(B2) Vous ne savez pas faire la différence entre une M4 et un HK416 ? Vous parlez de Kalachnikov au lieu d’un AK47 ?
L’ONG basée en Suisse Small Arms Survey a pensé à vous et publié un guide d’identification des armes légères et des munitions associées.
Il n’est pas trop tard pour le découvrir…
(RM)
N.R. Jenzen-Jones and Matt Schroeder, novembre 2018
(B2) Deux nouveaux modules de formation des garde-côtes et de la marine libyennes ont début cette semaine à Split (Croatie) et à Souda (Crète), annonce le QG de l’opération de l’UE de lutte contre les trafics en Méditerranée (EUNAVFOR Med / Op. Sophia)
Module ‘plongée’ à Split en Croatie
Un cours de base sur les plongeurs navals a ainsi été lancé lundi (25 février) au centre de formation de la marine croate à Split (Croatie). Sept candidats sélectionnés par les autorités libyennes compétentes, ont « fait l’objet d’un processus de sélection approfondi (screening) réalisé au cours de différentes phases ». Le cours, organisé par la marine croate, doit fournir « des connaissances et une formation sur les procédures de plongée, les techniques spéciales liées au personnel de la garde côtière et de la marine ». La fin du cours est prévue pour le 29 mars 2019.Module ‘visite à bord de navires’ à Souda
Un second module de formation a été lancé jeudi (28 février) au centre de formation opérationnelle OTAN sur l’interdiction maritime (NMIOTC) à Souda (Crète), axé sur la visite à bord, la recherche et la saisie de navires (module dit Visit Board, Search & Seizure Vessel). 25 stagiaires libyens ont été sélectionnés pour ce module qui durera jusqu’au 15 mars.
Au terme de ces nouvelles activités de formation, plus de 355 agents des gardes-côtes et de la marine libyens auront été formés.
(NGV)
(B2) Les missions et opérations de sécurité et de défense communes sont aujourd’hui un peu les enfants délaissés de la politique extérieure de l’Union européenne (PESC). Elles ne suscitent que très peu d’attention aujourd’hui des responsables européens. Certaines missions et opérations n’ont plus d’efficacité ou sont arrivées au terme de leurs possibilités. Il est temps d’en tirer la leçon et d’oser les fermer !
Faute d’activité les marins de l’opération Sophia en sont réduits à faire des exercices (crédit : EUNAVFOR Med / Sophia)
Un amaigrissement salutaire
Au lieu de 16 missions/opérations aujourd’hui, l’UE pourrait avoir, à assez court terme 7 missions avec la même efficacité. Bien entendu, ces fermetures amèneraient un bilan peu glorieux. Mais ce n’est pas le nombre qui importe ou une épingle sur la carte. Ce qui est vital, c’est ce que ces missions ‘délivrent’ en termes de ratio résultats / coûts par rapport à leur objectif premier : la stabilisation.
Trois missions – opérations doivent être fermées
Selon notre analyse, trois missions – opérations (au bas mot) peuvent être fermées, tout de suite, car elles ne répondent plus aux critères minimums définis ou n’ont tout simplement plus les moyens d’assumer leurs tâches.
EUNAVFOR Med / Sophia (Rome)
Le présupposé de départ de cette opération maritime militaire — lutter contre les trafics d’êtres humains au plus près des côtes libyennes — n’a jamais été atteint. Les Européens n’ont jamais obtenu des Libyens de pouvoir agir dans leurs eaux territoriales ou sur les côtes (et ont peu fait pression pour cela). Le consensus politique qui a présidé à son existence n’existe plus aujourd’hui : l’Italie ne veut plus accueillir de possibles personnes recueillies en mer. Et aucun pays ne veut assurer cette tâche. Un à un, plusieurs contributeurs (Belgique, Royaume-Uni, Allemagne, …) se sont retirés au point que l’opération Sophia ne dispose plus en ce moment du minimal de présence en mer pour assurer ces missions : une seule frégate (italienne) en permanence en mer, avec un autre (français) en renfort de temps à autre (lire : Le FS Jacoubet dans l’opération Sophia : pour briser la solitude italienne ?).
Ce n’est pas que l’opération a totalement démérité comme l’indique Politico. C’est tout simplement que le contexte a changé. Le flux de migrants de la Libye vers l’Italie n’est plus au pic atteint dans les années 2015-2016, il est revenu à une donne ‘normale’ ; l’attention se focalise plutôt sur l’Espagne, la Grèce ou les Balkans. D’une certaine façon, le boulot est terminé. La seule tâche qui peut être conservée : la fonction de formation des garde-côtes et marins libyens peut fort bien être assurée par une mission plus légère (de type EUTM).
