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Défense

[Actualité] Les Houthis détournent en mer Rouge un navire « israélien ». Plusieurs marins européens capturés (v3)

Bruxelles2 - Mon, 11/20/2023 - 16:57

(B2) C'est un acte de piraterie « politique » qui vient de se dérouler en mer Rouge. Les Houthis, la force au pouvoir au Yémen,  affirment avoir détourné un navire marchand, le Galaxy Leader.

Dépose des hommes armés par un hélicoptère (Flux Video : AlMasirahTV - Sélection B2)

Ayant traversé le canal de Suez en Egypte, ce navire transporteur de voitures qui bat pavillon des Bahamas a été détourné à 14’50 Nord, 4’15 Est à 50 nautiques de Hodeidah alors qu'il se dirigeait vers le port de Pivavav en Inde. L'officier de sécurité de la compagnie a « perdu les communications avec le navire », après que celui-aurait été « abordé par des personnes non autorisés » a confirmé le centre britannique de suivi de la marine marchande (UKMTO) dimanche (19 novembre).

Une dépose par hélicoptère

Les forces houthis n'ont pas fait preuve d'amateurisme. Un hélicoptère a déposé sur le pont du navire une bonne demi-douzaine d'hommes armés qui ont très vite pris possession du navire, selon une vidéo diffusée par la télévision, Al Masirah du mouvement Houthi. Ils ont fait irruption dans le poste de pilotage et menaçant de leurs armes ses membres pour leur ordonner de se dérouter vers le port du Yémen.

https://www.masirahtv.net/static/uploads/files/%D9%81%D9%8A%D8%AF%D9%8A%D9%88%D9%87%D8%A7%D8%AA/%D8%B7%D9%88%D9%81%D8%A7%D9%86%20%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%82%D8%B5%D9%89/%D9%86%D9%88%D9%81%D9%85%D8%A8%D8%B1%202023/%D8%B3%D9%8A%D8%B7%D8%B1%D8%A9%20%D8%B9%D9%84%D9%89%20%D8%A7%D9%84%D8%B3%D9%81%D9%8A%D9%86%D8%A9%2019-11.mp4

Un avertissement

Les Houthis entendent ainsi donner un « avertissement » à Israël. Tous les navires « appartenant ou traitant avec l'ennemi israélien » deviendront « une cible légitime pour les forces armées ». Ce tant « jusqu'à ce que l'agression contre Gaza cesse et que les actes odieux contre nos frères palestiniens à Gaza et en Cisjordanie cessent ». Ils exhortent aussi « tous les pays dont les citoyens travaillent dans la mer Rouge à éviter tout travail ou activité impliquant des navires israéliens ou appartenant à des Israéliens » Quant à l'équipage du navire, il est traité « conformément aux principes et aux valeurs de notre religion islamique » assure son porte-parole sur XTwitter.

Un navire opéré par des Japonais, propriété britanniques et d'Israéliens

« Il n'y a pas de cargaison à bord » a assuré l'affréteur, la compagnie de transport maritime japonaise NYK Line. Ce navire  est exploité la société britannique Galaxy Maritime Ltd., basée dans le paradis fiscal de l'Isle de Man, et propriété de Ray Shipping LTD, basée à Tel Aviv, dont l'actionnaire principal est Rami Ungar, l'un des principaux importateurs de voitures en Israël, comme il l'affirme lui-même.

25 membres d'équipage retenus, dont plusieurs Européens

Parmi les 25 membres d'équipage, retenus en otage, figurent au moins trois citoyens de l'Union européenne : deux Bulgares, le capitaine et son second, selon le secrétaire du ministère de l'Intérieur, Jivko Kotsev, cité par la télévision bulgare ; ainsi qu'un Roumain selon le ministère roumain des Affaires étrangères — et des Ukrainiens. Selon nos informations, une notice — dite IRTB (Industry Releasable Threat Bulletin) — est en cours de préparation pour informer l'industrie du transport maritime de la nouvelle situation causée par le conflit.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Mis à jour : v2 le 20.11 à 20h00 avec les détails sur les membres de l'équipage et l'IRTB, v3 21.11 vidéo de la dépose hélicoptère

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En Papouasie : « Les détruire d'abord, discuter plus tard »

Défense en ligne - Sat, 11/18/2023 - 14:43

Septembre 2023. L'horreur. Une fois encore. Darnius Heluka, Musa Heluka, Man Senik, Yoman Senik, Kaраі Payage : les corps de cinq jeunes Papous de 15 à 18 ans sont découverts à l'embouchure du fleuve Brasa. Criblés de balles. « Les détruire d'abord, on discutera plus tard des droits de l'homme », avait tonné en 2021 M. Bambang Soesatyo, le président du parlement indonésien.

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Comme chacun sait, le tango est finlandais

Défense en ligne - Tue, 11/14/2023 - 11:18

Qui aurait pu imaginer qu'au pays des aurores boréales le tango deviendrait « danse nationale » ? Et que la Finlande serait un jour le pays où s'écrit, hors de l'Argentine, le plus grand nombre de tangos ? Comment est-on passé du tango « en » Finlande au tango « made in Finlande » ?

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[Analyse] L’Europe joue toujours en seconde division dans la défense. Paradoxal dans un contexte troublé

Bruxelles2 - Sat, 11/11/2023 - 15:01

(B2) Sous des dehors très actifs, l'Europe de la défense, alias l'Union européenne de défense, n'arrive toujours pas à franchir le cran supplémentaire stratégique. Malgré des outils aujourd'hui disponibles, elle peine à faire sa révolution. Se satisfaisant de quelques avancées, elle parait incapable d'accomplir sa mue géopolitique. Inquiétant dans ces temps troublés. Revue de détail.

(Photo : Bundeswehr DE)

En quelques années, l'Union européenne s'est dotée de plusieurs outils majeurs : Coopération structurée permanente (PESCO), Facilité européenne pour la paix (FEP), Fonds européen de défense (FEDef), structure de commandement des missions militaires (MPCC) et renforcement du commandement des missions civiles (CPCC), une direction sur l'industrie de défense (DG DEFI) à la Commission européenne. Le tout doté d'une doctrine (la boussole stratégique) et soutenu par un service diplomatique européen (SEAE), qui a trouvé son rythme de croisière.

