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24 Heures au Bénin

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Updated: 2 days 20 hours ago

Une délégation du Cos-Lépi en visite au siège de la Cena

Wed, 06/20/2018 - 01:29

Une délégation du Conseil d'orientation et de supervision de la liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi), conduite par son président, Janvier Yahouédéhou, était au cabinet du président de la Commission électorale nationale autonome (Cena), ce mardi 19 juin 2018. Une visite de courtoisie et de travail au cours de laquelle, Janvier Yahouédéhou a fait part à Emmanuel Tiando, de l'évolution des travaux au niveau du Cos-Lépi.

Le président du Cos-Lépi, Janvier Yahouédéhou accompagné de Justin Adjovi et SabaÏ Katé étaient au cabinet du président de la Cena dans l'après-midi de ce mardi 19 juin 2018. L'objectif de cette visite, est de faire part au président de la Cena, de l'évolution des travaux en vue de l'actualisation du fichier électoral.
Le président de la Cena, Emmanuel Tiando, après avoir exprimé toute sa joie de recevoir les membres du bureau du Cos-Lépi, a souligné que la Cena et le Cos-Lépi sont deux organes complémentaires dans l'organisation des élections. ''A ce titre, le président et son bureau sont venus pour nous saluer et nous faire également part de l'évolution des travaux qu'ils mènent dans le cadre de la préparation de la liste électorale et de la confection des cartes d'électeur, bref, du travail qui s'effectue au Cos-Lépi en vue de l'organisation des prochaines élections législatives", a-t-il déclaré. M. Tiando a rassuré ses hôtes que la Cena sera toujours disponible à travailler avec le Cos-Lépi pour que la préparation du scrutin des législatifs, se fassent en tandem avec le Cos-Lépi afin qu'il n'y ait pas de problème de dernière heure pour l'organisation de ces élections.
Au nom de la Cena, il a remercié le président du Cos-Lépi ainsi que les membres du bureau qui l'ont accompagné pour leur initiative et réaffirmé la volonté de la Cena, de visiter le Cos-Lépi pour que les deux institutions travaillent en partenariat afin que les élections s'organisent de façon transparente, libre et crédible.
A son tour, le président du Cos-Lépi, Janvier Yahouédéhou, a affirmé que son institution a déjà mis en place les éléments techniques qui lui permettront de mener à bon port, la mission qui lui est confiée.
Outre les obligations d'organisation de règlement intérieur, « nous avons déjà établi le budget et transmis au gouvernement », a informé Janvier Yahouédéhou. Il a précisé qu'ils ont déjà établi une feuille de route appuyée par un chronogramme très précis qui leur permettra d'offrir une matière de qualité, c'est-à-dire, une liste électorale et des cartes d'électeur à bonne date de façon à ce que, aucun souci ne soit créé à la Cena afin de lui permettre d'organiser des élections de façon particulièrement propre.
Pour réussir cette mission, il est obligatoire, selon Janvier Yahouédéhou, de se rapprocher du président de la Cena pour recueillir son avis sur ce qu'il aurait souhaité, les améliorations possibles à apporter de façon à ce que le travail en amont soit particulièrement potable et digeste pour elle. D'où la présente visite de courtoisie et de travail au siège de la Cena.
Le président du Cos-Lépi a également souhaité que le président de la Cena rende visite au Cos-Lépi pour voir la manière dont ils travaillent de façon à ce que, face au chronogramme établi, qu'ils fassent des points à mi-parcours.
Au sujet de la question des ressources, Janvier Yahouédéhou a rassuré qu'ils ont déjà déposé le budget au gouvernement. « Nous sommes dans l'attente de ressources, mais en attendant les ressources, il y a beaucoup de choses qui se préparent. Nous nous attelons à cela. Pour l'instant, il n'y a pas encore d'inquiétude », a-t-il rassuré.
F. Aubin AHEHEHINNOU

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Mme Zinzindohoué en lice pour succéder à Mme Afouda

Wed, 06/20/2018 - 00:41

Mme Marcelline Claire Gbèha Afouda est en fin de mission à la présidence de la Haute Cour de justice. Son successeur sera connu dans les prochaines heures.
Selon les informations, elle pourrait passer le temoin une autre femme, juriste de haut niveau. Il s'agirait de Mme Cécile de Dravo. L'épouse de Me Abraham Zinzindohoué serait la seule candidate en lice pour la présidence de la haute juridiction, selon les indiscrétions. Mais il n'est pas exclu qu'il y ait d'autres prétendants au poste.
Le président est élu au sein des membres de l'institution.
La Haute Cour de justice est la seule institution de la République, habilitée à juger les personnalités dont les membres du gouvernement, le président de la République et les députés, en cas d'outrage à l'Assemblée nationale, de haute trahison ou d'atteinte à l'honneur et à la probité. Elle est composée des membres de la Cour Constitutionnelle à l'exception de son président, de 06 députés à l'Assemblée Nationale et du président de la Cour Suprême.

D. M.

Categories: Afrique

Bio Tchané prône un partenariat positif entre les acteurs

Wed, 06/20/2018 - 00:33

C'est ce mardi 19 juin 2018 qu'a lieu l'ouverture officielle de la Conférence Internationale des Ministres de la Santé et des TIC sur la Sécurité des Soins en Afrique (CIMSA). Cette conférence qui se déroule à Cotonou du 17 au 22 juin 2018, a été lancée par le Ministre d'État chargé du Plan et du Développement, M. Abdoulaye Bio Tchané, représentant le Chef de l'État, S.E.M. Patrice Talon.

C'est en présence du ministre de la santé, M. Benjamin Hounkpatin, et celle de l'Economie Numérique et de la Communication Mme Aurélie Adam Soulé Zoumarou que le Ministre d'Etat chargé du plan a procédé à l'ouverture de cette conférence. Selon le ministre Abdoulaye Tchané « La problématique de la qualité des soins, de la sécurité des patients et de la gestion des risques en milieu de soins devient aujourd'hui un enjeu majeur de santé publique. Cette dernière ne peut être améliorée que lorsque les individus malades, les prestataires de soins de santé, y compris les universitaires et chercheurs travaillent avec les gouvernements dans le cadre d'un partenariat positif ». Il souligne qu'il n'est pas non plus possible qu'en cette ère de grande transformation qu'on se démarque des technologies qui offrent une rapidité de services. « Comment peut-on se priver des technologies du numérique, dont la capacité à simplifier les procédures, à comprimer le temps, à supprimer les distances, à faciliter tout simplement la vie n'a pas d'égale ? », a-t-il ajouté. Tout en exprimant la joie du gouvernement d'accueillir cette conférence, Abdoulaye Bio Tchané, souhaite plein succès aux travaux de la deuxième édition de la CIMSA.
Le Ministre de la Santé Benjamin Hounkpatin a quant à lui, fait le rappel des acquis de la première conférence tenue en 2012. Il a aussi présenté les résultats attendus au cours de cette rencontre. « Je souhaite que nos travaux soient porteurs d'engagements prononcés en faveur de la e-santé pour une meilleure sécurité des patients et du numérique », a-t-il souligné.
La Ministre de l'Economie Numérique et de la Communication Aurélie Adam Soulé Zoumarou a présenté l'état des lieux de l'apport des TICs dans le domaine de la santé dans les pays africains. Tout en énumérant les défis qui se posent aux États africains dans l'intégration des TICs dans ce domaine, elle confie que le Bénin entend relever ces défis. « Le Bénin est prêt à relever ces défis et bien d'autres, avec pour ambition de se transformer en une plateforme de services numériques de l'Afrique de l'Ouest pour l'accélération de la croissance et l'inclusion sociale d'ici 2021 », dira-t-elle.
Plusieurs dont M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur Général de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Dr Matshidiso R. Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique et de M. Siaka Coulibaly, Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies et Représentant Résident du PNUD au Bénin ont assisté à la cérémonie d'ouverture de la conférence.
Giscard AMOUSSOU

Categories: Afrique

Nécessité de nouvelles recherches sur les écosystèmes souterrains

Tue, 06/19/2018 - 22:00

L'atelier de sensibilisation sur les écosystèmes souterrains se déroule depuis mardi 19 juin 2018 à l'Institut des sciences biomédicales et appliquées (Isba). Il est organisé avec le soutien de la Coopération Belge au développement.
Procédant à la cérémonie officielle d'ouverture de cet atelier, le doyen de la Faculté des sciences techniques, dira que " peu d'entre nous le savent mais l'eau souterraine, sur laquelle repose principalement l'approvisionnement en eau des populations, constitue un écosystème majeur en termes de diversité biologique". Il souligne que " malheureusement, cette biodiversité reste trop souvent ignorée, bien que présente sur tous les continents". L'universitaire pense qu'il est indispensable de se lancer dans l'étude de cette biodiversité au regard de ce qu'elle constitue pour nous. " Les eaux souterraines abritent un grand nombre d'espèces endémiques que l'on ne rencontre nulle par ailleurs, et qui appartiennent au patrimoine naturel", notifie-t-il. Selon le doyen, " dans certains cas, ces espèces sont d'un intérêt zoologique et évolutif exceptionnel qui justifie des mesures de conservation et de protection". Pour lui, il est " important d'étudier et de documenter la biodiversité des eaux souterraines au Bénin". Ceci se justifie aussi selon lui par son unicité et son importance dans le bon fonctionnement des écosystèmes et au maintien de la qualité des eaux. " Une bonne connaissance des écosystèmes aquatiques souterrains est une condition préalable à la la gestion responsables et durable de la ressource", précise-t-il. Le Professeur Moudachirou Ibikounlé confie qu'il s'agira " d'un atelier de sensibilisation qui va nous réunir pendant deux jours où nous parlerons de tout ce qui est lié à l'eau. Nous parlerons de toutes les recherches scientifiques qui ont lieu autour de l'eau et les perspectives." Tout en mettant en exergue l'importance que cet atelier constitue pour les nouvelles recherches en matière d'écosystèmes souterrains, il remercie chacun de cette promptitude. Professeur émérite de l'Université Paul Sabatier de Toulouse en France, Claude Boutin a mis l'accent sur l'importance que revêt cet atelier et le but des recherches sur les écosystèmes souterrains. Ce que confirme Dr Patrick Martin de l'Institut Royal des sciences naturelles de Belgique, président de la société Française de systématique.
Plusieurs communications ont meublé la première journée de l'atelier.
Huit thématiques ont permis aux participants de saisir le contenu de cette rencontre des chercheurs. Il y a entre autres, l'importance de l'étude de la faune aquatique souterrains en Afrique, animé par Pr Boutin. La biodiversité des eaux souterraines du Bénin a été présenté par le Dr Patrick Martin. Il y a eu aussi quelques autres interventions relatives à la recherche dans le domaine des écosystèmes souterrains.
D'autres communications sont prévues ce mercredi 20 juin 2018. Tout ceci sera couronné par la conférence publique à l'Université d'Abomey-Calavi.

