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24 Heures au Bénin

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Webzine, Quotidien Béninois indépendant, d'analyses et d'information en ligne
Updated: 2 days 16 hours ago

1,5 milliard FCFA pour l'hôpital de zone de Savè

Thu, 06/07/2018 - 18:24

1.489. 046. 933 FCFA, c'est le montant exact que le gouvernement veut mettre à disposition pour l'achèvement des travaux de construction de l'hôpital de zone de Savè, démarrés depuis quelques années.
D'un coût prévisionnel de 8. 040. 000. 000 FCFA, la construction de l'hôpital de zone de Savè est en cours avec l'appui du Fonds saoudien de développement duquel le Bénin a obtenu un prêt pour son financement à hauteur de 70%. Démarré en 2012, le chantier n'a pu être achevé en 2014 comme prévu, faute de financement de la contrepartie béninoise. Cette situation a ralenti le rythme de décaissement des ressources du partenaire saoudien.
En vue de permettre la reprise des travaux et l'achèvement de l'ouvrage au profit des populations, le gouvernement a décidé en accord avec la partie saoudienne, de prendre les dispositions appropriées pour l'achèvement du chantier en 2019. Ainsi, le Conseil a décidé du paiement de la contrepartie du Bénin évaluée 1. 489. 046. 933 FCFA, et instruit le ministre de l'économie et des finances, de mettre à disposition les ressources nécessaires à cet effet.
F. A. A.

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Les occupants de la forêt classée de l'Alibori supérieur expulsés

Thu, 06/07/2018 - 18:18

Les autorités de la direction des eaux forêts et chasse ont organisé une opération de déguerpissement des occupants de la forêt classée de l'Alibori supérieur de vendredi à mardi dernier.
Selon les informations recueillies par l'Abp, cette opération a mobilisé une cinquantaine d'agents des eaux et forêts, de la police républicaine et des militaires. Elle a permis de mettre la main sur une soixantaine d'occupants illégaux.
Il leur est reproché l'incinération et le défrichage des arbres dans la forêt. Selon la règlementation en vigueur, les responsables de ces infractions sont passibles de 03 mois à 03 ans d'emprisonnement ou au paiement d'une amende. Face à cette réglementation les personnes interpellées ont opté pour le payement des amendes suivi de l'engagement de ne plus jamais y retourner. Grace à cette opération les caisses de l'Etat ont été renflouées avec plus de 10 millions de FCFA.
La forêt classée dite de l'Alibori supérieur est d'une superficie de 256.000 hectares environ et s'étend sur les départements de l'Alibori, de l'Atacora et du Borgou. On y retrouve de nombreux agriculteurs et le constat des conflits fonciers entre les populations est régulier.
Dans le cadre de ladite opération, un militaire a été retrouvé mort à la sortie nord de Sori, dans la commune de Gogounou, le dimanche 03 juin dernier. Les causes et les circonstances de ce drame ne sont pas encore élucidées et l'enquête se poursuit.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)

Categories: Afrique

Le grand miracle de la Cour Holo

Thu, 06/07/2018 - 18:00

Standing ovation donc pour Théodore Holo, président sortant de la Cour Constitutionnelle ! L'image du président entrant en petite foulée dans la salle, continue de faire le tour des réseaux sociaux. Holo a tenu à démontrer qu'il part la tête haute, histoire de masquer le grand malaise, ayant marqué sa fin mandature… Et « ses disciples »regroupés au sein de l'Association béninoise de droit constitutionnel, lui ont déroulé le tapis à cette fin, dans le cadre des 25 ans de la haute juridiction. Cette fête, les membres de sa Cour, l'avaient pourtant rêvée plus grand. Le budget prévisionnel conçu à ce propos était pharaonique ! Depuis, les reformes salutaires de Patrice Talon, sont passées par là…L'institution a donc dû s'en remettre à l'Organisation Internationale de la Francophonie (Oif).Evidemment, dans une Afrique Francophone, où les Cours et Conseils constitutionnels jouent les « yoyos, en disant et en se dédisant au besoin, il semble que la Haute juridiction du Bénin, reste une « lumière ».Tant mieux. Les cas du Conseil constitutionnel ivoirien présidé par Paul Yao Ndré, est encore vivace dans les mémoires…Que dire de la Cour constitutionnelle du Gabon, à la tête de laquelle Marie-Madeleine Mborantsuo, fait la pluie et le beau temps ?Alors, quoi d'étonnant donc d'entendre les invités tresser des lauriers à l'exception béninoise !
Néanmoins, reconnaissons que le mérite des louanges à la Cour constitutionnelle du Bénin, revient d'abord à certains prédécesseurs de Théodore Holo .Hommage donc à la première présidente, dame Elisabeth Pognon. C ‘est sous sa présidence, que notre Cour a acquis ses lettres de noblesse .Hélas, par méchanceté, certains juristes d'alors, dont un certain Théodore Holo, avaient pu arguer à l'heure du renouvellement de son mandat, qu'elle n'était pas juriste de… « Haut niveau » ! Si c'est pas sorcellerie…Puis vînt le tour de dame Ouinsou Conceptia. C'est dans les mélis mélo de son arbitrage du match « amical », ayant opposé au second tour, Mathieu Kérékou à Bruno Amoussou, que la Cour devînt la « Cour des miracles », selon les bons mots d'Adrien Houngbedji. On était alors au bord du gouffre. Avec l'avènement de Robert Dossou, on a fait un pas…Robert Dossou fût le président du K.O et du chaos. Avant d'être au finish, remercié comme un malpropre, par Yayi Boni, pour « l'ensemble de ses œuvres ». Place donc enfin à Théodore Holo. Cinq ans après, le bilan n'est pas des plus reluisants. C'est sous la mandature de Holo, qu'on a vu pour la première fois, un haut conseiller rendre sa démission. Signe patent d'un grand malaise .L'histoire retiendra aussi et surtout, du passage de Théodore Holo à la Cour, cette fameuse décision sur les 40 ans pour être candidat aux élections présidentielles. Pour faire simple, disons que selon une décision de la Cour Holo, tout candidat aux présidentielles, ayant 39 ans le 31 décembre, a automatiquement 40 ans dès le 1er janvier !!! Du grand art, au service d'intérêts inavouables.Mais à quel prix le constitutionnaliste Holo, faisant fi de son parcours académique et de sa reputation, a pu accepter de descendre si bas ? Mystère. Pour l'instant, l'homme part à petite foulée. De peur d'être rattrapé ?

Tafê

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Le gouvernement nomme trois nouveaux notaires

Thu, 06/07/2018 - 17:46

Les membres du gouvernement réunis en Conseil des ministres ce Mercredi 06 Juin 2018, ont adopté le projet de décret portant nomination de notaires avec attributions de quatre charges dans les communes de Dogbo, Savalou, Natitingou et Savè. En adoptant ce décret, le Conseil a instruit le ministre de la justice et de la législation, aux fins de faire prêter serment aux notaires ainsi nommés.
Outre ce décret, les membres du gouvernement ont également adopté les décrets portant transmission à l'Assemblée nationale du document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle 2019-2021 et le décret portant mise en place du registre des sociétés coopératives.
F. A. A.

Categories: Afrique

Joseph Djogbénou Président, Amouda Issifou Vice-président.

Thu, 06/07/2018 - 14:58

Me Joseph Djogbénou vient d'être élu sans surprise, ce jeudi, président de la Cour constitutionnelle 6ème mandature. Razaki Amouda Issifou est plébiscité au poste de Vice-président.
Après leur prestation de serment devant le chef de l'Etat et le bureau de l' Assemblée dans la matinée de ce Mercredi 06 Juin 2018, les sept sages de la Cour ont procédé ce jeudi à l'élection du président et du Vice-président de la Haute juridiction.
Leurs choix ont été portés respectivement sur Joseph Djogbénou, ancien Garde des sceaux et Razaki Amouda Issifou, ancien député et magistrat.
La passation de service avec le bureau sortant de la Cour constitutionnelle est prévue pour ce vendredi 8 juin 2018.

D. M.

Categories: Afrique

Le proxénétisme marocain en plein essor à Cotonou

Thu, 06/07/2018 - 12:24

Cotonou connaît de plus en plus une nouvelle forme de prostitution surtout celle étrangère. Ramenées principalement de Casablanca, la capitale marocaine, des jeunes filles séjournent au Bénin sous des contrats de travail de sexe établis par des proxénètes qui ciblent une clientèle spéciale et d'un certain standing social. Le phénomène prend davantage de place avec une clientèle plus exigeante.

Samedi soir, 21h30, un véhicule haut de gamme, noir et d'immatriculation béninoise, franchit le portail de l'hôtel situé en plein cœur du quartier Ganhi, non loin du monument aux morts. Il se glissa et s'immobilisa devant la porte qui conduit au night club de l'hôtel. A son stationnement, le concierge du coin se précipita et ouvrit les portières du véhicule. Au bout de quelques secondes, six (06) jeunes filles sortent, toutes blanches avec, pour la plupart, des voiles. Deux autres portent le foulard islamique encore appelé tchador. Elles sont, à première vue, des musulmanes.
« Le conducteur est un Béninois et fait souvent ce travail presque deux fois par semaine, les deux soirées du week-end », confie le concierge, qui officie au sein du personnel de l'hôtel depuis bientôt quatre (04) ans. Au service d'une société privée de sécurité et de gardiennage, il n'a jamais été muté depuis qu'il a été affecté à cet endroit.
Les filles, sorties du véhicule, se dirigent à la porte d'entrée et s'éclipsent au fond de la pièce éclairée par une lumière tamisée et une musique assourdissante. A l'intérieur, un petit monde comprenant une dizaine d'autres filles de peau blanche. Ces dernières s'étaient regroupées dans un coin, un peu loin du dancing floor et des sièges du hall. Un endroit spécial aménagé pour elles et qui leur permet de se faire remarquer autrement à travers un coup d'œil dans la pièce. Elles sont toutes musulmanes, à majorité, marocaines ramenées spécialement pour ce travail dans la ville de Cotonou et environs.
« Je suis de Casablanca et suis arrivée au Bénin, il y a vingt (20) jours à peine. Ce n'est qu'ici que j'ai retrouvé mes compatriotes marocaines », confie T., une des jeunes filles descendues du véhicule.
Les raisons qui motivent leur venue au Bénin sont de divers ordres mais le but reste et demeure le même : être employées pour assouvir l'appétit libidinal de certains hommes friands des musulmanes et ayant un statut social agréablement apprécié. Dans le rang de la clientèle, des personnalités béninoises, des Libanais et des Indo-pakistanais vivant à Cotonou, au Bénin.
Le même phénomène s'observe à la Haie Vive. Dans un restaurant de ce quartier résidentiel, situé non loin de l'aéroport international de Cotonou, l'accès y est strictement réservé aux personnes d'une certaine classe sociale et aux étrangers, habitués du coin. Un accès filtré et rigoureusement contrôlé afin de ne laisser aucune faille pouvant entraver les activités, « plus ou moins illicites » qui s'y mènent.
A la devanture, pas d'affluence et aucun signe suspect. Tout semble être calme et les quelques rares clients qui viennent, maîtrisant déjà « le code », ne se font pas attendre et disparaissent au bout de quelques secondes. Après près de trois heures d'horloge passées en observation, une dizaine à peine de clients a été seulement remarquée.
Vers 2h du matin, deux (02) véhicules d'immatriculation béninoise et d'une plaque bleue (officielle) s'ébranlent et sortent des lieux. La teinte noire des vitres ne permet pas d'identifier les passagers à bord de ces véhicules mais tout porte à croire qu'il s'agit des personnalités et hauts cadres de l'administration béninoise.
« Des personnalités de la République fréquentent ici. Elus ou nommés, opérateurs économiques et hommes d'affaires de haut rang, ils viennent souvent pour se satisfaire et satisfaire leurs envies sexuelles », commente l'agent de sécurité des lieux qui confie également que « le phénomène, loin d'exister uniquement dans ces lieux publics, se déroule dans des domiciles et propriétés privés ».
« La clientèle si variée prouve l'accueil chaleureux réservé souvent aux usagers qui y trouvent pour leur goût sexuel. Dans le lot, les musulmanes (quelques Marocaines) sont en nombre dominant », dévoile l'agent de sécurité qui requiert l'anonymat.

