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Afrique

Religion Catholique : Les Conférences épiscopales réunies de l'Afrique de l'Ouest invitent les fidèles à se raffermir dans la foi

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 04/01/2024 - 11:25

Les Conférences épiscopales réunies de l'Afrique de l'Ouest (CERAO) se sont exprimées sur la déclaration Fiducia supplicans dans un communiqué datant du 29 décembre 2023. Les CERAO disent comprendre les inquiétudes des fidèles catholiques . Elles les invitent à raffermir leur foi à travers la prière. Concernant la bénédiction des couples homosexuels, les CERAO restent catégoriques. Elle ne se fera pas dans l'espace qui est couvert par elles.

LETTRE DES CERAO AU PEUPLE DE DIEU EN AFRIQUE DE L'OUEST A PROPOS DE LA DECLARATION FIDUCIA SUPPLICANS

Aux

Prêtres, Diacres,
Religieux, Religeuses,
Et fidèles laïcs de l'espace CERAO

Nous, vos Pasteurs et Pères, les Cardinaux, Archevêques et Évêques de l'Afrique de l'Ouest, vous rejoignons en cette octave de Noël pour vous souhaiter beaucoup de grâces et de bénédictions de la part de l'Emmanuel : puisse la Gloire du Dieu fait homme resplendir dans la vie de chacun et chacune d'entre vous.

Comme vous le savez, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a publié le 18 décembre dernier la Déclaration Fiducia supplicans, sur la signification pastorale des bénédictions. La publication de cette Déclaration a semé d'énormes confusions qui ont entraîné une véritable cacophonie de voix discordantes, tout à fait à l'opposé du cantique des Anges que nous avons chanté à la veillée de Noël : « Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix sur la terre aux hommes qu'Il aime » (Lc 2,14).

Dans cette tempête, et conformément aux exigences de notre ministère, nous nous devons de vous affermir dans la foi. Nous comprenons vos interrogations et vos inquiétudes qui sont aussi les nôtres puisque nous sommes tous dans la même barque, la Sainte Église Catholique. Dans cette barque, il y a Jésus qui en est le timônier. Il calme les tempêtes (Cf. Mc 4,35-41). Il est le même, Il n'a pas changé. C'est pourquoi, confiants en sa présence, nous vous invitons au calme et à la sérénité. Et surtout à préserver l'unité de l'Église, en pensant à la grande prière sacerdotale du Christ dans le jardin de Gethsémanie, la nuit où Il fut livré : « Père, je te prie pour ceux que tu m'as donnés... Qu'ils soient un comme toi et moi sommes Un » (Cf. Jn 17,22.24).

Fils et filles bien aimés, vous le savez certainement, de nombreuses Conférences épiscopales d'Afrique se sont déjà prononcées sur le contenu de la Déclation Fiducia supplicans. Il en résulte que, tout en exprimant fortement notre profonde communion à l'Église et au Saint Père, nous ne pouvons occulter le risque de confusion et de scandale que pourrait provoquer la bénédiction des couples de même sexe, sous quelque forme que se soit. L'enseignement constant de l'Église l'affirme clairement : « Les actes d'homosexualité sont intrinsèquement désordonnés » (Cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Déclaration Persona Humana, n°8). Le Catéchisme de l'Église Catholique, en son numéro 2357, affirme clairement et sans ambiguïté que ce genre d'unions ou de pratiques, ne saurait recevoir d'approbation en aucun cas. Cet enseignement de l'Église s'enracine dans la Parole de Dieu qui considère les unions homosexuelles comme des dépravations graves et abominables (Cf. Gn 1,26-29 ; Lv 18, 22-23 ; Rm 1,24-27). Quant à nos cultures africaines, elles considèrent ces actes comme inacceptables.

Forts de tout cela, nous comprenons pourquoi les conférences épiscopales ont demandé aux ministres ordonnés exerçant sur le territoire de l'espace CERAO de s'abstenir des bénédictions de couples de même sexe, de quelque manière et sous quelque forme que se soit. L'Église étant une famille, nous vous remercions de vos différentes réactions, qui sont l'expression de l'amour que vous avez pour l'Église, Famille de Dieu, notre Famille.

En profonde communion avec le Saint Père, qui est le Père de cette Famille, nous devons avoir une grande compassion pour les personnes vivant dans cette douloureuse situation – d'ailleurs beaucoup d'entre eux cherchent à en sortir – et surtout prier pour elles. Ces personnes ne sont pas à marginaliser puisque le Christ, Notre Maître, n'a marginalisé personne. Il allait plutôt vers ceux que la société marginalisait.

Que Dieu fasse briller sur tous ses enfants, quel que soit leur état ou situation de vie, Son visage d'amour et de lumière. Et que son Esprit Saint nous donne à nous tous la force de la conversion quotidienne, car tous, nous avons besoin de conversion, sous une forme ou sous une autre.

Chers frères et sœurs, restons calmes et sereins, et surtout demeurons dans la prière. Le Maître, Jésus-Christ, est dans la barque. Et rien ne lui est impossible.

Que la Vierge Marie, Mère de l'Église et Notre-Dame d'Afrique, prie pour nous.

Fait à Abuja, le 29 décembre 2023

Pour les Conférences Réunies de l'Afrique de l'Ouest :

Monseigneur Alexis Touabli Youlo

Président des CERAO

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Appel à propositions pour un contrat de fourniture et pose de panneaux solaires dans les bureaux de IRC Fada et IRC Ouahigouya

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 04/01/2024 - 11:07

L'international Rescue Committee (IRC) répond aux crises humanitaires dans le monde et aide les populations à survivre et à reconstruire leurs vies. Fondé en 1933 à la demande d'Albert Einstein, l'IRC offre des soins vitaux et une assistance qui change la vie des réfugiés forcés de fuir la guerre ou une catastrophe.

IRC travaille aujourd'hui dans plus de 40 pays et 22 villes américaines, nous rétablissons la sécurité, la dignité et l'espoir de millions de personnes déracinées et qui luttent pour survivre.

Au Burkina Faso, IRC lance une réponse humanitaire et la première phase a ciblé la région du Sahel. Avec l'octroi de nouveaux projets, IRC a élargi ses zones d'interventions au Centre, au Nord, au Centre-Nord et dans la région du Sahel.

L'objet de cette invitation à soumissionner est de solliciter des propositions compétitives pour un contrat de fourniture et pose de panneaux solaires dans les bureaux de IRC FADA et IRC OUAHIGOUYA

Le dossier d'appel d'offre peut être retiré gratuitement à partir du 04-Janvier-2024 dans le bureau de IRC à :

Zogona, Parcelle 07 (H), Lot 03 (02) Section ET Secteur 22 Ex 13, A 200 m de la clinique du Bois

Tel : 05 00 40 88, 06.09.88.89

AVIS IMPORTANT

1) Se munir d'une clé USB ou d'une adresse électronique pour le retrait des dossiers d'appels d'offre.

2) Aux heures ouvrables :
Du lundi au jeudi : 08h-17h 30 mn
Vendredi : 08h-13h00

3) La date limite de dépôt des offres est fixée au 11-janvier-2024 à 15h 00 aux adresses ci-dessus.

NB : TOUTES LES OFFRES ARRIVÉES APRÈS L'HEURE LIMITE DE DEPOT NE SERONT PAS RECEPTIONNÉES.