Giscard AMOUSSOU

Categories: Afrique

Le monde francophone demeure le parent pauvre de l'aide française au développement

Tue, 06/19/2018 - 17:04

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En 2016, moins d'un euro sur six versés par la France a été affecté au vaste monde francophone. Une situation qui traduit un manque de vison à long terme, et qui s'oppose à la politique du Royaume-Uni qui privilégie toujours son espace géolinguistique. Et les perspectives sont peu encourageantes.

Selon les dernières statistiques détaillées publiées par l'OCDE, la France n'a consacré que 32 % de ses aides relevant de la catégorie dite de l'Aide publique au développement (APD) à des pays francophones en 2016. En y rajoutant sa lourde contribution nette au budget de l'Union européenne (UE), selon les données fournies par le Sénat, la part du monde francophone (en l'occurrence l'Afrique francophone, Haïti et le Vanuatu) s'établit à environ 15 % du volume global des aides au développement versées par l'Hexagone à des pays étrangers.

Une politique peu francophonophile

Concernant la partie relative à l'APD (qui se rapporte aux pays à revenu faible ou intermédiaire, et non membres de l'UE), et comme à peu près comme chaque année, seuls deux des dix premiers pays bénéficiaires, aides bilatérales et multilatérales confondues, étaient des pays francophones : le Maroc (2e) et le Cameroun (4e). Les autres principaux bénéficiaires étaient dans l'ordre : la Turquie (1e), la Jordanie (3e), l'Égypte (5e), l'Inde, la Colombie, le Mexique, l'Éthiopie et le Brésil.

Pour ce qui est des aides bilatérales, qui représentent environ 60% de l'APD française (58% en 2016), celles-ci se sont à nouveau principalement orientées vers des pays non francophones. En effet, seuls trois des dix premiers pays récipiendaires étaient francophones, à savoir le Maroc (1e), le Cameroun (3e) et l'Algérie (10e, et qui refait son apparition dans les 20 premiers du classement). Les autres principaux pays bénéficiaires étant la Jordanie (2e), l'Égypte (4e), la Colombie, le Mexique, l'Inde, le Brésil et la Turquie (9e). Cinquième en 2016, la Colombie s'était classée première en 2015, seconde en 2014 et quatrième en 2013. Pour sa part, le Brésil, pourtant déjà assez développé et concurrençant même la France dans certains domaines, arrivait en quatrième position des pays bénéficiaires de l'aide bilatérale française en 2014 et en 2015, et en deuxième position en 2012.

Au total, environ 32 % de l'APD française a ainsi été affectée aux pays du monde francophone, soit 2,7 milliards d'euros sur une enveloppe globale de 8,5 Mds (chiffres hors Wallis-et-Futuna, archipel qui ne peut naturellement être pris en compte puisqu'il s'agit d'un territoire français). Ce taux est approximatif, à quelques décimales près, puisqu'il inclut quelques éléments n'ayant pas fait l'objet d'une répartition précise par pays, et qui concernent notamment des aides répertoriées comme « régionales », certains frais administratifs, ainsi qu'une partie des coûts liés aux étudiants et aux demandeurs d'asile présents sur le territoire français.

Cette part se retrouve également au niveau du groupe AFD, qui gère environ la moitié de l'APD bilatérale française, et dont 32 %, approximativement, du volume global des autorisations de financement accordées à des pays étrangers ont été consacrés au monde francophone. Comme chaque année ou presque, seuls trois des dix principaux pays bénéficiaires étaient francophones, à savoir : la Côte d'Ivoire (2e), le Maroc (6e) et le Sénégal (8e). Il est d'ailleurs à noter que le Brésil se classe deuxième des pays bénéficiaires sur l'ensemble de la période quinquennale 2012-2016, et que la part des aides non remboursables (subventions, contrats de désendettement, bonification de prêts…) n'a représenté qu'environ 35 % des financements accordés aux pays francophones.

Mais aux aides relevant de l'APD, il convient naturellement d'ajouter celles versées annuellement à un certain nombre de pays européens membres de l'Union européenne, et essentiellement situés en Europe orientale. Ceci est d'autant plus justifié que ces aides se caractérisent par leur totale gratuité, étant ni remboursables ni assorties de conditions au profit de l'économie française. Et ce, contrairement aux aides relevant de l'APD dont le tiers, environ, est remboursable (le quart environ pour les pays francophones), et qui sont parfois assorties de certaines conditions plus ou moins indirectes.

Or, la contribution nette de la France au budget de l'UE s'est élevée à non moins de 9,216 milliards d'euros en 2016, qui viennent donc s'ajouter aux 8,518 Mds de l'APD. Ainsi, la part du monde francophone s'est établie à environ 15,4 % du total des aides allouées par la France à des pays tiers, soit seulement 1 euro sur 6,5 euros versés. Cette part est même en baisse par rapport aux deux années précédentes, puisqu'elle s'établissait à environ 18,1 % en 2015 et 17,5 % en 2014. Par ailleurs, il est à noter que le Maroc, premier pays francophone bénéficiaire, arrive alors à la onzième place d'un classement global où il est l'un des deux seuls pays francophones (avec le Cameroun) à faire partie des vingt premiers bénéficiaires de l'aide française au développement.

Manque de vison à long terme

Pourtant, force est de constater que toutes les études économiques démontrent clairement que les échanges peuvent être bien plus importants entre pays et peuples partageant une même langue, comme le rappelait si bien le rapport Attali sur la francophonie, publié en 2014. Un seul exemple suffit d'ailleurs à démontrer l'impact économique du lien linguistique : les touristes québécois sont proportionnellement quatre fois plus nombreux que les touristes américains à venir chaque année en France… et à y dépenser. En d'autres termes, toute richesse générée dans un pays francophone au profit de l'économie locale finit par revenir en bonne partie dans le circuit économique des autres pays francophones, et ce, en vertu d'un mécanisme semblable à celui des vases communicants. D'où le concept de « zone de coprospérité », une des traductions possibles du terme Commonwealth.

Cependant, la France consacre chaque année l'essentiel de ses aides à des pays non francophones, et en particulier aux treize pays d'Europe orientale membres de l'UE (ou UE13 : 11 pays d'Europe de l'Est + la Grèce et Chypre). Ces derniers, ayant reçu, en 2016, 89,3 % de l'ensemble des aides versées par le budget de l'UE, la part de la France à destination de ces pays s'est donc élevée à 8,226 milliards d'euros, soit 3,0 fois plus que pour l'ensemble du monde francophone (autour de +202 %). Pourtant, la population totale de cette partie de l'UE (au passage déjà assez développée) n'était que de près de 115 millions d'habitants mi-2016, soit moins du tiers de la population totale des pays francophones du Sud (environ 385 millions à la même date), ce qui correspond donc à un aide à peu près 10,1 fois plus importante par habitant (71,8 euros/hab. contre environ 7,1 euros/hab.). Ainsi, un petit pays comme l'Estonie, peuplé alors de seulement 1,3 million d'habitants, a reçu de la France la somme de 128 millions d'euros (ou l'équivalent de 97 euros par habitant), soit davantage que la Tunisie, berceau des révolutions arabes et seul pays à avoir réussi sa transition politique (115 millions d'euros, aides bilatérales et multilatérales confondues, pour 11,3 millions d'habitants mi-2016, soit 10,2 euros/hab.), que le Sénégal (102 millions d'euros pour 15,4 millions d'hab., soit 6,6 euros/hab.), que le Niger (106 millions d'euros pour 19,7 millions d'hab., soit 5,4 euros/hab.) ou encore que la RDC (111 millions d'euros pour 79,8 millions d'hab., soit 1,4 euros/hab.).

Pour sa part, le Maroc, premier pays francophone bénéficiaire de l'APD française (364 millions d'euros pour 35,3 millions d'hab., soit 10,3 euros/hab.) se trouve ainsi largement dépassé par la Slovaquie (530 millions d'euros pour 5,4 millions d'hab., soit 98 euros/hab.), tout comme par la Pologne et la Roumanie qui sont les deux premiers bénéficiaires des aides françaises au développement avec, respectivement, 1,863 milliard (pour 38,4 millions d'hab., soit 49 euros/hab.) et 1,592 milliard d'euros (pour 19,8 millions d'hab., soit 81 euros/hab.).

Compte tenu de l'existence, au niveau de l'APD française, de certains montants n'ayant pas fait l'objet d'une répartition détaillée par pays, comme indiqué précédemment, les chiffres donnés pour les pays francophones sont donc probablement légèrement sous-estimés. Par ailleurs, il convient de ne pas oublier les flux financiers en provenance des diasporas francophones vivant en France, et qui sont particulièrement importants pour le Maroc, la Tunisie et le Sénégal. Pour les deux premiers pays, s'ajoutent également d'importants flux financiers en provenance des très nombreuses entreprises françaises qui y sont implantées, qui y investissent, paient des impôts (souvent de manière indirecte) et emploient des dizaines de milliers de personnes. Toutefois, la prise en compte de ces différents éléments ne change rien au fait que les transferts reçus par les pays francophones demeurent très en deçà des flux reçus, par habitant, par chacun des 13 pays d'Europe orientale membres de l'UE (qui comptent, eux aussi, de fortes diasporas en Europe de l'Ouest, et qui reçoivent également de nombreux investissements).

La politique française en matière d'aide au développement semble donc assez irrationnelle, d'autant plus que la part de marché de l'Hexagone n'a été que de 3,9 % en 2016 pour l'ensemble des 13 pays d'Europe orientale membres de l'UE (3,8 % en 2015), selon les dernières. données complètes disponibles au niveau du Comtrade, un des départements de l'ONU (et 3,8 % pour les 11 pays d'Europe de l'Est). À titre d'exemple, cette part a été de 2,6 % en Estonie, de 3,1 % en Slovaquie, de 5,5 % en Roumanie, de 3,9 % en Pologne et de 4,4 % en Grèce. La France se trouve ainsi loin derrière l'Allemagne qui arrive très largement en tête des pays fournisseurs de la zone, avec une part de marché de 20,8 % (21,5 % pour les 11 pays d'Europe de l'Est), et assez loin également du second fournisseur qu'est la Chine, grâce notamment à ses produits bon marché (8,6 % pour l'ensemble de la région).

