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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 1 hour 51 min ago

Les représentants spéciaux de l’UE doivent être plus visibles ! Les cinq recommandations clés du Parlement européen

Tue, 05/03/2019 - 12:30
(B2) Visage diplomatique de l'UE à l'étranger, les représentants spéciaux de l'UE (RSUE) sont visiblement trop discrets pour les députés de la commission Affaires étrangères (AFET), assez unanimes pour recommander une plus grande visibilité et une meilleure assise politique à leur action Le rapport d'initiative de l'eurodéputée belge Hilde Vautmans (ALDE/Open VLD) sur 'les compétences et mandats des […]

Les anciens et actuels représentants spéciaux actuels de l’UE. Le who’s who et la liste

Tue, 05/03/2019 - 11:35
(B2) Parmi les actuels représentants spéciaux de l'UE, on trouve sept postes à visée géographique et un à compétence thématique. Deux sont à double chapeau, c'est-à-dire qu'ils sont également ambassadeurs de l'UE et chefs de la délégation de l'UE dans le pays concerné (Bosnie-Herzégovine, Kosovo). Le plus ancien en poste depuis presque cinq ans (Alexander […]

Traité de défense, espace Schengen, économie… les idées de Emmanuel Macron pour la renaissance européenne

Mon, 04/03/2019 - 22:38
(B2) Dans une lettre aux Européens publiée ce soir dans plusieurs quotidiens français et européens *, le président français Emmanuel Macron se prononce pour un saut qualitatif européen, en matière de défense, de sécurité intérieure, économique. Ce, sans tabou, y compris la rédaction d'un nouveau traité. De quoi provoquer le débat... même si certaines idées […]

L’UE retrouve son rang diplomatique à Washington

Mon, 04/03/2019 - 21:45
(B2) La nouvelle est d'ordre protocolaire. Mais elle a son importance. Le département d'État américain a annoncé ce lundi (4 mars), à l'occasion de l'arrivée de Stavros Lambrinidis comme ambassadeur de l'UE à Washington, avoir décidé de « reconnaître à nouveau la représentation de l’Union européenne à Washington comme équivalente à celle d’une mission bilatérale […]

Avec l’Inde, un compagnonage dans l’Océan indien

Mon, 04/03/2019 - 21:18

(B2) Une délégation de militaires de l’UE s’est rendue à New Delhi et Mumbai fin janvier. L’occasion de réaffirmer l’importance des relations entre l’UE et l’Inde.

(crédits: EUNAVFOR Atalanta)

L’objectif de cette visite, qui a eu lieu entre les 22 et 24 janvier, était de discuter des opportunités de coopération entre l’UE et l’Inde en matière de défense et de maintien de la paix, ainsi que de réaffirmer l’engagement européen dans la lutte contre la piraterie dans l’Océan indien.

Cette visite a également été l’occasion pour le général Daniel Grammatico, directeur des opérations de l’État-Major militaire, et pour le contre-amiral Giuseppe Rapese, commandant adjoint des opérations d’EUNAVFOR Atalanta, de visiter le Centre de fusion de l’information pour la région de l’Océan Indien de la marine indienne, qui est relié au centre pour la sécurité maritime de l’UE établi à l’état-major d’opérations de Northwood, pour quelques jours encore (avant de déménager à Brest).

La coopération indo-européenne est devenue une réalité concrète au large de la Somalie, où l’Inde a récemment escorté les navires du PAM (lire: Un bâtiment indien escorte un navire du Programme Alimentaire Mondial).

Ce rapprochement sécuritaire se greffe sur la décision du Conseil de l’UE d’établir un partenariat stratégique avec l’Inde, adoptée le 10 décembre 2018 (voir: Carnet 21.11.2018)). La coopération militaire et la collaboration entre l’UE et l’Inde dans la promotion de la paix et de la sécurité dans le monde ont, notamment, été placés au cœur de cette nouvelle stratégie (voir le communiqué ici).

