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L'Afrique réelle (Blog de Bernard Lugan)

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Site officiel de l'historien africaniste Bernard Lugan, professeur à l'Université Lyon III et expert au tribunal international d'Arusha
Updated: 4 days 12 hours ago

L'Afrique Réelle n°188 - Août 2025

Sat, 02/08/2025 - 15:33
Sommaire
Actualité :- Algérie : règlements de comptes chez les janissaires- Boualem Sansal condamné à cinq années de prison pour avoir rappelé qu’avant la colonisation, l’ouest algérien était marocain - La CIJ donne raison à la Guinée Equatoriale dans son contentieux avec le Gabon au sujet des îles de Mbanié Dossier : L’embrasement du Sahel
Histoire :- Les Berbères ont toujours peuplé l'Afrique du Nord- Madagascar : l’insurrection de 1947 entre vérité et propagande
Editorial de Bernard Lugan
L’Algérie du Père Ubu
L’Algérie manque de tout. En dehors des hydrocarbures et des dattes, elle ne produit rien. Pas même le grain pour le couscous ou le concentré de tomates. Aussi, afin d’éviter l’explosion sociale, le gouvernement vient-il de légaliser la contrebande. Par le décret n°25-170 du 28 juin 2025, les « auto-importateurs », lire les « trafiquants-entrepreneurs », sont désormais autorisés à importer jusqu’à 24.000 euros de marchandises par mois. Certes, mais comme il est interdit de sortir de son compte bancaire plus de 7.500 euros par an, le « trafiquant-entrepreneur » va donc acheter sur le marché parallèle ses euros à un taux deux fois supérieur au taux officiel. Début juillet, la Banque d’Algérie affichait ainsi un euro à un peu plus de 150 dinars quand le marché parallèle le proposait à un peu plus de 270 dinars.Puis, le « trafiquant-entrepreneur » va déposer ses précieux euros sur un compte régulier ouvert en devises, et sans que la banque l’interroge sur l’origine de cet argent.Or encore, dans ce royaume du Père Ubu qu’est l’Algérie, le décret du 28 juin 2025 impose aux auto-importateurs de ne pas être salariés, commerçants ou bénéficiaires d’aides sociales.Conclusion, seuls les inactifs sont donc autorisés à devenir officiellement « trafiquants-importateurs ».Mais comment des chômeurs ou des inactifs peuvent-ils justifier d’être porteurs de 24.000 euros en espèces ? En réalité, c’est le blanchiment et le recyclage des fonds occultes qui est donc désormais officiellement possible... Enfin, comme l’Algérie doit importer tout ce qui permet de nourrir, habiller, soigner et équiper sa malheureuse population, et alors que l’urgence serait de soutenir la diversification et les productions locales, des milliers de « trafiquants-entrepreneurs » vont donc achever de tuer ce qui reste de commerce licite puisque la contrebande officialisée est plus rentable que l’entreprise...
Dans ce numéro, un article est consacré à une découverte importante au sujet de l’indigénéité des Berbères. L’analyse génétique de deux momies naturelles datées de 7000 ans montre ainsi que :
1) Ces proto-Berbères n’ont aucune trace génomique sud-saharienne, c’est-à-dire avec les actuelles populations noires.
2) Qu’ils sont génétiquement apparentés à l’homme de Taforalt qui vivait au Maroc il y a environ 15000 ans, et dont l’ADN ne montre aucune trace de gènes sudsahariens ou associés à des populations du Levant, mais qui, en revanche, avait des liens légers avec l’homme de Néandertal européen.
Comme ils remplissent tous les critères de l'ONU, à savoir l'antériorité, l'identité distincte, l'auto-identification par rapport au territoire, leur statut de Peuple autochtone qui est une évidence scientifique, vient encore d'être renforcé par la génétique.
Conclusion : les Berbères forment bien le socle ancien de la population de l’Afrique du Nord.
Pour en savoir plus, voir mon livre Histoire des Berbères des origines à nos jours.

Categories: Afrique

Les Berbères seraient-ils des Arabes ?

Fri, 18/07/2025 - 22:28
L’arabisation de l’Algérie entreprise après l’indépendance de 1962 se heurte à la résistance berbère (soulèvement kabyle de 1963, Printemps Berbère de 1980-1981, « grève du cartable » de 1994, etc.). Face à cette volonté de survie, le régime algérien use de l’arme de la répression. Ses résultats étant nuls, il a donc défini une nouvelle stratégie : tenter de soutenir avec l’aide des idiots utiles de l’extrême gauche française que le problème n’existe pas puisque les Berbères sont en réalité une création coloniale destinée à diviser les Algériens.

Le 1er mai 2025, Mohamed El Amine Belghit, historien officiel et porte-parole de l’institution militaire algérienne déclara ainsi sur la chaîne émiratie Sky News Arabia, que « l’amazighité est un projet idéologique sioniste-français par excellence visant à saper les piliers de l’unité du Maghreb arabe (…) puisque les Berbères (…) sont d’origine arabe. »

Ce faisant, l’auteur de ces propos à ce point outranciers qu’ils furent dénoncés par le pouvoir algérien lui-même, était fidèle à la ligne suivie par les idéologues du courant « arabo-islamo-conservateur » qui dirige l’Algérie depuis 1962. Selon ces derniers, l’islamisation a marqué la fin de l’histoire des Berbères puisque leur conversion à l’Islam, il y a quatorze siècles, les a inscrits de façon irréversible dans l’aire culturelle de l’Islam, donc de l’arabité.

D’autres propagandistes officiels estiment qu’il est faux de parler d’arabisation des Berbères puisque la langue berbère procédant du phénicien (???), les Berbères sont donc des Orientaux, comme le sont également les Arabes. Par conséquent, tout se passant en « famille », où est donc le problème ?

Cette théorie de l’arabité des Berbères qui va à l’encontre de toutes les preuves scientifiques (archéologiques, épigraphiques, linguistiques, et anthropologiques), vient d’être balayée par la génétique. Cette dernière démontre ainsi que les Berbères ont de tout temps peuplé l’Afrique du Nord et qu’ils n’ont eu que très peu d’apports génétiques extérieurs. L’analyse de momies naturelles datées de 7000 ans [1]  montre ainsi que :

1) Les proto-Berbères n’ont aucune trace génomique tant sud-saharienne, c’est-à-dire avec les actuelles populations noires, qu’orientales, donc avec les Arabes.

2) Que ces momies de proto-Berbères datées d’il y a 7000 ans sont génétiquement apparentées à l’homme de Taforalt qui vivait au Maroc il y a environ 15000 ans, et dont l’ADN ne montre également aucune trace de gènes sud-sahariens ou associés à des populations orientales. Les seules traces de gènes extérieurs seraient celles, en faible nombre, de l’homme de Néandertal européen.

Les Berbères qui remplissent tous les critères de l'ONU, à savoir l'antériorité, l'identité distincte et l'auto-identification par rapport au territoire, ne peuvent donc se voir retirer leur statut de Peuple autochtone par des idéologues arabistes. D’autant plus que ce statut qui est une évidence scientifique, vient encore d'être renforcé par la génétique.