EUBAM Libya (Tunis / Tripoli)
Cette mission civile née dans l’après-2011 et censée aider les Libyens à renforcer leurs frontières n’a jamais pu décoller. Si elle a réussi à prouver son utilité en faisant des études de faisabilité, en faisant la navette avec des officiels… cela reste plutôt maigre pour un coût redoutable : environ 62 millions d’euros pour 18 mois. Honnêtement, deux ou trois bons conseillers à la délégation de l’UE pour la Libye feraient exactement le même boulot.
EUBAM Rafah (Tel Aviv)
Cette mission civile, une des plus anciennes de l’UE (créée il y a 14 ans) avait pour objectif de servir d’observateur honnête au poste frontière de Rafah. L’irruption du Hamas dans la bande de Gaza, il y a plus de dix ans, a contraint la mission à rester sur le strapontin de l’action. Malgré plusieurs espoirs ou tentatives, aucune relance opérationnelle n’a pu avoir lieu. La mission en est réduite à faire un peu de conseil ou de planification. Coût : 2 millions d’euros par an. C’est cher pour une tâche qui peut être fort bien assumée au sein de la délégation de l’UE à Tel Aviv.
Deux missions à l’efficacité en question
On peut aussi se poser des questions sur l’efficacité réelle de EUCAP Somalia, basée à Mogadiscio. Ses tâches (renforcement de la sécurité maritime) pourraient être reportées sur une opération anti-piraterie de l’UE ou fusionnées avec celles de EUTM Somalia, l’opération militaire de formation qui souffre également d’un sous-effectif non assumé. Quant à la mission de conseil EUAM Iraq basée à Bagdad et lancée en 2017, elle peine à afficher des résultats.
Ces deux missions disposent d’un budget pourtant conséquent au regard des résultats : 66 millions pour 2 ans pour EUCAP Somalia et 65 millions d’euros pour 18 mois pour EUAM Iraq (Lire : Les missions et opérations de la PSDC. Budget, personnel, commandement… ). Il est nécessaire à moyen terme d’envisager leur fermeture.
Deux missions en mode freinage
Enfin deux missions sont dites en ‘phasing out‘, c’est-à-dire en phase de passation de dossier, mais leur fermeture semble s’étaler dans le temps : EULEX Kosovo (lire : La mission EULEX Kosovo en voie de fermeture) ou EUPOL Copps Palestine qui est désormais bloquée dans son évolution par le blocage palestinien sur les réformes. Il faut accélérer la passation à d’autres structures.
Des missions passées sous le radar politique
Les missions et opérations de la PSDC ne suscitent que très peu d’attention aujourd’hui des responsables européens. Au mieux, c’est un ennui, au pire une charge. La dynamique qui présidait ces dernières années s’est brisée sur un manque de volontarisme à Bruxelles comme dans les États membres. C’est indéniable.
Peu de missions et opérations lancées
En cinq ans, malgré un enthousiasme qu’on ne peut dénier, Federica Mogherini a un bilan très faible en matière d’opération. Sous son mandat n’ont été lancées que trois missions et opérations militaires : EUNAVFOR Med / Sophia en 2015, EUTM Rca en 2015-2016 et EUAM Iraq en 2017 (1). Ce qui représente le plus faible rythme d’un mandat de Haut représentant. Même sous Lady Ashton, qu’on ne s’est pas privé de critiquer ici-même, le bilan était plus glorieux avec six missions civiles et deux missions-opérations militaires préparées ou lancées.
Peu d’initiatives
On ne peut pas mettre ce maigre bilan sur le compte uniquement des États membres. Peu d’initiatives ont été préparées ou lancées. Selon nos informations, il n’y a rien dans les cartons : ni sur la formation des forces de sécurité ou militaires en Ukraine (juste du conseil), ni sur le soutien à Barkhane, ni sur une force d’observation en Colombie, etc.
