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Défense

[Analyse] Une nouvelle opération maritime au large de la Libye pour contrer les flux de migrants. Est-ce réaliste ?

Bruxelles2 - Sun, 09/17/2023 - 14:30

(B2) C'est la volonté du gouvernement italien affichée par sa première ministre Giorgia Meloni comme son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani. Voir une opération maritime type Sophia reprendre du galon au large des côtes africaines, de la Libye et Tunisie en particulier.

Briefing interne à Eunavfor Med en août 2015 (photo : EUNAVFOR / Archives B2)

La Commission européenne vient de proposer une série de propositions pratiques (lire : [Actualité] L'Italie appelle l'Europe à l'aide. Le plan en dix points de la Commission. Une nouvelle opération maritime à l'étude). Un sujet que Ursula von der Leyen connait bien, pour avoir été ministre de la Défense au moment de la crise migratoire de 2015-2016 (1).

Sur le papier, l'opération maritime pour contrer les réseaux de trafic de migrants parait être une belle idée. Dans les faits, cette opération a déjà été tentée dans le passé. Il faut donc se rappeler les raisons de l'échec de l'opération Sophia, du moins sous l'angle de la lutte contre la migration illégale, avant de remonter une autre opération qui pourrait connaitre les mêmes difficultés. Et elles sont multiples.

La première d'entre elle est que l'opération Sophia n'a jamais reçu l'autorisation d'aller dans les eaux territoriales libyennes ou tunisiennes, et encore moins dans les ports de ces pays pour bloquer les départs de bateaux. Il n'est pas sûr qu'elle obtienne cette autorisation aujourd'hui de Tripoli comme de Tunis. L'autre solution, d'obtenir une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sous le chapitre VII (avec usage de la force), parait hors de portée (elle se heurterait à un veto russe ou chinois ou les deux à la fois).

Son alternative, une mission menée par Frontex avec des moyens des garde-côtes européens n'a pas la même envergure que les navires militaires, pour des raisons juridiques et pratiques en particulier en haute mer. La taille des navires des garde-côtes n'est pas la même que celle des navires militaires, comme d'intervention de force auprès de navires de trafiquants.

Deuxièmement, elle repose sur une obligation internationale issue du droit de la mer, de recueillir les naufragés en mer et de les amener au plus proche port sûr. En l'espèce, les ports libyens ne sont pas reconnus automatiquement comme sûrs, du moins pour des réfugiés (lire : La Libye n’est pas un pays sûr. Fed. Mogherini joue la franchise). Cela nécessiterait alors de les rapatrier vers un port européen et que leurs demandes d'asile soient traitées comme telle (soit par le pays du port d'arrivée, soit par le pays du pavillon du navire). Une opération maritime ne règlerait pas ainsi l'arrivée de réfugiés ou migrants. En revanche, elle permet de la réguler... et de sauver des vies en mer.

Troisièmement, l'exit strategy de l'opération reposait sur la formation des garde-côtes libyens, en nombre, respectant les normes internationales de droits de l'Homme. Cette stratégie a avorté du fait de l'interruption puis du refus persistant par Tripoli de poursuivre cette formation. La Libye préférant alors l'offre turque jugée moins conditionnée au respect de certaines règles (lire : La formation des garde-côtes libyens : aux mains des Turcs ? Mauvais signal pour les Européens).

Quatrièmement, elle nécessite des moyens. Or, un à un, les États membres ont à l'époque abandonné l'opération Sophia, pour des raisons essentiellement politiques. Débordée, l'Italie (de Giuseppe Conte et Matteo Salvini) refuse le débarquement des personnes recueillies en mer dans ses ports des navires de l'opération. La France et l'Allemagne, notamment (lire : L’Allemagne se retire de l’opération Sophia), suivie par d'autres (Irlande, etc.) décident de ne plus fournir de moyens à l'opération.

Celle-ci finira par tourner à vide... sans navires. L'Autriche et la Hongrie (notamment) lui donnent le coup de grâce refusant que l'opération serve les valeurs qui l'avaient fondées (sauver des vies en mer). Seule l'Espagne se dit prête à mettre un navire dans l’opération Sophia. Un vrai plouf comme nous l'appelions alors (lire : Points de suture pour l’opération Sophia qui repart pour six mois … sans bateaux).

Réussir une nouvelle opération maritime supposerait que ces problèmes soient réglés aujourd'hui. Ce qui est loin d'être le cas...

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire pour mémoire : ‘Ite missa est’ pour l’opération Sophia ?

Un bilan de Sophia non négligeable

Pour mémoire, début 2017, plus de 18 mois après son lancement au printemps 2015, l'opération affiche un bilan qui n'est pas négligeable : 32.000 migrants secourus, 372 navires de trafiquants détruits, 100 suspects remis à la police et justice italiennes pour être jugés. Mais les trafiquants s'adaptent à la nouvelle donne (lire : Méditerranée. Les flux de migrants se renversent, les trafiquants s’adaptent). Et les problèmes demeurent (lire : L’opération Sophia rame. Pourquoi ?).

  1. En 2018 - 2019, Ursula von der Leyen avait fortement critiqué l'attitude de Rome, dirigée par Giuseppe Conte et Matteo Salvini. Le dirigeant de la Lega était alors ministre de l'Intérieur. Lire : Von der Leyen (ministre allemande de la Défense) tâcle l’Italie pour avoir saboté l’opération Sophia (V2)

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Comment entretenir votre veste militaire en cuir : le guide complet

Aumilitaire.com - Fri, 09/08/2023 - 17:56
Les vestes militaires en cuir sont prisées pour leur robustesse et leur style intemporel. Que ce soit pour une utilisation quotidienne ou pour des occasions spéciales, elles […]
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Le DC9 d’Ustica a été abattu par un avion de chasse français dénonce l’Italien Amato. Le temps de la vérité est-il venu ?

Bruxelles2 - Sat, 09/02/2023 - 19:12

(B2) L'ancien premier ministre italien  s'est confié en détail ce samedi (2 septembre) dans le quotidien La Repubblica. Il confirme ce qui est un des plus grands mystères de l'aéronautique moderne. L'affaire du DC9 d'Ustica. Un drame côté italien. Un secret bien gardé du côté de l'OTAN, américain comme... français. Giulano Amato demande à la France et au président Macron de faire toute la vérité.

