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Défense

Le frôlement de la folie

Défense en ligne - Tue, 01/24/2023 - 17:12

« Je lève mon verre de vase à la santé de toutes les putains du Danemark ! C'est ma dernière tournée, videz vos bières, adieu au music-hall, ce soir j'ouvre les jambes à la buvette du couvent ! » D'abord seule, dans un espace aux couleurs bleu acidulé qui pourrait aussi bien être un appartement qu'une salle de musée, Jeanne tend un miroir à Ophélie. À toutes les Ophélie qui ont sombré dans la folie ou mis fin à leurs jours après avoir croisé sur leur chemin un Hamlet faisant d'elles une victime expiatoire. (...)

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On l'appelle Redouane

Défense en ligne - Mon, 01/23/2023 - 17:23

Le stand-up français se porte bien, merci pour lui. En témoigne le succès croissant de « On m'appelle Marseille », le spectacle de Redouane Bougheraba, Français d'origine algérienne. Avec ce Marseillais qui adore « chambrer » les supporters du Paris Saint-Germain en mal de trophée européen, point de fioritures ni de précautions langagières. Le propos crû, les railleries et autres insultes franco-arabes fusent et rien n'échappe à sa verve dum-dum.

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Le moment

Défense en ligne - Tue, 01/17/2023 - 18:15

Tout le monde a désormais bien compris que « réforme » était le mot-codé pour dire « service du capital » : lui donner directement de l'argent, étendre ses latitudes stratégiques, accroître le périmètre de ses activités, augmenter sans fin son pouvoir sur le travail. « Réforme » n'est pas qu'un mot-codé, c'est un recouvrement.

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[Editorial] Le Qatargate, une très bonne nouvelle finalement ?

Bruxelles2 - Mon, 01/09/2023 - 09:05

(B2) La révélation de la corruption possible de plusieurs députés, ou anciens eurodéputés, et de leurs assistants parlementaires, par le Qatar ou le Maroc, révèle une démocratie qui fonctionne. À plus d’un titre.

Le siège du Parlement européen à Bruxelles, côté rue Wiertz (© NGV / B2)

Les processus anti-ingérences ont fonctionné

Premièrement, on peut se réjouir d’une certaine efficacité des processus anti-corruption, y compris quand il s’agit d’ingérence étrangère. Certes il y a eu défaillance des processus internes de prévention au niveau politique. Ceci devra être réparé. Mais le dispositif de contrôle a posteriori, policier et judiciaire, notamment en Belgique et en Italie, a bien fonctionné (lire : [Actualité] Arrestations à Bruxelles pour corruption au Parlement européen. Le Qatar en ligne de mire). C’est finalement la logique même de la corruption, qui est avant tout un crime et doit être traité comme tel.

Une sphère d’influence internationale

Deuxièmement, il souligne le rôle non négligeable du Parlement européen, au niveau de la politique extérieure européenne. Si à l’intérieur du continent, ces textes plutôt anodins, passent souvent inaperçus, sont incompris, laissés de côté, voire méprisés, y compris par les plus avertis. À l’extérieur de l’UE, ce n’est pas du tout le cas. Ces prises de position sont jugées à la hauteur de leur importance : notable. Nombre de gouvernements suivent de près ces textes et tentent de les influencer dans le sens qui leur est favorable.

Le baromètre de la relation avec un pays tiers

Derrière les mots, il y a en effet un risque réputationnel certain, mais aussi et surtout un risque d’amoindrissement des relations politiques, économiques, sociales. Ces textes sont ainsi autant de baromètres posés sur la relation entre l’UE et un pays tiers. Ce sera pour l’un la libre circulation des visas, pour l’autre un accord de partenariat, ou des participations à des projets économiques. Dans tous les cas, un bon niveau de relation avec l’Union européenne est pour une grosse majorité des pays du globe sinon une nécessité, du moins un « Plus » utile. Tous les moyens d’influence habituels pour tenter de sauvegarder leurs intérêts sont donc employables : charme, diplomatie, conviction politique, sympathie intellectuelle ou géographique, etc. L’Europe doit en avoir conscience et « blinder » sa diplomatie.

Deux erreurs à ne pas commettre dans l’opération mains propres

Dans cette opération « mains propres » à l’Européenne, il ne faudrait cependant pas, sous prétexte de transparence et de sauvegarde des intérêts, se tromper de combat.

Considérer que ces prises de position sont toutes truquées ou ne servent à rien, serait dommageable. Ce serait ne plus permettre au Parlement européen de jouer tout son rôle dans la diplomatie « douce » qui est son domaine de prédilection, de prendre des positions plus déterminées parfois que les politiques européens en condamnant telle violation des droits de l’Homme.

Interdire tout contact entre parlementaires et les pays tiers serait une autre erreur. Au contraire, ils doivent être permis, voire même encouragés. Ce n’est pas en interdisant à tel diplomate de venir dans les couloirs du Parlement qu’on empêchera la corruption ou les jeux d’influence d’avoir lieu. Ces contacts auront lieu ailleurs, dans les bars entourant la place Lux’ ou le rond-point Schuman par exemple, dans les lieux bien discrets des ambassades ou à l’étranger.