Il serait logique d'être satisfait de cette progression. Mais crier victoire serait audacieux. La plupart de ces avancées datent des années 2010 - 2019. Or, dans le même temps, le monde a évolué de façon plus heurtée et plus rapide. Les conflits sont multiples, plus durs, et surtout plus proches de l'Europe (Syrie, Russie-Ukraine, Israël-Palestine). Des États clés peu éloignés sont déliquescents (Libye, Liban, Soudan) sans compter les coups d'États militaires (au Sahel) qui peuvent contribuer à cette instabilité. Et cette phase ne semble pas terminée. Les acteurs de la scène mondiale, et pas uniquement les plus gros, n'hésitent plus à appliquer le jeu de la force plutôt que le rôle du droit, le fait accompli plutôt que la négociation.

Dans ce contexte, la réunion des ministres de la Défense, ce mardi (14 novembre) apparait comme un anachronisme de plus avec un agenda aussi court que possible (un petit déjeuner, deux-trois heure de réunion et un déjeuner) et de faibles résultats à attendre malgré des défis nombreux (lire : [Confidentiel] A l’agenda de la double réunion Affaires étrangères et Défense (13 et 14 novembre).

Une gestion de crise enkylosée par les lourdeurs du passé

La gestion de crises de la PSDC, qui était auparavant le côté opérationnel le plus actif, traverse une mauvaise passe.

Un tiers des missions inactives ou inefficaces

Certaines missions, auparavant au premier plan comme au Sahel (Mali, Niger, Centrafrique...), sont en agonie active. Les missions atones (EUBAM Libya, EUAM Iraq,...) n'arrivent pas à se redynamiser. Cela a été proposé. Mais à chaque fois, les États membres ont une bonne raison pour refuser d'ouvrir le débat et passer à la case : fermeture. Résultat : les missions continuent sans efficacité, mais en consommant de l'argent communautaire. Sur les quelque 330 millions € de budget dédiés aux missions civiles, cela représente près d'un tiers (115 millions €) selon nos estimations, qui peut être économisé ou redéployé.

Entre missions Potemkine

L'exemple de la mission de gestion du point frontière de Rafah (EUBAM Rafah) entre la bande de Gaza et l'Égypte est symbolique de cette dichotomie entre affichage et réalité. Cette mission est au ralenti depuis des années. Aucun rapport, aucun élément public ne permet de savoir ce qu'elle a réalisé. J'ai posé la question et obtenu un espèce de boulgiboulga administratif cachant mal cette inefficacité. Avec l'éclatement du conflit au Proche-Orient, on aurait dû assister à une nouvelle dynamique, en urgence. Car l'UE a en Palestine une de ses plus anciennes missions (EUPOL Copps) qui a une bonne connaissance du terrain. Rien... au contraire.

... et missions de bon voisinage

Les seules missions "efficaces" sont les bonnes vieilles missions-opérations dans les Balkans, ou dans le voisinage Est (formation des Ukrainiens, observation en Géorgie ou en Arménie, État de droit au Kosovo). Tensions obligent. Mais aussi car ses missions-opérations reposent sur des objectifs précis, cadencés, et souvent un cadre opératif "exécutif" ou "semi-exécutif" (1). Malheureusement, la discrétion reste aussi de mise (2). Malgré tout le discours sur l'importance de la communication stratégique, de contrer la désinformation, l'Union européenne reste toujours totalement incapable de tout simplement informer sur ce qu'elle fait.

La réaction rapide de crise atone

Du côté de la réaction rapide aux crises, l'encéphalogramme est plat. Certes un coup de peinture a été donné aux bons vieux battlegroups (jamais utilisés et jamais utilisables) en mettant au point une Capacité de déploiement rapide (RDC en acronyme anglais). Intention louable. Mais rien de révolutionnaire. C'est ni plus ni moins l'effectif théorique des deux battlegroups de permanence. Et celle Capacité ne sera opérationnelle qu'en 2025. Autrement dit un siècle à l'heure les bouleversements mondiaux actuels !

Réétudier des scénarios pour ne pas agir ?

Ce dispositif pourra-t-il un jour être utilisé ? Le doute persiste. Les principaux aléas du passé restent là : unanimité nécessaire de décision, volonté politique aléatoire, coûts financiers globalement à charge des pays intervenants (3). Même sur un sujet consensuel comme l’évacuation des citoyens européens, cette nouvelle Capacité est restée à quai, par exemple lors de l'évacuation du Soudan ou d'Israël tout récemment. Or l'évacuation de citoyens nationaux (ou européens) est un sujet parfaitement connu et balisé des armées européennes, voire même de l'Union européenne. Le premier exercice (sur table) et le premier concept européen - que j'ai en archives - date du printemps 2006 ! Presque 20 ans ! On peut se demander concrètement ce que fait l'état-major de l'UE (dirigé aujourd'hui par un général néerlandais M. Van de Laan) et fort de 200 personnels. (Lire aussi : Force de réaction rapide. Une idée, loin d’être révolutionnaire. Un peu d’audace Svp)

Un financement industriel qui pose question

Des avancées nettes

Du côté de l'industrie de la défense, l'Europe là aussi a connu de nettes avancées. Le fonds européen de défense alias FEDef fonctionne depuis bientôt deux ans, bien doté (1 milliard € par an) pour deux fonctions : recherche & technologie (R&T) et recherche & développement (R&D). Une enveloppe supplémentaire a été mise en place pour développer l'industrie des munitions en Europe et 300 millions € supplémentaires. Mais pour aller plus loin, ça cale.

L'étage supérieur bloqué

La volonté du commissaire européen Thierry Breton de pousser les feux et d'obtenir un fonds pour les acquisitions en commun en Europe, s'est heurtée à un double Niet. Les États membres ne sont en fait pas trop d'accord pour augmenter leur contribution (4). Le message interne peut se résumer à ceci : « Super ton idée, Thierry... mais trouve l'argent dans ton budget. Not in my pocket ». Autrement dit : pas un kopeck de plus pour la défense. Une difficulté qui s'ajoute à un certain sentiment chez les plus europhiles de l'incapacité de réaliser l'objectif stratégique rêvé.

Un objectif stratégique en passe d'être raté

L'espoir de voir se créer une industrie de défense européenne capable de rivaliser avec celles des USA ou de la Chine (l'objectif stratégique du FEDef) est pour le moins "défraichi". Ces fonds sont ainsi devenus le terrain des "chasseurs de subventions". Et cela ressemble parfois davantage à de l'opportunisme financier qu'à un vecteur de changement stratégique. La dynamique de consommation des fonds entraine plutôt une dynamisation du tissu des PME et des "petits" ou "moyens" États qui veulent tous avoir leur projet et leur industrie. Ce qui logique et légitime au niveau national se révèle une erreur stratégique au niveau européen.