A contrario, et concernant les pays précédemment cités, la part de marché de la France a été la même année de 15,4 % en Tunisie (1e fournisseur étranger), de 13,2 % au Maroc (2e fournisseur, récemment dépassé par l'Espagne), de 15,9 % au Sénégal (1e fournisseur) et de 28,3 % au Niger (1e fournisseur), arrivant à chaque fois assez largement devant la Chine, et loin devant l'Allemagne. Et pour ce qui est de l'Afrique francophone dans son ensemble, et malgré une forte concurrence de la Chine dont les produits bon marché sont particulièrement appréciés sur le continent, la France est tout de même parvenue à maintenir un écart assez limité avec celle-ci en arrivant seconde avec une part de marché globale estimée à 11,9 %, contre 13,7 % pour la Chine (7,7 % pour l'Espagne, troisième, et seulement 5,2 % environ pour l'Allemagne, qui arriverait de peu en quatrième position, devant les États-Unis).

Ainsi, la politique étrangère de la France consiste à financer essentiellement des pays qui continuent à s'orienter systématiquement en premier vers l‘Allemagne, 27 ans après la chute de l'URSS, ce qui revient donc à subventionner l'économie allemande et ses industries (aux gigantesques excédents commerciaux). La célèbre expression « travailler pour le roi de Prusse » semble ainsi être la doctrine de la politique étrangère de la France. Cette situation est d'autant plus injustifiée que les pays d'Europe orientale votent régulièrement contre les positions françaises au sein des grandes instances internationales (ONU…), et ce, contrairement à la majorité des pays francophones avec qui la France partage de nombreuses valeurs communes en matière de politique étrangère.

Cette approche contreproductive de la France se manifeste particulièrement en RDC, pourtant premier pays francophone du monde avec ses 83 millions d'habitants, et dont la capitale Kinshasa est désormais la plus grande ville francophone du monde (13 millions d'hab.) devant Paris (11 millions). Vaste comme plus de la moitié de l'UE, ce pays ne bénéficie chaque année que de moins de 1 % des aides versées par l'Hexagone à des pays tiers (0,6 % du total en 2016, et 1,3 % de l'APD). Ce désintérêt français à l'égard de la RDC s'observe également au niveau de l'AFD (moins de 0,2 % des autorisations de financement du groupe accordées à des pays étrangers en 2016 !), au niveau de la part des étudiants originaires du pays dans l'ensemble des étudiants présents en France (0,5 % du total, et un peu plus de 1,0 % des étudiants africains), ou encore au niveau de la part des projets y étant réalisés par les collectivités et structures intercommunales françaises au titre de la coopération décentralisée en Afrique (< 1 %).

Pourtant, et malgré ce qui peut être considéré comme un abandon, la France parvient tout de même à avoir dans ce pays une part de marché plus importante que celle qui est la sienne dans la quasi-totalité des pays d'Europe orientale, grâce notamment au lien linguistique (5,2 % en 2016 selon le CIA World Factbook, à défaut de données disponibles au niveau du Comtrade).

Toutefois, elle arrive bien loin derrière la Chine qui aurait fourni 20,2 % des importations congolaises en 2016. Pourtant, la France pourrait sans grande difficulté accroître sa présence en RDC, dont la forte dépendance vis-à-vis du partenaire chinois pourrait, à terme, nuire aux intérêts du pays (la Chine aurait notamment absorbé 35,3 % des exportations de la RDC la même année).

Mais ce manque de vision de la France se manifeste également à Djibouti, un des six pays de l'Afrique de l'Est francophone. Un pays qui a enregistré en 2017 une croissance supérieure à 6 % pour la quatrième année consécutive (7,1 %), et qui est en passe de devenir une plaque tournante du commerce international grâce à sa situation géographique stratégique et à des investissements massifs en provenance de Chine. Pourtant, moins d'une dizaine d'entreprises françaises sont implantées dans ce pays, avec lequel la compagnie aérienne Air France n'assure qu'un seul vol hebdomadaire direct avec Paris. Contraste saisissant avec les sept vols directs assurés par Turkish Airlines en direction d'Istanbul, ou encore avec les trois liaisons assurées par le groupe Emirates vers Dubaï.

En RDC et à Djibouti, la France se contente de construire des centres culturels (en RDC) ou de maintenir une base militaire (à Djibouti). Tout comme, bien naïve (contrairement à la Grande-Bretagne, de surcroît trois fois moins peuplée à l'époque), et toutes proportions gardées, elle pensait au temps de Louis XIV et de Louis XV que la simple construction de forts militaires, sans presque aucune activité autour, lui permettrait de maintenir son influence en Amérique du Nord, alors très majoritairement française.

Cette situation est d'autant plus regrettable que l'Afrique francophone, ensemble de 25 pays regroupant 390 millions d'habitants et s'étendant sur une superficie de 14,0 million de km2 (soit 3,1 fois l'UE tout entière), constitue, malgré tout, la zone la plus dynamique du continent, et notamment dans sa partie subsaharienne (22 pays). En 2017, et pour la cinquième fois en six ans, l'Afrique subsaharienne francophone a ainsi de nouveau été le moteur de la croissance continentale avec un hausse globale de son PIB de 3,2 % (3,9 % hors cas très particulier le Guinée équatoriale), contre 2,1 % pour le reste de l'Afrique subsaharienne (selon les données fournies par la Banque mondiale en janvier 2018). Sur la période 2012-2017 (6 années), et grâce aux nombreuses réformes accomplies par une majorité de pays pour améliorer le climat des affaires et progresser en matière de bonne gouvernance, cet ensemble a enregistré une croissance globale annuelle de 4,2 % en moyenne (4,9 % hors Guinée équatoriale), contre 3,0 % pour le reste de l'Afrique subsaharienne. Un dynamisme particulièrement visible dans l'espace UEMOA, qui constitue la plus vaste zone de forte croissance du continent (6,5 % en 2017, et moyenne de 6,4 % par an sur la période 2012-2017).

La France a donc tout intérêt à financer davantage les pays francophones du Sud afin de tirer plus amplement profit de leur croissance économique (notamment grâce au lien linguistique), tout en l'accélérant. Et en particulier dans les pays où elle se trouve fortement concurrencée par la Chine, voire largement dépassée (surtout en RDC).

Certes, la France est une grande puissance mondiale, territorialement présente sur quatre continents et militairement sur cinq continents, notamment grâce aux « DOM-TOM » (ce qui n'est pas le cas de la Russie, par exemple). Grâce à sa vaste zone économique exclusive (ZEE), la seconde plus vaste au monde avec des 11,0 millions de km2, la France compte aussi non moins de 34 pays frontaliers à travers la planète (dont 23 uniquement par mer), ce qui constitue un record mondial devant le Royaume-Uni (25 pays) et les États-Unis (18 pays). Afin de conserver ce statut de grande puissance, la France se soit donc d'être financièrement présente sur tous les continents et auprès de tous les pays, y compris en Europe où elle aspire à jouer un rôle important. Mais à condition toutefois de ne pas négliger le vaste monde francophone (dont la superficie réelle est d'ailleurs souvent divisée par deux ou trois par la majorité des cartes géographiques en circulation). En effet, et en plus des éléments économiques et géopolitiques précédemment cités, c'est en grande partie grâce à l'émergence démographique et économique de l'espace francophone que l'apprentissage du français est en progression constante à travers le monde (à l'exception notable de l'UE, zone anormalement la plus anglicisée au monde), et en particulier en Asie et en Afrique subsaharienne non francophone. La langue étant le principal vecteur d'influence culturelle, avec, in fine, des répercussions là aussi économiques et géopolitiques, la France doit donc investir prioritairement dans son espace linguistique afin d'amplifier cette progression, au bénéfice de ses propres intérêts à moyen et long termes (ainsi que de ceux de l'ensemble des pays ayant le français en partage).

Le Royaume-Uni, un modèle d'intelligence stratégique

Contrairement à la France, assez irrégulière, le Royaume-Uni a constamment fait preuve d'une vision à long terme depuis les années 1600 (à une époque où il ne s'agissait encore que du royaume d'Angleterre). Ainsi, il continue aujourd'hui à consacrer une partie importante de ses efforts aux pays appartenant à son espace linguistique. En 2016, ces derniers ont représenté sept des vingt premiers pays bénéficiaires de l'ensemble des aides britanniques au développement (APD et contribution nette au budget de l'UE), contre seulement deux pays francophones parmi les vingt premiers bénéficiaires de l'aide française. Et concernant celles relevant de la catégorie de l'APD, les pays anglophones ont représenté six des dix premiers pays récipiendaires du total de la catégorie, mais surtout huit des dix premiers récipiendaires de l'aide bilatérale, comme presque chaque année (et 16 des 20 premiers !). Cette écrasante prépondérance au niveau de l'aide bilatérale démontre bien que la priorité donnée aux pays anglophones est avant tout le résultat d'une volonté politique bien affirmée, et qu'elle n'est pas simplement due à leur nombre.

Au final, le Royaume-Uni a ainsi consacré environ 58 % de son APD à son espace géolinguistique (32% pour la France). Et en tenant compte de sa contribution nette au budget de l'UE (6,272 Mds d'euros, dont une partie très marginale de 52 millions d'euros pour trois petits pays anglophones membres de l'UE : l'Irlande, Malte et Chypre), cette part s'est ainsi élevée à environ 41,7 % du total des aides versées à des pays étrangers en 2016 (contre environ 15,4 % pour la France). Cette priorité accordée aux pays anglophones n'a d'ailleurs pas empêché le Royaume-Uni d'être davantage présent que l'Hexagone dans le reste du monde, et ce, grâce à l'importance du volume de son APD qui s'est élevée à 15,86 Mds d'euros (hors Sainte-Hélène et Montserrat bien sûr, car territoires britanniques), soit presque le double de l'APD française (+ 86 %). En effet, le Royaume-Uni est parvenu à consacrer la somme de 6,7 Mds d'euros à des pays situés hors espace anglophone, soit 0,9 Md de plus que le montant alloué par la France à des pays situés hors espace francophone (5,8 Mds).