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In memoria : NASSOURI SOUGOUDIA CLAUDE

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 04/01/2024 - 11:00

« Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra » Jean 11-25
« Heureux… les morts qui meurent dans le seigneur » Ap.14v13
Nul ne disparaît lorsque son souvenir demeure dans nos cœurs

05 janvier 2015 – 05 janvier 2024

Voilà 9 ans déjà, qu'il a plu au Seigneur de rappeler à lui notre cher époux,
frère, père, cousin, oncle, grand père, beau-père et ami :

NASSOURI SOUGOUDIA CLAUDE
Administrateur civil à la retraite
Ancien Consul Général du Burkina Faso à Bouaké
Chevalier de l'Ordre National
Chevalier de l'Ordre de Mérite, Agraphe Sport,

A l'occasion de ce triste anniversaire,

La grande famille NASSOURI à Fada N'Gourma, Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Paris.

La grande famille SEMDE à Koudougou, Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Ouahigouya, Abidjan et Paris.

La veuve Augustine NASSOURI née SEMDE à Ouagadougou ;

Les enfants :Franck, Eric, Elsie et Thierry à Ouagadougou, Yves à Paris,
Les frères et cousins du défunt ; Les nièces et neveux du défunt ; Les petits enfants ;

Les familles alliées LOUARI, YAMEOGO, MILLOGO, BA, SANOU, ILBOUDO, FOUSSENI, SEDOGO, SENECHARLES, COULIBALI, YADA, BAKO, OUEDRAOGO, BOLY et THIOMBIANO,

Réitèrent leurs sincères remerciements à tous ceux et celles qui de près ou de loin ont apporté leurs soutiens multiples et multiformes lors de la maladie, du décès et de l'inhumation.

Que le Seigneur dans sa miséricorde, rende à chacun le centuple de ses bienfaits.
Ils vous invitent à vous unir à eux dans la prière pour le repos de son âme.
En cette date anniversaire, une messe de requiem sera dite à son intention
le vendredi 05 Janvier 2024 à la chapelle Jean XXIII à 18h 30

Union de prière.

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Appel à candidature pour le poste de contrôleur général d'état

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 04/01/2024 - 11:00

Le Conseil d'Orientation de l'Autorité Supérieure de Contrôle d'Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC) souhaite recevoir des candidatures en vue du recrutement d'un Contrôleur général d'Etat pour un mandat de cinq (5) ans non renouvelable.

I. RESPONSABILITES ET TACHES

Le Contrôleur général d'Etat est chargé de l'application de la politique générale de l'ASCE-LC. Il est l'ordonnateur du budget de l'institution. A ce titre, il :
anime et coordonne les activités de l'institution ;
représente l'ASCE-LC auprès du Gouvernement, des autres institutions de la République, des partenaires techniques et financiers nationaux et internationaux ;
rend compte au Conseil d'Orientation de la gestion de l'ASCE-LC ;
publie chaque année un rapport annuel adressé au Président du Faso avec copies au Premier Ministre et au Président de l'Assemblée Nationale.

II. CONDITIONS DE CANDIDATURE

Peuvent faire acte de candidature au poste de Contrôleur général d'Etat, les personnes physiques répondant aux conditions ci-après :
être de nationalité burkinabè ;
être âgé de 47 ans au moins et de 60 ans au plus au 31 décembre 2024 ;
être titulaire d'au moins un diplôme de l'enseignement supérieur de niveau BAC+5 (DEA, DESS, MASTER) en économie, droit, gestion-comptabilité, fiscalité, finances publiques, audit, administration publique, management ou de tout autre diplôme reconnu équivalent ;

justifier d'une expérience professionnelle d'au moins quinze (15) ans ;
justifier de l'occupation de postes de responsabilité dans le secteur public ou privé ;
justifier de bonnes connaissances des questions de corruption et infractions assimilées ;

justifier de connaissances en audit/contrôle ;
justifier d'une bonne santé physique et mentale ;
justifier de bonnes connaissances de l'outil informatique ;
n'avoir pas fait l'objet d'une condamnation à une peine afflictive ou infamante ;
n'avoir pas été reconnu coupable, après enquête, de fraude, corruption ou toute autre malversation ;
n'avoir pas été dirigeant d'un parti politique les cinq (05) dernières années ;
être de bonne moralité.

III. COMPOSITION DU DOSSIER DE CANDIDATURE

Le dossier de candidature doit obligatoirement comporter les pièces suivantes :
une demande manuscrite revêtue d'un timbre fiscal de deux cents (200) francs CFA adressée au Président du Conseil d'Orientation de l'Autorité supérieure de contrôle d'Etat et de lutte contre la corruption faisant ressortir l'adresse du candidat, son email et son numéro de téléphone ;

une lettre de motivation de deux pages maximum ;
une copie légalisée de la carte nationale d'identité burkinabé (CNIB) ou du passeport en cours de validité ;
une copie légalisée du certificat de nationalité burkinabè ;
les copies certifiées conformes des diplômes, certificats et attestations de travail ;

des documents justifiant de l'ancienneté et des postes de travail occupés ;
un curriculum vitae qui met l'accent sur les responsabilités et les formations les plus pertinentes au regard du poste en compétition et, faisant ressortir les coordonnées (téléphone et e-mail) de trois personnes de références professionnelles ;
un casier judiciaire datant de moins de trois (03) mois ;
un certificat de visite et de contre-visite datant de moins de trois (03) mois faisant ressortir l'aptitude physique et mentale du candidat et revêtu d'un timbre fiscal de trois cents (300) francs CFA.

IV. DEPOT DES DOSSIERS DE CANDIDATURE ET DATE LIMITE

Les personnes intéressées par le présent appel à candidature sont invitées à déposer leur dossier de candidature, sous pli fermé avec la mention du titre du poste à pourvoir, à la direction des ressources humaines au premier étage du siège de l'ASCE-LC sis à Ouaga 2000, avenue Pascal ZAGRE, du 12 au 25 Janvier 2024 tous les jours ouvrables de 08h00 à 16h00.

V. PROCEDURE DE SELECTION

Le recrutement se déroulera en trois (3) étapes :
une présélection sur dossier ;
une enquête de moralité des candidats présélectionnés ;
un entretien devant un jury.
Seuls les candidats présélectionnés seront contactés pour la suite du processus. Les résultats des deux (02) premières étapes seront également affichés au siège de l'ASCE-LC.

Aucun dossier reçu ne sera restitué.
Le Conseil d'Orientation de l'Autorité supérieure de contrôle d'Etat et de lutte contre la corruption se réserve le droit de ne donner aucune suite au présent avis de recrutement.

Le Président du Conseil d'Orientation

Christophe COMPAORE
Commandeur de l'Ordre de l'Etalon

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The U.S. Mission in Ouagadougou, Burkina Faso is seeking eligible and qualified applicants for the position of Registered Nurse in the Health Unit.

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 04/01/2024 - 10:00

U.S. EMBASSY OUAGADOUGOU

VACANCY ANNOUNCEMENT # Ouaga-2023-033 RA1

REGISTERED NURSE

Opening Date : January 05, 2024
Closing Date : January 19, 2024
Open to : All Interested Applicants/All Sources
Work Schedule : Full-time (40 hours/week)
SALARY : *Ordinarily Resident (OR) : CFA 17,000,342 p.a. (Starting Salary/Full-Time)
(Position Grade : FSN-09)

ALL ORDINARILY RESIDENT (OR) APPLICANTS MUST HAVE THE REQUIRED WORK AND/OR RESIDENCY PERMITS TO BE ELIGIBLE FOR CONSIDERATION.