Giuliano Amato en 2007 (Photo : Commission européenne / Archives B2)

Il y a 43 ans, le 27 juin 1980, un peu avant 21h, le vol 870 du DC-9 d'Itavia, parti de Bologne vers Palerme, s'abime en mer dans le nord de la Sicile, près de l'île d'Ustica. Bilan : 81 morts. L'hypothèse d'un tir de missile de forces de l'OTAN a souvent été évoquée, côté italien. Jamais vraiment confirmée, côté américain comme français ou d'autres alliés de l'OTAN. Si l'Italie a mené plusieurs enquêtes, aucune n'a été menée en France. Et toute trace soigneusement dissimulée.

Objectif : tuer Kadhafi

L'ancien premier ministre Giuliano Amato (parti démocrate) pointe selon « la version la plus crédible [...] la responsabilité de l'armée de l'air française, avec la complicité des Américains » et d'autres. Leur objectif : « tuer Kadhafi ». Une accusation déjà portée en son temps par le premier ministre d'alors, le démocrate-chrétien Franciso Cossiga, devenu président ensuite (1). 

Un exercice de l'OTAN en écran de fumée

Pour brouiller les pistes, les alliés ont une idée : « simuler un exercice de l’OTAN, avec de nombreux avions en action, au cours duquel un missile devait être lancé contre le leader libyen. » Un exercice qui est en fait une véritable « mise en scène qui aurait permis de faire passer l’attaque pour un accident involontaire ».

Un missile lancé par un chasseur français

L'objectif des attaquants : viser le Mig où est présumé avoir pris bord Kadhafi de retour de Yougoslavie. Ayant senti le danger de tout ce mouvement dans le ciel, « le pilote du Mig se cache près du Dc9 pour ne pas être touché ». Les chasseurs alliés tirent. « Le missile lancé a fini par toucher le DC9 de l'Itavia ». Les 81 passagers et membres d'équipage décèdent. Ce missile a été « lancé par un chasseur français partant d'un porte-avions au large des côtes sud de la Corse [le Foch] ou de la base militaire de Solenzara, très fréquentée ce soir-là » relate Amato. « La France n'a jamais fait la lumière là-dessus. »

Kadhafi prévenu par Craxi

Un coup pour rien. Les Mig 23 qui ont décollé de Yougoslavie pour retourner en Libye, via le sol italien, étaient à vide. « Kadhafi a été prévenu du danger et n'est pas monté dans son avion. » Selon D'Allema, c'est Bettino Craxi, responsable du parti socialiste italien, alors député européen, lui-même qui a « prévenu Kadhafi du danger qui régnait dans le ciel italien ». Une affirmation qu'il « a apprise » par la suite, « sans preuve » reconnait-il.

Le Mig visé s'écrase aussi

Quant au Mig, il finit aussi par s'écraser. Toutes les évolutions aériennes inattendues ont « provoqué un épuisement du carburant ». Une autre version existe selon laquelle le Mig aurait été touché par le missile français et l'explosion aurait submergé le DC9 « mais cette thèse me convainc moins ».

Le silence opaque

Amato dénonce aussi le silence des Italiens. « Dès le début, les militaires sont restés dans un silence blindé, entravant les investigations », s'en tenant à des versions peu crédibles démenties par les faits, celle de la bombe posée dans l'avion. « Des mensonges ! ». L'OTAN bloque toute information. L'enquête de « Rosario Priore, un très bon juge d'instruction [...] a dû s'arrêter à la porte de l'OTAN ». Quant à la France, elle « n'a jamais fait la lumière » sur son implication.

Le temps de la vérité est venu

Pour Amato, « quarante ans après », le temps est venu de faire la vérité. « Un silence prolongé ne me semble pas être une solution. » Et de demander à Emmanuel Macron « d'enlever la honte qui pèse sur la France ». De deux manières : « soit en démontrant que cette thèse est infondée, soit, une fois sa validité vérifiée, en présentant les plus sincères excuses à l'Italie et aux familles des victimes au nom de son gouvernement ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. La guerre civile fait rage au Tchad voisin, la Libye attisant le conflit entre les différentes factions libyennes (entre Goukouni Weddeye et Hissène Habré notamment) et occupant aussi la bande d'Aouzou au nord du pays. Kadhafi soutient aussi les mouvements terroristes divers. 

Sur le sujet voir aussi le documentaire de Emmanuel Ostian, Capa 2015, diffusé sur Canal Plus

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L’OIIP un think tank autrichien aux méthodes peu ordinaires

Bruxelles2 - Fri, 09/01/2023 - 16:13

(B2) L'Österreichisches Institut für Internationale Politik, l'institut autrichien pour la politique internationale, a publié début décembre sur son site une étude sur la boussole stratégique. Dénommée : The EU Strategic Compass: Challenges and opportunities for Austria (télécharger ici). Étude fort intéressante en soi, publiée dans le cadre d'un « programme de coopération » avec le ministère de la Défense. Puisée aux meilleures sources. Et pour cause !

L'auteur, L. S., a repiqué largement dans les articles et archives de B2 Pro, non seulement les sources primaires (les textes originaux non rendus publics de la boussole ou les communiqués du Conseil), mais aussi nos différentes analyses. Tout cela sur plusieurs pages. Tics de langage et circonvolutions habituelles de B2 compris. Sans citer à aucun moment aucun des articles dont il s'est inspiré, encore moins le site ou ses auteurs. Ni même remercier quelque part B2. Ce qui est non seulement un problème de moralité, mais aussi une infraction grave à toutes les règles prévalant en matière de droits d'auteur, en France, en Autriche ou en Europe.

L'auteur contacté par B2 prétend qu'il n'est « pas au courant » des règles de citation comme de copyright ! Il croyait souscrivant une adhésion à B2 (B2 pro) pouvoir donc "piller" sans scrupules, sans même respecter le droit moral des auteurs à être cité ! Curieux pour un ancien militaire, qui a été conseiller politique à l'ambassade de France de l'OSCE à Vienne, et a commis plusieurs ouvrages, notamment sur le droit des armes.