Au passage, il est intéressant de constater que la RDC continue à être l'un des rares pays non anglophones à faire partie des principaux bénéficiaires de l'APD britannique, en se classant à la 10e position pour le total des aides bilatérales et multilatérales reçues. En 2016, 292 millions d'euros ont ainsi été alloués à la RDC, soit 2,6 fois plus (+ 163 %) que les 111 millions d'euros octroyés par la France. Et sur la période quinquennale 2012-2016, le montant alloué par le Royaume-Uni a été en moyenne de 328 millions d'euros par année, contre une moyenne de seulement 98 millions pour la France (soit 3,3 fois plus, ou + 234 %). Par ailleurs, il est important de noter qu'un peu plus de la moitié des aides versées par le Royaume-Uni le l'est de manière bilatérale, tandis que la grande majorité des aides versées par la France l'est par le canal de l'aide multilatérale (71,4 % en 2016, et 79,0 % en 2015). Chose qui démontre la grande faiblesse des relations politiques entre la France et la RDC, qui ne sont autre que les des plus grands pays du monde Francophone.

Certes, cette politique britannique à l'égard de la RDC puise certainement une partie de ses origines dans la responsabilité du Royaume-Uni dans l'instabilité chronique dont souffrent certaines zones de l'est de la RDC depuis le génocide rwandais de 1994. Et ce, pour avoir (avec les États-Unis) encadré et financé des milices armées anglophones qui multiplièrent, à partir de l'Ouganda voisin, les attaques meurtrières au Rwanda au début des années 1990, propageant ainsi un climat de paranoïa collective qui fut à l'origine du triste génocide (déclenché au lendemain de l'assassinat simultané de deux présidents de pays souverains - le Rwanda et le Burundi, cas unique dans l'histoire), et du long chaos qui s'en suivit dans l'est de la RDC voisine, avec pour résultat la mort d'environ quatre millions de civils. Toutefois, et quelles que soient les raisons de l'importance de l'aide britannique (à laquelle s'ajoute également une importante aide américaine), rien ne peut justifier la si grande faiblesse de l'intérêt de la France pour ce pays qui est le premier pays francophone du monde. Tout argument invoqué pour justifier cette situation est simplement irrecevable.

Avec un montant de 15,9 Mds d'euros en 2016 (16,2 Mds en 2015), l'APD britannique est donc désormais considérablement supérieure à celle de la France (8,5 Mds d'euros en 2016, et 8,0 Mds en 2015). Alors que la France et le Royaume-Uni étaient historiquement à peu près au même niveau jusqu'en 2007, ce dernier a par la suite fortement augmenté son APD jusqu'à devenir l'un des rares pays développés - et la seule grande puissance - à atteindre le niveau recommandé par les Nations Unies de 0,7 % du Revenu national brut (RNB), malgré la terrible crise économique et financière que connut le pays pendant plusieurs années. De son côté, l'APD française pour l'année 2016 était exactement au même niveau qu'en 2007 (0,38 % du RNB)…

L'importance de l'APD britannique s'explique par deux des plus importantes décisions prises par le Royaume-Uni au cours des quatre dernières décennies, et dont ont résulté, d'une part, la plus faible contribution du pays au budget de l'UE (6,3 Mds d'euros en 2016, contre 9,2 Mds pour la France), et d'autre part, le maintien de la souveraineté monétaire du Royaume, libre des contraintes frappant les pays membres de la zone euro. Et ce, contrairement donc à une France « engluée » dans ses obligations européennes, qui l'éloignent du reste du monde et l'empêchent désormais d'assumer pleinement son statut de grande puissance mondiale.

Cet européocentrisme de la France se traduit d'ailleurs dans l'évolution récente de son commerce extérieur, différente de celle d'un Royaume-Uni plus ouvert sur le monde. Ainsi, et alors que la part de l'UE (selon ses frontières actuelles) dans les exportations des deux pays était à peu près la même en 2006 (65,6 % pour la France et 62,7% pour le Royaume-Uni, selon Eurostat), celle-ci baissa assez modestement pour la France pour atteindre 58,8 % en 2017, tandis qu'elle baissa fortement pour le Royaume-Uni en descendant sous la barre des 50 % (47,6 %). L'écart entre les deux pays est encore plus évident en ce qui concerne les importations, qui étaient à 69,8 % d'origine européenne pour la France en 2017 (en hausse par rapport à 2006 !), contre seulement 51,8 % pour le Royaume-Uni. Un pays parfaitement conscient du fait qu'une grande puissance ne peut consacrer l'essentiel de son énergie à son seul continent, au détriment du reste du monde.

Le repli de la France sur l'UE constitue ainsi une menace pour la puissance du pays et son indépendance, l'isolant partiellement du reste du monde et notamment du vaste monde francophone, dont les Français ignorent presque tout. À titre d'exemple, la quasi-intégralité de la population française ignore tous des Jeux de la Francophonie qui se sont tenus en juillet 2017 à Abidjan (contraste saisissant avec la couverture médiatique dont jouissent les Jeux du Commonwealth au Royaume-Uni), de la Basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro en Côte d'Ivoire (qui n'est autre que le plus grand édifice chrétien au monde, quasi-réplique de la basilique Saint-Pierre de Rome), du concours musical The Voice Afrique francophone (qui fût dans sa saison 2016-2017 le plus grand concours musical au monde en termes d'audience cumulée), ou encore du peuple acadien - au Canada et non en Louisiane - et de leur drapeau, qui n'est autre que le drapeau tricolore orné d'une petite étoile aux couleurs papales et symbole de la Vierge Marie.

Une ignorance dont la responsabilité est à imputer en premier aux responsables politiques, à un certain nombre de hauts fonctionnaires de l'Éducation nationale et aux médias, et qui s'oppose à la plus grande culture qu'ont les Britanniques au sujet des pays du Commonwealth. Une bien meilleure connaissance qui explique en bonne partie leur attachement viscéral à leur langue, à sa défense et à sa diffusion. Et ce, contrairement à une majorité de Français qui, maintenus dans une certaine ignorance, se désintéressent consciemment ou inconsciemment de la leur, car ignorant sa dimension mondiale.

Des perspectives peu encourageantes

Certes, le gouvernement français a annoncé son intention de porter son APD à 0,55 % du RNB d'ici à 2022. Et selon les dernières données disponibles, mais non encore détaillées, l'APD française a atteint 0,43 % du RNB en 2017, soit un montant de 10,1 Mds d'euros (Wallis-et-Futuna ici inclus, soit probablement environ 0,1 Md à déduire). Cependant, l'expérience démontre qu'il convient toujours de demeurer prudent quant à ce genre de déclarations, d'autant plus que l'APD de la France pourrait souffrir de toute éventuelle nouvelle crise économique en raison des contraintes budgétaires liées à l'appartenance du pays à la zone euro, et auxquelles échappe le Royaume-Uni. De plus, le Brexit pourrait avoir pour conséquence une augmentation de la contribution nette de la France au budget de l'UE, au détriment de l'APD.

Par ailleurs, et même si cet objectif devait être atteint, l'APD française se monterait alors, à PIB constant base 2016, à près de 12,50 Mds d'euros, soit encore assez loin des près de 16 Mds d'euros alloués annuellement par le Royaume-Uni (15,9 Mds en 2016 et 15,9 Mds en 2017, Sainte-Hélène et Montserrat inclus pour cette dernière année, soit probablement environ 0,1 Md à déduire). Un écart qui correspondrait d'ailleurs, à peu près, à celui existant entre les deux pays au niveau de leur contribution nette au budget de l'UE (2,9 Mds d'euros en 2016, selon les dernières données disponibles et au détriment de la France). Enfin et surtout, rien ne laisse penser à ce stade que cette éventuelle hausse de l'APD française profiterait principalement aux pays du monde francophone, tout comme l'APD britannique profite principalement aux pays anglophones.

De toute façon, tant que le monde francophone continuera à recevoir un sixième seulement de la somme totale des aides versées par l'Hexagone à des pays étrangers, et tant que cet ensemble de pays francophones recevra proportionnellement à sa population environ 10 fois moins d'aides que l'ensemble composé par les pays d'Europe orientale membres de l'UE (UE13), toutes les déclarations officielles favorables à la « francophonie » et mettant en avant la nécessité d'aller vers une francophonie économique ne seront guère à prendre au sérieux.

L'actualité récente vient d'ailleurs de fournir un indice supplémentaire sur le niveau de sincérité de l'engagement de la France pour le monde francophone, avec le soutien officiellement apporté par celle-ci à la candidature d'un pays totalement anglophone à la présidence de l'OIF, en l'occurrence le Rwanda. Un pays qui, de surcroît, a l'un des régimes les plus totalitaires de la planète, un des rares au monde à être encore au niveau « zéro » en matière de liberté d'expression, le seul probablement avec la Corée du Nord à avoir pour habitude de faire assassiner ses opposants même en pays étranger, et dont le président, de facto au pouvoir depuis 1994 (mais officiellement depuis 2000) a modifié la constitution du pays en 2015 afin d'être en mesure de se maintenir à son poste jusqu'en 2034 (soit 40 années de règne). Par ailleurs, une présidence rwandaise de l'OIF aurait pour conséquence de disqualifier cette organisation en matière de francophonie et de promotion de la langue française, ainsi qu'une matière de promotion de la démocratie et des droits de l'homme (tout comme la diplomatie française…).

Penser que le régime rwandais, qui s'est souvent montré hostile à l'OIF, et même agressif à l'égard de certains pays membres de cette organisation (le RDC et du Burundi voisins), pourrait se mettre à mener une politique favorable au français et aux pays francophones, et qu'il cesserait de défendre les intérêts des puissances étrangères qui ont l'ont installé et le financent massivement (faisant du Rwanda un des pays les plus aidés au monde sur ces 20 dernières années, mais qui demeure pourtant l'un des pays les plus pauvres du continent avec un PIB par habitant d'environ 720 dollars seulement, soit moins de la moitié du niveau du proche Kenya ou de la Côte d'Ivoire), relève d'une grande naïveté, une des plus grandes de l'histoire de la diplomatie française.

Ilyes Zouari
Président du CERMF
(Centre d'étude et de recherche sur le monde francophone)

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Les journées nationales de gouvernance s'ouvrent ce jeudi

Tue, 06/19/2018 - 17:02

La deuxième édition des Journées Nationales de la Gouvernance (JNG) s'ouvrent, ce jeudi 21 juin 2018 à Cotonou. La nouvelle a été annoncée par le président de l'Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc), Jean-Baptiste Elias, au cours d'une conférence de presse tenue ce lundi au siège de l'institution à Cotonou.

