(RM)
(B2) Le contre-amiral espagnol Ricardo Hernandez a pris, samedi (9 mars), le commandement de la force maritime de l’UE contre la piraterie.
Une petite cérémonie s’est déroulée en présence du général Charlie Stickland OBE, le commandant d’opération, sur le navire amiral espagnol ESPS Navarra. C’est la 31e rotation de forces depuis le lancement de l’opération de lutte contre la piraterie en décembre 2008. La cérémonie a été suivie par le commandant du destroyer Samidare, de la force d’autodéfense maritime japonaise, actuellement sous le commandement de la force multinationale CTF151, basée à Bahreïn.
« EU NAVFOR, c’est plus que des navires. (C’est) un réseau de capacité de sécurité maritime et vous en formez le centre de ce réseau. » a indiqué le général Stickland dont ce sont les derniers jours à la tête de l’opération. L’officier supérieur britannique doit, en effet, quitter son poste, Brexit oblige.
L’opération anti-piraterie compte actuellement trois navires : le ESPS Navarra (F-85), navire amiral, le patrouilleur de haute mer espagnol ESPS Relámpago (P-43) et la frégate italienne ITS Carlo Margottini (F-592) — qui vient de revenir dans l’opération —, ainsi qu’un avion de patrouille maritime P3 Orion espagnol, basé à Djibouti.
(NGV)
(B2) Les soldats européens qui assurent la protection de la mission de l’UE de formation de l’armée malienne (EUTM Mali) ont « répondu avec feu ciblé sur un drone qui a été détecté alors qu’il survolait illégalement » le quartier général à Bamako a précisé jeudi (7 mars) la mission dans un tweet. Une « mesure défensive limitée [qui] ne constituait à aucun moment une menace pour la population locale » a ajouté le porte-parole, afin de rassurer la population des alentours.
Trois coups de feux
Il était 13h30 environ. Deux des sentinelles qui montaient la garde, se sont dirigés sur la route « à 100 mètres de leur poste pour tirer sur un drone qui survolait la zone en progressant vers la base de l’EUTM. Les tirs n’ont pas touché la cible et l’appareil a aussitôt rebroussé chemin » précise Mohamed Salaha du journal malien Nord Sud qui a recueilli plusieurs témoignages sur place.
Une peur dans le quartier
Les trois coups de feu qui ont retenti ont semé la panique dans ce quartier d’affaires, dénommé ACI 2000, selon notre confrère malien. « Tout le monde dans le coin a eu peur. Certains couraient dans tous les sens. La scène n’a pas dépassé cinq minutes. Ils ont tiré et ont regagné tranquillement leurs postes sans dire mot à quelqu’un », témoigne un homme qui tient un kiosque juste en face de la base. « Dès que les coups de feu ont retenti, l’appareil a automatiquement fait demi-tour. C’est comme si le manipulateur de l’appareil était là avec nous. »
Les raisons du survol inconnues
On ne connait pas la fonction du drone, ni raison du survol ou son propriétaire. « Les autorités maliennes ont été averties » précise-t-on du côté d’EUTM Mali. Une enquête doit être diligentée.
(NGV)
(B2) L’attentat de Madrid, le 11 mars 2004, a été un choc pour les Européens (Lire : L’Europe se mobilise contre le terrorisme)
Minutes de silence sur le rond-point Schuman lundi 15 mars 2004 (crédit : Commission européenne)
L’importance de l’acte bien entendu mais, surtout, sa résonance politique (l’erreur du gouvernement Aznar qui attribue l’attentat à l’ETA) et sa primauté (après les attentats de 2001, c’est le premier en Europe déclenché par les mouvances islamiques) ont résonné dans toutes les têtes.
Il a entraîné de facto une solidarité (formalisée ensuite dans la clause de solidarité du traité de Lisbonne), des décisions prises pour renforcer l’échange d’informations et à la coopération en matière de terrorisme, l’émergence du SitCen (centre de situation devenu ensuite l’IntCen) pour l’analyse du renseignement, et l’idée de renforcer la protection civile en Europe, qui n’aboutira que plus tard (lire : Protection civile, comment l’Europe a perdu une bataille).