Quant à l'OIIP, elle a fini par promettre de retirer l'étude de son site (1). Suite à la demande de B2. Sans aucune excuse publique ni correction sur son site, comme c'est la règle. Pire, elle ne veut en aucune façon assumer sa responsabilité, au moins morale et rejette toute la faute sur son chercheur.

Curieuses méthodes pour un think-tank renommé qui prétend à la rigueur scientifique, dans un pays, l'Autriche, où le simple soupçon de plagiat vaut à son auteur une démission quasi-automatique.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. L'étude était toujours accessible malgré tout

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[Analyse] Après le coup d’état au Niger, plusieurs questions se posent

Bruxelles2 - Wed, 08/30/2023 - 11:45

(B2) Faut-il intervenir militairement au Niger ? Faut-il continuer à former des armées africaines qui font des coups d'État ensuite ? Quid des missions de formation européenne sur place ? Les questions sont nombreuses, dérangeantes au besoin. Mais il faut se les poser.

Il n'est pas sûr que les ministres de la Défense et leurs collègues des Affaires étrangères réunis ces 30 et 31 août en réunion informelle à Tolède en Espagne osent aborder toutes ces questions en public. Mais il en sera certainement question dans les couloirs.

1° L'intervention militaire de la CEDEAO est-elle souhaitable ?

Une intervention militaire de la CEDEAO serait extrêmement hasardeuse. Sauf retournement extrême de situation, elle pourrait souder les Nigériens plutôt que les diviser. Miser sur une implosion de la junte est aussi risqué et pourrait laisser le pays dans une situation à la Soudanaise, plus dangereuse en soi que cette prise de pouvoir par les militaires. La victoire est donc loin d'être assurée.

Même une victoire militaire acquise, resterait ensuite à tenir et gérer le pays avec des forces de sécurité et de défense traversées par des mouvements d'opposition et qui pourront trainer des pieds.

Au surplus, une intervention militaire serait une opportunité formidable pour les mouvements terroristes type Daech, Al Qaida et autres qui pourraient mener des offensives risquant d'aboutir, de façon meurtrière, sur plusieurs villes du pays. Le danger n'est pas théorique.

Bref, la voie militaire pour résoudre la crise du Niger apparait comme une voie de tous les dangers.

2° L'intervention de la CEDEAO peut-elle être soutenue par les Européens ?

Si officiellement la CEDEAO bénéficie de l'appui politique des Européens, dans la pratique la situation est bien différente. Et les Européens sont loin d'être aussi décidés et unis. Sont-ils prêts à fournir une aide logistique (transport aérien par exemple) ou en termes de renseignement ? Mise à part la France, aucun pays ne semble disposé à le faire et surtout pas ceux qui ont des troupes sur place (Belgique, Italie, Allemagne). Sont-ils prêts à dire oui à une possible demande de soutien financier de la CEDEAO ? Notamment, via la Facilité européenne pour la paix. Pas sûr du tout.

3° Cette intervention peut-elle être dissuasive ?

Cela semble peu évident. Le coup de force des militaires obéit à des impératifs et mobiles souvent internes (1), comme le prouve le coup de force au Gabon. En revanche, se mettre pieds et poings liés dans les mains des militaires pour solutionner un problème politique est plutôt un risque d'assurer la contagion de coups d'État. Dans les pays prêts à fournir des troupes (Bénin, Guinée-Bissau Côte d'Ivoire, Nigeria, Sénégal ...), qui sera celui où les forces passeront à l'acte demain ?

4° Que faire des missions militaires européennes sur place ?

Sur les cinq missions de formation (EUTM) ou de partenariat militaire (EUMPM) que l'Union européenne a en Afrique, trois d'entre elles (Centrafrique, Mali, Niger) sont en état de suspension sidérale. Elles fonctionnent au ralenti, voire sont officiellement suspendues, du fait soit de coup d'État militaire (Mali, Niger), soit d'une concurrence forte d'autres acteurs (Russie notamment), contrecarrant les plans européens (Centrafrique). Idem pour les missions civiles d'assistance des forces de sécurité intérieure : EUCAP Sahel Mali est au point mort et EUAM RCA fonctionne à moitié.

Rester sur place est nécessaire disent les uns (l'Espagne par exemple) pour ne pas laisser la place à d'autres et se garantir d'évolutions possibles. S'en aller est la seule solution pour ne pas cautionner un régime militaire disent les autres (France pour le Mali, mais pas pour le Niger). Chacun des arguments est recevable. Mais il faudra bien trancher un moment donné.

5° Faut-il continuer à former des armées qui font des coups d'État ensuite ?

C'est une question de fond, qui ne sera peut-être pas abordée de façon frontale à Tolède. Car elle est très complexe et À multiples facettes. Mais il faudra bien se la poser un jour. Le développement à marches forcées des armées et forces de sécurité, voulu par les Occidentaux pour lutter contre le terrorisme, n'arrive-t-il pas à mettre en position de force les militaires face aux civils, aboutissant ensuite à une prise de pouvoir ?

La doctrine européenne de formation des armées africaines, inspirée en grande partie par la France, ne date-elle pas d'une autre époque ? Faut-il la conserver, le transformer ou l'abandonner. Une grosse revue stratégique s'impose.

6° Finalement, ne faut-il pas changer d'attitude envers l'Afrique ?

Le fait que ces évènements se produisent essentiellement dans les anciennes colonies françaises interpelle. Les discours officiels mettant en avant le nécessaire partenariat et l'égalité entre Européens et Africains sont-ils la réalité ? Les dernières prises de parole, par leur ton condescendant, leur arrogance, n'en sont pas le meilleur témoignage. Trois ans après le sommet France-Sahel de Pau en janvier 2020 (Lire : Sommet de Pau : Africains et Français conviennent de travailler ensemble) le résultat semble un beau désastre.

Une méthode semble avoir fait son temps : celle de convoquer les dirigeants africains et leur asséner la leçon, celle de faire des dénonciations publiques outrageantes. Soutenir certains gouvernants de façon trop ouverte équivaut aujourd'hui à un véritable "baiser de la mort" pour ceux-ci.

Enfin, le double standard est difficile à nier. Le coup de force au Tchad, les entailles certaines à la démocratie de pouvoirs en place "d'amis de la France" au Gabon ou au Sénégal tout autant que le quasi-silence de Paris sur ces pays interpellent. Ils ne passent pas inaperçus, surtout en Afrique.