Le manque

Malgré quelques renforcements, l'Union européenne n'a toujours pas cette agence de défense, autonome, dotée d'un financement nécessaire, capable de passer des marchés directement, et d'orienter ainsi de façon précise les priorités industrielles. Cette agence prévue au Conseil européen de 2003, a été mise en place il y a 20 ans maintenant. Mais, malgré un certain renforcement — quelques millions d'euros en plus cette année, (lire : [Confidentiel] Budget en augmentation pour l’agence européenne de défense), l'ambition reste trop mesurée face aux défis. Les États membres rechignent encore une fois à déléguer quelques compétences.

La question taboue de l'utilité publique

A cela va s'ajouter une interrogation : quelle est l'utilité de dépenser de l'argent public vers une industrie qui a grosso modo un seul problème — trop de demandes, pas assez de personnel (5) — et engrange des bénéfices notables ? Cette question, taboue aujourd'hui dans les milieux de défense, effleure dans le débat à fleurets mouchetés qui a commencé entre États membres sur la révision du cadre budgétaire pluriannuel (en décembre pour la révision, en 2025-2026 pour le prochain cadre). Elle pourrait être exprimée plus brutalement dans la campagne électorale européenne (d'ici juin 2024) ou à l'occasion d'un rapport de la Cour des comptes. Vraie question.

Une politique de défense encore loin d'être commune

Résultat, que ce soit au niveau opérationnel ou industriel, l'ambition d'avoir une politique de défense commune parait aujourd'hui une étape infranchissable, même dans un contexte de crise intense.

Une boussole qui perd le Nord ?

Au niveau politique, la fameuse boussole stratégique sensée fixer un cap pour les prochaines années se révèle fidèle aux défauts de ses prédécesseurs (stratégie globale de Mogherini, stratégie intégrée de Ashton) : un beau document de réflexion, une mise à plat honnête des problèmes, un foisonnement de priorités mais un fracassage en beauté sur la réalité au moindre incident. Les États continuent d'avoir leur ligne politique, leurs intérêts, et les communautés de vision sur ce sujet restent limitées. Les divisions sur la guerre entre Israël et Palestiniens le prouvent. Les divisions, plus discrètes sur l'Afrique (rester ou ne pas rester au Niger), soulignent des lignes de fractures non résorbées. L'unité forte des Européens face à la guerre russe en Ukraine ne doit pas faire illusion, elle est la conséquence de deux éléments : une sensation de menace immédiate et (surtout) la pression américaine forte exigeant que l'Europe tienne son rang.

Une Facilité à bout de souffle

La seule avancée palpable de l'Union européenne est au plan financier : avec la Facilité européenne pour la paix. C'est indéniable. Pour financer les opérations et la fourniture d'équipements militaires, la Facilité tourne à tour de bras. Mais le dispositif atteint ses limites. Ou plutôt, le succès est tel (avec la guerre en Ukraine) que son plafond financier a déjà dû être augmenté à deux reprises (+ 3,5 milliards € sur la période). Et qu'une nouvelle augmentation (+ 5 milliards par an et + 20 milliards sur la période 2024-2027) a été mise sur la table. Sauf que les États membres, en particulier ceux qui financent le plus (Allemagne, France, etc.) commencent à tousser. En particulier leurs ministères des Finances qui n'avaient pas prévu de trouver autour d'un milliard d'euros de plus pour la défense ! (lire : [Décryptage] Une facilité militaire à 20 milliards pour l’Ukraine. C’est compliqué !).

La PESCO entre deux eaux

La coopération structurée permanente qui était sensée être le niveau politique de la défense européenne, 'arrive pas à percer. Six ans après sa mise en place, elle s'est installée dans une certaine monotonie, habituelle à l'Union européenne, avec une multiplication de projets (un véritable arbre de Noël), une ligne stratégique faible, des résultats hasardeux (lire [Confidentiel] Dopée par le guerre russe en Ukraine, la PESCO présente encore bien des faiblesses). Mais c'est surtout le niveau politique qui est le grand absent. En toute logique, la seconde guerre russe en Ukraine (2022), le Haut Karabagh ou la guerre entre Israël auraient dû déclencher une réunion d'urgence, une réaction... Rien.

L'UE à la remorque de l'OTAN

Au final, alors que l'OTAN, malgré ses lourdeurs initiales, a su s'adapter finalement assez vite à la nouvelle donne du conflit de haute intensité en Ukraine - elle y a même retrouvé une seconde jeunesse, déployant des forces à l'Est de ses frontières, refondant ses processus, ses concepts, de façon plutôt rapide, l'Union européenne est restée à la traine. Elle n'a pas osé révolutionner ses processus, sa structure, son mode de pensée, à la hauteur des évolutions en cours (6).  Aujourd'hui concrètement, le partage des tâches (rêvé par certains, refusé par d'autres) entre une OTAN militaire sur les gros engagements et une UE civile chargée des questions de souveraineté économique ou de "petites" missions de gestion de crises, est clairement la norme.

Commentaire : L'Union européenne de la défense est morte ?

L'Union européenne de la défense verra-t-elle le jour, un jour ? Pas sûr. Si des évènements comme le 24 février 2022 (l'offensive russe sur l'Ukraine), le 19 septembre 2023 (l'offensive azéri sur le Haut Karabagh), le 7 octobre 2023 (l'offensive du Hamas en Israël et sa réplique israélienne sur Gaza) ne suscitent pas de révolution, quel évènement pourra le susciter ? L'Union européenne sa cantonne, volontairement, dans sa position favorite : être un financeur (la politique du carnet de chèques), un législateur (sur l'aspect industriel et économique, mais pas militaire) et un pourvoyeur d'aide humanitaire. Globalement le tryptique des années 1990-2000. Mais elle n'arrive pas à franchir l'échelon supérieur, stratégique et géopolitique. Malgré tous les mots et réels engagements de Paris, Bruxelles ou Berlin. Chacun semble avoir oublié l'épisode Trump (qui n'est pas une parenthèse de l'histoire) et a enfouir la tête dans le sable. De façon assez paradoxale, on pourrait même dire que l'Europe de la défense (tout comme le pilier européen de l'Alliance) a été gravement atteinte le 24 février 2022.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi :

  1. Par le terme de semi-exécutif, on considère les missions non dotées formellement d'un mandat exécutif mais qui ont une fonction d'observation ou d'assistance forte (souvent dans le cadre d'un accord bilatéral ou multilatéral).
  2. Plus aucun point de presse n'est ainsi organisé avec les chefs de missions lors de leur passage au niveau européen ou à Bruxelles.
  3. Une certaine amélioration existe grâce à la Facilité européenne pour la paix, mais les discussions sur les coûts communs n'ont toujours pas abouti.
  4. Certains gros contributeurs nets se demandent notamment pourquoi ils vont subventionner la création ou le renforcement de l'industrie chez leur concurrent. Un responsable d'un pays hors de tout soupçon de ne pas être europhile (Finlande) me confiait son interrogation : pourquoi communautariser des dépenses de défense alors que celle-ci reste nationale ?
  5. Cette difficulté peut très bien être résolue par les fonds existants, tels le Fonds social européen qui subventionne en effet les efforts de reconversion, formation, restructuration, etc.
  6. Les bizbilles institutionnelles demeurent : il n'y a toujours pas de formation pleine et entière des ministres de la défense (qui se réunissent une fois par semestre toujours !), le Parlement réfléchit encore à établir une commission défense, l'agence de défense reste bien séparée de la DG Défis de la Commission européenne comme de OCCAR, le Haut représentant peine à exercer son autorité sur les autres commissaires des défense, etc.

