(B2) S’exprimant (en allemand) en Allemagne, mercredi soir (31 mai), avant la décision américaine prise aujourd’hui par Donald Trump de se retirer des accords de Paris sur le climat, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne a voulu avertir les Américains, « je suis transatlantique (mais) le devoir de l’Europe est de dire : çà ne marche pas comme çà ».
Trois, quatre ans pour se retirer
« Il faut trois, quatre ans après l’entrée en vigueur du traité pour sortir de l’accord. Cela signifie que l’idée que vous pouvez simplement disparaître dans l’air — cela n’arrivera pas. » « Ce qui est écrit dans la législation et tout ce qui est écrit dans les accords internationaux ne relève pas de la « fake news ». La loi est la loi. Et Il faut s’y tenir. »
Le futur de l’humanité est en jeu
« Ce n’est pas juste sur notre futur et l’humanité de l’Europe, c’est le futur du monde tout entier. 83 pays sont en risque de disparaitre si le niveau des eaux monte, si nous n’initions pas un combat résolu contre les changements climatiques. »
« Il serait du devoir de l’Europe de dire: cela ne va pas comme ça. »
« We will keep fighting for the planet ». @JunckerEU about the #ParisAgreement#ClimateChangepic.twitter.com/BOXqmXCEEh
— EC in Cyprus (@EUCYPRUS) 1 juin 2017
Sylvie Goulard et Ursula von der Leyen à Berlin ce jeudi 1er juin (crédit : B2 photo / Bundeswehr flux d’image)
(B2) Deux femmes fortes, qui peuvent dialoguer l’une dans le langage de l’autre, et vice-versa, c’est cette image symbolique qu’ont voulu donner aujourd’hui (1er juin), à Berlin, les ministres allemande et française de la Défense, Ursula von der Leyen (1) et Sylvie Goulard, dont c’était le premier déplacement à l’étranger en solo (sans l’ombre de Macron comme au Mali ou à l’OTAN).
L’aisance en français chez Ursula, et en allemand chez Sylvie, faisait vraiment plaisir à voir… et à écouter. Aux premiers mots, vous n’aviez pas la possibilité de cerner qui était l’Allemande et qui était la Française (1). « Je vais quand même passer en français sinon certains seraient déçus » a plaisanté Sylvie Goulard. Le tout dans un allemand limpide, compréhensible par tous. Cela change du gloubi-glouba-english en cours dans les couloirs européens
Deux enjeux principaux : Intégration et Afrique
Ursula, en particulier, a détaillé les deux axes de travail des Français et des Allemands (des Allemands surtout…) En premier lieu, « l’Union européenne de sécurité et de défense » avec « cette année » des projets « concrets que nous voulons mener ». Le premier exemple concret est ce « commandement européen » établi à Bruxelles pour les missions militaires (2), ce qui permet d’avoir « dans une seule main, à Bruxelles les missions civiles et militaires ». Il faut poursuivre par « une intégration », avec notamment le projet de « Fonds européen de défense » et de « Coopération structurée permanente », qui doit être menée comme un « projet à 27 ».
Second enjeu pour la ministre allemande : « l’Afrique, et en particulier l’Afrique de l’Ouest avec l’opération anti-terroriste française Barkhane, l’engagement allemand dans la Minusma, les missions de formation au Mali et au Niger (NB : dirigée par un Allemand). »
Une Allemagne forte est bien pour tout le monde
« Lors de ma visite au Mali, j’ai pu voir qu’il se passait des choses au niveau européen » a renchéri la ministre française, concluant qu’elle n’avait pas « peur d’une Allemagne forte ». « Les menaces sont communes et si l’Allemagne, comme elle le fait sous l’impulsion d’Ursula, investit plus dans le secteur de la défense, c’est une bonne nouvelle pour nous tous » a-t-elle ajouté.
