(B2) Le Rubymar, un vraquier britannique battant pavillon du Belize, opéré par une société libanaise, a été sérieusement endommagé par le tir de deux missiles venus du Yémen, dans le Sud de la mer Rouge.
Entre 21 h 30 et 22 h 45, dimanche (18 février), deux missiles balistiques antinavires visent le MV Rubymar, un vraquier battant pavillon du Belize et appartenant à une société britannique. Les missiles touchent le navire, provoquant des dégâts sérieux, l'un près de la salle des machines, l'autre sur le pont selon le propriétaire du navire contacté par la BBC.
« Le navire a émis un appel de détresse. Un navire de guerre et un autre navire marchand répondent à l'appel » indique un communiqué du CentCom, le commandement US pour la région. Le navire menaçant partiellement de couler, l'équipage est évacué. C'est le premier incident grave en mer Rouge depuis la prise du Galaxy Leader par les rebelles Houthis du Yemen en novembre (lire : [Actualité] Les Houthis détournent en mer Rouge un navire « israélien »).
Jusqu'à présent les missiles et autres drones explosifs frôlaient les navires, explosaient ou étaient détournés avant d'arriver, ou s'ils arrivaient sur le navire ne faisaient que des dégâts mineurs (lire notre [Dossier n°101] Tensions en mer Rouge. Attaques des Houthis et répliques américaine et européenne). Apparemment, cette fois, les Houthis ont mieux ajusté leur tir et les forces présentes sur place (américaines, européennes, etc.) n'ont rien pu faire pour éviter la frappe. Un coup de semonce clair que la situation est loin d'être maitrisée. Une façon peut-être aussi de célébrer à leur façon le lancement de l'opération européenne (lire : [Actualité] Aspides, la nouvelle opération de l’UE en mer Rouge : risquée, intéressante. Cinq leçons).
(mis à jour)
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) Ce lundi (19 février), les 27 ministres des Affaires étrangères vont lancer sur les fonts baptismaux une nouvelle opération maritime entre le Golfe d'Aden, le détroit de Bab-el-Mandeb et le sud de la mer Rouge.
le destroyer italien Caio Duilio qui servira de navire-amiral (crédit : marine italienne / EUNAVFOR Atalanta)Face aux Houthis
L'objectif de cette opération est de protéger contre les attaques aériennes ou maritimes de Houthis yéménites les navires marchands (tankers, vraquiers, porte-containers, etc.) qui transitent à travers le Canal de Suez, faisant la navette entre Europe et l'Asie ou le Golfe, et, par le même coup, de préserver la liberté de navigation.
Une opération défensive
EUNAVFOR Aspides, du grec "boucliers" (au pluriel), se veut « défensive », à la différence de l'opération similaire initiée par les États-Unis de frappes aériennes sur le territoire du Yémen, assurées "en national" par les USA et Royaume-Uni. Défensif ne veut cependant pas dire passif pour autant. Les Européens pourront répliquer en cas d'attaque sur un de leurs navires mais aussi sur les navires marchands qu'ils protègent. Sur le principe de la légitime défense.
Opération à risque
Cette opération est risquée. Il ne s'agit pas en effet uniquement — comme pour l'opération anti-piraterie (EUNAVFOR Atalanta) — de faire face à des pirates, plutôt amateurs, avec des armements assez sommaires (RPG et Kalachnikov). Ici, les Houthis rodés à plusieurs années de guerre contre les forces arabes, soutenus et informés par l'Iran, utilisent des drones explosifs, des missiles anti-navires, voire des bateaux qui pourraient eux-aussi être bourrés d'explosifs.
Peu de temps avant de réagir
Bref, la menace est réelle, à la fois maritime et aérienne. Et pour déjouer ces attaques, il y a peu de temps, entre le moment où on détecte le départ d'un missile et son arrivée sur zone : moins de 90 secondes sur zone. C'est dire l'intérêt d'avoir à la fois un système de détection efficace et un système de réaction anti-missiles performante.
Une opération intéressante : quelques leçons à en tirer
Tant l'objectif visé que la façon dont cette opération a été montée et dont elle doit fonctionner méritent un détour.