BASIC FUNCTION OF POSITION :

The incumbent serves as the post's nurse with responsibilities that include the medical care of Mission employees and eligible family members under MED approved clinical guidelines, as well as maintenance and inventory of all medical equipment and supplies, implementation of a robust vaccination program, administration of group and individual health education programs, and medical emergency contingency planning for the Mission. The incumbent will work in the Medical Unit under the direct supervision of the Regional Medical Officer (RMO) or Medical Provider (MP).

QUALIFICATIONS REQUIRED :

1. EDUCATION : Degree (RN Level) in Nursing or Diploma/Certificate equivalent from an accredited School of Nursing. Must possess and maintain a valid nursing license or a current unrestricted Registered Nursing license from the host nation, country of origin, or the U.S.

2. EXPERIENCE : A minimum of 2 years of post-qualification work as a professional nurse is required.

3. LANGUAGE : English – Good Working Knowledge is required.
French – (Fluent) Reading/Writing/Speaking is required. This may be tested.

4. SKILLS AND ABILITIES : The position requires dealing with a complexity of interactive challenges in difficult and emotional situations. Must have a solid working knowledge of MED's RN Clinical Practice Guidelines and be familiar with American Nursing Standards of Care. Must be able to perform basic word processing on computer. This may be tested.

5. JOB KNOWLEDGE : The incumbent possesses critical-thinking skills and comprehends MED's policies and procedures regarding medical evacuations, hospitalizations. Must maintain current knowledge of local and regional medical services that can provide care for all acuity levels, including vetted specialists and hospitals. Maintains a working relationship with transport facilities that can transfer critically ill patients.

HOW TO APPLY : Applicants must complete the following application process to be considered :
• Create an account on the Electronic Recruitment Application (ERA) Website at https://erajobs.state.gov/dos-era/bfa/vacancysearch/searchVacancies.hms
• Choose Announcement Number Ouaga-2023-033 RA1 Registered Nurse and complete the online application.

• Upload any additional documentation that supports or addresses the requirements listed above (e.g., Copies of Attestations/Certificates of Work, degrees certificates, wok permits & SF 50 if applicable) into the Electronic Recruitment Application system. click on the "Apply to This Vacancy" to submit your application.

For more information on how to apply, visit the Mission internet site : https://bf.usembassy.gov/jobs/
Required Documents : Please provide the required documentation listed below with your application :

• Residency and/or Work Permit (If applicable)
• Degree (RN Level) in Nursing or Diploma/Certificate equivalent from an accredited School of Nursing. Must possess and maintain a valid nursing license or a current unrestricted Registered Nursing license from the host nation, country of origin, or the U.S.

• DD-214 - Member Copy 4, Letter from Veterans' Affairs, or other supporting documentation (if applicable)
• SF-50 (if applicable)
• Copies Work Attestations/Certificates
• Others

What to Expect Next : Applicants who are invited to take a language or skills test or who are selected for an interview will be contacted via telephone calls and email.
FOR FURTHER INFORMATION : Contact the Human Resources Office at 25 49 53 00.
Note :
• All applications received after the deadline will not be considered.
• All applications must be for an open/advertised position.
• Only shortlisted applicants will be contacted.

EQUAL EMPLOYMENT OPPORTUNITY : The U.S. Mission provides equal opportunity and fair and equitable treatment in employment to all people without regard to race, color, religion, sex, national origin, age, disability, political affiliation, marital status, or sexual orientation. The Department of State also strives to achieve equal employment opportunity in all personnel operations through continuing diversity enhancement programs. The EEO complaint procedure is not available to individuals who believe they have been denied equal opportunity based upon marital status or political affiliation. Individuals with such complaints should avail themselves of the appropriate grievance procedures, remedies for prohibited personnel practices, and/or courts for relief.

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Décès de KOMI Ouinam Albert : Faire-part et programme des obsèques

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 04/01/2024 - 08:00

Le Tengsoba de Hargo
La grande famille KOMI à Hargo, Salla, Bouna, Sabouna, Titao, Ouagadougou, Kompienga, Bobo Dioulasso et au Mali
Monsieur KOMI Michel à Ouagadougou
Monsieur KOMI Barthelemy à Ouagadougou
Monsieur KOMI Boureima à Ouagadougou
Madame GANSORE / KOMI Salamata à Dédougou
La grande famille SAWADOGO à Tougou
La famille PAFADNAM à Kaya
La famille NAKANABO à Zendingué
La veuve KOMI/ PAFADNAM Franceline
Les familles alliées

Les enfants : Juliette, Justine, Françoise, Denise, Adelphe, Rose, Arnaud, Rosine, Arthur et Irène
Les neveux : KOMI Ousmane, KAGONE Mady, KOMI Hamade, KOMI Hamidou Bella, KOMI Léandre, ROMBA Johanny, NAKANABO Issaka, GANSORE Daouda et frères et sœurs
Les belles filles : Mamouna Maelyse, Zalissa Lydia et Samiratou Salomé
Les petits enfants

Les arrières petits enfants
Ont la profonde douleur de vous annoncer le rappel à Dieu de leur frère, époux, père, beau-père, grand-père et arrière-grand-père
KOMI Ouinam Albert,
Entrepreneur à la retraite

Décès survenu le Mardi 02 Janvier 2024 au CHU de Tengandogo dans sa 81e année.
Le programme des obsèques se présente comme suit :

Dimanche 07 Janvier 2024
15h : Levée du corps au CHU de Tengandogo
20h : Veillée de prière au domicile familial à Ouidi

Lundi 08 Janvier 2024
8h : Levée du corps au domicile familial à Ouidi
9h : Absoute à l'église Notre Dame de Kologh Naaba suivi de l'enterrement au domicile familial à Ouidi

‘'Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d'herbes fraiches, il me fait reposer'' Psaume 22 (23)

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Décès de Dakiswilgda Denis NANA : Remerciements et faire-part

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 04/01/2024 - 07:30

Le NABI KIEN'NGA DE YAÏKA dans le Ganzourgou,
LES NAKOMSES DE YAÏKA dans le Ganzourgou,
M. Marc COMPAORE,

Les grandes familles NANA, SANKARA, COMPAORE, LESSAMBA, ZOERINGRE, KABORE,

Les familles alliées TRABOULGA, NASSA, COULIBALY, BAMAGO, KALMOGO
A Yaïka, Tema, Ouagadougou, Conakry, Washington, New York, Paris
La veuve Collette Marie NANA née SANKARA à Wayalghuin

Les enfants
Tegawende Sylvain à l'Association CRIC/Yelmani
Kiswendsida Honoré, Responsable de la société ETYF
Wendyam Jean Baptiste à Sunu Assurances Vie Burkina Faso
Bao-Wende-Managré Guy Innocents à Norwegian Refugee Council

Les neveux : P. Bruno, N. Éric, Anne-Marie, Hyppolite

La veuve Madelaine NANA née BANDE
Les petits-enfants : Adeline, Lydie Olivia, Ornella, Yvan, Valère Noah, Noël Arnold, Regina Marie-Rose, Gloria, Charles et Alexandre.