Mais au-delà des premiers chocs, la réaction a été plus mesurée (lire : Terrorisme. L’Europe se met en ordre de bataille, dispersée)
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi nos dossiers :
Et notre fiche : Le nouveau cadre anti-terroriste de l’UE après les attentats de 2015 (fiche)
(B2) Chacun d’entre nous se souvient des attaques terroristes les plus récentes, celle visant le Bataclan en 2015 ou de celle de Bruxelles en 2016. Mais que reste-t-il des autres attaques et attentats terroristes qui se sont succédé depuis. Le nombre de victimes du terrorisme est pourtant interpellant : 752 personnes ont été tuées dans 36 attaques sur sol européen depuis 2000, et 1125 Européens
Maite Pagazaurtundua pendant la présentation (Crédit : LH)
Ces chiffres sont tirés du « Livre noir et blanc du terrorisme en Europe » présenté, ce mercredi (6 mars), à Bruxelles, au Parlement européen. Une étude précieuse, car elle établit la première cartographie complète du terrorisme dans l’Union européenne, du point de vue des victimes. Elle permet aussi de ne pas oublier que les attentats de Madrid dans les transports en commun, il y a 15 ans, le jeudi 11 mars 2004, ont été les plus meurtriers (Lire : L’attentat de Madrid, il y a quinze ans déjà)
Un recensement point par point
Lancée à l’initiative de l’eurodéputée espagnole Maite Pagazaurtundua *, et réalisée avec le soutien des associations de soutien aux victimes, ce ‘Livre noir’ utilise différentes variables pour créer une base de données exhaustive, que ce soit sur les types d’attaques (djihadiste, nationaliste, suicidaire, …), les armes utilisées (pistolets d’assaut, bombes, véhicules, …), mais aussi le profil des victimes (profession, âge, nationalités… ) et le lieu de l’attentat. Au total, plus de 28.000 données sont ainsi mises dans un tableur unique
630 Européens tués en Europe depuis 2000
Au final, l’étude dresse une liste des 753 personnes tuées lors d’attentats terroristes entre 2000 et 2018 sur le territoire de l’Union européenne. 630 d’entre elles sont Européennes et 116 n’avaient pas de passeport européen. Parmi ces derniers, des Américains, des Turcs, des Israéliens, des Tunisiens, des Algériens, etc.
Quid des victimes transfrontalières
Parmi les victimes européennes, 97 (soit 12,9%) ont été tuées alors qu’elles ne se trouvaient pas dans leur pays. Ce qui rend la situation souvent très difficile pour les familles qui doivent affronter une administration (et une bureaucratie) qu’ils ne connaissent pas. Un problème d’autant plus important que cette « tendance augmente depuis 2015 » souligne l’eurodéputée, avec des attentats dans des lieux très touristiques.
Les États européens n’ont pas encore pris la mesure de ce phénomène, dénonce-t-elle. Aujourd’hui, seuls trois pays européens ont déjà inclus dans leur législation des dispositions pour ce genre de cas.
1115 tués en dehors des frontières européennes
Le point intéressant de ce « livre noir » est qu’il ne contente pas des victimes sur le sol européen, mais recense également des Européens « victimes du terrorisme en dehors des frontières ». On arrive ainsi à un chiffre de 1115 personnes de diverses professions : touristes, travailleurs expatriés, personnel humanitaire, journalistes, agents des forces armées. Ce qui est notable.
120 Européens ont ainsi été tués lors des attaques du 11 septembre 2001, à New York. C’est l’Afghanistan, cependant, qui demeure le pays où il y a eu le plus grand nombre d’Européens tués : 632 exactement.
Côté français, la base de données recense 142 nationaux morts dans le monde. L’essentiel étant décédé en Afghanistan (75), 20 au Mali, 11 au Maroc et 11 au Pakistan, etc..
Le terrorisme, ce n’est pas uniquement Daech
Le djihadisme est le terrorisme le plus meurtrier causant 84% des victimes, loin devant le nationalisme (12 %). Le terrorisme séparatiste de l’ETA a durement frappé l’Espagne, en commettant 26 assassinats en 2000. Au total, depuis 2000, 111 personnes ont été tués dans des attaques de terrorisme dit ‘nationalistes’, 14 l’ont été par des actes terroristes de groupes d’extrême droite et 13 par des groupes d’extrême gauche.
