ANASE / ASEAN

L’ANASE / ASEAN & L’UNION EUROPÉENNE 

L’Union européenne et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est / Association of Southeast Asian Nations (ANASE ou ASEAN) forment un marché de plus d’un milliard d’habitants et les échanges entre les deux blocs ont été importants en 2011 – plus de 233 milliards de dollars. L’UE est le second partenaire commercial de l’ASEAN en termes d’exportations, juste après la Chine (et l’ASEAN est le cinquième partenaire de l’UE). En termes d’investissement, les compagnies Européennes ont dépensé près de 12 millions de dollars annuels en moyenne entre 2000 et 2009 et l’Union européenne est le premier investisseur étranger dans la région (20,6 pourcent).

Surtout les Pays les Moins Avancés de l’ASEAN aimeraient voir redémarrer les négociations entre l’ASEAN et l’UE pour un accord de libre échange commercial. Les deux blocs ont déjà fait des tentatives en ce sens, mais les discussions ont été suspendues et la stratégie actuelle de l’UE est de négocier séparément avec chaque pays et les plus pauvres bénéficent la politique douanière privilégiée de l’UE. De plus, l’ASEAN a déjà négocié de nombreux contrats de libre-échange commercial avec d’autres pays, offrant ainsi un accès privilégié aux entreprises originaires d’Australie, de Chine, du Japon, de Corée et de Nouvelle Zélande. Et la plupart des membres de l’ASEAN ont négocié en parallèle un nombre important d’accords bilatéraux avec des pays tiers (hors ASEAN).

L’ANASE/ASEAN est une organisation politique, économique et culturelle regroupant dix pays d’Asie du Sud-Est, précédée par l’organisation appelée Association of Southeast Asia (ASA), une alliance entre les Philippines, la Malaisie et la Thaïlande formée en 1961. Elle a été fondée en 1967 à Bangkok (Thaïlande) par cinq pays dans le contexte de la guerre froide pour faire barrage aux mouvements communistes, développer la croissance et le développement et assurer la stabilité dans la région:
– Indonésie
– Malaisie,
– Philippines
– Singapour
– Thaïlande

Le Brunei les rejoint 6 jours après son indépendance du Royaume-Uni le 8 janvier 1984. Le Vietnam entre en 1995, suivi du Laos et de la Birmanie le 23 juillet 1997 et du Cambodge le 30 avril 1999. La Papouasie-Nouvelle-Guinée a le statut d’observateur depuis 1976 et réfléchit à une possible candidature. Le 23 juillet 2006, le Timor oriental a posé sa candidature et pourrait devenir membre d’ici à 2019 (?).

La future adhésion du Timor-Oriental
En 2017, les Philippines, un proche allié du Timor-Leste, sont devenues les hôtes de l’ASEAN pour 2017. Une réunion générale devrait se terminer le 17 novembre, mais des rapports étrangers du 4 novembre ont indiqué que l’ASEAN allait contourner l’adhésion du Timor-Leste 2017, principalement en raison de son manque de ressources humaines qui a été souligné par Singapour. Malgré cela, il a été annoncé que le Premier ministre du Timor oriental, Mari Alkatiri, poursuivrait la participation du Timor oriental à l’ANASE en tant qu’observateur lors du sommet de 2017. Les Philippines, l’Indonésie, la Thaïlande et le Cambodge ont réitéré la demande d’adhésion du Timor-Leste lors des sommets, mais les 6 autres membres de l’ASEAN dirigés par Singapour n’ont pas soutenu le mouvement. Le dernier jour du sommet, les Philippines ont été mandatées par tradition de passer la présidence de l’ASEAN à Singapour, dont la présidence commence en janvier.
Un rapport final du sommet de novembre a déclaré que “la demande d’adhésion du Timor-Leste à l’ASEAN est en cours et attendait avec impatience les résultats des discussions du groupe de travail du Conseil de coordination de l’ASEAN qui se tiendra le 5 décembre 2017 à Bali, en Indonésie, “la dernière chance pour l’accession du Timor-Leste à l’ASEAN sous la présidence des Philippines qui se termine techniquement le 31 décembre. Les Philippines ont fait une dernière tentative pour déclarer le Timor-Leste comme un membre de l’ASEAN 6 (Singapour, Myanmar, Laos, Malaisie, Brunéi et Vietnam) ont bloqué la proposition, tandis que seulement 4 (Philippines, Indonésie, Thaïlande et Cambodge) l’ont approuvée. La proposition devait être votée à l’unanimité (10).
En 2018, les Philippines étaient en pourparlers avec le Brunéi, le Myanmar, le Laos et le Vietnam au sujet de l’approbation de l’adhésion du Timor-Leste à l’ANASE. Des discussions ont également eu lieu avec la Malaisie et Singapour, mais les deux pays ont de nouveau rejeté la proposition. Singapour, en tant que président de l’ASEAN pour 2018, a noté que l’adhésion du Timor-Leste sera abordée au cours de l’année, mais son adhésion en tant qu’État membre ne sera pas approuvée, poussant l’éventuelle approbation de l’offre du Timor-Leste jusqu’en 2019 sous la présidence de Thaïland.