(MHA)

Le Tribunal de l’UE confirme le gel des avoirs de trois sociétés syriennes liées à la famille Al-Assad

Mon, 04/03/2019 - 18:05
(B2) La cinquième chambre du Tribunal de l'UE a confirmé, jeudi 28 février, par trois arrêts semblables, les mesures de gel des avoirs frappant trois sociétés syriennes, Souruh SA, Almashreq Investment Fund et Drex Technologies SA, proches des membres de la famille Al Assad et Makhlouf Le soutien du régime par les trois sociétés  Les arguments […]

Sept ministres de Bachar el-Assad mis à l’index

Mon, 04/03/2019 - 16:05
(B2) L'Union européenne a décidé ce lundi (4 mars) d'ajouter sept ministres du gouvernement syrien à sa liste noire de personnes faisant l'objet de mesures restrictives (gel des avoirs et interdiction de visas). Décision immédiatement mise à exécution avec publication au journal officiel des textes nécessaires (décision et règlement) avec effet immédiat. Ces ajouts ne […]

Le groupe norvégien Kongsberg autorisé à acheter la branche ‘marine’ de Rolls-Royce

Mon, 04/03/2019 - 14:10
(B2) La Commission européenne a annoncé ce lundi (4 mars) avoir autorisé la vente par le motoriste britannique Rolls-Royce de ses activités dans la marine marchande au groupe norvégien public 'Kongsberg', spécialisé dans la défense, l'aéronautique et la marine. Pas de problème de concurrence La Commission européenne a conclu que l'opération envisagée « ne poserait […]

Carnet (04.03.2019). Confidentiels (Opération Barkhane, Monusco cartes, Ministérielle JAI, COPS Agenda). Opérations-PSDC (Présence avancée, Syrie OIAC). Défense (Programme Espace 2021-2027, Missiles russes Stoltenberg). Diplomatie (Venezuela Guaido,...

Mon, 04/03/2019 - 10:45
(B2) Parus récemment : La situation reste grave en Centrafrique. Le déploiement des FACA progresse Viktor Orban veut retirer la compétence ‘migrations’ à la Commission européenne et créer un ‘SchengenGroup’ Ukraine. La liste noire ‘déstabilisation’ renouvelée pour six mois supplémentaires (blog) La mission de l’observation de l’UE en Géorgie (EUMM) recrute (blog) Savoir distinguer une […]

Deux attaques pirates disséquées par le contre-amiral Pérez de Nanclares de Badajoz

Mon, 04/03/2019 - 09:54

(B2) Si les attaques des pirates dans l’Océan indien sont devenues très rares, elles n’en restent pas moins marquantes. Pour le contre-amiral Pérez de Nanclares de Badajoz qui achève son mandat de chef de la force maritime européenne placée au large de la Somalie (EUNAVFOR Atalanta), « cela a été une expérience extraordinaire ». Que ce soit à Northwood, au QG d’opération ou sur le navire d’assaut amphibie Castilla.

Premier incident en novembre 2017

« Le premier incident s’est produit en novembre 2017. J’étais alors à Northwood » raconte le contre-amiral interrogé par notre confrère espagnol Antonio J. Armero du média en ligne hoy.es . « Nous avons reçu des informations sur une attaque à environ trois cents kilomètres de la côte somalienne. Les pirates ont tenté d’attaquer un navire mais n’y ont pas réussi. Ils sont alors allés en chercher un autre, cette fois un bateau de pêche avec équipage espagnol, qui a également réussi à repousser l’attaque. »

Réaction rapide

« Nous avons réagi rapidement en déployant un avion de patrouille maritime dans la zone, qui était certainement espagnol, qui a repéré le navire attaquant, tandis que la frégate italienne qui était à l’époque le navire amiral de la force se dirigeait à grande vitesse vers la zone. Il a lancé son hélicoptère pour déplacer le bateau, puis a capturé les pirates. » « C’étaient de grands moments de tension ».

Second incident en octobre 2018

Un autre incident a eu lieu en octobre dernier (2018). « Nous avons reçu des informations sur l’attaque d’un navire marchand. Grâce à un avion de patrouille maritime, (…) nous avons détecté un navire baleinier (bateau-mère) qui était impliqué. La Castilla était assez loin de la zone de la tentative d’assaut et, à notre arrivée, nous l’avons cherché durant environ dix jours. Finalement, nous avons trouvé le baleinier ancré près d’une plage perdue au large des côtes somaliennes. »

Décision a été alors prise d’intervenir. « La nuit même, nous l’avons approché et avons pu confirmer qu’il s’agissait bien [du navire repéré lors] de l’attaque manquée. Les pirates n’étaient pas à bord. Nous l’avons alors remorquée pour la faire sortir des eaux proches. Nous avons déchargé tout ce qui pouvait la contaminer et l’avons détruit pour qu’il ne puisse plus être utilisé, pour des actes criminels. » (lire aussi : Un bateau pirate repéré par les forces d’Atalanta détruit près des côtes somaliennes (V2)