Profondément touchés par les nombreuses marques de compassion et les soutiens multiformes dont ils ont bénéficié, de près ou de loin, durant la maladie, et lors du rappel à Dieu de leur fils, époux, père, beau-père, grand-père, oncle, frère, beau-frère :

Dakiswilgda Denis NANA, ex-Agent de Bureau chez Fadoul TECHNIBOIS à la retraite
Décès survenu le 29 décembre 2023 à l'âge de 73 ans environ de suite de longue maladie suivi l'inhumation à Yaïka le 31 décembre 2023,

adressent leurs remerciements aux parents amis collègues et connaissances. Elles remercient particulièrement :

Tous les ressortissants de Yaïka
La communauté catholique de Yaïka
La communauté catholique de la Paroisse Charles LUWAGA
Les habitants de Wayalaghuin,
Le PDG Georges A. FADOUL de la Société Fadoul TECHNIBOIS et son personnel actif et retraité

La Coordonnatrice de l'Association YELMANI, Blandine SANKARA
Le personnel et les partenaires de la société ETYF
Les Directeurs Généraux de Sunu Assurances Burkina Faso et leurs personnels
Le personnel de Norwegian Refugee Council

Les familles vous informent qu'une messe sera dite le 07 janvier 2024 à la Paroisse Charles LUWAGA à Wayalghuin à 6h 30mn.

Que par la miséricorde de Dieu l'âme de D.

Denis NANA repose en paix

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In memoria : Saïdou Simplice COMPAORE

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 04/01/2024 - 07:30

A jamais dans nos cœurs !

5janvier 2019 - 5 janvier 2024

Voilà déjà 5 ans qu'il a plu au Seigneur de rappeler à lui son serviteur Saïdou Simplice COMPAORE

En ce triste anniversaire, les familles COMPAORE et alliées prient tous ceux qui l'on connu et aimé d'avoir une pensée pieuse pour lui.

Par ailleurs des messes seront dites pour le repos de son âme selon le programme suivant :

Le 5 janvier 2024 à 5h 45mn à la paroisse Nôtre Dame des Apôtres de la patte
Le 6 janvier 2024 à 18h30 à la CCB St Raphaël

Union de prière

Que par la miséricorde de Dieu l'âme de Saïdou Simplice COMPAORE repose en paix.

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Décès du COLONEL MAJOR OMER BATIONO (dit bon ballon) : Remerciements

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 04/01/2024 - 07:30

Semer la vie, semer la joie, telle fut son existence, il nous a laissé une belle leçon de vie, par sa générosité, son humilité et surtout son amour du prochain.

Les grandes familles BATIONO à Réo, Ouagadougou ;

Les grandes familles OUEDRAOGO à Ouagadougou, Mali, France, et en Côte d'Ivoire ;

Les grandes familles Tioyé à Diédougou et Ouagadougou ;

Les grandes familles ZEBA, TRAORE à Sanogho, Tenkodogo et à Ouagadougou ;
Les grandes alliées, OUEDRAOGO, ZOUNGRANA, KEITA, NIGNAN, ZALLE, BAZIE, MINOUNGOU ;

Les Frères et sœurs Serge Marie Constant (dit Madou)
Florentin, Lucie, Christiane, Viviane
Les Tantes, Oncles, Cousins, Neveux, Nièces et Enfants.

LA VEUVE BATIONO NEE TRAORE ASSITA MARIE PASCALE ET SES ENFANTS

Catherine Marie Lise (à la société générale à paris)
YAHAN André Junior au centre de formation André BAYALA à Ouagadougou
Arthur Jonathan étudiant à Aube Nouvelle
Sa petite fille ZOE Shana

Très touchées par les nombreuses marques de sympathie et de compassion expriment leur profonde gratitude à tout ceux qui leur ont apporté soutien moral, spirituel, matériel, financier lors de la maladie, du rappel à Dieu le 24/11/2023 et de l'inhumation le 30/11/2023 à Ouagadougou au cimetière du camp SANGOULE LAMIZANA de leur fils, frère ami, oncle, époux, père, grand-père.

LE COLONEL MAJOR OMER BATIONO (dit bon ballon)

Leurs remerciements vont particulièrement
Au Ministre de la Défense ;

Au MATDS ;
Au Ministre délégué, à la sécurité et son personnel ;
Le personnel soignant du camp Sangoulé Lamizana ;

Son excellence Albert OUEDRAOGO ancien premier ministre et son gouvernement ;
Le curé de la paroisse St Sébastien du camp Sangoulé Lamizana et ses collaborateurs ;

Le curé de la rotonde et ses collaborateurs ;
Les religieuses caméliennes de Saint Camille ;

La CCB Saint Lazare de la paroisse de Dapoya ;
La CCB Saint Joseph de taab-tinga ;

La communauté des enfants de toute grâce ;
Ses camarades de corps d'armés ;

Ses promotions du PMK de 1976 ;
Les fédérations sportives ;

Les autorités religieuses et coutumières ;

Les amis des parents, et des enfants.

Que Dieu dans son infinie bonté vous bénisse et vous rende sans limites vos bienfaits.

Union de prières

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IN MEMORIAM André Richard OUEDRAOGO

Lefaso.net (Burkina Faso) - Thu, 04/01/2024 - 07:00

Cela fait deux (02) ans qu'il a plu au Seigneur de rappeler auprès de lui son bien-aimé :

André Richard OUEDRAOGO
08 février 1962 – 07 janvier 2022
Chevalier de l'Ordre du Mérite & de l'Ordre National

Et Précédemment :
Directeur du Département Evaluation et Capitalisation du Centre d'Analyse des Politiques Economiques & Social (CAPES)/Présidence du Faso
Conseil Municipal de la Commune de Kaya & Conseiller régional du Centre Nord
Membre fondateur du Centre d'Analyse pour la Prospective et l'Intelligence Economique (CAPIE)
Membre fondateur & Past Président du Réseau Burkinabè de Suivi-Evaluation (RéBuSE)
Membre de plusieurs réseaux francophones des Evaluateurs dont R.F.E. & AfrEA
Past Président du Lions Club Ouaga-Karité & Compagnon de Melvin John
Enseignant vacataire d'Universités

En souvenir de ce douloureux anniversaire de décès :

Sa majesté Naaba Tanga, chef du canton de Kirgoutenga,
La grande famille OUEDRAOGO à Dapalgo, Namsuigui, Kaya et Ouagadougou,

La famille de feu OUEDRAOGO Kouka Pierre, ses enfants à Paris, Ouagadougou, Maryland (USA) : Béatrice PAFADNAM/OUEDRAOGO, Jean François OUEDRAOGO, Aimé-Joseph OUEDRAOGO, Rémi Benjamin OUEDRAOGO, P. Henriette Yaaba OUEDRAOGO ;

La Dynastie Royale Zoundji-Vode de Zèbou-Oundji à Porto-Novo (Bénin),

La grande famille YANSUNNU au Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, France,

Les familles alliées TAPSOBA, BENON, YAMEOGO, SANGARE, PODA, SAWADOGO, OUEDRAOGO, ZOMBRE, TRAORE, SANDWIDI, YAGO, DRABO, TIAMA, COULIBALY.

