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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 5 hours 17 min ago

Les Britanniques sortent des battlegroups. L’UE quasiment sans force de réaction rapide au 2e semestre 2019

Thu, 22/03/2018 - 10:05
(B2) La décision est désormais officielle. Dans une lettre adressée au président du comité militaire de l'UE, Mikhail Kostarakos, le Royaume-Uni a indiqué qu'il renonçait à diriger le groupement tactique au second semestre 2019, comme inscrit dans le dernier planning connu. La raison en est simple : le Brexit. Les Britanniques ne renoncent pas pour […]

Un légionnaire du 2e REI décède en Irak. Une cause accidentelle dit l’état-major

Wed, 21/03/2018 - 23:59

(B2) Un légionnaire du 2e REI de la Légion étrangère est décédé suite mercredi (21 mars) après-midi, à Bagdad à une chute accidentelle a indiqué l’état-major des armées en fin de soirée.

Né le 14 mars 1987 en Pologne, il s’était engagé le 14 août 2013 dans la légion étrangère et a accomplit la totalité de sa carrière au sein du 2e régiment étranger d’infanterie de Nîmes. En service au 2e Régiment étranger d’infanterie, le caporal Bogusz Pochylski était engagé en Irak au sein de la Task Force Narvik en charge de la formation des soldats irakiens de l’Iraki Counter Terrorism Service. Sa section procédait à une reconnaissance du site du Radwanya Palace Complex, ancienne résidence Saddam Hussein, en vue de l’organisation d’une séance d’entrainement au profit de forces de sécurité irakiennes.

« Durant la reconnaissance du site, le caporal a chuté dans une cage d’ascenseur ». Il a été pris en charge par les équipes médicales sur place et évacué vers l’hôpital militaire de Rôle 3 américain où il a été pris en charge. Il n’a « pas pu être réanimé et est décédé peu de temps après des suites de ses blessures » indique le communiqué.

(NGV)

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La liste noire ‘Egypte’ allégée de six noms

Wed, 21/03/2018 - 22:00
(B2) L'Union européenne a décidé, ce mercredi (21 mars), de prolonger son dispositif de sanctions frappant des Égyptiens d'une année supplémentaire, jusqu'au 22 mars 2019. La mesure entre en vigueur jeudi (22 mars), après publication d'un journal officiel spécial. Un dispositif, plutôt exceptionnel, normalement utilisé pour des sanctions à visée stratégique (Russie, Iran, voire Syrie). […]

A l’agenda du Conseil européen (22 et 23 mars 2018)

Wed, 21/03/2018 - 18:05
(B2) Le Conseil européen des 22 et 23 mars est marqué par un agenda chargé. Normalement consacré aux affaires économiques, le conseil de printemps devra traiter plusieurs points assez lourds consacrés aux affaires extérieures. Volet alourdi par la récente actualité au Royaume-Uni. Le Conseil se tient en trois formats : à '28' jeudi (avec le […]

Carnet (21.03.2018). Credendino (silence). COPS (Amisom). Gomes (plainte). Disinfo.eu (Pays-Bas). Investissements étrangers (rapport). OTAN (Ulm). Thales (Goalkeeper). Airbus (Tom Enders). Sofradir (nomination). Poutine (élection Juncker/Tusk). Corée ...

Wed, 21/03/2018 - 12:15
(B2) Parus récemment : Deux responsables de Chabab mis à l’index par l’Union européenne (blog) Qui est le groupe Wagner, les privés de Poutine qui agissent en Syrie ? (exclusif) Attaque de Salisbury. Les ’28’ donnent un mandat à la Haute représentante (blog) Le corps du Géorgien décédé en Ossétie du sud remis à sa […]

Deux responsables de Chabab mis à l’index par l’Union européenne

Wed, 21/03/2018 - 11:10
(B2) L'Union européenne a décidé de geler les avoirs et interdire de visas deux responsables des Shabab somaliens qui ciblent particulièrement le Kenya. L'un est le directeur des opérations au Kenya et a notamment organisé un attentat contre l'AMISOM (la mission de l'Union africaine en Somalie) en 2016. Le second est un des principaux recruteurs […]

Des fonds libyens gelés… se sont envolés. Non répond Reynders

Wed, 21/03/2018 - 10:10
(B2) Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a démenti les informations du Vif l'Express, selon laquelle 10 milliards d'euros de fonds libyens gelés à Bruxelles ont disparu sans explication, les qualifiant même de 'fake news'. Dans un entretien à l'agence Belga, le ministre explique : « Tout s'est éclairci en moins de 24 […]

Qui est le groupe Wagner, les privés de Poutine qui agissent en Syrie ?