L'objectif visé pour cette édition des JNG est d'aller au-delà des sanctions administratives et pénales pour faire de la restitution des deniers publics détournés, le fer de lance de la lutte contre l'impunité.
Cette édition sera l'occasion pour les décideurs politiques et socio-économiques de discuter des problèmes urgents auxquels le Bénin est confrontés afin de mobiliser un large éventail de parties prenantes de la société béninoise appuyé par des experts internationaux pour favoriser le débat autour de la bonne gouvernance, a souligné Jean-Baptiste Elias.
Pour lui, les JNG sont des opportunités de réflexions profondes sur les secteurs prioritaires plus ou moins communs d'intervention du Front des Organisations de lutte contre la Corruption (FONAC) et de l'Etat béninois représenté par l'Anlc.
« La particularité de cette édition est le recouvrement des avoirs volés », a précisé le président de l'Anlc.
Les participants à ces journées auront l'occasion de faire le bilan de la mise en œuvre des recommandations de l'édition 2017 des JNG et mettre en évidence celles qui n'ont pas été appliquées, formuler des recommandations pour un renforcement effectif des procédures disciplinaires aux niveaux des administrations civiles et judiciaires, proposer des solutions idoines pour le recouvrement des deniers et biens publics détournés.
Environ 150 participants sont attendus à ces assises. On pourra noter la présence des présidents d'institutions, des têtes couronnées, des leaders religieux, des directeurs et cadres de l'administration publique, des représentants des partenaires techniques et financiers, des OSC, du secteur privé et des responsables des institutions africaines de lutte contre la corruption.
Les travaux sont prévus pour durer deux jours.

F. A. A.

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Drame Une femme enceinte charcutée à Parakou...

Tue, 06/19/2018 - 16:58

Drame
Une femme enceinte charcutée à Parakou

Dans la nuit de jeudi à vendredi 15 juin 2018, une femme enceinte de 6 mois a été charcutée par son ex-mari au quartier Titirou, à Parakou. Selon les témoignages, après le mariage avec le monsieur en question, celui-ci ne faisait que la menacer de la poignarder un jour. Il va même jusqu'à la blesser parfois avec des objets tranchants. Dépassée, la dame a dû le quitter pour rejoindre son premier mari. Malgré la distance, le mari en question n'a jamais cessé ses menaces. Une fois, il est allé en l'absence du mari de la dame, la poignarder. Ce qui lui a valu 6 mois d'emprisonnement ferme. A sa sortie de prison, il a toujours continué ses menaces. Ainsi, dans la nuit du 14 au 15 juin dernier, il a joint l'acte à la parole en blessant gravement la dame en en lui amputant une main. Il est actuellement recherché par la police.
Malgré les blessures, la dame n'a pas rendu l'âme. Elle se trouve dans un état comateux. Par contre, l'enfant qu'elle porte n'a pas survécu. Une opération chirurgicale serait en cours pour l'en débarrasser.

F. Aubin AHEHEHINNOU

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Laurent Metongnon et autres retournent devant le juge 27 juin

Tue, 06/19/2018 - 16:07

L'actuel président du conseil d'administration de la caisse nationale de sécurité sociale, Eustache Kotigan, était à la barre, ce mardi 19 juin 2018 au tribunal de Cotonou dans l'affaire Cnss. Il a planché pendant plus de trois heures devant le juge. Il a soutenu comme le gouvernement que la banque internationale du Bénin était en difficulté au moment où la Cnss y plaçait 16 milliards. Au finish, le juge Rodolphe Azo a renvoyé la poursuite des débats au 27 juin 2018.

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Une loi sur les changements climatiques adoptée au parlement

Tue, 06/19/2018 - 15:28

Les députés ont adopté, ce lundi 18 juin 2018, à Porto-Novo, la loi n° 2018-18 portant règlementation des changements climatiques en République du Bénin. Initiée par Jean-Michel Abimbola et six de ses collègues, cette loi vise à prévenir, protéger et gérer les conséquences des changements climatiques dont pourrait être victime le peuple béninois à court, moyen, et long termes. Elle vise également la lutte contre la pollution de l'air, des sols, des eaux marines et continentales superficielles et souterraines, la gestion écologiquement rationnelle des ressources non renouvelables de tous les types de déchets et la réduction des risques de catastrophe.
A travers cette loi, le Bénin pourra prendre des mesures efficaces de riposte, d'adaptation et d'atténuation en fixant des objectifs précis de développement économique et social durable, de sécurité et d'efficacité énergétique, conformément aux dispositions spécifiques des instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs aux changements climatiques auxquels il est partie.
Selon cette loi, on peut entendre par changements climatiques, « la variation attribuée directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère ». L'article 5 du texte fixe quelques objectifs environnementaux. Il s'agit entre autres de la protection des êtres et établissements humains, des animaux et des végétaux contre les menaces globales telles que les gaz à effet de serre, l'altération de la couche d'ozone, la perte de la diversité biologique, la gestion des espaces pastoraux et des conflits y associés, la déforestation, le déboisement, la désertification et la sécheresse.
Cette loi fait obligation à l'Etat, d'adopter les politiques stratégiques appropriées et celles en lien avec les collectivités locales, pour la prévention, la réduction, et la maîtrise des effets liés aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles. Dans ce cadre, elle prévoit que la mise en œuvre de toute politique, de toute stratégie, de tout plan, de tout programme et de tout projet de développement susceptible de nuire à l'environnement soit subordonnée à une étude d'impact environnemental et social qui intègre les changements climatiques. Une mesure clairement affichée en son article 24.
Le texte adopté est composé de 98 articles
organisés en 32 chapitres et répartis en dix titres. Son adoption exprime la volonté du Bénin à prendre toutes les mesures qui s'imposent pour prévenir, protéger et gérer les conséquences des changements climatiques auxquelles pourrait faire face le pays à court, moyen et long termes.

F. A. A.

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Mémoire du chaudron 92

Tue, 06/19/2018 - 10:24

Nous prîmes finalement la route du Mono vers 13 heures. Nous comptions, conformément au programme initial, faire les six communes du Mono à savoir Comé, Bopa, Grand-Popo, Athiémé, Houéyogbé et Lokossa, avant de remonter vers le Couffo. Sur papier, le maillage du département du Mono était excellent et pratiquement tout le personnel politique en vue s'était rangé en ordre de bataille derrière Yayi. Et cela pouvait se comprendre quand on sait que l'UPD-Gamexu de Jean-Claude Hounkponou fut l'un des partis politiques à l'avant-garde du yayisme, et que par ailleurs, l'IPD de Théophile Nata s'y sentait à domicile, avec des têtes de pont comme Moïse Mensah et Francis da Silva. Le landerneau politique du Mono était, il faut le remarquer, en pleine lutte d'affranchissement vis-à-vis de l'hégémonie du PSD de Bruno Amoussou. Ce délitement du PSD, derrière lequel beaucoup d'analystes politiques de l'époque voyaient la main du Général Mathieu Kérékou, n'avait pour autant pas encore donné à ce département un leader politique d'envergure capable de porter son étendard dans une bataille électorale présidentielle dont on connaît bien la rudesse.

N'empêche ! Le réflexe politique de l'électorat du Mono, qui vota massivement pour Kérékou en 2001, fut de remettre la table en 2006, pour un autre prétendant au fauteuil présidentiel, capable de les aider à consolider leur indépendance vis-à-vis de Bruno Amoussou dont le sobriquet politique, _"Renard de Djakotomey"_, est loin d'être usurpé. Le PSD se rétracta donc progressivement sur ses séants, c'est-à-dire sur son noyau dur qu'est le département du Couffo. Le soutien aux ambitions politiques de Yayi vint d'abord du Mono, avant d'irradier le reste du pays. Je pourrais dire autrement, et à votre grande surprise peut-être, que le Mono fut le vrai berceau du Yayisme. Je ne connais pas de cadres politiques d'envergure, originaire du département du Mono, et qui se soit dressé contre le candidat Yayi. Ma mémoire flanche peut-être, mais je ne m'en souviens pas.

Et notre entrée dans le département en cet après-midi tint largement la promesse des fleurs. Nous fûmes agréablement surpris, dès l'entrée de Guézin, de retrouver cette même effervescence, pour ne pas dire plus, qui caractérisa notre tournée électorale dans le septentrion. Presque toutes les portes des habitations portaient une affichette à l'effigie de notre candidat. Je ne peux dire comment le travail fut organisé sur le terrain pour aboutir à ce résultat. Mais, les discussions auxquelles j'avais pu assister pendant la longue période de tractations politiques indiquaient clairement que le personnel politique du Mono ne votait pas plus pour Yayi que contre Amoussou.

Nos meetings s'enchaînèrent ce dimanche soir-là, plus euphoriques les uns que les autres. Jean-Claude Hounkponou, avec des lieutenants comme Mathurin Nago, un activiste émotif comme Expédit Houessou, des figures jouissant d'une respectabilité comme Aurélien Houessou, l'inusable Robert Dossou qui se signalait quelques fois dans le paysage politique avec son _"Baobab"_ de parti politique, le vieux Moïse Mensah qui se fit souffler le poste de directeur national de campagne, et j'en oublie, mirent le Mono aux couleurs du yayisme.

Je me rappelle avec amusement le meeting de Grand-Popo, avec ce ballet de serviettes au cou. Certains la portaient très court autour du cou. D'autres, moins discrets, la laissaient pendre sur toute la longueur de leur bedaine. Le marché de serviettes devait faire des fortunés ici, pensais-je cyniquement.

Je m'étais souvent rendu à Grand-Popo au cours de ma carrière de journaliste. Et quand plus tard, j'ai eu la grâce de découvrir la ville de Cannes en France, cité balnéaire concentrant yachts extravagants et milliardaires excentriques, je m'étais laissé à penser que si Dieu avait doté un de ces pays européens d'un décor aussi somptueux que Grand-Popo, nous en aurions tellement entendu parler. Notre problème, c'est que nous sommes tellement enfermés dans des cycles de stress ou dans d'interminables conflits négatifs, que nous ne savons plus dire la poésie de nos vies, la beauté de nos plages, le charme de nos monts et vaux, la féerie de nos couchers de soleil. Nous sommes parfois si absorbés par la prochaine méchanceté à faire à un voisin que nous mourons sans vivre.