Cette découverte sera étudiée en détail dans le numéro 188 de l’Afrique réelle que les abonnés recevront le 1er août prochain. Pour vous abonner, cliquer ici.

[1] Nada Salem,  Johannes Krause et alli .Ancient DNA from the Green Sahara reveals ancestral North African lineage. Nature, 02 April 2025, DOI: 10.1038/s41586-025-08793-7
Categories: Afrique

Promotion été 2025

Mon, 07/07/2025 - 22:54
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Categories: Afrique

L'Afrique Réelle n°187 - Juillet 2025

Tue, 01/07/2025 - 17:37
Sommaire

Actualité :- Les deux projets du gazoduc Nigeria-Europe
- Le Maroc, trait d'union entre Méditerranée et Afrique noire
Dossier : Le ruineux fardeau colonial
- La ruine de la France
- La France a surpayé les productions de son Empire africain
- L’Empire, une rente et une bouée de sauvetage pour des secteurs économiques condamnés
- L’Algérie, un insupportable fardeau économique  pour la métropole
- L'échec de la doxa face à Jacques Marseille

Editorial de Bernard Lugan
« Génocide colonial » ou ruine de la France coloniale ?
Selon un histrion du nom de Jean-Michel Apathie, la colonisation française aurait été une entreprise génocidaire à ce point emblématique que le nazisme s’en serait inspiré… Ce faquin qui, il y a quelques années, proposait de raser le château de Versailles (!!!), n’inventait rien en proférant ces inepties. Il ne faisait en effet que répéter servilement le discours décolonial dominant, s’inscrivant ainsi dans la lignée de l’Emmanuel Macron candidat à la présidence de la République, qui osa parler à Alger de la colonisation comme d’un « crime contre l’humanité » décoloniaux. Singulier « crime contre l’humanité » et singulier « génocide » en effet, qui eurent pour résultat l’explosion démographique coloniale, et plus particulièrement algérienne, la population de ce dernier pays passant d’un peu plus d’un million d’âmes en 1830 à plus de dix millions en 1962…
Autre poncif de la doxa, la France aurait tiré sa richesse du pillage de son empire. Avant même tout examen des chiffres, la réponse à cette accusation récurrente tient en une question de bon sens : puisque la France tirait sa prospérité du « pillage » de son Empire, pourquoi son économie ne s’est-elle donc pas effondrée avec la décolonisation ? Pourquoi, tout au contraire, a-t-elle économiquement considérablement bénéficié de cette rupture durant la décennie 1960 ?
La réponse à cette question a été donnée en 1984 par Jacques Marseille qui publia un livre fondateur (republié en 2005) dont le titre était « Empire colonial et capitalisme français, histoire d'un divorce ». Dans ce livre, l’auteur bouleversait totalement et en profondeur la perspective coloniale en démontrant que :
1) Contrairement à ce qu'avait postulé Jules Ferry, les investisseurs privés se détournèrent de l’Afrique, laissant donc à l’Etat français le fardeau de sa mise en valeur à travers les emprunts d’Etat et les impôts des Français.
2) L’Empire ne fut pas une « bonne affaire » car ses produits qui n’étaient pas rares furent achetés par la métropole à des coûts supérieurs à ceux du marché international. 
3) Les territoires n’ayant pas de ressources propres, leurs budgets durent être constamment alimentés par la France. 
Non seulement la France n’a donc pas pillé l’Afrique, mais, tout au contraire, elle s’y est ruinée. Son empire africain fut même un boulet économique pour la France qui s’était condamnée à y assurer la totalité des investissements dans tous les domaines, qu’il s’agisse du génie civil, de la santé ou de l’éducation. En retour, et là encore contrairement aux mensonges des décoloniaux, l’empire lui fournissait à des prix supérieurs à ceux du marché des productions qu’elle payait en réalité deux fois puisqu’elle les avait subventionnées.
Categories: Afrique

L’effondrement diplomatique algérien révélateur de la très profonde crise du régime

Tue, 17/06/2025 - 22:22
La débâcle de sa diplomatie ajoutée à la profonde crise politique, économique, sociale et ethnique que connaît l’Algérie, illustre la crise profonde qui menace le pouvoir des héritiers des auteurs du coup d’Etat de 1962 qui vit l’armée des frontières s’emparer du pouvoir. Signe de l’ampleur de cette crise, les clans militaires algériens se livrent actuellement une guerre féroce illustrée par les allers-retours dans la prison militaire de Blida de dix généraux-majors, soixante généraux et quatre-vingt-cinq colonels…
Diplomatiquement, l’Algérie n’en finit plus de porter le boulet du Polisario. D’autant plus que, conscient que son combat pour la création d’un « Etat » saharaoui est perdu, le proxy algérien a en effet entrepris de « diversifier » ses activités en se spécialisant dans les trafics de toutes sortes. Cette évolution du Polisario est la conséquence de l’échec diplomatique algérien dans la question du Sahara occidental puisque la reconnaissance internationale de sa Marocanité est quasiment acquise. D’autant plus qu’il est désormais clair aux yeux du monde que ce conflit artificiel a permis à l’Algérie d’écarter le processus de décolonisation qu’elle aurait dû mener chez elle, en 1962, au sujet des territoires marocains directement passés de la colonisation française à la colonisation algérienne, à savoir Béchar, Tindouf, Tabelbala, la Saoura, le Touat, le Gourara et le Tidikelt. Il est également devenu évident pour tous qu’à travers cet artificiel conflit, l’Algérie cherchait le moyen de briser son enclavement continental en tentant de s’ouvrir, via un pseudo « Etat » saharaoui, une fenêtre sur l’océan atlantique.

Régionalement, l’Algérie s’est brouillée avec le Mali et le Niger qui lui reprochent ses liens avec les « séparatistes » touareg. Encore plus grave pour elle, ses intérêts au Sahel se trouvent désormais opposés à ceux de son allié historique, la Russie, pays qui soutient la junte au pouvoir à Bamako, tout en fournissant à l’Algérie la quasi-totalité de son armement. En Libye également, la politique d’Alger se heurte à celle de la Russie. L’Algérie soutient en effet Tripoli quand Moscou est aux côtés du maréchal Haftar qui contrôle Benghazi. Enfin, en emprisonnant Boualem Sansal, l’Algérie a grandement écorné son image internationale, notamment devant le Parlement européen où ses lobbystes n’ont pas réussi à empêcher un vote à l‘unanimité exigeant la libération de l’écrivain.

Le bilan diplomatique algérien est donc désastreux car, en plus de s’être brouillé avec ses voisins, le pays a perdu le soutien de ses deux derniers alliés, la Syrie d’Assad et le Hezbollah libanais. Et elle est en passe de perdre celui du régime iranien qui lutte actuellement pour sa propre survie...