Wed, 21/03/2018 - 08:40

(B2) La Russie a désormais recours également à des sociétés privés pour assurer les guerres discrètes qu’elle mène à l’Est de l’Ukraine en Syrie ou assurer sa présence sur des terrains nouveaux comme en Centrafrique (lire : L’embargo sur les armes en Centrafrique allégé, le dispositif de sanctions renforcé). Le groupe Wagner est l’un d’entre eux. La mort de plusieurs de ses ’employés’ le 7 février dernier en Syrie, dans la région de Deir Eezzor, a braqué le projecteur sur ces soldats de l’ombre. Elle illustre ce qu’on peut appeler Une nouvelle guerre froide.

Que s’est-il passé le 7 février ?

Le 7 février dernier, Washington annonçait avoir tué au moins 100 combattants pro-régime dans la région de Deir Eezzor, dans un raid aérien accompli pour desserrer l’étau autour du QG de combattants kurdes et arabes syriens soutenus par les États-Unis. Un chiffre qui coïncide avec d’autres sources médicales russes interrogées par Reuters, qui parle d’environ 300 hommes tués ou blessés, lors de la bataille du 7 février. « Au moins trois avions ont rapatrié vers Moscou des blessés » le week-end suivant la bataille.

Combien de victimes exactement ?

Ce chiffre de 300 victimes est confirmé indirectement par Yevgeny Shabayev, le chef d’une section locale d’une organisation paramilitaire cosaque liée aux entrepreneurs militaires russes, qui a déclaré à Reuters avoir visité des connaissances blessées en Syrie à l’hôpital central du ministère de la défense à Khimki, dans la banlieue de Moscou, mercredi (15 février). « Des deux unités combattantes impliquées dans la bataille près de Deir al-Zor, qui comptaient 550 hommes, il y en en reste seulement 200 qui sont indemnes » a-t-il déclaré (1).

L’action de cette société est-elle officielle ?

Cette organisation n’a aucune existence légale, les sociétés militaires privées étant interdites en Russie. Mais la société Wagner a été « une composante essentielle des opérations russes à Lattaquié et dans l’est de la Syrie », explique Kirill Mikhaïlov, du Conflict Intelligence Team, à l’AFP. Wagner a aussi été actif dans la reprise de la cité antique de Palmyre, conquise à l’organisation de l’État islamique (Daech) en mars 2016. Ce groupe complète ainsi sur le terrain la tâche des militaires russes stationnés en Syrie dans le cadre de la campagne de frappes aériennes lancées depuis 2015 par Vladimir Poutine pour soutenir le régime de Bachar al-Assad.

Quel est l’intérêt d’utiliser de telles troupes ?

L’avantage des privés est triple : les autorités russes ne sont pas responsables de leurs méthodes ou exactions. Ils peuvent nier toute implication directe, s’en dédouaner, voire même les condamner en cas de problèmes (‘ce sont des initiatives individuelles’). Ils ne sont pas comptables des pertes. Mais ils bénéficient de leur action sur le terrain. Mais selon Pavel Baev, un chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (Ifri), « le problème avec des entreprises comme Wagner est qu’ils ne sont jamais totalement contrôlables ».

Qui est le groupe Wagner ?

Wagner est créé par un ancien officier du GRU (renseignements militaires russes), Dmitri Outkine, qui a fait partie d’un premier convoi de mercenaires russes envoyés en Syrie à l’automne 2013. Mal préparés, leur aventure se termine en fiasco. Dmitri Outkine participe ensuite à partir de juin 2014 aux combats dans l’est de l’Ukraine avec les séparatistes pro-russes, selon des médias et les services ukrainiens.

Né dans l’Est de l’Ukraine ?

Ce conflit constitue l’acte de naissance du « groupe Wagner ». Dans cette région, la Russie a toujours réfuté toute présence militaire, malgré les affirmations de Kiev et des Occidentaux ainsi que des témoignages Vladimir Poutine ayant seulement admis que des soldats de l’armée russe pouvaient s’y rendre sur leur temps libre.