Des Marocaines « recrutées » sous des Contrats à durée déterminée (CDD)

Ces filles marocaines, selon les informations, foulent le sol béninois sur l'initiative de certains opérateurs économiques et personnalités de haut niveau qui investissent dans leur transport et s'occupent également de leur hébergement une fois sur place.
Elles sont souvent acheminées au Bénin par la compagnie Royal Air Maroc, qui opère plusieurs vols par semaine en direction de Cotonou.
La plupart de ces filles échouent dans des snacks bars et autres coins chauds comme serveuses ou gérantes. Ces statuts sont officiels mais officieusement, c'est une autre activité qui s'y cache.
A l'ambassade du Maroc au Bénin, la plupart de ces filles n'est pas enregistrée et ne dispose pas de papiers officiels. « Difficile pour nous de se prononcer sur le sujet », se désole-t-on au secrétariat de l'ambassade à Cotonou.
Les filles descendant d'un véhicule à Ganhi

« J'ai été informée par le biais d'une voisine du quartier qui est revenue du Bénin décrivant le pays comme étant le plus paisible de l'Afrique de l'Ouest et où une telle activité se mène sans gêne contrairement à ce qui se passe au Maroc », raconte T., marocaine. La trentaine, elle précise que tous les papiers concernant son voyage ont été pris en compte par la structure qu'elle maîtrise très peu. A son arrivée à l'aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou, T. raconte qu'elle a été accueillie par deux jeunes hommes qui l'ont conduit à un domicile où son passeport et tous ses papiers lui ont été retirés. « Dans l'immeuble et après mon installation, je fais la connaissance de trois de mes compatriotes résidant déjà au Bénin depuis un temps selon leurs dires. Et c'est le même scénario avec pratiquement les mêmes acteurs », dévoile-t-elle.
Des Marocaines au stade Mathieu Kérékou de Cotonou

Il n'y a pas de réseaux de maquereaux mais des intermédiaires qui mettent à disposition des lieux d'exercice ou un carnet d'adresses mais ne gèrent pas les filles, selon les différentes confidences faites par ces Marocaines. « Une fois passée la frontière marocaine, un réseau se met en place. Un système presque codé puisqu'on recrute et on organise le déplacement de ces filles et leur hébergement sur place ici à Cotonou », décrit un des coursiers ou accompagnateur des filles.
« Un contrat de travail et de collaboration de trois (03) mois a été signé deux jours après mon arrivée au Bénin », explique T..« Quand j'avais demandé pourquoi une telle durée du contrat, ils m'ont répondu que cela court la période accordée par l'Etat béninois pour des étrangers sans visa », ajoute la Marocaine.
Un contrat qui pourrait être renouvelé une seule fois selon les efforts fournis et la rentabilité de cette dernière. Mais le renouvellement de ce contrat sera conditionné par l'obtention d'un visa de séjour au Bénin. « Alors, ces filles en général, sortent du pays à deux jours de l'expiration de leur délai de grâce, se réfugient juste dans un des pays limitrophes et reviennent à nouveau afin de bénéficier de ce temps sans visa au Bénin », confie un agent du service de l'immigration à Cotonou.
De retour à nouveau au Bénin, elles reprennent leur activité après le renouvellement, bien sûr, de leur contrat avec le proxénète responsable de leur séjour dans le pays. « La rémunération des filles est subordonnée à leurs efforts et en fonction du nombre de clients satisfaits par semaine, par mois et pendant la période du contrat », clarifie un jeune commissionnaire béninois en service dans un night club dans le 5ème arrondissement de Cotonou.
Si certaines filles débarquées dans la capitale économique bénéficient de traitement spécial, d'autres par contre, arpentent les boulevards et s'exposent surtout sur l'esplanade du stade de l'amitié de Cotonou. Là, c'est un autre calvaire qui s'y ajoute.
Des filles dans un night club à Cotonou
Habillée en robe bleue foncée, debout avec son voile noir sur la tête, elle est sur les lieux depuis une demi-heure. Sur cette esplanade extérieure du stade de l'amitié Mathieu Kérékou de Cotonou, N., Marocaine de 29 ans, attend désespérément des « clients » pour que démarre sa soirée. Mais au bout de quelques minutes d'attente sans clients, une scène inattendue se produit à notre grande stupéfaction.
Un monsieur géant, bien musclé et accompagné de deux autres de ses camarades arrive sur les lieux et se positionnent devant la jeune marocaine qui mâchait du chewing-gum, son petit sac à main en bandoulière.
« As-tu réglé le compte avant de te positionner ? », lui lance l'homme en Anglais. Au bout de quelques minutes de discussion qui a failli échouer sur des gifles, les trois sieurs ramènent la jeune fille dans un des hangars où attendaient déjà une dizaine d'autre hommes agissant, selon leurs dires, en tant qu'agents sécurité et maîtres des lieux.
La scène qui s'est produite avec la fille pourrait paraître très banale mais c'est la tasse que devrait boire toute nouvelle recrue ou venue au stade de l'amitié pour cette activité. En fait, N. passait sa troisième nuit au Bénin et en attendant de rejoindre le camp de ses compatriotes mieux logées, elle devrait aussi passer par cette étape si obligatoire.
« Nous veillons sur les filles ici et pour cela, il leur faut s'initier avec une petite dot qui leur permet de s'intégrer et de mener en toute quiétude leur activité », répond Franck, un des membres du clan, sur les raisons qui motivent un tel traitement. « En fait, c'est sa tutrice ou sa ‘'patronne'' qui devrait s'en occuper, mais elle n'a rien dit avant d'embarquer avec un client », clarifie Noël, un autre membre du groupe. Et pour n'avoir pas honoré cet engagement et procédé à cette initiation, il lui sera difficile, voire impossible de mener cette activité sur l'esplanade du stade et même aux alentours.
Ce n'est qu'après cette étape franchie que les filles marocaines pourront aisément discuter avec leurs clients et fixer leurs prix qui varient selon la tête du client et des lieux de rencontre. Comme on pouvait s'en douter, leurs prix diffèrent de ceux pratiqués par les Béninoises qui exercent cette activité.

De 50 000 à 100 000 CFA la passe pour les « escorte de luxe »

Perchées sur leurs talons aiguilles, en minijupe ou en robe transparente, les sourcils tracés au crayon noir et le visage couvert de talc pour rehausser cette blancheur si recherchée, toutes les touches sont habituellement apportées pour séduire au mieux des clients béninois fortunés, libanais, indo-pakistanais, saoudiens, des émirati, ou même des maghrébins séjournant au Bénin.
Ces « escorte de luxe », comme elles aiment se décrire, ont entre 20 et 35 ans, la plupart originaires de Casablanca et ses banlieues, et pratiquent les tarifs les plus élevés au Bénin, où le Smig est à 40 000 FCFA.
Dans les night clubs à Cotonou, les filles marocaines sont les plus « chères ». C'est d'ailleurs pour cela qu'elles sont destinées à une classe sociale économiquement stable et qu'elles se font également appelées des « escortes de luxe ». Sur l'esplanade du stade de l'amitié et dans d'autres lieux publics où elles s'exhibent pour la même cause, les tarifs de la passe est tout autre.
« Laquelle des filles voulez-vous monsieur ? », a demandé la gérante du club à notre équipe de reportage qui s'est dirigée vers ces filles regroupées dans un coin. « Si c'est elle que vous voulez, vous nous devez cinquante mille (50 000) francs CFA », lance la dame en pointant du doigt une jeune fille d'une trentaine d'années, debout à quelques mètres du dancing floor.
Il sonnait déjà 1h du matin et il ne restait que cinq de ces filles toujours en attente de clients pour le reste de la nuit. Pour ne pas terminer la soirée rien qu'en tournant les pouces, elles s'arrangent pour accueillir aussi royalement que possible, tout nouveau venu du club.
« A cette heure-là de la nuit, le tarif est revu à la baisse afin de leur permettre de réaliser au moins quelques chiffres d'affaires avant la levée du jour. Sinon, c'est soixante mille (60 000) au minimum pour une de ces filles », renseigne le disc joker (DJ), ‘l'ambianceur' du club.
Le système est organisé tel que la fille, avant le lendemain à dix (10) heures, devrait rendre compte à la patronne ou le gérant, si elle n'a pu le faire avant de quitter le club.
« Si c'est nous qui négocions avec les clients, nous recevons 60% du tarif. Si ce sont elles-mêmes, elles bénéficient de 50% du tarif. Mais si les clients sont venus ici de leur plein gré et ont fait un choix délibéré, la fille sélectionnée engrange 45% de la paye », dévoile le gérant du club. Des propos confirmés par la responsable, une Béninoise, qui a refusé de décliner son identité, prétextant travailler pour une tiers personne. En somme, c'est un plan tarifaire standard dans ces clubs de la ville de Cotonou. Et ce plan varie de 50 000 à 100 000, voire même 120 000 francs CFA la passe, y compris parfois toute la nuit.
« Les transactions passent souvent par les gérants ou les représentants des patrons qui exploitent ou qui ont fait ramener ces filles. Les filles ne perçoivent qu'à la fin du trimestre contractuel et ne disposent que d'argent de poche pour de petites courses, au cas où elles passeront les nuits dehors avec des clients », témoigne un gérant de night club rencontré à la Haie Vive, un quartier résidentiel aussi dominé par cette activité illicite.