La veuve OUEDRAOGO/YANSUNNU Josée Evelyne Kpèdétin, cadre de banque à la Société Générale Burkina Faso (SGBF),

Et ses enfants :
o Patrick Sévérin, Biologiste aux USA,
o Bernice Fanélie Sèna, Pharmacienne en France,
o Akézié Hémérode, Auxiliaire en pharmacie
o Immaculée Wend-Dolyan, Etudiante
o Yannis Pierre-Richard Ledyan, Elève

Vous invitent à vous unir à eux dans la prière pour le repos de l'âme du défunt le dimanche 07 janvier 2024 selon le programme suivant :

Paroisses

Heure

Saint Camille

09h00

Notre Dame des Apôtres de la Patte d'Oie

09h00

Cathédrale de l'Immaculée Conception

09h00

11h00


« Le monde passe avec tous ses attraits, mais celui qui accomplit la volonté de Dieu demeure éternellement ». 1Jean 2 -17

Merci pour vos ferventes prières,
Merci pour votre présence,
Merci pour le soutien multiforme.

UNION DE PRIERES ET PAIX À SON ÂME !

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Soulèvement populaire du 3 janvier 1966 en Haute-Volta : Un regard sur l'histoire et l'avenir du mouvement syndical au Burkina Faso

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 03/01/2024 - 23:31

Pour commémorer le soulèvement populaire du 3 janvier 1966, il est organisé ce mercredi 3 janvier 2024, à Ouagadougou, un panel explorant le rôle crucial du mouvement syndical dans l'ancrage de la démocratie au Burkina Faso. Le thème central du présent panel, « Contribution du mouvement syndical à l'ancrage de la démocratie au Burkina Faso », invite à une réflexion approfondie sur le cheminement historique du pays et les défis contemporains. En tant que principaux orateurs du jour, Dominique Yaméogo et Norbert Ouangré ont apporté leurs perspectives éclairées, sous la modération de Marcel Zanté.

« Le mouvement syndical a toujours été débout dans la question de la défense des libertés démocratiques et syndicales », signale d'emblée Dominique Yaméogo, qui est le premier à introduire le panel initié par les centrales syndicales et syndicats autonomes membres de l'Unité d'action syndicale (UAS). Dominique Yaméogo est un fin connaisseur de la vie syndicale au pays des hommes intègres, pour avoir été plusieurs fois responsable au niveau de la Confédération générale du travail du Burkina Faso (CGT-B), et secrétaire général de l'Union régionale du Centre de la CGT-B.

Dominique Yaméogo a pris la parole pour présenter le premier sous-thème du panel, intitulé « Les luttes syndicales pour l'ancrage de la démocratie : exemples et acquis ». Ce volet explorera les moments décisifs où le mouvement syndical a été à l'avant-garde des batailles pour les droits et la démocratie, soulignant les réalisations significatives.

L'histoire de la vie syndicale

Ainsi, dès l'entame de sa communication, Dominique Yaméogo revient sur les premières actions qui ont marqué la vie syndicale au Burkina Faso, jadis appelé Haute-Volta. « Six ans après les indépendances formelles, le mouvement syndical et l'ensemble de nos peuples ont réagi contre le développement de l'arbitraire dans le pays. À l'époque, le pouvoir de la première république avait créé un parti unique et voulait que toutes les organisations s'inscrivent dans ce cadre. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, était les mesures répressives au plan économique à travers la loi de finances de 1966 », rappelle-t-il.

« C'est dire que depuis les années 60, le mouvement syndical a contribué réellement à l'ancrage de la démocratie au Burkina Faso », Dominique Yaméogo, ancien responsable de la CGT-B

Monsieur Yaméogo poursuit dans son récit des faits marquants de l'histoire syndicale, avec ceux des luttes des 17 et 18 décembre 1975. Il affirme à ce niveau que la réaction des travailleurs et le mouvement syndical en cette période, a contraint le général Sangoulé Lamizana à renoncer à sa volonté de créer un parti unique à l'instar de ses pairs notamment de la Côte d'Ivoire.

« On disait que Ouagadougou était devenu une ville morte et cela a contraint le général Lamizana à renoncer à la création de son parti unique, le Mouvement national pour le renouveau. Au préalable, en faisant son coup d'État le 8 février 1974, le général Lamizana avait en effet, annoncé les couleurs ».

Monsieur Yaméogo aborde également l'avènement du Conseil de salut du peuple (CSP1) qui a fait tomber le régime du colonel Saye Zerbo, avant de confier qu'un coup d'État est également survenu peu de temps après, du fait des contradictions nées entre les acteurs de ce mouvement. « En mai 83 déjà, ils ont opéré un autre coup d'État en leur sein. Recherché, Henri Zongo s'était retranché au Camp Guillaume Ouédraogo. Thomas Sankara était arrêté, tandis que Blaise Compaoré s'était réfugié à Pô pour se préparer. Et c'est ainsi qu'a eu lieu le coup d'État du 4 août 1983 […] », relate le paneliste.

L'ancien responsable de la CGT-B explique qu'en lieu et place de la révolution, il a été créé des structures comme les Comités de défense de la révolution (CDR) qui se sont mis à réprimer le peuple jusqu'au sein des foyers. « Ils ont même amené des enfants à dénoncer leurs parents qui avaient des attitudes de “réactionnaires''. Et quand ces derniers ont été licenciés, les mêmes parents n'avaient plus de quoi scolariser leurs enfants au cours de l'année qui a suivi leur licenciement. Pendant que le CNR n'a rien fait pour la scolarité de ces enfants ».

Les participants au panel du mouvement syndical à l'occasion de la commémoration du soulèvement populaire du 3 Janvier 1966 édition 2024

« Les régimes constitutionnels offrent plus de liberté »

« À cette époque-là, même pour organiser un simple bal de réjouissance, il fallait l'autorisation des CDR. À tous ces tournants-là, le mouvement syndical a pris position face aux différents régimes », renchérit monsieur Yaméogo.

Il dit constater qu'il y a plus de libertés sous les régimes constitutionnels que sous ceux d'exception. « Il y a eu onze régimes d'exception depuis janvier 1966 », souligne monsieur Yaméogo, relevant que le mouvement syndical a travaillé à l'élaboration de la constitution. D'où il dit avoir noté qu'il est idéal de travailler à l'instauration d'un État démocratique que celui d'exception. « Sous le CNR, l'on affirmait : “Si tu fais, on te fait et puis Il n'y a rien'', ou bien que “Les gens qui s'opposent au CNR vont être fusillés au poteau n°5 de la place de la Révolution'' ».

Aujourd'hui, déclare monsieur Yaméogo, tout le monde constate que c'est le même mouvement syndical qui se bat pour préserver le minimum de libertés acquises pour l'épanouissement des populations, pendant que les autres se taisent. « Mes camarades, soyez en sûrs que ceux qui se taisent aujourd'hui, sont encore ceux qui diront demain que le mouvement syndical n'a rien fait », a-t-il regretté.

Malgré ses limites, il est nécessaire pour le mouvement syndical, relève M. Yaméogo, de poursuivre vaille que vaille sa mission d'analyse de la vie politique et de l'évolution du pays.

« Le mouvement syndical a mobilisé près de 150 millions de francs CFA en guise de solidarité aux PDI de Kaya et Kongoussi, matérialisé sous forme de dons de vivres de construction de forages », Norbert Ouangré, panéliste

Le second sous-thème intitulé « Les défis actuels des luttes syndicales dans un contexte de lutte contre les groupes armés terroristes », sera abordé par Norbert Ouangré. Il est le président de la commission presse de l'Unité d'action syndicale, et a aussi été le secrétaire général adjoint de la CGT-B.