En revanche, une réglementation plus stricte des cadeaux ou invitations en tout genre, une publicité plus claire et systématique de tous ces contacts serait très utile. Une tentative de pression, de contact, rendue publique, suffit en général à annihiler le demandeur et préserve le receveur de toute pression ultérieur. Dans ce domaine, le Parlement européen est plutôt en retard sur les autres institutions européennes (Lire : Le QatarGate au Parlement européen : un séisme qui révèle des défaillances).

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire notre [Dossier n°96] L’affaire Qatargate et MarocGate éclate. Tempête sur le Parlement européen et [Actualité] Le Qatargate et le MarocGate : un véritable pacte d’influence !

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Huit heures à Berlin (Blake et Mortimer)

EGEABLOG - Fri, 01/06/2023 - 12:58

Plus d'un an que je n'avais publié sur ce blog. Il faut dire que l'Ukraine a pris bien de mon temps et que je consacre finalement mon analyse géopolitique à La Vigie. Dès lors, je vais réorienter ce blog vers d'autres aspects, notamment la BD.

Pour commencer, le dernier Blake et Mortimer, Huit heures à Berlin.

Désormais, il y a dans la série Blake et Mortimer plus d'albums publiés par les suiveurs (19) que par E.P. Jacobs (11). Dans l'ensemble, sauf de rares exceptions (Schuitten voire Ch. Caillaux), les auteurs restent fidèles au trait et à l'esprit du maître. Le comité éditorial est très vigilant à ces principes, ce qui évite les dérives que l'on peut apercevoir dans Spirou, ou de bonnes choses se perdent dans des délires peu intéressants. Chez Blake et Mortimer, la série est maîtrisée, avec un album par an, qui satisfait les Jacobsiens sans les désorienter.

Dans le cas présent, il faut admirer le travail exceptionnel du dessinateur, Antoine Aubin. Tout y est : le trait, les mouvements, les détails mais aussi les citations (telle cette voiture qui plonge dans le lac de Genève, référence à l'affaire Tournesol d'Hergé). C'est absolument bluffant et constitue une réussite exceptionnelle qu'il faut mettre en avant.

En face, le scénario est plaisant mais sans surprendre. Il y a des incohérences (imagine-t-on le chef du MI6 faire l'espion de terrain sans appui ? Comment fait Blake pour passer sans problème d'URSS à Berlin ?) mais  cela fait après tout partie des licences d'un auteur. On a les ressorts classiques d'un roman d'espionage moderne, avec deux héros qui ont des aventures parallèles, trois pages à l'un, trois à l'autre, et qui se retrouvent à la fin. Mais précisément, c'est un peu banal.

Et puis surtout,q uelque chose me gêne beaucoup : jusqu'à présent, les B&M se passaient dans une période d'après-guerre indéterminée : datée mais sans référence à la vraie actualité. La situation politique était le plus souvent absente, malgré quelques citations ici ou là : par exemple, les savants atomiques. Mais finalement, on évitait les personnages historiques et en tout cas, ils ne formaient pas le coeur de l'intrigue. Là au contraire, tout le contexte est désigné : l'URSS et la guerre froide, avec en plus un personnage historique (pas n'importe lequel) qui tien tun rôle important, à savoir JF Kennedy lors de son passage à Berlin pour son discours "Ich bin ein Berliner". Et du coup, nous perdons toute la magie distanciée de B&M qui savait créer un univers en soi, plaqué sur une réalité datable et avec en même temps une dimension fictionnelle fondamentale. Elle a disparu dans cet album ce qui est très dommage. J'ose espérer que ce n'est qu'un ocup de doigt et que les scénaristes ne reprendront pas cette mauvaise méthode.

Pour conclure : un bon album avec un dessin sensationnel et un scénario un peu décevant.

O. Kempf

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Ancien combattant : quelles sont les différentes retraites ?

Aumilitaire.com - Tue, 01/03/2023 - 15:49
En France, les anciens combattants peuvent avoir droit à deux types de « retraites ». Il s’agit de la retraite militaire classique accordée à tout […]
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Le virus de la valeur

Défense en ligne - Mon, 01/02/2023 - 19:54

Un virus est une chose étrange, défiant les définitions habituelles de la vie. Pour se reproduire, en effet, il est obligé de s'introduire frauduleusement dans une cellule vivante. De pousser l'audace jusqu'à pénétrer dans le coffre-fort de cette cellule : son noyau détenant l'ADN, la singularité biologique d'un être, cet ADN dont la recombinaison de certaines portions permet aux cellules de ce corps de survivre. Or, ce sont précisément ces recombinaisons, ces réagencements de l'ADN que le virus manipulera (...)

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Comment bien préparer sa remise de Légion d’honneur ?

Aumilitaire.com - Mon, 01/02/2023 - 17:12
La Légion d’honneur demeure la plus haute distinction française. Très connue dans le monde, cette dernière récompense depuis 1802 les mérites éminents civils et militaires rendus à […]
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La défense européenne retrouve des couleurs en 2022… Bonne année 2023

Bruxelles2 - Sat, 12/31/2022 - 19:22

Si vous n’avez pas encore lu notre article d’analyse sur les évolutions de ces derniers mois.. sur le Pro (article ouvert à tous) : Ces dix mois qui ont changé la défense européenne. A son insu de son plein gré

© NGV – campagne ukrainienne près de Tchernihiv – mai 2022

En vous souhaitant une excellente année 2023

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Istanbul lance la bataille présidentielle

Défense en ligne - Mon, 12/26/2022 - 18:33

Le parc Sarachane, à Istanbul, est un lieu symbolique de l'histoire politique turque. En 1998, condamné à la prison pour y avoir lu un poème faisant référence au djihad, Recep Tayyip Erdogan avait su utiliser cet épisode pour bâtir sa popularité. Ce jeudi 15 décembre, l'histoire se répète : M. Ekrem Imamoglu, le maire de la ville vient d'être condamné à deux ans et sept mois de prison pour avoir qualifié d'« idiote » l'annulation des élections municipales par le Haut conseil électoral.