(NGV, avec l’aide de Capucine Allais, st. pour l’espagnol)

Alerte ! Le texte agréé sur le Fonds européen de défense

Mon, 04/03/2019 - 09:15
(B2) Après l'accord intervenu en trilogue sur le Fonds européen de défense, un texte « provisoire » a été mis au point. Mais les responsables du Conseil de l'UE restent très prudents Après une relecture commune entre les négociateurs du Parlement européen et du Conseil de l'UE vendredi (22 février), une version 'nettoyée' de l'accord […]

La situation reste grave en Centrafrique. Le déploiement des FACA progresse

Sun, 03/03/2019 - 18:25
(B2) La signature de l'accord de paix en République centrafricaine ne doit pas faire oublier que la situation reste grave dans le pays. C'est le message lancé par l'envoyé de l'ONU en RCA, le 21 février, devant le Conseil de sécurité des Nations unies C'était la dernière intervention de Parfait Onanga-Anyanga devant le Conseil de […]

Viktor Orban veut retirer la compétence ‘migrations’ à la Commission européenne et créer un ‘SchengenGroup’

Sun, 03/03/2019 - 17:45
(B2) Dans une longue interview à l'édition dominicale du quotidien Die Welt, le Premier ministre hongrois Viktor Orban clarifie certaines de ses positions que ce soit sur le parti populaire européen, sa campagne contre Juncker ou la migration Soutien à Weber à la tête de la Commission Il précise « clairement soutenir tout le temps […]

Ukraine. La liste noire ‘déstabilisation’ renouvelée pour six mois supplémentaires

Sat, 02/03/2019 - 17:12
(B2) Le Conseil des ministres de l'UE (en format 'Energie') doit renouveler lundi (4 mars), de six mois supplémentaires, les mesures restrictives mis en place en 2014 contre les personnes (Russes et Ukrainiens) menaçant l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine. La déstabilisation continue dans le Donbass Le nouveau dispositif court jusqu'au 15 septembre […]

La mission de l’observation de l’UE en Géorgie (EUMM) recrute

Sat, 02/03/2019 - 16:30

(B2) La mission d’observation de l’UE en Géorgie (EUMM Georgia) recrute actuellement quelques personnels par voie de contrat (ou de détachement) :

  • responsable de la logistique
  • chef de l’unité de gestion des installations,
  • responsable des marchés publics
  • responsable des transports
  • officier de sécurité de la mission et son adjoint.

D’autres sont recrutés uniquement par voie de détachement des États membres, notamment le chef des opérations, le chef adjoint du département des rapports analytiques et de la sensibilisation, un personnel chargé de la planification et de l’évaluation, un officier de liaison avec le service de sécurité de Géorgie, et plusieurs observateurs ou analystes de situation, situés dans les ‘Fields office’ de Mtskheta, Gori et Zugdidi.

Date limite d’inscription: 11 mars 2019 17h (Bruxelles).

Informations détaillées ici.

PS : pour parfaire vos connaissances sur la politique européenne, le manuel sur la politique européenne de sécurité et de défense est le complément indispensable à votre préparation

Savoir distinguer une Kalach d’une AK 47

Sat, 02/03/2019 - 09:09

(B2) Vous ne savez pas faire la différence entre une M4 et un HK416 ? Vous parlez de Kalachnikov au lieu d’un AK47 ?

L’ONG basée en Suisse Small Arms Survey a pensé à vous et publié un guide d’identification des armes légères et des munitions associées.

Il n’est pas trop tard pour le découvrir…

(RM)

N.R. Jenzen-Jones and Matt Schroeder, novembre 2018

Les garde-côtes et marins libyens formés en plongée

Fri, 01/03/2019 - 18:55

(B2) Deux nouveaux modules de formation des garde-côtes et de la marine libyennes ont début cette semaine à Split (Croatie) et à Souda (Crète), annonce le QG de l’opération de l’UE de lutte contre les trafics en Méditerranée (EUNAVFOR Med / Op. Sophia)

Module ‘plongée’ à Split en Croatie

Un cours de base sur les plongeurs navals a ainsi été lancé lundi (25 février) au centre de formation de la marine croate à Split (Croatie). Sept candidats sélectionnés par les autorités libyennes compétentes, ont « fait l’objet d’un processus de sélection approfondi (screening) réalisé au cours de différentes phases ». Le cours, organisé par la marine croate, doit fournir « des connaissances et une formation sur les procédures de plongée, les techniques spéciales liées au personnel de la garde côtière et de la marine ». La fin du cours est prévue pour le 29 mars 2019.

