(B2) Un aviso de la marine français, l’enseigne de vaisseau Jacoubet (F-794) vient de rejoindre EUNAVFOR MED, l’opération maritime de l’UE de lutte contre les trafics en Méditerranée, a annoncé le QG de l’opération vendredi (15 février).
Pas trop seuls
La présence du navire de la Royale — qui n’en est pas à sa première participation dans cette opération —, permet aux Italiens de ne pas sentir trop seuls. L’opération Sophia ne compte en effet plus aujourd’hui qu’un autre navire, la frégate italienne de type FREMM, Luigi Rizzo (F-595), servant de navire amiral. Le mandat de l’opération se termine normalement le 31 mars 2019, et les ’28’ n’ont pas encore réussi à s’accorder sur sa prolongation.
Retour à la casa pour la Reina Sofia
La frégate espagnole Reina Sofía (F-84) a, en effet, terminé sa rotation. Après 124 jours en opération, elle a regagné, mardi (19 février), avec ses 215 hommes et femmes d’équipage son port d’attache. Durant ces quatre mois en mer, elle a vérifié l’identité de 58 navires de commerce (par voie de ‘hélage’) et assuré cinq approches plus directes, dites ‘approches amicales’. Le tout pour assurer la tâche de contrôle de l’embargo sur les armes visant la Libye, la lutte contre le trafic de pétrole et d’êtres humains.
(NGV)
(B2) Le centre de formation à Koulikoro, où sont déployés les militaires européens de la mission EUTM Mali, a été l’objet, cette nuit de samedi à dimanche (23 au 24 février), d’une attaque terroriste à la voiture piégée. Deux militaires maliens blessés. Pas de victimes côté européen
Centre de formation de Koulikoro (Crédit : Conseil de l’UE – archives B2)
Une attaque complexe, à la ‘voiture piégée’ suivie de tirs
L’attaque a eu lieu entre 2h50 et 3h10 du matin (heure locale, + 1 heure Bruxelles). Elle a été très courte, selon une méthode désormais éprouvée par les terroristes : tirs et voiture(s) piégée(s), par des engins explosifs (IED). D’après le gouverneur de la région, le col. major Mamary Camara, il ne s’agit pas d’un véhicule (comme évoqué au début), mais bien « de deux véhicules kamikazes avec un nombre indéterminé d’assaillants » qui ont mené l’attaque. Ils « ont d’abord ouvert le feu sur le poste de contrôle de Mafèya sur l’axe Koulikoro Banamba », puis foncer ensuite « vers le centre d’instruction militaire Boubacar Sada Sy où il se sont explosés à l’entrée ». Mais il n’a pas confirmé l’information de Mali24, parlant d’« une roquette tirée de l’autre côté du fleuve ayant explosé devant l’entrée du camp »
La bonne réaction des Maliens et de la force de protection
Les soldats maliens (FAMA) comme la force de protection du camp de l’UE ont bien réagi, repoussant l’attaque, selon nos sources. Ils ont ainsi largement contribué à ce que cette attaque ne soit pas meurtrière, comme escompté. Information confirmée du côté du ministère malien de la Sécurité et de la protection civile. « Face à l’alerte et la réaction des sentinelles, les assaillants se sont vus obligés de déclencher leurs systèmes juste à l’entrée du camp ». Le deuxième véhicule kamikaze « bourré d’explosifs » n’a ainsi pas « n’a pas pu être déclenché ». Les démineurs devaient procéder à « son explosion contrôlée » de façon à éliminer tout risque.
Deux militaires maliens blessés et un civil
Au bilan : deux militaires maliens ont été blessés, assez légèrement. Ils ont été pris en charge immédiatement par l’hôpital de campagne (le ‘Rôle 2’) déployé à l’intérieur du camp. Un civil a été plus « gravement » atteint, selon le gouverneur de Koulikoro. Et « deux corps non encore identifiés » ont été retrouvés sur les lieux (sans doute les terroristes). Il n’y a « pas de pertes à déplorer parmi les Européens » en l’état des informations disponibles, selon nos sources. Bilan officiellement confirmé par EUTM Mali dans un tweet à 12h20 : « Aucun membre d’EUTM Mali n’a été blessé. » comme par la Bundeswehr (1).