1° Une opération de pure défense des intérêts
Premier point à remarquer : les Européens ne se cachent pas derrière un objectif d'intérêt général : le maintien de la paix, la stabilité d'un pays, la préservation d'un cessez-le-feu, etc. Ce qui sous-entend cette opération est la défense pure et entière des intérêts économiques européens, la libre circulation maritime et la sécurité d'approvisionnement de l'Europe.
2° une opération montée en un temps record
Deux mois à peine entre le début des réflexions et la mise en place sur zone. Cela peut paraitre long dans une chaine de commandement directe (type française). Au niveau européen, c'est un record notable. D'autant que les options et le plan d'opération ont du être revus à deux reprises. La première option de se baser sur l'opération EUNAVFOR Atalanta a été barrée par l'Espagne (pour des raisons de politique interne). La seconde option de se baser sur l'opération multinationale Agenor (initiée par la France) a été laissée de côté, faute d'accord des pays du Golfe. La troisième option a donc été de lancer une opération entièrement nouvelle. Un peu plus compliqué mais réussi à l'unanimité.
3° Une génération de forces plutôt efficace
Pour une fois, la fourniture des moyens nécessaires, notamment les frégates, n'a pas été si difficile. L'opération devrait démarrer ainsi avec quatre navires (français, italien, grec, allemand). Soit un de plus que le minimum requis. Tout n'est pas encore tout à fait calé aujourd'hui. Mais par rapport aux générations d'autres opérations, notamment terrestres ou même les débuts de l'opération Atalanta en 2008, il y a une prise de conscience des Européens de la nécessité d'agir rapidement, et pas seulement en paroles. Poussée par ses armateurs, l'Allemagne a décidé d'accélérer le mouvement. La frégate allemande Hessen (F-221) est ainsi partie de son port d'attache le 8 février sans attendre le feu vert du Bundestag. Elle n'entrera certes dans la zone d'opération dès qu'une fois celui-ci donné. Mais il n'y aura ainsi pas d'attente supplémentaire. NB : elle était dimanche dans le port de Souda, en Grèce, selon le site ItaMilRadar.
4° Une volonté de se distinguer des USA
Au plan politique, on peut noter que les Européens veulent se distinguer très clairement de l'opération américaine Prosperity Guardian (même si les deux opérations seront coordonnées étroitement) menée sous couvert de la CMF (les forces maritimes conjointes) et encore plus des frappes menées par le CentCom (le commandement central US), en duo avec le Royaume-Uni. D'où le mot « défensif » martelé régulièrement. Comme pour se distinguer de « l'offensif » décidé à Washington. Ce distinguo militaire est aussi politique. Il s'agit pour les Européens de ne pas s'afficher aux côtés des Américains, au moment où ceux-ci affichent une position très pro-israélienne qui n'est pas celle d'une bonne majorité des Européens qui ont une attitude plus nuancée sur le conflit Israël-Gaza. Une volonté d'autonomie stratégique à bas bruit, en quelque sorte.
5° Un catharsis aux divisions sur le conflit à Gaza
Un point intéressant alors que les États membres participants ont des visions plutôt différentes sur le conflit Israël-Gaza. De fait, cette opération apparait ainsi comme une sorte de catharsis des divisions existantes sur le Proche-Orient. Un peu comme l'opération État de droit au Kosovo avait été en 2008, un pansement sur les plaies laissées par la division entre Européens sur la reconnaissance ou non de l'indépendance du Kosovo.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire :
Mis à jour - distinguo entre l'opération Prosperity Guardian proprement dite et les frappes effectuées en national par les Américains
(B2) Inutile de le nier. Le coup de Trump a secoué le Landerneau otanien. Au siège de l'Alliance à Bruxelles, chacun cherche bien à se rassurer. En vain. L'inquiétude rôde dans les couloirs.
Même si Jens Stoltenberg ne l'avouera jamais publiquement, à l'Alliance, chacun connait le principe : si les USA éternuent, l'OTAN se retrouve clouée au lit avec une mauvaise fièvre (Photo : OTAN - Archives B2)Les mots de trop de Trump
Au siège de l'OTAN, l'ambiance n'est pas folichonne ces jours-ci après les mots de Donald Trump samedi (lire : [Analyse] Face à la menace Trump, aux armes Européens ! Neuf pistes pour réagir). Une phrase notamment a fait mouche : « I would encourage Russia to do whatever the hell they wanted to you ». Littéralement, si vous ne payez pas votre écot à l'Alliance, j'encouragerais la Russie à faire tout ce qu'elle veut de vous. Quelques mots restés en travers de la gorge de chacun et abondamment commentés dans les couloirs lumineux de l'Alliance, des alcôves feutrées des différentes représentations permanentes ou cabinets directoriaux jusqu'au Starbuck situé à l'entrée qui sert de refuge aux amateurs d'une petite pause café.
