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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 12 hours 2 min ago

La mission EUTM RCA bientôt déployée à l’extérieur de Bangui. Les pistes de la ‘review’

Mon, 05/03/2018 - 10:30
(B2 - exclusif) Alors que la mission européenne de formation de l'armée centrafricaine (EUTM RCA) arrive à la fin de ses deux premières années sur le terrain, des « effets vraiment positifs » sont mis en avant, notamment sur la meilleure perception que l'opinion publique a des forces armées centrafricaines. « Mais ce n'est pas suffisant […]

En Méditerranée, Sophia (UE) et Sea Guardian (OTAN) se parlent

Mon, 05/03/2018 - 08:40

La frégate espagnole ESPS Navarra (F-85), la frégate italienne Euro (F-575) et la frégate belge Louise Marie (F-931) en patrouille en Méditerranée (crédit : OTAN/Marcom)

(B2) Francisco Javier Vázquez Sanz, le commandant du groupe opérationnel pour l’opération Sea Guardian de l’OTAN a rendu visite au contre-amiral italien Alberto Maffeis, le commandant de la force maritime de l’UE EUNAVFOR Med, à bord du navire amiral ITS San Giusto de l’opération Sophia, le 24 février dernier. Objet de la rencontre : discuter de la coordination au niveau tactique et du partage de l’information dans la Méditerranée centrale. Ils ont ainsi parlé, « des options visant à renforcer les liens et les réseaux de partage d’informations qui soutiennent à la fois l’opération Sea Guardian et l’opération Sophia ».

Un objectif : le recueil d’information

L’opération Sea Guardian a, en effet, un objectif principal : « recueillir des informations et surveiller les business model afin de détecter les activités suspectes en mer ». L’OTAN et l’UE échangent « quotidiennement des rapports de situation et des projets de navigation, ainsi que les calendriers d’opérations aériennes, de surface et sous-marines ». Ce partage des informations « permet d’éviter les doubles emplois dans les tâches [comme] de dresser un tableau plus large des activités maritimes en Méditerranée centrale ». Cet échange continu d’informations et la coordination permettent « d’accroître l’efficacité de l’opération ainsi que la couverture du territoire », indique le communiqué de l’OTAN.

Malgré deux chaînes hiérarchiques différentes…

L’information recueillie par les navires de l’OTAN est communiquée au QG de l’OTAN, au commandement maritime allié (Marcom pour les intimes) situé à Northwood, près de Londres. Après avoir été « compilée et traitée », elle est « partagée entre les marines alliées et partenaires » comme avec les navires de l’opération Sophia de l’Union européenne.

De son côté, l’information recueillie par les navires de Sophia remontent au QG d’opération situé à Rome (dans l’enceinte du QG de la marine italienne), puis à Bruxelles à l’état-major de l’UE, où il est normalement partagé entre tous les États membres (via des rapports réguliers d’opération). NB : Dans les faits, un premier partage et une diffusion de l’information est faite entre les principales nations participant à l’opération EUNAVFOR Med.

… une certaine bonne coordination

La présence dans les deux opérations de navires italien et espagnol participent ainsi de la bonne coopération entre les deux organisations. Elle rend « les échanges plus fluides » comme l’a confirmé à B2 un officier. L’échange d’informations qui ne peut être fait officiellement ou directement entre les deux organisations (du fait de la divergence sur Chypre et la Turquie), se réalise en fait via les forces participantes, notamment italiennes ou espagnoles, qui centralisent ainsi une bonne part de l’information recueillie, chacune pour la zone les concernant.

Un champ d’investigation différent

Malgré une similitude apparente, il reste de singulières différences entre les deux opérations. Le champ de surveillance des navires de l’OTAN est ainsi un peu plus large que celui de l’opération Sophia puisqu’il s’étend jusqu’à l’Espagne. Les navires, aéronefs et sous-marins de l’OTAN effectuent des patrouilles « ciblées dans le centre et l’ouest de la Méditerranée », là où l’opération Sophia se concentre normalement sur la Méditerranée centrale. Son objectif est aussi largement différent. Les navires de l’OTAN, même si cela n’est pas indiqué publiquement, ont aussi pour fonction de surveiller les navires de puissance étrangère (russes par exemple) qui se trouvent dans les parages.