7° Se préparer à faire face à des possibles rétorsions ?

Pays très pauvre, le Niger est certes très dépendant de l'extérieur. Mais il ne manque pas de moyens de pression non plus, contrairement à ce qu'indiquent certains commentaires. À commencer par l'immigration. Le Niger est un des « verrous » mis en place par les Européens (à Agadez) notamment pour sinon empêcher, au moins limiter, la remontée des populations du Sud vers l'Europe, via la Libye (ou la Tunisie ensuite). Un chantage à l'ouverture de ce verrou est toujours possible. Il faut s'y préparer.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Ne voir ce coup que par le prisme de l'ingérence russe est biaisé. On semble plus dans l'opportunisme politique — la Russie (comme d'autres acteurs) se profile sur place, ravie de prendre la place des Français (et Européens) — que dans une situation à la centrafricaine, où la Russie a poussé les Français dehors.

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Au Brésil, « c'était bien un coup d'État ! »

Défense en ligne - Thu, 08/24/2023 - 11:34

C'est une décision passée largement inaperçue, y compris au Brésil où l'on aurait compris qu'elle fasse la « une ». Le 21 août 2023, le Tribunal régional fédéral de la première région (TRF-1) a balayé la plainte pour « pédalage budgétaire » pesant contre Mme Dilma Rousseff — une accusation qui avait justifié la destitution de l'ancienne présidente, en 2016. En d'autres termes, la justice brésilienne vient de confirmer la nature de cet épisode récent de la vie politique brésilienne : un coup d'État. Retour sur les (...)

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[En bref] Le Mistral en surveillance et formation dans le Golfe de Guinée

Bruxelles2 - Tue, 08/22/2023 - 21:53

(B2) Le porte-hélicoptères Mistral de la marine française démarre sa mission de sécurité maritime Corymbe dans le Golfe de Guinée.

Il assurera à la fois la surveillance maritime de la zone, des interventions au besoin en cas d'attaques de pirates (lire : [Brève] Attaque d’un bateau de pêche au large de Freetown). L'objectif est surtout d'assurer un partenariat avec les marines de la région.

Dans une semaine, le 27 août, il quittera ainsi Dakar (Sénégal) avec une trentaine d’officiers des marines de la région (Bénin, RD Congo, Congo, Cote d'ivoire, Gabon, Ghana, Guinée, Mauritanie, Nigéria, Sénégal, Togo, Maroc) pour commencer la formation embarquée SIREN dédidée à l’Etat en mer, co-organisée dans le cadre de l’Architecture de Yaoundé.

(NGV)

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Baignades en Seine et JO 2024, quand la fable tourne au fiasco

Défense en ligne - Tue, 08/22/2023 - 19:03

Plusieurs semaines de pluies en région parisienne en juillet-août 2023, à un an des Jeux olympiques (JO) de 2024, ont fait éclater au grand jour l'imposture portée depuis bientôt dix ans à bout de bras par tous les pouvoirs publics concernés, de la mairie de Paris jusqu'à l'Élysée. Par temps de pluie, et même par temps sec, la pollution de la Seine, et les risques sanitaires afférents, ne permettent pas de s'y baigner. Récit d'un fiasco.

- Carnets d'eau
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[En Bref] Dernière évacuation au Niger, assurée par un avion belge

Bruxelles2 - Tue, 08/22/2023 - 08:26

(B2) La Belgique a terminé une opération visant à rapatrier les derniers ressortissants belges et européens du Niger.

Plusieurs allers et retour

Un avion de transport A400M a effectué plusieurs vols aller-retour entre Niamey, la capitale du Niger, et Libreville, la capitale du Gabon, avant de repartir ensuite pour la Belgique. L’avion « s'est posé sur l’aéroport militaire de Melsbroek la nuit dernière » annonce le ministère belge de la défense. En tout quelque « 130 Belges, ressortissants européens et ayants droit » ont ainsi pu être rapatriés.

Avec l'autorisation de la junte

La Défense a « réussi à obtenir l’autorisation d’effectuer un certain nombre de vols pour ramener des personnes » précise la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder. L'avion a aussi « transporté du matériel militaire belge » ajoute-t-elle. La Belgique a en effet une mission de coopération technique avec l'armée du Niger, de longue date formant notamment ses forces spéciales.

En complément de l'opération de début août

Une opération menée en toute discrétion. Une centaine de Belges et d’ayants droit avaient déjà pu quitter le Niger au début du mois, à bord de vols français (lire : [Actualité] L’opération d’évacuation des ressortissants français et européens du Niger. Sans heurt. Dernier bilan)

(NGV)

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[Brève] Attaque d’un bateau de pêche au large de Freetown

Bruxelles2 - Fri, 08/18/2023 - 10:55

(B2) Un navire de pêche chinois a été attaqué par 13 hommes armés le 22 juillet à 10h55 UTC au large de Freetown au Sierra Leone. Après une intervention des garde-côtes libérians, l'équipage a été libéré 36 heures après le 24 juillet.

Le FV Shenghai2 amarré au Port de Bushrod (photo : MOD Liberia

L'alerte générale est donnée le 23 juillet 2023, vers 8 heures, par le Centre d'opérations maritimes conjointes de la marine de la Sierra Leone. Deux navires de pêche, le FV Aliman et FV Shenghai-2 ont été attaqués par des pirates à 20 nautiques au large du port de Freetown au Sierra Leone (à 8° 36' nord et 13° 3° ' Ouest), signale le message. Les pirates se sont emparés d'un des deux navires : le FV Shenghai2, avec à leur bord 23 membres d'équipage (6 Chinois et 13 Sierra-Leonais).

« Dès réception de l'information, le centre d'opérations maritimes des garde-côtes libériens entame une surveillance et une coordination continues avec les marines de la Sierra Leone et de la Côte d'Ivoire » indique le QG des forces armées du Liberia qui coordonne l'opération. L'opération en mer mobilise deux navires des garde-côtes et onze marins.