Les chefs de missions rasent les murs
Histoire de ne pas faire de vagues, les missions et opérations sont ‘placardisées’. Les chefs de mission et d’opération ont reçu une consigne informelle de communiquer a minima au niveau européen. Depuis plus de deux ans maintenant, les chefs de mission et d’opération rasent les murs quand ils passent à Bruxelles. Il n’y a plus de point presse, plus aucun compte rendu public des chefs de missions/opérations face à la presse européenne, zéro visite ou voyage de presse sur place. Les interviews se font au compte-goutte. Le passage devant les commissions parlementaires de ces responsables se fait rare… alors que les différents responsables des missions de l’OTAN y défilent régulièrement. Un paradoxe…
Une ‘fatigue’ de la PSDC ?
La Haute représentante n’est pas la seule responsable de cette évolution. La politique de sécurité et de défense commune (PSDC) ne suscite plus vraiment d’attention et de dynamique des États membres.
La France n’y croit plus
La France qui a été l’un des moteurs notables d’une bonne majorité des missions et opérations PSDC dans le passé n’y « croit plus ». Elle n’est pas la seule. Les raisons sont multiples et mériteraient d’être décryptées. On peut en citer quatre au moins : le manque de solidarité sur le Mali, le recentrage sur l’OTAN, le manque de rigueur de certaines missions et opérations, les problèmes rencontrés par plusieurs hauts gradés français, et un sentiment imperceptible de ‘désappropriation’.
Les autres non plus
D’autres pays comme la Belgique qui a été une ‘pièce’ notable de la PSDC ont aussi perdu la foi, pour d’autres raisons, de priorité politique. L’Allemagne, non plus, n’est plus vraiment motrice comme elle a pu l’être auparavant (pour l’Afghanistan par exemple). L’Italie est en position de repli. Etc. Or, sans un ‘push‘ d’un pays membre, difficile de faire une mission.
La tendance au conservatisme
Tout le monde — États membres comme la structure du SEAE, le Haut représentant – connait la situation. Mais chacun répugne cependant à ‘fermer’ une mission ou opération. Parfois, il s’agit de motifs compréhensibles : le risque d’instabilité reste latent et/ou l’opération répond à une volonté de plusieurs pays de rester présents (EUFOR Althea, EUNAVFOR Atalanta), la mission fait partie d’un accord international de pacification (EUMM Georgia). Parfois, il n’y a pas vraiment de motifs, sinon celle de la tendance à la conservation de positions acquises, la volonté de garder un certain nombre points d’ancrage dans certains pays… et de postes ouverts.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi :
(B2) La frégate Corto-Real va rejoindre Toulon d’ici le 4 mars. Elle va intégrer durant une vingtaine de jours l’escorte du porte-avions français Charles-de-Gaulle
(crédit : marine portugaise)
La frégate Corto-Real (F-332) va assurer la protection anti-sous-marine du porte-avions français lors de son trajet en mer Méditerranée, dans le cadre d’une opération visant à contribuer à l’effort de sécurité internationale, en particulier dans les principales artères où il y a du trafic maritime.
Méditerranée, Océan indien et Asie
Après la mer Méditerranée, entre mars et juillet 2019, le groupe d’action naval formé autour du Charles-de-Gaulle (R-91) ira prendre ses quartiers dans des mers plus chaudes : en mer Rouge, dans l’océan Indien et vers l’Asie ensuite, notamment à Singapour, juste au moment du dialogue de Shangra-La devenu un point clé du dialogue stratégique avec l’Asie.
Un groupe composite
Commandée par le contre-amiral Olivier Lebas, la Task Force 473 (TF473) devrait comprendre outre le Corto-Real, plusieurs navires d’escorte le long de son trajet européens (danois, italien, britannique), comme australien et américain. Commandée par le capitaine de frégate Coelho Gomes, la frégate est servie par 197 marins et militaires, avec un hélicoptère Lynx MK-95 embarqué et son détachement opérationnel, une équipe de fusiliers marins et une équipe de plongeurs.
Un acte politique et opérationnel
Pour les Portugais, comme l’indique le communiqué de l’état-major des armées, l’intégration de la frégate est à la fois un acte politique — « dans le cadre de l’engagement commun en matière de sécurité internationale » — mais aussi opérationnel. Il vise à « optimiser les capacités du porte-avions français « Charles de Gaulle » et à renforcer l’interopérabilité entre les marines alliées ».
(Nicolas Gros-Verheyde, avec Romain Mielcarek)
(B2) Le gouvernement danois a annoncé ce jeudi (28 février) avoir décidé de participer à l’opération française Barkhane dans le Sahel.