La méthode Coué ne marche plus
Bien sûr, chacun essaie de se rassurer. Les arguments sont divers. 1. C'est normal avec Trump. 2. Après tout, ce ne sont que des paroles. 3. Sa précédente présidence l'a montré : il parle beaucoup, mais finalement il ne fait rien de mal. 4. L'Alliance tient debout et reste concentrée sur son plan de travail. 5. Pas de quoi fouetter un chat. Etc. Autant d'arguments assez peu crédibles : même les intéressés ne semblent pas y croire. Se replacer dans la situation de 2016-2020, est une erreur.
Un contexte totalement différent
il y a au moins trois éléments qui ont changé chez Trump et ailleurs, résume un bon connaisseur de l'Alliance. Premièrement, il y a « une forme d'alignement » du discours de Trump sur la Russie. Ce qui est inquiétant. Il y a aussi un « changement d'échelle, une évolution du discours » avec cette phrase, véritable appel à la Russie à envahir un pays de l'OTAN. Deuxièmement, le contexte a énormément changé : « Nous avons une guerre en Europe. La Russie a fait le choix de la confrontation. L'Ukraine est attaquée. (Tout simplement) car elle est indépendante » et refuse d'être assujettie aux desiderata de Moscou. Pendant ce temps, les USA tergiversent sur le versement d'une nouvelle aide à l'Ukraine.
Une radicalisation du discours
Enfin, poursuit notre interlocuteur, « le parti républicain ne s'est pas vraiment dissocié de ses positions ». Il y a une « réelle Trumpisation du parti Républicain ». Celui-ci, quasiment comme un seul homme, refuse de voter une aide supplémentaire à l'Ukraine. C'est un des arguments de campagne que Donald Trump a développé d'ailleurs dans son allocution en Caroline du Sud (un point peu repris par les médias en fait) : pourquoi les USA doivent payer la facture de l'Ukraine qui concerne au premier chef les Européens et que ceux-ci ne contribuent pas encore assez ?
Une Alliance touchée au plus profond d'elle-même
Inutile de le nier : l'attaque fait mal. Très mal (1). Car elle touche au plus profond de ce que l'OTAN a de plus cher : l'article 5, la clause de défense mutuelle. Le véritable ciment de l'Alliance. Ce que Trump dit rompt clairement avec le principe d'unité face à une possible agression extérieure. Ni dans l'esprit de ses concepteurs ni dans son application ensuite, il n'a en effet jamais été question de conditionner cette solidarité, politique et militaire, à un quelconque calcul de notaire ou de comptable.
Un tir fratricide
Le fait que cette entaille vienne des USA, l'Allié principal, d'un ancien dirigeant, candidat à la présidence pour un des deux principaux partis du pays, les Républicains, est ressenti comme un acte de traitrise. Une attaque blue on blue (tir fratricide) diraient les militaires. Le centre nerveux de l'Alliance parait atteint. Le Kremlin n'a, en fait, aujourd'hui, qu'à se frotter les mains et compter les coups : il n'a pas besoin de faire le sale boulot. Celui-ci est fait de l'intérieur.
Une erreur majeure de jugement
Le travail en forme de carpette fait durant des années par le Secrétaire général norvégien Jens Stoltenberg pour brosser l'ego de Donald Trump dans le sens du poil n'a finalement pas payé. Au contraire. Ses propos répétés sur une Europe incapable d'assumer sa défense (lire : Quand Jens Stoltenberg (OTAN) voit l’Union européenne incapable de se défendre. A-t-il raison ?) résonnent étrangement aujourd'hui comme un argument supplétif au crédit de l'élu Républicain. Une faille supplémentaire dans l'unité euro-atlantique.
L'Alliance toujours dissuasive ?