L'ampleur du phénomène à Cotonou

Au Bénin, la prostitution, le proxénétisme et autres activités portant atteinte aux bonnes mœurs sont réprimés par la loi et une brigade spéciale a été mise en place pour cela.
La brigade des mœurs est une structure sous la tutelle de la direction de la police judiciaire.
« La brigade réprimande toutes les infractions à caractère sexuel, outrage et attentat à la pudeur, les cas de viol, l'inceste, la prostitution et toute publication obscènes même sur les médias sociaux », signale Rigobert Koutangni, commissaire de police et chef de la brigade des mœurs à Cotonou.
« Pour le cas du proxénétisme, après s'être convaincu de l'activité de prostitution d'une femme et les preuves qui prouvent qu'elle est sous contrat sexuel, nous interpellons le proxénète et nous enclenchons la procédure judiciaire et ce dernier est envoyé devant le procureur de la République », a confié un agent de la brigade qui requiert l'anonymat.
Selon les données recueillies du secrétariat de cette brigade, 20 à 35 cas de proxénètes sont interpellés par an et la période 2014-2016 a connu un fort taux. De ces chiffres, le cas spécifique des Marocaines avoisine 8 voire 12 en 2016.
« Au total, la brigade a recensé mille trente deux (1032) sites de prostitution dans la ville de Cotonou avec un total de cent quatre vingt six (186) cas spécifiques concernant le proxénétisme exploitant les filles maghrébines et d'autres du continent », renseigne le secrétariat de la brigade des mœurs.
Des chiffres inquiétants qui prouvent l'état très avancé de cette activité dans la ville de Cotonou, une ville cosmopolite. Depuis 2012, plus de cent cinquante cas de proxénétisme pour les Marocaines et pays du Maghreb ont été traités et envoyés au procureur de la République. « Notre mission s'arrête donc à ce niveau et c'est le procureur qui prend le relais pour la suite de la procédure », confie l'agent de la brigade.
L'article 334 du code pénal au Bénin stipule clairement : « Sera considéré comme proxénète et puni d'un emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d'une amende de quatre cent mille (400 000) à quatre millions (4 000 000) de francs CFA, sans préjudice de peines plus fortes s'il y échet, celui ou celle (…..) qui, sous une forme quelconque, partage les produits de la prostitution d'autrui, ou reçoit des subsides d'une personne se livrant habituellement à la prostitution, (…..), qui embauche, entraîne ou entretient, même avec consentement, une personne majeure en vue de la prostitution ou la livre à la prostitution ou à la débauche. Ou celui qui fait office d'intermédiaire, à un titre quelconque, entre les personnes se livrant à la prostitution ou à la débauche et les individus qui exploitent ou rémunèrent la prostitution ou la débauche d'autrui ». Cette peine est renforcée par l'article 334 bis du code pénal qui fait courir un emprisonnement de deux (02) à cinq (05) ans et d'une amende d'un million (1 000 000) à dix millions (10 000 000) de francs CFA.
« Malheureusement, la majorité des cas des proxénètes marocains qu'a enregistré le paquet n'a pas connu de grande avancée. Le procureur de la République les a relâchés soit pour insuffisance de preuves ou vice quelconque de procédure », renseigne des sources proches du tribunal qui précisent « qu'il s'agit souvent des gros bonnets derrière cette activité ». « Néanmoins, le paquet, de 2013 à décembre 2016, a réussi à envoyé une dizaine de coursiers ou de commissionnaires de ces proxénètes en prison. Les patrons l'ayant échappé pour insuffisance de preuves et autres », précise un responsable du tribunal de première instance de première classe de Cotonou.
De toute évidence, les efforts de la brigade des mœurs semblent donc être vains et mêmes les dispositions du code pénale semblent être bafouées à ce stade où les proxénètes, par de simple coup de fil ou instruction, sont relâchés pour poursuivre cette activité pourtant proscrite par les textes en vigueur en République du Bénin. « Mais la lutte contre le fléau sera sans relâche », s'engage le patron de la brigade des mœurs Rigobert Koutangni.

Josaphat DAH-BOLINON

Entretien avec la psychologue Sylvie Sossou
« Les ‘'travailleuses de sexe'' ont besoin de recorporalisation, de bilan médical et de soins »
La prostitution prend de plus en plus d'ampleur dans nos sociétés et ce commerce du sexe n'épargne pas la jeune génération qui ne veut plus gagner son pain à la sueur de son front. Les conséquences sont de plusieurs ordres sur celles qui se livrent à cette dépravation des mœurs. Sylvie Akoko Sossou, psychologue clinicienne et spécialiste des ressources humaines, lève un coin de voile sur le comportement des femmes qui se livrent au proxénétisme.

Que peut-on comprendre du proxénétisme ?

Selon le lexique des termes juridiques, le proxénétisme peut être défini comme une activité délictueuse de celui ou de celle qui, de quelle que manière que ce soit, contraint une personne à se prostituer, favorise ou tire profit de la prostitution d'autrui. De nombreux faits, pouvant directement ou indirectement faciliter la prostitution, sont assimilés par le législateur à l'infraction de proxénétisme. Et l'Afrique de l'Ouest en général, le Bénin en particulier est en proie à ce fléau grandissant et les rues des grandes villes du pays sont cotées à la bourse de l'immoralité et du commerce sexuel.

Parlez-nous des conséquences découlant de cette activité sur les femmes qui s'y adonnent
Les conséquences, comme vous pouvez le constater, sont de divers ordres. Permettez que j'y aille sur deux plans : l'aspect psychique, physique.

Les conséquences psychiques

Les conséquences psychiques de la situation prostitutionnelle se manifestent par des troubles psychiques de type dissociatif, c'est-à-dire un véritable clivage ou dissociation psychique entre la personnalité prostituée et la « personnalité privée » de la personne prostituée, constituant l'aspect psychique de la décorporalisation.
Ce clivage est un mécanisme de défense psychique contre les agressions et violences vécues dans la situation prostitutionnelle ; la première de ces violences est de subir des rapports sexuels non désirés de manière répétitive.
Les notions fondamentales en matière de sexualité sont celles de désir, de plaisir et de partage, conséquent de la bilatéralité de la relation. Dans la situation prostitutionnelle, ces notions se trouvent complètement perverties, et la notion de bilatéralité de l'échange disparaît totalement. La situation prostitutionnelle n'est donc pas un échange ou une relation à caractère humain, pas plus qu'une forme de sexualité.
Le fait de subir ces rapports sexuels de manière répétitive et non désirée entraîne une dissociation psychique afin de pouvoir départager les deux univers de la personne, et surtout protéger le domaine privé des atteintes vécues dans le domaine prostitutionnel en se coupant de ce qui est éprouvé dans ce dernier. Celui-ci est totalement factices : c'est une situation simulant une relation humaine mais où tout est artificiel ; les sentiments et les émotions n'existent pas, ils sont refoulés car considérés comme des obstacles par l'acheteur de services sexuels. L'absence de tout affect humain (autre que négatif, tel que mépris de la personnalité, déni de ses désirs, ignorance de son identité humaine, assimilation à un objet sexuel totalement soumis, en résumé tout ce qui fait le caractère humain unique d'une personne est nié et doit disparaître au bénéfice du rapport strictement commercial) est extrêmement destructrice pour toute personne vivant cette situation.

Les conséquences physiques

La dissociation existant sur le plan psychique va se manifester aussi sur le plan physique, car on ne peut dissocier de manière contrôlée le ressenti physique de ce qui se passe dans la tête de la personne ; ces troubles perturbent le fonctionnement de la sensibilité corporelle des personnes prostituées, et sont aussi un mécanisme de défense : ne plus ressentir physiquement ce qui n'est pas désiré.
Les manifestations physiques essentielles vont être des troubles de la sensibilité nociceptive (ou coenesthésique), c'est-à-dire de la sensibilité à la douleur et aux sensations tactiles (du toucher), dus à la dissociation tête – corps, non – organiques. Seuil de tolérance à la douleur supérieure à la moyenne et très élevé. Elles sont capables de supporter des douleurs nettement supérieures à celles que peut tolérer une personne normale.
Dans ce cas, on parle de l'hypoesthésie. Ce terme désigne une sensibilité tactile avec la douleur inférieure à celle de la population moyenne d'une manière diffuse et générale. Plus la situation prostitutionnelle se prolonge dans le temps, plus l'hypoesthésie se transformera en anesthésie et la personne ne sent plus aucune douleur.
Quels pourront être les comportements sexuels de ces femmes dans la société ?
En premier plan, il y a des troubles de la sexualité qui sont tronquées,
dysfonctionnelles, ou quasiment absentes. Les subterfuges utilisés pour se protéger des sensations physiques liées à la relation sexuelle dans la situation prostitutionnelle contaminent la vie privée, et détruisent la qualité des relations sexuelles privées que ces personnes peuvent avoir.
Il est très important de bien comprendre la signification de l'ensemble de ces symptômes, non seulement sur le plan médical, mais aussi relationnel, social, psychologique et humain d'une manière générale.
Sur le plan médical, toute tentative de proposer des structures ou des actions de soins comme on le fait pour la population générale est vouée à l'échec. N'ayant plus la possession pleine et entière de leur propre corps, le concept même de soin n'évoque rien par rapport à un objet ou un instrument. Le soin se donne à un être vivant. Si le concept de corps dynamique et sujet disparaît, les concepts de soin et de santé disparaissent également. Ce qui n'est plus symbolisé n'est plus réel. L'absence de soins médicaux notamment, découlant de l'auto-négligence corporelle, se fait ressentir de façon importante dans l'évaluation de l'état de santé des personnes prostituées.
Sur le plan gynécologique, peu ou pas de suivi, de surveillance ou de dépistage pour les Maladies Sexuellement Transmissibles (MST) dont surtout le VIH/SIDA, pour les cancers gynécologiques, pour les problèmes péri – ménopausiques, pour la contraception, pour les grossesses, pour ne citer que ces cas là.
L'autre aspect est d'ordre traumatique. Les conséquences physiques et psychiques des violences corporelles et sexuelles (coups à mains nues, avec objets contondants, blessures par armes blanches, viols par les proxénètes et les acheteurs) dans la prostitution et la traite, et des violences verbales (menaces, injures, constituent souvent les tasses quotidiennes de ces femmes sexuellement exploitées pour des fins commerciales.