Rappel des contributions de l'UAS pour une sortie de crise

Norbert Ouangré, lui, est revenu lors de son exposé, sur les différentes interventions de l'UAS en lien avec la crise sécuritaire. Ses déclarations se situent entre 2016 et 2022, dans lesquelles le mouvement syndical interpellait sans cesse les autorités sur leurs responsabilités de sécuriser les populations. Monsieur Ouangré dépeint ainsi, la situation nationale en citant un extrait de la déclaration commémorative du 3 janvier 1966, livrée en 2022 par l'UAS.

« L'année 2022 a été marquée par la recrudescence des coups d'État. En huit mois, le pays a vécu deux coup d'État en janvier puis en septembre, et depuis le dernier coup d'État d'Ibrahim Traoré, ce sont deux coup d'État qui auraient été déjoués. Et nous vivons depuis dans une psychose de coup d'État avec l'arrestation d'officiers et de soldats. Dans ce contexte, nous assistons à la restriction des libertés démocratiques, de la liberté de presse et de la liberté syndicale, des droits à l'information, mais aussi aux menaces de mort proférés sur les réseaux sociaux contre des citoyens qui critiquent les autorités de la transition », rappelait M. Ouangré.

M. Ouangré enchaîne en citant des extraits de la déclaration de l'UAS dénonçant certaines pratiques au Burkina Faso. « Dénonçant la poursuite des pratiques de corruption, encouragées par la politique de l'impunité des crimes économiques et de la mal gouvernance, l'UAS a évoqué les révélations de cas de distribution de l'argent public à des activistes et autres artistes et personnalités, la gestion opaque des ressources importantes mises à la disposition de l'armée, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme », a-t-il fait savoir.

Le mouvement syndical a baptisé trois salles dont celle du 3 janvier 1966

Puis d'ajouter, que c'est justement à cause de la mauvaise gestion des ressources par l'armée que l'UAS a clairement indiqué qu'elle n'était pas favorable au prélèvement de 1% sur les salaires des travailleurs, annoncé par les autorités. Parce qu'elle estimait, renchérit-il, qu'il existe de nombreuses niches susceptibles de procurer d'importantes ressources à l'État.

Les revendications du mouvement syndical

Au nombre des revendications de l'UAS, M. Ouangré a mis en relief celles liées à la crise sécuritaire. « Après avoir réaffirmé son opposition de principe au coup d'État, l'UAS a formulé à l'endroit du nouveau pouvoir, des revendications portant notamment sur le rétablissement de la constitution, la levée de la suspension des activités des partis politiques et des OSC, la levée du blocus imposé à certaines localités. À cela s'ajoutent le ravitaillement des localités comme Djibo, la publication du rapport sur Inata, la lumière sur l'attaque de Gaskindé, la dénonciation des accords de coopération militaire et économique qui lient le Burkina Faso à la France », énumère-t-il.

M. Ouangré porte également à la connaissance de l'assistance, les revendications faites par l'UAS après une série de sortie dans les régions en août 2022. « La plateforme revendicative mentionne d'impliquer les populations dans la lutte contre le terrorisme, par leur dotation en moyens de défense conséquents et leur formation. Elle invite également à assurer la prise en charge des ayant-droits des FDS et des VDP victimes du terrorisme, à améliorer la prime servie aux FDS et VDP, assurer son paiement diligent et mettre en œuvre les différentes mesures prises en leur faveur ».

Les dix héros du 3 janvier 1966

Le gouvernement interpellé sur ses promesses

Avant de conclure, M. Ouangré aborde les promesses faites par le gouvernement de transition et sur lesquelles le mouvement syndical attend de voir leur accomplissement. « Le gouvernement de transition a promis de faire la lumière sur l'affaire de la guérisseuse de Komsilga, les rapports d'enquête sur les drames d'Inata, de Karma et de Zaongo, les deux coups d'État dont a été accusé le colonel Emmanuel Zoungrana, l'audit de la gestion de l'armée, la transparence de la gouvernance […] », a-t-il laissé entendre.

Bien avant le début du panel, trois salles de la Bourse du travail de Ouagadougou ont été baptisées. Ces salles portent désormais les noms suivants : “Salle du 3 janvier 1966”, “ Salle du 16 septembre 2015” et “Salle des 17 et 18 décembre 1975”. Cette action vise à immortaliser les grands événements marquants du Burkina Faso, auxquels le mouvement syndical a contribué.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 03/01/2024 - 23:30

La terre vient de faire une révolution avec cette nouvelle année. Le Burkina Faso est toujours en guerre. Le conflit a débuté en 2015, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que nous sommes toujours à la recherche des solutions. Nous avons connu deux coups d'Etat qui sont intervenus pour mettre fin à l'insécurité. Des efforts sont faits, des résultats obtenus mais des options faites sur des terrains qui n'ont rien à voir avec la bataille sécuritaire sont sources de frictions et entament sérieusement la cohésion sociale. Le pays aborde la nouvelle année dans une ambiance anxiogène, par manque de lisibilité de l'action gouvernementale, et d'une politique qui semble sourde à l'éclairage de nos chercheurs et savants et hostile aux avis critiques.

Des thèses fumeuses de ceux qui se présentent en soutiens du pouvoir fleurissent sur le net contre la science et l'école, alors même que nos ennemis se battent aussi pour pas d'écoles pour nos enfants. Bon nombre de Burkinabè s'interrogent sur certains choix, et ne perçoivent pas la cohérence de l'ensemble de la politique du Mouvement pour la sauvegarde et la restauration (MPSR2). Il y a une multiplicité d'acteurs qui prétendent agir au nom du pouvoir du MPSR2 qui n'a pas encore dévoilé sa composition.

Les opinions de ces acteurs s'entrechoquent comme celle de faire une nouvelle constitution dont la campagne était en cours et menée par des organisations de la société civile et le Premier ministre. C'est avec surprise que l'on voit le grand pont que les partisans de la nouvelle constitution viennent de prendre par la révision constitutionnelle adoptée par l'Assemblée législative de transition le 30 décembre 2023. Au moment où nous sommes en guerre, et que l'on appelle à l'unité pour vaincre nos ennemis, pourquoi le MPSR2 préfère ouvrir des fronts qui nous désunissent et n'ont aucune plus-value pour gagner la guerre ? La logique du "tout est prioritaire" et du "en même temps est mieux", crée plus de désagréments et d'inconvénients. Même si les hommes sont multitâches comme les ordinateurs, les ressources sont limitées et les priorités et les urgences s'imposent.

Revenons sur des réformes qui sèment le trouble par la manière dont le gouvernement les a conduites et qui semblent avoir pour but de revenir sur les acquis de l'insurrection populaire de 2014.

L'Assemblée législative de transition a fini de convaincre les plus sceptiques, après le vote de la loi sur le Conseil supérieur de la communication, et le vote de ce projet de loi de révision de la constitution, qu'elle est une chambre d'enregistrement. Pourtant le processus conduisant à ce vote sur la révision de la constitution a requis de la part de l'Assemblée de transition, l'éclairage d'experts et de scientifiques sur les points importants de cette révision constitutionnelle comme la révision du Conseil supérieur de la magistrature, la question des langues officielles, pour ne citer que ceux-là.

Aimons-nous la science et les scientifiques ?