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Le Noël de l'OTAN

Défense en ligne - Fri, 12/16/2022 - 11:50

L'OTAN continue de renforcer son flanc est, aux frontières de l'Ukraine : certains des effectifs pourraient bientôt être multipliés par 7. De son côté, la France met désormais plus d'hommes au service de l'Alliance que dans son ancien pré-carré africain.

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« Nos frangins », ou comment réécrire l'histoire

Défense en ligne - Thu, 12/15/2022 - 17:22

En novembre 1986, Malik Oussekine est tabassé à mort par la police en marge d'une importante manifestation étudiante. La même nuit, Abdelouahab Benyahia, dit Abdel, est tué à bout portant dans un café alors qu'il tentait de s'interposer dans une bagarre. C'est autour de cette trame que se tisse le nouveau film de Rachid Bouchareb, « Nos frangins », sorti en salle le 7 décembre. Pour Malik Oussekine, la fiction va chercher à coller au plus près des faits. En ce qui concerne Abdel, c'est autre chose…

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Post post-moderne…

Défense en ligne - Mon, 12/12/2022 - 18:38

Dans « Triangle of Sadness », le réalisateur suédois Ruben Östlund met en scène deux personnages, Carl et Yaya, mannequins et influenceurs, dans trois tableaux qui sont autant de milieux expérimentaux qui permettent de mieux interroger leurs réactions face à leur environnement.

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Le QatarGate au Parlement européen : un séisme qui révèle des défaillances

Bruxelles2 - Mon, 12/12/2022 - 08:20

(B2) Une vice-présidente du Parlement européen incarcérée. Ainsi qu’un ancien président de la commission des droits de l’Homme. Un eurodéputé et plusieurs autres assistants parlementaires perquisitionnés, un syndicaliste de renom impliquéEn pleine Coupe de monde de football, la révélation que le Qatar a fait passer des valises de billets à des responsables européens pour influencer l’avis européen pose de nombreuses questions.

Une des mises en cause, la vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili rencontre le ministre du travail qatari Ali Bin Samikh Al Marri à Doha (photo : MOFA Qatar)

Une surprise totale

La procédure déclenchée par la police fédérale belge et le parquet financier contre plusieurs eurodéputés et assistants parlementaires a été une réelle surprise (lire : [Actualité] Arrestations à Bruxelles pour corruption au Parlement européen. Le Qatar en ligne de mire). Personne ne semblait au courant au sein de l’institution parlementaire, ni même dans la bulle européenne. Autant dire que les révélations des belges Le Soir et Knack, suivies très rapidement de la confirmation du parquet fédéral, suscitent l’émoi depuis quelques jours.

Des failles dans le fonctionnement parlementaire

Le fait que certains aient monnayé leur soutien avec une somme d’argent laisse planer plus qu’un malaise sur l’institution parlementaire. Elle sème d’autant plus la consternation que certaines des personnes impliquées directement (Pier Antonio Panzeri) ou indirectement (Marc Tarabella) jouissaient d’une excellente réputation de personnes très engagées sur l’Europe et les droits de l’Homme. Elle pose aussi nombre de questions sur les failles au sein de l’institution parlementaire, très soucieuse du respect de l’État de droit.

Un véritable séisme

Le Parlement européen se trouve confronté pour la première fois de son histoire face à une crise majeure, équivalente (toutes proportions gardées) à celle qu’avait subi la Commission européenne au moment de l’affaire Cresson à la fin des années 1990. Affaire qui avait entraîné la chute de la Commission Santer, et entraîné un net affaiblissement durant des années de l’exécutif européen… au profit des États membres.

Un lobbying ravageur

Ce qui n’est pas une surprise, en revanche, c’est l’intense lobbying mené par le Qatar. Si certains s’étaient exprimé très vite lors du vote de la résolution la dernière plénière (l’eurodéputée de la gauche Manon Aubry notamment ou celui de Renaissance, Pierre Karleskind), ils n’étaient pas légion à l’époque. Les langues commencent à se délier, aujourd’hui. Un peu tard. Le mal est fait. La Commission européenne semble aussi très perméable au lobbying efficace du Qatar (1).

Le Qatar, le Maroc et les autres

Doha n’est pas le seul pays à mener un tel lobbying. Régulièrement, les échos se font de la pression de plusieurs pays, sensibles aux prises de position du Parlement européen. Un paradoxe certainement. Mais à l’extérieur de l’Union européenne, les prises de position du Parlement européen sont surveillées de près, comme du lait sur le feu, par les chancelleries étrangères. Ce n’est pas un secret que des pays comme le Maroc, la Turquie ou les républiques d’Asie centrale — le Kazakhstan en tête… (lire : Les drôles de pratiques d’un Etat d’Asie centrale à Bruxelles) comme l’Azerbaïdjan — mènent un lobbying très actif pour défendre leurs intérêts et sont parfois à la limite de la légalité (2).