A suivre…
Un conseil franco-allemand de sécurité aura lieu à Paris le 13 juillet pour avancer sur ces projets. C’est essentiel. Le couple franco-allemand est à reconstruire. Non pas qu’entre Paris et Berlin, il n’y ait pas de dialogue. Il y a des belles lettres communes, quelques projets menés en bilatéral plein d’espoir (comme la flotte commune des C-130J à Evreux et EATC) mais au niveau européen, cela rame…
Une dissension sur l’approche européenne
Au-delà des bons mots, il y a en effet entre Paris et Berlin, de vraies dissensions d’ordre philosophique, psychologique et technique. Paris et Berlin n’ont, en effet, pas la même vision de l’approche de la défense et de l’approche européenne. Ce qui mine actuellement toute avancée supplémentaire dans l’Europe de défense, plus sûrement que tout « No » britannique ou « irritation » polonaise.
Entre le Pont d’Arcole et la planification blindée
Pour les Français, l’Europe c’est « moi » ; pour les Allemands, c’est « nous ». Certains rêvent ainsi cette Europe de la défense sur le modèle napoléonien : type Pont d’Arcole, je franchis le Pont et on gagne la bataille, puis après on verra ; d’autres la rêvent plus réfléchie, planifiée, type plan bismarckien d’économie sociale. La France rêve d’une Europe de la défense des plus entreprenants, l’Allemagne veut une défense européenne avec une assise le plus large possible, à 27. Les militaires d’un côté du Rhin rêvent de sable chaud, d’aventure, d’action avec les Américains et les Britanniques, si possible, ou les Africains. Les seconds préfèrent parler structures militaires intégrées, coopération permanente, présence stabilisatrice post-conflit dans un cadre organisé. Les positions sont parfois à front renversé. Le tropisme atlantique du pouvoir allemand s’efface ainsi rapidement là où les Français rêvent encore de l’Amérique sauvée par La Fayette.
Dissiper les malentendus et faux semblants
Les deux visions ne sont pas contradictoires en soi, elles sont complémentaires. Encore faut-il d’abord apaiser les malentendus, les sous-entendus, nombreux et multiples. En effet quand l’un avance une idée, l’autre se méfie, soupçonnant des arrières-pensées industrielles ou politiques. Ensuite il faut structurer le dialogue, qu’il se déroule non pas épisodiquement, mais organiquement, de façon plus fluide et continuelle, et enfin avoir un certain nombre de projets concrets moteurs. Bref, créer une dynamique telle que les autres Européens n’auront qu’un choix : se rallier ou s’isoler.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Quels projets en franco-allemand ?
A lire aussi l’excellent papier de Guillaume de La Brosse, dans la page débats et opinions du Monde qui prône « un effort d’intégration franco-allemand sans précédent » et la « nomination d’un Haut-Commissaire commun, chargé de la rédaction d’un Livre blanc franco-allemand ». Celui qui est aujourd’hui conseiller « défense et sécurité » à la Commission européenne liste également quelques projets qui pourraient être inclus dans une future Union européenne de sécurité et de défense (dont le couple franco-allemand sera un acteur moteur) :
(1) d’avoir une Allemande ou une Française. De façon intéressante, d’ailleurs la ministre allemande qui a repris son discours à la presse en allemand ensuite a eu un lapsus entre parlant du G cinq (G5) en français et non du G fünf comme elle s’est repris ensuite.
(2) Commandement qui devrait entrer en vigueur prochainement selon les informations de B2 (lire : Couvrez ce QG que je ne saurai voir… Le texte sur la MPCC finalisé. Détails)
One of the country’s biggest Chinese celebrations/ (BBC/Lottie Davies)
This past week many Taiwanese flocked to their hometowns to celebrate the Chinese tradition of Duānwǔjié, or the Dragon Boat Festival.
The festival is held every year to commemorate the death of the Chinese poet and minister Qu Yuan (c. 340–278 BC), who chose to drown himself in a river rather than see his country invaded and conquered by the State of Qin.
