You are here

Afrique

Avis de recrutement d'un/e consultant/e en vue de la réalisation de l'évaluation finale externe du projet protect

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 11/11/2025 - 12:00

L'OCADES Caritas Burkina recrute un/e consultant/e chargé/e pour conduire l'évaluation finale du projet PROTECT « Protection et appui multisectoriel aux personnes vulnérables affectées par la crise humanitaire dans les régions du Yaadga (Ex Nord) et du Bankui (Ex Boucle du Mouhoun) au Burkina Faso ».

Ce projet est mis en œuvre avec l'appui financier de la Coopération Autrichienne pour le Développement (ADA) et de Caritas Autriche. L'objectif de cette évaluation externe finale est d'apprécier les résultats atteints au regard des objectifs attendus, d'identifier les acquis et insuffisances et les aspects à améliorer en vue des projets futurs.

I- OBJECTIF

L'objectif global de la mission est d'apprécier les performances du projet sur la mise en œuvre des activités entre le 1er mai 2024 et le 31 Décembre 2025 afin d'évaluer sa contribution à l'amélioration des conditions de vie des PDI et des communautés hôtes vulnérables dans les régions d'intervention.

II- Critères d'évaluation et questions évaluatives

L'évaluation finale du projet PROTECT se basera sur les cinq critères classiques du CAD/OCDE (pertinence, cohérence, efficacité, efficience, impact, durabilité) auxquels s'ajoute le critère transversal du genre et inclusion sociale.

Pour chaque critère, des questions évaluatives spécifiques guideront la collecte et l'analyse des données qualitatives et quantitatives.

III- Profil de l'évaluateur ou de l'équipe d'évaluateurs

a- Compétences et aptitudes

Peuvent postuler à cette mission, des consultants individuels ou des bureaux d'études. Ils doivent justifier des compétences et aptitudes ci-après :
• compétences avérées en analyse de données statistiques ;
• capacité à produire des résultats mesurables et cohérents, et à développer des recommandations concrètes ;
• excellente capacité d'analyse et de synthèse ;
• capacité à travailler de manière autonome dans un environnement d'équipe ;
• capacités communicationnelles et rédactionnelles éprouvées ;
• excellente maitrise de la langue française. La connaissance des langues nationales qui sont parlées dans les zones d'interventions (moore,Dafing, dioula) serait un atout.
• bonne maîtrise de l'outil informatique (, Word, Excel, PowerPoint, Internet, etc.) ;
• Excellentes aptitudes interpersonnelles et de travail sous pression dans le strict respect des délais ;
• Disponibilité de se rendre dans la zone d'intervention malgré la situation sécurité difficile

b- Qualifications et expériences

Qualification
Justifier d'un diplôme de niveau Bac + 5 au moins en sciences sociales, en sciences économiques et de gestion, en statistiques, en développement rural ou tout autre domaine jugé pertinent. Avoir une compétence complémentaire ou expérience dans le domaine du suivi-évaluation.

- Expériences
• justifier de connaissances et d'expériences à la fois dans le domaine de la sécurité alimentaire et les moyens d'existence, les urgences humanitaires, mais également en matière protection ;
• justifier de connaissances sur les standards internationaux et les indicateurs en matière d'assistance humanitaire ;
• disposer d'au moins cinq (0 5) années d'expérience dans la conduite d'études dans le domaine humanitaire, avec la réalisation de missions similaires serait un atout.
• justifier d'une expérience confirmée d'au moins cinq (05) ans dans le suivi et l'évaluation de projets de développement local ou communautaire, avec élaboration d'un cadre complet de suivi-évaluation serait un atout.
• avoir une excellente maitrise des méthodes d'enquête de terrain et de collecte/analyse de données ;
• avoir la connaissance du Burkina Faso et des politiques nationales est requise ;
• avoir une expérience de travail avec le réseau OCADES Caritas Burkina serait un atout.

IV- Durée de la mission et calendrier d'exécution

L'évaluation est prévue pour être réalisée entre le 25 Novembre au 20 Décembre 2025. Avec une durée de la mission de vingt-cinq (25) jours calendaires. Cette durée tient compte de toutes les étapes et processus d'exécution de la mission jusqu'au dépôt du rapport final. Ce délai d'exécution court à compter de la date de démarrage de la revue mentionnée dans l'ordre de service notifié au prestataire. Toutefois, le/la prestataire est tenu de spécifier dans son offre un chronogramme détaillé d'exécution qu'il s'engage à respecter.
Toutefois, il sera demandé au consultant de préparer tous les outils au plus tard trois (03) jours après la signature du contrat, afin de déposer le dossier pour l'obtention du visa statistique.

De même, le consultant devra se rendre disponible le jour de la convocation de la commission spécialisée de l'INSD, chargée d'analyser le dossier et de délivrer le visa statistique donnant droit à l'autorisation.

V- LE DOSSIER DE CANDIDATURE

Les candidat(e)s intéressé(e)s peuvent retirer les termes de références au Secrétariat général de I'OCADES Caritas Burkina (dont l'adresse est citée plus bas), à partir du Lundi 11 novembre 2025. En cas d'envoi des offres par la poste ou tout autre mode de courrier, I'OCADES Caritas Burkina décline toute responsabilité en cas de non-réception de l'offre transmise par le candidat.

a- Composition du dossier

Les dossiers de candidature devront comprendre deux (02) propositions :

 Une proposition technique comprenant :

• Une lettre de candidature ;
• le CV détaillé du ou des consultants incluant au moins 3 personnes de référence avec leurs contacts ;
• Une note de compréhension des TDR et, si besoin, de commentaires sur les TDR ;
• Une description de la méthodologie de travail indiquant les différentes étapes de réalisation de la mission, le chronogramme, la constitution de l'équipe et la répartition des rôles entre les membres de l'équipe ;
• Toute documentation utile pouvant démontrer les capacités du consultant ;

 Une proposition financière incluant les honoraires, déplacements, et tous frais pertinents pour la mission.

b- soumission du dossier de candidature

Les offres établies en trois (3) exemplaires, dont un original plus deux (2) copies marquées comme telles et dûment signées, devront parvenir sous plis fermé au Secrétariat Général de l'OCADES Caritas Burkina, situé au sein de la Conférence Episcopale Burkina Niger /Centre Cardinal Paul Zoungrana (01 BP. 1195 Ouagadougou ; Tél. (226) 25-37-00-34) au plus tard le Luni 17 Novembre 2025 à 16h30min GMT.

Les offres physiques devront porter la mention suivante : « EVALUATION EXTERNE DU PROTECT ». A n'ouvrir qu'en séance de dépouillement ».

En cas de différence entre les offres, l'original fera foi. Les offres ne doivent porter aucune mention interligne, rature ou surcharge.

Sauf stipulation contraire des termes de référence, les prix indiqués par le soumissionnaire sont fermes et non révisables pour toute la durée de l'exécution du marché et ne pourront varier sur aucun point.

Les soumissionnaires resteront engagés par leurs propositions financières pour un délai maximum de quatre-vingt-dix (90) jours, à compter de la date limite de dépôt des offres. Une offre valable pour une période plus courte peut être écartée comme non conforme aux dispositions de l'appel d'offres.

Le Secrétariat Général de l'OCADES Caritas Burkina se réserve le droit de ne donner aucune suite à la réalisation de la présente étude si elle juge les offres insuffisantes.

Le Secrétaire Général Adjoint

GNIMINOU Simon

Categories: Afrique

Décès de Hadja YALPOUGDOU Zoenabo épouse de feu El Hadj BOUGOUMA Adama dit Adam-pouré : Remerciements et faire-part

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 11/11/2025 - 11:30

La grande famille BOUGOUMA à Tanghin-Dassouri, Ouagadougou, Tenkodogo, Fada N'Gourma, Namounou, Abidjan, San-Pedro, Daloa (RCI), Beyrouth, Montréal (Canada) et New York (USA) ;

La famille de feu BOUGOUMA Anassé à Itaoua ;
La famille de feu BOUGOUMA Boureima Blaise à Gounghin ;

La famille de feu BOUGOUMA Adama Pouré à Gounghin ;
La famille de feu BOUGOUMA Moussa à Itaoua ;

La famille de BOUGOUMA Philibert ;
La famille de BOUGOUMA Mahamadi Laurent "Petit-Père" ;

Les veuves de feu El Hadj BOUGOUMA Adama dit Adam-Pouré :
Hadja Asseta et Hadja Mariam à Gounghin, Ouagadougou ;

Les enfants ;

Les frères, sœurs et cousins ;

Les familles alliées :
KABRE, KOURAOGO, YALPOUGDOU, BELEMNABA, SOKEY, NACOULMA, OUEDRAOGO, TIENDREBEOGO, NION, ILBOUDO, KONE, OUATTARA, SANGLI, NANA, COMPAORE, YAMEOGO, BELEM, GOUBA, DIAO et NIKIEMA ;

Les petits-enfants et arrière-petits-enfants ;

Vous renouvèlent leurs sincères remerciements pour vos multiples marques de soutien et de compassion lors du rappel à Dieu dans la nuit du 06 au 07 novembre 2025, de leur épouse, mère, tante, grand-mère, arrière grand-mère :

Hadja YALPOUGDOU Zoenabo épouse de feu El Hadj BOUGOUMA Adama dit Adam-pouré

Ils vous informent que la cérémonie du doua aura lieu le DIMANCHE 16 NOVEMBRE 2025 au domicile familial sis à Gounghin.

Allah dit dans le saint coran : « Ceux qui disent : "Notre Seigneur est Allah", et qui se tiennent dans le droit chemin, les Anges descendent sur eux. " N'ayez pas peur et ne soyez pas affligés ; mais ayez la bonne nouvelle du Paradis qui vous était promis. Sourate 41, Verset 30.

Categories: Afrique

COP30 : boudé par Trump et de nombreux dirigeants, le sommet sur le climat a-t-il encore un sens ?

BBC Afrique - Tue, 11/11/2025 - 10:29
Le président américain tout comme d'autres dirigeants mondiaux, brille par son absence à ces négociations climatiques de l'ONU, ce qui soulève des questions sur la pertinence des sommets de la COP aujourd'hui.
Categories: Afrique

Qui sont les acteurs étrangers impliqués dans la guerre civile au Soudan ?

BBC Afrique - Tue, 11/11/2025 - 08:25
La guerre civile au Soudan fait toujours rage, plus de deux ans et demi après son déclenchement, et sa durée est en partie due à l'ingérence d'acteurs étrangers qui apportent un soutien politique et militaire aux belligérants.
Categories: Afrique

Burkina : « La vitalité d'un média repose sur une vision, un modèle éditorial et économique, couronnés de passion », Dr Cyriaque Paré

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 11/11/2025 - 00:30

Invité de l'émission Surface de vérité, animée par Aubin Guébré, Dr Cyriaque Paré a livré un témoignage riche et inédit sur son parcours dans le journalisme en ligne, le développement de Lefaso.net et la situation globale des médias numériques au Burkina Faso. Entre anecdotes personnelles, analyse fine du secteur, et conseils pour la nouvelle génération, son entretien met en lumière les défis de l'écosystème médiatique burkinabè.

LeFaso.net n'a pas toujours été le média structuré et professionnel que l'on connaît aujourd'hui. Dr Cyriaque Paré rappelle que le projet est né en 2003, sur les cendres de Burkinet.com, créé fin 1999 avec son ami Younoussa Sanfo. « À l'époque, Internet était peu accessible au Burkina Faso. Nous nous sommes nourris du contenu de médias existants comme Sidwaya, L'Observateur ou Le Pays, qui avaient déjà des versions numériques. Mais il n'existait pas encore de médias en ligne réellement professionnels », explique-t-il.

Burkinet.com, malgré son succès, a dû fermer ses portes face à des attaques liées à sa couverture de la crise ivoirienne. Certains le prenant à tort pour un média gouvernemental. Fort de cette première expérience, Dr Paré s'est associé à Aziz Ouédraogo pour lancer Lefaso.net, qui, depuis, a grandi pour devenir une entreprise employant plus d'une trentaine de personnes, avec une structure professionnelle complète, incluant directrice générale, directeur des rédactions, rédacteur en chef et une équipe éditoriale multidisciplinaire.

Le professionnalisme face à une forte émergence de médias en ligne

« Aujourd'hui, nous pouvons être fiers de constater que des médias en ligne peuvent servir d'exemple et inspirer d'autres initiatives », souligne Dr Paré, rappelant que le Burkina Faso compte désormais près de 300 médias en ligne, même si tous ne respectent pas les standards professionnels. Pour lui, la crédibilité de Lefaso.net tient largement à sa formation de journaliste et à son expérience en tant que chercheur et enseignant. « Être à la fois dans la théorie et la pratique m'a permis d'implémenter les bonnes pratiques tout en anticipant les évolutions du secteur », explique-t-il.

Cette double compétence lui permet de maintenir l'intégrité journalistique, de suivre les tendances et de préparer le média aux changements technologiques et éditoriaux. « Être journaliste, c'est une chose, mais gérer une entreprise de presse en est une autre. Le vrai défi est de combiner les deux, et c'est là que la dynamique d'équipe joue un rôle fondamental », précise-t-il, saluant le travail de son équipe, notamment de la directrice générale qui coordonne l'ensemble des activités.