L’Espagne et la France : les plus touchés
C’est l’Espagne qui a été la plus touchée par les attentats terroristes, avec un total de 268 vies perdues depuis 2000. On peut l’avoir oublié. Mais l’attentat le plus meurtrier jusqu’ici est celui de Madrid, le 11 mars 2004, les dix explosions coordonnées contre quatre trains de banlieue à Madrid font 192 morts. C’est le premier attentat terroriste islamique en Europe. C’est aussi la plus grande attaque, encore aujourd’hui. Pour la France, le décompte est de 263 personnes.
Derrière l’Espagne et la France, on retrouve le Royaume-Uni (129 victimes), la Belgique (40) et l’Allemagne (29) ont aussi souffert d’actes de grande ampleur. Sur les 28 États membres, seuls dix n’ont (jusqu’ici) pas été touchés par le terrorisme.
Soutien aux survivants : encore beaucoup à faire
Partout en Europe, il y a des monuments en mémoire aux morts pendant les guerres mondiales. « Cela n’existe pas pour nos morts » regrette Philippe Vansteekiste, fondateur de l’association pour les victimes du terrorisme V-Europe **. Pour lui, qui a perdu une sœur lors des attentats de Bruxelles, « l’oubli est la pire des choses ». Ce livre est « la manière de leur faire mémoire. C’est la première fois que les noms de toutes les victimes sont écrits sur une même page. » Le document fait également le point sur le soutien apporté à ceux qui survivent, et aux familles. Car « les victimes décédées sont la partie émergée. N’oublions pas les blessés physiquement ou psychiquement, soit environ 10 à 20 personnes pour un décès » insiste Maite Pagazaurtundua. Ces victimes restent peu ou pas assez accompagnées. L’eurodéputée appelle à la création d’une directive européenne sur la gestion des victimes du terrorisme. Vaincre les terroristes, c’est aussi cela…
(Leonor Hubaut)
Télécharger l’étude FR
* Maite Pagazaurtundua est membre de UPyD, ‘Union, progrès et démocratie’. Militante pour la liberté au pays basque, sa vie bascule quand un de ses frères, Joseba Pagazaurtundúa, est tué par l’organisation indépendantiste ETA en 2003. Elle est une des fondatrices de ¡Basta Ya !, (Ca suffit) et préside la Fondation des victimes du terrorisme.
** Un monument aux victimes du terrorisme a été inauguré à Bruxelles le 22 mars 2017 dans la ‘petite’ rue de la Loi, au pied des bâtiments de la Commission européenne et du Service européen pour l’action extérieure (SEAE). Mais à la différence des monuments aux morts militaires, il ne porte pas de nom
Lire aussi : Les douze tendances du terrorisme actuel selon Europol
Et nos dossiers :
(B2) Un peu plus de vert et de rouge, un peu moins de conservateurs. C’est le résultat résumé de la deuxième projection en sièges du Parlement européen pour les prochaines élections européennes
Peu de changements en fait en tendances, par rapport à la première projection avait été publiée il y a quinze jours. (lire Européennes 2019 : l’axe PPE-S&D perd sa majorité absolue).
La projection en sièges du Parlement européen issue du scrutin de mai 2019, publiée par le Parlement vendredi 1er mars
Peu de changements dans les grands groupes
Les trois gros groupes politiques du Parlement européen, à savoir les chrétiens-démocrates (PPE), les socialistes et démocrates (S&D) et les libéraux et démocrates (ALDE) ne bougent pas dans les intentions de vote aux futures élections européennes selon la deuxième projection en sièges du Parlement européen, dévoilée vendredi (1er mars). Idem pour l’extrême droite (ENF) qui se maintient à 59 sièges.
Les ‘petits’ groupes prennent un peu de poids
A gauche, les communistes (GUE) gagnent un siège, les Verts en engrangent quatre de plus, tandis que les tenants de la démocratie directe (EFDD) se renforcent aussi de quatre sièges. Du côté des perdants, les conservateurs (ECR) perdent cinq sièges ; les non inscrits cèdent aussi deux sièges.
Attention ! Ces projections sont à prendre avec des pincettes. D’une part elles reposent sur les intentions de vote compilées dans les différents Etats membres. Ensuite, de nombreux élus figurent cependant dans les inclassables. La catégorie ‘Autres’ ainsi prend de plus en plus de poids, en comptant 66 sièges, non répartis
(Emmanuelle Stroesser)
En savoir plus
le site du Parlement européen sur les élections
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