Aujourd’hui, l’association a pour but de renforcer la coopération et l’assistance mutuelle entre ses membres, d’offrir un espace pour régler les problèmes régionaux et peser en commun dans les négociations internationales. Un sommet est organisé chaque année au mois de novembre. Son secrétariat général est installé à Jakarta (Indonésie).

En 2005, les pays de cette organisation représentaient :
558 millions d’habitants (environ 10 pourcent de la population mondiale)
862 milliards $USD de PIB
26 milliards $USD d’investissements étrangers

De par sa spécificité régionale, l’ASEAN n’a aucun intérêt à accueillir un puissant acteur tel que la Chine. L’Indonésie joue souvent le rôle d’une Allemagne asiatique au cours des négociations, mais la volonté implicite de l’ASEAN est de regrouper plusieurs petits pays pour s’unir contre les mastodontes régionaux (Chine et Japon entre autres). La finalité de l’ASEAN à sa création était de ne pas créer d’organe supranational centralisé, tout en maintenant un système égalitaire d’échange économique pour s’affirmer dans les échanges commerciaux mondiaux.

Par rapport à l’Union européenne et la crise européenne depuis 2008, pendant la crise asiatique de la fin des années 1990 les membres de l’ASEAN, dirigés par des concurrences régionales fortes, n’ont pas mis en place de système de régulation de crise, ni de solidarité. De plus la région doit également faire face à plusieurs questions territoriales. Le conflit le plus médiatique est celui opposant le Cambodge et la Thaïlande sur leur frontière commune. Depuis bien plus longtemps, un autre conflit oppose la Chine et plusieurs pays d’Asie du Sud-est entre eux dans la Mer de Chine. Au centre des débats au cours de plusieurs des derniers sommets, Myanmar envisage la présidence de l’association en 2014. En l’état actuel des choses et si les autres membres se rangent à cette idée, difficile d’imaginer que les relations avec les Etats-Unis ou l’Europe n’en pâtissent pas, notamment l’accord de libre échange entre l’Union européenne et l’ASEAN dont les négociations ont déjà commencé. Enfin, il faudra régler la question de l’intégration du Timor Leste à l’organisation, comme le souhaite ardemment l’Indonésie.

L’ASEAN repose sur une structure décentralisée et effectivement, sa lente intégration institutionnelle a longtemps ralenti la croissance des échanges commerciaux au sein de leur zone de libre-échange. Parfois trop opaque et abscons face à ses partenaires mondiaux, l’ASEAN n’a pas bénéficié de la mondialisation du commerce dans les meilleures conditions. L’instabilité politique de pays comme la Birmanie a pu, par exemple, effrayer des investisseurs.

