cinq de ses Etats membres dont le Bénin. C'est à l'issue de sa 68è session ordinaire tenue le 14 décembre 2025 à Abuja (Nigéria).
La CEDEAO « condamne sans réserve la tentative de coup d'Etat qui a mis en péril l'ordre constitutionnel » au Bénin. Elle salue « la réaction rapide des éléments de la Force en attente de la CEDEAO », venus appuyer « les forces républicaines du Bénin pour faire échec à cette tentative ».
L'Organisation « félicite également les États membres de la CEDEAO, en particulier les gouvernements du Nigeria, de la Côte d'Ivoire, du Ghana et de la Sierra Leone, pour leur solidarité régionale », selon le communiqué publié à l'issue de la 68è session tenue le 14 décembre 2025 à Abuja.
Les chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO ont instruit la « Commission de proposer des textes pertinents régissant la Force en attente de la CEDEAO, et mettre en place un cadre consultatif entre les membres de la Conférence, afin de permettre une intervention rapide en cas d'urgence, notamment lors de situations humanitaires aiguës et de tentatives de coup d'État ».
Un appui financier régional face aux menaces
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la Conférence a décidé de mettre à disposition 2,85 millions de dollars du Fonds régional de sécurité. Le montant est destiné « au Bénin, à la Côte d'Ivoire, au Ghana, au Nigeria et au Togo », selon le communiqué.
La CEDEAO fait état d'une « détérioration croissante de la situation sécuritaire » dans la région, marquée par des attaques armées, des enlèvements et des déplacements massifs de populations. Elle appelle à rendre opérationnelle, en urgence, la Brigade régionale de lutte contre le terrorisme.
« La Conférence exhorte les États membres à œuvrer avec la Commission de la CEDEAO à maintenir le dialogue avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger, en vue d'une collaboration efficace et renforcée pour faire face à la détérioration de la situation sécuritaire dans la région ».
Elections, intégration et institutions
Les chefs d'État ont également évoqué les processus électoraux en cours dans la région. Ils ont pris note des préparatifs en vue des élections générales au Bénin et ont appelé à des scrutins « inclusifs, crédibles et pacifiques ».
Sur le plan économique, la Conférence s'est félicitée de la « résilience des économies de la CEDEAO en 2025 », malgré les tensions régionales. Elle a exprimé ses préoccupations sur les retards dans la mise en œuvre de la monnaie unique ECO, à moins de deux ans de son lancement annoncé.
La CEDEAO a aussi salué la synchronisation historique des réseaux électriques ouest-africains, tout en alertant sur les défauts de paiement qui fragilisent le système. La Conférence a enfin réaffirmé son engagement en faveur de la démocratie, de la stabilité et de l'intégration régionale en Afrique de l'Ouest.
Le Bénin conforté au sein de l'organisation
Sur le plan institutionnel, le Bénin s'est vu attribuer le portefeuille du Développement humain et des Affaires sociales au sein de la Commission de la CEDEAO pour la période 2026-2030.
Le Bénin obtient également un siège à la Cour de justice de la CEDEAO, aux côtés de la Gambie, du Libéria, du Nigéria et du Togo.
M. M.
LIRE LE COMMUNIQUE DE LA 68è SESSION ORDINAIRE DE LA CEDEAO
Il est des trajectoires qui donnent l'impression de suivre une ligne naturelle, presque écrite d'avance, tant elles s'accordent harmonieusement avec l'histoire d'un territoire et les attentes silencieuses de ceux qui l'habitent. La candidature de Madame Albertine ASSIKIDANA, épouse SEFOU FAGBOHOUN, aux prochaines législatives, appartient à cette catégorie rare : celle qui semble surgir à la fois du bon sens, de la mémoire collective et d'une forme d'évidence tranquille.