La Syrie, le terrain d’expansion

En Syrie, la présence de Dmitri Outkine remonte à l’automne 2015, quand la Russie lance son intervention en soutien au régime de Bachar al-Assad. En décembre 2016, cet homme chauve né en 1970 était même reçu au Kremlin, apparaissant à la télévision lors d’une cérémonie en hommage aux ‘Héros’ de Syrie. Le même jour, il est pris en photo avec Vladimir Poutine.

Qui finance l’organisation ?

Le financier de l’organisation se nommerait Evguéni Prigojine. Proche du président russe, cet homme d’affaires de Saint-Pétersbourg a fait fortune dans la restauration avant de conclure de nombreux contrats avec l’armée ou l’administration russe. Il se trouve aujourd’hui inculpé par la justice américaine qui le soupçonne d’être derrière une ‘usine à trolls’ à l’origine de messages viraux sur internet pour favoriser Donald Trump en 2016. Grâce à l’armée russe, les capacités militaires de Wagner excédaient, selon Kirill Mikhaïlov, « celles de n’importe quelle société privée militaire occidentale ». Y compris celles de Blackwater, la société américaine ayant opéré pour le gouvernement américain en Irak.

Combien sont-ils ?

Le nombre d’hommes de Wagner en Syrie a varié mais le journal en ligne Republic, citant des sources sécuritaires russes, évoque la présence de 2.500 mercenaires en Syrie en mars 2016, dont 1.600 combattants, et un budget de 350 millions de dollars depuis le début de l’opération. « Dans l’essentiel, c’est des ratés. Environ 40% ont été détenus pour des crimes graves », estime un vétéran de la société cité par l’hebdomadaire Soverchenno Sekretno (Top Secret).

Qu’est-ce que l’opération pétrole contre protection ?

En raison des tensions avec l’armée russe sur le terrain et de luttes d’influence à Moscou, Wagner aurait perdu en 2016 la confiance du ministère de la Défense, qui le finançait allègrement jusqu’à présent et fournissait armes et matériel. Ces difficultés ont « conduit Evguéni Prigojine à chercher d’autres contrats, notamment celui avec Damas selon lequel Wagner libèrerait les champs et infrastructures pétrolières en échange de 25% de la production », souligne Kirill Mikhaïlov. L’homme d’affaires a créé une société nommée Evro Polis, qui a signé cet accord avec le gouvernement syrien en décembre 2016. Depuis, selon les médias russes, c’est cette société qui verse leurs salaires (entre 200 et 300.000 roubles par mois) aux paramilitaires. « Le nombre de mercenaires et la durée des opérations demandent un financement bien supérieur à ce qu’un oligarque de taille moyenne peut réunir », estime Pavel Baev. « Il est très probable que les entreprises de Prigojine représentent une plaque tournante par laquelle transitent les financements provenant d’autres sources ».

(avec AFP)

(1) Les responsables russes n’ont reconnu officiellement la mort que de cinq citoyens et « plusieurs dizaines » blessés, mais qu’ils étaient « allés en Syrie de leur propre initiative ».

Attaque de Salisbury. Les ’28’ donnent un mandat à la Haute représentante

Tue, 20/03/2018 - 22:45
(B2 - exclusif) Réunis en sommet à Bruxelles, à 28, les Chefs d'État et de gouvernement devraient, jeudi (22 mars) répéter leur « solidarité sans réserve » avec les Britanniques après l'affaire de Salisbury, « un grave défi à notre sécurité partagée », selon le projet de conclusions vu par B2. Lors du sommet, la […]

Le corps du Géorgien décédé en Ossétie du sud remis à sa famille

Tue, 20/03/2018 - 20:45

Véhicules des observateurs européens le long de la ligne administrative (Archives B2 – Crédit : EUMM Georgia 2013)

(B2) Le corps de Archil Tatunashvili, ce Géorgien décédé dans des conditions troubles en Ossétie du Sud (lire : Regain de tension en Ossétie du sud. Un Géorgien décédé en prison) a finalement pu être rendu à sa famille, a confirmé le QG de la mission de surveillance de l’UE (EUMM) ce mardi (20 mars) au soir.

Un point positif dans ce dossier délicat qui a été, tout au long des dernières semaines, suivi par la mission, notamment en facilitant le dialogue sur la ligne directe gérée par EUMM sur cette affaire.

Dans un communiqué, EUMM Georgia réaffirme qu’elle est « prête à soutenir les enquêtes en cours et à faciliter les discussions par l’intermédiaire du mécanisme de réponse et de prévention des incidents (IPRM) et de la ligne directe ».