La transcendance est obligatoire pour être heureux et rendre les autres heureux. GG Vickey, par ses odes éternelles, ne nous a pas fait aimer le lac Ahémé parce qu'il avait moins de problèmes que nous. Pierre Dassabouté, notre Francis Cabrel d'ici, n'a pas mis la mélancolie de sa voix et les notes sèches de sa guitare au service du message silencieux de la chaîne montagneuse de l'Atacora parce qu'il est moins préoccupé que les autres, par ses trois repas quotidiens. Sortons de notre cycle de négativité. Nous nous rendrons alors utiles à notre communauté.

Lokossa était notre dernière étape ce jour, dans le département du Mono. Le stade municipal, retenu pour le meeting, avait fait le plein. La ferveur y était identique à celle réservée au Général Mathieu Kérékou en 2001. À la différence près que le meeting du Général sur ce même stade en 2001, eut lieu dans la nuit. Avec le candidat Yayi, nous démarrâmes le meeting autour de 18 heures. Et ce fut son exigence personnel de boucler cette étape avant la tombée de la nuit. Lokossa, c'était déjà en effet la frontière du département du Couffo, et la paranoïa sécuritaire que suscitait Bruno Amoussou chez notre candidat ne permettait pas de se retrouver si proche du Couffo dans l'obscurité. Et c'était justement là un immense problème, parce que nos têtes de pont dans le Couffo espéraient dur comme fer que Yayi prendrait le chemin de Aplahoué après le meeting de Lokossa.

Bientôt, des coups de fil angoissés se multiplièrent entre Ahmed Akobi, Moïse Mensah et nos responsables départementaux de campagne du Couffo, notamment Daniel Fangbédji, Michel Sogbossi, Maouna Tchiwanou, Jean-Baptiste Dégbey, Barnabé Kpogbèzan. Les insistances, puis supplications des uns ne feront pas ployer les autres. Pour Ahmed Akobi, c'était clair, Yayi ne pouvait pas prendre le risque de s'aventurer sur le territoire de Bruno Amoussou sans toutes les cautions sécuritaires nécessaires. Et il n'avait pas tort. Certains signes d'hostilité flagrante avaient été captés par nos partisans du Couffo dans la matinée de ce dimanche, à Azovè où toutes nos affiches ont été publiquement vandalisées, devant des forces de l'ordre impuissantes.

Par ailleurs, après dix jours de campagne électorale officielle, aucun candidat sérieux n'avait encore pu mettre les pieds dans le Couffo en dehors de son leader, Bruno Amoussou qui avait encore tout son staff de lieutenants avec lui : Kowé Corentin, Bernard Lani Davo, Léandre Houaga, Essou Pascal, Adolphe Dindin, Valentin Agbo, David Gbahoungba, Emmanuel Golou.

Quoique triomphant, le cortège de Yayi s'imposa des limites ce soir-là. Il ne franchira pas les frontières du Couffo durant toute la campagne électorale.

Ah, Bruno Amoussou !...On en parle demain ?

(✋À demain)

*Tibo*

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Coupe Davis 2018, le Bénin affronte le Cameroun ce mardi

Tue, 06/19/2018 - 02:00

Neuf (09) Nations prennent part du 18 au 24 juin à la Coupe Davis 2018 en Nairobi au Kenya. Le Bénin évolue dans la pool A avec le Nigeria, le Rwanda et le Cameroun. Le pays hôte situé dans la pool "B", à côté de l'Ouganda, du Mozambique, de la Namibie et de l'Algérie.
Pour cette première journée, les joueurs kényans ont entamé brillamment le tournoi. Sheil Kotecha a affronté un adversaire familier, David Oringa, d'Ouganda. Le kenyan a remporté 6-4, 7-6 dans des circonstances difficiles. Boris Aguma a battu Boris Agü en 6-2-6-1 ...
Dans les autres matches simples, l'Algérien Nazim Makhlouf n'a pas fait le poids face à Jean Erasmus, de la Namibie. Il l'a battu deux fois 6-2.
Le Bénin entre en compétition ce mardi où il affrontera le Cameroun.
Au terme des tours préliminaires, les deux meilleures équipes de chaque pool se rencontreront en séries éliminatoires samedi. Les équipes gagnantes vont accéder à la Zone II Afrique.

Paul Tonon

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La Cena veut harmoniser les budgets des institutions impliquées dans les élections

Tue, 06/19/2018 - 01:00

Bénin Royal hôtel sert de cadre dès, ce mardi 19 juin 2018, à l'atelier sur l'harmonisation des budgets des différentes institutions impliquées dans les élections au Bénin. Organisé par la Commission électorale nationale autonome (Cena), cet atelier qui s'étend sur trois jours permettra aux parties prenantes de discuter de long en large des différents budgets sectoriels.
La Cena n'entend pas rester en marge de la situation économique qui influence l'organisation des élections au Bénin. Ces assises sont initiées "en prélude au nouveau cycle électoral qui démarre en 2019 et aux débats en conférence budgétaire relativement à l'organisation des élections législatives en 2019'', précise un document émanant de la Cena.
L'objectif principal est d'harmoniser les budgets sectoriels des différents ministères et institutions intervenants dans le processus électoral "en vue de la maîtrise du coût des élections en République du Bénin''. Il s'agit des ministères concernés, l'Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, la Cour suprême, la Haac, le Cos-Lépi, l'Observatoire national des processus électoraux et de la société civile et autres. Plusieurs communications permettront aux participants de comprendre les différentes étapes de l'élaboration des budgets pour les élections au Bénin. La communication inaugurale qui sera présentée par la Cena porte sur "Enjeux et défis de l'harmonisation des budgets des dépenses électorales pour la réduction des coûts des élections au Bénin ". D'autres communications suivront avec notamment celle du ministère des finances et de l'économie relative à "La mobilisation de ressources et financement des élections au Bénin ". Les autres institutions présenteront une communication sur "La méthodologie d'élaboration de leurs budgets respectifs et les rubriques prises en compte dans ces budgets''.
L'atelier se déroule du 19 au 21 juin 2018.

Giscard AMOUSSOU

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Le Directeur Général de l'OMS au cabinet du Président Patrice Talon

Mon, 06/18/2018 - 23:07

Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Patrice Talon, a reçu en audience en début d'après-midi de ce lundi 18 juin 2018 au Palais de la Marina, Monsieur Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il était accompagné de Dr Matshidiso R. Moeti, Directrice régionale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Afrique.

A Cotonou, dans le cadre de la deuxième édition de la Conférence Internationale des Ministres de la Santé et des Ministres de l'Economie Numérique sur la Sécurité des Soins en Afrique (CIMSA) qu'accueille la métropole béninoise, Monsieur Tedros Adhanom Ghebreyesus a souhaité rencontrer le Chef de l'Etat pour faire une revue des projets sur lesquels intervient l'OMS au Bénin et échanger sur l'accès à la couverture universelle sanitaire qui fait partie des réformes en cours dans notre pays. Les deux hommes ont donc saisi cette occasion pour discuter du programme Assurance pour le Renforcement du Capital Humain (ARCH).

Au sortir de son audience avec le Chef de l'Etat, Monsieur Tedros Adhanom Ghebreyesus a réitéré la disponibilité de l'Organisation mondiale de la santé à accompagner le Bénin dans le processus pour l'atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) tout en restant coller à la vision du Chef de l'Etat.

https://www.presidence.bj/actualites/comptes-rendus/103/M.-Tedros-Adhanom-Ghebreyesus-Directeur-general-de-lOMS-au-cabinet-du-President-Patrice-Talon

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Lettre ouverte aux Directeurs des entreprises de Téléphonie Mobile au Bénin

Mon, 06/18/2018 - 20:59

Messieurs les Directeurs Généraux des entreprises de téléphonie mobile au Bénin

Depuis le début du mois de Juin, nous avons le plaisir d'assister à un panel d'actions de votre part notamment la plantation d'arbres et divers dons aux communautés. Ses actions relayées par certains médias comme relevant de votre Responsabilité Sociétale interpellent et appellent à des éclaircissements. Cette image d'entreprises citoyennes abondamment promue dans les médias, contraste pourtant avec le malaise général ressenti par vos abonnés. Les récentes campagnes de boycott organisées et suivies en disent long.
Messieurs les Directeurs Généraux,
La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est basée sur le volontarisme et l'autorégulation des entreprises dans un environnement libéral qu'il leur revient de pérenniser pour, elles-mêmes continuer à en jouir. La RSE devrait surtout se traduire par la prise en compte dans votre management, des préoccupations d'ordres environnemental, social et économique. L'entreprise qui se veut citoyenne est une institution sociale et non une entité opérante sur le marché. A ce titre, vous dépendez de la société avec laquelle vous partagez désormais un destin commun. Il s'agit donc pour l'entreprise de se garantir une durabilité qui passe par celle de la société. Malheureusement la confusion règne et nous assistons à de grosses campagnes médiatiques sur chaque action sociale sans lendemain : du greenwashing autrement dit, du lavage écologique. Cela se justifie tant et si bien que vos chargés de communication sont également en charge de la RSE qui ne devrait pas se résoudre à une question de stratégies communicationnelles. Entre la communication et l'exercice de la RSE, que faites-vous ?
Non ! Vos fondations ne remplissent pas vos RSE.
Il est fort louable tout ce que vous accomplissez par le biais de vos fondations respectives. Mais Il est tout aussi juste de remettre les choses dans leurs contextes : ce n'est pas de la RSE. Ces actions de soutien aux couches défavorisées tiennent plus de la philanthropie et interviennent après que vous ayez fait du profit. Or la RSE est une démarche intégrée dans votre activité, vos chaînes d'approvisionnement, de sous-traitance… du début de la chaîne jusqu'à la fin. Les causes auxquelles s'intéressent vos actions philanthropiques ne sont pas le fait de vos activités. Si vous pensez aux pauvres, pensez également à pallier les conséquences liées à vos activités et surtout à les prévenir en participant à la stabilité du contexte social.
Comment vous pourriez agir
Votre engament sociétal est d'abord attendu sur les services que vous êtes censés livrer aux béninois. Cela conditionne votre rentabilité qui à son tour conditionne votre viabilité sans lesquelles l'avenir de vos employés et la qualité de vos services seraient compromis. Dans une approche de RSE structurée et sincère, il serait à titre indicatif salutaire et non exhaustif de votre part :
❖ d'améliorer la qualité de vos services ;
❖ de diligenter des études concernant les effets de l'exposition aux radiofréquences de vos installations sur la santé des populations et de les informer des risques sanitaires détectés ;
❖ d'alléger votre consommation de papiers pour protéger les arbres ;
❖ d'encourager le recyclage de téléphones usagers ;
❖ de vous acquitter régulièrement de vos redevances et obligations fiscales : les récents redressements fiscaux sont regrettables ;
❖ d'améliorer votre politique de recrutement en employant plus de femmes et des personnes handicapées qui sont discriminées afin de réduire les inégalités sociales ;
❖ d'améliorer le dialogue avec les parties prenantes ;
❖ d'éviter les ententes tacites sur les tarifications : l'immobilisme dans vos tarifs et la forte similarité des offres en disent long sur l'absence d'un jeu concurrentiel réel et ne relèvent pas de bonnes pratiques commerciales. Maintenant réduits à deux, la concurrence pourrait être compromise comme jamais ;
❖ d'augmenter votre intérêt pour l'écosystème : si vous proposez des services internet, il serait responsable de votre part de contribuer à faire rentrer vos consommateurs de plain-pied dans l'économie numérique. vous pouvez faire encore plus d'effort à l'endroit des start-up ;
❖ de mieux gérer les relations clients à travers une meilleure prise en comptes des plaintes dont les plus fréquentes (selon notre sondage) : disparition de crédits, communications parasitées, offres fallacieuses et intempestives… ;
❖ …