Y-a-t-il une prise en charge adéquate pour ces femmes ?

Difficile de le dire avec une certaine certitude. Ce qui est évident, c'est qu'on note une prise en charge presque inexistante des conséquences de la pratique prostitutionnelle sur le plan psychologique. Ces troubles d'ordre psychologique résultent de la dépression, de l'angoisse, de la phobie, tout ceci, aggravant la négligence à prendre soin de son corps et de sa santé. De plus, il y aura une aggravation de troubles ou de maladies à composante psychosomatique telles les dermatoses (eczéma, psoriasis), les gastropathies (ulcère gastrique ou duodénal, reflux gastro –oesophagien), et des problèmes rhumatismaux.
L'autre aspect très important à ne jamais négliger et qui prouve un manque de prise en charge est d'ordre additif, c'est-à-dire, la toxicomanie. Si cette dernière peut être primaire, elle est aussi souvent secondaire ou maintenue par la pratique prostitutionnelle, car les personnes prostituées expliquent que cela les aide à supporter leur activité de prostitution et les effractions sexuelles à répétition.

Est-il possible pour ces femmes de retrouver une vie normale après cette activité sexuelle commerciale ?
Oui. Mais en toute sincérité, toute relation suivie et vraie est difficile, voire quasiment inexistante. La dissociation et l'éloignement des affects et des sentiments pour se protéger rendent très difficile à construire une relation humaine nécessitant ces éléments. Il y a une ambivalence de la parole et un discours paradoxal, simplement parce que le psychisme est dissocié et la personnalité clivée. Il ne s'agit pas de mensonge ou de manipulation, mais d'alternance très rapide de temps et de lieux différents dans lesquels la parole ou le sens des mots n'ont pas la même valeur ou signification. La signification d'un moment et du lieu est toujours réelle pour la personne.
Que comprendre alors des actions capitales à mener ?

La constance et la permanence de l'écoute de cette parole sont donc indispensables pour construire une relation de confiance. Il faut savoir écouter tous les aspects d'une même parole pour pouvoir en retrouver le fil conducteur. Deux discours contradictoires chez une même personne prostituée ne sont pas révélateurs d'une simulation ou d'une dissimulation, mais d'une dissociation psychique provoquée par la situation prostitutionnelle.
Sur le plan social, toute action ou aide demande un investissement à long terme, avec présentation répétitive de l'offre d'aide. Le découpage psychique conduisant au découpage du temps et de l'espace en petites unités aléatoires rend difficile un travail d'une traite, avec un suivi optimal des différentes phases dans l'ordre chronologique. Le travail social ne peut démarrer qu'au moment où l'offre d'aide tombe dans le bon temps. La chronologie peut être très désorganisée, le suivi chaotique. Il peut y avoir reprise répétitive d'un travail amorcé sans parvenir à dépasser un stade donné pendant un certain temps. Et c'est pour cela que le suivi doit être permanent et continu.

Quelles solutions pour une prise en charge efficace et appropriée dans ce cas ?

La première chose pour stopper le processus de décorporalisation est l'arrêt de l'activité prostitutionnelle. Pour effectuer une réhabilitation médicale de la capacité et de l'autonomie de prise en charge sanitaire des personnes prostituées. Pour y parvenir, il faut la restauration de la parole de la personne prostituée, la dévictimisation, un terme criminologique désignant l'accompagnement des personnes victimes de toutes formes de violence et traumatisme et leur permettant de passer de la place de victime à une place de personne active ayant réintégré son schéma et son image corporelle. La réparation passe par la reconnaissance sociale, les soins, sans oublier la prévention de nouveaux cas de prostitution et la lutte contre les instances qui favorisent le développement de situations prostitutionnelles.
Le risque est que chaque étape de ce difficile parcours peut être l'occasion, pour une nouvelle fois, d'une survictimisation ; aggravation de la stigmatisation sociale et de situations imposées où la personne est considérée comme passive et non – décisionnaire.
Nous avons aussi la recorporalisation. C'est une méthode qui permet à la personne de se réapproprier son corps, d'être de nouveau à l'intérieur et en un seul « morceau ». La restauration de l'intégrité corporelle par des soins physiques appropriés, appelés thérapies à médiation corporelle tels que les soins kinési-thérapeutiques, des activités sportives en groupe qui sollicitent l'interaction de la personne avec les autres participants.
Ces propositions sont coûteuses en temps et en argent, mais elles sont incontournables et indispensables si on veut pouvoir réhabiliter physiquement les personnes prostituées.
Un mot pour conclure

Tout en vous remerciant de l'intérêt que vous portez à la santé psychologique de ces femmes « travailleuses de sexe », je tiens à vous préciser qu'en même temps que se fait ce travail de recorporalisation, le bilan médical et les soins pourront être entrepris. Puisque ces maux pouvant de nouveau prendre un sens sur un corps qui se remet à exister par une image et un schéma corporel en restauration, les soins venant alors s'intégrer eux-mêmes à ce processus pour le favoriser. Si je peux donc me permettre, l'ensemble de ces propositions thérapeutiques pourrait être mis en place dans le cadre d'un Centre de victimologie, qui permettrait d'une part de ne pas stigmatiser ces personnes, et d'autre part de réunir dans un même lieu toutes les phases du processus de restauration psychique et physique spécifique à ce type de violence, afin de ne pas mettre en péril la cohésion et donc la réussite de ce processus. Je vous remercie.

Propos recueillis par Josaphat DAH-BOLINON

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Les candidats au Bac conviés au retrait de leur convocation

Thu, 06/07/2018 - 11:11

Les candidats à l'examen du Baccalauréat session de Juillet 2018 pourront désormais rentrés en possession de leur convocation dès ce jeudi 07 juin 2018. C'est ce qu'a annoncé le directeur de l'Office du Baccalauréat Alphonse da Silva, par un communiqué en date du 31 mai dernier.
Tous les candidats libres, devront se rendre tous les jours ouvrables du jeudi 07 juin au jeudi 04 juillet 2018 dans les Directions Départementales des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle (DDESTFP) pour le retrait de leur convocation. Les candidats de l'Atlantique et du Littoral se présenteront au CEG Sainte Rita en face de l'Office du Baccalauréat.
Pour les candidats officiels, leurs convocations sont à retirer dans leurs établissements respectifs à partir de ce jour jeudi 07 juin. Ces différents candidats devront vérifier les informations concernant leur nom, prénoms, date et lieu de naissance afin de corriger les erreurs, s'il y en a, au plus tard le vendredi 06 juillet 2018.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)

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Des performances fascinantes pour campagne cotonnière 2017-2018

Thu, 06/07/2018 - 01:07

Les réformes enclenchées dans le secteur du coton montre un accroissement record. Cette croissance a été confirmée en conseil des ministres de ce mercredi 6 juin 2018.

La production cotonnière a atteint un niveau record chiffré à 597.986 tonnes pour une superficie totale emblavée de 530.145 hectares. Comparée à la campagne précédente évaluée à 451.121 tonnes pour 418.947 hectares emblavés, la tendance est nettement en hausse. Il est à remarquer une nette amélioration dans la production cotonnière. Cette performance renseigne donc qu'en deux années la production a doublé. Selon le compte rendu du conseil des ministres, " les statistiques dans le secteur affichent un accroissement de 222% par rapport à la campagne cotonnière de 2015-2016 dont la production est évaluée à 269.222 tonnes pour une superficie emblavée de 306.808 hectares. La même tendance positive révèle que le rendement à l'hectare est en constante augmentation 877, 48 kg à l'hectare en 2015-2016". On note aussi 1077 tonnes à l'hectare en 2016-2017 puis 1128 tonnes en 2017-2018 pour un accroissement de 4,6 % par rapport à la campagne précédente. L'on se rend alors compte que cette croissance est issue des réformes engagées aux fins de l'assainissement du secteur longtemps agonisant.

Une valeur chiffrée

155.335.838.260 FCFA. C'est le coût global de la campagne cotonnière 2017-2018 en terme financière pour un montant de 92.874.714.138 au profit des producteurs. Quant au transporteurs, ils s'en sortent avec un montant évalué à 47.579.208.300 FCFA. Il faut noter que depuis deux ans, le trésor ne finance plus la campagne en titre de ressources directes. " La renaissance de la filière coton impacte positivement les conditions de vie des braves producteurs, l'ensemble de la chaine des acteurs de la filière ainsi que l'économie nationale" renseigne le conseil des ministres. On remarque aussi qu'avec leur revenu " les producteurs arrivent à s'approvisionner en engrais pour les cultures vivrières". La production du coton fait ainsi des heureux dans le rang des producteurs qui pendant des années ont roulé à perte. Le Bénin s'en sortir ainsi gagnant avec une croissance probable du PIB. Le gouvernement de la rupture vient de surmonter un défi. Celui du record de la production cotonnière.

Giscard AMOUSSOU

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Professeurs et élèves, auteurs de grossesses traduits en Conseil de discipline

Thu, 06/07/2018 - 01:00

Traduction en Conseil de discipline des professeurs et élèves, auteurs de grossesses. C'est ce qu'a ordonné le Professeur Mahougnon Kakpo, dans sa lettre adressée ce mardi 05 juin, aux Directeurs Départementaux des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle.
« En attendant les conséquences pénales qu'encourt tout auteur de pareils actes, il est demandé aux chefs d'établissements d'engager sans délai contre les élèves et les professeurs, auteurs de grossesses sur des élèves filles, la procédure devant les conduire en conseil de discipline, conformément aux textes en vigueur », a déclaré Prof. Mahougnon Kakpo. Cette mesure est décrétée par le ministre, suite à l'analyse des fichiers statistiques que les directeurs départementaux lui ont envoyés et qui montrent que des professeurs et des élèves sont auteurs de grossesses en milieu scolaire. Pour lui, ce phénomène ne garantit pas l'égalité des chances à laquelle le Gouvernement est intimement attachée pour le développement harmonieux et durable du pays. Les directeurs sont tenus de lui rendre compte de leur diligence au plus tard le lundi 11 juin 2018.
« Les enseignants auteurs de grossesse en milieu scolaire, seront purement et simplement radiés de la fonction publique », avait déclaré le ministre, il y a quelques jours, lors de sa tournée dans les établissements de l'Ouémé et du Zou.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)

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Le Compte rendu du Conseil des Ministres du 06 juin 2018

Wed, 06/06/2018 - 22:31

Le Conseil des ministres s'est réuni ce mercredi 06 juin 2018 sous la présidence effective du Chef de l'Etat. Votre journal publie ici l'intégralité du compte rendu des travaux.
Veuillez cliquer sur le lien ci-après

https://sgg.gouv.bj/cm/2018-06-06/download

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Les ministres à la barre devant la Représentation Nationale

Wed, 06/06/2018 - 17:00

Ce jeudi 07 Juin 2018, les ministres du gouvernement vont donner une suite à certaines questions des députés de la septième législature. Des questions qui entrent dans le cadre du contrôle de l'action gouvernementale par le pouvoir législatif.