Plusieurs heures de filature

« Après environ 12 heures de recherche, l'équipe d'opérations spéciales des garde-côtes libériens localise le navire suspect à une distance proche des frontières maritimes internationales entre le Libéria et la Sierra Leone » indique le communiqué des forces armées du Libéria. « Le navire est suivi jusqu'à ce qu'il atteigne la zone générale de Monrovia à environ 9 milles marins au large de la communauté de King Grey, RobertsField Highway ». Pour « des raisons tactiques » le contact physique des garde-côtes avec le navire ne se produit qu'en pleine nuite à 0 heures le 23 juillet 2023 à la position 06o 07' Nord, 010o 47' Ouest.

Intervention musclée

Les garde-côtes libériens abordent et sécurisent tout d'abord le pont inférieur du navire. Les pirates ripostent par des tirs. Après cet échange, trois pirates prennent le large à bord un bateau de sauvetage, un premier pirate est alors capturé et deux membres d'équipage secourus. Après quelques heures de négociation, les garde-côtes reprennent l'assaut sur le pont supérieur, arrêtent un deuxième pirate et libèrent les 21 membres d'équipage restants. Le reste des pirates s'est envolé. Le navire est sécurisé et ramené sur la base des garde-côtes libériens sur l'île de Bushrod. Trois fusils d'assaut et une Winchester sont saisies.

(Nicolas Gros-Verheyde)

 

Lire aussi :

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En Équateur, un scrutin pour sortir du chaos institutionnel

Défense en ligne - Wed, 08/09/2023 - 16:50

Confronté à une profonde crise politique et à une popularité en chute libre, le président équatorien Guillermo Lasso a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale le 17 mai 2023. La Constitution équatorienne autorise le président à dissoudre le parlement une fois au cours de son mandat. Elle précise que les nouveaux scrutins présidentiel et législatif doivent se tenir dans les six mois. Les autorités électorales ont donc décidé que des élections générales se tiendraient le 20 août. M. Lasso a pris ses (...)

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[Commentaire] Niger : une opération moins complexe qu’au Soudan et en Afghanistan. Les raisons

Bruxelles2 - Wed, 08/02/2023 - 12:05

(B2) L'opération d'évacuation des citoyens français et européens est facilitée par plusieurs facteurs structurels et conjoncturels. Cinq éléments peuvent l'expliquer.

Enregistrement des évacués par la gendarmerie prévotale des armées à l'aéroport de Niamey (Photo : EMA COM)

L’opération d’évacuation des ressortissants français et européens du Niger apparait incontestablement moins difficile qu'en Afghanistan à l'été 2021 (lire : Comment se déroule l’évacuation de Kaboul ? Une des opérations les plus complexes de l’histoire récente) ou au Soudan en avril dernier (Sagittaire, Eva Sierra… ! Plusieurs rotations assurées par les Européens).

Premièrement, elle intervient dans un contexte finalement assez pacifié, malgré des tensions politiques réelles entre la junte militaire et la France et quelques échauffourées. Il n'y a pas de combat de rue (comme au Soudan) ou de guerre aux portes de l'aéroport (comme en Afghanistan). Il y a peu de risques d'attentat ou de tir contre un avion.

Deuxièmement, les Européens (Français et Italiens notamment) ont un point d'appui militaire sur place, directement sur l'aéroport. La partie militaire de l'aéroport — la base aérienne projetée 101 pour la force française — jouxte en effet l'aéroport civil Diori Hamani. Ce qui évite d'acheminer sur place des forces en nombre, notamment pour assurer la protection des avions ou des personnels ou tout simplement enregistrer les demandeurs d'évacuation.

Troisièmement, l'aéroport de Niamey est fonctionnel et équipé pour accueillir les passagers. Ce qui change de l'aspect sommaire de la base militaire choisie au Soudan pour l'évacuation.

Quatrièmement, le nombre de citoyens à évacuer est assez réduit — moins de 1000 personnes toutes nationalités confondues —, grâce aussi à la période (certains expatriés étant hors du pays pour les vacances).

Enfin, un seul pays assure la coordination de l'évacuation : la France qui joue le rôle d'entrée en premier. La plupart des pays, se reposant sur ce dispositif, n'ont pas envoyé d'avions sur place. Cela peut paraitre un détail. Mais cela limite à la fois le ballet des avions et finalement facilite la gestion des évacuations.

Il faut préciser également que la répétition en deux ans de plusieurs opérations d'évacuation combinées entre les Européens — Afghanistan août 2021, Ukraine février 2022, Soudan avril 2023 — a aussi un effet d'entraînement non négligeable. Le dispositif de coordination entre les Européens est rôdé par les crises.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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La fin de « l'armée d'Afrique » ?

Défense en ligne - Wed, 08/02/2023 - 11:25

Le putsch militaire au Niger — troisième du genre au Sahel ces dernières années — est un nouveau revers pour la France en Afrique de l'ouest, sa zone de prédilection. Et surtout pour ses forces militaires, restées présentes sur le continent plus de soixante ans après la vague des indépendances, et de moins en moins supportées par les populations et les classes politiques locales. Depuis la défection du Mali, puis du Burkina Faso, le Niger était — avec le Tchad, également gouverné par un régime de type (...)

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[Actualité] L’opération d’évacuation des ressortissants français et européens du Niger. Sans heurt. Dernier bilan (v5)

Bruxelles2 - Tue, 08/01/2023 - 18:20

(B2) Déclenchée dans la nuit de lundi (31 juillet), l'opération d'évacuation a débuté. Menée essentiellement par la France, avec l'Italie. Au profit des autres ressortissants européens présents sur place.

Avions A330 et MRTT sur la base d'Istres (Marseille) (Photo : BA25 / DICOD)

Objectif : « faciliter le départ des ressortissants qui souhaitent quitter le Niger ». Si les Français sont concernés en priorité, tous les Européens qui le souhaitent pourront aussi être évacués par les moyens français. Les Allemands (moins de 100), Belges et Néerlandais (environ 25) devraient notamment être évacués par cette voie.

Des avions blancs et gris uniquement

Deux avions de type A330 — l'un en version passagers, l'autre en version MRTT — se sont déjà posés sur l'aéroport civil de Niamey : le premier dès 2h30 du matin dans la nuit de lundi à mardi. Un autre avion est en route. Trois avions partis du « Sud de la France » a indiqué l'état-major des armées (NB : de la base aérienne 25 d'Istres normalement).