Pas de pertes côté européen
L’état-major des forces armées espagnoles a très vite communiqué pour indiquer que les militaires espagnols — qui assurent en partie la sécurité du camp – n’avaient à déplorer aucun blessé. « Tout va bien » ont-ils indiqué. Message destiné à rassurer les familles.
Ataque terrorista contra el Centro de Adiestramiento de Koulikoro @eutmmali1 . Ningún herido entre nuestros militares españoles. Todos se encuentran bien.
Esperamos la pronta recuperación de los heridos.@Defensagob @EjercitoTierra @Armada_esp @EjercitoAire @EmbEspMali pic.twitter.com/zhIHtpiNW5
— Estado Mayor Defensa (@EMADmde) 24 février 2019
De la même façon, le porte-parole du commandement des opérations de la Bundeswehr a tenu à envoyer le même message : « Les soldats de la Bundeswehr et ceux des autres forces de l’Union européenne ne sont pas affectés » comme le rapporte notre collègue à Berlin, Thomas Wiegold (Augengeradeaus).
Une attaque condamnée
L’attaque a été condamnée « fermement » par le représentant spécial de l’UE au Sahel, Angel Losada, affirmant que l’Union européenne continue de se tenir aux côtés du Mali et des forces armées maliennes (FAMA).
Je condamne fermement l’attaque qui a frappé le camp de Koulikoro ce matin. L’#UE est aux côtés du #Mali, comme #EUTM l’est aux côtés des #FAMAS à #Koulikoro.
— Angel Losada (@AngelLosadaEU) 24 février 2019
Un contexte bousculé
Visite française et neutralisation de plusieurs terroristes
Cette attaque survient dans un contexte marqué à la fois par la visite au Mali du Premier ministre français Edouard Philippe et de la ministre des armées Florence Parly, arrivés vendredi soir dans le pays, mais aussi de l’annonce de la ‘neutralisation’ par les forces françaises de l’opération Barkhane d’un des responsables d’AQMI dans le pays Yahia Abou Hamman (Le numéro 2 du RIVM abattu par les forces françaises au nord Mali).
Des Européens devenus une cible
Ce n’est pas la première fois que les Européens sont pris délibérément pour cible au Mali. En mars 2016, le QG de la mission à Bamako avait été attaqué, sans dégâts. En juin 2017, l’attaque terroriste contre l’hotel Le Campement où se trouvaient plusieurs militaires européens au repos, avait fait plusieurs victimes, dont un soldat portugais et un agent de la délégation de l’UE (près de Bamako. Des morts parmi les Européens). Ce sans compter les victimes d’attentats en ville. Un Belge, agent de la sécurité pour la délégation avait été tué en mars 2015 lors de l’attentat dans un restaurant de Bamako. (2) En l’espèce, les terroristes semblent tout autant viser l’armée malienne que les Européens, comme ils l’avaient fait contre le QG du G5 Sahel à Sévaré en juin 2018 (lire aussi : L’UE va financer la reconstruction du QG du G5 Sahel à Sévaré).
Le principal camp de formation de l’armée malienne
Le camp de Koulikoro abrite l’école militaire inter armées (EMIA) de l’armée malienne, dénommée Boubacar Sada Sy. C’est dans cette structure située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Bamako, légèrement à l’extérieur de la ville, près du fleuve Niger, que sont assurés la plupart des formations assurées par les Européens depuis le début de la mission en 2012.
(Nicolas Gros-Verheyde, avec Leonor Hubaut)
Trois casques bleus tués à Siby
On a appris également que trois Casques bleus du contingent de Guinée Conakry de la MINUSMA qui partaient en permission à bord d’un véhicule de location, ont été attaqués vendredi (22 février), vers 22h, « par des hommes armés non identifiés sur la route de Siby », selon la Minusma. Au bilan : trois casques bleus tués et un blessé. Le civil, qui conduisait le véhicule, « a également été blessé ». Siby est situé à 44 km au sud-ouest de Bamako, à l’exact opposé de Koulikoro par rapport à la capitale malienne.