Conformément aux dispositions de l'Assemblée nationale, les questions orales avec ou sans débat se déroulent tous les jeudis au palais des gouverneurs. Ce jeudi les représentants du gouvernement pencheront devant les députés sur biens de questions qui restent floues à la face des locataires du palais des gouverneurs. En autres, il s'agira de la situation relative à l'annulation de l'autorisation de l'usine d'égrenage de Djougou. Les ministres pourront enfin disculper la question longtemps restée comme un mythe. Il s'agit des rémunérations des Ministres, des Directeurs Généraux, des cadres nommés aux Cabinets des Ministres et des Secrétaires Généraux des Ministères. Même si certaines sont connues de manière non officielles, les ministres permettront à la représentation du peuple d'avoir plus d'éclaircissement sur le salaire de ces collaborateurs du chef de l'État. Les diverses grognes relatives à la situation des dialysés du centre national hospitalier et universitaire HKM ne sera pas occultée. Les députés auront donc droit à savoir plus sur la menace qui plane sur les dialysés du CNHU. En ce qui concerne les questions orales avec débats, ils seront relatives à la gestion de la Société des Industries Textiles (SITEX) et de la Compagnie Béninoise des Textiles (CTBT), aux indicateurs servant d'appréciation des performances économiques et financières des Etats dans le cadre des objectifs d'intégration. Aussi serait-il question de la réinstallation des sinistrés du marché Dantokpa après l'incendie du 31 octobre 2015. Les.ministres vont aussi abordés avec les députés, le situarion du programme de développement agricole des Collines. Il sera aussi question de l'état des lieux de la mise en œuvre du code foncier et domanial puis la promotion de la production et de la commercialisation du riz local.

Giscard AMOUSSOU

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Le préfet présente ses condoléances à la famille de Dahouè Doto

Wed, 06/06/2018 - 15:23

Le préfet du département du Couffo, Christophe H. Mègbédji, accompagné d'une délégation, est allé présenté, ce mardi 05 juin, ses condoléances aux parents de l'artiste feu Dahouè Doto. C'était au domicile du défunt à Azové et dans son village natal à Takpatchiomey, dans la commune d'Aplahoué.
Dans la maison mortuaire à Azové, le préfet Mègbédji a échangé avec les veuves et les enfants. L'une des femmes de l'illustre disparu, Micheline Essêh, a remercié la délégation préfectorale pour sa compassion à la famille éplorée.
Dans le village natal de la vedette de ''la danse des fesses'', le préfet n'a pas manqué de louer ses talents.
« L'artiste a tiré sa révérence prématurément alors qu'il était en train de faire connaître le Bénin à travers le rythme Gogohoun », a-t-il déclaré. Il se réjoui du fait que l'artiste a pu en peu de temps, rehaussé la culture d'Adja Tado dans son ensemble, de même que celle du Bénin et de l'Afrique.
L'artiste musicien Dahouè Doto, créateur et concepteur du rythme Gogohoun, a rendu l'âme ce dimanche 03 juin 2018 dans sa 45e année des suites d'une crise cardiaque. Il laisse cinq veuves et une quinzaine d'orphelins.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)

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La 6e mandature de la Cour constitutionnelle officiellement installée

Wed, 06/06/2018 - 15:03

La cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres de la Cour constitutionnelle a eu lieu ce matin du 6 juin 2018. Devant le chef de l'État et le bureau de l'Assemblée nationale, les sept sages ont été investis dans leur nouvelle fonction.
Le chef de l'État, Patrice Talon a présidé la cérémonie de prestation de serment des nouveaux sages de la Haute juridiction. Saluant le dynamisme de nos institutions, le chef de l'État a reconnu les efforts fournis par la Cour sortant notamment son président, Pr Théodore Holo pour son abnégation. " Je voudrais particulièrement remercier les membres de la Cour, qui à ce cérémonial, sont entrain de passer la main aux entrants. Je voudrais leur exprimé ma reconnaissance et celle de tout le peuple pour leur rôle, pour la qualité de leur travail, pour les insuffisances qu'ils ont pu avoir puisque nous sommes des humains".
Le chef de l'État n'a pas manqué de révèler ce qu'il a dans son cœur à propos de la Cour Holo. Un facteur que doivent intégrer les nouveaux membres afin de surmonter leur passion. La nouvelle équipe dont le président sera connu dans quelques heures entre en fonction pour un mandat de cinq ans . Le président de la République se dit heureux d'appartenir à ce pays. ''Je suis fier d'appartenir à cette nation", se rejouit-il. Selon lui, " nous avons le fort de nous faire peur par moment mais l'âme du pays est si forte qu'elle parvient à nous ramener chaque fois à la bonne ambiance, à la raison, de telle sorte que nous parvenons à faire notre chemin doucement, lentement et sûrement". Il montre ainsi la responsabilité de chacun dans la construction du pays et l'amour pour cette nation qui demeure pour nous tous. " Notre nation est en construction, le pays est en voie de développement", rassure Patrice Talon. Il reste confiant que le meilleur reste à venir au moment où les hommes se renouvellent au sein des institutions. " C'est vrai que nous avons traîné un peu les pas et la responsabilité incombe à tous et nous devons tous corriger le tir. L'espoir que toutes les fois les hommes vont se succéder au sein de notre institution, permettront de donner le meilleur d'eux-mêmes. Cela fait progresser le monde", soutient-il.
G. A.

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Le social au cœur des actions de MTN-BENIN

Wed, 06/06/2018 - 13:45

Les employés de MTN-Bénin ont choisi ce mardi 5 juin 2018 pour mettre en avant leur côté citoyen . Ils ont lancé leur Programme social par excellence, dénommé « 21 Days of Y'ello Care ».

Les employés de MTN-Bénin ont choisi ce mardi 5 juin 2018 où le monde célèbre la Journée Mondiale de l'Environnement pour lancer leur Programme social par excellence, « 21 Days of Y'ello Care ». Un programme amorcé par la mise en terre de 500 plants à la plage de Fidjrossè à Cotonou. Les employés de MTN sont accompagnés à cet effet du directeur général Stephen BLEWETT et des responsables à divers niveau. Fruit du partenariat avec le Ministère du Cadre de Vie et du Développement Durable, cette action traduit l'intérêt de MTN pour la préservation de l'environnement. Toute chose qui réjouit le Directeur Général de MTN-Bénin. A l'en croire, « MTN ne peut pas rester insensible aux enjeux environnementaux du moment ». C'est alors que Stephen BLEWETT ajoute que ces employés de MTN viennent apporter leur pierre à l'édifice tout en soutenant le gouvernement en cette célébration de la journée mondiale de l'environnement. C'est d'ailleurs dira le directeur général, « ce qui justifie la présence de ces dizaines d'employés de MTN sur cette belle plage de Cotonou, dans le cadre de notre programme 21 Days of Y'ello Care ». Stephen BLEWETT dévoile que « cette année, beaucoup d'autres actions sont à mener notamment au profit de la jeunesse et dans les domaines de l'éducation et du numérique ».
Un programme social
Dans son programme social, MTN priorise au cours de cette année, l'autonomisation des jeunes de 15 à 24 ans, au monde éducatif et au développement du numérique. Trois grandes activités, couronneront les actions. Il s'agit des Travaux Dirigés en ligne, une Journée Portes Ouvertes (Career Day) dans le monde du numérique et un projet de rénovation du Centre Hospitalier Départemental (CHD) de Porto Novo. Conscient de la situation délétère vécue par les élèves au cours de l‘année scolaire due aux grève des enseignants, MTN a mis en place une idée originale des séances de Travaux Dirigés en ligne. Ce programme qui sera exécuté en partenariat avec les acteurs de l'éducation nationale, vise à l'amélioration des résultats de fin d'année notamment ceux des élèves de la 3ième et de Terminale.
Soulignons au passage que pendant les 21 jours de contact avec la communauté, MTN offre une Journée Portes Ouvertes, l'opportunité de faire connaissance du monde de l'entreprise et de l'emploi dans le contexte du numérique. Il s'agira en réalité d'une journée d'information et d'éducation qui facilitera les opportunités futures de la jeunesse. L'autre acte de « 21 Days of Y'ello Care » est la réfection et le rééquipement du Centre Hospitalier et Départemental de Porto Novo. Le respirateur défectueux de l'hôpital sera remplacé avec la levée d'un fonds par le personnel pour contribuer à l'acquisition du respirateur. Le CHD bénéficiera aussi et surtout des travaux de menuiserie, maçonnerie, peinture et plomberie.
Il faut noter que c'est du 1er au 21 juin de chaque année et ceci dans toutes les représentations de MTN dans le monde que le « 21 Days of Y'ello Care » est organisé. Les employés investissent ainsi gracieusement non seulement de leur temps mais aussi de leur contribution financière au service des populations. Ce programme qui est à sa douzième édition, a permis d'apporter des solutions aux difficultés de nombreuses communautés connait une belle prouesse.