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[Week-End] La passion selon Dodin Bouffant

Bruxelles2 - Sat, 11/11/2023 - 08:23

(B2) Un film aux couleurs merveilleuses, des mets choisis et un script ciselé. En cuisine, le couple Juliette Binoche et Benoit Magimel aidée de la jeune Galatéa Bellugi concocte les mets plus délicieux les uns que les autres.

Dans une casserole fricasse la viande, dans une autre les oignons, tandis que les légumes tous plus frais que les autres se découpent, pour rejoindre les premiers. Le beurre vient se faufiler à travers les interstices, tandis que les épices viennent relever le tout. Et ainsi de suite, de recette en recette, de préparation en sortie du four, nos papilles frétillent. On se surprend à tenter de retenir les secrets de ces délices. Les amis réunis à table qui dégustent ensuite chacun des plats, dans des dialogues tout aussi savoureux, sont aussi un régal.

Mais c'est tout. Le film s'étire en longueur, sans nervosité, on reste observateur de scènes sans cesse renouvelées, mais finalement répétitives. Au point que au bout de 45 minutes de film (celui-ci dure 2h15), l'ennui guette. On se prend même à regarder la montre.

(NGV)

De Tran Anh Hung. Production : Curiosa Films, avec UMedia & France 2. Casting

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Gaza, la rage de vivre libre

Défense en ligne - Tue, 11/07/2023 - 18:00

En salles, le 8 novembre, « Yallah Gaza » (En avant Gaza !), de Roland Nurier, témoigne de l'enfer de vivre sous blocus et de la détermination des Palestiniens à lutter pour leurs droits. Réalisé juste avant la guerre dévastatrice que mène Israël contre le Hamas et la population civile, il devient un précieux document d'alerte et de mobilisation. Lorsqu'après son éclatant documentaire Le char et l'olivier, une autre histoire de la Palestine (2019), Roland Nurier veut rendre compte de la vie sous blocus à (...)

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[Editorial] Politique étrangère européenne. La marche ratée de Maastricht

Bruxelles2 - Sat, 11/04/2023 - 11:49

(B2) Malgré tous les discours officiels, la politique étrangère et de sécurité commune de l'Union européenne n'a pas connu avec Maastricht le saut espéré. 30 ans après l'entrée en vigueur du Traité sur l'Union européenne, l'Europe ne marche toujours pas sur deux pattes. L'une économique, l'autre politique.

Conseil européen extraordinaire au Palais d'Egmont à Bruxelles le 29 octobre pour célébrer l'entrée en vigueur du Traité de Maastricht. Au premier plan, Jacques Delors. (Photo : Commission européenne)

À l'origine, l'ambition était grande. Il ne s'agissait ni plus ni moins que de poser les bases d'une politique étrangère vraiment commune. Dans les propositions faites par la Commission Delors, en 1990, le cadre est posé : lieu de décision unique au Conseil, majorité qualifiée pour les décisions de politique étrangère, compétence des ambassadeurs du Coreper pour préparer les décisions, consultation ou information du Parlement européen, mise en place d'un embryon de service diplomatique au sein du Conseil, une clause de solidarité, etc.

De tout çà, il ne restera quasiment rien. Bien sûr, la politique étrangère est incluse dans le Traité. On prévoit une discussion entre les États membres au sein du Conseil. On met en place un mécanisme de décision, l'action commune. Mais on est bien loin de l'ambition de départ. Les ajouts de Maastricht consistent surtout à faire un peu de toilettage à la coopération politique qui préexistait, sans lui donner cependant les outils, les processus ni les moyens pour aboutir à ce que l'Europe parle d'une seule voix. « La machinerie mise en place ne marchera pas » lâche  Jacques Delors, un rien amer en décembre 1991. « C'est là un des plus grands sujets de déception pour la Commission (européenne). »

Les réticences des uns — Allemagne notamment, France aussi mais aussi certains "petits" pays inquiets de la communautarisation de certains sujets — auront raison de l'ambition. L'éclatement du conflit en Yougoslavie, achèvera la réflexion. L'accord des Douze se fera finalement sur la monnaie unique, la Grande réalisation du Traité de Maastricht. Mais le saut en matière étrangère sera reporté à plus tard.

Une partie de ces propositions se retrouve un quart de siècle plus tard dans le Traité de Lisbonne, mais pas en totalité. Et sans avoir l'efficacité des propositions de 1990. Les autres propositions (majorité qualifiée par exemple, lieu de décision unique...) sont encore dans l'impasse. Et cela pèse aujorudh'ui sur la « voix de l'Europe » qui peine à rester unique. La division des Européens sur le conflit actuel entre Israël et Gaza le montre (lire : [Actualité] L’Unité européenne sur Gaza se fracasse à l’ONU).

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi nos fiches (adhérents et B2 Pro) :

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Stimuler les capacités cognitives des enfants avec des puzzles en bois en 3D

Aumilitaire.com - Fri, 11/03/2023 - 18:42
Le développement cognitif des enfants est crucial, car il constitue la base de leurs futurs résultats scolaires et de leur développement personnel. Si les approches […]
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[Actualité] Nouveau refus turc d’inspection d’un navire en route vers la Libye

Bruxelles2 - Wed, 11/01/2023 - 21:05

(B2) La Turquie a refusé hier (mardi 31 octobre) de donner son autorisation à l'inspection d'un navire marchand battant son pavillon par les militaires européens, chargés de veiller à l'embargo international sur les armes vers la Libye.