Module ‘visite à bord de navires’ à Souda

Un second module de formation a été lancé jeudi (28 février) au centre de formation opérationnelle OTAN sur l’interdiction maritime (NMIOTC) à Souda (Crète), axé sur la visite à bord, la recherche et la saisie de navires (module dit Visit Board, Search & Seizure Vessel). 25 stagiaires libyens ont été sélectionnés pour ce module qui durera jusqu’au 15 mars.

Au terme de ces nouvelles activités de formation, plus de 355 agents des gardes-côtes et de la marine libyens auront été formés.

(NGV)

Le Conseil refuse la nouvelle liste noire de la Commission européenne des pays à risque

Fri, 01/03/2019 - 16:50
(B2) Les États membres s'apprêtent, à l'unanimité, à rejeter la proposition de la Commission européenne faite le 13 février dernier d'étendre la liste des pays figurant sur une liste noire de pays à risque en matière de blanchiment d'argent (Lire : De l’Arabie saoudite aux îles vierges, 23 pays considérés à risque sur le financement […]

Opération Sophia, EUBAM Rafah et Libya… l’UE doit apprendre à fermer des missions devenues inutiles

Fri, 01/03/2019 - 16:40

(B2) Les missions et opérations de sécurité et de défense communes sont aujourd’hui un peu les enfants délaissés de la politique extérieure de l’Union européenne (PESC). Elles ne suscitent que très peu d’attention aujourd’hui des responsables européens. Certaines missions et opérations n’ont plus d’efficacité ou sont arrivées au terme de leurs possibilités. Il est temps d’en tirer la leçon et d’oser les fermer !

Faute d’activité les marins de l’opération Sophia en sont réduits à faire des exercices (crédit : EUNAVFOR Med / Sophia)

Un amaigrissement salutaire

Au lieu de 16 missions/opérations aujourd’hui, l’UE pourrait avoir, à assez court terme 7 missions avec la même efficacité. Bien entendu, ces fermetures amèneraient un bilan peu glorieux. Mais ce n’est pas le nombre qui importe ou une épingle sur la carte. Ce qui est vital, c’est ce que ces missions ‘délivrent’ en termes de ratio résultats / coûts par rapport à leur objectif premier : la stabilisation.

Trois missions – opérations doivent être fermées

Selon notre analyse, trois missions – opérations (au bas mot) peuvent être fermées, tout de suite, car elles ne répondent plus aux critères minimums définis ou n’ont tout simplement plus les moyens d’assumer leurs tâches.

EUNAVFOR Med / Sophia (Rome)

Le présupposé de départ de cette opération maritime militaire — lutter contre les trafics d’êtres humains au plus près des côtes libyennes — n’a jamais été atteint. Les Européens n’ont jamais obtenu des Libyens de pouvoir agir dans leurs eaux territoriales ou sur les côtes (et ont peu fait pression pour cela). Le consensus politique qui a présidé à son existence n’existe plus aujourd’hui : l’Italie ne veut plus accueillir de possibles personnes recueillies en mer. Et aucun pays ne veut assurer cette tâche. Un à un, plusieurs contributeurs (Belgique, Royaume-Uni, Allemagne, …) se sont retirés au point que l’opération Sophia ne dispose plus en ce moment du minimal de présence en mer pour assurer ces missions : une seule frégate (italienne) en permanence en mer, avec un autre (français) en renfort de temps à autre (lire : Le FS Jacoubet dans l’opération Sophia : pour briser la solitude italienne ?).

Ce n’est pas que l’opération a totalement démérité comme l’indique Politico. C’est tout simplement que le contexte a changé. Le flux de migrants de la Libye vers l’Italie n’est plus au pic atteint dans les années 2015-2016, il est revenu à une donne ‘normale’ ; l’attention se focalise plutôt sur l’Espagne, la Grèce ou les Balkans. D’une certaine façon, le boulot est terminé. La seule tâche qui peut être conservée : la fonction de formation des garde-côtes et marins libyens peut fort bien être assurée par une mission plus légère (de type EUTM).