Dans le département du Plateau, chacun sait que l'action publique possède ses repères, ses empreintes, ses grandes figures. Et parmi elles, le nom de SEFOU FAGBOHOUN s'impose comme un chapitre entier. L'homme a marqué les esprits, non par la seule force de son engagement politique, mais par son sens constant du service, par les gestes concrets qu'il a multipliés à l'égard des populations, et par cette manière simple d'être présent, utile, disponible. Mais comme le veut la sagesse populaire et il faut dire qu'ici, nul ne la conteste « derrière chaque grand homme se cache une femme ». Et quelle femme !
Car Albertine ASSIKIDANA n'est pas seulement l'épouse d'un homme respecté : elle est une personnalité à part entière, une force calme, un esprit vif, une présence qui conjugue douceur, autorité, empathie et vision.
On dit souvent, en plaisantant, que l'homme fort peut finir par passer le flambeau à celle qui, depuis longtemps déjà, l'allume, l'entretient et le protège. Et si l'image prête à sourire, elle ne manque pas de vérité : en posant sa candidature, Madame ASSIKIDANA apparaît comme la continuité logique d'un héritage, mais aussi le renouveau dont le Plateau a tant besoin.
Jeune, enthousiaste, profondément humaine, elle représente une génération qui connaît les défis actuels et qui sait y répondre avec pragmatisme. Sa proximité avec les femmes, les jeunes, les communautés, son sens de l'écoute, sa capacité à dialoguer avec respect et simplicité, font d'elle une figure moderne et rassurante.
Son engagement social n'est pas un slogan, mais une habitude. Ceux qui l'ont vue à l'œuvre savent son attention sincère aux difficultés des familles, son implication pour l'éducation, la santé, l'autonomisation économique, et son énergie infatigable lorsqu'il s'agit d'aider, de soutenir, d'apaiser. Elle possède cette qualité rare : la chaleur humaine qui inspire confiance et la fermeté morale qui inspire respect.
L'élection de Madame Albertine ASSIKIDANA serait, à bien des égards, un juste retour des choses : le retour d'une tradition d'action responsable, le retour d'un attachement profond aux populations du Plateau, le retour d'une promesse de continuité, mais enrichie d'un souffle nouveau.
Elle incarne à la fois l'héritage et la transition, la mémoire et l'avenir, la fidélité et le renouveau. Et il est difficile d'imaginer une synthèse plus harmonieuse pour représenter dignement un département qui mérite le meilleur.
En vérité, soutenir sa candidature n'est pas un choix partisan : c'est reconnaître une évidence. C'est accorder à une femme compétente, généreuse et visionnaire la chance de servir un territoire qu'elle porte dans le cœur depuis toujours.
Et si le Plateau devait écrire une nouvelle page de son histoire, nul doute que la plume entre les mains de Madame Albertine ASSIKIDANA saurait tracer des lignes lumineuses.
Jérôme Bibilary
Une trentaine de suspects ont été présentés devant la CRIET, ce lundi 15 décembre 2025, dans le cadre de l'enquête sur la mutinerie du 7 décembre visant à renverser le régime du président Patrice Talon et à remettre en cause l'ordre constitutionnel au Bénin.
Plus de 30 suspects tous de l'armée ont été présentés dans la soirée de ce lundi devant la CRIET dans le cadre de l'affaire tentative de coup d'Etat perpétrée dimanche dernier à Cotonou.
La plupart de ces hommes en uniforme ont été arrêtés devant la télévision nationale SRTB et dans le cadre de l'enquête sur cette affaire criminelle.
Les mis en cause vont comparaître devant le procureur spécial et devant les juges d'instruction avant de connaître leur sentence.
La présentation des personnes incriminées dans ce dossier va se poursuivre dans les prochains jours.
L'enquête se poursuit pour traquer d'autres complices militaires et civils impliqués dans ce putsch avorté.
Les personnes qui seront reconnues coupables dans ce dossier risquent de lourdes peines compte tenu de la gravité des infractions.
Le chef des mutins le lieutenant-colonel Pascal Tigri et quelques-uns de ses compagnons en cavale sont activement recherchés.