Un fonctionnement légèrement différent

Le fonctionnement des deux missions est aussi légèrement différent. La mission Sea Guardian en Méditerranée est intermittente, de l’ordre de quelques semaines par trimestre, là où l’opération européenne est présente en permanence sur la zone 24h sur 24. La période actuelle est ainsi limitée, entre le 12 février et le 4 mars, pour Sea Guardian.

Pas d’intervention au titre du chapitre VII

La mission Sea Guardian n’est pas basée sur le principe de solidarité (le fameux article 5 du Traité de l’Atlantique Nord). Elle se veut plutôt « une réponse à l’évolution de l’environnement de sécurité maritime en Méditerranée ». Elle ne bénéficie spécifiquement pas d’une autorisation d’intervention par la force au titre du chapitre VII de la Charte des Nations unies, contrairement à l’opération européenne Sophia qui a reçu mandat en ce sens (au titre de la résolution 2240 adoptée le 9 octobre 2015). Mais elle peut intervenir, comme tout navire d’un pays membre de l’ONU, pour faire respecter l’embargo sur les armes à destination de la Libye mis en place en 2011 (3).

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Le quartier général de Marcom est ainsi basé dans la même enceinte que le QG de l’opération européenne anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta.

(2) Elle regroupe des forces variables selon les moments, essentiellement fournies par les pays côtiers — un navire italien et un navire espagnol en ce moment, renforcés par un navire belge. La frégate espagnole ESPS Navarra (F-85), qui assume le rôle de navire-amiral, la frégate italienne Euro de la classe Maestrale (F-575), la frégate belge Louise Marie (F-931).

(3) Résolution 1970 du Conseil de sécurité du 26 février 2011, prolongée régulièrement depuis.

(crédit photo : Marcom / OTAN)

Un sous marin grec dans Sophia

Sat, 03/03/2018 - 12:24

(B2) Un sous-marin grec, le Pipinos (S-121), a participé à l’opération maritime européenne en Méditerranée (EUNAVFOR Med / Sophia) apprend-on.

Durant deux semaines, du 14 au 28 février, il a pu observer discrètement les mouvements de certains navires, notamment afin d’appliquer la résolution de l’ONU sur l’embargo sur les armes en Libye.

Le Pipinos est le deuxième sous-marin de classe Papanikolis de conception allemande de Type 214 de la marine grecque.

(NGV)

crédit : marine grecque

La Pologne s’engage dans l’opération Sophia en Méditerranée

Sat, 03/03/2018 - 08:31

(B2)  Un nouveau détachement aérien a rejoint l’opération EUNAVFOR Med Sophia. Une unité polonaise, a été intégrée jeudi (1er mars), sur la base aérienne de Sigonella (en Sicile).

Le ‘White Lady’ au-dessus de la Méditerranée

Elle est composée d’un avion Antonov AN-28 B1R (ou M28 Bryza), le n° 1017 dit ‘White Lady‘ provenant de la 44ème base aérienne de Siemirowice, et de 100 militaires. Des hommes qui viennent essentiellement de la brigade aéro-navale (Brygada Lotnictwa Marynarki Wojennej) et d’autres éléments (3e flottille, 6e centre radio-électronique, inspection des forces armées de soutien, 10e brigade logistique, 9e brigade de soutien au commandement, commandement de la composante des forces spéciales et police militaire).

Première participation à une opération maritime de l’UE

C’est la première fois que la Pologne fournit une contribution à l’opération maritime européenne lancée en 2015 pour lutter contre les trafics en Méditerranée centrale, et même la première fois tout court qu’elle participe aux opérations maritimes de l’UE (contre la piraterie par exemple).

Plusieurs mois avant

Une reconnaissance de la base de Sigonella a eu lieu en octobre 2017 et janvier 2018. Dans le même temps, le contingent formé se préparait à l’exercice de certification effectué par le commandement opérationnel fin janvier, selon le communiqué du ministère. Un détachement précurseur s’est déployé le 6 février.

Lutter contre les trafics de migrants

Cet engagement a été décidé par l’ancien gouvernement et approuvé par le président polonais, Andrzej Duda, le 31 janvier. Une décision qui semble répondre à une double motivation : prouver que la Pologne s’engage aux côtés des autres pays dans la lutte contre les trafics de migrants (1), notamment de l’Italie, souligner la volonté de Varsovie de respecter les engagements de la Coopération structurée permanente.