Rigueur et crédibilité

Face à la montée des fake news et des contenus produits par des amateurs, Dr Paré insiste sur l'importance de la formation continue et de la rigueur professionnelle pour rester crédible. « La désintermédiation a permis à n'importe qui de créer un média en ligne. Mais ce n'est pas parce que vous publiez que vous êtes un professionnel. Il faut produire du contenu de qualité, vérifier les informations et se distinguer par un projet éditorial solide », affirme-t-il.

Les défis économiques des médias burkinabè

Dr Paré souligne que le secteur des médias au Burkina Faso est confronté à une fragilité économique structurelle, qui résulte à la fois de problèmes de management et d'une situation économique globale difficile. « Beaucoup d'entrepreneurs de presse ne sont pas préparés à gérer une entreprise, et ne s'associent pas avec les bons profils pour garantir une gestion saine », soutient-il.

Cette fragilité, argumente Dr Paré, est accentuée par les médias qui dépendent de soutiens politiques ou financiers ponctuels. « Certains médias qui semblaient flamboyants, il y a quelques années, ont disparu parce qu'ils reposaient sur des bases politiques instables. Quand la situation change, ces entreprises ne tiennent plus », note-t-il.

« Qu'est-ce que vous proposez de nouveau au public ? Qu'est-ce qui vous distingue des autres médias de la place ? C'est à ces questions que doit répondre tout média qui naît », Dr Cyriaque Paré, enseignant-chercheur, promoteur de Lefaso.net, ISCOM, et Le Faso Digital

Pour Lefaso.net, la résilience repose sur la gestion rigoureuse des finances et le respect des standards professionnels. « Nous avons toujours réussi à payer les salaires et les charges, et avons même été distingués en 2023 par la Caisse nationale de sécurité sociale pour notre régularité », rappelle Dr Paré. Il insiste également sur le fait que la crise économique touche l'ensemble des secteurs au Burkina Faso, et que les médias ne sont pas les seuls à être impactés.

Assainissement et professionnalisation des médias en ligne

Selon Dr Paré, le développement durable du secteur passe par l'assainissement et la professionnalisation des médias en ligne. « La réforme des lois sur la presse permettra d'imposer des standards, comme l'obligation d'avoir un diplôme en communication ou de s'associer à des professionnels du domaine », présente-t-il.

Cependant, l'enseignant et chercheur attire l'attention sur les initiatives impulsives. « Beaucoup de personnes ouvrent un média sans business plan, sans modèle économique et sans vision claire. Ce n'est pas ainsi que l'on construit une entreprise de presse solide. Il faut investir du temps, des ressources, et surtout de la passion », conseille-t-il. Pour lui, la presse est un engagement à long terme. « L'audience et la crédibilité se construisent dans la durée, il n'y a pas de raccourci. Ceux qui cherchent des résultats immédiats sans préparation échouent rapidement », confie-t-il.

La digitalisation, une opportunité et un challenge

L'évolution technologique a profondément changé la donne. Grâce à Internet, aux réseaux sociaux et aux plateformes de streaming, il est désormais possible de créer des médias en ligne avec un investissement minimal. « Aujourd'hui, quelqu'un peut créer une chaîne YouTube ou un média sur Facebook qui touche autant de personnes qu'une télévision traditionnelle. Et ce, sans infrastructure lourde », montre Dr Paré.

Cependant, poursuit-il, cette accessibilité accrue a aussi entraîné une multiplication des contenus de qualité variable. Ce qui contribue à la pollution de l'information et à la propagation des fake news. Selon lui, la réponse n'est pas de s'alarmer, mais de renforcer la qualité des médias professionnels. « Il faut rester professionnel, car le public finit par revenir vers ceux qui offrent une information fiable et vérifiée », assure Dr Paré.

Une trentaine de médias en ligne membres de l'Association des médias en ligne

Malgré un contexte économique difficile et une concurrence accrue, Dr Paré reste optimiste. « La résilience, la formation, le professionnalisme et la passion sont les clés pour assurer la pérennité des médias en ligne », affirme-t-il.

Il met également en avant le rôle des associations professionnelles, comme l'Association des éditeurs et professionnels des médias en ligne, qui peuvent jouer un rôle crucial dans l'assainissement du secteur et l'accompagnement des nouveaux acteurs. « Aujourd'hui, il y a plus de 300 médias en ligne au Burkina Faso, mais seulement une trentaine sont membres de l'association. Il est important de distinguer les acteurs sérieux des amateurs », précise-t-il.

Dr Paré appelle enfin à un engagement collectif pour renforcer l'écosystème médiatique. Il préconise que professionnels, régulateurs et institutions travaillent ensemble pour garantir des médias crédibles, durables et responsables, capables de servir le public et la démocratie.

Construire avec passion et vision

Le message central de Dr Paré est sans ambiguïté. Créer un média en ligne n'est pas un geste ponctuel ou un plan B. « Il faut de la vision, un modèle éditorial, un modèle économique, et surtout de la passion. C'est un investissement à long terme. Ceux qui comprennent cela peuvent non seulement survivre, mais contribuer à l'avenir et à la crédibilité des médias burkinabè », souligne-t-il.

À travers cet entretien, Dr Cyriaque Paré offre un témoignage vivant et inspirant sur la résilience, l'innovation et la responsabilité dans le journalisme numérique au Burkina Faso. Son analyse constitue aussi un guide pour la nouvelle génération de journalistes et de promoteurs de médias en ligne, rappelant que la professionnalisation et la rigueur restent les piliers de la réussite dans un secteur en pleine mutation.
Hamed Nanéma
Lefaso.net

Categories: Afrique

Système de santé du Burkina : Le secteur pharmaceutique, la somme de tous nos péchés

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 11/11/2025 - 00:00

À travers cette tribune, Dr W. Aymar Tiendrébéogo, pharmacien titulaire d'officine à Ouagadougou, apporte sa réflexion au débat autour du fonctionnement des pharmacies au Burkina. Il revient sur le système sanitaire de façon générale, explique l'organisation des pharmacies, félicite les efforts consentis par les autorités en matière de santé et fait des propositions.

Une fois de plus, nous avons assisté à une levée de boucliers contre les pharmaciens d'officines privées. Comme à l'accoutumée, entre septembre et octobre, qui sont des mois où l'ensemble de la population fait face au paludisme et à la dengue, le système de santé est très sollicité.

En d'autres circonstances, le secteur pharmaceutique devrait s'enorgueillir, car ces voix montrent à quel point la population compte sur ce secteur pour sa santé.

Mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt, et il convient de comprendre le fonctionnement de ce secteur qui est partie intégrante d'un système. En effet, pour trouver des solutions pérennes, il est important de comprendre le fonctionnement de tout le système, sinon on aura tendance à jeter l'opprobre sur le poumon, alors que c'est le cœur qui a des défaillances.

Le système de santé du Burkina

Au Burkina Faso, le système national de santé s'est construit progressivement depuis les années 1960 à travers plusieurs réformes censées le rendre plus performant.

L'accès des populations aux services de santé et aux prestations requiert l'existence préalable d'une bonne organisation sur le territoire national, des infrastructures sanitaires, dotées de ressources financières, humaines et matérielles pour leur bon fonctionnement.

Ainsi, le système de santé se présente sous la forme d'une pyramide organisée en trois niveaux qui assurent des soins de santé primaires, secondaires et tertiaires.

Le premier niveau de la pyramide est constitué par les districts sanitaires et comprend deux échelons :

Le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS)

Il représente le premier niveau de soins ou premier contact en tant que structure de base du système de santé. Il est, en théorie, composé d'un dispensaire, d'une maternité et d'un dépôt pharmaceutique ; l'ensemble étant dirigé par un infirmier. Il offre à ses usagers, un Paquet Minimum d'Activités (PMA) qui inclut un ensemble de prestations curatives, préventives et promotionnelles : consultation adulte, pansement, injection, suivi de la grossesse, accouchement simple, médicaments, vaccination.

Dans le cas d'une prise en charge impossible par le CSPS, le malade est orienté vers une structure de premier niveau de référence : le Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA).

Le Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA)

Cette structure est dirigée par un médecin-chef et dispose, outre des fonctions d'un CSPS, d'une quarantaine de lits d'hospitalisation, d'un bloc opératoire (accouchement dystocique, césarienne, cure herniaire) et d'un laboratoire de base.

Un CMA est, théoriquement, présent dans chacun des 70 districts sanitaires nationaux et il en existe quatre dans la capitale. Il sert de référence pour les formations sanitaires du district, car c'est à ce niveau du système qu'est délivré le Paquet Complémentaire d'Activités (PCA).

Le deuxième niveau de référence est constitué par les Centres hospitaliers régionaux (CHR)
Ils servent de référence et de recours aux CMA.

D'une capacité de 200 lits, ces derniers offrent des services spécialisés et sont, en théorie, présents dans chacune des 13 régions sanitaires du pays. Dans les deux grandes villes du pays, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, ce niveau de référence est absent ; les malades étant transférés dans les Centres hospitaliers universitaires (CHU), dernier échelon de référence.

Les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU)

Le troisième niveau est constitué par les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU).

Au nombre de six (06), dont le CHU Yalgado OUEDRAOGO, et le CHU Pédiatrique Charles De Gaulle à Ouagadougou, le CHU BOGODOGO, le CHU Tengandogo, à Ouagadougou, et le CHU Sourou Sanou, et le CHU de Pala à Bobo-Dioulasso, qui représentent le niveau de référence le plus élevé pour les soins spécialisés.

Ces CHU sont complétés par deux Centres Hospitaliers Universitaires Régionaux (CHUR) à Fada et Ouahigouya.

Ce troisième niveau sert également de cadre de formation des différentes catégories de personnels et de recherche.

Cette organisation du système de santé répond à un souci : celui de favoriser l'accès des populations aux services de santé.

Parallèlement aux établissements de soins publics, une offre privée s'est développée, qui regroupe une offre de soins à but non lucratif (Schiphra, Saint Camille, Nanoro, Ahmadiyya, Centre ophtalmo Ahmadiyya de Koubri, etc.) et des structures de soins purement privées. Les soins offerts correspondent approximativement à ceux fournis dans les établissements de l'État. Ainsi, il existe une relative équivalence entre les différents échelons privés et la pyramide sanitaire publique.

Ce sous-secteur privé est composé des structures suivantes :

Structures à but lucratif
Il s'agit d'un grand nombre de cliniques, de laboratoires et de cabinets médicaux qui fonctionnent dans le but de réaliser un profit.

Structures confessionnelles
Des établissements de soins sont gérés par des organisations religieuses.

Organisations non gouvernementales (ONG)
Certaines ONG ouvrent et gèrent des établissements sanitaires privés.

Sous-secteur traditionnel

Médecine traditionnelle : ce sous-secteur inclut les pratiques de soins traditionnels et les guérisseurs.
Il convient de noter que chaque niveau de soins dispose d'un dépôt pharmaceutique qui détient et distribue des produits pharmaceutiques en concordance avec son paquet minimum d'activités. Les hôpitaux disposent de pharmacies hospitalières qui détiennent des médicaments à usage hospitalier dont les listes sont faites en collaboration avec les services cliniques et se présentent sous forme d'arrêté du ministre de la Santé.

Le secteur pharmaceutique

Comme dit plus haut, les structures sanitaires publiques disposent de dépôts pharmaceutiques et/ou de pharmacies hospitalières.

À côté de ce système, se retrouve le secteur privé pharmaceutique, composé des industries, des grossistes répartiteurs privés et des officines (pharmacies de ville).

L'officine privée vient en appoint au système ; en effet, la porte d'entrée principale dans le système de santé au Burkina Faso est le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS), qui représente le niveau de soins de base. D'autres structures de premier niveau, comme les dispensaires et les centres médicaux (CM), sont également des points d'accès, en particulier dans les zones urbaines. Ces établissements sont conçus pour offrir des services de santé primaires à la population.

Ainsi donc, l'officine privée rentre en principe en jeu, lorsque le patient a fini son parcours hospitalier ou encore pour les patients après une consultation.

Mais force est de constater que, dans nos pays et dans la majorité des pays, l'officine pharmaceutique privée joue un rôle central en tant que structure de soins de premier recours accessible sans rendez-vous, offrant conseils, délivrance de médicaments, et services de prévention et de dépistage.

Elle tend à devenir un acteur-clé dans la coordination des soins et l'éducation thérapeutique des patients, facilitant ainsi le parcours de soins et réduisant la pression sur d'autres structures de santé comme les hôpitaux. C'est cet état de fait qui lui fait porter le poids de tout le système à même de lui valoir le courroux, par moments, de la population.

Il convient de noter à ce stade que, l'officine n'est pas la porte d'entrée dans le système de santé et qu'elle ne devrait pas disposer des médicaments hospitaliers qui sont du ressort des pharmacies hospitalières. Ce qui veut dire qu'il sera difficile de trouver certains médicaments ou certains dispositifs médicaux dans les pharmacies de ville, quand ils ne sont pas disponibles dans la structure hospitalière.