La question posée aujourd'hui par Donald Trump est cruciale. Est-ce que l'Alliance est capable d'assumer sa fonction première, la défense du territoire européen face à la Russie ? Si son principal allié tergiverse, l'Alliance sera-t-elle demain en position de réagir et d'assumer son rôle de dissuasion de toute attaque ? La réponse est malheureusement : pas sûr à 100%. L'Alliance n'est plus en état moral d'assumer toutes ses capacités de défense et de dissuasion. Ce qui est un réel problème. Car tout le principe de la dissuasion de l'Alliance n'est pas seulement dans ses capacités, mais réside surtout dans sa volonté (politique) d'opposer à l'adversaire un roc indestructible.
Un plan B nécessaire
Aujourd'hui, plus que jamais, il ne faut plus tergiverser. Il ne s'agit pas de remplacer l'Alliance atlantique. Il s'agit d'avoir la capacité pour les Européens d'agir seuls sans l'aide du « papa » américain qui défaille. On pourra rétorquer que les Européens n'en sont pas capables. C'était vrai hier sans doute. Ce ne sera pas vrai demain automatiquement. Les Européens ont tout ce qu'il faut en interne pour compléter l'Alliance. À condition de faire un (petit) effort. L'effort n'est pas tellement financier aujourd'hui. L'axiome comptable "plus on dépense, mieux c'est" est une hérésie (2).
L'Europe peut le faire
Le saut doit être en termes d'organisation : politique, industrielle et militaire. Les Européens (Norvégiens compris au besoin) doivent réaligner leur industrie de défense pour pouvoir agir sans une nécessaire autorisation de Washington. Ils doivent revoir leurs outils opérationnels pour se permettre de réagir en commun. Ils doivent surtout réorganiser leur système de décision pour pouvoir suppléer à une défaillance du Conseil de l'Atlantique Nord. Compter sur les Américains est un placement trop à risque aujourd'hui pour retarder ce type de décision.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Les flottilles de réserve côtières, annoncées en 2023, vont bientôt voir le jour (photos Ouest-France).
On se souviendra que, selon l'amiral Pierre Vandier, le chef d'état-major de la Marine (CEMM), "l’objectif est de constituer des moyens de surveillance nautique qui seront armés par des réservistes, à la fois anciens et jeunes. Ces derniers navigueront sur des embarcations à coque semi-rigide et patrouilleront en lien avec les sémaphores dans des missions d’assistance publique et de renseignement." Selon le CEMM, les flottilles métropolitaines et ultramarines pourraient totaliser "à terme 2 000 à 3 000 réservistes".
Jeudi, le contre-amiral Laurent Berlizot, directeur du pôle "Cohésion nationale" de la Marine nationale, a détaillé le dispositif des flottilles de réserve côtières.
En métropole, 3 flottilles de réserve côtières vont voir le jour, chacune rassemblant 10 escouades de 6 à 8 réservistes. Hors de métropole, 6 autres escouades seront installées à la Réunion, en Guyane, en Polynésie, à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie et dans les Antilles. Soit un total de 36 escouades dont le déploiement devrait être achevé en 2027.
Elément de base de la flottille, l'escouade comportera un semi-rigide côtier de moins de 8m avec deux moteurs, le véhicule et sa remorque, ainsi qu’un micro-drone.
La première flottille de réserve côtière sera installée en Atlantique "à l’été 2024" avec à terme un état-major de 120 hommes à Brest. Une seconde flottille verra le jour en Méditerranée (à Toulon) un an plus tard et une troisième en Manche (Cherbourg) à l’été 2026. Les deux premières escouades d'outre-mer verront le jour l’été 2025.
A titre d'expérimentation, dès cet été, deux escouades vont être installées, l'une à La Rochelle et l'autre à Bayonne. Leur état-major sera aussi créé au même moment. Ces deux escouades seront chargées de tester deux semi-rigides, l'un de 6m, l'autre de 7,50m.
Huit autres escouades sont appelées à voir le jour en Atlantique, probablement dans des villes portuaires comme Saint-Nazaire, à proximité des sémaphores où la présence des réservistes sera renforcée et "en fonction des viviers Jeunesse", précise le contre-amiral Berlizot qui compte sur les préparations Marine pour inciter des jeunes à s'engager dans les flottilles de réserve côtière.