Un hélicoptère EH 101 Merlin de l’armée danoise en Afghanistan (crédit : Forsvaret)
Les Danois vont fournir deux hélicoptères de transport et jusqu’à 70 personnes qui devraient être déployées à partir de la fin de l’année 2019 pour environ douze mois. Le contingent danois remplacerait ainsi les Britanniques.
Une situation au Sahel qui préoccupe les Danois
« La situation en matière de sécurité au Mali et dans toute la région du Sahel est préoccupante. Le Danemark doit renforcer son implication et contribuer à ce que les groupes terroristes soient privés de leurs mouvements » a indiqué le ministre de la Défense, Claus Hjort Frederiksen, dans un communiqué. « Les groupes terroristes dans la région du Sahel menacent notre sécurité commune. C’est pourquoi nous nous associons à la France pour les vaincre » a renchéri son collègue des Affaires étrangères Anders Samuelsen.
Une contribution à Serval…
Le Danemark avait déjà contribué en 2013, à l’opération Serval au Mali, en fournissant un avion de transport. Mais il n’avait jamais apporté de capacités militaires à Barkhane. Les Danois vont ainsi relayer ou rejoindre les Britanniques et les Estoniens déjà présents sur place, et les Espagnols qui apportent un soutien régulier à l’opération depuis le Sénégal.
…et à la Minusma
Le Danemark a aussi fourni régulièrement personnel et matériel à la mission de maintien de la paix des Nations Unies au Mali (MINUSMA), notamment en participant avec plusieurs pays européens (Allemagne, Pays-Bas…) à la fourniture par rotation de d’avions de transport C-130 ou des forces d’opérations spéciales (avec le contingent néerlandais).
Le Parlement consulté
Selon la règle en usage au Danemark, le gouvernement a consulté la commission de la politique étrangère de son parlement. Avant le déploiement, il devra présenter une résolution à son Parlement pour qu’elle soit acceptée.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) Quatre eurodéputés des Verts — Michèle Rivasi (France, co-fondatrice de la CRIIRAD, Tilly Metz (Luxembourg), Molly Scott Cato (Royaume-Uni) et Thomas Waitz (Autriche) — lancent un appel, « Pour une Europe, et un monde sans armes nucléaires! »
Une initiative diplomatique de l’UE nécessaire…
L’Union européenne doit de toute urgence proposer une initiative diplomatique de désarmement nucléaire, ouverte à tous les acteurs souhaitant entamer une désescalade nucléaire, afin de mettre un terme à une course aux armements qui pourrait être très préjudiciable à la sécurité, à la stabilité et à la paix en Europe. Cela est particulièrement pertinent à un moment où le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) est mis à mal par les présidents Trump et Poutine.
… pour assurer la médiation entre USA et Russie
L’UE doit être en mesure d’engager un processus de médiation entre les États-Unis et la Russie pour utiliser de manière urgente les six mois à venir du traité INF. Les Européens doivent engager, sous les auspices de la Commission spéciale de vérification du Conseil de sécurité des Nations unies ou d’autres instances compétentes, un examen urgent des plaintes et une aide pour déterminer les prochaines étapes amenant les parties à se conformer pleinement aux exigences et assurant que le traité ne soit pas sujet à d’autres violations ou atteintes.
Pour être crédible, l’Europe doit montrer l’exemple
Nous croyons que l’Europe doit montrer l’exemple pour être crédible et faire progresser un monde exempt d’armes nucléaires auquel tous les États européens doivent s’engager. Nous voulons un continent européen exempt d’armes nucléaires entre l’Atlantique et l’Oural. Dans cette zone, nous voulons le retrait et la destruction de toutes les armes nucléaires, qu’elles soient américaines, russes, françaises ou britanniques.
Mettre la question du désarmement nucléaire au cœur de l’agenda européen
Au niveau mondial, l’UE devrait jouer un rôle de paix proactif et crédible et lancer des initiatives pour faire progresser le désarmement nucléaire et le contrôle des armements. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’agir pour alerter l’opinion et mettre cette question du désarmement nucléaire au cœur de l’agenda européen.
Trois revendications
Les eurodéputés expriment trois revendications supplémentaires
1. Le retrait des bombes nucléaires américaines stationnées en Europe
Nous exigeons le retrait des bombes nucléaires américaines stationnées à Kleine-Brogel (Belgique), mais aussi en Italie, Pays Bas et Allemagne et parallèlement, le retrait des armes nucléaires tactiques russes de la partie occidentale de la Russie, notamment les missiles Iskander et 97M729.