Ainsi, à chaque fois qu'un accompagnant doit laisser son malade dans un centre de santé pour sortir payer un médicament, ce n'est pas la faute du pharmacien d'officine, c'est une défaillance du système. Ouvrir les officines 24 H/24 ne va pas régler le problème, puisque, lorsque l'ambulance ou le SAMU vous prend, il ne va pas vous amener dans une officine de garde, mais dans un centre de santé. Si ce centre de santé ne dispose pas d'une ampoule pour relancer votre cœur, le temps de quitter le service jusqu'au parking de l'hôpital va être fatal.

Lorsqu'on arrive à exiger à des structures privées de fonctionner 24 h/24, non pas temporairement, mais de façon permanente, il y a lieu de se poser les bonnes questions.

Il faut également noter qu'un fonctionnement en continu va entraîner inexorablement une augmentation du prix du médicament, au regard des charges que cela va impliquer.

C'est en cela que nous avons accueilli avec beaucoup d'enthousiasme, le lancement par le ministère de la Santé de la Dispensation individuelle nominative (DIN) dans les différents hôpitaux, dont le but est de rendre le médicament disponible au lit du malade. Lorsque cela sera 100 % effectif, la pression va diminuer au sein de la population. Nous devons donc encourager les autorités à donner plus de moyens au ministère de la Santé pour rendre les pharmacies hospitalières et la dispensation au lit du malade opérationnelles.

Aujourd'hui, les efforts sont faits par l'État à travers le ministère de la Santé pour qu'il y ait une officine à chaque 500 mètres, c'est le moindre mal dont on évaluera l'impact réel dans quelques années. En 2012, la population de Ouagadougou était d'environ 1 771 779 habitants avec 115 pharmacies ; aujourd'hui, la population de Ouagadougou est d'environ 3 590 000 habitants, et 230 pharmacies, d'autres sont en cours de création. Ce qui veut dire qu'en une dizaine d'années, le nombre d'habitants a doublé ainsi que le nombre de pharmacies. Aucun autre secteur sanitaire, jusqu'à preuve du contraire, n'a connu une telle évolution. Comparativement, nous sommes passés de 55 districts en 2012, à 70 districts de nos jours sur tout le territoire. Le nombre d'officines sur tout le territoire est de 480 de nos jours.

Si, par caricature, on considère que le système de santé est le corps humain, on peut considérer le système public de soins comme le cœur, et le secteur privé pharmaceutique comme le poumon. Il ne faut pas demander au poumon de jouer le rôle du cœur, parce que ce dernier a des défaillances. Il faut aider le cœur à battre et à bien battre.

Le prix du médicament ;

Je ne saurai terminer, sans dire un mot sur le prix du médicament, qui soulève également beaucoup de passion.

De la cherté des prix des médicaments ;

Il faut noter qu'à ce niveau, des efforts sont faits par le ministère de la Santé qui, à travers l'Agence nationale de régulation pharmaceutique, négocie déjà certains prix avec les fabricants. Aussi, lorsqu'on parle de spécialités, de copies de spécialités, et de génériques, il s'agit d'une politique du ministère pour rendre accessibles les traitements à des coûts accessibles à toutes les bourses. Lorsque nous prenons par exemple une molécule comme l'Amlodipine 10mg B/30, utilisée dans le traitement de l'hypertension artérielle, la spécialité coûte autour de 16 000 (seize mille) FCFA, une copie de spécialité à 6 800 (six mille huit cent) FCFA, une autre copie à 3 200 (trois mille deux cent) FCFA, et un générique à 500 (cinq cent) FCFA la plaquette de 10 comprimés.

Maintenant, si celui qui a prescrit dit qu'il vous faut impérativement la spécialité, alors tous les autres produits sont enregistrés au ministère de la Santé qui atteste de leur qualité, ce n'est pas la faute du pharmacien d'officine. Il y a toujours plusieurs alternatives thérapeutiques à divers coûts. Et en cela, il faut féliciter le ministère de la Santé pour ce travail formidable.

De la disparité des prix des médicaments,

Concernant ce volet, il faut savoir que le prix du médicament résulte d'une marge indexée sur le prix de revient ; et, en fonction du fournisseur, du volume, du moyen de transport, il peut avoir des variations de prix.
Aussi, lorsque vous prenez de la gentamicine collyre, il y a au moins 6 médicaments qui en contiennent ; lorsque vous prenez le paracétamol, il y en a au moins une dizaine de génériques, sans compter les spécialités et les copies de spécialités qui ne sont pas moins d'une cinquantaine, toutes à des prix différents. La préoccupation du pharmacien est de rendre disponible le traitement ; quand il n'a pas d'autres alternatives, il donne ce qui est disponible. Sans oublier qu'il est garant de la qualité du médicament qu'il délivre dans son officine.

Pour terminer, nous suggérons :

De puiser des idées dans le « Plan d'urgence pour les hôpitaux dans le contexte de COVID-19 » élaboré en 2021, et qui contenait des éléments qui pourraient beaucoup aider à renforcer le dispositif actuel.

De changer, le mode d'acquisition des produits de santé des pharmacies, qui est inadéquat avec le mode de fonctionnement et ne permet pas de répondre rapidement au besoin.

De revoir l'unicité des caisses et le mode de gestion des ressources des services, tels que la pharmacie, le laboratoire et l'imagerie. Il faut alors penser à une autonomisation financière de la pharmacie hospitalière dans nos hôpitaux publics. Pourquoi ne pas désigner des structures en phase pilote pour comparer avec l'existant ?

Avec l'avènement de l'intelligence artificielle, interconnecter les pharmacies hospitalières des différents hôpitaux pour suivre les stocks des produits.

Ceci est une modeste contribution, car personne ne sait où et quand il va tomber, ni celui qui a écrit ce texte, ni celui qui le lit actuellement, encore moins celui qui ne l'a pas lu.

Travaillons à rendre notre système de santé performant en tous ces secteurs et nous gagnerons le pari de notre indépendance sanitaire.

Dr TIENDREBEOGO W. Aymar
Pharmacien titulaire d'officine, demeurant à Ouagadougou
Chevalier de l'ordre de l'Étalon

Categories: Afrique

La visite du « Roi des Squats » au Burkina : Au-delà du buzz, une leçon de santé et de résilience

Lefaso.net (Burkina Faso) - Tue, 11/11/2025 - 00:00

Pour Dr David Zombré, économiste du développement et de la santé et spécialiste de la santé publique, la venue du « roi des squats » au Burkina Faso a provoqué un buzz qui peut être transformé en opportunité, en occasion de renforcer notre capital le plus précieux, le capital humain. Il s'en explique à travers les lignes qui suivent.

La nouvelle de la venue du « Roi des Squats » au Burkina Faso enflamme l'opinion publique. Sur les réseaux sociaux comme dans les grins, les positions s'affrontent. Pour certains, il s'agit d'un non-événement, d'une distraction futile alors que le pays traverse des défis majeurs. D'autres n'y voient qu'une affaire de « muscles » et de « buzz » sans intérêt réel pour la nation. Quelques voix, enfin, se perdent dans des considérations triviales et se focalisent de manière obsessionnelle sur « les fesses des hommes ».

Permettez-moi de proposer une autre lecture. Et si, au lieu de nous enfermer dans la caricature, nous reconnaissions, dans cette visite, une formidable opportunité ? Et si ce « Roi des Squats » était, à son insu, un allié précieux de nos efforts de construction nationale ?

Le squat : bien plus qu'un exercice de musculation

Entendons-nous bien : le squat n'est pas un simple exercice pour développer des fessiers photogéniques. Le squat, c'est le mouvement fonctionnel le plus fondamental de l'être humain. C'est le geste ancestral de s'asseoir et de se relever. C'est l'action de ramasser une charge au sol. C'est un mouvement de force, d'équilibre et de survie qui traverse toutes les cultures.

Or, notre pays est aujourd'hui un vaste chantier. L'initiative présidentielle « Faso Mêbo » mobilise des milliers de volontaires et d'artisans dans un élan remarquable de construction collective. Quel est le geste quotidien de ces bâtisseurs courageux ? S'accroupir, soulever des pavés, se relever, s'accroupir pour les poser. Des centaines de fois par jour. Sous le soleil. Dans l'effort.

Une opportunité de prévention sanitaire — et économique

La venue d'un spécialiste africain reconnu de ce mouvement constitue une aubaine extraordinaire. Comme c'était prévu, imaginez : une « masterclass » géante sur les gestes et les postures de travail ! Apprendre à exécuter correctement un squat n'est pas une question d'esthétique, c'est de la prévention des accidents du travail. C'est de l'ergonomie appliquée. C'est de la médecine du travail en action.

Soyons concrets. La science (l'ergonomie, la biomécanique) et nos valeureux médecins nous disent qu'un travailleur qui soulève un pavé avec le dos rond s'expose à la lombalgie chronique ou à une hernie discale. Il devient alors un fardeau pour le système de santé et une force de travail perdue pour la nation. En revanche, un travailleur qui utilise la technique correcte du squat — dos droit, force des jambes, engagement du tronc — protège sa colonne vertébrale, préserve sa santé et peut continuer à bâtir le pays dignement.

Protéger les dos de nos volontaires, préserver les genoux de nos artisans, garantir que cet effort de construction ne se transforme pas demain en une épidémie de lombalgies, d'hernies discales et d'invalidités précoces — voilà l'enjeu réel. Le timing ne pourrait pas être plus pertinent. En matière de santé publique, c'est une intervention au moment opportun. C'est une formation professionnelle à ciel ouvert.

Un symbole pour notre jeunesse

Au-delà des chantiers, cet homme porte en lui un message d'une force singulière. À l'heure où nos systèmes de santé ploient sous le poids des maladies non transmissibles — invalidités précoces, diabète, hypertension, accidents vasculaires cérébraux —, la promotion de l'activité physique devient un enjeu de souveraineté sanitaire. La visite d'une figure mondiale du fitness constitue la plus belle campagne de sensibilisation que nous puissions offrir à notre jeunesse. Elle rappelle que la discipline, le soin de son corps et le dépassement de soi sont des valeurs cardinales pour construire une nation forte et résiliente.

Pragmatisme ou fausse morale ? Le choix nous appartient

Plutôt que de critiquer l'emballage, examinons le contenu. Ne voyons pas seulement un influenceur — voyons plutôt un formateur potentiel. Ne voyons pas seulement des « muscles fessiers » — voyons plutôt une leçon de biomécanique essentielle pour nos travailleurs. Ne voyons pas une « distraction » — voyons une source d'inspiration et d'éducation sanitaire.

Là où certains voient de l'« immoralité », regardons la biomécanique. Là où d'autres voient une « dépravation », saisissons une opportunité de santé publique. Ne nous trompons pas de combat. Laissons la « fausse morale » à ceux qui préfèrent se concentrer sur des détails anatomiques. Concentrons-nous sur le pragmatisme révolutionnaire : nous avons besoin de dos solides, de genoux fonctionnels et de corps en santé pour bâtir le Burkina Faso.

Et si c'est vraiment son collant moulant qui pose problème à certains — cette tenue qui met en évidence son anatomie —, la solution est d'une simplicité désarmante : demandons-lui tout simplement de porter un pantalon de sport ou un short ordinaire lors de ses démonstrations publiques au Burkina. Voilà. Le tour est joué. Problème résolu. Nous sommes un peuple de dialogue et de compromis intelligents. Adaptons la forme sans sacrifier le fond. Préservons la pudeur qui caractérise notre culture tout en capturant l'essence de son message : la santé par le mouvement.

Conclusion : Investir dans notre capital humain

Saluons cette initiative pour ce qu'elle est : une occasion de renforcer notre capital le plus précieux — notre capital humain. Car pour bâtir « Faso Mêbo », pour édifier le Burkina de demain, nous avons besoin de tous les bras. Mais surtout, nous avons besoin de dos solides, de corps en santé et d'un moral d'acier.

La vraie « déchéance » serait de laisser nos volontaires se briser le dos par ignorance, alors que nous avons l'occasion d'apprendre les bons gestes. Si la visite de ce coach peut contribuer à protéger ne serait-ce que 10% de nos travailleurs, ce sera une victoire pour le travail, la science et la santé que nous chérissons tous.

Le « Roi des Squats » vient au Burkina ? Transformons ce buzz en opportunité. Après tout, bâtir une nation, comme faire un squat, commence par un bon ancrage au sol — et par la force de se relever.

Dr David Zombré
Économiste du développement et de la santé
Spécialiste de la santé publique

Categories: Afrique

Burkina/Rencontre gouvernement/secteur privé : La 22e édition se penche sur le développement des infrastructures

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 23:42

Bobo-Dioulasso abrite les 10 et 11 novembre 2025, la 22e Rencontre nationale gouvernement/secteur privé (RGSP). La cérémonie d'ouverture de cette édition, placée sous le patronage du Premier ministre, chef du gouvernement Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a eu lieu à la maison de la culture de Bobo-Dioulasso, en présence de membres du gouvernement, du monde des affaires économiques, des autorités militaires, paramilitaires, administratives et coutumières de la localité.