L’expression de notre solidarité

« C’est une mission qui montre notre solidarité avec nos partenaires de l’UE et qui nous apportera des résultats positifs, car elle augmente la sécurité » a souligné le ministre de la Défense, Mariusz Błaszczak, le 12 février dernier, lors de la cérémonie de départ. « Il est très important que l’armée polonaise participe à cette mission, afin que nous combattons ensemble ce conflit, car il ne fait aucun doute que la crise migratoire est la base d’un conflit qui nous apporte une moisson sanglante en Europe. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Cet engagement s’inscrit dans le bras de fer entamé entre les pays de Visegrad (dont la Pologne) sur la relocalisation contre Bruxelles. Un petit détachement polonais est aussi présent à la frontière entre la Macédoine et la Serbie. 

Acier. L’Europe ne restera pas les bras croisés face aux menaces de Donald Trump (V2)

Fri, 02/03/2018 - 19:48

(B2 avec AFP) L’Union européenne prépare des mesures de rétorsion sur des entreprises et marques américaines dont « Harley-Davidson, le Bourbon et Levi’s », a précisé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker vendredi à Hambourg devant des journalistes de la télévision allemande.

Le président américain Donald Trump a annoncé jeudi soir son intention d’imposer la semaine prochaine des droits de douane de 25% pour l’acier et de 10% pour l’aluminium sur les importations aux États-Unis afin de protéger l’industrie sidérurgique nationale, sans toutefois dire quels pays seraient visés.

Nous ne serons pas naïfs

Dès l’annonce de cette décision, le président de la Commission européenne a exprimé ses « regrets » et promis que l’UE allait « réagir fermement et proportionnellement pour défendre (ses) intérêts ». Vendredi, il a répété cette détermination. « Nous ne resterons pas les bras croisés lorsque l’industrie et les emplois européens seront menacés » a-t-il averti.

« L’Europe devra s’opposer à ce projet. Nous nous défendons et imposons des droits d’importation sur Harley Davidson, Levi’s et Bourbon. »

Si les Etats-Unis veulent instaurer des barrières, « nous serons aussi stupides » qu’eux, a-t-il ajouté ensuite. « L‘Europe a besoin d’une politique commerciale capable de se défendre: nous ne serons pas naïfs ».

.@JunckerEU #Matthiaemahl: “Bedauerlich, dass #Trump Zölle auf Stahl und Aluminium erheben möchte. #Europa wird sich gegen dieses Vorhaben stellen müssen. Wir wehren uns und verhängen jetzt auch Importzölle auf Harley Davidson, Levi‘s und Bourbon.” pic.twitter.com/QBU2Ku5N3L

— Mina Andreeva (@Mina_Andreeva) 2 mars 2018

Une fenêtre d’opportunité avant les répliques commerciales

Un peu plus tôt vendredi (2 mars), le vice-président de la Commission européenne, Jyrki Katainen, avait néanmoins estimé auprès de l’AFP qu’il restait « une fenêtre d’opportunité » afin d’éviter une guerre commerciale avec les États-Unis. Il a expliqué que ces contre-mesures européennes, déjà « prêtes depuis un certain temps », seraient en conformité avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et qu’elles compenseraient en valeur les pertes potentielles pour l’industrie européenne, deuxième producteur mondial d’acier après la Chine.

NB : Les États-Unis importent 30 millions de tonnes d’acier par an, pour une valeur de 24 milliards de dollars, et sont de ce fait le plus gros importateur au monde, selon des données du ministère allemand de l’Économie. Quelque 4% de cet acier sont importés d’Allemagne et 50% viennent de quatre pays: Canada, Brésil, Corée du Sud et Mexique.

L’Union doit réagir

« Imposer des tarifs punitifs sur l’acier et l’aluminium n’est rien d’autre qu’un protectionnisme nationaliste » a déclaré l’ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, chef du groupe libéral et démocrate au Parlement européen, sur twitter. « « America First » ne signifie pas que vous pouvez miner le droit commercial international. L’UE doit réagir rapidement et conformément aux règles de l’OMC pour défendre ses intérêts. »

(NGV avec AFP)

Crédit photo : Commission européenne

La feuille de route de la PESCO : un cycle biannuel de réunions pour mieux préparer les projets

Fri, 02/03/2018 - 19:30
(B2) La Coopération structurée permanente se met lentement en place. Et ce mardi (6 mars), les ministres de la Défense des '25' pays participants, réunis à Bruxelles, devraient approuver des « recommandations » pour la suite du programme. Une véritable feuille de route pour le futur. Le général Esa Pulkkinen, directeur de l'état-major de l'Union […]