Des faits dénoncés par l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann (Place Publique / S&D) dans un entretien à B2 en mars dernier : « Si la Russie a mené les ingérences de manière la plus brutale et systématique, derrière il y a en a d’autres. Je pense au Qatar. C’est un autre problème fondamental d’avoir à ce point laissé le Qatar faire un marché dans la classe politique. Il y a aussi la Turquie, l’Azerbaïdjan » (lire : Ingérences étrangères. Russie, Chine, Qatar… L’Europe n’a qu’à bien se préparer (R. Glucksmann)).

Chine, Russie et USA

Les pressions de la Chine et la Russie, utilisant toutes les méthodes, y compris l’espionnage et l’entrisme, ont été bien décrites récemment (lire : Le Parlement européen ferme ses portes aux lobbys russes). Mais même des pays dit « amis », comme les États-Unis font entendre puissamment leurs voix, convoquant presque les eurodéputés, en cas de mise en danger de ce qu’ils considèrent leurs intérêts (lire : Les États-Unis déclenchent une opération de lobbying pour miner le Fonds européen de défense).

Une révolution à produire au sein du Parlement

Si on discute avec des députés individuellement, certains relatent régulièrement ce type de pression, d’autres les taisent, gênés ou peu soucieux de s’épancher sur ce qui constitue leur vie ordinaire. Cette réalité, le Parlement européen doit désormais la prendre à bras le corps. Il pourrait, par exemple, créer un office anti-lobby permettant à ses députés de dénoncer toutes ces tentatives. Regrouper ces pressions multiples dans des rapports rendus publics, régulièrement, au besoin par communication de presse, serait un premier moyen pour tenter de diminuer la pression (3).

Convoquer les ambassadeurs des pays faisant trop pression

Au besoin, la présidence du Parlement européen, et les autorités européennes, pourraient aussi utiliser tous leurs pouvoirs — comme le ferait n’importe quelle assemblée ou État objet d’une tentative d’infiltration. Des lettres pourraient être adressées aux impétrants, voire rendues publiques. Rien n’interdit non plus de convoquer les ambassadeurs qui œuvrent de façon cachée, voire en monnayant leurs services. De façon conjoncturelle, en toute logique, l’ambassadeur du Qatar auprès de l’UE devrait quitter son poste, ou son rappel être demandé aux autorités de Doha.

L’importance du Parlement européen

Cette affaire révèle aussi un point fondamental. Les résolutions que vote et débat l’assemblée parlementaire, dans un silence parfois assourdissant, ont une importance que nombre de médias ignorent ou sous-estiment. C’est un point que j’ai pu vérifié régulièrement, avec tous les journalistes de B2. Dès qu’on est en contact avec un diplomate hors de l’Union européenne, il se préoccupe de façon très importante de la position du Parlement européen qui a une énorme résonance au-delà des frontières (lire : [Décryptage] Les résolutions d’urgence du Parlement européen, une voix diplomatique off qui dérange).

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Quand vous lisez attentivement le débat sur la résolution, on peut s’apercevoir que la position prise par les socio-démocrates — certes il y a des problèmes au Qatar, mais celui-ci a fait d’énormes progrès — a été celle, mot pour mot, de la Commission européenne. La commissaire européenne (pour la Santé), la Chypriote Stella Kyriakides (PPE), intervenue sur le sujet — au nom de la Commission — a été plus que prolixe pour louer les mérites du Qatar. Et les rencontres sont nombreuses entre les différents responsables du Qatar et le vice-président de la Commission, Margaritis Schinas (ND/PPE).
  2. Lobbying finalement toléré car l’Europe a besoin plus que jamais du Qatar ou du Kazakstan, pays fournisseurs de matières premières (gaz, pétrole, etc.).
  3. Certains évoquent une autorité indépendante chargée de suivre les délits financiers. Cet organe existe : l’OLAF, l’office de lutte anti-fraude, créé en 1999, après l’affaire Santer.

Lire aussi :

Ingérences étrangères. Russie, Chine, Qatar… L’Europe n’a qu’à bien se préparer (R.Glucksmann)

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Les exclus et confidentiels de B2 cette semaine

Bruxelles2 - Fri, 12/09/2022 - 21:25

(B2) Parus sur B2 Pro ces derniers jours

La Facilité européenne pour la paix va être regarnie. Un accord se dégage entre les 27. La discussion, les modalités d’un accord. Tous les chiffres et points de discussions.

[Confidentiel] La Facilité pour la paix va être regarnie. Un accord se dégage entre les 27

La présidente de la sous-commission Défense du Parlement européen Nathalie Loiseau a remporté une victoire en obtenant une égalité de traitement avec la commission Industrie. Conséquence : l’examen d’EDIRPA, le fonds de l’Union européenne pour l’achat en commun de matériel de défense peut enfin commencer au Parlement européen.

[Confidentiel] EDIRPA : l’examen peut (enfin) commencer au Parlement européen

La Suède dans les starting-blocks. À quelques jours de la prise de fonction par Stockholm de la présidence du Conseil de l’UE, il est intéressant de voir ce qu’ils pensent. En fait, à bien écouter Pål Jonson, la Suède repense sa défense en lien avec l’OTAN.