Placée sous le thème « Développement des infrastructures : Enjeux, défis et engagement patriotique pour une économie durable », cette 22e édition, selon le Premier ministre, traduit la volonté commune de tous à refonder l'économie nationale sur les bases de souveraineté, de solidarité et de patriotisme. Il rappelle que cette rencontre est l'aboutissement d'un processus participatif qui a mobilisé tous les acteurs à travers des concertations régionales publiques/privées 2025, préalablement tenues dans toutes les régions, et des concertations sectorielles tenues à Ouagadougou. Ce qui a permis assure-t-il, d'identifier et d'examiner des préoccupations spécifiques du secteur privé. « Il s'agit au cours de ces deux jours, d'examiner les questions demeurées sans réponses lors des précédentes sessions pour formuler des politiques de réformes adaptées à la vision du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré », a-t-il éclairé.

Le Premier ministre lors de son discours

Pour lui, le choix du thème de la présente édition s'explique par la faiblesse des investissements privés dans la réalisation d'infrastructures adaptées dans des domaines clés tels que l'énergie, les TIC, l'industrie et les transports. Cette problématique, estime le Premier ministre, ne peut être résolue que par un dialogue public/privé renforcé, adossé à des actes stratégiques clairs et ambitieux. Car, reconnaît-il, « Les infrastructures relient nos peuples, soutiennent nos productions et affirment notre indépendance face aux aléas extérieurs. Le développement de nos infrastructures permet de connecter nos territoires, de fluidifier les échanges, mais surtout de donner de la valeur à notre production nationale ».

Les officiels visitent les stands d'exposition

Il se dit ainsi que chaque route, chaque centrale, chaque fibre optique posée sur le sol du Burkina est une pierre posée sur l'édifice de l'indépendance nationale. Pour le chef du gouvernement du Burkina Faso, investir dans les infrastructures, c'est construire sa liberté économique, condition indispensable de la liberté politique. A cet effet, il invite le secteur privé burkinabé à faire du patriotisme économique un véritable crédo. Il pense que la génération actuelle a le devoir de poursuivre le combat des baptiseurs de la nation, ceux qui ont cru avant eux à la dignité du travail et à la souveraineté du peuple. « Aujourd'hui encore, nous avons l'opportunité historique de réconcilier la production, la dignité et la liberté » a-t-il souligné. S'adressant au monde des affaires, il les rassure que le gouvernement, dans sa quête de souveraineté nationale consolidée, a pleinement conscience des défis à relever pour accompagner la transformation structurelle de l'économie conformément à la vision de la révolution progressiste populaire.

Des membres du gouvernement présents à la 22ᵉ RGSP

Le gouvernement, selon Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, s'engage à faire du Burkina Faso une destination attractive pour l'investissement. Il invite donc le secteur privé national à s'approprier les opportunités issues de ce forum et à s'engager dans les investissements structurants à fort impact économique et social. Quant aux recommandations issues des travaux de ces échanges, il assure qu'elles feront l'objet d'un examen attentif, d'une mise en œuvre coordonnée et d'une évaluation régulière par le comité de pilotage du cadre de concertation public/privé. « Le développement du Burkina Faso ne viendra pas d'ailleurs, encore moins du miracle. Il viendra de nous-mêmes. Il naîtra de notre travail, de notre unité et de notre foi inébranlable en la patrie » a rappelé le chef du gouvernement.

Vue des participants dans la salle

Au nom du secteur privé burkinabè, le président de la délégation spéciale consulaire de la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF) Roland Achille Sow, à l'entame de ses propos, a tenu à traduire au Premier ministre et à l'ensemble du gouvernement les salutations et la gratitude du monde des affaires du Burkina Faso pour avoir tenu cette rencontre qui leur offre l'opportunité d'échanges directs et sans filtre entre l'État et le secteur privé, malgré les défis que connaît le pays.

Pour lui, le thème de cette édition invite à une réflexion profonde sur le rôle et la place des infrastructures matérielles et immatérielles dans le processus de reconquête de la souveraineté du pays, ainsi que la contribution du secteur privé au développement de ces infrastructures. Il trouve que les infrastructures constituent des leviers fondamentaux de développement et réduisent les exploitations des entreprises, facilitent le commerce et les investissements, assurent la mobilité des personnes et des biens, et améliorent le capital humain. « Une offre insuffisante, une mauvaise qualité des infrastructures se traduisent par une hausse des prix de production, une baisse de la productivité et un recul de la compétitivité des entreprises avec un accroissement de la dépendance économique du pays » a prévenu le patron de la CCI-BF.

Photo de famille pour immortaliser la cérémonie

C'est pourquoi il rassure que le secteur privé burkinabè reste disposé à accompagner la mise en œuvre des projets structurants d'infrastructures indispensables aux ambitions économiques de la révolution progressiste et populaire impulsée par le chef de l'État. Par ailleurs, il souhaite que ces deux jours d'échanges fassent émerger des engagements forts, renforcent le contrat social de l'État et le secteur privé dans la construction d'une nation prospère et souveraine. La visite des stands a clos les actes de cette cérémonie d'ouverture.

Djaryigo Diarra
Lefaso.net

Categories: Afrique

Désinformation et cohésion sociale : « Elle peut amplifier la fracture sociale et surtout exacerber les tensions ethniques », Selon le juriste et expert burkinabè, Mouhyiddine Ouédraogo

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 23:35

Dans un contexte marqué de plus en plus par la désinformation, et dont les conséquences impactent notre cohésion sociale, Lefaso.net s'est entretenu avec un expert sur la question. Mouhyiddine Ouédraogo, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est un juriste-consultant en droits humains, spécialiste des questions de modération de contenus désinformationnels et des discours de haine sur Méta et des droits numériques. L'homme est aussi responsable des programmes et partenariats à Fasocheck et par ailleurs secrétaire général du Centre d'information et de formation en matière des droits humains en Afrique (CIFDHA). Il porte son analyse sur la question, les enjeux liés à ce phénomène dans le cas précis du Burkina et le rôle des organisations de la société civile dans la recherche de solutions.

Lefaso.net : Comment définissez-vous la désinformation et en quoi constitue-t-elle une menace pour la cohésion sociale ?

Mouhyiddine Ouédraogo : La désinformation désigne la diffusion intentionnelle de fausses informations dans le but d'influencer, de manipuler ou de tromper l'opinion publique. Au niveau du Burkina Faso, elle devient une menace pour la cohésion sociale, en ce sens qu'elle alimente les divisions communautaires, exacerbe les tensions ethniques ou religieuses et affaiblit la confiance entre les citoyens. Elle menace la cohésion sociale en attisant la haine, en divisant les communautés et en affaiblissant la solidarité nationale. Surtout dans un pays confronté à des défis sécuritaires comme le Burkina Faso, elle peut amplifier la fracture sociale et nuire à la stabilité.

Quels sont, selon vous, les principaux vecteurs de désinformation aujourd'hui au Burkina Faso ?

Les principaux vecteurs de désinformation au Burkina Faso sont les réseaux sociaux comme Facebook, WhatsApp et TikTok. À cela s'ajoutent certains influenceurs qui instrumentalisent l'information à des fins de transgression de la réalité, ainsi que la désinformation transfrontalière provenant de l'étranger et relayée localement.

En quoi la désinformation fragilise-t-elle la confiance entre citoyens et institutions ?

La désinformation sape la confiance en diffusant des récits mensongers qui discréditent les institutions publiques, les médias ou les autorités locales. Lorsqu'un citoyen ne sait plus à quelle source se fier, il devient naturellement méfiant envers tout discours officiel.

Quels sont, selon vous, les principaux vecteurs de désinformation aujourd'hui au Burkina Faso (ou en Afrique de l'Ouest) ?

Outre les réseaux sociaux, la désinformation circule aussi à travers les applications de messagerie privée comme WhatsApp et Telegram, difficiles à réguler. En Afrique de l'Ouest, certains médias en ligne non professionnels, des groupes de pression politique et des campagnes de désinformation étrangères jouent également un rôle. Le faible niveau d'éducation médiatique et numérique du public rend la population plus vulnérable à ces manipulations.

En quoi la désinformation fragilise-t-elle la confiance entre citoyens et institutions ?

La désinformation crée un écart entre la perception et la réalité. Lorsqu'une fausse information affirme, par exemple, qu'une aide humanitaire a été détournée ou qu'une communauté est favorisée par l'État, elle nourrit la colère et le ressentiment. Ce climat de méfiance érode la légitimité des institutions et rend plus difficile la mise en œuvre de politiques publiques ou de processus de réconciliation.

Quel rôle les organisations de la société civile peuvent-elles jouer dans la lutte contre la désinformation ?

Les organisations de la société civile peuvent faire beaucoup de choses. Par exemple, ils peuvent renforcer l'éducation aux médias et à l'information (EMI) dans les écoles, universités et communautés, mener des campagnes de sensibilisation sur la vérification de l'information ; produire des contenus factuels et vérifiés pour les mettre sur la place publique.

Disposez-vous d'exemples concrets où des OSC ont contribué à apaiser les tensions sociales créées par la désinformation ?

Oui. Par exemple, Fasocheck a plusieurs fois corrigé des fausses informations circulant sur les réseaux sociaux concernant des attaques terroristes ou travaillé à faire lever des malentendus entre populations hôtes et les PDI dans plusieurs localités par le biais des radios partenaires.

Les OSC sont-elles suffisamment outillées pour détecter et contrer la désinformation en ligne et hors ligne ?

Globalement, les OSC ne sont pas encore suffisamment outillées. Si certaines structures spécialisées, comme Fasocheck, CENOZO, ABB, disposent de compétences en fact-checking, la majorité des OSC locales manquent de formations techniques, de ressources humaines et d'outils numériques adaptés pour suivre, analyser et corriger la désinformation. Cependant, la sensibilisation à ce défi est croissante, et plusieurs programmes de renforcement de capacités soutenus par le CSC et la BCLCC sont en cours au Burkina Faso.

Comment les OSC peuvent-elles renforcer leur collaboration avec les médias pour promouvoir une information fiable ?

Les OSC peuvent et doivent renforcer leur collaboration avec les médias en créant des espaces de dialogue et de formation sur l'éthique, la rigueur et la responsabilité de l'information, tout en organisant des campagnes médiatiques communes pour sensibiliser le public à la désinformation et à la vérification des faits.

Interview réalisée par Yvette Zongo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Journée mondiale de la science : L'urgence de replacer la conscience au cœur du progrès pour une paix durable

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 23:22

En ces temps où le monde semble vaciller entre progrès et péril, la célèbre mise en garde de François Rabelais : « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme », résonne avec une intensité particulière. Cette pensée de l'éminent écrivain, médecin et humaniste français, vieille de plusieurs siècles, demeure aujourd'hui d'une brûlante actualité. Car si la science a permis d'immenses avancées pour l'humanité dans la médecine, la communication, l'agriculture ou encore la préservation de l'environnement, elle a aussi, parfois, servi à menacer ce qu'elle aurait dû protéger, à savoir la vie elle-même.

C'est pour rappeler cette responsabilité morale et universelle, que l'UNESCO a institué, le 10 novembre, la Journée mondiale de la science au service de la paix et du développement. Cette initiative invite les nations à unir la recherche et la raison, le savoir et la sagesse, afin que la science reste au service de l'humanité, et non de sa destruction.

Les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki

L'histoire nous enseigne douloureusement ce qui arrive quand la science s'égare de sa conscience. Les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki en 1945, ont laissé une cicatrice profonde dans la mémoire collective. L'histoire enseigne en effet, que des centaines de milliers de vies furent anéanties, et des générations entières marquées par les radiations de ces bombardements. Cet épisode tragique, illustre avec une gravité poignante, le danger d'une science détournée de son but premier, celui de servir la vie et non de la briser.

Aujourd'hui encore, alors que certaines puissances songent à moderniser leurs arsenaux nucléaires, il devient urgent de rappeler que la paix n'est pas une option, mais un devoir. La science doit être l'outil de la coopération et du progrès partagé, non celui de la domination et de la peur. Les États, les chercheurs et les institutions scientifiques devraient unir leurs efforts pour que le savoir puisse éclairer les consciences plutôt que d'obscurcir les destins.

Promouvoir la science au service de la paix, c'est investir dans un avenir durable, où chaque découverte contribue à rapprocher les peuples, plutôt qu'à les opposer. Puisse cette journée mondiale être, pour tous les dirigeants et pour chaque citoyens, un appel à replacer la conscience au cœur de la connaissance. Car sans conscience, le progrès devient péril, et la science, une ruine pour l'humanité.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

Categories: Afrique

Rester ou revenir : Les Burkinabè du Ghana face à un choix de vie déterminant

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 23:10

Une vie à cheval entre deux pays, deux identités et deux appartenances. C'est le quotidien de plus d'un million de Burkinabè qui ont trouvé au Ghana une terre d'accueil où travailler, se marier, élever leurs enfants et parfois, enterrer leurs proches. Leur histoire collective est pourtant traversée par une même interrogation : faut-il rester dans le pays qui les a vus s'épanouir ou retourner un jour là où tout a commencé ?