Dans l’Union européenne, la France possède 215 armes nucléaires et le Royaume-Uni, 300. En outre, quatre États membres possèdent des armes nucléaires américaines: la Belgique, l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas. Les bombes USA B61 des années 1920 présentes en Belgique peuvent atteindre 340 KT, soit 23 fois la puissance d’Hiroshima. La Russie possède des armes nucléaires tactiques dans l’ouest du pays, des missiles Iskander à capacité nucléaire à Kaliningrad et un bataillon avec son nouveau missile 97M729 dans la région d’Ekaterinbourg.
Constatant que les armes nucléaires constituent toujours l’une des plus grandes menaces pour la planète, nous appelons l’Europe à devenir un continent qui ne participe plus à la stratégie de guerre nucléaire en refusant le dépôt d’armes nucléaires sur le sol européen. Le retrait de toutes les armes nucléaires tactiques d’Europe serait un premier pas important qui montre que les obligations en matière de désarmement nucléaire en vertu du Traité sur la non-prolifération sont prises au sérieux. Nous voulons une zone exempte d’armes nucléaires entre les montagnes de l’Atlantique et de l’Oural.
2. Signer et ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires
Nous demandons instamment aux États membre de signer et ratifier le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Ce traité des Nations unies a été ouvert à la signature le 20 septembre 2017 et a été signé à ce jour par 70 États dont 21 États sont devenus parties par ratification.
Dans l’Union européenne, l’Autriche l’a signé et ratifié et l’Irlande qui l’a signé va probablement le ratifier dans les prochains mois. Il est maintenant grand temps que tous les États membres rejoignent d’urgence l’Autriche et l’Irlande et signent et ratifient le traité.
Signer et ratifier signifierait que la France et le Royaume-Uni engageraient un processus menant à la destruction de tous leurs arsenaux nucléaires, y compris des activités connexes, et que l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et l’Italie cesseraient de participer aux accords de partage nucléaire de l’OTAN. Le désarmement ne met pas notre sécurité en péril mais, au contraire, la protège en renforçant le régime de non-prolifération.
3. Faire de l’Europe une zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN)
Nous voulons que l’Europe devienne une Zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN) (1) afin de devenir un acteur crédible pour un monde sans armes nucléaires. Le zéro global est notre objectif ultime. Les Nations unies définissent une zone exempte d’armes nucléaires comme un accord qu’un groupe d’États a librement établi par un traité ou une convention interdisant l’utilisation, la mise au point ou le déploiement d’armes nucléaires dans une région donnée et disposant de mécanismes de vérification et le contrôle nécessaire pour faire respecter ses obligations, ce que l’Assemblée générale des Nations unies reconnaît comme tel.
(Michèle Rivasi, Tilly Metz, Molly Scott Cato et Thomas Waitz)
(B2) Les armes et la technologie allemandes jouent un rôle beaucoup plus important dans la guerre au Yémen que les officiels outre-Rhin veulent bien le dire, révèle une équipe de journalistes allemands
Le chasseur de mines de classe Frankenthal dans le port de Mokha (crédit : Stern / *GermanArms)
L’équipe de GermanArms (1) — composée (entre autres) de mon excellent collègue Hans Martin Tillack du magazine Stern —, a pu localiser diverses armes exportées d’Allemagne ainsi que la technologie d’armement au Yémen en analysant des images vidéo et satellite.
Un chasseur de mine vu au Yemen
Ainsi, un navire de guerre construit en Allemagne, de la classe Frankenthal, appartenant aux Émirats Arabes Unis (2), a été vu en 2017 sur des images satellites dans le port de Mokha, le port yéménite récemment conquis par les troupes de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite. D’autres navires de production allemande pourraient être localisés à Assab, en Érythrée, une base d’opérations importante pour le blocus maritime yéménite.
Des véhicules équipés par la société allemande DND
GermanArms a également localisé des véhicules de l’armée émiratie à Aden et Al Khawkhah, dans le sud-ouest du Yémen, équipés des stations d’armes dites Fewas de la société allemande d’armement Dynamit Nobel Defence (DND). Elle a identifié aussi un char de combat français Leclerc dans une vidéo d’octobre 2018 d’une agence de presse arabe, doté du système de protection supplémentaire sur les flancs, appelé Clara, fabriqué également par DND.