[Entretien] Entre UE et OTAN, le cœur des Suédois balance. Pål Jonson s’explique

Quel impact pour les sanctions européennes contre la Russie ? Comment la Commission européenne évalue les dommages causés, les conséquences sur les relations commerciales ? Sur quels critères sont choisis les secteurs à cibler ? Quid du double usage, des alternatives pour les Russes, des voies de contournement ? Tous les détails.

[Décryptage] Quel impact pour les sanctions européennes contre la Russie ?

Comment l’Europe reconfigure ses missions EUTM et EUCAP en Somalie à l’approche d’ici fin 2024 du départ des troupes africaines de maintien de la paix et de la reprise en main par la Somalie de sa propre sécurité ?

[Confidentiel] L’Europe reconfigure ses missions EUTM et EUCAP en Somalie

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Malgré la guerre

Défense en ligne - Fri, 12/09/2022 - 10:26

Après deux ans de pandémie, Tandem, la scène nationale de Douai et Arras que dirige Gilbert Langlois, reprend son parcours « Face à la mer », qui présente les nouvelles générations de créateurs du Maghreb et du Moyen-Orient, avec pour thème « Liban-Palestine ».

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Un nouvel accident industriel majeur passé sous silence en région parisienne

Défense en ligne - Fri, 12/02/2022 - 18:15

Vingt jours. C'est le temps qu'il aura fallu au syndicat interdépartemental pour l'assainissement de la région parisienne pour rendre public un accident qui a entraîné le relâchement dans l'atmosphère de 4 tonnes de biogaz dans la nuit du 9 au 10 octobre dernier à son usine historique d'Achères dans les Yvelines, établissement classé Seveso seuil haut. Un silence qui a scandalisé riverains et élus, et illustre à nouveau une gouvernance et une gestion de la sécurité délétères.

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100.000 militaires ukrainiens décédés ? La grosse bourde signée Ursula von der Leyen

Bruxelles2 - Fri, 12/02/2022 - 11:35

(B2) En donnant le chiffre de plus de 100.000 militaires ukrainiens morts, dans une petite vidéo diffusée par tweet mercredi (30 novembre), la présidente de la Commission européenne a commis une triple bourde.

La capture photo de la vidéo dans laquelle U. von der Leyen annonce le chiffre (DR)
  • La vidéo originale a été ensuite retirée de Twitter et remplacée par une autre qui ne mentionne plus ce passage.

Une triple défaillance présidentielle

Premièrement, ce chiffre est faux. Les 100.000, ce ne sont pas les « officiers militaires décédés », comme le dit la présidente ! Ce sont toutes les personnes hors combat, donc décédées (au combat ou ailleurs, accidents, etc.), blessées gravement ou très gravement, celles qui ont été faites prisonniers, celles qui ont disparu, ou ont été exécutées par les Russes. Que ces personnes soient officiers (1) ou simples soldats, volontaires ou de la réserve territoriale, policiers, douaniers, agents du renseignement (SBU, etc.) ou autres personnels officiels, nombreux à être au front ou frappés par la guerre. Et, encore, c’est une évaluation (2).

Deuxièmement, et c’est le plus grave, ce chiffre n’a jamais été révélé par les Ukrainiens (3). C’est même « secret défense ». Seul le président Volodomyr Zelensky (ou son entourage) a « le droit de communiquer sur ce sujet ». Un point confirmé à B2 par un responsable de l’armée ukrainienne (lors de notre déplacement à Kiev en mai).

Troisièmement, jusqu’à présent le chiffre a toujours été (très) minoré, sciemment. Dans un objectif classique en temps de guerre : maintenir le moral des troupes. Kiev communique ainsi allègrement sur les pertes russes, donnant jour après jour le décompte de leurs morts, jamais sur ses propres pertes. Et vice-versa.

Un dérapage mal contrôlé… Explications

L’objectif du tweet

Cette vidéo était surtout destinée à souligner les deux propositions faites quelques heures plus tard : sur la mise en place d’un tribunal international ad hoc pour juger du crime d’agression russe en Ukraine (lire : Tribunal international pour l’Ukraine : les idées de la Commission européenne) et pouvoir utiliser une partie des avoirs russes gelés par les sanctions de l’Union afin de financer la reconstruction en Ukraine (lire : Pour reconstruire l’Ukraine, la Commission propose de jouer en bourse les avoirs russes).

La communication fait faillir la politique

Comme c’est son habitude, la présidente de la Commission européenne a voulu anticiper ce qu’allaient dire “ses” commissaires en publiant, depuis son bureau, une petite vidéo avec quelques phrases choc. Une manière de communiquer qui fait grincer des dents, dans tous les étages du Berlaymont, le bâtiment qui abrite l’exécutif européen à Bruxelles, comme dans les rangs des journalistes (cf. encadré).

Vidéo retirée en urgence

S’apercevant de la bourde, le service du porte-parolat a rapidement retiré la vidéo, pour la remplacer quelques minutes plus tard, par une autre, où le passage incriminé ne figure plus. Celui-ci ne figure d’ailleurs pas dans le transcript fourni ensuite à la presse.