Paul Tonon

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Fondation Claudine Talon s'engage pour la cause des enfants et des femmes

Wed, 06/06/2018 - 13:40

Le siège de la Fondation Claudine Talon, sis à Cotonou, abrite la Table ronde sur l'Elimination de la Transmission Mère Enfant (ETME) et la prise en Charge Pédiatrique (PECP) du VIH au Bénin, depuis ce mardi 05 juin 2018.
La cérémonie d'ouverture a connu la présence du Ministre d'Etat chargé du Plan et du Développement, M. Abdoulaye Bio Tchané, du Coordonnateur du Système des Nations Unies, Représentant résident du PNUD M. Siaka Coulibaly et des invités au plan national et international.
« Votre présence témoigne de votre engagement en faveur de la cause des enfants et de la femme. Je vous en remercie », c'est par ces mots que la présidente de la ‘'Fondation Claudine Talon'' Mme Claudine Talon, a souhaité la bienvenue aux différents participants à la table ronde. Selon la Première Dame du Bénin Mme Claudine Talon, la situation des femmes et des enfants vivants avec le VIH au Bénin reste préoccupante. Les statistiques disponibles en 2017 révèlent que sur 100 personnes contaminées par le VIH au Bénin, on dénombre au moins 10 enfants âgé de 0 à 14 ans dont seulement 03 bénéficiant d'un traitement ARV. « La mortalité des enfants infectés a quasiment triplé au Bénin en 2015 et 2016 prévenant ainsi de la couverture et de la qualité de prise en charge pédiatrie sont en deçà des seuils acceptables », a-t-elle déclaré.
Le Coordonnateur du Système des Nations Unies, Représentant résident du PNUD, M. Siaka Coulibaly a salué l'engagement de la Première dame du Bénin pour l'Elimination de la Transmission Mère Enfant et la prise en charge pédiatrique du VIH au Bénin. « L'organisation de la présente table ronde vient démontrer encore la détermination de la Première dame pour la prévention des infections au VIH, chez les jeunes et futures mères et la prise en charge globale des femmes enceintes et des enfants vivants avec le VIH au Bénin », a affirmé M. Siaka Coulibaly. Pour ce dernier, cette table ronde vise à sensibiliser tous les acteurs intervenants dans le domaine de la lutte contre le VIH et renforcer les interventions dans les axes ETME et de la PECP.
Le Ministre d'Etat chargé du Plan et du Développement, M. Abdoulaye Bio Tchané, a souhaité que les interventions durant cette table ronde soient basées sur une lutte efficace des nouvelles infections afin de mettre un terme effectif à cette épidémie de VIH.
Après la cérémonie officielle d'ouverture, Mme Claudine Talon et ses hôtes ont fait une visite guidée des sites de dépistage et de prise en charge du Centre Hospitalier Universitaire de Zone de Suru Léré. Ils ont pris connaissance du modèle de réseau de prise en charge mis en place dans ledit centre.
Placée sous le parrainage de la Première Dame en collaboration avec Clinton Health Access Initiative (CHAI), la Table ronde permettra de présenter la situation actuelle des quatre piliers de l'ETME et de la PECP du VIH au Bénin. Elle abordera aussi les enjeux, défis et perspectives pour un financement global et optimal de l'ETME et de la PECP au Bénin.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)

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Alassane Séidou passe le témoin à Benjamin Hounkpatin

Wed, 06/06/2018 - 13:35

Après 26 mois à la tête du ministère de la santé, Alassane Séidou a passé le témoin à son successeur, Dr Benjamin Ignace Bodounrin Hounkpatin. La cérémonie s'est déroulée mardi nuit au ministère de la santé. Dans un bilan sommaire de son séjour à la tête de ce ministère, Allassane Séidou, a œuvré pour la lutte contre certaines maladies par la vaccination, la lutte contre les maladies à potentiel endémique, la création du Centre des opérations d'urgences sanitaires, les programmes de lutte contre les maladies prioritaires, et les maladies tropicales négligées. Pour ces différentes actions, il a invité son successeur à maintenir le cap.
Dans le domaine de la lutte contre les hépatites, le tabagisme, la traque aux faux médicaments et autres, des avancées significatives ont été notées. Il en est de même de celui des infrastructures et des équipements avec de nombreux travaux engagés ou à engager, comme c'est le cas avec le centre hospitalier de référence d'Abomey-Calavi, a relevé l'ex ministre de la santé.
Après ce bilan, Alassane Séidou, n'a pas manqué d'attirer l'attention de son successeur sur quelques priorités qu'il l'a invité à étudier avec promptitude. Il s'agit selon lui, de la réforme des évacuations sanitaires, la poursuite du processus d'acquisition des antigènes pour la vaccination, et la mise en concession de certains hôpitaux de zone.
Le ministre entrant de la santé, Benjamin Ignace Bodounrin Hounkpatin, a rassuré d'un engagement ferme à honorer la confiance placée en lui par le chef de l'Etat pour que le secteur puisse jouer convenablement son rôle. Pour lui, « la santé est la base de tout développement humain. L'impact de la santé est une donnée importante pour l'évaluation du développement. Je suis conscient que les défis sont énormes, mais pas insurmontables », a-t-il indiqué.
Le représentant des travailleurs du ministère de la santé, Adolphe Houssou, reconnaissant les efforts de l'ancien ministre, a souligné que tout n'aura pas été rose. Il a aussi loué les mérites du nouveau ministre qui, selon lui, est « une fierté des lutteurs ». « Nous avons l'obligation de vous accompagner », a-t-il lancé à ses collègues.
Benjamin Ignace Bodounrin Hounkpatin est un
agrégé en Gynécologie obstétrique, praticien hospitalo-universitaire au Centre hospitalier universitaire de la mère et de l'enfant Lagune (Chu-Mel) de Cotonou. Jusqu'à sa nomination, il était le médecin responsable du secteur des urgences et des références/contre-références du Chu-Mel de Cotonou.
F. A. A.

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Coris Bank lance une succursale islamique au Bénin

Wed, 06/06/2018 - 13:08

Coris Bank International (CBI), a procédé ce mardi 05 juin 2018, au lancement officiel de la branche islamique Succursale du Bénin. Ladite cérémonie s'est déroulée à l'hôtel Azalaï en présence du Ministre d'Etat chargé du Plan et du Développement Abdoulaye Bio Tchané, du Président Directeur Général de Coris Bank Idrissa Nassa, de l''Iman de la mosquée centrale de Cadjèhoun de Cotonou, Mohamed Ligali et plusieurs autres invités.
« Ouverte le 23 Décembre 2016, CBI Succursale Bénin, partage la solide assise financière, le capital de savoir-faire diversifié et les outils d'expertise moderne du groupe. CBI Succursale du Bénin perpétue son développement en misant sur la satisfaction totale du client, l'amélioration continue de la qualité de service, l'innovation, la proximité et la disponibilité », a affirmé le Directeur Général de CBI Succursale Bénin Jean Jacques Golou. Cette première branche de finance islamique au Bénin dénommé CBI Baraka avec une agence dédié, poursuit-il, souhaite apporter aux acteurs économiques les solutions de financements adéquates et des produits bancaires qui répondent au réelle attente des populations. La finance islamique vient renforcer le système bancaire dans son entièreté et facilite l'accès de tous aux solutions de financement grâce à son originalité et sa spécificité. Elle est structurée autour d'un ensemble de valeurs religieuses et morales qui la régule et inhibe ainsi toutes dérives spéculatives. Pour y parvenir, il est mis en place un comité de supervision appelé Comité Charia (Comité de conformité interne). Il est dirigé par 04 membres dont les compétences ont trait à la technique et au droit. « Jouissant d'une indépendance, il est chargé de superviser et d'encadrer toutes les activités bancaires au sein du groupe Coris Bank », a martelé le président du Conseil de conformité Dr Abdessattar Khouilidi.

La directrice générale de la Finance du groupe a présenté un aperçu financier de Coris Bank, les grands principes, les offres de CBI Baraka, la vision et les perspectives pour le peuple béninois. Elle a présenté la finance islamique comme une finance éthique, responsable et non spéculative car elle est soumise à la loi islamique charia. « La finance islamique répond à 5 principes ; l'interdiction de l'intérêt, la prohibition des secteurs économiques (alcool, jeux d'argent, le tabac, la drogue, la pornographie) », a-t-elle déclaré. Pour la finance islamique, il existe une clause d'obligation de partage des profits ou des pertes entre tous les associés (entrepreneurs et financiers) en plus de l'obligation d'adosser toute transaction financière à un actif tangible. Parlant des offres de CBI BARAKA, la directrice générale de la Finance du groupe a mis l'accent sur la MOURABAHA Financement, la Ijara Financement, les comptes d'investissements Moudaraba et les comptes de dépôt à vue Wadi'a.
Le Ministre de l'Etat Chargé du Plan et du Développement, Abdoulaye Bio Tchane, a remercié et félicité le PDG de Coris Bank pour cette initiative qui permet de donner une nouvelle opportunité aux particuliers et aux entreprises. Il a rappelé que la finance islamique n'est pas seulement destinée aux musulmans mais à tout ce qui aspire à faire des opérations. Il invite tout le monde à faire l'expérience de cette nouvelle offre.
La cérémonie a été clôturée par les bénédictions de l'iman Mohamed Ligali, qui n'a pas manqué d'exprimer sa joie pour l'initiative de Coris Bank.

Coris Bank International en Afrique
Ouvert en 2008 au Burkina, la branche de finance islamique de Coris-Bank se retrouve au Togo, en Côte d'Ivoire, au Bénin, au Sénégal et présente au Mali depuis Mai 2014.
Coris Bank International, Succursale du Bénin a été implantée en Décembre 2016. Elle stimule l'activité économique par le financement des projets utiles. L'institution participe à l'effort de la bancarisation de la population à travers des offres spécifiques aux femmes, aux PME/PMI et une branche orientée Finance Islamique, lancée ce mardi 05 Juin 2018. Elle est une institution prospère dont les femmes et hommes veillent au respect de leurs engagements. La banque s'investit également pour le développement et l'épanouissement des populations au sein desquelles, elle exerce ses activités à travers l'accompagnement de différents projets communautaires. Plus de 2 000 clients ont déjà adhéré à cette banque.
Au Bénin, l'agence CBI Baraka est située à Cotonou, Avenue du Canada, Cadjéhoun 2, immeuble COMTEL.

Akpédjé AYOSSO (Stag.)

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L'euthanasie de la presse béninoise

Wed, 06/06/2018 - 04:50

La Haute Autorité de l'Audiovisuelle et de la Communication (HAAC) a encore frappé. Cette fois-ci c'est le quotidien ''La Nouvelle Tribune'' qui en a fait les frais. Pour gravissime qu'elle soit, cette nouvelle dindonnerie relève aujourd'hui au Bénin d'une banalité malheureuse et pathétique.

La marque par excellence de cette trivialité dans la décision de la HAAC, c'est la désormais légende bananière qui l'a suivi. Cette légende qui veut que ce soit le président de cette institution qui s'est enfermé dans son bureau et a unilatéralement émis cet oukase. Triste constat pour une mise à mort dont la presse elle-même est largement responsable et ce, dans un environnement sociopolitique qui n'a de cesse de se déliter depuis plus d'une décennie.

La presse béninoise a commis deux erreurs fondamentales. C'était au début de la présidence de Boni Yayi. La première a été de développer une curieuse notion en réponse aux velléités liberticides du régime du Changement. Dans leur volonté de museler la presse, Boni Yayi et ses chantres ont affirmé, à peine installés au pouvoir, qu'ils n'entendaient pas s'accommoder de cette liberté de ton de la presse caractéristique du régime Kérékou. Plutôt que de faire front à ce qui s'annonçait clairement comme la fin de l'âge d'or et d'opposer au nouveau chef de l'État son légendaire corporatisme, la presse béninoise a plié l'échine en développant la notion de ”brebis galeuse”. Et d'annoncer bravement qu'elle ”fera le ménage” en son sein.