Mis à jour le 24. fév. entre midi et 14h, avec les informations de la Bundeswehr (V2), la confirmation EUTM Mali (V3), le rappel des attaques récentes (V4), le bilan officiel du gouverneur malien de la région (signalé par Jigi Africa – V5), avec les détails sur les circonstances de l’incident par le ministère malien de la sécurité et de la protection civile (V6)
(B2) Devant l’assemblée fédérale russe, mercredi (20 février), le président russe a menacé assez directement les occidentaux. Mais l’essentiel n’est-il pas ailleurs ?
(photo : Kremlin)
Si les missiles américains sont déployés sur le continent européen, « la Russie sera obligée de créer et de déployer des armes pouvant être utilisées non seulement dans les zones directement menacées, mais également dans les zones comportant des centres de décision pour les systèmes de missiles qui nous menacent » lance un Vladimir Poutine un rien vindicatif. L’installation de « lanceurs en Roumanie et en Pologne » emportant des « missiles de croisière Tomahawk […] créera une « menace sérieuse pour la Russie, car certains de ces missiles peuvent atteindre Moscou en seulement 10 à 12 minutes » (1). Mais, dans le même temps, l’homme fort du Kremlin lance un appel à « l’Union européenne » de prendre « enfin les mesures qui s’imposent pour rétablir les relations politiques et économiques avec la Russie ».
Le classique russe
Ce ‘chaud et froid’ est plutôt classique, dans le chef des dirigeants russes. Et le propos de Vladimir Poutine n’est ni plus ni moins celui que peuvent proférer les dirigeants russes depuis plusieurs années. S’en émouvoir et menacer de prendre des mesures de rétorsion est un jeu non seulement dangereux, mais ridicule. Etre conscient de la menace potentielle russe ne signifie pas se précipiter tête baissée dans tous les chiffons rouges agités au Kremlin…
Les innovations russes
L’élément essentiel de ce discours semble être ailleurs. On peut lire ainsi un long énumératif des différents projets de l’armée russe, notamment l’annonce de la mise au point d’un « missile hypersonique pouvant atteindre une vitesse de Mach 9 environ et toucher une cible à plus de 1000 km, sous l’eau et au sol ». Missile pouvant être lancé « à partir d’eau, de navires de surface et de sous-marins », précise Vladimir Poutine. De quoi atteindre, sûrement, le territoire européen.
L’expérience en Syrie : précieuse pour toute l’armée russe
Mais c’est surtout le retour d’expérience de la Syrie, qui mérite l’attention. « Nous continuons à développer nos forces armées et à améliorer l’intensité et la qualité de l’entraînement au combat, en partie grâce à l’expérience acquise lors de l’opération anti-terroriste en Syrie » précise le président russe. Et d’ajouter : « Pratiquement tous les commandants des forces terrestres, les forces d’opérations secrètes et la police militaire, les équipages de navires de guerre, l’aviation militaire, tactique, stratégique et le transport militaire ont acquis une grande expérience » écrit-il. Avis aux amateurs…
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) Les forces françaises de l’opération française Barkhane ont « neutralisé » dans l’après midi de jeudi (21 février) « un des principaux responsables de l’organisation terroriste dans la région de Tombouctou », Yahia Abou Hamman.
(crédit : DICOD / EMA – Oper Barkhane)
Trois véhicules suspects et un chef identifié
Selon le récit officiel, cette opération a été « déclenchée suite à la détection de trois véhicules au comportement suspect » progressant au nord de Tombouctou. Il a alors été « décidé de l’intercepter ». Plus exactement, selon un autre récit officiel, Yahia Abou Hamman, numéro deux du RVIM (Rassemblement pour la victoire de l’islam et des musulmans) et chef de l’Emirat de Tombouctou a été « identifié au sein d’un groupe de véhicules en progression au Nord de Tombouctou ». L’opération a été particulièrement complexe, combinant moyens motorisés terrestres et héliportés avec un drone Reaper en soutien.