Outre les flottilles de réserve côtières, la Marine veut mettre en place trois flottilles de réserve spécialisées:
- numérique/cyber
- logistique opérationnelle
- enseignement
Elles rassembleront 500 réservistes à terme.
Pour tout renseignement sur ces unités de réserve et sur la réserve en général, contacter les CIRFA Marine.
La formation des pilotes ukrainiens se déroule à la fois en Roumanie, au Danemark, aux États-Unis, au Royaume-Uni et bientôt en France. Mais plusieurs autres pays sont actifs au sein de la "coalition F-16" qui en rassemble treize, dont le Canada qui a externalisé sa contribution via l'ESSD Top Aces, et la Belgique qui va consentir un double effort.
D'une part, la Belgique enverra deux F-16 biplaces au Danemark (sur la base aérienne de Skrydstrup, dans le sud où la Norvège déploie aussi deux F-16) et une cinquantaine de personnes entre mars et septembre prochains pour y participer à la formation de pilotes ukrainiens sur ces appareils très attendus par Kiev. Le personnel belge proviendra principalement des 2e et 10e wings tactiques, basés respectivement à Florennes et à Kleine-Brogel (Limbourg).
D'autre part, selon l'agence Belga, pour former les pilotes ukrainiens en France, "le ministère de la Défense prévoit d'envoyer deux pilotes instructeurs à la base aérienne 120 de Cazaux, tout au long de l'année 2024 pour soutenir la formation des pilotes ukrainiens sur Alpha Jet" (photo Gérard Gaudin). Les pilotes ukrainiens y effectueront 150 heures de vol dans le cadre de leur conversion ultérieure sur des avions de combat américains F-16.
Depuis son lancement en 2011 à Fougères, la tournée UNISSON a traversé 20 départements et 59 villes du grand Ouest. En 103 concerts, elle a réuni et sensibilisé plus de 58 500 spectateurs et a permis de remettre aux associations près de 747 000 euros de dons dédiés à nos camarades blessés et à leurs proches ainsi qu’aux familles des militaires morts en service.
Pour 2023 (11 dates en zone Ouest), la somme de 70 612 € a été collectée et remise lors d'une cérémonie à l’hôtel de commandement, au général de corps d’armée Michon, officier général de zone de défense et de sécurité Ouest, commandant la zone terre Nord-Ouest. Cette somme sera reversée aux trois associations qui soutiennent les blessés de l’armée de Terre (Terre Fraternité), de la Marine nationale (Entraide Marine), et de l’armée de l’Air et de l’Espace (Fondation des œuvres sociales de l’Air).
La tournée 2024 comportera une dizaine de dates (à préciser).
Le parlement ukrainien (le Verkhovna Rada) a voté mercredi en première lecture un projet de loi controversé sur la mobilisation (photo AFP). Il s'agit de permettre à l'armée de regarnir ses rangs après deux ans de guerre meurtrière avec la Russie.
Pour ceux qui parlent ukrainien, voici un lien vers le texte.
Un total de 243 élus ont voté en faveur de ce document contre un minimum requis de 226.
Ce projet de loi devait être discuté au Parlement à partir du 11 janvier mais il a été retiré. Il devait permettre de mobiliser de 450 000 à 500 000 nouveaux combattants, de combler les pertes élevées sur lesquelles l’armée ne communique pas et de relever ceux et celles qui combattent les Russes depuis bientôt deux ans. Des Russes qui mènent une guerre d’attrition, tant sur le plan humain que matériel.
Le texte voté ce mercredi prévoit de simplifier les procédures d'enrôlement et d'introduire des sanctions pour les réfractaires. A la différence du projet précédent, il prévoit cependant que ces sanctions doivent être approuvées par un tribunal. Il introduit aussi des périodes de repos obligatoires, même sous la loi martiale. La conscription reste obligatoire mais les 18-24 ans ont la possibilité d'avoir des sursis à condition de suivre 5 mois de formation militaire. A noter que les fonctionnaires ne bénéficieront plus d’un sursis à la conscription (à la différence des maires, chefs des conseils villageois et des dirigeants de collectivités territoriales).
La nouvelle version du projet de loi comprend des dispositions spécifiques sur la compensation financière fixée à un minimum de 20 000 Hr (526 dollars). La rémunération supplémentaire pour la période de loi martiale varie entre 30 000 et 100 000 Hr (790 à 2 600 $).
