Après une décennie de ce que la Commission européenne a elle-même fini par nommer une « capture de l’État » par le parti au pouvoir nationaliste VMRO-DPMNE, un nouveau gouvernement issu des élections de décembre dernier a finalement été formé. Il est dirigé par Zoran Zaev, président du parti social démocrate SDSM, en coalition avec plusieurs partis albanais ; cela malgré les résistances du président Gjorge Ivanov, homme de paille du VMRO-DPMNE et de son leader, Nikola Gruevski.
Ce dénouement est le résultat à la fois de pressions venues d’en haut, en particulier de Bruxelles et de Washington, puisque le sous-secrétaire d’État en charge de l’Europe est toujours en place et que les États-Unis n’ont pas prévu de changements majeurs dans leur attitude vis-à-vis des Balkans ; mais aussi d’en bas, de la société civile et des milliers de citoyens qui sont descendus dans la rues ces deux dernières années pour réclamer le départ du VMRO et la fin de son système.
C’est en soi une excellente nouvelle dans une région où les pratiques autoritaires se sont fortement développées ces dernières années ; cela non pas en dépit mais grâce au processus d’intégration européenne, dans la mesure où Bruxelles préfère donner quitus à des hommes forts au nom d’une illusoire stabilité, plutôt que de favoriser l’enracinement de pratiques démocratiques et libérales.
Pour autant, c’est maintenant que le plus dur commence pour le nouveau gouvernement macédonien, tant la tâche est immense pour remettre le pays sur les rails économiquement et sur le chemin de l’intégration euro-atlantique. Cela implique une double dimension dans l’action.
En interne, la priorité est de restaurer l’État de droit, c’est-à-dire à la fois en finir avec les pratiques de népotisme et de corruption, et surtout faire en sorte que la justice passe. La procédure de limogeage du procureur général Marko Zvrlevski va dans ce sens, tant ce dernier n’a cessé de faire obstruction à toutes les procédures touchant le VMRO. Celles-ci sont désormais traitées par un bureau du procureur spécial (SPO), qui travaille tant bien que mal dans un univers judiciaire peuplé de fidèles du VMRO. La marge de manœuvre est étroite dans la mesure où le SPO, dont la création était une exigence européenne dans le cadre des accords de Przino de 2015, a besoin d’un large consensus politique pour survivre. Or, la tentative de prise d’assaut du Parlement par des hommes de main liés au VMRO le 27 avril dernier montre que ses leaders ne sont pas du tout prêts à abandonner le pouvoir, et encore moins à se laisser traîner en justice.
Sur le plan extérieur, le nouveau gouvernement macédonien devra œuvrer sur deux fronts. La principale priorité est de relancer le processus d’intégration euro-atlantique bloqué depuis des années par la Grèce, en raison de la querelle sur le nom même de Macédoine. Sur ce point, les premiers contacts entre Skopje et Athènes semblent indiquer de la bonne volonté des deux côtés. Dès lors, un accord pour débloquer les processus vers l’Union européenne (UE) et l’OTAN ne posant pas comme condition préalable la résolution de la question du nom serait un signal très fort. Le nouveau ministre des Affaires étrangères Nikola Dimitrov, ancien négociateur très respecté sur le sujet, est la personne idéale pour mener à bien cette tâche. L’autre priorité sera d’apurer les relations de voisinage, en particulier avec la Serbie dont on a appris qu’elle avait, avec l’aide de la Russie, cherché à soutenir coûte que coûte le VMRO ; y compris par la présence le jour de la prise d’assaut du Parlement d’un membre de ses services de renseignement. La presse tabloïd serbe, sous contrôle de Belgrade et en étroite liaison avec les organes de propagande russe, n’a pas ménagé sa peine pour répandre le spectre d’une grande Albanie et attaquer Zoran Zaev.
Le compte à rebours est donc lancé pour un gouvernement fragile, dont la majorité ne tient à rien et sur lequel repose une responsabilité immense. De ce point de vue, il y a une fenêtre d’opportunité historique et sans doute éphémère pour les acteurs occidentaux de reprendre pied dans la région, avec d’autres intentions affichées en matière d’exigence démocratique, un véritable plan et un calendrier, afin de contrer l’influence d’autres acteurs comme la Russie qui profitent du vide politique laissé par Bruxelles.
Personne n’oublie que l’assassinat de Zoran Djindjic en Serbie en 2003 a fermé une fenêtre d’opportunité pro-européenne et politiquement libérale historique, au cours de laquelle le destin de la Serbie, et sans doute de la région, aurait pu basculer du bon côté avec davantage de soutien international.
Ni les Balkans ni l’Union européenne ne peuvent plus se permettre de voir les fenêtres s’ouvrir puis se fermer, pendant que des dizaines de milliers de jeunes diplômés quittent la région par la porte de derrière.