Le contenu terroriste doit être retiré dans l’heure. La recommandation de la Commission

Fri, 02/03/2018 - 18:00
(B2) La Commission européenne a émis une recommandation jeudi (1er mars), afin de supprimer les contenus illégaux sur internet, qu'il s'agisse de contenus à connotation terroriste, criminelle ou pédophile. Cette recommandation est d'application immédiate mais n'a pas de valeur contraignante au sens législatif. La Commission se dit cependant « attentive » à sa bonne application. […]

Carnet (02.03.2018). EULEX Kosovo (réduction). Cops (agenda). Union africaine (soutien). Ukraine (force de paix). Italie (armée de terre). Naval group (résultats). Ukraine-USA (armes). Bosnie-Herzégovine (Juncker). Ukraine (gaz). TPIY (suivi). Mali ...

Fri, 02/03/2018 - 15:08
(B2) Parus récemment : La BEI et l’Agence européenne de défense veulent mieux coopérer… sur les biens de double usage uniquement ! (blog) Les Européens dépensent-ils plus pour leur défense. Et mieux ? Six observations (blog) Une infiltration jusqu’au cœur de l’État slovaque, l’enquête inachevée de Jan Kuciak (blog) Six humanitaires tués dans le nord […]

Un parachutiste nommé chef d’Etat major

Thu, 01/03/2018 - 19:35
(B2) Le général Aleš Opata sera le prochain chef d’état-major de l’armée tchèque à compter du 1er mai. La décision devra être approuvée la semaine prochaine par le gouvernement a annoncée la ministre de La Défense, Karla Slechtova ce jeudi (1er mars). Le général Opata est depuis 2010 l'adjoint chargé des opérations de l'actuel chef d'Etat-major […]

La BEI et l’Agence européenne de défense veulent mieux coopérer… sur les biens de double usage uniquement !

Thu, 01/03/2018 - 19:01
(B2) Le directeur général de l'Agence européenne de défense (AED), Jorge Domecq, et le vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI), un certain Alexander Stubb, ancien Premier ministre finlandais et ancien ministre des Affaires étrangères, ont signé mercredi (28 février) un protocole d'accord pour renforcer la coopération entre les deux institutions. Un accord qui s'inscrit dans […]

Les Européens dépensent-ils plus pour leur défense. Et mieux ? Six observations

Thu, 01/03/2018 - 14:30

(B2) Nous avons effectué une lecture attentive des dernières statistiques produites par l’Agence européenne de défense. Même si elles ne concernent que les années 2015 et 2016, elles sont intéressantes. Voici quelques leçons qu’on peut en tirer, qui diffèrent sensiblement de l’ambiance officielle, toujours propice à l’optimisme.

Première leçon : Un déficit de presque 20 milliards par rapport à 2005

Malgré une remontée nette des dépenses de défense, les pays européens n’ont pas encore vraiment rattrapé les six années de restriction (2008-2013). Et ces chiffres doivent être pris avec beaucoup précaution, car ils se basent souvent sur les chiffres courants (hors inflation) et ne prennent pas en compte les élargissements. Si on tient compte des chiffres réels, la montée est moins rapide. Le déficit est encore de 18,4 milliards en 2016 par rapport aux chiffres de 2005.

Deuxième leçon : Une chute notable du poids de la défense dans le PIB en dix ans

Alors qu’en 2006, les Européens dépensaient 1,8% de leur PIB pour la défense, ce chiffre n’atteint en 2016 que 1,43%. Malgré toutes les augmentations de budget, et au coup de clairon entamé par les autorités otaniennes, il reste quasi stable durant les trois dernières années. Cela tient à deux éléments : certains grands pays n’augmentent que faiblement leur budget de défense, mais surtout l’augmentation de la croissance a annulé les gains de l’augmentation. Cela signifie que les Européens ont stabilisé la baisse mais qu’ils ne parviennent pas encore à récupérer les coupes franches réalisées dans les dernières années.

Troisième leçon : La défense variable d’ajustement des dépenses publiques

Représentant presque 4% des dépenses publiques en 2005 (3,88%), les dépenses de défense sont passées à presque 3% en 2014 (2,97%) pour remonter légèrement en 2016 au-dessus de la barre des 3% (à 3,08%).  Cette baisse confirme une impression ressentie dans nombre d’armées : dans l’effort des restrictions budgétaires, la défense a assuré davantage que sa part de l’effort.