Onze terroristes tués
Lors de l’approche des commandos, « les occupants des véhicules ont ouvert le feu avant d’être neutralisés par les hélicoptères en appui ». Au bilan : « onze terroristes mis hors de combat », dont Yahia Abou Hamman et ses deux principaux adjoints qui ont été tués. Des pick up et de l’armement ont également été saisis.
Un coup dur pour le groupe terroriste
« Cette action spectaculaire concrétise des années de recherche. C’est un coup très dur pour les groupes terroristes agissant au Sahel » a salué la ministre française des Armées Florence Parly dans un communiqué. « Le RVIM aura perdu trois de ses principaux chefs en l’espace d’une année. Tous étaient des adjoints proches de Iyad Ag Ghaly. La disparition d’un chef de premier plan permet de démanteler les réseaux et d’enrayer la dynamique du terrorisme dans la région. Sans chef, plus de direction ni de coordination : les combattants sont désemparés. »
Félicitations du CEMA
« Cette opération audacieuse allie un travail méthodique et persévérant avec une capacité d’intervenir efficacement dans des délais très réduits » précise le général François Lecointre, chef d’état-major des armées (CEMA). « Elle témoigne du haut niveau d’expertise acquis par les militaires français dans la conduite d’opérations complexes. »
(NGV)
(B2) Hatice Cengiz, la fiancée du journaliste Jamal Khashoggi, appelle les États membres à sortir de leur silence, jugé complice des autorités saoudiennes, et fustige les contradictions d’une institution sur la défense de ses valeurs
Hatice Cengiz lors du point presse avec Pier Antonio Panzeri, président de la sous-commission droits de l’Homme du Parlement européen (crédit photo : PE)
La fiancée de Jamal Khashoggi, torturé, démembré et tué dans l’enceinte du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, en Turquie, le 2 octobre 2018, témoignait au Parlement européen. Invitée d’un débat sur les droits de l’homme dans la péninsule arabe, organisé par la sous commission droits de l’Homme (DROI), mardi 19 février 2019.
Des États pointés du doigt
Les mots de Hatice Cengiz sont écrits, directs. Un texte de dix longues minutes pendant lesquelles les chefs d’État et de gouvernement de l’UE, les services diplomatiques seront plusieurs fois cités, pointés du doigt :
« Les pays de l’UE et leur chefs d’État n’ont pas réagi comme il le fallait à cet évènement ». « Les USA comme d’autres pays essayent avant tout de protéger leurs intérêts économiques et financiers, comme si de rien n’était ». Mais « cet évènement est d’une telle importance, qu’on ne peut le passer sous silence pour les seuls intérêts économiques et financiers. »
Un silence détonnant de l’Union européenne
« Tous ceux qui nous disaient qu’il y avait des normes et standards de l’UE auxquels il fallait se plier, aujourd’hui ces personnes ne disent rien ? » « Si nous nous taisons aujourd’hui, pensez-vous que nous pourrons demain parler de droits humains et de la suprématie du droit ? » interroge-t-elle à quelques jours du sommet UE-Ligue arabe, en Égypte les 24 et 25 février (lire : Union européenne et Ligue Arabe tentent d’avancer vers davantage de coopération).
« Si nous ne donnons pas la bonne réponse aujourd’hui, on n’aura pas assassiné seulement Jamal, mais le journalisme. Si on ne punit pas les assassins, aucun journaliste ne pourra exercer son métier de façon sûre ».
Quant au travail mené par la rapporteure spéciale des Nations-Unies (cf. encadré), « son rapport seul sera insuffisant » regrette Hatice Cengiz. C’est aux organes politiques, « au Parlement européen, au Conseil et aux pays de l’UE » d’agir maintenant « plus sérieusement »…
(Emmanuelle Stroesser)
L’ONU pointe la responsabilité de l’État saoudien
La rapporteur spéciale de l’ONU qui mène une enquête sur le meurtre du journaliste a rendu, le 7 février, les premiers résultats de ses recherches.