Pour en savoir plus, on se reportera à mon livre « Histoire des Algéries des origines à nos jours »
Categories: Afrique

L'Afrique Réelle n°186 - Juin 2025

Sat, 31/05/2025 - 22:59
Sommaire

Actualité
- Les quatre guerres du Sahel
- Le piège des hydrocarbures se referme inexorablement sur l’Algérie
Dossier : Les Etats-Unis et l'Afrique
- La politique africaine des Etats-Unis de Clinton à Trump
- La RDC entre Pékin et Washington
Histoire
Quand Paul Kruger tissa le linceul du peuple boer-afrikaner
Editorial de Bernard Lugan
Ce numéro de l’Afrique Réelle contient quatre dossiers :
1) Les jihadistes sahéliens se trouvent face à une grande contradiction. Leur islam qui se veut universel, n’a en effet pas réussi - du moins à ce jour -, à transcender les ethnies. Face à l’échec de leur projet universaliste, ils ont tout au contraire été contraints de prendre appui sur elles, notamment sur les Peul. Au Mali, au Niger, au Burkina Faso et au Nigeria, le phénomène jihadiste a ainsi débouché sur la parcellisation des pays, les islamistes soutenant chacune des revendications ethno-tribales contradictoires les-unes aux autres. Le jihad qui a pour but la fondation d’un califat trans-ethnique bute donc sur la réalité ethnique qui, jusqu’à présent, a empêché l’engerbage. N’en déplaise aux « africanistes » du CNRS et du Quai d’Orsay, le jihadisme se trouve donc pris au piège des rivalités ethnocentrées ancestrales qui constituent la vraie réalité sociologique régionale.
2) La décision du président Trump d’imposer des droits de douane aux pays africains marque un total changement de paradigme dans la politique africaine des Etats-Unis. Désormais, le donnant-donnant remplace en effet une politique reposant depuis 1976 sur la « générosité ». Cette dernière était fondée sur le GSP (Generalized System of Preference), dispositif accordé sans réciprocité à tous les pays sous-développés, et sur le « Trade not Aid » assorti de propositions visant à exempter de droits de douane, et sous conditions, certaines productions africaines entrant sur le marché américain. Désormais, les pays africains devront faire face à des barèmes douaniers plus élevés pour accéder au marché américain. 
3) L’économie algérienne dépend quasi totalement des hydrocarbures (pétrole et gaz) qui fournissent entre 95 et 98% des exportations, quasiment les seules entrées en devises du pays, et environ 75% de ses recettes budgétaires. Or, cette dépendance fait peser une menace existentielle sur l’Algérie dont l’économie est à la merci de la variabilité des cours. 
4) Le terrible destin du peuple afrikaner aujourd’hui est une conséquence lointaine de la « Guerre des Boers ». Or, en 1898, si le général Joubert, avait été élu contre Paul Kruger, cette guerre aurait été évitée. Londres ne voulait en effet pas de ce conflit car son but n'était pas la fin des Républiques boers, mais tout au contraire leur entrée dans une vaste fédération blanche d'Afrique australe (voir la carte page 16 de la revue). Alors que le général Joubert avait compris que la démographie condamnait les Boers s’ils ne s’alliaient pas aux autres ensembles blancs, Paul Kruger, dont la vision politique était bétonnée sur les certitudes bibliques faisant des Boers le « peuple élu », refusa toutes les propositions anglaises. Si le général Joubert avait été élu, le Transvaal et l’Etat libre d’Orange auraient été pacifiquement intégrés à l’Empire britannique, et à leurs conditions. Une guerre terriblement destructrice aurait donc été épargnée aux Boers, avec les traumatismes qui en furent la conséquence et dont ils ne se sont jamais remis (voir mon livre Histoire de l'Afrique du Sud).
Categories: Afrique

Avec la fin des investigations visant Agathe Habyarimana, et sans mise en examen, seize années après le TPIR, la justice française reconnaît donc à son tour que l’Akazu était un mythe et qu’Agathe Habyarimana n’eut aucune responsabilité dans le...

Wed, 21/05/2025 - 16:42
Le régime de Kigali et ses relais français soutiennent obstinément contre toutes les avancées historiques et juridiques, que le génocide des Tutsi fut préparé par l’Akazu,  du nom de la hutte dans laquelle, dans l’ancien Rwanda, étaient isolés les lépreux. L’Akazu est présentée par eux comme un cercle clandestin criminel constitué autour de la belle famille du président Habyarimana et dont Protais Zigiranyirazo, dit « Monsieur Z », frère d’Agathe Habyarimana, épouse du président, aurait été le chef. Selon l’histoire officielle rwandaise, ce fut ce petit groupe qui aurait comploté et planifié l’extermination des Tutsi. Voilà pourquoi, depuis 1995, les relais de Kigali en France persécutent médiatiquement et juridiquement Agathe Habyarimana, veuve du président assassiné le 6 avril 1994, exigeant sa mise en examen et son extradition vers le Rwanda.
Or, pour les juristes et pour les historiens l’affaire dite de l’Akazu a été définitivement réglée devant le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda). En effet à travers le procès de Protais Zigiranyirazo, dit « Monsieur Z », frère d’Agathe Habyarimana, et présenté comme le chef de ce cercle criminel, procès dans lequel je fus expert, il fut clairement démontré que l’Akazu n’avait jamais existé.
Et pourtant, comme ce procès était censé mettre en évidence le cœur même de la préparation du génocide, le Procureur mit tout son poids pour faire condamner Protais Zigiranyirazo.  Or, cités par M° John Philpot l’avocat canadien de l’accusé, MM. Jean Marie Vianney Nkezabera et Anastase Munyandekwe, tous deux anciens hauts responsables de l’opposition au président Habyarimana, expliquèrent que l’Akazu n’avait jamais existé puisqu’il s’agissait en réalité d’une invention dont ils étaient les deux auteurs et qui était destinée à discréditer l’entourage du président…
A l’issue de leurs témoignages, la thèse de l’Accusation ayant été réduite à néant, le 18 décembre 2008 le jugement de première instance (TPIR-01-73-T) écarta la thèse du complot ourdi par M. Zigiranyirazo et sa belle-famille, l’acquittant du principal chef d’accusation, à savoir d’avoir prémédité le génocide des Tutsi avec Agathe Kanziga épouse du président Habyarimana. Puis, le 16 novembre 2009, devant la Cour d’Appel, M. Zigiranyirazo fut totalement innocenté et immédiatement libéré (TPIR-01-73-T, jugement d’appel rendu contre Protais Ziriganyirazo le 16 novembre 2009).
L’acquittement suivi de la libération de M. Zigiranyirazo aurait normalement dû conduire la justice française à cesser de s’acharner sur Madame Agathe Habyarimana qui était réfugiée en France, puisque le TPIR avait montré qu’elle n’avait aucune responsabilité dans le génocide des Tutsi. Or, c’était compter sans l’acharnement de certains « justiciers », journalistes et historiens.
Enfin, au bout de plusieurs décennies, les juges français chargés du dossier, ont conclu, dans une ordonnance datée de vendredi 16 mai 2025, qu’il « n’existe pas à ce stade d’indices graves et concordants contre Agathe Kanziga (Habyarimana) qu’elle ait pu être complice d’acte de génocide » ou pu « participer à une entente en vue de commettre le génocide ». « Si la rumeur est tenace, elle ne peut faire office de preuve en l’absence d’éléments circonstanciés et concordants ». D’autant plus que les juges ont noté que les témoignages à charge étaient «contradictoires, incohérents, voire mensongers ». 
Cette décision est donc un désaveu cinglant de ceux qui, depuis plusieurs décennies harcèlent Agathe Habyarimana. D’autant plus que, pour les juges, la veuve de l’ancien président assassiné « apparaît non comme autrice du génocide, mais bien comme victime » de l’attentat terroriste du 6 avril 1994 qui a causé la mort de son mari et qui a déclenché le génocide contre la minorité tutsi.
Avec cette Ordonnance, seize années plus tard, la justice française aboutit donc aux mêmes conclusions que le TPIR, à savoir que l’affaire dite de l’Akazu est une manipulation grossière et qu’Agathe Habyarimana a injustement été désignée à la vindicte… Mais cela ne ralentira pas le zèle des « justiciers-épurateurs » dont les divagations seront naturellement reprises avec empressement par nombre de butors de la sous-culture journalistique.
Pour en savoir plus sur la construction et la déconstruction de l’histoire du génocide des Tutsi, on se reportera :
1) Au PDF : Dix ans d’expertises devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda dans lequel je publie la totalité de mes rapports d’expertises dans les procès dans lesquels je fus expert assermenté.
2) A mon livre : Rwanda : un génocide en questions
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L'Afrique Réelle n°185 - Mai 2025