L’organisation asiatique se rassemble tous les ans sous sa forme ASEAN+3 (Chine, Corée du sud, Japon) qui pourrait se rapprocher d’une sorte de politique de (bon) voisinage. La question de l’élargissement à ces trois pays ne se pose pas, puisque les États membres se verraient écrasés par le poids économique de ces derniers. On voit donc que la logique d’intégration de pays n’est pas la même qu’au sein de l’UE, qui elle, n’a jamais arrêté son processus d’élargissement, menée par un humanisme européen.
À sa création, l’ASEAN rejetait l’idée d’une politique de sécurité commune. Or, depuis quelques années la question de la navigation en Mer de Chine du sud est sujette à débat. La présidence très active du Vietnam en 2010 a également vu la première réunion des ministres de la Défense, signe que les compétences de l’ASEAN sont en mouvement. La présidence de l’ASEAN par le Vietnam en 2010 est l’exemple parfait de la nouvelle dynamique de l’organisation. D’abord, le Vietnam a profité de cette vitrine pour multiplier les négociations de libre-échange avec plusieurs États extérieurs à l’ASEAN et, sous la présidence, ont été adoptées les mesures qui permettront l’élaboration d’une « Communauté de l’ASEAN ».

Groupes
Pays les Moins Avancés :
Seuls le Cambodge, le Laos et le Myanmar sont dans cette catégorie. Ils bénéficient des lois Européennes qui encouragent les échanges avec les pays en développement en proposant un accès libre, sans contrainte douanière ni quota, aux marchés Européens à travers le programme Everything But Arms (Tout Sauf des Armes). Cette politique douanière privilégiée est une aubaine pour l’industrie vêtements et textiles Cambodgienne, qui représentait près de 90 pourcent des exportations du pays en direction de l’UE en 2011. Pour prendre un exemple concret, le Cambodge et la Thaïlande exportent tous du riz industriel vers l’UE. Bien que les deux variétés exportées soient quasiment identiques, voire même dans certains cas qu’elles viennent des mêmes semences et soient plantées à portée de vue l’une de l’autre, la Thaïlande doit s’acquitter de 250 dollars de taxes par tonne exportée tandis que le Cambodge ne paye rien. Avantage Cambodge, donc. En 2011, le Cambodge a exporté en tout et pour tout 141,497 tonnes de riz à destination des marchés Européens. Le Laos n’a pas de riz à exporter, le pays produit d’autres denrées, telles que de l’or et du cuivre, de l’électricité, du bois et des produits en bois, du textile, du café ainsi que diverses machines et outils. Mais le Laos a un sérieux désavantage, il n’a pas de façade maritime et ses produits doivent être acheminés via les montagnes pour atteindre leur point de transit à l’aéroport ainsi ses produits sont plus coûteux que ceux du Cambodge. Le Myanmar est en train de faire la transition et sa mue après des décennies d’isolation politique et économique, de nombreux pays privilégient une approche prudente avant de développer les échanges avec ce pays.

Pays à revenus moyens :
Ces pays ne peuvent pas prétendre aux réductions de taxe. Depuis 2010 négociations entre l’UE + la Malaysie, Singapour et le Vietnam. Mais ces accords ne sont pas faciles ni rapides à mettre en place, surtout depuis l’extension de l’UE à 27 pays, qui ont tous leur mot à dire dans l’accord final.

 

Sources :
http://www.ccfcambodge.org/single-news/n/le-cambodge-profite-des-liens-asean-ue-mais-veut-voir-a-plus-long-terme/
http://www.nouvelle-europe.eu/ue-et-asean-deux-organisations-internationales-deux-trajectoires
http://www.touteleurope.eu/fr/actions/economie/commerce-exterieur/presentation.html
http://www.cgeci.org/cgeci/index.php?option=com_content&view=article&id=543:u-acp-2e-revision-de-laccord-de-cotonou&catid=50
http://www.regards-citoyens.com/article-l-ue-a-publie-aujourd-hui-son-schema-revise-de-preferences-generalisees-spg-qui-prendra-effet-au-112030280.html