Il faut dire que le régime Yayi a su s'y prendre pour obtenir avec une facilité déconcertante la reddition de la presse. Il a en effet usé de la stratégie de l'appât du gain au nom pudique de ”contrat”. Comme le définissaient à l'époque quelques responsables de la presse béninoise au travers d'explications confuses, il s'agissait d'une rémunération mensuelle des organes de presse écrite et audiovisuelle en échange, usons d'un euphémisme, d'une mise en exergue des politiques et réalisations du gouvernement. Ce qui était maladroitement présenté comme un contrat dont l'objet portait sur la communication exprimée au travers des publi-reportages, n'était en réalité qu'une redéfinition de la ligne éditoriale des médias partenaires. Ceux-ci étaient dorénavant invités à être des caisses de résonance du gouvernement.

Des contrats d'aliénation
Peu importe de savoir si c'est la consistance du magot qui valait pour la presse, dans mon pays, d'échanger sa liberté et son indépendance. L'essentiel à retenir ici c'est que cette manne tombait à pic pour une presse en mal de modèle économique pour son existence voire sa survie. Dès lors, point n'était besoin pour le glas de sonner ; la presse, chez nous, s'était chargée de faire disparaître les cloches. A peu de frais, Boni Yayi mettait en branle l'euthanasie de cette dernière qui n'a de cesse de se poursuivre avec de moins en moins l'argent comme consolateur. Il faut en effet dire que le président Patrice Talon, contrairement à l'homme d'affaires qu'il était, ne s'illustre pas par sa prodigalité. Les médias, semble-t-il, ne reçoivent de lui que ce qu'il faut pour ne pas mourir.

C'est désormais une presse affamée, muselée et clochardisée qui fait face impuissante au glaive de l'arbitraire et de l'oppression. Qu'il semble désormais loin cette époque où les journalistes battaient le macadam pour protester contre de simples menaces verbales proférées par un haut responsable de la police à l'encontre d'un journaliste ! Le soutien de la corporation à la ”brebis galeuse” qu'est ”La Nouvelle Tribune” s'est traduit par une audience des responsables des associations de la presse au bourreau. On ne les accusera donc pas d'avoir croisé les bras. Et ce n'est pas le contexte général dans lequel s'inscrit cette répression qui l'aidera à sortir de l'ornière.

C'est en effet peu dire que d'affirmer que les principes et valeurs consacrées à la Conférence nationale se sont considérablement érodés. La volonté nationale de bâtir un État de droit et une nation prospère ont depuis longtemps cédé la place à l'affairisme et à un opportunisme de mauvais aloi. Plus aucun tenant d'une quelconque charge publique ne veut assumer ses responsabilités. Les acteurs du parlement, de la justice et de toutes les autres institutions publiques s'emploient à être des supplétifs du pouvoir public. La démission est collective. Et ce n'est pas les conseillers de la Haac qui diront le contraire, eux qui se complaisent à être infantilisés afin de ne pas assumer leur silence complice.

Une presse affamée, muselée et clochardisée
Ce que devient chaque jour notre Bénin n'est pas sans rappeler cette société que décrit l'écrivait Mongo Béti, celle où quand « le peuple [est] tenu à l'écart des lumières du droit, le vice devient la norme, le tortueux la règle, l'arbitraire la vertu. »

Comment donc dans un environnement aussi décadent, ce « fou » de Vincent Foly peut-il espérer être l'exception ? Comment veut-il, lui le téméraire, s'entêter à vouloir tenir haut la flamme de la déontologie du journalisme au milieu de la tempête de la vénalité et de la couardise ? Pourquoi ne veut-il pas rentrer dans les rangs plutôt que de vouloir jouer au héraut de l'objectivité des faits ?

Voilà autant de questions qui soulignent la profondeur de la tragédie que nous vivons actuellement au Bénin et que symbolise avec éclat la décision de la Haac. Il serait intéressant de connaître le dénouement de cette affaire. Car l'objectif non affiché ici est d'obtenir la soumission du récalcitrant Vincent Foly. Le seul recours que pouvait être la justice à malheureusement servi un précédent dissuasif pour les victimes de la Haac. Il ne faut en effet pas oublier que la chambre administrative de la Cour suprême a mis cinq ans pour rendre une décision provisoire au sujet de la suspension du quotidien ”Le Béninois Libéré” et de la radiation du métier de journaliste des sieurs Aboubakar Takou et Eric Tchiakpè. La décision au fond se fait encore attendre.

Alors quelle solution ? Que chaque acteur se réapproprie le rôle et la fonction qui sont les siens dans la société et les exerce sans faux-semblants. L'intelligence collective doit prévaloir. C'est à ce prix qu'on pourra espérer remonter à la surface après avoir touché le fond.

N.B. Le surtitre et les intertitres sont de la rédaction

Richard Boni Ouorou (Contribution)

Politologue

Montréal-Canada

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Une nouvelle ère s'ouvre sur le sous secteur des énergies renouvelables ce jeudi

Wed, 06/06/2018 - 01:24

En cohérence en effet avec le PAG, Le ministre de l'Energie est plus que jamais décidé à instituer un système énergétique largement autonome et compétitif afin d'assurer aux unités de production et populations la fourniture d'électricité fiable et de qualité. C'est fort de cet engament que Dona Jean-Claude HOUSSOU initie, du 07 au 08 juin 2018 à Porto-Novo, un atelier sur le développement et le financement des énergies renouvelables au Bénin.

Après avoir vaincu le délestage sauvage, le gouvernement du Nouveau départ s'emploie à assurer au pays une autonomie énergétique. La tenue à Porto-Novo d'un atelier sur le financement des énergies renouvelables au Bénin constitue un virage important que le ministre de l'Energie entend négocier avec tact. Y prennent part, toutes les parties prenantes (opérateurs, consommateurs, experts nationaux et internationaux, responsables politico-administratifs, Partenaires techniques et financiers etc). Ce sera l'occasion pour ces derniers de comprendre ce qui se fait en la matière et les opportunités de financement des activités. L'enjeu est de taille, puisque les recommandations qui seront issues de ce grand rendez-vous serviront de terreau à la mise en œuvre de la politique nationale sur les énergies renouvelables transcrite dans le programme d'actions du gouvernement. Aujourd'hui, l'ambition du président Patrice Talon est d'implanter des fermes photovoltaïques d'une capacité totale d'une centaine de mégawatts. Cela viendra en appui des centrales thermiques dont les 120 Mw dual fuel (bi combustible) en construction à Maria-Gléta. De fait, le faible taux de couverture en matière d'électrification qui est actuellement en moyenne de 50% dans les grandes villes et de 07% en zone rurale, après bientôt 60 ans d'indépendance, ne sera qu'un triste souvenir. Il est vrai, que l'envie des énergies renouvelables au Bénin ne date pas d'aujourd'hui. Les différents gouvernements qui se sont succédé ont tenté de promouvoir mais sans succès.

De 1986 à 1990, il y a eu la construction de mini-centrales solaires photovoltaïques destinées à l'alimentation de relais de Télécommunication par faisceaux hertziens (13 stations) au profit des départements du Borgou et de l'Atacora. A partir de 1993, il a été lancé la mise en place du projet « Villages solaires » à Sêdjê-Dénou, Béroubouay, Ouassa-Tobré, Soclogbo, Dédékpoé, Towé et Houédo-gbadji. En 2011, deux (02) systèmes d'irrigation au goutte-à-goutte alimentés à l'énergie solaire. Seulement, ces projets innovants n'ont point comblé les attentes, largement en deçà du besoin.

Etat des lieux non reluisant

Selon les études, plusieurs causes seraient à la base de l'échec des projets. Primo, les concepteurs des projets ont manqué d'intégrer ou ont intégré sans définition claire, le volet Suivi-post projet, à savoir les aspects liés à l'entretien et la maintenance adéquate des ouvrages, à la gestion des installations par les communautés à la base. Secundo, il y a la non-maîtrise de la technologie par les utilisateurs, de même par les techniciens locaux. Tertio, les populations bénéficiaires ne se sont pas senties concernées par ces projets solaires, prétextant qu'elles n'ont pas été associées, ni impliquées dans le choix de la technologie. Quarto, on note les réticences des populations. Elles s'expriment par la crainte que l'installation de panneaux solaires retardera leur intégration dans le réseau conventionnel interconnecté, parce qu'elles estiment que ce type de production électrique n'apporte pas tous les bénéfices du raccordement au réseau. Enfin, le vol des installations et les actes de vandalisme n'ont pas permis aux ouvrages de survivre. Face à cet état des lieux peu reluisant, le gouvernement du Nouveau départ a pris toutes les garanties pour conduire à terme les différents projets inscrits au PAG pour développer les énergies renouvelables. Les partenaires privés n'ont donc point de crainte à avoir en investissant dans le secteur, vu qu'il est envisagé lors du conclave de Porto-Novo, d'apporter des éléments nécessaires à la mise en place d'un cadre réglementaire, pour un secteur qui est resté depuis des années comme un mythe.

Finafa H.

Categories: Afrique

La production d'huile de palme ou le grand manque à gagner

Wed, 06/06/2018 - 00:21

La commune d'Athiémé est l'un des centres réputés de production artisanale d'huile de palme ou huile rouge dans le département du Mono.
Dans les ‘'usines'' de fortune, les femmes s'activent à transformer les noix de palme en huile rouge. Les sites de production sont aménagés soit dans la concession, dans les champs ou autre espace. La production d'huile de palme occupe surtout les femmes mais il n'est pas rare de trouver des hommes qui s'y adonnent. Si l'activité est plus ou moins rentable pour les populations, elle constitue un manque à gagner pour les caisses de la mairie.

Nous sommes ici à Dédékpoè, un arrondissement de la commune d'Athiémé. Un espace argileux d'à peine 10 mètres carrés ou des trous sont creusés de façon à retenir l'eau. Torses nues, un bout de pagne noué autour de la hanche, laissant même les seins à découvert, les femmes en sueur font un travail à la chaîne. Pendant que certaines vont puiser de puiser de l'eau, d'autres sont occupées à battre le mélange, et d'autres encore surveillent l'huile sur le feu…tout un spectacle. Les consommateurs sont loin d'imaginer les peines auxquelles sont sujets les braves productrices de la précieuse huile rouge.