Wed, 30/04/2025 - 23:46
Sommaire

Actualité :
- Soudan du Sud : l'éternelle guerre entre Dinka et Nuer
- Tchad et Soudan : une guerre annoncée ?
- Le Burkina Faso peut-il survivre à une offensive jihadiste ?
Dossier : Pourquoi la guerre au Nigeria central ?
Algérie : - Les assassinats d'Abane Ramdane et de Krim Belkacem : deux règlements de compte au sein du "Système" algérien
- Vincent-Yves Boutin et l'expédition d'Alger de 1830

Editorial de Bernard Lugan

Ce numéro de l’Afrique Réelle a pour coeur la question ethnique africaine si obstinément niée par l’ « école africaniste française » et par les « africanistes » du Quai d’Orsay.
Ainsi en est-il de la guerre du Burkina Faso clairement inscrite dans un cadre sous-régional englobant le sud du Mali, le Niger fluvial, le nord de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo et du Bénin.
Or, dans toutes ces régions, le soubassement de la dislocation est formé par la résurgence de conflits ethniques antérieurs à la période coloniale. Renaissant actuellement sous forme de querelles paysannes amplifiées par la surpopulation et par la péjoration climatique, ils entrent ensuite tout à fait artificiellement mais directement, dans le champ du jihad, cette surinfection de la plaie ethnique.

Dans le Mali central et dans le nord du Burkina Faso, les actuels massacres ethniques découlent ainsi d’abord de conflits datant de la fin du XVIIIe siècle et de la première moitié du XIXe siècle, quand la région fut conquise par des éleveurs Peul dont l’impérialisme s’abritait derrière le paravent du jihad comme cela est expliqué dans mon livre Histoire du Sahel des origines à nos jours.

Il faut en effet bien voir que c’est d’abord sur le socle de ces souvenirs toujours présents dans les mémoires que le sud du Mali, l’ancien Macina historique, région administrative de Mopti, s’embrasa avant de déborder au Burkina Faso.
En partie composé du delta intérieur du Niger, la région est partiellement inondée une partie de l’année, donnant naissance à des zones exondées très fertiles convoitées à la fois par les agriculteurs Dogon, Songhay, Bambara et autres, ainsi que par les éleveurs Peul. Or, les jihadistes du Macina et du Burkina Faso étant essentiellement des Peul, l’ethnisation du conflit y a donc pris une forme de plus en plus radicale.

Au Nigeria, la principale raison des massacres qui ensanglantent actuellement le centre du pays est la reprise du jihad colonial peul qui avait été mis entre parenthèses par la colonisation britannique.

Au Tchad, les ethnies transfrontalières sont ulcérées de voir que le président Déby soutient les milices arabes qui, à l’époque précoloniale les réduisaient en esclavage, et qui, lors de la guerre du Darfour des années 2000, ont quasi-ethnocidé les leurs.

Quant au Soudan du Sud, il sombre sous nos yeux dans une guerre civile que la sous-culture journalistique voit comme un conflit entre l’armée gouvernementale et des forces rebelles. Alors qu’en réalité, et une fois encore, nous sommes en présence d’une guerre d'abord ethno-tribale entre les deux principales ethnies du pays, les Dinka et les Nuer.

Et certains idéologues continueront à soutenir avec Jean-Pierre Chrétien, Jean-Loup Amselle et Catherine Coquery-Vidrovitch, que les ethnies africaines sont un « fantasme colonial »...
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Haïti et Madagascar : Emmanuel Macron ou la pathologie de la repentance

Thu, 24/04/2025 - 18:37
En une semaine, dans une démarche de repentance relevant de la pathologie masochiste, Emmanuel Macron a, et par deux fois, piétiné l’histoire de France. 

1) Au sujet d’Haïti, il a ainsi totalement passé sous silence les horreurs du génocide de 1804, quand toutes les familles blanches de la partie française de l’île de Saint-Domingue, à savoir plusieurs milliers d’hommes, de femmes et d’enfants furent atrocement « liquidés ». Il s’agit alors d’une véritable épuration raciale. Ayant décidé de vider le pays de sa population blanche, Dessalines, pour lequel le président Macron n’a pas de dithyrambe suffisamment fort, décida en effet de la faire massacrer selon un plan de génocide notamment connu par le décret du 22 février 1804 ordonnant l’élimination générale des Blancs, y compris les femmes et les enfants. Seules furent alors épargnées les rares femmes blanches qui acceptèrent d’épouser des Noirs. Quant aux autres, après avoir été violées, elles eurent la tête tranchée avant d’être éviscérées… Un tel traitement mérite sans aucun doute que la France dédommage Haïti comme a décidé de le faire Emmanuel Macron…

2) Lors de son récent voyage à Madagascar, allant toujours plus loin dans l’exercice de la repentance, le président Macron a osé parler de mettre en place les « conditions » du pardon » pour la colonisation.
Or, l’exemple de Madagascar est particulièrement mal choisi. Mais encore faut-il pour cela avoir un minimum de culture historique (Voir à ce sujet mon livre Colonisation l’histoire à l’endroit, comment la France estdevenue la colonie de ses colonies.) ce qui, à l’évidence, sauf erreur ou omission, ne semble pas le cas pour l’actuel président de la République.
La suite de cette analyse (85%) est réservée aux abonnés à l'Afrique Réelle.Pour vous abonner, cliquer ici
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Offre spéciale : abonnement + livre