Pour être définitivement adopté, le texte doit cependant encore faire l'objet de débats parlementaires, de propositions d'amendements et d'un vote en deuxième lecture, une procédure qui peut s'étaler sur des semaines. Avant une signature présidentielle.
Dans le cadre l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, le ministère des Armées devra contrôler la navigation sur la Seine et assurer la sécurisation de zones nautiques.
Pour se prémunir contre des actions malveillantes et d’empêcher l’intrusion d’embarcations, de plongeurs et de submersibles non autorisées dans ces zones, le ministère des Armées souhaite louer des barrières nautiques et subaquatiques anti-intrusion. Elles constituent un barrage de protection.
L’installation de ces barrières anti-intrusion est répartie sur trois zones implantées sur huit sites sur les communes suivantes :
- Zone 1 : Paris, Ivry-sur-Seine et Charenton-le-Pont
- Zone 2 : Paris
- Zone 3 : Île-Saint-Denis, Saint-Denis et Saint-Ouen sur Seine (voir ci-dessous):
Les obstacles doivent permettre l’arrêt d’une embarcation disposant d’une énergie cinétique minimale de 800kj. Les barrières aquatiques doivent disposer d’une extension sous-marine permettant une sécurisation jusqu’au fond de la Seine. Cette extension a pour objectif d’empêcher le passage d’un nageur ou d’un submersible.
À titre indicatif, le montant du marché public est estimé à 2 500 000€ HT.
Lors de son audition par le Sénat, le 1ᵉʳ février, avant de prendre ses fonctions de chef de l'US Pacific Fleet, l‘amiral Samuel Paparo Jr a dressé un tableau alarmiste de l’évolution du rapport de forces entre l'US Navy et la marine de l’Armée Populaire de Libération. "Nous ne sommes pas dépassés mais je n'aime pas la trajectoire prise", a concédé l'amiral, témoignant de l'inquiétude de la marine US face à une flotte chinoise qui aligne désormais 370 bâtiments (contre 291 pour l'US Navy) et qui va encore grossir.
Comme l'a aussi rappelé le sénateur républicain de l'Alaska, Dan Sullivan, " numériquement, (les Chinois) ont une marine plus importante que la nôtre (...). L'an dernier, ils ont fait entrer en service 30 bâtiments dont 15 navires de surface de type croiseur, destroyer et porte-avions. Nous, nous en avons ajouté deux". Et les projections ne sont guère meilleures: 135 bâtiments de plus pour la Chine en 2030! Aux navires s'ajoute une présence invasive des Chinois dans toutes les mers du monde, avec l'installation de points d'appui loin des bases continentales chinoises.
Au-delà du déséquilibre, c'est aussi la question de la protection des emprises US dans le Pacifique qui inquiète l'amiral. Sa priorité sera Guam, la position US la plus excentrée, où deux milliards de dollars seront investis pour bâtir une système de défense antiaérien.
Aux déclarations de l'amiral s'ajoute un long document du Congressional Research Service, intitulé "China Naval Modernization: Implications for U.S. Navy Capabilities—Background and Issues for Congress".
Ce document de 67 pages détaille les avancées chinoises et les type de bâtiments qui entrent en service. On le lira avec intérêt (texte et tableaux compris).
Petit point de production.
Le groupement momentané d’entreprises (GME) engin blindé multi rôles (EBMR), composé de Nexter, Thales et Arquus, a livré, l'an dernier, 123 véhicules Griffon et 22 véhicules Jaguar à la Direction générale de l’armement (DGA).
Le GME EBMR a notamment assuré en 2023 les premières présentations de Griffon Sanitaire (SAN) destinés au Service de santé des Armées. Dix exemplaires de cette version, qualifiée en 2022, seront livrés aux forces au cours du premier trimestre.
Par ailleurs, la DGA a qualifié, le 16 juin 2023, la version Véhicule d’Observation d’Artillerie (VOA) du Griffon et le 3e régiment d’artillerie de marine (3e RAMa) a perçu ses premiers exemplaires. Le Griffon VOA remplace le VAB OBS. Une quinzaine d'exemplaires ont été livrés.
Ces livraisons portent le total des véhicules livrés depuis 2019 à 575 Griffon et 60 Jaguar.