Quatrième leçon : Une atonie de l’engagement extérieur

Le nombre de soldats déployés est en diminution constante. Il est aujourd’hui de 32.000, le chiffre le plus faible depuis dix ans (et de loin) ! Idem pour le coût en opérations qui a diminué de façon considérable, en quelques années : 5,3 milliards en 2016. C’est moitié moins que le pic de 2011 mais aussi au-dessous du montant de 6,7 milliards d’euros en 2006, avant le surge en Irak puis en Afghanistan et les grosses opérations de la PSDC en 2008-2009, et la crise financière.

Cinquième leçon : La faiblesse des investissements en recherche

Les dépenses de recherche et technologie (R&T) ont diminué régulièrement de 2006 à 2016, passant de 2,7 milliards d’euros à 2,1 ou 2,2 milliards d’euros, selon les années. Elle atteignent ainsi péniblement des taux de 1,06% (2015) et 1,0% (2016) des dépenses de défense contre 1,32% en 2006. Soit la moitié de l’objectif fixé. C’est insuffisant pour faire la différence.

Sixième leçon : Face à la crise financière le repli

Les différents ‘benchmarks‘ (objectifs) fixés par l’Union européenne ne sont pas atteints, particulièrement en matière de travail en commun. Les marchés publics passés en commun atteignent péniblement 16% en 2015 contre près de 21% en 2006, soit environ la moitié de l’objectif fixé (35%). La recherche et technologie (R&T) assurée en mode collaboratif a baissé également, passant de 16,6% en 2008 (le pic le plus haut) à 7,2% des dépenses de R&T en 2015, loin de l’objectif des 20%.

Le travail en commun n’est donc non seulement pas développé, mais il régresse. Cela confirme que face à la crise financière, les États ont préféré assurer leurs appels d’offres en solo – leur permettant à la fois d’avoir une maitrise du calendrier, des spécifications… et du bénéficiaire final – que de recourir à des appels en commun, plus lourds à mettre en œuvre et plus risqués en termes de retour.

(Nicolas Gros-Verheyde)

En savoir plus, lire notre analyse complète sur B2 pro : Défense, Opex, Recherche… Combien l’Europe investit ? Les chiffres 2015 et 2016 analysés

Crédit photo : ministère de la Défense de Bulgarie – mai 2013

Une infiltration jusqu’au coeur de l’Etat slovaque, l’enquête inachevée de Jan Kuciak (V2)

Thu, 01/03/2018 - 02:00

(B2) Jan Kuciak enquêtait bien sur un sujet chaud : la présence et l’infiltration de la mafia italienne, en particulier calabraise (la ‘Ndrangheta), dans l’économie slovaque et jusqu’à un certain niveau de l’État. Le quotidien en ligne Aktuality, auquel il appartenait, a publié les premiers éléments de l’enquête, schéma à l’appui, sur lequel travaillait le jeune journaliste, assassiné la semaine dernière dans sa maison à quelques 60 km de Bratislava (lire : Ján Kuciak assassiné par qui ? pour quoi ?). L’article même inachevé est éloquent… et inquiétant.

Qu’apprend-on ?

Plusieurs personnages, ayant des liens avec la mafia italienne — Carmine Cinnante, Antonino Vadala —, sont venus se réfugier en Slovaquie pour échapper à des procès ou des condamnations en Italie. Ils ont fait des affaires, ont reçu des subventions, notamment européennes et, surtout, établi des relations avec des personnes influentes au plan politique notamment dans le bureau du gouvernement.

Des millions de subventions européennes

Ces hommes gèrent des centaines à des milliers d’hectares de terres, et à ce titre reçoivent des subventions européennes. Pour les seules années 2015 et 2016, leurs entreprises ont réussi à obtenir plus de huit millions d’euros de paiements directs de l’agence des paiements agricoles, indique Aktuality. Vadala crée ainsi des entreprises à tour de bras, notamment GIA management avec Mária Trošková. Il a également comme partenaire commercial, Viliam Jasaň.

Une infiltration jusqu’au cœur de la sécurité de l’État ?