Les avions Eurofighter, Tornado et ravitailleurs A300 utilisés
L’équipe de #GermanArms a également découvert de nouvelles indications concernant l’utilisation des avions de combat Eurofighter et Tornado et de l’avion ravitailleur Airbus A330 MRTT par l’armée de l’air saoudienne. Tous ces avions sont équipés de composants importants en provenance d’Allemagne.
Des obusiers Caesar
L’équipe de journalistes a encore analysé une vidéo de la chaîne Sky News Arabia tourné en mai 2015. On y voit un obusier Caesar, fabriqué par Nexter, mais utilisant un châssis Daimler Unimog. Et la géolocalisation du site révèle que l’obusier tire à partir d’un endroit situé dans la région saoudienne près de Najran, près de la frontière avec le Yémen.
Une certaine hypocrisie outre Rhin
« Pour certains des armements utilisés, le gouvernement fédéral a délivré des licences d’exportation après le début de la guerre au Yémen, même si, conformément aux principes politiques du gouvernement fédéral, les livraisons aux pays impliqués dans des conflits armés sont supprimées » remarque l’équipe de #GermanArms. Ce qui marque une certaine hypocrisie du gouvernement fédéral CDU – SPD qui a affirmé avoir gelé toutes les exportations vers cette zone en guerre.
Je ne sais rien, je ne vois rien
Les fabricants concernés soulignent, eux, qu’ils ont toujours agi dans le respect de la loi. Quant aux représentants du gouvernement fédéral, ils ont affirmé à plusieurs reprises ne disposer d’aucune information sur l’utilisation de la technologie allemande en matière d’armement pendant la guerre au Yémen. « Je ne sais rien à ce sujet », a encore répété le ministre fédéral allemand de l’Économie, Peter Altmaier (CDU), interrogé par la Deutsche Welle lors de la dernière conférence de Münich sur la sécurité.
Un embargo informel
Si l’Allemagne a imposé un embargo sur les armes vers l’Arabie saoudite, celui-ci est limité dans le temps et doit expirer le 9 mars prochain, selon la presse. Berlin n’a pas, en revanche, imposé d’interdiction formelle d’exportations d’armes vers les Émirats arabes unis.
Plus d’information ce soir (mardi 26 février 2019) sur la Deutsche Welle et dans Stern ce soir et demain.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) Les gardes-côtes du Somaliland sont formés pour assurer la sécurité maritime. La mission de l’UE en Irak visite les territoires libérés de Daesh. En Cisjordanie, EUBAM Rafah soutient l’agence de gestion des frontières palestiniennes… les dernières nouvelles des missions et opérations de l’UE déployées au titre de la PSDC
Anbar et Basra (Irak). EUAM Iraq dans les régions libérées de Daesh
Plusieurs experts d’EUAM Iraq se sont rendus dans la province d’Anbar (ouest de l’Irak) puis à Basra (sud-est), fin janvier. Objectif : s’informer sur les méthodes d’enquête, la police de proximité, la planification, la gestion de la criminalité et les opérations conduites par les forces de l’ordre irakiennes. La mission affirme que la coopération sera renforcée, en particulier avec la région d’Anbar, pour couvrir certaines problématiques, comme la formation policière et le renseignement dans les territoires récemment libérés de Daesh.
(crédits: EUAM Iraq)
Jericho (Cisjordanie). Don de matériel pour le checkpoint de Rafah
Un accord a été signé entre le chef de la mission de l’UE EUBAM Rafah, Günther Freisleben et le directeur général de l’Administration générale des frontières et des points de passage (GABC) le 16 janvier dernier. Le don de matériel et le soutien au centre de formation visent à renforcer les capacités des agences de gestion des frontières à opérer le checkpoint de Rafah « selon les standards internationaux ». EUBAM soutient également la création d’une équipe de formateurs au sein de la GABC ainsi que la fourniture d’équipements nécessaires. NB : Ce don fait suite à la réhabilitation du centre de formation GABC en 2017.
(crédits: EUBAM Rafah)
Somaliland. Exercice de recherche et sauvetage en mer au large de Berbera
Sur base de cinq scénarios, les garde-côtes du Somaliland ont effectué leur premier exercice de recherche et sauvetage en mer. A bord de trois navires, ils se sont entraînés à chercher et à communiquer des positions, et à mener des opérations de recherche de survivants. Les exercices étaient coordonnés par la salle d’opération de Berbera et la majorité des échanges se sont faits en anglais. L’exercice, organisé et facilité par EUCAP Somalia, « démontre les progrès effectués par les gardes-côtes du Somaliland ».