L'opération s'est effectuée avec l'accord des autorités en place, c'est-à-dire essentiellement les militaires auteurs du coup d'État. « Des contacts ont été pris avec les forces nigériennes et les Nigériens responsables de l'aéroport » précise-t-on à Paris.

À bord, les équipages des aéronefs uniquement. Les militaires français présents sur place — sur la partie militaire de l'aéroport — servent d'appui et de coordination. Mais les ressortissants doivent « rejoindre l'aéroport par leurs propres moyens ».

NB : un dispositif « léger » qui contraste à dessein avec celui utilisé pour l'évacuation du Soudan. L'objectif est en effet de procéder en douceur pour éviter tout ce qui pourrait apparaitre comme une provocation. Sont donc bannis (pour l'instant) les avions kakis de transport stratégique (A400M) ou tactique (C130J). Les militaires n'iront donc pas non plus récupérer en ville les ressortissants.

L'attaque contre l'ambassade fait déclencheur

Ce sont en bonne partie les évènements de dimanche (30 juillet) avec les manifestations violentes et l'attaque contre l'ambassade de France, ainsi que la fermeture de l'espace aérien, qui ont changé le mot d'ordre à Paris, faisant pencher pour une évacuation rapide des ressortissants.

Le durcissement du ton entre la junte au pouvoir à Niamey d'un côté, la CEDEAO et les Européens de l'autre, comme les arrestations de plusieurs responsables du gouvernement légitime nigérien n'ont fait que confirmer cette option. Opération annoncée par la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna et un communiqué du Quai d'orsay mardi 1er août.

Un mot d'ordre européen

Un mot d'ordre concerté et suivi au niveau européen. Plusieurs capitales (Berlin, Madrid, Rome, Bruxelles, La Haye, Vienne) ont ainsi conseillé à leurs ressortissants de partir sans tarder.

Déclenchée dans la nuit de dimanche à lundi (31 juillet), l'opération française s'est montée à partir du dispositif présent en Afrique. Elle est notamment coordonnée depuis les éléments français déployés au Tchad qui assurent le commandement régional.

Des moyens italiens sont prévus. Le gouvernement italien a « offert à ses concitoyens présents à Niamey la possibilité de quitter la ville par un vol spécial vers l'Italie » a confirmé le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani sur Twitter.

Pas d'évacuation des militaires, pour l'instant

L'évacuation des 1500 militaires français présents dans le pays — notamment à Niamey et dans la zone des trois frontières (avec le Mali et le Burkina) n'est cependant « pas prévue pour l'instant » indique l'état-major des armées françaises. En revanche, toutes les opérations de partenariat sont « suspendues ». Ce, « en attendant le retour de l'ordre constitutionnel ». Elles « s'inscrivent [en effet] dans un accord avec les autorités légitimes »

(mis à jour)

Premiers rapatriés à Paris et Rome

Deux premiers vols ont déjà atterri à Roissy Charles de Gaulle (Paris) dans la nuit de mardi (1er août), permettant l'évacuation de 350 Français et des ressortissants d'une dizaine de nationalités (Autriche, Belgique, Canada, USA, Portugal, Éthiopie, Inde, Liban, Niger) annonce le quai d'Orsay, mercredi matin. Deux autres vols ont eu lieu mercredi (2 août). Un cinquième et dernier vol a eu lieu jeudi (3 août), portant le total d'évacués à 1079 personnes : 577 ressortissants français et et près de 500 ressortissants étrangers de 50 nationalités différentes. Un des vols a été médicalisé par des médecins de la sécurité civile afin de prendre en charge des cas médicaux.

Des Européens de quasiment toute l'Europe (Allemagne, Autriche, Belgique, Italie, Portugal, Suède, Pays-Bas, Espagne, Finlande, Roumanie, Danemark, Luxembourg, Pologne, Slovaquie, Suisse, Géorgie, Royaume-Uni) ont ainsi pu regagner le continent. Des ressortissants d'Afrique (Bénin, Sénégal, Ghana, Guinée, Madagascar, Mali, Nigéria, Tchad, Congo, Ethiopie, Botswana, Cameroun, Cap-Vert, Gabon, Côte d’Ivoire, Maroc, Mauritanie, Togo, Tunisie), d'Amérique (États-Unis, Canada, Brésil, Colombie, Bahamas), d’Asie (Inde, Japon, Vietnam, Corée du Sud), d’Océanie (Australie) et du Moyen-Orient (Liban, Turquie, Turquie) ont également été évacués.

Côté italien, un Boeing 767 de l'Aeronautica militare a atterri à Rome, mercredi (2 août) matin, avec à son bord 87 personnes : 36 Italiens (dont l'ambassadrice italienne à Niamey), 21 Américains (dont 14 religieux), 4 Bulgares, 2 Autrichiens, 1 Hongrois, 1 Nigérian, 1 Nigérien et 1 Sénégalais selon l'agence Ansa.

Des personnels européens ont également été rapatriés. L'évacuation s'est déroulée sans heurt pour l'instant (lire aussi : [Commentaire] Une opération moins complexe qu'au Soudan et en Afghanistan).

Une évacuation soutenue par le mécanisme de protection civile de l'UE. Celui-ci financera ainsi 75 % des coûts de transport de la France qui a demandé l'activation du mécanisme.

Une « coopération simple et pragmatique en temps de crise, qui montre ce que l’Europe peut faire ensemble » a commenté la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock remerciant son homologue française C. Colonna.

Mit Hilfe unserer französischen Freunde konnten wir bereits über 40 Deutsche aus #Niger ausfliegen. Vielen Dank, @MinColonna, für diese unkomplizierte & pragmatische Zusammenarbeit in Krisenzeiten, die zeigt, was Europa gemeinsam leisten kann. 1/2

— Außenministerin Annalena Baerbock (@ABaerbock) August 2, 2023

(Nicolas Gros-Verheyde)

Mis à jour - Précisions pour l'évacuation des Italiens et Néerlandais - Premier bilan des rapatriés (2.8 matin) - Galerie photos - soutien européen (2.8 midi) - deuxième bilan et bilan définitif (3.8)

Cet article [Actualité] L’opération d’évacuation des ressortissants français et européens du Niger. Sans heurt. Dernier bilan (v5) est apparu en premier sur B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique.