Mais au final, les députés n'ont pas tenu compte des explications de ces personnes expérimentées et ont voté à plus des ¾ requis pour cette révision de la constitution qui ne peut se faire dans le contexte actuel de guerre, de mise en garde et de mobilisation générale, où l'intégrité du territoire est menacée. Pourquoi après tous ces éléments dirimants, l'Assemblée de transition a quand même voté cette révision ? On se le demande toujours. Et dans une précipitation telle qu'il fallait le faire à la veille de la nouvelle année 2024. La proposition de loi du gouvernement est sortie du conseil des ministres le 6 décembre 2023 et le 30 décembre l'affaire était pliée.

A quoi cela rime de rendre nos langues officielles, quand on sait qu'une langue officielle doit être une langue de travail. ? Alors que nous ne nous sommes pas donné les moyens d'en faire des langues de travail. Quand les experts disent qu'il y a des pays qui n'ont pas de langues officielles, on aurait pu déclarer que le français n'est plus notre langue officielle, et continuer à l'utiliser comme langue de travail et renforcer la promotion de nos langues nationales. Mais l'option choisie de les officialiser de façon formelle paraît légère parce que ce statut implique de les utiliser dans l'administration et l'enseignement.

Si la mobilisation générale n'était pas dévoyée en une lutte contre les avis critiques, des crédits importants auraient été accordés aux départements de linguistique, d'anthropologie et de sociologie de nos universités et centres de recherche pour connaître davantage les sociétés et les langues des zones à haut défi sécuritaire. Nos insuffisances et nos carences sont davantage de notre fait que de l'étranger.

Vers le retour des « juges acquis »

Cette révision constitutionnelle, si elle est vraiment possible (l'avis du conseil constitutionnel est attendu) aurait pu se faire de manière participative et inclusive sans trop d'accrocs quant à la réforme du Conseil supérieur de la magistrature. Pourquoi rechercher le fait du prince qui s'impose à tous, alors que les discussions, le dialogue, la communication peuvent aboutir à des réformes pérennes, consensuelles ?

Les magistrats sont favorables à la présence de non magistrats au sein du conseil supérieur de la magistrature dans la proportion d'un tiers. Pourquoi vouloir inonder cet organe de 50% de non magistrats dont le profil n'est pas connu, ni le mode de désignation ? On dirait que le gouvernement coche toutes les cases pour que cette proposition déplaise, voir irrite les magistrats.

Alors que la communication gouvernementale veut faire de la transition un gouvernement proche des valeurs de Thomas Sankara, les dernières réformes sur le Conseil supérieur de la communication et la justice sont des réformes qui remettent au goût du jour les us de l'ère de l'assassin de Thomas Sankara, Blaise Compaoré avec les procureurs dépendants du ministre de la justice qui recherchera inévitablement les "juges acquis".

Le sentiment d'insécurité des Burkinabè s'accroît. Certains ont l'impression que le pays s'époumone à des réformes incessantes. Chaque régime cassant et déconstruisant celles que les précédents ont amorcées sans faire une étude de ce qui a été fait pour dégager les points forts et les points faibles.

Avons-nous vraiment besoin de cette révision constitutionnelle, et quel apport pour gagner la guerre ? Le débat à l'Assemblée législative de transition et les explications du gouvernement ne nous ont pas permis de le savoir. Le dire n'est pas être contre la Transition ou qui que ce soit, c'est chercher à comprendre et emmener à plus de réflexion.

Que 2024 nous apporte tous davantage de paix dans nos cœurs pour une cohésion sociale et une lutte ensemble pour la reconquête de l'intégrité de notre territoire.

Sana Guy
Lefaso.net

Categories: Afrique

Mort à Ouaga du journaliste Mohamed Maïga en 1984 : « Le pouvoir en a pris un coup sérieux, Sankara en a été éprouvé » (ambassadeur Bassirou Sanogo)

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 03/01/2024 - 23:25

Sous la Révolution démocratique et populaire (RDP), un journaliste malien, engagé pour la cause de la Haute-Volta d'alors, a trouvé la mort le 1er janvier 1984, « dans des conditions troublantes ». En ce 40e anniversaire de sa disparition, l'un des acteurs de la révolution et proche de l'infortuné, l'ancien ambassadeur du Burkina à Alger, Bassirou Sanogo, revient, sous fond d'hommage également, sur ce sujet peu connu des générations actuelles.

Lefaso.net : Le 1er janvier 2024 marquera le 40e anniversaire du décès à Ouagadougou de Mohamed Maïga. Pouvez-vous nous rappeler qui il était et comment l'avez-vous connu ?

Bassirou Sanogo : Mohamed Maïga est un journaliste malien, formé en journalisme au CESTI (Centre d'études des sciences et techniques de l'information, un institut de l'université Cheikh-Anta-Diop) de Dakar. Il est né en 1950 à Ansongo, dans la région de Gao au Mali. Il a donc fait ses études universitaires en journalisme à Dakar, en France et au Canada. Je l'ai connu réellement en 1976-1977.

A l'époque, il était moniteur du CESTI et moi, je préparais mon DEA en sciences de l'information, à l'Institut français de presse, à l'université Paris II. Nous nous sommes connus à la faveur de divergences politiques portant sur le conflit angolais. Tous deux progressistes, militants de la FEANF (Fédération des étudiants d'Afrique noire en France) dirigée à l'époque par l'AEVF (Association des étudiants voltaïques en France), une section de l'UGEV (Union générale des étudiants voltaïques). Sur la question du conflit angolais, Mohamed était pro-MPLA, donc pro-soviétique et cubain tandis que moi j'épousais la position de la FEANF alignée sur l'option de la Chine populaire.

On peut dire que c'est la position idéologique de l'AEVF qui déteignait sur l'ensemble de la FEANF ; et cette position idéologique disait qu'un peuple se libère, il ne doit pas se faire libérer. Autrement dit, nous n'étions pas d'accord avec l'intervention soviéto-cubaine en Angola. Au contraire, Mohamed Maïga était, lui, pour cette intervention. Nous avons eu donc une discussion chaude dans les couloirs de l'université Paris-Panthéon-Assas qui a mal tourné, à telle enseigne que nous avons failli, par passion militante, en venir aux mains. Nous avons été séparés ce jour-là par un étudiant voltaïque du CESTI, Hamed Koné. Cet incident a créé une amitié : nous nous sommes mis à nous appeler réciproquement « Pop Pov » et « Chinetok », pour imager nos deux positions idéologiques antagoniques.

Mohamed Maïga à Ouaga, après le 4 août 1983

Mohamed Maïga était cultivé, curieux et éloquent. Je crois que c'était, là, des atouts qui ont garanti sa réussite dans le journalisme militant. Il a eu à exercer quelques temps à l'hebdomadaire Jeune Afrique, où j'ai personnellement collaboré également une année avant lui. Je ne sais pas dans quelles conditions il a quitté Jeune Afrique, mais tout porte à croire que son engagement politique ne concordait pas avec la ligne politique de Jeune afrique. Il a basculé à Afrique-Asie, qui était un journal progressiste avec pour vocation d'encourager et faire connaître les luttes d'émancipation à travers le tiers-monde, notamment en Afrique. En novembre 1982, à partir d'Afrique-Asie, il a pris ses premiers contacts avec les révolutionnaires voltaïques, dont il connaissait certains à travers la FEANF.