Jean-Francois Huchet est vice-président du Conseil scientifique de l’INALCO. Il répond à nos questions à propos de son ouvrage « La crise environnementale en Chine : Evolutions et limites des politiques publiques », Presses de Sciences Po (2016) :
– Comment la crise environnementale en Chine a-t-elle atteint une telle ampleur ? Quel a été le déclic pour que le gouvernement s’attaque au problème ?
– Quelles sont les politiques chinoises mises en place ? Sont-elles efficaces ?
– Le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris est-il l’occasion pour la Chine de devenir le leader mondial dans la lutte contre le réchauffement climatique?
This is the fourth in a series of National Reports to be published as part of the new phase of the New Pact for Europe project.*
Greece continues to be in a state of vulnerability, primarily the result of severe domestic errors, but also glaring gaps in the EMU architecture, and unfortunate Eurozone crisis management. Even though the crisis was also produced by EMU systemic failures, adjustment has been highly asymmetric, focusing almost exclusively on the national level. The sense of vulnerability is exacerbated by the effects of the refugee and migration crisis. Despite the disenchantment, a solid, though weakening, majority of Greeks continue to support the country’s participation in the EU institutions and the euro. Drawing on the discussions held amongst the members of the group, the report presents a set of conclusions on how to address the key challenges in strengthening Greece-EU relations:
*After a first successful period in 2013-2015, which included more than 80 events in 17 EU countries and the publication of two major reports, which elaborated five strategic options on the future of the EU, the New Pact for Europe project entered a new phase in 2016-2017. The ultimate aim of this new phase of the NPE project is to work out the details of a wider ‘package deal’ to equip the EU with the tools it needs to meet the internal and external challenges it faces. This proposal will contain solutions generated by connecting the discussions on the key policy challenges, and propose changes in the way the EU and its policies are defined to avoid future fundamental crises.
National Reflection Groups have been created and met specifically for this purpose in ten EU countries (Belgium, Estonia, Finland, France, Germany, Greece, Italy, Poland, Portugal and Slovakia), followed by transnational exchanges between these groups. This national report is the result of the work and discussions of one of these National Reflection Groups.
For more information on the NPE project, please see the project website: www.newpactforeurope.eu
Click here to download the publication.
Sentiment que le match est plié, « non-vote » contestataire, désaffection pour la politique après un trop grand nombre de scrutins… L’abstention record du premier tour des élections législatives peut s’expliquer de diverses manières. 19,24 % de participation à midi ; 40,75 % à 17 heures ; 48 %71 % au final. Ce dimanche, les chiffres ont évolué au fil des heures, mais […]
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Le politologue Dominique Reynié répond aux questions du « Cercle Les Echos » après le premier tour des élections législatives. Emmanuel Macron est en passe de réussir son pari. La République en marche (LREM) a obtenu 28,21% des suffrages exprimés au premier tour des élections législatives, marqué par une abstention record. Le mouvement présidentiel devance Les Républicains-UDI (15,77 %), le Front […]
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In ELIAMEP Briefing Note 53/2017, Maja Maksimović, Research Associate of the South-East Europe Programme, analyses Serbian presidential elections held on 2 April 2017. She argues that the victory of Aleksandar Vučić, leader of the Serbian Progressive Party (Srpska Napredna Stranka – SNS) and former Prime Minister of Serbia, could lead to further consolidation of a one-man regime in Serbia and the country’s additional sliding towards an autocratic rule.
In his Working Paper Ambassador (retired) Alexandros Mallias analyses the perspectives for improving the relations between Greece and the former Yugoslav Republic of Macedonia the day after the formation of a new Government in Skopje. Alexandros Mallias , who was first Head of Mission of Greece to Skopje ,1995-1999, suggests that the two governments should not raise high expectations .They should work to enhance and expand the Confidence Building Measures’ Process and rather opti for a quiet diplomacy on the name issue He stresses that fYROM’s 1991 Constitution is a bad one ,being the root cause of problems with its neighbors as well as of the endemic interethnic conflict. It was already amended 30 (thirty) times within 15 years .He is of the opinion that there are still some extra miles to go.
Mallias, former Ambassador to Albania, analyses the Political Declaration of the Albanian Leaders in the former Yugoslav Republic of Macedonia, stressing its importance for addressing the interethnic tensions between Slavs and Albanians and for solving the name issue with Greece.
Mallias, who also served as Ambassador of Greece to Washington (2005-2009),stresses that early -since 2007- Greece’s warnings , grievances and reactions to former P.M. Gruevski’s irredentism, nationalism and provocations proved now to be accurate and right. Yet, the former Prime Minister was not alone in this course of action. He was supported by those in Skopje who today disapprove him ,including some international actors. Greece will wait to see if the words of the new government in Skopje will be matched by deeds. Nationalism is still omnipresent in the former Yugoslav Republic of Macedonia starting from school textbooks.