Début juin, l’antenne française du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) résume bien la condition des migrants mineurs de passage dans l’Hexagone. Réalisée par les sociologues Olivier Peyroux et Évangéline Masson Diez, mais aussi par le juriste Alexande Le Clève, cette étude pointe les dangers auxquels sont confrontés les enfants et adolescents qui transitent chaque année par l’un des campements du littoral de la Manche et du Calaisis. Elle dénonce surtout l’indifférence des autorités face à cette situation.
Explorant pendant quatre mois les « jungles » du Nord-Pas-de-Calais jusqu’à Cherbourg (dans la Manche), les trois auteurs ont réalisé des entretiens approfondis avec 61 jeunes (dont 12 ont moins de 14 ans et 3 moins de 12 ans), venus seuls d’Asie centrale (principalement d’Afghanistan), d’Afrique subsaharienne ou du Moyen-Orient (Syrie, Kurdistan, Égypte).C’est une étude très détaillée, concrète
Des situations terribles
Les récits de ces mineurs non accompagnés (MNA) rendent compte du quotidien dramatique auxquels sont confrontés ces jeunes. Abusés sexuellement, souvent battus, toujours exploités (pour payer leur passage, ils doivent « travailler »), les enfants et adolescents qui passent par la France dans l’espoir de rejoindre des proches au Royaume-Uni doivent faire face à des situations terribles. Et ce, sans que l’État ne réagisse. Cette réalité indigne ne heurte pas seulement la morale, mais surtout le droit international. De fait, en ne se souciant pas suffisamment de ces mineurs, la France ne respecte pas la Convention des droits de l’enfant.
Combien sont-ils ? Difficile à dire. Probablement un millier, peut-être plus. Un jugement du Conseil d’État du 23 novembre 2015 a enjoint à l’État « de procéder au recensement des mineurs isolés en situation de détresse » afin d’estimer les besoins en termes de places d’accueil. Les auteurs de l’étude de l’Unicef et de l’association Trajectoires estiment, de leur côté, que 500 mineurs au moins sont présents de manière continue dans les camps du Nord ou du Pas-de-Calais. « Le rapport Refugee Rights Data Project évalue (…) à 423 le nombre de MNA en février 2016 contre 294 début mars 2016″, évoque l’étude. « À titre indicatif, durant l’année 2015, (l’association) France Terre d’asile a accueilli 1 403 mineurs provenant uniquement de la jungle de Calais dans son centre de Saint-Omer », précise, un peu plus loin, le même document.
Un sursaut nécessaire
Hébergés dans des conditions insalubres, (« inhumaines et dégradantes », pointe le rapport), qui mettent en péril leur santé, mal nourris, victimes de passeurs et de réseaux mafieux qui en font une main d’œuvre bon marché quand il ne s’agit pas de « véritables esclaves », ces mineurs sont en danger et doivent donc être protégés. Le 20 avril, le Défenseur des droits demandait que ces enfants et adolescents soient mis à l’abri. Mercredi dernier, 15 juin, une dizaine d’associations œuvrant auprès des réfugiés ont publié un communiqué commun s’inquiétant que « l’État et le conseil départemental du Pas-de-Calais ne semblent pas du tout avoir pris la mesure de la gravité et de l’urgence de la situation et ne peuvent abandonner ces enfants qui ont fui la guerre et l’horreur ». Eux aussi demandent la mise en place en urgence de structures adaptées.
Ces informations ont été rendues publiques alors que l’on « célèbre » la journée mondiale des réfugiés. Elle intervient dans un contexte de crise aiguë : 60 à 65 millions de personnes dans le monde, selon les Nations unies, seraient en situation d’avoir dû fuir de chez elles en raison d’une guerre ou de violences. Dans le monde, un être humain sur 122 est réfugié ou déplacé interne, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).Traduit en nombre d’individus, cela signifie que environ 60 millions de personnes – près de la population de la France –, disposent de ce statut ou pourraient un jour y prétendre, selon les Conventions de Genève, parce qu’ils ont dû fuir leur village, leur ville ou leur pays, sous la menace de la violence et des conflits. Ce seuil des 60 millions, ajoute le HCR, n’avait jamais été franchi jusqu’alors. Aussi est-il bon d’avoir ces chiffres en tête mais aussi on doit se poser la question redoutable : comment accorder une importance particulière à cet événement de la journée mondiale alors qu’à longueur de journaux, ces derniers mois, des pages se noircissent de récits de réfugiés, de naufrages, de réunions de ministres et chefs d’Etat ?
C’est l’occasion aussi pour les instituions et les gouvernements de se justifier par des bilans plus ou moins sincères et par des annonces prometteuses. (CF. Infra « Pour en savoir plus »)A cette occasion la Commission européenne a rappelé dans un communiqué qu’elle avait triplé ses ressources en faveur de la recherche et du sauvetage en mer et contribué à ce titre à sauver la vie de 240 000 en Méditerranée. Elle soulignait aussi que le budget consacré à la crise migratoire pour les prochaines années se monterait à plusieurs milliards d’euros.
Pour en savoir plus :sources principales des informations
Some sovereignty obsessed people with little practical economic sense are preparing to make a decision with the potential to seriously spook European markets. And no, we don’t mean the Brexit referendum.
In a few hours Germany’s highest court will rule on the legality of the European Central Bank’s most contentious weapon in fighting the financial crisis. At 10am local time, Mario Draghi’s ‘whatever it takes’ scheme will meet the ‘whatever we say’ of the Karlsruhe.
This is the finale of a long legal saga that has dogged the ECB’s Outright Monetary Transactions programme for most of its 4-year existence. Mr Draghi’s promise to, if necessary, buy unlimited eurozone bonds has never been used, but its effects were palpable. Mr Draghi challenged the speculators to bet against him, and they blinked.
The FT’s ECB watcher Clare Jones does a fine job of explaining the issues and the ping-pong between the Karlsruhe and the European Court of Justice that preceded this decision. The bottom line is that the Karlsruhe has already voiced reservations about the design of OMT – and may today take a stricter line than the ECJ. At worst it could legally hobble the scheme.
The timing is extraordinarily. On an economic level, markets are already fretting over the referendum. The ECB and the Bank of England are preparing to flood the market with liquidity and take some edge off a negative reaction. But if investors seriously turn against the eurozone periphery – as officials in Brussels and Frankfurt fear – OMT could be crucial. Its credibility matters.
On a political level, too, this is an unusually sensitive moment. What are the implications of a national court thumbing its nose at the ECJ on such an important EU policy decision? For decades the Karlsruhe has coexisted with Europe’s highest court in an uneasy legal truce, with each one claiming supremacy and the final say on law but never testing the premise to the point of destruction.
If the Karlsruhe imposes its will – and takes back control, as the Brexiters would say – what will British eurosceptics think? It could certainly inspire some interesting lawmaking in Westminster, even if there is a Remain vote on Thursday.
BREXIT MARKET RALLY
The polls are looking better for Remain. It is still close, but the apparent swing was enough for sterling made its biggest one-day gains in eight years.
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