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Portrait d'une actrice en photographe

Défense en ligne - Mon, 07/31/2023 - 16:48

C'est au palazzo Poli — en face de la fontaine de Trevi — que la ville de Rome a décidé de rendre hommage à Gina Lollobridgida, décédée en janvier de cette année à 95 ans. Intitulée I mondi di Gina, l'évènement retrace sa carrière et fait écho à une autre exposition qui lui fut consacrée en 1980 au musée Carnavalet, à Paris, dédiée non pas au cinéma, mais à la passion qu'elle entretenait pour un autre art. « Pourquoi une actrice, une star en l'occurrence, ne serait-elle pas une bonne photographe ? » se demandait (...)

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De la république policière à la république fasciste ?

Défense en ligne - Wed, 07/26/2023 - 18:53

De responsabilité spéciale, la police, entièrement adonnée à ses pulsions violentes, ne veut plus entendre parler — « nous avons les armes, nous nous en servons, fin de la discussion ». Et ceci maintenant — c'est bien la nouveauté effrayante — jusqu'au sommet de la hiérarchie. Ministre compris.

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[Analyse] La nomination ratée de Scott-Morton. Le dernier raté de Vestager

Bruxelles2 - Tue, 07/25/2023 - 11:34

(B2) La nomination d'une Américaine comme chief economist était un mauvais coup fait à l'Europe. Et un non sens politique et juridique. A plusieurs titres. Sa démission était inéluctable.

La nomination annoncée de l'Américaine Fiona Scott-Morton au poste de Chief Economist de la DG Concurrence, approuvée par la Commission européenne le 11 juillet a suscité des émois, surtout en France, mais aussi plus discrètement dans d'autres pays. À juste titre.

Une nomination pas très heureuse

Un super-CV mais trois handicaps

Fiona Scott-Morton avait certes un CV long comme le bras, comme le vante la Commission européenne. Mais elle avait surtout trois gros handicaps : 1. elle était Américaine, 2. elle devait obtenir une habilitation de sécurité nationale, 3. elle avait travaillé dans un cabinet de consultance et notamment pour des clients puissants, tels Amazon ou Apple, qui ne respectent pas vraiment les règles européennes.

Nomination contestée, contestable

Cette nomination reposait sur des bases en fait très fragiles. Beaucoup plus fragiles que voulait bien se l'avouer la commissaire. Elle laissait planer une épée de Damoclès sur les différentes procédures de concurrence enclenchées par l'exécutif européen : amendes, autorisation ou refus de fusion, autorisation ou refus d'aide d'État, etc. N'importe quel acteur de ces procédures (entreprises ou Etats) aurait pu la contester. Tant elle était extraordinaire du droit commun et de la pratique de recrutement des hauts fonctionnaires européens (point 1). Ensuite, quoi qu'en dise la Commission européenne, ce poste de « conseil » est éminemment stratégique (point 2). Enfin l'habilitation de sécurité était bien requise. Point également minoré par la commissaire (point 3).

Démission inéluctable

La démission rendue publique au petit matin du 19 juillet, juste au lendemain de l'audition par la commissaire Vestager au Parlement européen, était donc inéluctable.

 

Une sacrée fausse note pour Vestager

Pour Margrethe Vestager, qui s'apprête à quitter la Commission européenne, c'est un sérieux désaveu.  La Danoise part en effet en congé sans solde en août pour faire campagne afin d'être nommée présidente de la Banque européenne d'investissement (BEI). Elle termine ainsi son parcours européen sur une grosse fausse note. Celle qui était promise pourtant à un brillant avenir européen — on la voyait même présider la Commission européenne ou, à défaut, y tenir un rôle de premier plan, dans l'ombre de Ursula von der Leyen — , achève ainsi sans fanfare un bilan européen qui aurait pu être plus glorieux.

1° Un non-Européen recruté comme haut fonctionnaire. Pratique normale, courante, légale ?

Cet élément a été largement minoré par la Commission européenne. La commissaire Margaret Vestager n'a eu de cesse de justifier, notamment lors de son audition par les parlementaires européens le 18 juillet devant la commission ECON (Économie et finances), que c'était le bon choix en laissant de côté de qui constitue la réalité juridique et l'esprit de la politique de concurrence européenne. Le service du porte-parole a « inventé » des cas similaires qui ne peuvent être comparés.

Pas assez de "bons candidats" Européens ?

Lors de son audition devant les parlementaires, en commission Économie et Finances (ECON) du Parlement européen, mardi (18 juillet), Margaret Vestager n'a eu de cesse de défendre ce choix de recourir à une extra-européenne... par le manque de candidats. Il n'y avait que 11 personnes qui répondaient à l'avis de recrutement publié en mars. 4 ont été retenus dans la short list. Et deux candidats sélectionnés dans l'épreuve finale : un Européen et l'Américaine a précisé la commissaire européenne. C'est cette dernière qui a été retenu. Sur la base de ses compétences... C'était « le meilleur choix parmi tous les candidats, tant du point de vue de ses qualifications que de sa performance au cours de la procédure de recrutement ».

Un non-sens politique, économique et juridique

Recruter une non-national à un poste de direction aussi important est plutôt extraordinaire. Il est contraire à toute règle de recrutement de la fonction publique européenne. De plus d'ordinaire, si vraiment les candidatures sont faibles, la règle est de relancer un nouvel appel à candidatures. Ce qui ne semble pas être le cas en l'occurrence. Il y a donc eu volonté de contournement des règles européennes. Le recrutement d'un non-Européen n'était pas une conséquence inattendue mais bel et bien l'objectif. Une faille politique qui pouvait devenir juridique dans les mains d'un bon avocat de droit de la concurrence...

Une grosse première !

Ce recrutement d'un extérieur à l'Union européenne est plutôt inattendu et une grosse première. Jamais à ma connaissance un Américain n'a occupé un tel poste de premier plan.