Un porte-containers à destination de Misrata

Les militaires de l'opération maritime de l'UE en Méditerranée (EUNAVFOR MED IRINI) voulaient inspecter le MV Kosovak, battant pavillon turc. Un porte-containers parti d'Ambarli dans la nuit du 30 au 31 vers Misrata (où il doit arriver le 2 novembre selon les trackers maritimes). Il est soupçonné par les Européens de transporter des matériels prohibés par la résolution 2292 du Conseil de sécurité des Nations unies (cf. encadré).

Le 11e refus

Ce n'est pas une surprise. La Turquie refuse couramment, en cas de soupçon avéré, son consentement. C'est même « la onzième fois que la Turquie refuse son consentement » précise-t-on au QG de l'opération européenne à Rome !

L'opération — commandée par le contre-amiral italien Stefano Turchetto et en mer par le commodore grec Konstantinos Bakalakos — dispose actuellement de trois navires : la frégate italienne ITS Frecale (F-571), la frégate française FS Commandant Ducuing (F-795) et la frégate grecque HS Aegean (F-460) qui sert de navire amiral. Elle bénéficie aussi de la contribution d'une demi-douzaine d'avions de surveillance (Embraer 145 grec, Antonov 28B1 Bryza polonais, P3C Orion allemand, Atlantique 2 ou Falcon 50 français et Beechcraft King Air 350 de CAE Aviation affrété par le Luxembourg), ainsi que de drones Predator italiens, qui se relaient en l'air.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Des inspections pas totalement dues au hasard

Contrairement aux demandes d'information qui sont régulières sur les navires en Méditerranée, faites au hasard, en général par radio, les inspections sont plus rares et déclenchées sur la foi d'informations. Des renseignements obtenus par différents moyens, notamment via les surveillances effectuées par les avions de patrouille maritime de EUNAVFOR ou l'analyse des images satellitaires.

En septembre 2023, l’opération EUNAVFOR Med Irini a ainsi fait des demandes d'information (hailings) sur 338 navires marchands (11863 au total depuis le début de l'opération) mais effectué 8 visites "amicales" (friendly approaches) sur des navires avec l’accord des capitaines ou de l'État du pavillon (563 au total depuis le début de l'opération). Au total, seulement 26 abordages (boarding) ont eu lieu.

Notons aussi que pas moins de 2426 images satellitaires ont été analysées pour le compte de l'opération par le SatCen (le centre satellitaire de l'UE). Et que sur les 26 abordages (boarding) de navires, seulement trois ont été déroutés pour saisir les marchandises prohibées (1 avec du pétrole militaire, 2 avec des équipements militaires).

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Avec Ettore Scola

Défense en ligne - Tue, 10/31/2023 - 15:00

Proposer une rétrospective d'Ettore Scola (1931–2016) au 45e festival du cinéma méditerranéen de Montpellier (Cinemed) — qui se tenait du 20 au 28 octobre, c'est inviter à revenir sur un temps béni du septième art italien et faire percevoir que les plus grands scénaristes transalpins de l'après-guerre ont d'abord fait leurs armes dans des revues satiriques : le Bertoldo pour Cesare Zavattini (le scénariste des plus grands films de Vittorio de Sica) et surtout le Marc'Aurelio, extraordinaire repaire (...)

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[Actualité] Une vaste opération d’évacuation au Proche-Orient se prépare. Via Chypre

Bruxelles2 - Sat, 10/28/2023 - 15:30

(B2) Tous les indices sont concordants. Si le conflit dérape, il va falloir évacuer plusieurs milliers de ressortissants européens du Liban, voire si possible de Gaza. Plusieurs pays mobilisent des moyens importants vers Chypre. Qui va servir de hub aéronaval et de centre de coordination.

A400M allemand au décollage vers Chypre (Photo : Bundeswehr)

Une sorte de bis repetita de l'opération d'évacuation du Liban de 2006. Avec deux grosses différences. Les citoyens européens ne peuvent pas sortir par la Syrie, toujours en guerre civile. La bande de Gaza est totalement bouclée. Les points frontières terrestres sont fermés. Et la marine israélienne patrouillant au large, empêchant toute échappatoire par la mer.

Se préparer à une évacuation massive

La crainte des Européens et des Alliés de l'OTAN est un embrasement dans la région. Et plusieurs capitales ont donné à leurs ressortissants la consigne d'évacuer le Liban : l'Allemagne l'a fait dès le 20 octobre, le Royaume-Uni également conseille de partir tant que les liaisons régulières fonctionnent. Mais l'enjeu est également de pouvoir extraire les nationaux et binationaux coincés à Gaza. Les Pays-Bas et le Canada très vite, suivi de l'Allemagne ont très vite dépêché des moyens sur place. La France vient de prendre le train en marche (cf. ci-dessous).

Le scénario du pire

Chypre se prépare au scénario du pire. « Plus de 100 000 personnes pourraient devoir être évacuées du Liban, d'Israël et de la région dans son ensemble si la violence au Moyen-Orient s'intensifie », indiquent des diplomates nationaux, selon la presse chypriote. Nicosie tente également d’établir un couloir humanitaire entre Chypre et Gaza. Un corridor qui constituerait une route alternative supplémentaire à celle passant par l’Égypte.

Le plan Estia déclenché

Depuis le début de l'offensive armée entre Hamas et Israël, Chypre a activé son plan national spécial dénommé « Estia », qui a permis d'évacuer essentiellement les citoyens bloqués en Israël (environ 1200). Plusieurs pays (Autriche, Hongrie, Pologne, Allemagne) s'étant servis de Chypre comme de hub pour leur propre opération d'évacuation.

Une coordination étroite avec 20 pays

Au centre de coordination des secours de Zenon (JRCC, Joint Rescue Coordination Centre), qui dépend du ministère de la Défense, une vingtaine de pays sont aujourd'hui présents pour assurer la liaison (dont des Suédois, Néerlandais, Britanniques, Canadiens et Français). Ainsi que des agents du mécanisme européen de protection civile. Enjeu : gérer au plus près les opérations afin de pouvoir faire un partage des places entre navires et avions. Sa localisation toute proche de l'aéroport de Larnaca facilite le travail.

L'alarme donnée

Le ministre chypriote des Affaires étrangères, A. Kombos, a sonné l'alerte, mardi dernier (24 octobre) lors du Conseil des Affaires européennes (CAG), « Le nombre de rapatriements pourrait augmenter considérablement ». Il a demandé « l'activation du Mécanisme européen de protection civile ». Demande qui (pour l'instant) n'a pas reçu de réponse positive. Le mécanisme n'est pas activé, a confirmé à B2 un porte-parole de la Commission.

Les moyens sur zone

Plusieurs pays ont déployé des moyens.