Présentée à la Villa Karo du 21 novembre 2025 au 8 février 2026, l'exposition « Mémoires vivantes » réunit Achille Adonon, Eliane Aïsso et Eric Médéda autour d'une réflexion commune sur l'héritage du littoral béninois. Entre évocation de la pêche, mémoire de la traite négrière et hommage aux résistances locales, les artistes proposent un ensemble d'œuvres fortes, dont une création signée à trois mains. Une exposition qui interroge autant qu'elle éclaire.
Dans l'entraille baignée de lumière perçante et douce du Musée Karo, l'exposition « Mémoires vivantes » se déploie comme un souffle ancien qui revient hanter le présent. Achille Adonon, Eliane Aïsso et Eric Médéda y tissent un dialogue où les formes, les matières et les symboles deviennent autant de passerelles entre l'intime et le collectif, entre les fractures de l'histoire et la nécessité de se réinventer. Les œuvres réunies ne racontent pas une mémoire figée, mais un corps vivant, mouvant et ouvert. Elles interrogent la responsabilité des artistes face aux traumatismes et aux récits que le temps tente parfois d'assourdir. Ici, le geste artistique se fait éveil, rappel, et surtout acte d'unité. Cette exposition se tient au Musée Karo de la Villa Karo à Grand-Popo du 21 novembre 2025 au 8 février 2026.
L'exposition « Mémoires vivantes », présentée à la Villa Karo, est un vibrant appel à la mémoire et une plongée sensible au cœur de l'histoire des peuples côtiers, de leurs résistances et de leurs héritages invisibles. Portée par trois artistes majeurs — Achille Adonon, Éliane Aïsso et Éric Médéda —, elle interroge la continuité des gestes, des croyances et des luttes qui ont façonné la région Agoué–Grand-Popo.
Cette exposition ne raconte pas la mémoire : elle la réactive, la réincarne, la rassemble.
Entre hommages aux pêcheurs, évocation de la traite négrière et célébration de l'unité communautaire, les trois artistes tissent un récit sensible où la douleur devient énergie et la mémoire, un acte collectif. Une œuvre commune, signée à six mains, scelle cette volonté de faire de l'art un espace de rassemblement et de reconquête identitaire.
Une mémoire qui respire : regards croisés sur l'histoire
L'exposition prend racine dans un territoire chargé : Grand-Popo, Agoué, et la longue façade atlantique où les vagues semblent encore porter les voix d'hommes et de femmes arrachés à leurs terres. Chaque artiste y projette sa sensibilité propre, tout en répondant aux autres. Chez Achille Adonon, les formes se déploient avec force et densité, comme si la matière cherchait à recomposer ce qui fut brisé. Eliane Aïsso explore avec finesse les liens entre corps et territoire, entre traces visibles et invisibles. Eric Médéda, quant à lui, introduit une dimension rituelle puissante, nourrie par le symbolisme des objets et par l'ancrage profond à sa communauté.
Leur langage plastique converge vers une conviction partagée : la mémoire n'est pas un fardeau mais une source d'énergie, un foyer à partir duquel penser le futur.
Chaque artiste déploie un langage plastique singulier, mais tous convergent vers une même ambition : rendre visible ce qui subsiste, malgré les ruptures imposées par l'histoire.
L'installation et œuvres proposées résonnent comme des fragments de vies, de trajectoires brisées ou de gestes ancestraux encore vivants. La matérialité des pièces (bois, fibres, pigments naturels,...) ancre le visiteur dans une esthétique où l'hommage se confond avec la résistance. Éric Médéda rappelle que cette exposition est avant tout une mémoire collective. Il cite Cheikh Anta Diop pour mieux situer l'enjeu : « La vraie tragédie du Noir n'est pas d'avoir été esclave, mais d'avoir oublié ce qu'il a été avant l'esclavage. »
En cela, l'exposition réaffirme que la mémoire est un outil de construction, non de résignation. Avant l'esclavage, les peuples côtiers étaient unis. Aujourd'hui encore, les pêcheurs tirent ensemble le même filet, comme un rappel silencieux de cette cohésion originelle.