Tentative de justification

La copie écran du tweet de Dana Spinant

La porte-parole adjointe de la Commission européenne, Dana Spinant, appelée à la rescousse, publie rapidement un tweet, plutôt lunaire, sans aucune excuse : « Un grand merci à ceux qui ont souligné l’inexactitude concernant les chiffres dans une version précédente de cette vidéo. L’estimation utilisée, à partir de sources externes, aurait dû faire référence aux victimes, c’est-à-dire à la fois tués et blessés, et visait à montrer la brutalité de la Russie. »

Des arguments peu crédibles

Interrogée ensuite par la presse, lors du “midday briefing”, l’exercice quotidien de questions-réponses de la Commission européenne avec la presse bruxelloise, Dana tente, tant bien que mal, de justifier sa patronne : « Ce sont des chiffres externes mis dans le domaine public. La Commission [européenne] n’a pas ses propres chiffres là-dessus (4). Nous avons considéré, rétrospectivement, qu’il ne fallait pas entrer dans la discussion des chiffres. C’est pourquoi nous avons expliqué, je pense clairement, que nous préférons retirer une première version de la vidéo. Et se focaliser sur une deuxième version sur des sujets de substance […] Il n’y a donc pas lieu de rediscuter des chiffres puisque nous avons admis qu’il n’était pas fructueux de s’occuper d’en discuter. » (5)

La leçon : une bourde (très) difficile à justifier

Pour une ancienne ministre de la Défense, ce type de bourde est réellement impardonnable ! Cela révèle les limites du personnage qui soigne sa communication, préférant communiquer à coups de tweets et petites vidéos (souvent diffusées avant l’annonce officielle d’évènements par « ses » commissaires) que lors de rituelles conférences de presse, où elle pourrait être désarçonnée par quelques questions imprévues (et à laquelle elle ne peut répondre).

Pour Ursula Von der Leyen, qui rêvait à un grand destin après son poste de présidente à la Commission en novembre 2024, éventuellement comme secrétaire générale de l’OTAN, cette bourde pourrait coûter cher. Honnêtement qui fera confiance à une personne qui quelques jours plus tard révèle l’information au grand public, juste pour se mettre en valeur ?

(Nicolas Gros-Verheyde)

La communication très contrôlée de von der Leyen. Ursula von der Leyen rechigne à l'exercice des conférences de presse générales, avant chaque Conseil européen, où toutes les questions peuvent être posées par tous les journalistes. Elle préfère des petits conciliabules avec une vingtaine de journalistes, triés sur le volet, où les questions sont bien contrôlées (gaffe à celui qui dépasse la ligne jaune, il ne sera plus réinvité). Mais, le plus souvent, elle fait des déclarations après un évènement (point VIP ou statement dans le langage bruxellois) ou elle publie de petites capsules vidéo, préparées soigneusement par son équipe de communication rapprochée. Un moyen d'éviter toute question, qui (apparemment) déstabilise cette femme, très politique, intelligente, très convaincue elle-même de l'importance de l'Europe, comme de la politique de défense européenne. Mais qui redoute, avant tout, de perdre le contrôle et de ne pas maitriser ses dossiers.
  1. Ce peut être une erreur de traduction, avec la confusion classique du terme “officers” (qui en anglais désigne soit les militaires, soit tous les agents de l’État).
  2. Car concrètement, en temps de guerre, où des centaines de milliers de personnels sont engagés, où le front bouge tout le temps, il est très difficile d’avoir une comptabilité précise.
  3. Le chiffre a été mentionné par le chef d’état-major des armées US Mark Milley, dans une conversation à l’Economic Club of New-York courant novembre. Mais son propos était si évasif et si contestable (sur certains chiffres). Parlant d’une possible « fenêtre d’opportunité pour la négociation », il justifie son propos par ceci : « il y a d’énormes souffrances humaines. Il y a peut-être 15, 20 30 millions de réfugiés (sic !), probablement 40.000 civils ont été tués. […] plus de 100.000 [militaires] russes tués et blessés. Et, sans doute, la même chose coté ukrainien ». (script et traduction : NGV)
  4. Ce qui n’est pas tout à fait exact… Le chiffre indiqué semble plutôt provenir d’une analyse “maison” faite par l’IntCen (le centre d’analyse du renseignement du SEAE, le service diplomatique européen) qui produit régulièrement des synthèses d’analyse du renseignement, à partir de sources ouvertes (généralement), mais aussi d’informations fournies par les États membres. Des informations classifiées au plus haut niveau, destinées uniquement à un cercle très restreint de personnes au sein de l’Union européenne (Haut représentant Josep Borrell, président du Conseil européen Charles Michel, structures militaires de l’UE et présidente de la Commission européenne, le cas échéant).
  5. Transcript du point de presse du 1er décembre fait par l’équipe de B2 (merci Marion !)

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Les bonheurs du théâtre populaire

Défense en ligne - Fri, 11/25/2022 - 11:07

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L’incapable Kadri Simson

Bruxelles2 - Thu, 11/24/2022 - 17:05

(B2) Depuis le début de la crise du prix de l’énergie, la commissaire européenne chargée du dossier est plutôt invisible. Portrait.

La commissaire Kadri Simson sur le stand de la Commission européenne au Conseil des ministres de l’énergie jeudi (24 novembre) (flux : EBS / Sélection NGV)

Une femme qui a la politique dans le sang

Un père, vétéran de la politique estonienne

De nationalité estonienne Kadri Simson est née un 22 janvier 1977 à Tartu. Son père, Aadu Most, est un professeur d’histoire bien connu. Avant l’indépendance retrouvée, il est un des responsables du Front populaire fondé par Edgar Savisaar. Le parti a été créé du temps de l’URSS et soutient le combat pour la Perestroïka et est l’un des organisateurs de la fameuse chaîne humaine formée entre les citoyens des trois pays Baltes (près de deux millions y participeront) le 23 août 1989 (cf. kesknadal). Autrement dit, un vétéran de la politique estonienne.