La mission appelle d’ailleurs à un accord rapide entre les participants sur la reprise des réunions du mécanisme de prévention des incidents qui se déroulent régulièrement à Ergneti, coprésidées par l’EUMM et l’OSCE.

(NGV)

Après 2020, de nouvelles ressources pour le budget européen réclame le Parlement

Tue, 20/03/2018 - 20:00
(B2) 442 voix pour, 166 voix contre et 88 abstentions... La majorité est large sans être écrasante. Mais le principe est posé. Pour le Parlement européen, il ne pourra pas y avoir de futur cadre budgétaire sans trouver de nouvelles ressources propres à l'Union européenne. En adoptant deux rapports d'initiative, l'un sur le cadre financier […]

L’unité d’information criminelle de l’opération Sophia. Un projet pilote

Tue, 20/03/2018 - 13:15
(B2) Les ambassadeurs du COPS doivent discuter ce mardi de la mise en place d'une unité d'informations criminelles au sein de l'opération européenne de lutte contre les trafics mise en place en Méditerranée (EUNAVFOR Med alias Sophia) L'amiral Enrico Credendino, commandant de l'opération, comme les principaux responsables des agences européennes (Frontex ou Europol) avaient fait […]

Une Française au cabinet de Federica Mogherini… enfin !

Tue, 20/03/2018 - 11:30
(B2) Le cabinet de la Haute représentante de l'Union chargée des Affaires étrangères et de la Politique de sécurité, Federica Mogherini devrait, enfin, compter un Français en son sein. Mais ce n'est peut-être pas celui dont rêvait le Quai d'Orsay... C'est surtout un mouvement interne qui produit cet effet. L'actuelle porte-parole Catherine Ray va arriver […]

Pays-Bas et Chypre… deux nouveaux ministres de la défense

Tue, 20/03/2018 - 08:51
(B2) Le renouvellement se poursuit parmi les ministres de la Défense avec de nouveaux ministres aux Pays-Bas et à Chypre. Pays-Bas : Ank Bijleveld  Née le 17 mars 1962, elle est élue à 27 ans, en 1989, à la Seconde Chambre (l'assemblée législative) sur la liste de l’Alliance Démocratique Chrétienne (CDA). Poste qu'elle tiendra durant 12 […]

Les 28 condamnent l’attaque de Salisbury et l’implication hautement probable de la Russie

Mon, 19/03/2018 - 19:35
(B2) Le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE a réagi, lundi (19 mars), de façon assez nette après l'attaque de Salisbury au Royaume-Uni le 4 mars dernier, mettant en cause, à l'instar du Royaume-uni la Russie derrière cet acte. L'attaque contre les Skirpal condamnée Les 28 ont ainsi « condamné fermement l'attaque [commise] […]

Qui sera le futur président (ou présidente) du COPS ?

Mon, 19/03/2018 - 17:55
(B2) Le diplomate belge Walter Stevens qui préside cette instance depuis juillet 2013 doit être remplacé à l’horizon de juillet prochain et l’appel à candidatures est prêt de se clore. Comme certains le susurrent, l’ambassadrice finlandaise au COPS, Sofie From-Emmesberger pourrait-elle alors être le prochain président du COPS ? En tout cas, la présence d’une […]

Les sanctions de l’UE contre la Syrie : à peine un cautère sur un conflit sanglant

Mon, 19/03/2018 - 15:05

crédit : Conseil de l’UE

(B2) La mise en place d’un dispositif de mesures restrictives par l’Union européenne contre les autorités syriennes ne fonctionne pas vraiment. Pourquoi ?

Devant les premiers bombardements en Syrie, les Européens mettent en place en mai 2011 les premières sanctions, plutôt timides : embargo sur les armes (un classique) et quelques têtes du régime. Très vite, Bachar el-Assad rejoint cette ‘liste noire’. Et les Européens passent à des sanctions plus lourdes. Banques, luxe, pétrole…, tous les secteurs économiques sont tour à tour touchés. La liste des personnes soumises à un gel des avoirs et à une interdiction des visas a été épaissie. Aujourd’hui, elle compte près de 300 personnes mises à l’index et 61 entités (organismes d’État, entreprises, etc.).