« Mémoires vivantes » réussit ainsi à transformer la Villa Karo en un espace de transmission, où l'art invite à un retour à la source, à une réappropriation de soi, à une renaissance communautaire. Un espace où les trois artistes offre une oeuvre unique aux visiteurs.
Œuvre à six mains : quand trois voix deviennent une
Parmi les œuvres exposées, l'une retient particulièrement l'attention : elle porte la signature des trois artistes. Cette création à six mains constitue le cœur battant de l'exposition. Il s'agit de l'installation ‘'Mémoire collective”. Ici, Adonon, Aïsso et Médéda refusent la fragmentation identitaire pour affirmer une démarche commune.
Cette pièce incarne ce que Médéda appelle « le jeu de l'unicité » : la capacité à unir les forces, les imaginaires et les mémoires pour déplacer les lignes et reconstruire le sens. La matière y est hybride, les techniques se répondent, et les intentions se superposent sans jamais s'annuler. L'œuvre apparaît comme un pacte artistique, un engagement partagé face à l'histoire.
Elle montre aussi que la mémoire ne peut être l'affaire d'un seul regard : pour devenir vivante, elle doit être collective, plurielle, dialoguée. La signature conjointe devient alors un geste politique autant qu'artistique : une profession de foi. Elle met en scène ce que l'exposition affirme tout entière : la mémoire n'est jamais individuelle, elle est un faisceau d'expériences, de douleurs, de résistances et de transmissions.
Dans sa description, Médéda revient sur la particularité de l'œuvre. Il s'agit de « cette mémoire collective… Quand vous voyez les petits bateaux qui sont installés, c'est pour rendre hommage à la zone. Nous sommes dans une zone de pêcheurs et hommage à ces hommes qui ont compris le jeu de l'unicité : rester ensemble pour un même objectif, pour sortir le poisson, pour en vivre. » Mais au-delà de cet hommage aux braves pêcheurs, les artistes véhiculent un message plus profond. « On rend hommage à cette histoire qui est nôtre, l'esclavage, mais on ne va pas rester qu'à la limite de la douleur. On va au-delà… », a précisé Médéda.
Ainsi, les œuvres ne parlent pas seulement du passé ; elles célèbrent aussi la solidarité comme condition même de survie et de dignité.
Un devoir de mémoire, un appel au futur
« Mémoires vivantes » dépasse largement le cadre de l'exposition contemplative : c'est une œuvre sociale et un acte politique au sens le plus noble du terme. Elle interroge la relation des communautés à leur passé, à leur territoire et à leur devenir, tout en confrontant les spectateurs aux enjeux de mémoire et de transmission. En mettant en lumière des fragments d'histoire souvent tus — la traite négrière, la vie des pêcheurs, la résistance des populations côtières — l'exposition incite à réfléchir sur les continuités et ruptures qui façonnent notre présent.
Elle rappelle avec force aux jeunes générations, comme le souligne Eric Médéda, que la mémoire est collective et vivante. Les artistes insistent : « Avant l'esclavage, nous avons été des hommes libres et valides. Nous sommes ces hommes et nous continuons de l'être pour le développement de l'Afrique. » Plus qu'un rappel historique, ces mots sont un appel à la responsabilité citoyenne et à l'action : connaître le passé pour agir sur le présent, réaffirmer l'unité et bâtir l'avenir sur les fondations de la dignité et de la solidarité.
En somme, l'exposition transforme le souvenir en moteur, l'histoire en enseignement et l'art en instrument de cohésion sociale et de projection vers le futur. C'est une exposition sensible, profonde et nécessaire. Elle rend hommage à ceux qui ont tiré leurs vies de la mer, à ceux que l'histoire a emportés et à ceux qui continuent d'ériger la solidarité comme fondement de l'existence. Elle rappelle, enfin, que la mémoire n'est pas un recueil figé mais un mouvement, un appel, un travail de transmission. Cette exposition est une invitation à se souvenir, à se rassembler et à redevenir ensemble, comme ces pêcheurs tirant le même filet, les artisans du devenir commun.
Cokou Romain AHLINVI