Le seul cas en mémoire est celui occupé dans la mission extérieure de la PSDC EULEX Kosovo, où un Américain (un shériff) occupait le poste d'enquêteur en chef. Mais cette présence se situait dans un contexte très particulier. Tout d'abord, la politique extérieure commune n'est pas une compétence communautaire exclusive. Régulièrement des extra-nationaux sont ainsi recrutés, soit pour pallier une lacune technique (hélicoptères russes au Tchad), soit dans un contexte d'ouverture politique nécessaire. Ensuite, la stabilisation du Kosovo a été cogérée de fait par les Européens et les Américains. Il y avait donc une logique à intégrer des Américains à cette mission (comme il est logique que des Norvégiens soient intégrés à la mission européen en Palestine, accord d'Oslo oblige).

D'autres non nationaux ont été recrutés, mais dans des postes de moindre importance. On se souvient d'un Norvégien qui figurait dans l'équipe du cabinet de Michel Barnier par exemple. Mais celle-ci était justifié par l'intégration de la Norvège au marché intérieur.

Cette logique n'est pas du tout présente dans la politique de concurrence où la Commission européenne a une compétence exclusive, peut infliger des amendes et interdictions et où peuvent interférer des positions contraires entre USA et UE.

Un singulier aveu de faiblesse

N'avoir aucun économiste, aucun expert qui veuille venir occuper un poste de premier plan (très) bien payé (pas moins de 20.000 euros par mois). Ce durant un CDD de trois ans (renouvelable une fois pour deux ans) ! C'est plutôt étonnant. Soit il y a une grosse faiblesse d'attractivité de la fonction publique européenne. Et cela doit interpeller au plus profond de l'esprit européen. Soit il y a un gros déficit de spécialistes de la concurrence communautaire et de l'économiste. Ce qui est tout aussi interpellant, vu le nombre d'universités, de facultés qui travaillent sur ces questions.

Une volonté politique de recruter hors d'Europe

En fait, le recrutement d'un extra-Européen semblait en partie joué d'avance. Comme me l'a expliqué un des porte-paroles de la Commission européenne, il avait été décidé d'ouvrir « au plus grand nombre de candidats possibles », compte tenu « des connaissances très spécifiques et de l'expertise académique requises pour cette fonction particulière ». Recruter un tel profil « montre que le Commission cherche avant tout à fonder ses politiques et décision sur la meilleure expertise possible. C’est un signal de compétence et d’ouverture à entendre les arguments de fond » explique-t-il. On se trouve ici loin des critères d'excellence.

2° Un poste de simple conseil ou de premier plan ?

Le poste de Chief economist n'est pas un simple poste de conseiller ou de chercheur prospectif. C'est un poste de directeur, à la tête d'une équipe de conseillers économistes, avec une tâche éminemment stratégique, contrairement à ce que veut bien voulu dire la commissaire Margrethe Vestager.

Ce poste a été créé dans le début des années 2000, après une série d'arrêts des tribunaux européens négatifs pour l'autorité de régulation européenne. Les juges avaient annulé coup sur coup deux décisions d'interdiction de fusion l'une entre Schneider et Legrand le 22 octobre, l'autre entre Tetra Pak et Sidel (lire : Affaire Tetra-Pak. Le tribunal sème le trouble à la Commission européenne). Un vrai coup de tonnerre dans le monde feutré de la régulation de la concurrence à Bruxelles.

Parmi les reproches faits par les juges, la faiblesse de l'analyse économique des décisions de la Commission. Ce qui avait convaincu (entre autres), le commissaire de la concurrence de l'époque, l'Italien Mario Monti de proposer dans une vaste réforme des fusions-concentrations.

La création du poste de Chief Economist est un élément majeur de la réforme. « Il est clair qu'il est nécessaire d'améliorer les capacités économiques de la direction générale de la concurrence » indique l'Italien dans un discours prononcé en novembre 2002.

Mario Monti définit précisément ce poste, qui a une vocation très large, très politique et bien loin de la fonction d'un simple conseiller. Le rôle de l'économiste en chef « ne se limitera pas à sa participation au contrôle des concentrations, mais s'étendra également à l'application du droit de la concurrence en général, y compris le contrôle des aides d'État. »

Le profil recruté doit être à la hauteur de la tâche. « Il doit s'agir d'un éminent économiste, détaché temporairement auprès de la Commission, garantissant ainsi que le titulaire de ce poste est quelqu'un ayant une très bonne connaissance de l'économie industrielle. Il sera directement rattaché au directeur général. »

Une nomination qui doit s'accompagner du recrutement d'économistes industriels au sein de la DG (qui était davantage peuplée de juristes ou spécialistes administratifs). Une « priorité ». De même il affiche la volonté de « faire davantage appel à des expertises économiques extérieures ». « En particulier, j'envisage que nous commanderons plus fréquemment nos propres études économétriques indépendantes. » Un propos qui montre combien le poste de chief economist était dans la lettre et dans l'esprit de la Commission européenne réservé à un Européen.

3° Un problème de sécurité nationale

Contrairement à ce qu'a affirmé la commissaire, la nouvelle nommée aurait dû avoir une habilitation de sécurité. L'avis publié pour le recrutement en témoigne.

Or cette habilitation ne peut être fournie normalement que par l'autorité nationale (en l'occurrence les USA).

Ce qui posait un sacré problème. D'une part, il fallait que les USA la délivrent. D'autre part, les autorités européennes n'auraient eu aucun contrôle sur la nature et la fiabilité de cette habilitation.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Où bruisse le monde

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Orchestrée par Tiago Rodrigues, la 77ème édition du festival d'Avignon a mis à l'honneur les créations en langue anglaise et s'est intéressée de près aux analyses féministes et post-coloniales, avec des œuvres et des formes inédites (Bintou Dembélé, Carolina Bianchi et Cara de Cavalo, Rébecca Chaillon...). En précurseur incontournable, James Baldwin y figurait donc en bonne place avec la proposition de la compagnie américaine Elevator Repair Service dans la mise en scène de John Collins, Baldwin and Buckley (...)

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En Colombie, « l'heure est venue de gouverner, pour de vrai »

Défense en ligne - Thu, 07/06/2023 - 18:30

La Colombie a un problème. Non pas toute la Colombie, mais ses élites. Le premier président de gauche du pays, M. Gustavo Petro, en fonction depuis le 7 août 2022, entend en effet « mettre en œuvre le programme de gouvernement pour lequel le peuple a voté »…

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