Thu, 10/04/2025 - 22:50

L’Afrique réelle est une revue mensuelle par internet dirigée par Bernard Lugan. Envoyée à ses abonnés par PDF le premier jour de chaque mois, depuis plus de trois décennies, elle donne à ses abonnés un éclairage sur les Afriques fondé sur le seul réel.
Cette revue toujours très largement illustrée de cartes permet à ses lecteurs de disposer d’analyses originales régulièrement démarquées de la doxa et des poncifs dominants. En plus de la revue, les abonnés reçoivent, quand l’actualité le demande, les communiqués et les analyses ponctuelles de Bernard Lugan.
Si cette offre d’abonnement retenait votre intérêt, vous recevriez les quatre premiers numéros de l’année 2025, ainsi que les communiqués et analyses déjà reçus par les abonnés.
Un livre de Bernard Lugan vous sera offert et envoyé par la poste comme cadeau de bienvenue. Au choix :- Histoire de la Libye- Colonisation, l’histoire à l’endroit. Comment la France est devenue la colonie de ses colonies.
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L'Afrique Réelle n°184 - Avril 2025

Tue, 01/04/2025 - 16:12
Sommaire

Dossier : RDC
- Les racines de la question congolaise
- La démocratie ethnique congolaise
- Le temps des massacres
- L’Opération Ommegang
- Le Zaïre du maréchal Mobutu 
- Le Rwanda, les Banyamulenge et la conquête du Zaïre
- La RDC des Kabila père et fils
- L’interminable guerre du Kivu
Algerie :
Histoire des Algéries de Bernard Lugan :
Une historiographie qui bouscule les certitudes


Editorial de Bernard Lugan

RDC : changer de paradigme

La guerre qui embrase actuellement le Kivu a des causes lointaines inscrites dans la longue histoire précoloniale régionale. Quant à ses causes immédiates, elles remontent au 6 avril 1994, quand ceux qui assassinèrent le président du Rwanda, le Hutu Juvénal Habyarimana, provoquèrent le génocide qui s’abattit sur la population tutsi. Deux ans plus tard, ayant conquis le pouvoir au Rwanda, le général Kagamé attaqua  le Zaïre-RDC. Voilà pourquoi, depuis 1996, le Rwanda occupe la région du Kivu qu’il transforme peu-à-peu en un protectorat dont il exploite les richesses, la RDC étant dans la totale incapacité de défendre son intégrité territoriale. Plus généralement, dans le  Congo oriental, la guerre n’a pas cessé depuis 1960. Qu’il s’agisse de celle des Simba, des guerres de l’Ituri et du Kivu, elles découlent toutes d’une réalité qui est que l’Etat congolais est impuissant. Artificiel conglomérat géographique et humain, ses peuples, dont certains aux fortes identités, n’ont pas le sentiment d’appartenir à un tout commun. Sa création dans les chancelleries européennes à la fin du XIXe siècle  s’est faite afin d’éviter un conflit  entre les puissances européennes qui convoitaient  le bassin du Congo. Cette immense région fut alors soustraite aux appétits des grands acteurs coloniaux et offerte au Roi des Belges qui ne menaçait pas les équilibres européens.         Aujourd’hui, la réalité est qu’une grande partie de la zone comprise entre la forêt, le lac Albert, le lac Kivu et le nord du lac Tanganyika est redevenue le champ naturel d’expansion des vieux Etats de la vache et de la lance que sont le Rwanda et l’Ouganda. Face à cette donnée séculaire, l’artificielle RDC est impuissante. Aussi, et que cela plaise ou non, la solution passe par un retour au réel. C’est-à-dire à la remise en question des définitions constitutionnelles  actuelles du pays. Donc à l’acceptation d’une forme très élargie de fédéralisme afin  d’atténuer les conséquences du « charcutage » colonial.Autrement, le pays éclatera car, l’accumulation des crises fait que se posera un jour la question de l’existence même de la RDC dans ses frontières héritées de la colonisation. Le principe  de l’intangibilité des frontières  passe d’ailleurs de plus en plus pour un héritage colonial auprès d’une nouvelle génération d’hommes politiques africains qui mettent en avant l’authenticité et la réappropriation de l’histoire. Mais tout en s’affirmant paradoxalement comme panafricanistes.
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Bernard Lugan sur Omerta

Fri, 21/03/2025 - 08:21
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19 mars 1962, les « Accords d’Evian » et le « cessez-le-feu » ont débouché sur l’épuration ethnique des Européens d’Algérie et sur le massacre des Harkis

Wed, 19/03/2025 - 10:28
Il y a 63 ans, les 18 et 19 mars 2022, la France signa les « accords d’Evian » et ordonna le « cessez-le-feu » en Algérie. Un double anniversaire : celui d’un abandon et celui  d’une tragédie.
Le 18 mars 1962, à 17h 40, le général de Gaulle offrit en effet l’Algérie au FLN alors que l'armée française l’avait emporté sur le terrain. A cette date, 250 000 Algériens servaient sous le drapeau tricolore, soit cinq fois plus que les maquisards de l’intérieur et les membres de l’ALN stationnés en Tunisie ou au Maroc.
Sans la moindre garantie sérieuse, les évènements qui suivirent le démontrèrent tragiquement, plus d’un million d’Européens et plusieurs centaines de milliers de musulmans attachés à la France furent ainsi abandonnés au bon vouloir de l’ennemi d’hier (voir à ce sujet mes livres « Algérie l’Histoire à l’endroit » et « Histoire des Algéries » ). 
Puis, le 8 avril 1962, par un référendum ségrégationniste puisque le pouvoir gaulliste l’avait ouvert aux seuls Français de métropole, les Français d’Algérie, pourtant les premiers concernés, en ayant été écartés (!!!), « les accords d’Evian » furent ratifiés par 90,81% de « oui ».
 
Aujourd’hui, les enfants de ces 90,81% paient à travers le « grand remplacement » et les humiliations algériennes, l’indifférence, le soulagement, la lâcheté et pour certains, la trahison de leurs parents...
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La gauche française, cette gardienne vigilante du mensonge national algérien