EUBAM Libya (Tunis / Tripoli)

Cette mission civile née dans l’après-2011 et censée aider les Libyens à renforcer leurs frontières n’a jamais pu décoller. Si elle a réussi à prouver son utilité en faisant des études de faisabilité, en faisant la navette avec des officiels… cela reste plutôt maigre pour un coût redoutable : environ 62 millions d’euros pour 18 mois. Honnêtement, deux ou trois bons conseillers à la délégation de l’UE pour la Libye feraient exactement le même boulot.

EUBAM Rafah (Tel Aviv)

Cette mission civile, une des plus anciennes de l’UE (créée il y a 14 ans) avait pour objectif de servir d’observateur honnête au poste frontière de Rafah. L’irruption du Hamas dans la bande de Gaza, il y a plus de dix ans, a contraint la mission à rester sur le strapontin de l’action. Malgré plusieurs espoirs ou tentatives, aucune relance opérationnelle n’a pu avoir lieu. La mission en est réduite à faire un peu de conseil ou de planification. Coût : 2 millions d’euros par an. C’est cher pour une tâche qui peut être fort bien assumée au sein de la délégation de l’UE à Tel Aviv.

Deux missions à l’efficacité en question

On peut aussi se poser des questions sur l’efficacité réelle de EUCAP Somalia, basée à Mogadiscio. Ses tâches (renforcement de la sécurité maritime) pourraient être reportées sur une opération anti-piraterie de l’UE ou fusionnées avec celles de EUTM Somalia, l’opération militaire de formation qui souffre également d’un sous-effectif non assumé. Quant à la mission de conseil EUAM Iraq basée à Bagdad et lancée en 2017, elle peine à afficher des résultats.

Ces deux missions disposent d’un budget pourtant conséquent au regard des résultats : 66 millions pour 2 ans pour EUCAP Somalia et 65 millions d’euros pour 18 mois pour EUAM Iraq (Lire : Les missions et opérations de la PSDC. Budget, personnel, commandement… ). Il est nécessaire à moyen terme d’envisager leur fermeture.

Deux missions en mode freinage

Enfin deux missions sont dites en ‘phasing out‘, c’est-à-dire en phase de passation de dossier, mais leur fermeture semble s’étaler dans le temps : EULEX Kosovo  (lire : La mission EULEX Kosovo en voie de fermeture) ou EUPOL Copps Palestine qui est désormais bloquée dans son évolution par le blocage palestinien sur les réformes. Il faut accélérer la passation à d’autres structures.

Des missions passées sous le radar politique

Les missions et opérations de la PSDC ne suscitent que très peu d’attention aujourd’hui des responsables européens. Au mieux, c’est un ennui, au pire une charge. La dynamique qui présidait ces dernières années s’est brisée sur un manque de volontarisme à Bruxelles comme dans les États membres. C’est indéniable.

Peu de missions et opérations lancées

En cinq ans, malgré un enthousiasme qu’on ne peut dénier, Federica Mogherini a un bilan très faible en matière d’opération. Sous son mandat n’ont été lancées que trois missions et opérations militaires : EUNAVFOR Med / Sophia en 2015, EUTM Rca en 2015-2016 et EUAM Iraq en 2017 (1). Ce qui représente le plus faible rythme d’un mandat de Haut représentant. Même sous Lady Ashton, qu’on ne s’est pas privé de critiquer ici-même, le bilan était plus glorieux avec six missions civiles et deux missions-opérations militaires préparées ou lancées.

Peu d’initiatives

On ne peut pas mettre ce maigre bilan sur le compte uniquement des États membres. Peu d’initiatives ont été préparées ou lancées. Selon nos informations, il n’y a rien dans les cartons : ni sur la formation des forces de sécurité ou militaires en Ukraine (juste du conseil), ni sur le soutien à Barkhane, ni sur une force d’observation en Colombie, etc.

Les chefs de missions rasent les murs

Histoire de ne pas faire de vagues, les missions et opérations sont ‘placardisées’. Les chefs de mission et d’opération ont reçu une consigne informelle de communiquer a minima au niveau européen. Depuis plus de deux ans maintenant, les chefs de mission et d’opération rasent les murs quand ils passent à Bruxelles. Il n’y a plus de point presse, plus aucun compte rendu public des chefs de missions/opérations face à la presse européenne, zéro visite ou voyage de presse sur place. Les interviews se font au compte-goutte. Le passage devant les commissions parlementaires de ces responsables se fait rare… alors que les différents responsables des missions de l’OTAN y défilent régulièrement. Un paradoxe…

Une ‘fatigue’ de la PSDC ?