Tant d'efforts physiques sont déployés pour la production de l'huile rouge.

« Dans un premier temps, nous devons nous procurer les régimes de palme dans les palmeraies. C'est la première marche de l'échelle des difficultés. Très tôt, nous devons nous rendre dans les palmeraies pour nous assurer de la livraison effective de la matière première après achat. Car, il n'est pas rare que nos commandes ne soient pas livrées alors même que nous avons rempli toutes les formalités d'achat », confie Jacqueline Akossou, productrice d'huile rouge à Dévèdodji, un village de la commune d'Athiémé. « Le deuxième pallier de nos difficultés réside dans le transport des noix de palme. Nos maigres ressources, pour la plupart du temps, nous opposent aux transporteurs souvent très cupides. Mais joignant la diplomatie à la supplication nous parvenons à émousser l'ardeur des transporteurs et à nous faire livrer les noix », a-t-elle renchéri.

Une dame battant le mélange fibreux de noix obtenu après malaxage
Ces deux types de difficultés contournées, le plus dur commence pour les productrices. Les régimes une fois à l'usine, souvent installée de façon artisanale dans les concessions, le gros lot du boulot démarre aussitôt de peur que les noix ne pourrissent. « Il nous faut passer à la stérilisation, c'est à dire, une cuisson à la vapeur des régimes dans des cuves. Cette stérilisation nous permet de séparer aisément les fruits de la rafle à la main ou avec des égrappoirs : c'est l'égrappage. L'étape suivante est le malaxage de la chaire des fruits préparés. Cet exercice consiste à pétrifier les fruits avec les pieds, méthode artisanale qui continue avec certains groupements et souvent ce sont les hommes, les bras valides qui sont mis à contribution. Mais avec l'évolution de la technologie, nous pouvons désormais disposer des machines à malaxer. Ce qui nous permet de gagner en temps et en énergie », explique Bouraïma Aïssatou. Les fruits ainsi complètement et finement malaxés sont soumis à l'étape de battage. « A cette étape, on verse le mélange obtenu après malaxage dans un grand bocal contenant suffisamment d'eau. Parfois, si le sol est suffisamment argileux et pouvant contenir de l'eau, alors nous creusons simplement et remplissons le trou d'eau. Alors, on commence par battre le mélange ainsi obtenu afin de séparer l'huile fraîche ou brute (une matière crémeuse et grasse de couleur orange doré) des tourteaux et des graines », ajoute dame Bouraïma.
A cette étape du travail, les femmes offrent un spectacle vraiment plaisant. Toutes dégoulinantes de sueur, un morceau de pagne ceint autour de la hanche, dans la souplesse mais avec vigueur, soit elles agitent le mélange, soit elles le soulèvent afin de le faire retomber telle une chute d'eau. Et tout ceci se fait en liesse, en chantant. Et c'est cette technique qui permet de faire remonter à la surface de l'eau l'huile brute.
Ce liquide est recueilli dans un récipient et l'on entame l'ultime étape de la chaîne de production. « Cette crème huileuse est mise au feu pour des heures de cuisson. A l'issue de cette étape, on obtient l'huile rouge de première catégorie communément appelée « colè ». Si on veut avoir de l'huile raffinée et parfumée ou le « zomi », il faudra une fois encore préparer le « colè » en y ajoutant du sel à volonté. « Généralement, il nous faut deux jours de travail acharné pour finir la production, deux jours de peines et d'efforts », ajoute dame Dossou.

L'huile rouge ainsi obtenue est mise sur le marché et intervient dans la préparation de divers mets locaux, explique Anne Dossou. « Pour arriver à réaliser cet exploit, nous nous constituons souvent en groupes de 10 personnes. Mais depuis un moment, chacune évolue dans son coin car, il y a trop de problèmes de personne dans les groupes. Dans ce cas, nous avons besoin de recruter des mains d'œuvre car, ce travail n'est pas facile et ne saurait être accompli par une seule personne quelle que soit sa bonne volonté », avoue Jacqueline Akossou.
Pour amoindrir le coût de la main d'œuvre, certaines productrices préfèrent solliciter l'aide de leurs grands enfants pour les différentes tâches. Car, en toute objectivité, d'après les témoignages, le travail de transformation de noix de palme n'est pas trop rentable.

Un travail pénible et peu rentable

A première vue, on pourrait dire sans l'ombre d'un doute que la production de l'huile rouge est une activité très rentable pour les productrices. Et pour cause, la manière dont ce liquide se vend sur le marché donne des idées à plus d'un sur la rentabilité de l'activité.
« Les gens croient, à tort ou à raison, que nous sommes à l'abri du besoin. Mais erreur ! Car, selon que la saison soit bonne, saison sèche ou mauvaise, saison pluvieuse, nous achetons la mesure de noix de palme à 500 ou à 600 francs CFA. Or, pour obtenir à peine 25 litres d'huile rouge, il faut remplir un tonneau avec 25 mesures. En clair, pour préparer 25 litres d'huile, nous dépensons parfois entre 12.500 et 15.000 francs CFA pour l'achat des noix, sans compter les frais de transport. Le prix de vente d'un bidon de 25 litres de cette huile varie entre 10.000 et 12.000 FCFA. Il apparaît dès lors que bon nombre de femmes continuent de mener cette activité juste parce qu'elles ne savent que faire cela et non parce qu'elles en tirent une fortune », explique Franck Allozounhoué, un producteur de l'arrondissement de Dédékpoè.
La machine à broyer
« J'ai commencé ce travail depuis ma tendre enfance. C'est mon activité principale. C'est ce que je sais faire de mieux. Je l'ai apprise de mes parents et je ne vis que pour çà et par çà », témoigne Anne Dossou.
De toute évidence, les productrices d'huile rouge tournent très souvent à perte. Mais leur ardeur à la tâche est loin d'être émoussée.
« Fort heureusement pour nous, rien n'est inutile sur la noix de palme. Ce qui nous permet de boucher un peu le trou. Après l'utilisation du fruit pour la préparation de l'huile rouge, la noix et tout le reste des déchets sont vendus pour arrondir nos revenus », avoue Franck Allozounhoué.
En somme, la préparation de l'huile rouge est un travail harassant à la chaîne. De l'achat des noix jusqu'à l'obtention de l'huile rouge en passant par le broyage et le malaxage, tant d'intenses efforts physiques sont fournis. Mais pour quelle rentabilité ?

Des manques à gagner pour la commune d'Athiémé

Les producteurs et productrices de l'huile rouge de la commune d'Athiémé ne se lassent de clamer la non rentabilité de l'activité. Et pourtant, les commandes se font et même des fois d'avance.
« Les clients viennent de Lokossa, Porto-Novo, Cotonou et même du Nigéria pour faire la commande. Parfois, c'est grâce à leurs avances que nous démarrons nos activités », confie Bouraïma.
« Les prix d'achat du bidon de 25 litres varient entre 11.000 et 12.000 francs CFA. Mais nous les parfois revendons entre 13.000 et 16.000 francs CFA. Il arrive des périodes où nous revendons jusqu'à 22.000 FCFA le bidon de 25 litres. C'est une très bonne affaire », reconnaît Sostelle A., un revendeur d'huile rouge.
« En bonne saison, c'est-à-dire en saison sèche, où l'on dispose suffisamment de noix, on est en mesure de produire 10 à 12 bidons de 25 litres par semaine et difficilement 3 à 5 bidons par semaine pendant la saison pluvieuse. Ce qui fait en moyenne 7.500 à 8.500 litres (300 à 340 bidons de 25 litres) d'huile produits par an et par individu ou par groupement », précise Bouraïma Aïssatou.
Au niveau de la commune d'Athiémé, l'une des grandes productrices d'huile de palme, aucune taxe n'est perçue par la mairie sur cette activité, selon les producteurs. Ce qui constitue un manque à gagner pour les recettes de la commune.
Rodolphe Montcho, un exploitant agricole d'Adohoun estime qu' « en fixant par exemple une taxe de 10 francs par litre, la mairie pourrait prélever entre 75.000 à 85.000 francs CFA par an et par individu ou par groupement ».
« La mairie a instauré une Taxe de développement local (TDL) mais malheureusement, nous ne parvenons pas à en prélever sur l'huile rouge. La difficulté réside dans le fait que les commerçants vont faire les achats en détails », explique le maire d'Athiémé, Joseph Amavi Anani
.
La ruse utilisée par les gros acheteurs pour faire perdre des devises à la commune est de ne pas convoyer les bidons d'huile ensemble. « Souvent, c'est avec les conducteurs taxi-moto que le transport se fait jusqu'à la sortie de la commune. C'est tout comme si, c'est juste pour la consommation, pour les besoins quotidiens et là nous sommes bloqués et ne pouvons exiger la TDL. Pour le moment, nous n'avons pas encore trouvé les moyens pour prélever ces taxes », déplore le maire.

Le cri de cœur des productrices

Si l'activité de production artisanale de l'huile rouge est en elle-même très harassante, avoir les moyens nécessaires pour bien la mener est l'autre casse-tête des femmes. Elles se plaignent très souvent du manque de moyens financiers.
« Le manque du nerf de la guerre fait que des fois, nous perdons des opportunités. A cause de la non rentabilité de l'activité, surtout en saison pluvieuse, nous sommes souvent à court d'argent pour l'approvisionnement en noix de palme », souligne dame Bouraïma.
Mais ces femmes pour la plupart ne font pas que la production d'huile rouge. Car, selon les saisons, il y a des périodes de soudure. « Pendant les périodes de soudure, nous ne restons pas les bras croisés. C'est la période par excellence où nous nous adonnons à des activités annexes comme le cassage des graines de palme afin d'en extraire les amandes pour d'autres utilités », explique Jacqueline Akossou.
Face à la situation, les femmes productrices d'huile rouge ne savent plus à quel saint se vouer. « Nous faisons appel à toutes les bonnes volontés (…). Si on peut nous renforcer en matériel de production adéquat et nous trouver de petits crédits à faible taux de remboursement, cela nous allègerait considérablement la tâche », souhaite Anne Dossou.
Une productrice en train de battre les fruits malaxés
« Nous sommes parfois contraintes de nous endetter pour pouvoir relancer les activités. Des dettes que nous avons de la peine à honorer du fait des pertes enregistrées », conclut-elle.
La production artisanale d'huile de palme est une activité génératrice de revenus pour bon nombre de femmes à Athiémé. Mais au même moment où elles se lamentent de leurs difficultés, des revendeurs s'enrichissent sur leurs dos et la mairie peine à tirer profit de cette activité.

Cokou Romain AHLINVI

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