During the Warring States period of the Zhou Dynasty, Minister Qu Yuan had warned against a Chu alliance with the Qin, the most powerful of the Warring States, and was subsequently banished for his beliefs. Legend has it villagers raced their boats to search for him and then threw rice into the water to distract the fish away from his body.
To honor his death, many Taiwanese eat zongzi, a glutinous rice stuffed with different fillings and wrapped in bamboo, which represents the rice thrown into the river.
Other Taiwanese were celebrating a less traditional occasion—a landmark ruling by a constitutional court, coming just days before the start of the festival, granting Taiwan’s same-sex couples the right to marry. The ruling is the first such in traditionally conservative Asia.
On the more socially conservative mainland, the ruling drew criticism. Xinhua, China’s state-run media agency, said the decision had “caused controversy”—despite China having a similar “equality before the law” provision in its own constitution.
The China Digital Times, which monitors mainland censorship, found state directives instructing: “News regarding ‘Taiwan becoming a legal area for same-sex marriage, raises sensitive political and social issues. Do not hype this story. Regarding terms such as constitution, Judicial Yuan, Legislative Yuan, President, etc., take note to use quotation marks. Make sure not to present Taiwan as a different political entity than the Chinese mainland.”
The ruling also prompted one Chinese academic to urge Taiwanese parents to move to China to protect their children from AIDS, according to Reuters.
The court decision is the latest example of a progressive Taiwan growing apart from a more restrictive mainland. Following eight years of relative calm, President Tsai Ing-Wen‘s entry into office in May 2016 strained cross-Strait relations—her election prompted Beijing to formally cut communication with Taiwan and to actively discourage mainland Chinese from visiting the island.
Tensions heightened noticeably following her phone call last December with U.S. President-elect Donald Trump, marking the first time an American president or president-elect spoke publicly to a Taiwanese leader since the U.S. ended their formal diplomatic relationship in 1979. Yet with U.S. President Trump now seeking Beijing’s help in dealing with a recalcitrant North Korea, some China-watchers now believe Taiwan’s interest may be bargained away in a grand U.S. deal with Beijing.
Before Trump was elected, some 88% of Taiwanese believed their military was incapable of defending Taiwan from an attack by China, and more than 47% thought the U.S. would come to their rescue, according to the 2016 Taiwan National Security Survey (TNSS) conducted by the Election Study Center of National Chengchi University.
The TNSS survey also revealed almost 70% of Taiwanese agreed that Taiwan is already an independent nation and its name is the Republic of China (ROC), with no need to seek further independence. Nearly 83% supported a peace agreement with the mainland whereby Taipei will pledge not to seek independence and Beijing promises not to attack Taiwan.
True, Taiwan can take some solace from the current Taiwan Relations Act (TRA), the three U.S.-PRC Communiqués (the 1972 Shanghai Communiqué, the 1979 Joint Communiqué on the Establishment of Diplomatic Relations and the August 17, 1982 Joint Communiqué on Arms Sales to Taiwan) and President Ronald Reagan’s “Six Assurances”. Yet the TRA is not an tight, indisputable security pact and President Trump seemingly opposes military alliances with those who don’t spend heavily on their military.
According to a recent op-ed in the New York Times, Enoch Y. Wu, a former noncommissioned officer in the Taiwanese Army special forces, claims Taiwan’s active force is less than 200,000, having fallen from 400,000 in 1996, and that the nearly two million reservists are under equipped and need retraining.
Even if President Trump decides to come to Taiwan’s rescue in the event of an attack, he’ll need to convince his electorate. After lengthy U.S. military campaigns in Iraq and Afghanistan, polls show consistent low levels of support for military intervention—only 28% of Americans would support the use of U.S. troops to defend Taiwan in a conflict with China.
The post Taiwan Turns Further Away from the Mainland appeared first on Foreign Policy Blogs.