Ce dilemme, rarement exprimé mais intimement ressenti, est au cœur de la réflexion menée par les chercheurs burkinabè Serge Noël Ouédraogo, de l'université Joseph Ki-Zerbo, et Boubacar Sambaré, de l'université Nazi Boni. Leur étude, publiée dans la Brazilian Journal of African Studies (2024), offre un décryptage historique, sociologique et humain de la présence burkinabè au Ghana et des aspirations contradictoires qui en émergent.

Un exode ancien devenu enracinement durable

L'immigration burkinabè au Ghana ne date pas d'hier. Au début du XXe siècle déjà, les colons britanniques organisaient le départ de travailleurs venus du plateau mossi pour renforcer la main-d'œuvre dans les plantations, les mines et les ports de l'ancienne Gold Coast.

Les chercheurs rappellent que cette migration reposait à l'origine sur une idée simple : « partir pour mieux revenir ». Les économies amassées au fil des saisons de travail étaient censées permettre la construction d'une maison, l'acquisition de bétail ou l'amélioration du statut familial au Burkina Faso.

Mais au fil du temps, les allers-retours ont laissé place à des installations de longue durée. Le Ghana, plus industrialisé et économiquement porteur, a progressivement transformé ces migrations circulaires en une diaspora implantée, nombreuse et influente.

Aujourd'hui, les estimations varient entre 1,5 et 3 millions de Burkinabè installés au Ghana. Une présence qui participe à la prospérité des quartiers Zongo, moteurs du commerce local et du dynamisme communautaire
Le retour comme idéal vécu dans la nostalgie

Pour les premières générations, l'idée du retour reste puissante. Les anciens considèrent souvent le Ghana comme un lieu de passage, même après plusieurs décennies de résidence. La perspective de finir sa vie sur la terre des ancêtres demeure une forme d'accomplissement spirituel et social.

La volonté de revenir mobilise toute la famille. Elle implique de rassembler les enfants, de convaincre l'épouse, surtout lorsque celle-ci est ghanéenne, et parfois d'assumer une fonction traditionnelle ou clanique qui appelle inévitablement au retour.

Les auteurs signalent que les expulsions de 1969-1971, ordonnées par les autorités ghanéennes contre les travailleurs étrangers non-enregistrés, ont ancré durablement la peur d'un départ forcé. Beaucoup ont compris que rien n'était jamais définitivement acquis.

Cependant, cette aspiration se heurte souvent au poids du temps. L'expression locale « chercher ses chaussures » symbolise la volonté affichée mais rarement réalisée de rentrer. Plus les années passent, plus les attaches au Burkina Faso s'effacent au profit de celles construites au Ghana.
Une identité façonnée sur les pavés des Zongo

Les Zongo, quartiers historiquement habités par les migrants musulmans de la région sahélienne, jouent un rôle fondamental dans l'intégration et la transformation identitaire des Burkinabè.

On y adopte une langue commune, le haoussa. On y fréquente les mêmes mosquées, les mêmes commerces. On s'y marie souvent au sein de la communauté ou avec d'autres populations sahéliennes. Une nouvelle identité prend forme, à la croisée du Burkina Faso et du Ghana, mais de plus en plus attachée à la terre d'accueil.

Les chercheurs décrivent l'émergence des tabuuse, descendants de migrants qualifiés de « déracinés ». Pour eux, le Burkina Faso représente davantage une origine qu'un lieu de vie. La nationalité administrative, la scolarisation en anglais et l'environnement quotidien les ancrent dans le futur ghanéen.

Ce sentiment se renforce lorsque, lors de visites au pays des parents, ils sont moqués pour leur accent, leur style ou simplement leur méconnaissance des codes locaux. Le Burkina Faso devient un pays étranger, parfois même hostile à leur identité hybride.

Le poids du regard social et la honte du retour sans réussite

La réussite économique constitue un autre facteur déterminant. Le retour est synonyme de réussite accomplie. Revenir sans avoir « percé » expose au jugement familial et social.

Les auteurs citent des témoignages de migrants qui préfèrent « rester pauvres en paix » au Ghana plutôt que de subir la honte publique dans leur village. Ce sentiment pousse certains à demeurer silencieux, à se couper de leurs familles d'origine ou à disparaître dans l'anonymat urbain des capitales.

L'étude de Ouédraogo et Sambaré montre un décalage générationnel clair. Les aînés restent attachés à l'idée du retour, perçu comme un devoir moral ou spirituel. Les jeunes se projettent dans le pays où ils sont nés, scolarisés, employés et socialement reconnus. Les chercheurs concluent que plus l'intégration est forte, plus le retour devient improbable. Le Ghana, terre de départ, devient terre d'avenir. Le Burkina Faso, terre d'arrivée rêvée, devient une exception pour quelques-uns.

Agbegnigan Yaovi
Correspondant au Ghana
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina : 15 obligations traditionnelles autour de la consommation du tô

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 23:05

Le tô est un plat largement consommé dans les sociétés burkinabè. Souvent fait à base de tubercules ou de céréales, c'est un plat commun à toutes les ethnies ou presque. Sa consommation, loin d'être un exercice anodin, relève de tout un art qui s'apprend et s'inculque depuis le bas âge. Lors des journées des coutumes et traditions de l'Institut des sciences des sociétés célébrées les 29 et 30 avril 2025, à Ouagadougou, les docteurs Patrice Kouraogo et Sandrine Kientéga sont revenus sur ces obligations liées à la consommation du tô. Après un premier article sur les dix interdits de la femme dans la préparation de ce plat, voici quinze interdits liés à sa consommation.

La modernisation de la société a entraîné un délaissement de certaines habitudes ou comportements qui étaient propres aux sociétés africaines et cela, à tort ou à raison. À travers leur communication livrée le 29 avril 2025, lors de la cérémonie d'ouverture des journées des coutumes et des traditions de l'Institut des sciences des sociétés, les Drs Patrice Kouraogo et Sandrine Kientéga sont revenus sur bon nombre d'obligations liées à la consommation du tô, qui ont choqué l'assistance, tant la réalité est désormais tout autre.

D'abord, l'on ne s'assied pas pour manger du tô de façon hasardeuse. Par ailleurs, en fonction du sexe, la manière de s'assoir est différente. « Les jeunes garçons doivent plier les jambes en rond, les filles en position droite latérale, et leurs mères en ciseaux », ressort-on des travaux des chercheurs. Ensuite, la manière dont le tô est déposé par la femme qui l'a préparé doit être soignée.

« Quand la femme dépose le tô à son mari, genou fléchi, elle maintient la main dessus jusqu'à l'autorisation du mari d'abandonner la saisie », a rappelé Dr Kouraogo dans un éclat de rire de la salle. « Si elle le dépose et s'en va, de mauvais esprits qui rodent peuvent y mettre le doigt et cela rendra son mari malade », a-t-il donné comme explication issue des recherches qu'ils ont menées.

À cela s'ajoute l'emplacement du tô et de la sauce qui doit l'accompagner. « Le tô est toujours posé à gauche et la sauce à droite de celui qui mange », ont décrit les chercheurs. Quatrièmement, une fois posé, le plat de tô ne doit pas être déplacé à un autre endroit pour être mangé. Cinquièmement, même en cas de transvasement, la position initiale du tô (haut et bas), soulignent les chercheurs, doit être conservée.

Sixièmement, un enfant ne doit jamais devancer ses aînés dans le plat. La conséquence au manquement à cette obligation, dit-il, est « la bastonnade et la privation de cette nourriture ».

Septièmement, pendant la consommation, les mains des coépouses ne doivent pas se croiser. Autrement, le sort du chef de famille est connu : « leur mari meurt », a lâché Dr Kouraogo. Huitièmement, la mastication doit se faire dans le silence. Autrement, on mange toujours la bouche fermée pour éviter d'indisposer les autres. En outre, on lèche les doigts un à un en commençant par le pouce, avant de replonger la main dans le tô. Dixièmement, on ne met jamais les quatre doigts dans la bouche. Onzièmement, le léchage des doigts doit se faire de manière silencieuse.

Douzièmement, la prise de la viande pendant le repas est interdite. Treizièmement, on mange toujours avec la main droite et en silence. Aussi, on ne se lève pas pendant le repas pour s'adonner à une autre activité, avant d'y revenir. Enfin, même rassasié, le plus jeune ne doit jamais quitter la table avant les aînés.

Selon les dires des deux chercheurs qui ont mené cette étude, tout cela relève du savoir-vivre dans nos sociétés et enseigne par la même occasion des valeurs telles que : la connaissance de la sacralité du tô, l'ordre et la discipline par la jeune génération, des règles de cordialité de la femme envers son mari.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

Categories: Afrique

35 ans de la réunification allemande : Le Burkina Faso et l'Allemagne célèbrent une amitié fidèle et résiliente

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 23:00

À l'occasion du 35ᵉ anniversaire de la réunification de l'Allemagne, célébrée en différé le 7 novembre 2025 à Ouagadougou, l'ambassadeur d'Allemagne, Dietrich Becker, et le ministre burkinabè des affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré, ont loué la solidité d'une coopération fondée sur la franchise, le respect mutuel et des réalisations tangibles. Les deux personnalités ont réaffirmé leur volonté commune de bâtir des passerelles entre les peuples, dans un esprit d'amitié et de solidarité.

Devant un parterre de membres du gouvernement, de diplomates, de représentants d'institutions et d'acteurs du développement, l'ambassadeur d'Allemagne au Burkina Faso, Dietrich Becker, a ouvert la cérémonie en rappelant la portée historique de la réunification allemande du 3 octobre 1990. « C'est un jour de joie. Après une révolution pacifique en Allemagne de l'Est, le 3 octobre 1990 marque la fin d'une division brutale qui avait déchiré des familles et privé une partie du peuple allemand de sa liberté. Après plus de 40 ans de séparation involontaire due à l'impérialisme russo-soviétique, le peuple allemand a pu décider lui-même de son destin », a-t-il déclaré.

Le diplomate est aussi revenu sur le parcours de son pays. Il a souligné que l'Allemagne d'aujourd'hui, forte de son histoire, œuvre pour la paix, le respect du droit international et la dignité des peuples. « L'Allemagne d'aujourd'hui, réunifiée, en a tiré des leçons et s'engage activement en faveur du droit international, dont le fondement est l'inviolabilité des frontières. Le développement du droit international et des droits humains constitue, en raison de ses propres expériences et de son histoire, un élément essentiel de la politique étrangère de l'Allemagne », a-t-il insisté.

Il a également réaffirmé que la qualité d'un partenariat se mesure à sa constance dans les temps difficiles, saluant la résilience de la coopération germano-burkinabè malgré les défis sécuritaires et géopolitiques actuels.

Coopération dynamique et multiforme

L'ambassadeur Becker a dressé un tableau concret des réalisations récentes du partenariat bilatéral, axé sur le développement durable, l'humanitaire et la culture. « Dans le secteur de l'eau et de l'assainissement, notre travail ensemble avec l'ONEA a permis à plus de 250 000 personnes supplémentaires d'être desservies en eau potable. En ce qui concerne l'agriculture, nous avons collaboré avec le ministère de tutelle dans l'aménagement de plus de 5 000 hectares de bas-fonds pour la riziculture et 80 000 emplois ont été créés dans la production d'anacarde », a-t-il énuméré.

Sur le plan énergétique, l'ambassadeur Dietrich Becker a annoncé le lancement prochain d'une centrale solaire de 30 MW à Bobo-Dioulasso, fruit d'une coopération entre la SONABEL et l'Allemagne, dont la mise en service prévue pour 2027 contribuera à renforcer la souveraineté énergétique du Burkina Faso.

À cela s'ajoutent des programmes de gouvernance locale, de cohésion sociale, notamment le soutien apporté à des communes pour la mobilisation de ressources financières et le renforcement de leur résilience.

Sans compter le volet aide humanitaire. « Notre soutien aux populations vulnérables et affectées par la crise sécuritaire reste considérable, plus de huit milliards de FCFA ont été mis à la disposition des acteurs humanitaires ces douze derniers mois », explique l'ambassadeur d'Allemagne pour qui « le Burkina Faso a droit à notre solidarité face à la catastrophe humanitaire provoquée par le terrorisme lâche qui touche toute la région sahélienne ».

La coopération s'étend aussi au domaine culturel et universitaire : échanges entre artistes, cours de langue de l'Institut Goethe, voyage de journalistes et partenariats entre universités burkinabè et allemandes…

Tout cela fait de l'Allemagne le premier partenaire bilatéral du Burkina Faso dans le domaine de la coopération au développement et l'un des principaux bras financiers des acteurs multilatéraux, affirme M. Becker. « Le soutien de l'Allemagne au développement du Burkina Faso se fait dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d'actions pour la stabilisation et le développement (PASD) du gouvernement burkinabè et dans une approche de Team Europe avec l'Union européenne et les autres États membres présents au Burkina », assure l'ambassadeur allemand.

Amitié et gratitude

Prenant la parole au nom du gouvernement, le ministre burkinabè des affaires étrangères Karamoko Jean-Marie Traoré a transmis les salutations du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, et exprimé la reconnaissance du peuple burkinabè au peuple allemand.

Le ministre burkinabè des affaires étrangères Karamoko Jean-Marie Traoré a transmis les salutations du président du Faso

« Je vous transmets les félicitations du président du Faso, qui me charge de vous dire toute la fierté qu'il ressent en suivant cette histoire de l'Allemagne, qui a su surmonter ses défis », a-t-il déclaré.