La Haute représentante n’est pas la seule responsable de cette évolution. La politique de sécurité et de défense commune (PSDC) ne suscite plus vraiment d’attention et de dynamique des États membres.

La France n’y croit plus

La France qui a été l’un des moteurs notables d’une bonne majorité des missions et opérations PSDC dans le passé n’y « croit plus ». Elle n’est pas la seule. Les raisons sont multiples et mériteraient d’être décryptées. On peut en citer quatre au moins : le manque de solidarité sur le Mali, le recentrage sur l’OTAN, le manque de rigueur de certaines missions et opérations, les problèmes rencontrés par plusieurs hauts gradés français, et un sentiment imperceptible de ‘désappropriation’.

Les autres non plus

D’autres pays comme la Belgique qui a été une ‘pièce’ notable de la PSDC ont aussi perdu la foi, pour d’autres raisons, de priorité politique. L’Allemagne, non plus, n’est plus vraiment motrice comme elle a pu l’être auparavant (pour l’Afghanistan par exemple). L’Italie est en position de repli. Etc. Or, sans un ‘push‘ d’un pays membre, difficile de faire une mission.

La tendance au conservatisme

Tout le monde — États membres comme la structure du SEAE, le Haut représentant – connait la situation. Mais chacun répugne cependant à ‘fermer’ une mission ou opération. Parfois, il s’agit de motifs compréhensibles : le risque d’instabilité reste latent et/ou l’opération répond à une volonté de plusieurs pays de rester présents (EUFOR Althea, EUNAVFOR Atalanta), la mission fait partie d’un accord international de pacification (EUMM Georgia). Parfois, il n’y a pas vraiment de motifs, sinon celle de la tendance à la conservation de positions acquises, la volonté de garder un certain nombre points d’ancrage dans certains pays… et de postes ouverts.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi :

  1. Si la mission EUCAP Sahel Mali a été lancée en janvier 2015,  toute la préparation était déjà bouclée. Elle ne peut être mise au bilan de l’actuelle Haute représentante.

Le Corto Real aux côtés du Charles de Gaulle

Fri, 01/03/2019 - 11:14

(B2) La frégate Corto-Real va rejoindre Toulon d’ici le 4 mars. Elle va intégrer durant une vingtaine de jours l’escorte du porte-avions français Charles-de-Gaulle

(crédit : marine portugaise)

La frégate Corto-Real (F-332) va assurer la protection anti-sous-marine du porte-avions français lors de son trajet en mer Méditerranée, dans le cadre d’une opération visant à contribuer à l’effort de sécurité internationale, en particulier dans les principales artères où il y a du trafic maritime.

Méditerranée, Océan indien et Asie

Après la mer Méditerranée, entre mars et juillet 2019, le groupe d’action naval formé autour du Charles-de-Gaulle (R-91) ira prendre ses quartiers dans des mers plus chaudes : en mer Rouge, dans l’océan Indien et vers l’Asie ensuite, notamment à Singapour, juste au moment du dialogue de Shangra-La devenu un point clé du dialogue stratégique avec l’Asie.

Un groupe composite

Commandée par le contre-amiral Olivier Lebas, la Task Force 473 (TF473) devrait comprendre outre le Corto-Real, plusieurs navires d’escorte le long de son trajet européens (danois, italien, britannique), comme australien et américain. Commandée par le capitaine de frégate Coelho Gomes, la frégate est servie par 197 marins et militaires, avec un hélicoptère Lynx MK-95 embarqué et son détachement opérationnel, une équipe de fusiliers marins et une équipe de plongeurs.

Un acte politique et opérationnel

Pour les Portugais, comme l’indique le communiqué de l’état-major des armées, l’intégration de la frégate est à la fois un acte politique — « dans le cadre de l’engagement commun en matière de sécurité internationale » — mais aussi opérationnel. Il vise à « optimiser les capacités du porte-avions français « Charles de Gaulle » et à renforcer l’interopérabilité entre les marines alliées ».

(Nicolas Gros-Verheyde, avec Romain Mielcarek)

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