La France a envoyé son porte-hélicoptères (ou BPC) Tonnerre (L-9014) sur zone. Un ordre donné par Emmanuel Macron, assez tardivement, mercredi 25 octobre en fin d'après-midi. Le navire, qui a quitté Toulon dans l'après midi, était dans le détroit de Messine vendredi (27 octobre) et devrait sur place dimanche (29 octobre), selon les prévisions de l'état-major des armées.

A bord une « capacité d'emport de matériel humanitaire » (NB : mais pas directement du fret, des capacités hospitalières) — une vingtaine de soignants (médecins, chirurgiens, infirmiers) du service de santé des armées — des hélicoptères pour assurer la liaison avec la terre et sans aucun doute des forces spéciales (NB : point non confirmé, ni démenti par l'état-major). Ce navire pourra rayonner dans sa zone d'opération « entre Chypre et les pays riverains de la région » indique le porte-parole de l'état-major des armées. NB : on doit comprendre le Liban essentiellement, mais ce pourrait être Israël et Gaza, si une porte de sortie s'ouvre.

Un navire aux multiples capacités (Lire : Le BPC un formidable “couteau suisse”).

L'Allemagne a fait décoller deux avions A400M dans la nuit du 20 au 21 octobre. Avec à bord des militaires prêts à des opérations. Direction : la base aérienne de Akrotiri (sous contrôle britannique). Objectif : « accroître sa propre capacité de réponse » et « compléter le développement des capacités de leadership et de planification du groupe opérationnel pour une éventuelle option d'évacuation » comme le précise le commandement des opérations de la Bundeswehr. A bord des forces spéciales et parachutistes. En tout, 1000 militaires allemands seraient sur place.

Le navire ravitailleur Frankfurt-am-Main (F-1412) — un des plus navires de la marine allemande doté d'un hopital de bord (iMERZ ou centre intégré de sauvetage des opérations maritimes) est déjà  à Limassol, rappelle notre collègue Thomas Wiegold de Augengeradeaus. La corvette Oldenburg (F-263) est sur zone. Tandis que la frégate Baden-Württemberg (F-125) est en route.

Les Pays-Bas ont déployé sur place deux avions de transport militaire C-130 et un avion civil affrété, qui ont décollé d'Eindhoven, le 18 octobre. A bord 200 fusiliers-marins et du personnel de soutien à Chypre « pour pouvoir réagir rapidement » le cas échéant, précise-t-on à La Haye. Les avions y resteront « aussi longtemps que nécessaire ». Une équipe d'appui consulaire rapide (SCOT) du ministère des Affaires étrangères est également sur place pour épauler l'ambassade, au cas où.

Le Canada a prépositionné sur place un avion C-17A Globemaster lll et plus de 300 militaires, « prêts à réagir » raconte le Globe Mail. Un avion qui a déjà fait une navette vendredi (27 octobre) entre Beyrouth et Chypre. Le Canada est particulièrement inquiet : il compte nombre de binationaux au Liban (17.000 s'étaient déjà enregistrés).

Le Royaume-Uni avait très tôt décidé de renforcer ses effectifs à Chypre, avec l'avantage de disposer sur place deux bases de souveraineté. Deux navires de débarquement auxiliaires de la Royal Navy – le RFA Lyme Bay  (L-3007) et RFA Argus (A-135) – trois hélicoptères Merlin et une compagnie des Royal Marines, sont « en attente pour fournir un soutien pratique à Israël et à ses partenaires dans la région » indiquait ainsi le gouvernement britannique dès le 13 octobre. Objectif : « dissuasion et réassurance ». Le HMS Duncan (D-37), un destroyer de type 45, se trouve également dans les parages, au titre des groupes permanents de l'OTAN (SNMG).

La Suède a également déployé jeudi (26 octobre) un avion Hercules C-130.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Plus de 1000 nationaux européens à Gaza

Difficile d'avoir une idée précise. Ces informations sont distillées au compte-goutte. Selon nos sources, les Européens compterait plusieurs centaines de nationaux coincés à Gaza. Côté français on estime à 50 les binationaux sur place et 170 au total en comptant les différents personnels (humanitaire, institut culturel, etc.). 230 binationaux ou nationaux roumains sont recensés, a annoncé la ministre des Affaires étrangères, lundi (23 octobre) L. Odobescu (cf. Carnet 24.10.2023). On peut ajouter 120 Belges, 30 Irlandais, etc.

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[Conférence] Rencontres stratégiques de la Méditerranée : rendez-vous les 9 et 10 novembre à Toulon

Bruxelles2 - Wed, 10/25/2023 - 16:31

(B2) Rejoignez-nous pour cet évènement incontournable en matière de géopolitique, centré sur les enjeux actuels et futurs du bassin méditerranéen, du Moyen-Orient et des défis maritimes mondiaux

Il s'agit de la deuxième édition de ces rencontres, organisées par la Fondation Méditerranée d'Études Stratégiques (FMES), avec la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS) et dont Bruxelles 2 est parentaire. 

Objectif : explorer, éclairer et débattre de questions clés avec les personnalités les mieux placées.

Plusieurs chefs d'état-major européens ou responsables militaires de plusieurs pays (France, Italie, Espagne, Égypte, Grèce...) seront présents, aux côtés d'industriels, de chercheurs de tous horizons (FMES, IRSEM, FRS, CESM, EUISS, Fondation Jean Jaurès, etc.), et de responsables politiques. Ainsi qu'un grand témoin, en la personne de Nathalie Loiseau, présidente de la sous-commission "sécurité-défense" (SEDE) du Parlement européen.

Entrée gratuite, mais inscription obligatoire.

(Henri Cholous)

Le programme en détail

JEUDI 9 NOVEMBRE

(matin)

La Méditerranée espace géographique multi-théâtre : point d’application de la puissance aérienne et spatiale. Avec le général Stéphane Mille (chef d'état-major de l’armée de l'air et de l'espace français), le général Luca Goretti (chef d'état-major de l’armée de l'air et de l'espace italien) et le général Javier Salto Martinez Avial (chef d'état- major de l’armée de l'air et de l'espace espagnol).

Levant et Méditerranée orientale : nouvel espace d'expression des puissances. Avec Hasan Yükselen (directeur de la sécurité et des études stratégiques à l'Institut de politique étrangère d'Ankara) et Mohamed Kamal (directeur de l'Institut de recherche et d'études arabes et professeur de sciences politiques à l'université du Caire).

Ruptures technologiques et environnementales dans les fonds marins. Avec Thierry Duchesne (FMES), Olivier Guyonvarch (ambassadeur de France en Jamaïque) et Nicolas Mazzucchi (directeur de recherche au Centre d'Études Stratégiques de la Marine).