(crédits: EUCAP Somalia)
Somaliland. Les marins espagnols à bord des garde-côtes du Somaliland
Le navire espagnol Relámpago a accueilli à son bord fin janvier des gardes-côtes du Somaliland et des représentants du ministère de l’Intérieur. Objectif : une présentation sur la sécurité maritime et sur les procédures de contre-piraterie, suivie d’un exercice pratique. Les marins espagnols sont ensuite montés à bord des bateaux des garde-côtes, précise l’opération anti-piraterie de l’UE EUNAFOR Atalanta.
(crédits: EUNAVFOR Somalia)
Bamako (Mali). Protection des VIP
C’est vêtus de leurs costumes noirs de garde rapprochée et cachés derrière leurs lunettes de soleil, que les stagiaires maliens de la Brigade spéciale d’intervention ont effectué un exercice de mise en situation organisé par la mission EUCAP Sahel Mali. Objectif : assurer la sécurité d’une haute personnalité en visite au Mali. Pour l’occasion une dimension « grandeur nature » avait été donnée à l’exercice, avec location de véhicules particuliers et mise en pratique de toutes les techniques enseignées dans les cours théoriques.
(crédits: EUCAP Sahel Mali)
Sénou (Mali). Fin de la formation « fusiliers commandos »
Traiter un blessé en zone de combat, combattre en milieu urbain, ou bien sécuriser une base aérienne, sont autant d’activités auxquelles les « fusiliers commandos » maliens ont été formés par EUTM Mali. Cette formation, dispensée sur douze semaines, s’est clôturée par un exercice sur la base aérienne de Sénou, en présence du général de brigade (allemand) Peter Mirow, le chef d’EUTM Mali, et du chef de l’état-major de l’armée de l’air malienne, le général de brigade Bamba.
(crédits: EUTM Mali)
Lviv (Ukraine). La protection des lanceurs d’alerte
Un groupe de travail a été organisé par la mission de l’UE de conseil auprès des forces de sécurité intérieure (EUAM Ukraine), dans le but de faire un état des lieux de la protection des lanceurs d’alerte en Ukraine. Y participaient des représentants de l’administration régionale, de la mairie de Lviv, des forces de l’ordre, ainsi des ONGs luttant contre la corruption. Les expériences danoise et lituanienne ont été présentées, les participants ont débattu de la possibilité de faire de ces expériences des modèles à suivre pour l’Ukraine. NB : EUAM Ukraine avait déjà organisé deux conférences sur le sujet en février et novembre 2018 à Kiev.
(MHA)
(B2) Les détails de l’attaque sur le camp de Koulikoro, où sont déployés les formateurs d’EUTM Mali, dans la nuit de samedi à dimanche sont désormais plus clairs. En voici le récit fait par les Européens
Une attaque en deux phases
« Arrivés au voisinage du centre, les occupants d’un des véhicules sont descendus [de véhicule] et ont commencé à tirer à proximité d’une des portes d’accès secondaires. » Puis, les véhicules se sont dirigés vers l’accès principal, l’entrée sud du Camp. Les militaires espagnols de la brigade VII ‘Galicia’ qui assurent la protection du camp (‘force protection‘), ainsi que leurs homologues maliens, ont « repoussé le premier des véhicules » en tirant dessus.
Une première explosion suivie d’une seconde
Le conducteur a « alors actionné son gilet explosif » qui a provoqué l’embrasement du véhicule et son explosion. Voyant que le premier véhicule ne pouvait pénétrer dans le camp, le second véhicule « a alors explosé à proximité de la porte centrale, sans causer de gros dégâts », du moins au niveau humain.
Un des véhicules explosés à l’entrée du camp de Koulikoro (crédit : armée espagnole)
Sur les photos diffusées, on voit en effet que nombre véhicules présents à proximité, brûlés ou vitres éventrées.
vue aérienne du camp (crédit : armée espagnole)
Enquête en cours
Une enquête a été ouverte. Le « nombre d’attaquants notamment » reste encore à déterminer, indique EUTM Mali. Les militaires ont commencé les travaux « pour réparer les dégâts et revenir à la normale dès que possible ». Les militaires maliens blessés (trois selon EUTM Mali) seraient déjà sortis de l’hôpital, selon nos informations.
(NGV)
Le communiqué de la mission EUTM Mali