Autorégulation ou contrainte : vous avez encore le choix !
L'échec du volontarisme initial de la RSE dans plusieurs pays s'est traduit par les stratagèmes d'évitement des entreprises et a conduit à l'adoption de lois qui aujourd'hui contraignent les entreprises à publier des rapports annuels sous d'autres cieux. Ces rapports qui doivent mentionner les impacts environnementaux, sociaux et économiques de leurs activités dans leur contexte géographique. En France par exemple, les entreprises du CAC 40 sont contraintes à produire ce rapport par les lois dites de Nouvelle Régulation Economique (NRE) et les lois Grenelle. Certes, aucune exigence n'est envisagée pour l'heure en termes d'actions de RSE, mais ces rapports ont le pouvoir de guider les consommateurs dans leurs choix. Ce cas pourrait faire école au Bénin. Mais vous avez encore le choix de vous réguler ou d'y être indirectement contraintes par une législation d'encouragement de la RSE.
Certes, vous n'êtes assurément pas les seules structures concernées par la RSE. Mais vous êtes dans le top 10 des contributeurs fiscaux au Bénin et offrez les services les plus sollicités au Bénin. L'une de vos sociétés serait même première contributrice fiscale au titre de l'année 2017. A ce titre, la diligence voudrait que l'on vous adressât cette lettre publique, ouverte, qui interpelle également les associations consommateurs sur les rôles qui sont les leurs et qu'elles doivent pleinement jouer.
Monsieur les Directeurs Généraux, prenez vos responsabilités ! À travers vous vos structures.

Il est encore temps.

Mauriac AHOUANGANSI
Project Manager
Consultant – Chercheur spécialiste RSE
mauriacmidas@gmail.com

Categories: Afrique

Les écosystèmes aquatiques souterrains au Bénin au cœur des échanges

Mon, 06/18/2018 - 19:51

« Permettre au grand public et aux parties prenantes de prendre conscience de l'importance des écosystèmes souterrains aquatiques et de la nécessité d'en tenir compte dans les projets de santé publique et d'aménagement du territoire ». Tel est l'objectif de l'atelier de sensibilisation qui s'ouvre, ce mardi 19 juin 2018, à l'Institut des sciences biomédicales et Appliquées (Isba) à Cotonou. Pendant deux jours, les participants auront droit à des conférences publiques, des exposés et des débats. Le thème central de cet atelier porte sur « les écosystèmes aquatiques souterrains au Bénin : état présent et perspectives ». Organisé par Cebios de la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) en partenariat avec l'Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique (IRSNB), cet atelier permettra de faire connaître la recherche scientifique actuelle menée au Bénin sur les écosystèmes aquatiques souterrains. Il permettra aussi de créer un contexte favorable permettant des synergies et favoriser l'accès à d'autres sources de financement afin de renforcer le programme de recherche en cours par des moyens humains et matériels. Au nombre des thématiques à développer, il y a les aquifères du Bénin, la biodiversité des eaux souterraines, la qualité chimique des eaux souterraines au Bénin et les perspectives d'une gestion intégrée des eaux souterraines du Bénin.
Le présent atelier est destiné aux parties prenantes béninoises impliquées dans la connaissance et la gestion des eaux souterraines ainsi qu'à toute personne intéressée par ces domaines. Selon le comité d'organisation, « les eaux souterraines sont considérées comme un milieu fondamentalement abiotique dont la connaissance peut se réduire à la maîtrise de paramètres géologiques et physico-chimiques ». L'atelier « vise à sensibiliser les parties prenantes et le grand public au fait que les eaux souterraines sont également un écosystème majeur en termes de diversité biologique, d'endémisme et d'espèces reliques ». Il sera question pour les communicateurs « de démontrer la pertinence d'étudier les écosystèmes aquatiques souterrains car, outre un intérêt scientifique fondamental, cette approche offre des perspectives prometteuses d'applications qui devraient permettre la gestion et la surveillance qualitative des aquifères ». Cet atelier de deux jours sera couronné par une conférence publique à l'Université d'Abomey-Calavi.

G. A.

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Démarrage de la 2e CIMSA à Cotonou

Mon, 06/18/2018 - 19:06

Les travaux de la 2ème édition de la Conférence Internationale des ministres en charge de la santé et des ministres de l'économie numérique sur la sécurité des soins en Afrique (CIMSA), ont démarré ce dimanche 17 juin 2018, à Cotonou. En prélude à cette rencontre, de nombreux ministres en charge de la santé et de l'économie numérique ainsi que des experts en santé se sont réunis pour amender les documents élaborés à Cotonou lors de la première édition.
A cette occasion, le ministre béninois de la santé, Benjamin Hounkpatin, a évoqué la nécessité d'associer les ministres des technologies de l'information et de la communication à la CIMSA afin de relever de manière efficiente les défis qui attendent le secteur de la santé et de booster l'amélioration de la qualité des soins dans les hôpitaux. Les documents qui seront amendés, serviront selon lui, de résolutions fortes devant permettre une meilleure sécurité des soins dans chacun des pays en Afrique en tenant compte des progrès scientifiques dans le domaine du numérique.
Pour le représentant Résident de l'OMS, Dr. Jean-Pierre Baptiste, le défi qui s'impose aujourd'hui aux Etats est de garantir aux populations un accès équitable à des soins de santé de qualité. A cet effet, l'utilisation des technologies de l'information et de la communication est indispensable pour renforcer les systèmes sanitaires, a ajouté le représentant Résident.
Il a invité les experts à plus de professionnalisme afin de pouvoir produire des documents de qualité qui aideront les ministres à prendre de bonnes décisions dans le secteur de la santé.
Cette rencontre a connu la présence de la directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, Dr Moeti Rebecca Matshidiso, élue lors de la première édition en 2012 à Cotonou. Les travaux s'achèvent ce lundi 18 juin 2018.
F. A. A.

Categories: Afrique

Le président Ramaphosa exprime sa gratitude à la communauté internationale

Mon, 06/18/2018 - 17:46

L'Afrique du Sud a été élue, le 8 juin dernier, par l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations-Unies (ONU), pour siéger au Conseil de Sécurité, en tant que membre non permanent pour le mandat 2019-2020. Fier de cette réélection, le président Cyril Ramaphosa a témoigné la gratitude de son pays à la Communauté de Développent de l'Afrique Australe (SADC) et à l'Union Africaine (UA), qui a nommé et approuvé la candidature sud-africaine.

« Nous sommes honorés par la confiance exprimée par la communauté internationale en ce qui concerne notre capacité à contribuer à trouver des solutions aux problèmes mondiaux », a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
Pour lui, le soutien inconditionnel que l'Afrique du Sud a reçu des membres des Nations-Unies est significatif, car cette année marque le centenaire de la naissance de leur icône mondiale et père fondateur de leur nation, le président Nelson Mandela.
Cette élection intervient après la résolution unanime des membres des Nations-Unies, à organiser un Sommet mondial de la paix en l'honneur du Président Mandela en septembre 2018, s'est réjoui Ramaphosa.
L'Afrique du Sud saisira l'occasion de sa nomination au Conseil de Sécurité au sein des Nations-Unies en 2019 et en 2020 pour faire avancer les intérêts de l'Afrique en général, et les priorités de l'Agenda 2063 de l'Union Africaine en particulier, a-t-il promis.
Le président sud-africain a aussi précisé que le mandat de l'Afrique du Sud sera guidé par son engagement à résoudre les conflits régionaux, mondiaux et internationaux et à promouvoir la croissance inclusive dans le cadre des efforts visant à assurer une meilleure Afrique dans un monde meilleur. « Nous sommes déterminés à pencher sur les causes véritables des conflits, y compris l'inégalité et le sous-développement, et à promouvoir un dialogue politique inclusif », a-t-il martelé.
Selon Ramaphosa, l'Afrique du Sud est très préoccupé par l'émergence de l'unilatéralisme et de sa menace pour le système international fondé sur des règles. Son pays réaffirme l'importance de la Charte des Nations-Unies et la supériorité du Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur les questions de paix et de sécurité internationales », a-t-il souligné.
Il a également réaffirmé l'engagement sud-africain à renforcer la coopération entre l'Organisation des Nations-Unies (ONU) et les organisations régionales et sous-régionales dans les domaines liés au maintien de la paix et de la sécurité internationale.
Cela prendra en compte, le renforcement de partenariats efficaces entre le Conseil de Sécurité des Nations-Unies et le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine, a souligné Ramaphosa.
« Nous réaffirmons notre attachement à la résolution pacifique des conflits mondiaux et à la promotion du développement inclusif, conformément à la Charte des Nations Unies et au Droit International », a conclu le président de la nation arc-en-ciel.
C'est la troisième fois que l'Afrique du Sud siège au Conseil de sécurité des Nations-Unis depuis l'avènement de sa démocratie en 1994.