Fri, 14/03/2025 - 12:13
Le pouvoir algérien dispose de relais fidèles en France. Ces auxiliaires dévoués forment à la fois le poumon de la diplomatie parallèle d’Alger et le porte-voix de ses services. Héritiers des « porteurs de valises », on trouve parmi eux des journalistes complaisants ou incultes et des militants poursuivant un combat révolutionnaire de destruction de la société française. Tous véhiculent et popularisent dans l’espace médiatique l’histoire officielle algérienne écrite depuis 1962 et à laquelle l’école de Benjamin Stora donne un label « scientifique ». Contrôlant à la fois l’université et le monde des médias, ils ont réussi à imposer en France l’exclusivité de la fausse histoire sur laquelle repose la « légitimité » du pouvoir algérien. Toute critique de ses dogmes déclenche automatiquement le tir groupé de médias soumis ou stipendiés.  Oser simplement écrire que la nation algérienne n’existait pas en 1830 quand se fit le débarquement français à Sidi Ferruch, entraîne ainsi immédiatement l’accusation de « nostalgique de l’Algérie française » ou de « partisan de l’OAS », donc la disqualification et la mise au ban.Pourtant, comme l’écrivait en 1936 Ferhat Abbas, le futur premier chef d’Etat de l’Algérie indépendante : « Si j’avais découvert la « Nation Algérienne », je serais nationaliste et je n’en rougirais pas comme d’un crime. Les hommes morts pour l’idéal national sont journellement honorés et respectés. Ma vie ne vaut pas plus que la leur. Et cependant je ne ferai pas ce sacrifice. L’Algérie en tant que Patrie est un mythe. Je ne l’ai pas découverte. J’ai interrogé l’Histoire ; j’ai interrogé les morts et les vivants ; j’ai visité les cimetières : personne ne m’en a parlé. » (Ferhat Abbas, Paris : Éditions Garnier Frères, 1981, p. 27.)Le général de Gaulle lui-même déclara : « Depuis que le monde est le monde, il n’y a jamais eu d’unité, ni, à plus forte raison, de souveraineté algérienne. Carthaginois, Romains, Vandales, Byzantins, Arabes syriens, Arabes de Cordoue, Turcs, Français, ont tour à tour pénétré le pays, sans qu’il y ait eu, à aucun moment, sous aucune forme, un Etat algérien ».(Conférence de presse du général de Gaulle, le 16 septembre 1959).
Au sujet de la période turque qui dura des années 1500 jusqu’à 1830, soit trois siècles, il est tout simplement interdit de soutenir qu’elle ne fut pas celle de la gestation d’une nation algérienne.
Et pourtant, la vérité historique est que la Régence turque d’Alger n’était pas une possession oubliée en terre africaine, mais un élément essentiel du dispositif impérial ottoman. À la différence de celles de Tripoli et de Tunis, la Régence d’Alger demeura en effet une colonie de la Porte ottomane sous autorité de Beys nommés à la tête de Beylik ou provinces, puis de Deys placés à la tête de Deylik. Toujours à la différence des Régences de Tripoli et de Tunis, il n’y eut jamais de véritable rupture entre Alger et le centre de l’empire ottoman. Voilà qui explique pourquoi, il n’y eut pas ici d’évolution vers une monarchie nationale comme cela fut le cas en Tunisie avec les Husseinites, ou à Tripoli avec les Karamanli.
Quant à la période française, elle est toujours présentée par les zélés amis du régime algérien, comme une période d’exploitation et de massacres. Un histrion médiatique a même osé prétendre récemment que les exactions françaises y furent à ce pont emblématiques que le nazisme s’en inspira…Inutile en revanche de chercher dans ces médias alignés sur la doxa du FLN, le legs que la France laissa à la jeune Algérie en 1962. A savoir 54 000 kilomètres de routes et pistes, 80 000 avec les pistes sahariennes, dont 31 routes nationales dont près de 9 000 kilomètres goudronnés ; 4 300 kilomètres de voies ferrées ; 4 ports équipés aux normes internationales, 23 ports aménagés dont 10 accessibles aux grands cargos et 5 pouvant être desservis par des paquebots ; 34 phares maritimes ; une douzaine d’aérodromes principaux ; des centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages, etc.) ; des milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels ; 31 centrales hydroélectriques ou thermiques ; une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie, etc. ; des milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées, d’universités ; en 1962, plus de 800 000 enfants étaient scolarisés dans 17 000 classes, soit autant d’instituteurs dont un tiers de musulmans ; un hôpital universitaire de 2 000 lits à Alger, trois grands hôpitaux de chefs-lieux à Alger, Oran et Constantine, 14 hôpitaux spécialisés et 112 hôpitaux polyvalents, soit le chiffre exceptionnel d’un lit pour 300 habitants. Tous ces équipements, toutes ces infrastructures, tous ces établissements ainsi que les personnels qui les faisaient fonctionner avaient été payés par la France avec l’argent et l’impôt des Français.
Mais, dans le ciel « serein » de la propagande et de la désinformation, un coup terrible a été porté par Boualem Sansal au cœur même de la fausse histoire algérienne fabriquée par le FLN depuis 1962. L’écrivain a en effet osé faire connaître au grand public une vérité connue des historiens sérieux, mais interdite de publicité, à savoir qu’avant la colonisation française, l’ouest de l'Algérie faisait partie du Maroc.
Pour encore aggraver son cas, Boualem Sansal ajouta que, durant la guerre d’indépendance, hébergés et aidés diplomatiquement, financièrement et militairement par Rabat, les dirigeants algériens s’étaient engagés à ce que, une fois l’indépendance obtenue, soient restitués au Maroc des territoires qui lui avaient été arrachés par la colonisation. Or, après 1962, non seulement Alger n'a pas respecté sa parole, mais, plus encore, a déclenché contre le Maroc la guerre des Sables de 1963…
C’est donc pour avoir osé toucher au mythe fondateur d’une Algérie historiquement une et indivisible, crime très sévèrement puni par le Code pénal algérien, que Boualem Sansal a été emprisonné. Le « Système » qui l’a pris en otage et qui dirige l’Algérie, ne peut en effet tolérer la moindre atteinte au dogme national, toute remise en cause de la fausse histoire de l’Algérie représentant une menace existentielle pour lui.
Une fausse histoire qui hante d’ailleurs un non-dit algérien résumé d’une phrase par Mohamed Harbi quand il écrivit que « L’histoire est l’enfer et le paradis des Algériens ».
« Enfer » effectivement, car l’histoire montre que l’Algérie n’existait pas avant 1962, d’où ce complexe existentiel qui habite ses dirigeants et qui interdit chez eux toute analyse rationnelle.  

Mais, paradoxe, cette histoire est en même temps « Paradis », parce que, pour oublier qu’elle est un « Enfer », ces mêmes dirigeants algériens ont fabriqué une artificielle épopée valorisante à laquelle ils sont condamnés à faire semblant de croire…
Dans cet exercice d’équilibrisme schizophrénique, ils sont aidés par la gauche française devenue par complaisance et ethnomasochisme la gardienne vigilante du mensonge national algérien…
Pour en savoir plus 

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L'Afrique Réelle n°183 - Mars 2025

Sat, 01/03/2025 - 18:06
Sommaire

Dossier
- L’Algérie dans le piège des hydrocarbures
- La Libye, cœur de la nouvelle stratégie russe en Afrique
- La nouvelle géopolitique du Sahel
- Peul contre Dogon, le  retour à la longue histoire
Histoire
- Les Peul : des réfugiés climatiques depuis le néolithique ?
- La prise d’Alger : 5 juillet 1830