« Les preuves réunies au cours de ma mission en Turquie montrent clairement que J. Khashoggi a été victime d’un meurtre brutal et prémédité, planifié et perpétré par des responsables de l’État saoudien », indique Agnès Callamard selon le communiqué publié. Selon elle, « les efforts de la Turquie pour mener à bien de façon rapide, efficace, minutieuse, indépendante et impartiale des enquêtes transparentes – conformément au droit international – ont été sérieusement entravés et sapés par l’Arabie saoudite ».
NB : Son rapport final doit être présenté au Conseil des droits de l’homme en juin 2019.
Lire aussi :
(B2) C’est de l’Est qu’est venue la première offensive. Le gouvernement hongrois a annoncé officiellement, via facebook mardi (19 février), avoir lancé une campagne d’affiche visant directement Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, qui appartient pourtant au même parti politique européen (le PPE), ainsi que Georges Soros, le milliardaire américain d’origine hongroise, bête noire du Premier ministre hongrois Viktor Orban et de son parti, la Fidesz.
« Vous avez également le droit de savoir ce que Bruxelles est sur le point de faire. Ils veulent introduire un quota d’immigration obligatoire. Ils veulent affaiblir la possibilité de protection des frontières des États membres. La migration faciliterait l’immigration », indique le texte.
La réplique européenne
De manière plutôt inhabituelle, le porte-parole en chef de la Commission européenne, Margaritis Schinas (qui appartient lui aussi au PPE) a réagi de façon sévère, sur les mêmes canaux (facebook et twitter) : « Les Hongrois méritent des faits, pas de la fiction. La campagne du gouvernement hongrois se moque de la vérité. Il est choquant qu’une théorie aussi ridicule du complot ait atteint [des gouvernements] dans cette mesure. »
Et d’argumenter : « il n’y a pas de «ils», mais l’UE et la Hongrie est à la table. L’UE ne soutient pas la protection des frontières nationales. Il n’y a aucun plan pour les « visas humanitaires. Les États membres décident du niveau auquel ils souhaitent accepter la migration légale. »
Une campagne engagée
Non content d’annoncer la campagne, le gouvernement hongrois a immédiatement joint le geste à la parole, faisant publier dans les principaux journaux hongrois ses placards. Une campagne qui a le don d’irriter au plus haut point au sein de la Commission européenne. « Ce n’est pas un conflit ouvert, ce n’est pas une guerre. Mais chaque fois que le peuple hongrois n’est pas informé des faits mais de quelques faits ou fictions alternatifs ou de ce genre d’histoires, nous répondrons » a averti Margaritis Schinas lors du briefing quotidien mercredi (20 février). Et d’ajouter : « Nous pensons que c’est une obligation ».
Une bataille homérique et fratricide
Une bataille homérique entre deux tenants d’un même parti à travers les médias, soutenus par une campagne d’affichage publique gouvernementale, c’est rare et même du jamais vu selon mes souvenirs. D’autant plus que le gouvernement hongrois ne s’en prend pas à ‘Bruxelles’ de façon générique, mais vise aussi photo à l’appui une personne précise, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne.
Généralement, les coups bas entre ‘frères’ d’un même parti se faisaient en douce, via des ‘confidences’ aux médias ou des manœuvres en interne, plus confidentielles. L’objectif étant souvent d’éliminer un concurrent (1). Ici l’affrontement se fait au grand jour, sur des questions hautement politiques. La question officiellement posée par l’ancien Premier ministre luxembourgeois est la même qui se pose, de façon lancinante, depuis des mois : faut-il expulser ou, plutôt, quand et pourra-t-on expulser la Fidesz (le parti de V. Orban) du groupe chrétien-démocrate.
(Nicolas Gros-Verheyde, avec LH)