Un effilochage du dispositif

Cela ne fait pas bouger le régime d’un iota. On ajoute bien de temps à autre quelques nouveaux noms sur la liste, au fil des bombardements… ou des remaniements gouvernementaux à Damas. Cela sera encore le cas lundi, avec la mise sur la liste noire de quatre nouveaux noms (Quatre syriens responsables du programme d’armes chimiques mis sur liste noire). Mais cela ressemble plutôt à un cautère sur une jambe de bois. Une manière pour les Européens, et nous-même, de se dire : on n’est pas inactif…

Du poids des sanctions

On peut discuter de l’effort faible ou important des mesures restrictives face à certains pays ou certains conflits. Face à l’Iran, cela a fonctionné, incontestablement. Mais ces sanctions étaient partagées par une bonne partie de la communauté internationale. Face à la Russie, cela ne joue pas automatiquement comme on le voudrait. Mais cela sert de curseur à la volonté européenne de ‘contenir’ les velléités russes, ce qui est déjà beaucoup. Face à la Syrie, cela ne sert à rien… du tout. Tout au plus, cela permet aux Européens de rester unis face une des plus graves crises auxquelles doit faire face l’Europe, se dire qu’ils agissent, et qu’ils ne participent pas à l’aggravation supplémentaire du conflit.

Cinq causes à l’inefficacité des sanctions

Parmi les raisons de ce manque d’effets, on peut en cerner cinq au moins : deux sont du domaine de la responsabilité européenne et trois autres ressortent du contexte syrien et international.

1° Le système européen de sanctions a été très progressif, quasiment en douceur, presque homéopathique au début. Il ne s’est aggravé que bien tard, alors que la répression interne semblait déjà prendre une tournure de guerre civile.

2° En indiquant dès le début qu’on ne voulait pas négocier avec Bachar et qu’on coupait tous les ponts, diplomatiques, qu’on espérait un maximum de défections du régime, qui était le but non avoué des sanctions européennes (au départ), on a réduit à néant toute échappatoire.

Ces éléments ont cependant un impact relativement mineur au regard des autres raisons tenant au contexte syro-international.

3° Un dispositif de sanctions a une certaine efficacité quand le pays est inséré dans le système international, qu’il entend garder une certaine réputation, qu’il y a une certaine opinion publique ou des milieux d’affaires qui peuvent faire pression en interne sur le régime. En l’espèce aucune de ces conditions n’est remplie.

4° Un dispositif de sanctions fonctionne quand le poids économique européen est suffisant pour faire pression et que le régime n’a pas d’autre échappatoire, que le dispositif de sanctions est sinon international, du moins que le régime est ainsi privé de nombre de ses soutiens. En l’espère, ces mesures de sanctions ne sont pas partagées par les principaux alliés (Russie et Iran) et voisins (Turquie, Liban) de la Syrie mais aussi par d’autres puissances mondiales (Chine). De plus, le régime syrien a su organiser d’autres canaux d’approvisionnement, y compris dans des pays arabes (Jordanie, Arabie saoudite, Émirats), qui combattent officiellement le régime de Bachar. Il y a eu ainsi substitution de fournisseurs. Autant dire que le résultat est nul.

5° Les sanctions ne sont qu’un instrument, un incitant à une négociation. A partir du moment, où la partie visée n’a qu’un objectif politique — asseoir son pouvoir — et a tous les instruments militaires en main — dont il use et abuse — et que le pouvoir sanctionnateur a indiqué à plusieurs reprises ne pas vouloir utiliser cet instrument militaire… les sanctions n’avaient plus d’effet.

Après avoir dressé ce constat, on pourrait se dire : mais que faire d’autre ? On touche, ici, au point-clé de l’usage des sanctions. A part l’instrument de l’aide humanitaire, et celui de l’usage de déclarations politiques, les Européens apparaissent un peu désarmés. L’usage des sanctions devient ainsi un exutoire à cette absence de puissance, un effet placebo.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Le navire de Proactiva saisi par les autorités italiennes. L’ONG accusée d’association criminelle

Mon, 19/03/2018 - 13:00

(B2) Les autorités italiennes ont saisi à titre préventif Open Arms, le navire de l’ONG espagnole Proactiva, qui intervient en Méditerranée, à son arrivée au port de Pozzallo, sous le chef « de favoriser de l’immigration clandestine et d’association de malfaiteurs », a annoncé le fondateur de l’ONG, hier soir.