Deux personnages qu’on retrouve… au sommet de l’État. Mária Trošková est conseillère du Premier ministre Robert Fico. Elle est par ailleurs chef de cabinet de Viliam Jasaň, qui est le directeur de bureau du Conseil de sécurité de l’État ou Bezpečnostnej rady štátu (BR SR). Un organe, consultatif, qui a un rôle primordial dans la sécurité de la République slovaque. Présidé par le Premier ministre Robert Fico, il comprend les principaux ministres concernés par un problème de sécurité (Intérieur, Défense, Finances, Affaires étrangères, Économie, Justice, Transports, Santé).

Un organisme au courant de tous les secrets défense … et de l’OTAN ?

Il a pour rôle d’évaluer la situation de la sécurité en République slovaque et dans le monde. Il prépare des propositions de mesures gouvernementales sur la prévention des crises. Autrement dit, il peut accéder à certains documents d’analyses des services, classés « secret défense ». Son programme de travail 2018 prévoit ainsi qu’il soit informé des différents exercices de crise de l’OTAN (comme l’exercice de gestion de crises CMX 17), de l’état de la sûreté nucléaire, de l’approvisionnement en énergie ou alimentaire, du nombre de soldats employés, de leur répartition, de leurs équipements et des installations des forces armées, etc.

Les deux individus ont annoncé ce mercredi (28 février) leur intention de démissionner mais ont dit « rejeter catégoriquement tout lien avec cette tragédie. Nos noms ont été abusés dans la lutte politique contre le Premier ministre Robert Fico ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

Une demande d’information envoyée aux autorités slovaques

Interrogé lors du point de presse quotidien, ce jeudi 1er mars, le porte parole de la Commission, a rappelé que « les États membres (étaient) les principaux responsables de la gestion juridique des fonds européens ». L’exécutif européen a ainsi envoyé « une lettre à l’autorité compétente en Slovaquie pour demander des informations sur l’utilisation abusive possible des fonds agricoles » a-t-il ajouté. La Commission n’a « aucune tolérance pour la fraude avec les fonds européens. Et nous insistons par conséquent sur un engagement clair de tous les États membres pour prévenir la fraude ».  (CB/ES)

Six humanitaires tués dans le nord ouest de la Centrafrique

Thu, 01/03/2018 - 00:17

(B2) Six travailleurs humanitaires ont été tués dans le nord ouest de la Centrafrique a annoncé l’UNICEF dans un communiqué publié depuis son bureau régional de Dakar ce mercredi (28 février).

Les victimes, toutes de nationalité centrafricaine, voyageaient le 25 février, près de Markounda, dans une région difficile d’accès, proche de la frontière avec le Tchad, pour assurer une formation de maîtres parents, quand ils ont été attaqués. Le consultant éducation de l’UNICEF, deux responsables du Ministère de l’éducation et trois membres de l’ONG Bangui Sans Frontières (BSF), partenaire de l’UNICEF sont ainsi décédés.

« Nous sommes profondément attristés et choqués par la mort de notre collègue, ainsi que cinq autres travailleurs de l’éducation » a réagi aussitôt l’agence de protection de l’enfance des Nations unies. L’UNICEF et ses partenaires ont mis en place à Markounda « des espaces temporaires d’apprentissage et de protection de l’enfance pour 2000 enfants touchés par la crise ». Plus de 7000 personnes se sont déplacées pour fuir les violences au cours des derniers mois.

(NGV)

Crédit photo : UNICEF à Bambari septembre 2014 – Archives

Premier cours de génie anti-IED pour l’armée somalienne à Mogadiscio

Wed, 28/02/2018 - 15:00

(B2) 24 militaires du 32e bataillon de génie de l’Armée nationale somalienne viennent de terminer une formation, axée particulièrement sur le déminage et le désamorçage des engins explosifs artisanaux. Les IED constituent une véritable plaie en Somalie. Et une des premières causes de mortalité pour l’armée somalienne, comme pour les civils…

Quatre semaines pour un apprentissage de base

D’une durée de quatre semaines, ce cours s’est déroulé dans le camp d’entraînement général de Dhagabadan à Mogadiscio et s’est clôturé le 17 février dernier par la remise des diplômes. Les Somaliens ont ainsi appris les bases de « la mise en place de positions défensives, la construction d’obstacles pour les manœuvres tactiques, la compréhension des engins explosifs improvisés (EID) et les procédures pour contrer les EID » indique-t-on à la mission EUTM Somalia. C’est le premier cours de génie militaire de la mission d’entrainement de l’Union européenne en Somalie. Mais pas le dernier…

Bientôt un second cours de génie ?