(après-midi)

Convergences terrestres Sud-Européennes. Avec le général Pierre Schill (chef d'état-major de l'armée de terre française), le général Aggelos Choudeloudis (chef d'état-major de l'armée de terre grecque) et le commandant général Salvatore Camporeale (commandant des forces d'opérations terrestres italiennes).

Stratégies d’influence : lutte informationnelle, puissance normative et facteur religieux. Avec Maxime Audinet (IRSEM) et Nad'a Kovalčíková (EUISS).

Intelligence artificielle et drones : les enjeux du combat collaboratif. Avec Nilza Amaral (Chatham House), Éric Lenseigne (Land & Air System de Thales), Bruno Fichefeux (FCAS) et Cyril Lévy (Naval Group).

Du canal de Suez à la corne de l’Afrique : un enjeu géostratégique majeur. Avec Mahamoud Ali Youssouf (ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale de la République de Djibouti) et aussi Marie-France Chatin (journaliste à Radio France Internationale).

VENDREDI 10 NOVEMBRE

Grand témoin : Nathalie Loiseau, présidente de la sous-commission "sécurité-défense" (SEDE) du Parlement européen

(matin)

La route maritime du golfe arabo- persique à la Méditerranée, enjeux et menaces - Quelle action pour les marines européennes et riveraines ? Avec l'amiral Nicolas Vaujour (Chef d'état-major de la Marine nationale française), l'amiral Ashraf Ibrahim Atwa Megahed (Chef d'état-major de la Marine égyptienne) et l'amiral Antonio Piñeiro Sánchez (Chef d'état-major de la marine espagnole).

Le Maghreb, la Méditerranée et l'Europe : enjeux stratégiques. Avec Miguel Alvarez de Eulate y Moreno (FESEI), Chloé Berger, Thomas Volk (KAS), SEM Mohammed Tawfik Mouline, Amiral (R) Kamel Akrout (IPASSS).

Enjeux technologiques : l'offensive a t-elle pris le pas sur la défensive ? Avec avec Xavier Pasco (FRS), Laurent Duport (MBDA), Xavier Mesnet (Thales) et Océane Zubeldia (IRSEM). 

(après-midi)

Rivalités de puissances : Chine, États-Unis, Russie et monde arabe. Avec Pascal Ausseur (FMES, ancien vice-amiral d'escadre), Maya Kande (CREW) et Igor Delanoë (CCI France-Russie, Moscou).

Enjeux énergétiques. Avec Annabelle Livet (FRS), Elaï Rettig (Université Bar-Ilan), Michel Derdevet (Confrontations Europe), Éric Baldecchi (Total).

Regard de la jeunesse euro-méditerranéenne sur les enjeux stratégiques de la région. Avec Gildas Leprince alias Mister Geopolitix (Vidéaste YT) et Antoine Poirier (Institut d'études politiques de Bordeaux).

Télécharger le programme

Le site des FMES

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Ce qui est bon pour le peuple

Défense en ligne - Wed, 10/25/2023 - 13:31

On ne le croirait pas spontanément, mais aller faire un tour sur le site du ministère de la culture n'est pas entièrement synonyme de perte de temps. Il est vrai qu'il y faut quand même une bonne raison, parce que, si on est franc, lorsqu'on lit « La culture, c'est la plus belle forme d'humanité », signé Mme Rima Abdul Malak, on se demande pourquoi s'infliger ça…

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[Editorial] Les conflits oubliés peuvent vous éclater à la figure

Bruxelles2 - Mon, 10/23/2023 - 11:30

(B2) Coup sur coup, les Européens viennent de se voir rappeler à l'ordre des conflits non réglés à leurs frontières. Par la force.

La force les Européens adorent la mettre en scène... Mais ils ont renoncé à l'exercer (Photo : MOD Allemagne - évacuation du Soudan - Archives B2)

Trois coups de boutoirs à la tranquillité européenne

La dernière attaque du Hamas contre Israël déclenchée le 7 octobre, la résurgence des violences au Nord Kosovo avec plusieurs morts serbes et kosovars le 24 septembre (lire : [Actualité] Affrontements armés au Nord Kosovo entre Kosovars et Serbes. Au moins quatre morts) ou l'offensive azérie réussie le 19 septembre sur le Haut Karabagh, annexant cette enclave peuplée d'Arméniens à l'Azerbaïdjan, ne sont pas comparables.

Ces évènements ont cependant en commun qu'ils sont des conflits oubliés pour certains, gelés pour d'autres, qui n'ont pu être traités à temps. En quelques semaines, ce sont ainsi trois coups de boutoir supplémentaires portés à la tranquillité européenne qui s'ajoutent au conflit de haute intensité déclenchée, il y a plus d'un an en février 2022, par la Russie contre Ukraine.

Conflits gelés, oubliés, contenus

En Cisjordanie et à Gaza, les violences n'avaient en fait jamais vraiment cessé. Elles continuaient à un rythme lent, faible, presque inaudible. Mais elles ont été minorées faisant l'objet régulièrement de communiqués de condamnation des Européens, tantôt d'une colonisation illégale au regard du droit international, de violences ou d'attaques terroristes palestiniennes. Communiqués tellement routiniers et répétitifs qu'ils passaient à la trappe.

À l'Est de l'Ukraine jusqu'à début 2022, le conflit de basse intensité, était considéré comme contenu. Tant qu'il ne débordait pas du Donbass et ne dépassait quelques morts par semaine, on pouvait en quelque sorte s'accommoder. Et le processus de discussion (en « format Normandie ») entre les parties au conflit s'était épuisé.

En Azerbaïdjan, le conflit gelé du Haut Karabagh qui s'est réveillé à l'automne 2020 s'est terminé trois ans plus tard par la récupération (ou l'occupation selon les parties) du territoire enclavé dans son territoire. Et l'esprit de la médiation européenne s'est fracassé sur la réalité de la force.

Un endormissement sur des bases

Dans ces différents cas, nous nous sommes endormis sur une croyance que l'équilibre précaire existant pouvait être conservé sur une longue durée et évoluer pacifiquement vers la paix, avec un peu d'effort, un peu d'argent, quelques admonestations ou promesses de part et d'autre. Il n'en est rien.