Artisan de l’indépendance estonienne

Aadu sera le représentant estonien à Stockholm, dans la Suède toute proche, en tant que chef du bureau d’information (une simili ambassade), juste avant l’indépendance qui voit l’Estonie s’émanciper de l’URSS. Membre du parti du Centre qui a succédé au Front populaire, il est élu ensuite régulièrement au Riigikogu, le parlement national. Il en est toujours membre, président de sa commission culture. Il a aussi été maire de Tartu de 2007 à 2015, avant d’en être éjecté par son parti.

Miss Tartu intéressée par la politique

Kadri entre en politique très tôt à l’âge de 18 ans, pour se battre contre l’enseignement payant. Réputée enfant sage, elle préfère discuter politique que faire la fête, comme elle le raconte à Postimees. Cela ne l’empêche nullement de devenir Miss Tartu en 1994. Une incartade de jeunesse, expliquera-t-elle. Elle adhère au Parti du Centre, comme son père. Et elle ne cessera d’y consacrer le maximum de son temps. En 1999, à 22 ans, alors qu’elle est encore étudiante, elle devient conseillère municipale à Tallinn, la capitale, puis devient la conseillère du maire nouvellement élu, Edgar Savisaar, qui sera un de ses mentors en politique, avant de devenir un concurrent.

Une des figures montantes au parti du Centre

Après un bachelor en histoire de l’université de Tartu en 2000, et une maîtrise d’histoire en 2002, la fille aînée de la famille part à Londres pour acquérir une maîtrise en sciences politiques à l’University College of London en 2003. Connaissance qu’elle met immédiatement en pratique. En 2003, elle devient la secrétaire générale du parti Centre, auprès de son président l’ineffaçable Edgar Savisaar. Poste qu’elle occupe jusqu’à 2007, quand elle est élue au parlement. Elle est la cheffe du groupe Centre de 2009 à 2016.

L’heure de l’émancipation

La vie politique interne n’est pas de toute tranquillité. Le parti du Centre est ravagé de luttes intestines fratricides. Pourtant amis de longue date, Aadu et Savisaar,, se fâchent. Savisaar est accusé de corruption. Quand il est malade, et doit se faire opérer, Kadri saute sur l’occasion. Elle tente de ravir la tête du parti en 2015. « Je me soucie de la santé de Savisaar et ait donc décidé de lui offrir un soulagement en se présentant comme candidate », explique-t-elle, selon la radio estonienne. Avec un rien de zeste d’hypocrisie. Raté.

… et des règlements de compte

Le clan Savisaar se venge un an plus tard en tentant de saboter la réélection de Kadri à la tête du groupe parlementaire. La campagne interne est alors féroce et plutôt sale. Tous les coups semblent permis, relate la presse estonienne. Des soutiens de Kadri sont convoqués devant le comité d’honneur du parti accusés d’avoir soudoyés des voix. Et vice-versa. Tenace, ce qui est aussi un trait de son caractère, Kadri est réélue finalement.

Le firmament gouvernemental entaché de petites affaires

Miss Simson

En 2008, elle épouse Priit Simson, un journaliste de Eesti Päevaleht, son amour d’études. Elle a été avec lui sur les bancs à l’université de Tartu. Et il est à ses côtés quand elle fait ses premières armes en politique. Ils divorcent près de sept ans plus tard, en février 2015. Kadri garde cependant de cette union le nom de son mari, son nom actuel de commissaire, le préférant sans doute à celui de la famille, Most. Un geste d’émancipation par rapport au père.

Un compagnon de route plutôt embarrassant

Kadri ne reste pas seule longtemps. Elle trouvé une autre âme sœur en la personne de Teet Soorm, un homme d’affaires plutôt sulfureux mais séduisant, qui évoluait dans la famille des Simson. Président du conseil d’administration de HKScan, le plus grand éleveur de porcs du pays, c’est un homme en vue. Cela vaudra cependant très vite à l’intéressée des accusations de conflit d’intérêt. Kadri vient en effet d’accéder au gouvernement. Elle est depuis le 23 novembre 2016 ministre chargée des Affaires économiques et des infrastructures dans le gouvernement de coalition que forme Jüri Ratas (KESK) avec les sociaux-démocrates (SDE) et Pro Patria & Res Publica (IRL).

Un petit conflit d’intérêt

Or très vite, le gouvernement décide d’une aide exceptionnelle pour les agriculteurs victimes de la peste porcine. Teet Sorm a été un des principaux militants de cette aide, demandant même au gouvernement d’intervenir auprès de Bruxelles pour alléger les règles d’abattage des porcs. Le conflit d’intérêt parait patent au regard de la définition classique (1). Kadri nie pourtant tout en bloc estimant que la mesure étant publique, il n’y a pas conflit (2). Elle reste ministre durant deux ans et demi, jusqu’aux élections suivantes (jusqu’au 29 avril 2019). Dans la nouvelle coalition que forme Jüri Ratas avec le parti nationaliste et xénophobe EKRE en avril 2019, elle n’est pas renouvelée.