Les officiers de l’Armée nationale somalienne et européens, présents lors de la petite cérémonie de remise des diplômes, ont souligné l’importance de cet entrainement comme de la motivation des soldats. Les Somaliens semblent particulièrement satisfaits de la formation, puisqu’ils ont demandé à voir organisé un second cours de génie. Une demande « actuellement évaluée » précise-t-on à EUTM (2).

Des formations plus spécialisées qu’au début

Ce type de cours est symptomatique de l’évolution de la mission européenne dont c’est le 5e mandat depuis le début de la mission en 2010. Il ne s’agit plus d’entraîner les troupes et de former des compagnies, mais d’apporter des compétences pointues, spécialisées sur certains points aux forces somaliennes (IED, soutien, commandement et contrôle, etc.)

(NGV avec CB)

(1) Étaient présents : coté somalien, le chef du département du génie, le général Omar Jama, le chef du camp de formation Général Dhagabadan (GTC), le général Mohamed Mohamud Saney, et le chef du 32e bataillon du génie, le colonel Ahmed Shire Warsame ; et côté européen, le chef adjoint de EUTM Somalia, le colonel suédois Richard Gray.

(2) La mission fait face à une difficulté de renouveler certains effectifs actuellement. Lire : Retraits en série à EUTM Somalia

Crédit photo : EUTM Somalia, exercice de désamorçage d’un IED

Carnet (28.02.2018). FAC (absents). CPCC/CMPD (mercato). Mogherini (fragilisée). COPS (Agenda). Russie (sanctions). EUTM RCA (hors zone). Jordanie (capacités). Ukraine (déminage). USA (FN Herstal). Allemagne (A400M). Belgrade-Pristina (dialogue). JCPOA...

Wed, 28/02/2018 - 12:06
(B2) Parus récemment : (exclusif) Retraits en série à EUTM Somalia Moyen-Orient. L’UE a un rôle de rassembleur (Mogherini) Le Maroc et la Commission enterrent la hache de guerre Les eaux sahraouies sont exclues de l’accord de pêche UE-Maroc, dixit la Cour (exclusif) A l’agenda du conseil des ministres de la défense (6 mars 2018) […]

Retraits en série à EUTM Somalia

Tue, 27/02/2018 - 19:48
(B2 - exclusif) L’Allemagne, la France et les Pays-Bas vont rapidement se retirer de la mission européenne en Somalie (EUTM Somalia), selon nos informations. Trois pays se retirent Le retrait le plus notable est celui de l'Allemagne qui a vingt instructeurs et est présente depuis 2010 en Somalie. Le mandat actuel se termine fin mars […]

Moyen-Orient. L’UE a un rôle de rassembleur (Mogherini)

Tue, 27/02/2018 - 18:52
(B2) « On nous a toujours demandé de jouer un rôle et pas seulement de payer les factures » du processus de paix au Moyen-Orient. C'est ce que l'Union fait désormais, car elle en a les moyens, a souligné Federica Mogherini à l'issue du Conseil des Affaires étrangère de ce lundi 26 février. Pour la Haute représentante de […]

Le Maroc et la Commission enterrent la hache de guerre

Tue, 27/02/2018 - 17:12
(B2) La Commission européenne et le Maroc entendent bien surpasser leur querelle passée et le différend juridique, né de la contestation en justice par les mouvements sahraouis des accords de pêche conclus. Après l'arrêt de la Cour de justice européenne (Lire : Les eaux sahraouies sont exclues de l’accord de pêche UE-Maroc, dixit la Cour), […]

Les eaux sahraouies sont exclues de l’accord de pêche UE-Maroc, dixit la Cour

Tue, 27/02/2018 - 14:52
(B2) La Cour de justice de l'UE a, ce mardi (27 février), tranché un litige d'importance concernant le Maroc et le Sahara occidental. Un vrai jugement de Salomon. Saisi en préjudicielle par la Western Sahara Campaign, les juges réunis en Grande Chambre ont reconnu que l'accord de pêche conclu entre l'Union européenne et le Maroc […]

A l’agenda du conseil des ministres de la défense (6 mars 2018)

Tue, 27/02/2018 - 09:50
(B2) Les ministres de la Défense de l'Union européenne se retrouveront le 6 mars à Bruxelles avec quatre sujets principaux sur leur ordre du jour : la coopération structurée permanente (PESCO), le fonds européen de défense et surtout le programme de développement industriel de la défense (EDIDP), les missions et opérations PSDC avec un accent […]

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