Dans un discours à la fois symbolique et émouvant, le ministre a comparé la chute du mur de Berlin à la lutte des peuples pour la paix et la cohésion. « La réunification pour nous est plus qu'un symbole d'unité. Elle nous invite certainement à réfléchir sur le nouvel usage qu'on va faire, utiliser des briques qui sont issues de ce mur pour construire des ponts, pour construire des passerelles », a-t-il dit.

Malheureusement, a-t-il regretté, il y a encore beaucoup de murs invisibles, et qui sont les plus difficiles à détruire. « Ces murs sont dans nos têtes, ces murs sont dans nos cœurs. Ces murs sont faits non pas de briques, mais souvent de haine, de mépris, de négligence, de manque de solidarité. Le Burkina Faso a ses murs très résistants, portés par les ennemis de la paix et de la concorde, et qui endeuillent les familles tous les jours. Cela fait dix ans que nous faisons face avec fierté et dignité au terrorisme », a-t-il résumé.

Il en a profité pour saluer tous les partenaires qui se tiennent aux côtés du Burkina dans ces moments difficiles. Parmi ces partenaires, l'Allemagne, dont il a salué le soutien constant à travers la mise en œuvre de projets concrets qui ont engendré des résultats dans des domaines comme la santé, la formation, l'agriculture : « Des communes ont changé de visage, des communautés ont changé de situation, des hommes et des femmes ont changé leurs vies. »

Franchise et respect mutuel

Au-delà des chiffres et des projets, les deux orateurs ont mis en avant une vision commune de la coopération internationale, fondée sur le respect de la souveraineté, l'égalité et la solidarité.

Pour le ministre Traoré, « dans la difficulté, on arrive à savoir qui est vraiment notre ami et qui ne l'est pas. Je pense qu'aujourd'hui, le fait que vous soyez ici aujourd'hui, que nous célébrions cette cérémonie, montre que nous vivons cette amitié. »

A noter qu'au cours de la célébration du 35ᵉ anniversaire de la réunification allemande à Ouagadougou, l'association AMPO, une organisation allemande présente au Burkina Faso depuis trente ans, a été magnifiée pour son œuvre au profit des personnes et des enfants vulnérables.

D.T. Sawadogo
Lefaso.net

Photos : Burkina 24

Categories: Afrique

Port sec de Bobo-Dioulasso : Le Premier ministre inaugure les infrastructures de l'extension et de la réhabilitation

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 22:20

Ce lundi 10 novembre 2025, le Premier ministre, chef du gouvernement, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, à la tête d'une forte délégation a procédé à l'inauguration des infrastructures de l'extension et de la réhabilitation du port sec de Bobo-Dioulasso. La cérémonie d'inauguration de ces infrastructures a eu lieu sur le site du port sec à Bobo-Dioulasso.

Ce projet d'extension et de réhabilitation des infrastructures du port sec de Bobo, c'est selon le chef de projets AGETIB, Paul Tougma, la réalisation d'environ 3 km de voiries internes de circulation en béton armé continu (BAC) ; la pose d'environ 7,00 km de bordures tout type confondu ; la fourniture et la pose de pavées de 6 cm pour trottoirs et ilots ; l'aménagement de 10 000 m² d'espace vert et 13 000 m² d'espace gravillonné ; l'aménagement de 270 000 m2 de plateformes de stationnement de camions revêtues en enduit superficiel ; la réalisation d'environ 3 km de canaux d'assainissement et de drainage des eaux pluviales entièrement couvert ; la réalisation d'environ 5,7 km de caniveaux techniques couverts ; l'aménagement d'environ 5,00 km de réseau électrique et éclairage public ; la réhabilitation du réseau de 5 728 ml de conduites d'AEP plus la sécurité-incendie.

Au volet bâtiment poursuit-il, divers travaux ont été entrepris, notamment la remise à neuf des anciens bâtiments au nombre de 25 ; l'édification de nouveaux bâtiments, dont un bâtiment multiservices comprenant 12 services et un bloc sanitaire, un bâtiment dédié à la chambre de commerce composé de 35 bureaux, un bâtiment pour la douane spécialisée regroupant 45 bureaux, deux magasins avec une capacité de stockage de 8 000 à 20 000 tonnes chacun, l'installation de 35 caméras de surveillance ; l'acquisition et l'installation d'un pont-bascule de 100 tonnes. Il fait remarquer que AGETIB a été le maître d'ouvrage délégué et avait pour compte la gestion de la mission de contrôle qui a en charge le suivi de tous les travaux.

La coupure du ruban, synonyme d'inauguration des infrastructures d'extension et de réhabilitation.

Prenant la parole, le directeur général de la CCI-BF Seydou Kelir Tou a rappelé que la Chambre de commerce est un établissement public de l'État à caractère professionnel, qui a pour vocation d'accompagner les opérateurs économiques dans le cadre de l'exercice de leur métier, chose qui ajoute-t-il, permet à l'État de collecter des ressources. Il insiste que c'est à la chambre de commerce de réaliser des infrastructures de soutien aux activités des opérateurs économiques.

« C'est dans ce cadre que le port sec de Bobo, dont le terrain a été obtenu en 1980, a permis de réaliser une première tranche sur une superficie de 19 hectares ayant coûté 7,5 milliards de FCFA, et la deuxième phase que nous venons d'inaugurer, commencé en 2021 pour s'achever maintenant concerne 21 hectares donc les 40 hectares sur 120 concernés pour l'activité de facilitation des activités des opérateurs économiques en termes d'import-export » a-t-il éclairé.

Le Premier ministre et sa délégation attentifs aux explications de la maquette du port sec de Bobo-Dioulasso.

Il précise qu'à l'époque, cette infrastructure a été réalisée parce que la première qui existait à savoir Ouaga Gare était assez exiguë. Pour preuve, il souligne qu'avant le déménagement de la gare à Bobo avec le port sec en 2010, la Douane réalisait un chiffre d'affaires d'environ 38 milliards FCFA. Mais avec l'augmentation des capacités d'accueil des marchandises se félicite le DG de la CCI-BF, elle a réalisé en 2024, 220 milliards de recettes au profit des caisses de l'État. Il précise que la construction, suivie de l'extension et de la réalisation ont permis de créer 600 emplois directs et indirects, traitant environ 2,5 million de tonnes de marchandises par an, transportées par plus de 55 mille camions, plus de 6 mille véhicules d'occasion traités sur cette plateforme. Il qualifie cet événement de majeur car, il contribue à augmenter les capacités d'accueil et de traitement des marchandises, à faciliter les activités des opérateurs économiques de la région du Guiriko et environnant.

Le DG de la douane, le Dr Yves Kafando, ses collègues de Bobo et de l'administration douanière sont animés d'un sentiment de joie. Ce joyau dit-il, vient offrir un cadre propice qui va permettre aux collègues d'être dans des conditions optimales pour la collecte des recettes. « Lorsque vous avez des conditions nécessaires pour accomplir une formalité douanière, cela va impacter positivement le commun des recettes. Nous pensons travailler dans le sens de la perpétuité du partenariat avec la chambre de commerce » foi du DG Yves Kafando.

Photo de famille pour la postérité.

Président de la délégation spéciale consulaire de la CCI-BF, Roland Achille Sow indique qu'ils ont profité de la première journée de la 22e édition de la rencontre gouvernement/secteur privé pour inaugurer l'extension du port sec multimodal de Bobo-Dioulasso et montrer aux autorités qu'au-delà des missions régaliennes de la CCI-BF, il y a aussi des missions de logistique. Cet espace pour lui, c'est essentiellement, 40 hectares d'aménagement divers, des bureaux pour les transitaires, la douane, la chambre de commerce, et la gestion des conteneurs. Il souligne que le rôle dynamique de la CCI-BF c'est de permettre d'avoir des infrastructures marchandes pour les opérateurs économiques, les commerçants, le secteur privé de manière générale afin qu'il y'ait une fluidité dans le trafic qui passe dans le pays.

À noter que le PM a saisi cette occasion pour offrir au peloton de la gendarmerie nationale des moyens roulant composés de 25 motos et d'une pick-up.

Djaryigo Diarra
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina : L'Examen classant national, le « Plan 1000x5 » pour transformer le système de santé

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 22:12

Le ministère en charge de la santé et celui de l'Enseignement supérieur ont animé conjointement une conférence de presse pour présenter les grandes orientations et les innovations introduites avec l'adoption de l'Examen classant national (ECN). C'est un instrument central dans la mise en œuvre du « Plan 1000x5 », une initiative présidentielle pour la santé. La rencontre avec les médias a eu lieu ce lundi 10 novembre 2025, à Ouagadougou.

Le « Plan 1000x5 » est une réforme majeure du système de soins au Burkina Faso. Elle ambitionne de former et de déployer sur tout le territoire national 1 000 spécialistes de santé par an pendant cinq ans, soit 5 000 spécialistes d'ici à 2030. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative présidentielle pour la santé. Elle vise à garantir à chaque Burkinabè un accès équitable à des soins de qualité, partout sur le territoire.

Le Plan « 1 000x5 » répond à un double impératif. Il s'agit de corriger le déficit structurel en spécialistes médicaux, pharmaceutiques et odontologiques et de renforcer la souveraineté sanitaire nationale à travers une planification cohérente de la formation, du recrutement et du déploiement des compétences, selon le secrétaire général du ministère en charge de l'enseignement supérieur, le Pr Samuel Paré.

L'Examen classant national (ECN) est un des outils clés de mise en œuvre du « Plan 1 000x5 ». Mais c'est un examen qui, en soi, constitue une réforme majeure du système d'enseignement des sciences de la santé. Institué par arrêté conjoint n°2025/MESRI/MS du 4 février 2025, l'Examen classant national est une épreuve marquant la fin du 2ᵉ cycle des études médicales (6ᵉ année) à l'issue de laquelle les apprenants sont classés par ordre de mérite afin de choisir leurs domaines de spécialisation et ainsi de poursuivre ces études en qualité de résidents.

L'ECN vise quatre objectifs majeurs. Il s'agit de sélectionner les candidats à la formation spécialisée sur la base du mérite, de l'équité et de la transparence, d'harmoniser les normes de formation et de les conformer aux standards et exigences nationaux et internationaux, d'aligner les offres de formation des spécialités sur les besoins planifiés du système de santé burkinabè et de renforcer la synergie d'actions des ministères en charge de l'enseignement supérieur et de la santé dans la réforme et la gouvernance du dispositif sanitaire », a indiqué M. Paré.

Le secrétaire général du ministère en charge de l'Enseignement supérieur en blanc avec le micro et celui de la Santé à gauche en bleu

Dans la mise en œuvre du plan qui a une durée de 5 ans, le gouvernement a prévu de concentrer les efforts sur les trois premières années (2025-2028). Cela est considéré comme la phase critique du Plan 1 000x5. Cette période est stratégique, car elle doit permettre : de mettre en place le cadre institutionnel et technique de la réforme, d'augmenter significativement le nombre de spécialistes de la santé en formation dans les disciplines prioritaires, d'opérationnaliser les premiers dispositifs de répartition et de rétention des compétences au niveau national, selon le secrétaire général du ministère en charge de l'enseignement supérieur.

Le secrétaire général du ministère de la Santé, Joël Arthur Kiendrebéogo, a souligné que désormais l'ECN est la seule voie pour accéder à la spécialisation au Burkina Faso. « Désormais, l'ECN est la voie pour accéder à la spécialisation au Burkina Faso. Il n'y aura plus d'autres voies pour accéder à la spécialisation. Il n'y aura plus de probatoire. Les probatoires seront réservés aux étrangers. Il faut faire la distinction entre le plan 1 000x5 et l'examen classant national. Le plan 1 000x5 c'est en soutien à l'initiative présidentielle pour la santé pour une durée de 5 ans. Alors qu'après les 5 années, l'ECN va continuer comme plan de formation des spécialistes burkinabè. Dans le plan 1 000x5, il est prévu que tout le monde ait la bourse. Mais à ce stade, nous ne pouvons pas garantir qu'après le plan 1 000x5 ceux qui prendront part à l'ECN auront systématiquement une bourse », a expliqué le secrétaire général du ministère de la Santé.

Il a d'ailleurs invité les étudiants et médecins généralistes à passer le test. Car, d'après lui, d'ici 10 ans, on ne parlera plus de médecins généralistes. Tout médecin sera dans une spécialité.

Pour cette première édition de l'ECN, une page numérique a été mise en place sur la plateforme numérique intégrée Campus Faso pour gérer l'ensemble du processus, depuis les inscriptions jusqu'à la publication des résultats. Les épreuves sont élaborées sous la supervision d'un comité scientifique indépendant, garant de la rigueur et de l'objectivité du concours.

La première édition de l'Examen classant national est prévue les 15 et 16 novembre 2025, sur le campus de l'université Joseph Ki-Zerbo.

Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina : Une formation au profit des journalistes pour dynamiser l'information économique dans l'UEMOA

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 22:04

La Société africaine d'ingénierie et d'intermédiation financière (SA2IF) poursuit son engagement en faveur de la vulgarisation de l'information boursière et financière. Dans cette dynamique, elle a tenu sa deuxième session de formation dédiée aux journalistes économiques, sous la présidence de la représentante du directeur général de la SA2IF, Colette Ouédraogo/Rouamba. C'était le jeudi 6 novembre 2025, à Ouagadougou.

La formation initiée par la SA2IF représente un levier essentiel pour renforcer les compétences des journalistes dans le traitement de l'information économique et financière, encore jugée trop technique pour le grand public. En outillant les professionnels des médias à mieux analyser et vulgariser les données boursières, elle contribue directement à une meilleure éducation financière des populations. À terme, cette initiative participe à dynamiser le marché financier régional, en renforçant la transparence, la confiance des investisseurs, et la participation citoyenne à l'économie formelle.

Un acteur clé de la promotion du marché financier régional

Dans son allocution, la représentante du directeur général de la SA2IF, Colette Ouédraogo/Rouamba a d'abord exprimé son immense satisfaction de voir se renouveler cette initiative. Elle a salué la mobilisation des professionnels des médias ainsi que la présence des partenaires stratégiques du marché financier régional, dont la Bourse régionale des valeurs mobilière (BRVM), et l'Association professionnelle des sociétés de gestion et d'intermédiation (APSGI).

« Notre mission est d'offrir des solutions de gestion performantes et transparentes tout en bâtissant une relation de confiance durable avec nos partenaires », Colette Ouédraogo/Rouamba, représentante du directeur général de la SA2IF

Rappelant la vocation de la SA2IF, société agréée par l'Autorité des marchés financiers de l'UEMOA depuis août 2022, la représentante du directeur général a mis en avant son expertise dans la gestion financière et les placements stratégiques. Avec une présence consolidée à Ouagadougou et un bureau de liaison à Abidjan, l'entreprise ambitionne de rendre le marché financier de la BRVM plus accessible au grand public.

Les médias, catalyseurs de confiance et de transparence

Face à l'évolution rapide des marchés financiers dans la zone UEMOA, la formation des journalistes apparaît comme un levier essentiel pour une meilleure éducation économique. La représentante de la SA2IF a souligné que la qualité du traitement médiatique contribue fortement à la confiance des investisseurs et à une participation accrue des populations.

Mais l'analyse des données financières, souvent très techniques, reste un défi pour nombre de journalistes. D'où la pertinence de la formation, qui vise à leur donner les compétences nécessaires pour décrypter et diffuser l'information avec précision, pédagogie et responsabilité.

Les participants à la deuxième session de formation initiée par la SA2IF sur le décryptage des rapports financiers des sociétés cotées à la Bourse

Une collaboration durable au service de l'éducation financière

À travers ce programme de renforcement des capacités, la SA2IF affiche sa volonté de soutenir activement les médias spécialisés dans la finance, tout en consolidant son rôle d'acteur engagé dans la promotion du marché régional.

« Nous croyons fermement qu'un secteur médiatique bien outillé contribuera davantage à la transparence économique et à la valorisation des instruments financiers dans notre espace communautaire », a déclaré Colette Ouédraogo, tout en formulant le vœu que les retombées de cette session se ressentent dans la pratique quotidienne du journalisme économique.

Une meilleure vulgarisation de l'information financière

À sa suite, le directeur de l'Antenne nationale de la BRVM au Burkina Faso, Davy Soubeiga, a salué l'initiative, en parfaite adéquation selon lui, avec la vision de l'institution qu'il représente. Une vision de faire de la finance, un levier de développement inclusif.

« La profondeur, le dynamisme et la performance de notre marché reposent en grande partie sur la qualité de l'information disponible, sa crédibilité et sa bonne compréhension par le public », Davy Soubeiga, directeur de l'Antenne nationale de la BRVM au Burkina Faso

Il a insisté sur le rôle stratégique des journalistes économiques qu'il qualifie « d'acteurs indispensables de la transparence ».

Le responsable de la BRVM a rappelé que la bourse régionale, présente dans les huit pays de l'UEMOA, constitue aujourd'hui un instrument majeur d'intégration financière et une plateforme essentielle de mobilisation de l'épargne au profit des entreprises. Pour que cette mission porte pleinement ses fruits, estime-t-il, les citoyens devraient comprendre l'intérêt et le fonctionnement du marché, mais aussi la portée des informations transmises par les sociétés cotées.

Former pour renforcer la culture boursière dans l'UEMOA

« Les états financiers sont une mine de connaissances sur la santé économique de nos entreprises. Encore, faut-il être capable de les décrypter », a poursuivi monsieur Soubeiga, convaincu que la formation permettra de donner aux journalistes les outils nécessaires à cet effet. Cela, afin de pouvoir analyser et restituer l'information de façon claire, fiable et utile.

La BRVM accorde, a-t-il expliqué, une attention particulière au renforcement des capacités de l'ensemble des acteurs de l'écosystème financier, à savoir notamment les entreprises, investisseurs, intermédiaires, et surtout les médias, véritables passerelles entre le marché et la population.

Selon lui, ce travail collaboratif doit contribuer à bâtir un marché plus crédible, plus attractif et mieux compris, condition essentielle pour attirer davantage de capitaux vers les projets porteurs du continent.

Davy Soubeiga a félicité la SA2IF pour son leadership, et exhorté les participants à tirer le meilleur profit des enseignements dispensés. « Vos analyses et vos publications donnent vie aux chiffres et rapprochent la finance des citoyens », a-t-il conclu, souhaitant que cette session consolide durablement la culture boursière au Burkina Faso et dans l'ensemble de l'union.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Santé : Neuf médecins en ophtalmologie renforcent leurs compétences sur la rétine et le glaucome

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 21:31

Le Centre médical ophtalmologique Masroor a abrité, le samedi 8 novembre 2025, la cérémonie de clôture d'une formation approfondie en ophtalmologie consacrée aux modules de la rétine médicale et du glaucome.

Cette formation, initiative conjointe du centre et de l'ONG Light for the World, s'inscrit dans une dynamique de renforcement des capacités des spécialistes burkinabè en santé oculaire.

La session, étalée sur deux semaines, du 21 juillet au 1ᵉʳ août 2025, a permis à neuf médecins ophtalmologistes de perfectionner leurs connaissances et d'acquérir des compétences pratiques.

Le directeur général du Centre Masroor, le Dr Idrissa Kaboré, a salué la tenue de cette session qu'il a qualifiée de jalon important dans la mission collective d'amélioration de la santé visuelle au Burkina Faso. Il a exprimé sa gratitude à Light for the World, partenaire de longue date du centre, pour son engagement constant dans le domaine de la santé oculaire. Il n'a pas manqué de rendre hommage au professeur Jean Diallo, coordinateur de la formation.

Le directeur pays de Light for the World, Etienne Bagré, a, pour sa part, salué la collaboration exemplaire qui démontre la volonté commune de bâtir un système de santé oculaire performant et durable. Il a souligné que cette formation constitue un projet pilote réussi, qui confirme qu'il est possible de former efficacement au Burkina Faso grâce à l'expertise et aux infrastructures locales.

Ils sont au total neuf à avoir bénéficié de cette formation

« Nous sommes une organisation non gouvernementale qui agit dans un des domaines de la santé oculaire et le constat est qu'il y a des pathologies dont la prise en charge est une préoccupation importante parce que soit elle n'est pas maîtrisée, soit il y a manque d'équipements ou de connaissances. Nous avons estimé qu'il était important de faire le focus sur ces questions en offrant l'opportunité aux spécialistes à travers des compétences pour une meilleure prise en charge. Toute initiative nouvelle comporte toujours quelques défis, mais globalement nous avons pu, grâce à une approche de communication régulière et des discussions avec notre partenaire du centre Masroor, développer l'initiative qui a été conduite avec succès et qui permet aujourd'hui de célébrer une innovation dans le domaine du renforcement des capacités de nos spécialistes en ophtalmologie. Je voudrais saluer l'ensemble des acteurs qui s'y sont impliqués, en particulier le directeur général du centre, mais aussi les différents collaborateurs et formateurs impliqués dans l'initiative. Et à cet égard, nous sommes également reconnaissants au Pr Jean Wenceslas Diallo pour la dynamique qu'il a impulsée en étant à la fois formateur, mais aussi facilitateur, parce qu'il a créé la connexion entre Light for the World et le centre médical Masroor. La formation est une préoccupation permanente, car nous n'apprenons jamais suffisamment. Donc tant qu'il y a des opportunités de développer des initiatives, nous le ferons car c'est notre mission, c'est notre mandat et nous n'entendons pas nous arrêter à cette première expérience », a indiqué le directeur pays de Light for the World, Etienne Bagré.

« Nous sommes très ravis, en plus d'être bénéficiaires, d'avoir des compétences pour donc servir mieux nos patients », a déclaré l'un des bénéficiaires

Venus des centres hospitaliers de Banfora, Fada, Dédougou, Gaoua, Kaya, Manga, Tenkodogo, du Centre hospitalier universitaire Sourou Sanou de Bobo Dioulasso et du Centre ophtalmologique de Zorgho, les neuf nouveaux diplômés ont tenu à remercier les initiateurs de cette formation.

« Nous sommes très ravis, en plus d'être bénéficiaires, d'avoir des compétences pour donc servir mieux nos patients qui vont venir vers nous. Avec les moyens que, bien sûr, nous avons à notre disposition. C'est vrai qu'elle a eu lieu en si peu de temps, mais nous avons sérieusement appris parce que nous avons profité d'un plateau technique où il y avait pas mal de matériel de pointe qui nous a appris les nouvelles techniques en termes de prise en charge sur le plan de la pathologie du glaucome et aussi de la rétine médicale », a souligné un des bénéficiaires, Souleymane Koussé.

Le coordinateur de la formation est revenu sur les motivations ayant conduit au choix des modules de glaucome et de rétine. Il a rappelé que le glaucome, « voleur silencieux de la vue », touche entre 5 et 7 % de la population burkinabè et demeure une pathologie complexe qui nécessite un diagnostic précis et un suivi rigoureux.

« Le glaucome touche entre 5 et 7 % de la population burkinabè et demeure une pathologie complexe qui nécessite un diagnostic précis et un suivi rigoureux », Pr Jean Wenceslas Diallo

« Nous avons choisi des modules en ophtalmologie qui nous paraissent les plus importants, aussi bien dans notre pratique quotidienne que dans la sévérité de ces affections. Le glaucome est une maladie qui rend aveugle et concerne à peu près 5 à 7 % des Burkinabés. Il est donc important que l'ophtalmologiste maîtrise le diagnostic, mais également le traitement. Ici à Masroor, il y a un plateau technique qui permet d'avoir un bon diagnostic, parce qu'ils ont des outils qui ne sont pas disponibles là où ces médecins travaillent. Donc ils ont appris à utiliser des outils pour faire le diagnostic et des moyens pour pouvoir traiter. La rétine est également une partie de l'œil qui abrite des maladies qui peuvent entraîner la perte de la vision pour les drépanocytaires, les diabétiques et bien d'autres. Il est donc important pour l'ophtalmologiste également de s'outiller dans ce sens-là. Grâce à cet appui de Light for the World qui travaille dans notre pays depuis plusieurs années, nous avons réussi à former neuf ophtalmologistes, ce qui représente plus de 10 % des ophtalmologistes au Burkina, donc nous ne pouvons que les remercier, les encourager à poursuivre et aussi remercier le centre médical Masroor qui offre son plateau technique pour qu'on puisse renforcer les connaissances et les compétences de nos jeunes médecins », a renchéri le coordinateur de la formation, Pr Jean Wenceslas Diallo.

En rappel, Light for the World est une organisation non gouvernementale internationale de développement spécialisée sur le handicap. Elle a ouvert son bureau pays au Burkina Faso en 2009.

Hanifa Koussoubé
Lefaso.net

Categories: Afrique

Elumelu entame une tournée panafricaine pour promouvoir l'entrepreneuriat, les infrastructures et la croissance inclusive

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 21:18

Le président du groupe United Bank for Africa (UBA) et fondateur de la Tony Elumelu Foundation, Tony O. Elumelu CFR, fervent défenseur de l'africapitalisme et d'un leadership transformateur du secteur privé, entreprendra cette semaine une tournée de travail à fort impact en Afrique de l'Est, centrale et australe.

Cette visite dans plusieurs pays souligne l'engagement indéfectible de UBA à renforcer la résilience économique, à autonomiser les entrepreneurs et à ouvrir des opportunités d'investissement pour soutenir le développement durable du continent.

La tournée couvrira des pays clés, dont le Kenya, la République du Congo (Brazzaville), l'Ouganda, la Zambie, le Mozambique, le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC). L'agenda d'Elumelu comprendra des rencontres de haut niveau avec les présidents de ces pays, des décideurs publics, des dirigeants d'entreprise et des jeunes innovateurs, afin de discuter de stratégies de collaboration pour le financement des infrastructures, l'inclusion numérique et l'entrepreneuriat porté par les jeunes. Ces discussions visent à tirer parti du dividende démographique de l'Afrique, où plus de 60 % de la population a moins de 35 ans, et à positionner le continent comme un moteur mondial d'innovation et de prospérité.