F. Aubin AHEHEHINNOU

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Mémoire du chaudron 91

Mon, 06/18/2018 - 13:38

Je repense à cette sensation indescriptible que l'on éprouve lorsque l'on rentre dans Cotonou après avoir parcouru, en si peu de jours, tout ce que le Bénin profond a de divers et variés. On se rend compte alors, en voyant cette circulation de plus en plus dense, à l'entrée de Calavi, en voyant ensuite Cotonou dans son train-train habituel, dans cette indifférence involontaire qu'il semble afficher vis-à-vis de vous, comme si vous aviez toujours été là, on se rend compte de cette étrange magie que peuvent offrir les différents tableaux de vie au sein de ce même pays. Nous avions roulé sans arrêt depuis Glazoué. Notre meeting n'avait pris fin qu'autour de cinq heures ou six heures du matin. Je me demande encore aujourd'hui, comment mon allié, Macaire Johnson a pu faire preuve d'une pareille endurance sans être chauffeur de profession. Car, j'avais, au bout de ma résistance physique, dormi tout le long du trajet, jusqu'à Cadjèhoun. De sorte que je n'entendis parler que plus tard, de cet accident qu'eut une des voitures de notre cortège dans la zone de Glazoué et qui fut fatal à un usager de la route.

J'aurais pourtant bien aimé être en éveil et contempler le décor sublime du paysage dans les encablures de Gobè, de Mondji Gangan. J'avais eu une expérience formidable de ces milieux géographiques, lorsque pendant l'une de mes vacances scolaires que je passai dans ma famille maternelle entre Kpingni et Vèdji. Je fis le parcours de Dassa jusqu'au petit village de Atchakpa où travaillait un de mes oncles maternels pour la Société Sucrière de Savè. Je fis ce trajet, assis sur le siège arrière d'un vélo que pédalait avec opiniâtreté mon cousin Elie à qui j'en avais pourtant à revendre au plan physique.

Je repense encore à ces véhicules que nous croisions à vive allure et qui projetaient dans nos visages de fines particules d'eau, mais qui, sous l'effet de la vitesse, nous picotaient comme s'il se fut agi de minuscules bouts d'aiguilles. Mais, ma récompense à l'arrière de ce vélo était le grandiose tableau que m'offrait ce lent défilement de collines, avec parfois des rochers si curieusement disposés que je me demandais comment tout cela tenait en équilibre depuis si longtemps. Élie qui était déjà très habitué à faire ainsi l'itinéraire à vélo, se transformait alors en guide, répondant aux innombrables questions dont je l'assommais. Il le faisait sans doute avec beaucoup de bonheur, parlant et pédalant à la fois. Je ne sais plus combien de temps dura ce voyage. Mais, nous arrivâmes à destination au crépuscule. Les fesses rendues momentanément insensibles par le siège arrière du vélo, je fus heureux de pouvoir enfin me dégourdir les jambes.

Atchakpa était un petit village essentiellement habité par les ouvriers de la Société Sucrière de Savè dont les plantations de canne à sucre s'étendaient à perte de vue. J'y passai un mois, dans une ambiance paysanne et champêtre. Mon oncle, comme d'ailleurs la plupart des ouvriers de la société, entretenait un champ sur les abords du périmètre planté. Mon cousin Élie et moi nous y rendions tôt le matin, à vélo, en longeant la ligne de chemin de fer. Nous passions alors toute la journée dans ce champ de manioc où poussaient également arachides et haricots. À vrai dire, je n'y faisais pas grand chose. Non pas que je n'en eusse pas le désir, mais mon oncle ne me le permettait pas. Il était si attentionné que, parfois, cela finissait par me mettre mal à l'aise. Mais, je ne m'ennuyais pas pour autant. Je profitais de ses longues absences, quand il était occupé par ses activités à la société, pour prendre la houe et essayer la concurrence avec Élie, sur le désherbage des pieds de manioc. Inutile de dire que la compétition tournait toujours en ma défaveur.

Et le plus redoutable pour moi, c'était lorsque nous tombions sur l'une de ces nombreuses vipères qui se recroquevillaient sous les amas de feuilles sèches. La proximité des plantations de la société sucrière expliquait sans doute la prolifération dans les champs alentours de ces reptiles attirés par les petits rongeurs. J'avais la phobie des reptiles. Mais, j'en voyais tellement tous les jours dans le champ que je finis par guérir de ma phobie. Mon oncle me laissa des bottes que je chaussais. Eux n'en avaient visiblement pas besoin, car ils savaient apercevoir là où moi je ne voyais rien. Les moments que j'affectionnais dans cette vie champêtre, c'était lorsque, tôt le matin, nous faisions le tour de pièges que nous avions tendus la veille au soir.

La moisson était généralement bonne et j'aimais cette senteur de poils brûlés qui envahissait l'air lorsque nous nous mettions à griller sous un feu improvisé, lièvres et gros rats. Les journées à Atchakpa étaient rythmées par les nombreux passages de train. Je me souviens de la vibration qui parcourait toute notre petite chambre, lorsque le train de marchandises passait au milieu de la nuit. À ma grande surprise, j'étais le seul que ce passage fort indiscret de l'autorail tirait du sommeil. Certainement sous l'effet de l'accoutumance, les autres dormaient les poings fermés.

Je repense à cet épisode de ma vie quand il m'arrive de disserter, seul, sur des notions abstraites telles que le bonheur et l'épanouissement. Car, je crois bien avoir été très heureux dans cette ambiance de simplicité et même de dénuement. Les repas étaient sommaires, mais d'une saveur que je n'expérimente plus aujourd'hui. Il n'y avait ni poste téléviseur, ni Internet. J'étais allé à Atchakpa sans le moindre livre dans mes bagages. Je fis pourtant, là, une expérience presque mystique de l'épanouissement.

Les années sont passées et j'ai donc franchi ce pont qui enjambe le fleuve Ouémé. Au milieu de la nuit, j'ai parcouru d'un trait toute cette zone, sans plus ressentir la poésie de mes années d'insouciance. J'étais embarqué dans la course au pouvoir. Et je perdais progressivement certains de mes sens. Je perdais sans le savoir et sans le vouloir, mon aptitude au bonheur.

Ce dimanche matin à Cadjèhoun, dixième jour de campagne électorale, je prenais progressivement conscience de ce qui m'arrivait. L'homme avec qui j'avais passé tant de mois à discuter, analyser, deviser, cet homme avec qui j'avais partagé tant de confidences, deviendrait, dans quelques jours, Président de la République. Quel était le sens profond de mon implication dans cette aventure que je n'avais ni planifiée ni calculée ? Et que nous réserve d'ailleurs tout ce tourbillon ? De quoi sera fait demain, après ce sacre qui était désormais imparable ? Notre vie est comme un bateau ivre à bord duquel nous avons la satisfaction de tenir un gouvernail qui, en réalité, n'influe que très peu sur la direction et l'itinéraire.

Dimanche, dixième jour de campagne. Dans la rue, devant le domicile de Yayi à Cadjèhoun, notre cortège, à peine rentré du nord, se repositionne déjà pour l'étape du jour : le Mono et le Couffo.

Agglutinés sur la petite véranda, nous parlons bruyamment de tout et de rien. Yayi était monté à l'étage. Cela faisait bien 24 heures qu'il n'avait pas fermé l'œil. Sa voix s'éteignait peu à peu. Je me demande, pensif, comment il réussira à enchaîner les meetings de la journée. Surtout qu'il s'agira, entre autres, de mettre pieds dans le Couffo, zone fortifiée d'un certain Bruno Amoussou. Un leader politique qui inspirait crainte et terreur à Yayi. Un tout autre volet de notre campagne s'ouvre.

(✋À demain)

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Le général Robert Sèwadé inhumé le 30 juin prochain

Mon, 06/18/2018 - 13:34

Le général de brigade à la retraite, Robert Sèwdé, sera conduit en sa dernière demeure, le samedi 30 juin 2018, à Ekiohoué, son village natal sis à Bétoumey, dans la commune de Djakotomey. Suivant le programme des obsèques, les honneurs militaires sont prévus pour le vendredi 29 juin 2018 à Cotonou. Une veillée de prières sera organisée le même jour, à la salle St Charbel à Akpakpa Dodomey.
La messe d'enterrement et l'inhumation dans l'intimité familiale auront lieu le 30 juin dans son village natal.
L'ancien directeur général de l'ex-Gendarmerie nationale du Bénin a ‘'passé l'arme à gauche'', le 19 mai 2018, à l'âge de 65 ans.
F. A. A.

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La soutenance des thèses de doctorat suspendue provisoirement

Mon, 06/18/2018 - 09:39

Le président de l'Université de Lomé, Dodzi Kokoroko a, dans une correspondance, annoncé la suspension provisoire des soutenances. Cette décision est relative aux contraintes budgétaires.
Au regard de l'accroissement spontané de doctorants et la floraison des thèses, la situation actuelle ne favorise pas les autorités universitaires. Ainsi, l'Université de Lomé met provisoirement un terme à la soutenance des thèses. Cette mesure fait suite à la décision N° 014 du 16 février 2017 fixant les modalités d'encadrement des doctorants par les directeurs de thèse admis à faire valoir leurs droits à la retraite, et à la note de service N° 012 du 28 février 2017 à l'attention des étudiants inscrits en thèse de doctorat depuis plus de 05 ans. Les autorités s'emploient à vite résoudre la situation afin d'empêcher les interprétations erronées qui prétendent que les doctorants prendront en charge les incidences financières relatives à leur soutenance. À cet effet, les discussions sont en cours entre la présidence de l'institution et la Direction des Affaires Académiques et de la Scolarité (DAAS) afin de régulariser au plus tôt la situation.
L'application stricte de l'arrêté du 16 février 2017 permettra à la présidence de préciser les modalités afférentes à l'organisation de chaque soutenance de thèse de doctorat à l'Université de Lomé. La DAAS est tenue de communiquer au plus tôt le logement des membres de jury externes. La prise en charge des frais de voyage dans les conditions les plus favorables et les indemnités des membres du jury, selon les modalités en vigueur à l'Université de Lomé s'y ajouteront. D'après les autorités universitaires, lesdits frais entièrement pris en charge par l'Université de Lomé, exigent une anticipation et une organisation strictes.
Les autorités académiques signalent à cet effet que " l'Université de Lomé se réserve donc le droit de ne plus rembourser des frais inhérents à une quelconque soutenance de thèse." Elles entendent procéder au réajustement des frais de thèse en vue de régler définitivement la question.
G. A.

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