L'Europe fait aujourd'hui face à un nouveau monde où la force fait loi. Un monde où elle n'a pas vraiment d'arguments, ayant renoncé à des interventions de stabilisation et de pacification. Soit par manque de volonté (Syrie, Moyen-Orient, ....). Soit par sensation d'échec (Afghanistan 2001, Iraq 2003 (1), Libye 2011, Sahel 2012). Soit car l'Europe avait d'autres préoccupations (Crise migratoire 2015-2016, Élections 2019, Covid-19 2020, etc.). Du coup, nous en sommes réduits à être ballottés par les stratégies de tension nourries par d'autres.

Investir ou subir

Ce qui vient de se passer entre Israël et le Hamas, la long de la bande de Gaza, sonne un sérieux rappel à ces réalités. L'Europe ne peut pas se désintéresser du monde, ou ne plus s'y investir (cf. encadré). Ou alors elle devra apprendre à subir, revers après revers, les tensions qui parcourent son voisinage.

Entre l'interventionnisme sans limite (de temps notamment) et une préoccupation distante, il doit y avoir un juste milieu. L'Europe doit aussi de façon urgente concentrer ses efforts sur les crises encore gelées ou conflits maitrisables : sur sa façade Est (Abkhazie et Ossétie du Sud, Transnistrie), Sud-Est (Bosnie-Herzégovine, Kosovo (2)) et Sud (Libye, Tunisie).

(Nicolas Gros-Verheyde)

Un Conseil européen atone

Exceptée la guerre russe en Ukraine et la Biélorussie, le Conseil européen reste relativement peu concerné ni saisi des conflits du monde. Combien de temps ont consacré les 27 au processus de paix au Moyen-Orient ou à la situation au Haut Karabagh avant que les conflits n'éclatent ? Ne parlons pas des conflits persistants en Afrique, de la Somalie à la Libye, en passant par le Soudan. Seul le Sahel a eu droit à une lueur d'attention.

Pourtant, c'est bien au Conseil européen qu'échoit le rôle de dresser les orientations stratégiques de la politique extérieure et de sécurité de l'UE (lire : [Analyse] Le coup médiatique de Von der Leyen en Israël : un véritable coup de force institutionnel ?). Et c'est à lui que revient de faire « régulièrement » une analyse des menaces (terrorisme, etc.) qui pèsent sur l'Union européenne. Il faut croire que malgré les dires, le Moyen-Orient ou l'Arménie n'ont pas constitué ni une menace pour la sécurité européenne ni une préoccupation politique réelle.

  1. Plusieurs pays à commencer par la France et l'Allemagne se sont opposés clairement à cette intervention déclenchée par les USA. Mais nombre de pays européens y ont participé (Espagne, Italie, Pologne, Royaume-Uni) engageant leurs troupes et responsabilité.
  2. Un des rares exemples où les Européens se sont investis mêlant un dialogue diplomatique, une présence armée (militaires de la KFOR et policiers d'EULEX Kosovo) et des incitations/pressions dans les négociations en forme d'accordéon sur l'adhésion à l'Union européenne. Mais l'attaque de paramilitaires serbes doit être une sérieuse alerte.

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[En bref] Le premier exercice Livex de l’Union européenne

Bruxelles2 - Tue, 10/17/2023 - 18:44

(B2) Un pays tiers a demandé l'aide de l'UE. Les Européens décident d'intervenir. Il faut débarquer sur une plage, sécuriser un port, puis avancer de façon terrestre. C'est le scénario que jouent depuis hier (lundi 16 octobre) quelque 2800 militaires de neuf États membres (Autriche, Espagne, France, Hongrie, Irlande, Italie, Malte, Portugal, Roumanie) au large de Cadiz en Espagne.

Un test de la future capacité de déploiement rapide

Aidés de six navires, des hélicoptères et même deux avions Eurofighter. Enjeu de ce premier exercice militaire (Milex 23) qui durera jusqu'au 22 octobre : tester un peu grandeur nature ce scénario de « phase initiale de stabilisation » ce que pourrait la future capacité de déploiement rapide de l'UE qui doit être opérationnelle d'ici l'année 2025. Avec pour la première fois, des personnels réels sur le terrain (d'où le nom de Livex 23).

Prochain exercice : en Allemagne

Une démonstration en présence du Haut représentant de l'UE, Josep Borrell, du président du comité militaire de l'UE, le général Robert Brieger et de quelques autres hauts gradés, dont le chef d'état-major de la Défense espagnole (JEMAD), l'amiral général Teodoro E. López Calderón. Le prochain exercice se déroulera en Allemagne au second semestre 2024. Avec un scénario bâti autour d'une opération de sauvetage et d'évacuation ou d'une mission de soutien à l'assistance humanitaire et de secours après une catastrophe. L'ambition restant toujours d'avoir une capacité de déploiement rapide opérationnelle en 2025.

Une belle prouesse

Le seul regret c'est à quelles centaines de miles nautiques de là, cette force aurait pu jouer un autre rôle, face à Israël et Gaza, ne serait-ce que pour contribuer à évacuer les Européens existants, ou au besoin faire une démonstration de présence. Cela aurait eu beaucoup d'intérêt, de puissance et de panache.

(NGV, avec OJ)

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Israël : le retour sans illusion de l'oncle Sam

Défense en ligne - Tue, 10/17/2023 - 15:11

Depuis quelques années, au Proche-Orient comme en Méditerranée orientale, le parrain américain n'était plus considéré comme un allié si puissant et si fiable qu'il était possible de lui confier les clés du domaine : celles d'Israël, allié historique, comme celles des États arabes, anciens soutiens de la cause palestinienne. La nouvelle guerre de Gaza a rappelé Washington à ses « devoirs ».

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Quels sont les prochains enjeux et défis pour la politique de rémunération des militaires ?

Aumilitaire.com - Tue, 10/17/2023 - 14:44
La récente réforme de la politique de rémunération des militaires en France a ouvert la voie à des changements significatifs. Cependant, l’évolution du contexte géopolitique […]
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Comparaisons internationales : Où se situe la France par rapport à ses alliés ?

Aumilitaire.com - Tue, 10/17/2023 - 14:44
Dans le contexte de la nouvelle politique de rémunération des militaires, il est pertinent de se positionner dans un cadre international. Cette analyse comparative met […]
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La NPRM vue par les experts : Analyses et commentaires

Aumilitaire.com - Tue, 10/17/2023 - 14:43
La nouvelle politique de rémunération des militaires a été largement débattue. Voici un aperçu des analyses et commentaires d’experts, qui évaluent les nuances de cette […]
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Réactions et témoignages : Ce que pensent les militaires de la nouvelle politique

Aumilitaire.com - Tue, 10/17/2023 - 14:43
La récente réforme de la politique de rémunération des militaires suscite diverses réactions au sein des forces armées. En compilant des témoignages de militaires de […]
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