Fausses factures en série

La vie avec son compagnon l’expose constamment (3). Teet Soorm est mis en cause dans une nouvelle affaire. Cette fois par son ancienne entreprise HK Scan et sa filiale AS Rakvere Farmid qui lui reprochent d’avoir émis, avec plusieurs autres responsables de l’entreprise, de fausses factures pour se verser des dividendes et bonus supplémentaires. Le préjudice est estimé à 28 millions € entre 2013 et 2016. L’intéressé est débarqué de l’entreprise. Une plainte au pénal est déposée. Il est arrêté par la police en novembre 2017 pour détournement de fonds et de blanchiment d’argent, selon la TV estonienne. Le procès dure. Finalement, la procédure pénale se clôt près de deux ans plus tard, en juillet 2019, avec un accord amiable entre l’accusé et le procureur. La société est indemnisée du dommage subi. Le procureur renonce à la poursuite « faute d’intérêt public à poursuivre ».

Sauvé par le gong

Kadri échappe au pire, sauvée par le gong. Selon le dossier de plainte au pénal de HK Scan, elle a en effet participé à un voyage d’agrément facturé comme voyage d’affaires à la société, au moins une fois (en 2016 en Roumanie) comme le rapporte le tabloïd local Ohtuleht. L’arrangement tombe donc à pic. L’intéressée vient d’être proposée officiellement le 5 juin par le gouvernement estonien pour faire partie de la Commission européenne. Une promotion en forme de dégagement au loin. Le complexe Borgen en quelque sorte (4).

Déclaration formelle à zéro

Dans sa déclaration d’intérêt qu’elle a signé en tant que commissaire, Kadri Simson n’a mentionné aucun élément possible de conflit d’intérêt ni même d’interaction de sa vie personnelle. « Non applicable » est-il mentionné…

Une commissaire dépassée par la crise

Forte politicienne à Tallinn, faible à Bruxelles

Considérée dans ses mots comme une politicienne forte et à la langue acérée selon les mots du Postimees, le quotidien estonien, on ne peut pas dire que ses qualités aient irrigué la bulle européenne. Ses premiers pas à la Commission européenne ne la placent pas en haut des marches. Au contraire. Kadri Simson apparait fade, et voguant au gré de décisions qui semblent prises ailleurs.

Une connaissance des dossiers au raz des notes

Incapable de justifier la ligne politique suivie par la Commission européenne, elle reste au plus près de ses notes, démontrant ainsi par là sa faible maitrise des dossiers. En conférence de presse, c’est frappant : elle n’ose pas quitter des yeux les lignes de codes écrites par ses conseillers. Et quand une question est posée trop concrète, par exemple sur le mécanisme de limitation de prix du pétrole, elle se contente de grandes idées, ou détourne l’attention vers d’autres sujets.

La sécurité d’approvisionnement plus que les citoyens

Les prix de l’énergie semblent être en effet le cadet de ses soucis. Dès qu’on aborde des questions plus géopolitiques, comme la sécurité d’approvisionnement de l’Europe ou celles des pays voisins (Ukraine, Moldavie…), Kadri Simson se révèle en revanche, plus motivée. Presque fidèle à l’image qu’en dressent mes collègues estoniens : concernée, plus énergique, très politique. Il suffit d’écouter ses interventions face à la presse, notamment à la fin du Conseil des ministres de l’Énergie, le 25 octobre dernier ou ce 24 novembre pour s’en rendre compte, et surtout de regarder sa proposition d’un mécanisme de limitation du prix du gaz (cf. encadré) pour voir que la commissaire est en fait “incapable” au sens étymologique du terme (5).

(Nicolas Gros-Verheyde)

Un mécanisme inefficace

Le mécanisme de limitation du prix du gaz préparé présenté par la commissaire aux ministres de l’Énergie ce jeudi est si complexe et son seuil placé si haut qu’il est quasiment inefficace. « Si le mécanisme avait existé en août, il n’aurait jamais pu être déclenché » n’a d’ailleurs pas hésité à dire la ministre belge Tinne Van der Straeten, membre des Groen (les Verts flamands). « Ce n’est certainement pas une réforme structurelle ni une réponse à l’envolée des prix du gaz » renchérit sa collègue française Agnès Pannier-Runacher (Renaissance). Ce texte « est insuffisant » ajoute-t-elle, pointant l’incapacité de la commissaire à répondre aux besoins des Chefs. « La Commission a un mandat très clair du Conseil européen, je pense que c’est une bonne chose que de répondre point à point à ce mandat ».

  1. Toute situation d’interférence entre un intérêt public et des intérêts publics ou privés qui est de nature à influencer ou à paraître influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif d’une fonction.
  2. Une autre affaire de conflit d’intérêt viendra émailler son mandat de ministre. Cette fois c’est le parti du Centre qui est en cause, un de ses soutiens les plus importants.
  3. Relation qui continue puisqu’une photo publiée sur le compte twitter montre dans les reflets de ses lunettes Teet Sorm selon la presse estonienne.
  4. Dans cette série danoise, la première ministre Birgitte Nyborg voit un bon moyen d’éloigner son rival dans le parti centriste de la politique nationale : le nommer commissaire européen.
  5. Dans une situation qui ne lui permet pas certaines choses.

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