Editorial de Bernard Lugan
Boualem Sansal et les frontières de l’Algérie
C’est pour avoir déclaré au magazine Frontières que « Quand la France a colonisé l’Algérie, toute la partie ouest de l’Algérie faisait partie du Maroc : Tlemcem, Oran et même jusqu’à Mascara. Toute cette région faisait partie du royaume », que  Boualem Sansal a été jeté en prison en Algérie. Or, historiquement Sansal a raison comme je le démontre, cartes à l’appui, dans mon livre Histoire des Algéries des origines à nos jours.
Durant la période coloniale, le Maroc fut  en effet territorialement amputé, à la fois à l’Est, et au Sud : 
- A l’Est, la France créa l’Algérie en unifiant des territoires qui n’avaient jamais constitué un ensemble politique, et en lui rattachant les provinces marocaines du Touat, de la Saoura, du Tidikelt et du Gourara, ainsi que les agglomérations de Tindouf et de Béchar,  l’ « Orient marocain » en un mot.
- Au Sud, l’Espagne amputa le Maroc de la Saquia el Hamra et de l’Oued ad Dahab dont elle fit la colonie du Sahara occidental. 
Appuyé sur l’histoire et sur le droit international, le Maroc a constamment soutenu que les lignes de démarcation établies unilatéralement par les colonisateurs français et espagnol n’étaient pas opposables à ses droits historiques, même si ces derniers avaient été mis sous tutelle durant plusieurs décennies à l’époque du Protectorat. L’Algérie s’est tout au contraire arc-boutée sur l’état de fait colonial, c’est-à-dire sur le maintien des frontières nées de la colonisation, que ces limites aient été de véritables frontières ou de simples lignes de démarcation administratives à l’intérieur d’ensembles coloniaux. Et cela, en vertu du principe édicté par l’ONU selon lequel « les frontières des Etats nouveaux sont établies d'après les frontières des anciennes provinces coloniales auxquelles ces Etats succèdent ». 
Certes, mais il importe de le redire, ce principe ne s’appliquait pas au Maroc, pays souverain, mais seulement, et comme l’écrit très clairement l’ONU, aux « Etats nouveaux » créés par la colonisation, c’est-à-dire à la plupart des pays africains, dont l’Algérie, et non à l’Etat marocain  millénaire.
Plus encore, non contente d’hériter des frontières coloniales tracées à son profit par la France aux dépens du Maroc, l’Algérie formula des exigences insolites au sujet du Sahara occidental, un territoire immémorialement marocain et sur lequel elle n’avait, et par définition, aucun droit.
En réalité, enclavée dans une Méditerranée fermée par le détroit de Gibraltar, l’Algérie inventa la fiction d’un « Etat sahraoui » vassal dont la création lui aurait permis de disposer d’une ouverture sur le grand large atlantique. Ce faisant, l’Algérie indépendante s’affirmait donc comme l’héritière directe de la fraction la plus ultra du colonialisme français, celle qui avait un temps nourri le projet d’enlever le sud marocain au Maroc afin d’offrir une fenêtre atlantique à l’Algérie française.
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Jean-Michel Apathie, bilieux et triste porte-voix du régime algérien

Wed, 26/02/2025 - 16:01
Jean-Michel Apathie, cet histrion qui proposait de raser le château de Versailles, n’a pas inventé l’accusation délirante qu’il porta sur les ondes il y a quelques jours. Une accusation selon laquelle, non seulement la France aurait commis des dizaines « d’Oradour sur Glane » en Algérie, mais plus encore, que les méthodes nazies auraient été inspirées par l’exemple colonial français en Algérie, notamment par l’affaire de Sétif en 1945.
Or, ces accusations qui viennent directement de l’histoire officielle algérienne ont été popularisées en France en 2005 par l’historien décolonial Olivier Le Cour Grandmaison qui a osé soutenir que la colonisation de l’Afrique en général – et celle de l’Algérie en particulier –, fut une entreprise d’extermination annonçant la Shoa !!!
Cette thèse outrancièrement radicale et aussi totalement idéologique qu’anachronique, fut alors sévèrement dénoncée par Gilbert Meynier et Pierre Vidal-Naquet qui écrivirent à son propos :
« Assimiler peu ou prou le système colonial à une anticipation du 3° Reich, voire à un « précédent inquiétant » d’Auschwitz, est une entreprise idéologique frauduleuse, guère moins frelatée que l’identification, le 6 mai 2005 à Sétif, par le ministre des Anciens moudjahidines, porte-voix officiel du président Bouteflika, de la répression coloniale aux fours crématoires d’Auschwitz et au nazisme […] Ou alors, si les massacres coloniaux annoncent le nazisme, on ne voit pas pourquoi la répression sanglante de la révolte de Spartacus, ou encore la Saint-Barthélemy, ne l’auraient pas tout autant annoncé… En histoire, il est dangereux de tout mélanger. […]. Le texte l’Oliver Le Cour Grandmaison, comporte nombre de schématisations idéologiques, de jugements tranchés, voire d’outrances inadmissibles pour un historien […] A le lire, on ne peut s’empêcher de poser la question : un sottisier peut-il tenir lieu d’œuvre de réflexion et de synthèse historique ? […] L’air du temps de la dénonciation médiatique ne suffit pas à arrimer à la science des convictions et à faire d’Olivier Le Cour Grandmaison un historien plausible. Le contexte social, économique et politique actuel est encore fécond qui continuera à générer de telles tonitruances idéologiques à vocation surtout médiatique. ».
 
Meynier, G et Vidal-Naquet, P., (2005) « Coloniser Exterminer : de vérités bonnes à dire à l’art de la simplification idéologique ». Esprit, décembre 2005, pp 162-177.
 
Pour la réfutation détaillée de la fausse histoire de l’Algérie et de l’idéologie décoloniale, on se reportera à trois de mes livres :
- Algérie l’Histoire à l’endroit
- Histoire des Algéries des origines à nos jours
- Pour répondre aux décoloniaux, aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la repentance
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Tchad : pourquoi le soutien de Mahamat Déby aux milices soudanaises constitue un risque grave pour son régime, pour le Tchad, et pour la stabilité régionale.