Le viol des lois internationales…

Le procureur public de Catane, Carmelo Zuccaro (1), accuse l’organisation d’avoir cherché à amener les migrants en Italie, estimant que l’ONG a violé les lois et accords internationaux en ne remettant pas les migrants aux autorités libyennes. La police italienne a débarqué à bord du navire dimanche matin, pour avoir les papiers et journaux de bord du navire : un équipe mobile de Raguse et le Service central des opérations de Rome (SCO), selon le quotidien Repubblica. Le capitaine Marc Reig et le coordinateur de l’ONG, Anabel Montes Both, ont été priés de venir au poste de police.

…ou un délit humanitaire ?

Les volontaires de l’ONG avaient refusé, jeudi (15 mars), de livrer des réfugiés et migrants qui fuyaient la Libye en bateau, et se trouvaient alors dans les eaux internationales, aux garde-côtes libyens (lire : Un secours a failli tourner mal au large de la Libye. Italie et Malte bloquent leurs ports).

Pour Oscar Camps, le fondateur de l’ONG, « protéger la vie humaine en mer devrait être la priorité absolue de tout organe civil ou militaire qui se respecte, qu’ils s’appellent garde-côtes, secours en mer ou marine. Ceci est également stipulé par le droit de la mer » a-t-il indiqué sur son fil twitter. « Empêcher le sauvetage de vies en danger en haute mer afin de les renvoyer de force dans un pays dangereux – comme la Libye – équivaut à un retour en force, contrairement à la loi sur les réfugiés de l’ONU ».

Proteger la vida humana en el mar debería ser la prioridad absoluta de cualquier cuerpo civil o militar que se precie, llámese Guarda Costas, Salvamento Marítimo o Armada. Así lo estipula igualmente el derecho del mar pic.twitter.com/2rF2eAwcwe

— Oscar Camps (@campsoscar) 18 mars 2018

Un incident suivi de près par la Commission européenne

Du côté de la Commission européenne, on affirme « suivre de près cet incident depuis vendredi ». « Nous avons été en contact avec les Italiens tout au long de cet incident. Le commissaire Dimitris Avramopoulos [en charge des Migrations] s’est notamment entretenu avec le ministre [italien de l’Intérieur] Marco Minniti vendredi » a indiqé la porte-parle de la Commission lors du point de presse de midi (lundi 19 mars). « Nous nous félicitons du fait que le bateau ait pu finalement débarquer vendredi et que les migrants à bord aient reçu les soins dont ils avaient besoin. »

Les ONG doivent respecter le code de conduite

Mais la Commission a tenu aussi à rappeler les ONG à la raison et au respect du code de conduite mis en place par les autorités italiennes (avec l’aide de la Commission européenne). « Nous sommes tout à fait conscients qu’il existe un code de conduite italien qui vise à éviter justement ce genre de situation. Nous appelons toutes les parties dans le futur à respecter non seulement le droit international mais également ce code de conduite italien. »

(Nicolas Gros-Verheyde avec CB)

(1) Un juge anti-mafia réputé, ancien de la Guardia di Finanza, qui avait été un des premiers à avoir proféré des accusations de collusion avec les trafiquants contre les ONG. Accusation qui n’a pas été suivie d’effet ensuite.

 

Carnet (19.03.2018). COPS (Agenda). Turquie (Chypre/Grèce). Sanctions Iran (indemnisation). Suisse (Galileo). EUNAVFOR Med (projet pilote, garde-côtes libyens). EUCAP Sahel / EUBAM Libya (mandats). Crimée (annexion). Philippines (CPI). Laos,...

Mon, 19/03/2018 - 09:20
(B2) Parus récemment : Syrie. Apaiser l’enfer sur terre. Un cessez-le-feu « réalisable » (De Mistura) (blog) Dernières nouvelles des missions/opérations PSDC (mars 2018) (éditorial) Une nouvelle guerre froide Von der Leyen II : la valse des étoiles… La Bundeswehr change de têtes L’accord sur le JCPOA bien appliqué disent les Européens. Des sanctions à […]

Syrie. Pour apaiser l’enfer sur terre, le cessez-le-feu doit être « réalisable » (De Mistura)

Sun, 18/03/2018 - 19:09
(B2) Pour le représentant spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui sera devant les ministres des Affaires étrangères de l'UE, lundi (19 mars), « la logique de la guerre l’emporte toujours en Syrie » et la résolution 2401 (2018) demandant une cessation des hostilités n'est toujours pas appliquée. Mais il ne faut […]

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