« L'histoire de l'Afrique est celle d'un potentiel immense, et il est temps que nous nous l'appropriions », a déclaré Tony Elumelu. « À travers cette tournée, UBA ne fait pas que visiter ces nations dynamiques ; nous déclenchons des partenariats qui auront un impact réel. Nous devons construire ensemble des fondations résilientes. Cela signifie autonomiser nos entrepreneurs, combler les lacunes en matière d'infrastructures et créer une prospérité partagée pour les générations à venir. »

La tournée s'appuie sur l'héritage de UBA en tant que Banque africaine d'envergure mondiale. Parmi les réalisations récentes figure la publication du livre blanc de UBA, Banking on Africa's Future : Unlocking Capital and Partnerships for Sustainable Growth, qui appelle à une augmentation des investissements directs étrangers dans les actifs verts et dans le développement du capital humain.

Cette démarche stratégique intervient à un moment crucial, alors que le PIB de l'Afrique devrait atteindre 2,6 billions de dollars d'ici 2030, porté par des secteurs tels que les télécommunications, les technologies de l'éducation et les biens de consommation. En renforçant ses liens avec des partenaires mondiaux, UBA vise à faciliter 50 milliards de dollars de flux commerciaux et d'investissements au cours des cinq prochaines années.

United Bank for Africa Plc (UBA) est l'une des principales institutions financières du continent, offrant une valeur exceptionnelle à ses clients dans 20 pays africains ainsi que sur les marchés mondiaux des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et des Émirats arabes unis.

En tant que banque Africaine d'envergure mondiale, UBA connecte entreprises et investisseurs à des opportunités de transformation sur le continent, stimulant l'innovation dans la banque numérique, la finance durable et la croissance inclusive. Engagée envers l'africapitalisme, UBA soutient l'avenir de l'Afrique grâce à des partenariats stratégiques et à l'accompagnement entrepreneurial.

Categories: Afrique

Décès de TAPSOBA Lassané : Remerciements et faire-part des petites funérailles

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 21:00

Son Excellence Naaba Sigri, Chef du Canton de Tuili,

Les familles TAPSOBA, ZIDA, TIENDRÉBÉOGO, OUEDRAOGO, CONOMBO, POUGNOGO, ILBOUDO, BONKOUNGOU,

Messieurs Joseph Tanga TAPSOBA et Albert TAPSOBA à la SOFICO,

Monsieur François TAPSOBA,

Les enfants : Éric Issaka TAPSOBA, Député à l'Assemblée Législative de Transition (ALT),
Pascal, Gilbert, Awa,

ET les petits-enfants,

Les familles alliées TASSEMBEDO, TOURÉ, YANOGO, COMPAORÉ, OUEDRAOGO, SIMPORÉ, ILBOUDO, KAFANDO,

À Tuili, Ouagadougou, France, États-Unis,

Et la veuve TAPSOBA / TASSEMBEDO Lougtiga Pauline, à Tuili / Kuilsin,

ont la profonde douleur de vous faire part du rappel à Dieu de leur grand-père, père, frère, beau-père, beau-frère et époux,

TAPSOBA Lassané
survenu le samedi 8 novembre 2025, à l'âge de 86 ans.

La famille exprime sa profonde gratitude à toutes celles et à tous ceux qui, de près ou de loin, ont manifesté leur compassion, solidarité et soutien lors de l'inhumation, qui a eu lieu le dimanche 9 novembre 2025 à Tuili / Kuilsin, dans la province du Bazèga.

Par ailleurs, elle convie parents, amis, connaissances et alliés à prendre part aux petites funérailles (peu-sakré), qui se tiendront le mercredi 12 novembre 2025, à partir de 8 heures, à Tuili / Kuilsin.

Que les mânes des ancêtres et Dieu Tout-Puissant vous le rendent au-delà de vos espérances.

Que l'âme du petit-fils de Tansoaba Kiéma repose en paix.

Categories: Afrique

FIRST Global Challenge 2025 : 4 jeunes innovateurs de Gobelab hissent haut le drapeau du Burkina Faso

Lefaso.net (Burkina Faso) - Mon, 10/11/2025 - 18:30

Quatre jeunes Burkinabè formés par l'association Gobelab (le laboratoire du futur) ont décroché la médaille d'or au FIRST Global Challenge 2025, la plus grande compétition mondiale de robotique, tenue cette année au Panama. Dans cet entretien accordé à Lefaso.net, Odilon Simporé, cofondateur et président de Gobelab Burkina, revient sur cette victoire historique, les défis rencontrés, et l'ambition de son organisation : former mille jeunes innovateurs d'ici à 2030.

Lefaso.net : Pouvez-vous présenter brièvement l'association Gobelab et ce qui a motivé sa création ?

Odilon Simporé : Gobelab est une structure qui a pour vocation de promouvoir les nouvelles technologies auprès de la jeunesse et de sensibiliser à leur bon usage. L'association a vu le jour en 2019, à la suite de la fusion de deux importantes communautés technologiques burkinabè : le Google Developer Group (GDG Burkina) et le Geek Developer Network (GDN), qui rassemblait plus de deux mille cinq cents passionnés d'informatique. Depuis sa création, Gobelab s'emploie à former les jeunes dans des domaines variés tels que la robotique, l'informatique, la création de jeux vidéo, le développement d'applications et de solutions numériques. Elle met également un accent particulier sur la promotion de la culture STEAM, c'est-à-dire Science, Technology, Engineering, Art and Mathematics, afin de susciter dès le plus jeune âge l'intérêt pour les disciplines scientifiques et techniques.

Quelles sont les principales activités ou programmes menés par Gobelab ?

Gobelab mène plusieurs activités axées sur la formation et l'innovation technologique. Nous organisons des sessions de formation en programmation et en robotique, et chaque année, nous participons au concours international de robotique FIRST Global Challenge, où nous envoyons cinq élèves pour représenter le Burkina Faso. Nous proposons également des formations en intelligence artificielle, en développement de jeux vidéo et en conception de solutions éducatives innovantes destinées à rendre l'apprentissage plus interactif et attractif.

Vous avez un objectif de former 1 000 futurs innovateurs d'ici 2030. Où en êtes-vous ?

Cet objectif avance bien. Depuis 2019, nous avons déjà formé de nombreux jeunes et certains d'entre eux sont aujourd'hui devenus formateurs à leur tour. Nous avons aussi noué des partenariats, notamment avec Simplon Burkina, dans le cadre du programme Tech for Kids. Ce programme vise à initier les plus jeunes à la robotique, à la programmation et à l'intelligence artificielle. Toutes ces initiatives nous rapprochent progressivement de notre ambition de former mille innovateurs d'ici à 2030.

À combien de concours avez-vous déjà participé jusque-là ?

Nous avons déjà participé à six compétitions internationales. En 2019, nous avons remporté la médaille du robot le plus sécurisé. En 2020 et 2021, nous avons obtenu respectivement une médaille d'argent et une médaille de bronze. Enfin, en 2025, nous avons décroché la médaille d'or au Panama. Cette évolution montre la progression constante de notre équipe et la qualité du travail fourni au fil des années.

Odilon Simporé, cofondateur et président de Gobelab Burkina, plaide pour une meilleure reconnaissance des talents technologiques locaux

Que représente la médaille d'or remportée par quatre de vos élèves au FIRST Global Challenge 2025 à Panama ?

Cette médaille d'or est une immense fierté pour nous et pour le Burkina Faso. Le FIRST Global Challenge rassemble chaque année plus de 190 pays autour de la robotique. Voir nos élèves décrocher la médaille d'or est une grande récompense pour leur travail, leur rigueur et leur détermination. C'est aussi une reconnaissance du potentiel et du talent des jeunes Burkinabè. Nous espérons que cette victoire inspirera d'autres enfants à suivre la même voie.

Sur quelle base avez-vous été déclarés vainqueurs et comment s'est déroulée la compétition ?

Le thème du FIRST Global Challenge 2025 était « Restaurer la biodiversité ». Les équipes devaient collecter des éléments symbolisant la biodiversité, appelés biodiversity units, et les remettre à des joueurs chargés de les placer dans des zones spécifiques. Le robot devait également franchir des obstacles représentant les menaces pesant sur la biodiversité, comme les feux de brousse, et grimper sur une corde dans les trente dernières secondes, pour illustrer les objectifs mondiaux de développement. Nous avons opté pour une stratégie hybride en construisant un robot polyvalent, capable d'être performant dans toutes les épreuves. Cette approche équilibrée s'est révélée payante et nous a permis de remporter la médaille d'or.

Quelles ont été les principales difficultés rencontrées avant ou pendant la compétition ?

Nous avons rencontré plusieurs difficultés. L'une des plus importantes concernait la conciliation entre les cours et la préparation du concours, car les élèves devaient à la fois se concentrer sur leurs études et sur la construction du robot. Le financement et la logistique ont également constitué un défi majeur, notamment pour le transport, le matériel et l'hébergement, qui ont souvent été assurés grâce à de petites contributions internes. À cela se sont ajoutées des contraintes douanières, car il a fallu démonter le robot pour le transport puis le remonter entièrement sur place, sans pause, juste avant la compétition. Enfin, la participation de nouveaux élèves, qui découvraient cet univers pour la première fois, a nécessité un important travail d'adaptation. Malgré toutes ces difficultés, l'équipe a fait preuve de courage et de solidarité, ce qui lui a permis de surmonter chaque obstacle.

Le robot conçu par les élèves de Gobelab pour le FIRST Global Challenge 2025, sur le thème « Restaurer la biodiversité »

Selon vous, qu'est-ce qui a fait la différence et permis à vos élèves de décrocher cette médaille d'or ?

Ce qui a véritablement fait la différence, c'est l'état d'esprit des enfants. Ils n'ont jamais abandonné malgré les épreuves. Ils ont toujours cherché des solutions, fait des recherches et proposé des améliorations pour perfectionner leur robot. Leur persévérance, leur créativité et leur mentalité de battants ont été déterminantes. Le mérite revient entièrement à ces jeunes, qui ont fait preuve d'un engagement exemplaire et d'une passion sincère pour ce qu'ils faisaient.

Quelle a été la réaction du public, des familles ou des autorités à leur retour ?

Les enfants ont été chaleureusement accueillis par leurs parents, très fiers de leur réussite. Cependant, il n'y a pas encore eu de reconnaissance officielle ni de communication institutionnelle autour de leur exploit. Nous espérons que cette victoire sera mieux valorisée et qu'elle suscitera une plus grande attention de la part des autorités et du grand public.

Avez-vous reçu un soutien des autorités burkinabè ?

Non, malheureusement. Depuis 2019, nous avons entrepris plusieurs démarches auprès des autorités, mais elles n'ont pas encore abouti. Malgré l'absence de soutien officiel, nous restons déterminés à poursuivre nos activités et à accompagner les jeunes dans leur passion pour la technologie et la robotique. Notre motivation ne dépend pas du soutien extérieur, mais de la conviction que chaque enfant peut devenir un acteur du changement à travers la science.

Quel impact cette victoire aura-t-elle sur la visibilité de Gobelab et sur la promotion des STEAM au Burkina Faso ?

Nous pensons que cette victoire renforcera la visibilité de Gobelab et encouragera davantage de jeunes à s'intéresser aux sciences et aux technologies. Elle contribuera aussi à promouvoir l'estime de soi chez les jeunes Burkinabè en leur montrant qu'ils sont capables de rivaliser avec les meilleurs au monde. Nous espérons que cette réussite incitera les autorités à reconnaître la robotique comme un sport technologique à part entière et à soutenir la création de compétitions nationales pour encourager la relève.

L'équipe burkinabè de robotique, lauréate du FIRST Global Challenge 2025

Quels sont vos prochains grands projets ?

Nous avons plusieurs projets en perspective. Nous prévoyons de présenter les robots et les médailles dans différentes écoles afin d'inspirer d'autres enfants et de leur faire découvrir la robotique. Nous souhaitons également sensibiliser les autorités à l'importance de ces initiatives pour le développement de la jeunesse et du pays. Par ailleurs, nous envisageons la création de robots utiles, notamment pour le ramassage de déchets dans les établissements scolaires, afin de démontrer que la robotique peut être un outil concret au service de la société.

Quel message souhaitez-vous adresser aux jeunes intéressés par la science et la technologie ?

Je leur dirais de ne jamais abandonner. Même sans soutien, il faut persévérer et continuer à croire en ses idées. Chaque réalisation, aussi modeste soit-elle, attire toujours l'attention et peut inspirer d'autres personnes. L'important est de rester passionné, constant et confiant, car le travail finit toujours par porter ses fruits.

Avez-vous un dernier mot ou un appel à lancer ?

Je voudrais lancer un appel aux autorités pour qu'elles accordent plus d'attention aux initiatives comme la nôtre. Il est important de soutenir les jeunes qui s'investissent dans les domaines de la robotique, de l'intelligence artificielle et de la technologie en général. Nous sommes disposés à collaborer pour créer un cadre favorable à leur formation, à leur créativité et à leur épanouissement.

Entretien réalisé par Anita Mireille Zongo (stagiaire)
Lefaso.net

Categories: Afrique

Pages