Thu, 20/02/2025 - 15:31
A mon communiqué du 19 février 2025 ayant pour titre « Tchad : Mahamat Deby a-t-il misé sur le « mauvais cheval » ? il manquait, une fois n’est pas coutume, la dimension ethno-politique sans laquelle les évènements ne peuvent être compris[1].
Dans la guerre civile du Soudan, qui, depuis avril 2023, oppose les Forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhan, aux Forces de soutien rapide (FSR), de Mohamed Hamdan Dagalo alias Hemeti,  le président tchadien Mahamat a pris le parti des FSR. Or, les FSR sont issues des Janjawid, milice tristement célèbre pour ses atrocités commises lors de la deuxième guerre du Darfour débutée en 2003 contre les Fur, les Massalit et les Zaghawa (voir à ce sujet mon livre Histoire du Sahel des origines à nos jours).
Or, ces trois ethnies transfrontalières sont ulcérées de voir que le président tchadien a décidé de soutenir ceux qui ont quasi-ethnocidé les leurs.  Résultat, les FAS arment actuellement des rebelles tchadiens dont l’objectif est la prise du pouvoir à Ndjamena, afin de priver les FSR de leur base arrière. Or, comme je l’ai écrit dans mon précédent communiqué, à la différence de son père, Mahamat Déby qui n’a ni ses capacités militaires, ni son envergure politique, se retrouve avec une armée profondément divisée et un pouvoir fragilisé face à des rebelles aguerris, équipés et soutenus par l’armée soudanaise. Un Mahamat Déby qui, de plus, ne pourra pas être sauvé par une intervention de la France puisqu’il a fait fermer ses bases militaires…Voilà pourquoi une grande fébrilité agite actuellement la classe politique tchadienne.
Le plus grave est que le choix de Mahamat Déby menace de faire voler en éclats l’alchimie ethnique et politique tchadienne avec le risque d’un retour à la terrible guerre civile qui a ravagé le pays avant la prise de pouvoir par Idriss Déby Itno. En plus de cela, Mahamat Déby s’est coupé d’une partie du socle militaire zaghawa qui faisait la force de son père.
Or, toute la vie politico-ethnique tchadienne dépend des rapports internes de longue durée, des alliances, des ruptures et des réconciliations plus ou moins éphémères des ethnies nordistes autour desquelles s’est écrite l’histoire du pays depuis l’indépendance. C’est autour d’elles que se sont faites toutes les guerres du Tchad depuis 1963. C’est de leurs relations que dépend le futur du pays, la majorité de la population n’étant que la spectatrice-victime de leurs déchirements et de leurs ambitions. Or, l’alignement du Tchad sur les FSR fait éclater au grand jour leurs divisions.
Il faut en effet bien avoir à l’esprit que les Zaghawa, les Toubou du Tibesti (les Teda), les Toubou de l’Ennedi-Oum Chalouba (les Daza-Gorane) et les Arabes du Ouadaï sont divisés en une multitude de clans et de sous-groupes régulièrement prêts à s’affronter. Ainsi, les Zaghawa du clan Bideyat, celui d’Idriss Déby Itno, n’ont cessé de se diviser. Pour mémoire, les frères Timan et Tom Erdibi, les propres neveux d’Idriss Déby Itno, furent en guerre contre lui.
Mahamat Idriss Déby, l’un des fils d’Idriss Déby Itno est de mère gorane. Gorane est le nom arabe désignant les Toubou de l’Ennedi et d’Oum Chalouba dont la langue est le daza. Lui-même a épousé une Gorane. D’où la méfiance de certains Zaghawa qui considèrent qu’il n’est qu’en partie des leurs. Même si, par le passé, des alliances plus qu’étroites ont pu régulièrement associer Zaghawa et certains clans Gorane, les actuels évènements du Soudan font renaître les ferments de division, certains Zaghawa considérant ainsi que le soutien aux FSR pourrait être compris comme une rupture avec eux.
Autre point, n’oublions pas qu’Hinda, l’épouse  d’Idriss Déby Itno, est une Arabe du Ouadaï et que, dans la guerre civile soudanaise, les Arabes penchent du côté des FSR.
Il est donc évident que le choix de Mahamat Déby de soutenir les FSR fait en réalité éclater la triple alliance ethno-clanique constituée par Idriss Déby , une alliance qui était le socle même de son pouvoir.
Dans ce contexte, les rebelles tchadiens qui combattent aujourd’hui aux côtés des FAS sont utilisés par ces dernières pour tenter de renverser le pouvoir à Ndjamena afin de priver les FSR de leur base arrière tchadienne. La manœuvre initiée par les FAS qui  est claire est mise en pratique depuis plusieurs mois : porter la guerre au Darfour, fief des FSR, après avoir brisé le siège d’El-Facher, afin de couper les routes d’approvisionnement de ces dernières depuis le Tchad. Une manœuvre en forme de mouvement tournant qui se précise encore davantage à la lumière des récents succès militaires des FAS.
Voilà pourquoi, en plus d’avoir peut-être misé sur le « mauvais cheval », Mahamat Déby pourrait avoir soulevé le couvercle de la cocotte-minute ethno-politique tchadienne…
 [1] Pour l’évolution de la situation militaire au Soudan on se reportera à l’article de Leslie Varenne intitulé « Guerre au Soudan, le Tchad pris à son propre piège » publié dans Iveris et dans Mondafrique.
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Tchad : Mahamat Deby a-t-il misé sur le « mauvais cheval » ?

Wed, 19/02/2025 - 23:01
Dans la guerre civile du Soudan, qui, depuis avril 2023, oppose les Forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhan, aux Forces de soutien rapide (FSR), de Mohamed Hamdan Dagalo alias Hemeti, en soutenant ce dernier, le président tchadien Mahamat pourrait avoir misé sur le « mauvais cheval ». Résultat, les FAS arment actuellement des rebelles tchadiens dont l’objectif est la prise de pouvoir à Ndjamena, ce qui priverait les FSR de leur base arrière. Or, à la différence de son père, Mahamat Déby ne pourra pas être sauvé par une intervention de la France puisqu’il a fait fermer ses bases militaires… Explications.
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Pourquoi Donald Trump sanctionne-t-il très sévèrement l’Afrique du Sud ?

Tue, 11/02/2025 - 22:03
Directement inspirées par le wokisme, l’idéologie communiste et la pensée décoloniale, quatre lois sud-africaines ont déclenché la fureur du président Trump. Le 2 février 2025 ce dernier a donc décidé la coupure des subventions à l'Afrique du Sud. Le 5 février, le secrétaire d'Etat Marco Rubio a annoncé le boycott du sommet du G20 à Johannesburg les 20 et 21 février 2025. Le 7 février 2025 le président Trump a signé un "Executive Order" qui acte la cessation de toute aide à l'Afrique du Sud et qui prévoit d'accueillir les réfugiés afrikaners victimes de la politique raciste du gouvernement noir sud-africain.
De telles décisions s’en prennent directement au mythe de la « Nation arc-en-ciel », acte de foi obligatoire de la bien-pensance planétaire. Explications et détails.

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Comprendre la guerre du Kivu, ce conflit contemporain aux racines pluri séculaires

Wed, 05/02/2025 - 21:15
La guerre du Kivu est la conséquence de celle de 1990 quand, sous les ordres de Paul Kagamé, les Tutsi rwandais réfugiés en Ouganda depuis les années 1960, envahirent le Rwanda alors dirigé par le président hutu Juvénal Habyarimana. Le 6 avril 1994, l’assassinat de ce dernier provoqua le génocide des Tutsi suivi par la victoire militaire du général Kagamé (Voir à ce sujet mon livre Rwanda, un génocide en questions)
 
Puis, en 1996, éclata la guerre du Congo.  Décidée par les Etats-Unis et par la Grande-Bretagne, ces bons et loyaux alliés de la France, son but était de renverser le maréchal Mobutu allié de cette dernière. Elle fut menée par l’armée rwandaise du général Kagamé. Soumise au protectorat moral de Washington, la France laissa faire, épisode peu glorieux qui marqua le début de sa perte de prestige et de son influence en Afrique.
Depuis, le Rwanda occupe le Kivu, directement, ou à travers des milices qui lui sont inféodées, tout en s’employant à y créer une situation de non-retour débouchant sur une sorte de protectorat régional sous son contrôle. Pourquoi et comment ? Quelques explications que l’on ne trouvera pas chez les butors de la sous-culture médiatique sont nécessaires à la bonne compréhension de la situation.

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