Je l'avais perdu de vue pendant sept ans environ ; et un beau jour, je le rencontre à l'aéroport de Ouagadougou. Il était étonné de me voir et me dit qu'il est venu ici en Haute-Volta, parce que ce qui s'y passe ici l'intéresse. Il m'a promis que dès qu'il revendra, il me contacterait. C'était sous le CSP I, en janvier ou février 1983. Sankara venait d'être nommé Premier ministre. Entre temps, il y a eu le 17 mai, qui a aussi provoqué la résistance et entraîné l'organisation d'un ‘‘maquis'' animé par Blaise Compaoré, qui a pu s'échapper de la forfaiture du 14 mai, à Pô. Ce maquis, soulignons-le, a été nourri également par des éléments civils. Donc, Mohamed Maïga s'est particulièrement engagé pour faire connaître la tendance progressiste du CSP I (Conseil de salut du peuple I), parce qu'il estimait qu'il lui fallait s'engager dans la résistance. Il a mis son journal au service de la résistance voltaïque.

Par le canal de Rawlings, Mohamed Maïga s'est rendu à Pô, où il a réalisé des interviews et produit des articles sur la résistance organisée par Blaise Compaoré, ses commandos, mais également avec l'appui d'éléments civils. Il a donc expliqué le pourquoi et le comment de la situation. Autrement dit, de mai à pratiquement août 83, Afrique-Asie a été la tribune qui s'est mise à la disposition de la résistance voltaïque. Il n'y a pas une parution (parce que c'était un bimensuel) qui ne réservait pas un reportage, des analyses sur la situation. Mohamed Maïga est l'un des journalistes de gauche qui se sont réellement engagés pour la cause.

La délégation à la première conférence de presse internationale de la Révolution, et de la gauche vers la droite : Mohamed Maïga, Bassirou Sanogo, Pierre Askri (rédacteur en chef du journal Libération), Kaboué Buana, Paulin Bamouni(Sidwaya), Kouyaté (fils de Seydou Badjan kouyaté), Ali Zerbo (Sidwaya)

Quand le 4 août est arrivé, c'était évidemment la grande satisfaction chez Mohamed Maïga. Il est donc venu ici pour assister à la première conférence internationale de presse (voir photo ci-dessous, ndlr) en compagnie d'autres journalistes. Il faut citer le Zaïrois Kaboué Buana, ancien de Jeune Afrique et du périodique « Demain l'Afrique » et qui a aussi choisi de se mettre à la disposition de la révolution voltaïque. Il faut également mentionner le journaliste français Pierre Haski, à l'époque rédacteur en chef de « Libération », Kouyaté (fils de Seydou Badian Kouyaté) ; Paulin Bamouni et Ali Zerbo de Sidwaya ainsi que votre serviteur (Bassirou Sanogo, ndlr). Mohamed Maïga est venu en Haute-Volta donc à plusieurs reprises, et son dernier passage, c'était en décembre 1983. Il est mort à Ouagadougou le 1er janvier 1984.

Quelle a été la réaction du pouvoir à l'époque ?

Le pouvoir en a pris un sérieux coup. Ça a été très marquant. Sankara en a été éprouvé, on était au début de la révolution. Il perdait un compagnon, un soutien de grande valeur.

Que s'est-il passé après son décès ?

Son corps a été exposé au camp Sangoulé-Lamizana et tout ce Ouaga comptait comme CDR est passé se recueillir toute la nuit sur le corps. Le lendemain, une délégation de haut niveau, comprenant des membres du CNR, des ministres comme Adama Touré qui représentait d'ailleurs le CNR, le lieutenant Daouda Traoré, moi-même, Alpha, le jeune frère du regretté, s'est rendue directement à Gao pour l'enterrement à Ansongo (située à une quarantaine de kilomètres de Gao). Au quarantième jour également, l'Etat burkinabè a affrété un vol Air Burkina pour une forte délégation conduite par le lieutenant Moussa Diallo et qui était composée, entre autres, de Mariam Sankara et d'autres amis et militants. Au lieu d'aller directement à Ansongo pour le 40è jour, la délégation est passée par Bamako, à la demande expresse du président Moussa Traoré. Donc, il y a eu un hommage que le pouvoir burkinabè à l'époque, lui a rendu.

La délégation voltaïque conduite par le ministre de l'information Adama Touré, rend l'hommage posthume à Mohamed Maiga

Il semble également qu'une Maison de presse a porté son nom ! Si oui, où est-ce qu'elle était située et comment a-t-on pu l'oublier, si tôt ?

La Maison de presse Mohamed-Maïga se trouvait sur l'emplacement actuel du Théâtre Koamba-Lankoandé (actuel Cenasa, ndlr). Elle a été détruite dans les années 93. Après sa destruction, on n'a plus jamais parlé de Mohamed Maïga. Je pense que le pouvoir de Blaise Compaoré avait décidé de faire table rase sur tout ce qui peut constituer un symbole qui ranime peut-être la révolution. Depuis que cette maison a donc été détruite, on n'a plus parlé de Mohamed Maïga. Or, aujourd'hui, et ça n'engage que moi, j'estime qu'il y a beaucoup de similitudes entre le pouvoir de IB et la RDP de Sankara.

Quelles peuvent être ces similitudes ?

IB (Ibrahim Traoré) a accepté de prendre le témoin. Non seulement il a pris le témoin, mais il pose des actes au quotidien qui rappellent, s'identifient ou prolongent la période sankariste. A partir de ce moment, où on a un pouvoir qui prolonge celui de Thomas Sankara, il est souhaitable qu'il prenne en compte les symboles marquants de la RDP. Le sacrifice de Mohamed Maïga pour la cause révolutionnaire fait partie de ces symboles.

Autrement, il faut faire quelque chose pour honorer la mémoire de Mohamed Maïga !

Je pense qu'il faut honorer sa mémoire. Cela veut dire qu'on peut retenir une place, une rue, une maison, un symbole physique en tout cas, qui rappelle l'histoire de cette révolution. Si on ne se fonde pas aussi sur les symboles, on risque d'être dans des situations où ceux qui n'ont pas fait la révolution vont parler de la révolution, s'en approprier et s'autoproclamer. Et là, ça peut faire le nid de toutes sortes de contrevérités. Si on ne témoigne pas, pendant que les témoins sont vivants, je pense qu'il y a un danger qui peut amener à dévier dans la mise à disposition de l'histoire véritable de cette révolution. C'est dans ce sens-là qu'il faut prendre en considération certains symboles, faire comprendre que la RDP est quelque chose qui a été préparé et animé par des hommes qui n'étaient pas tous Burkinabè. Et le fait qu'on reconnaisse aujourd'hui, à un niveau mondial, qu'une expérience de développement endogène s'est déroulée dans notre pays est encourageant pour le devenir de l'Afrique.

Avez-vous des contacts avec des membres de la famille Mohamed Maïga ?

Après son décès, le CNR m'a demandé d'être son intermédiaire avec la famille. C'est dans ce cadre qu'on m'a confié son jeune frère, Alpha, qui a logé chez moi, que j'ai inscrit en sociologie à l'université de Ouagadougou. Entre temps, j'ai été nommé ambassadeur à Alger. Il est resté ici, chez d'autres personnes. Je peux dire qu'il a été en contact avec moi jusqu'en 1987. Par ailleurs, je connais sa fille, qui est une grande actrice de cinéma, dans une soixantaine de films, avec qui je suis en contact. Elle vit en France et est parfois venue au Fespaco ; on est en contact. Je crois savoir qu'en tant que réalisatrice également, elle a entrepris de réaliser un film sur son père. Dans le cadre de ce projet, qui lui tient à cœur, elle viendra certainement au Burkina pour la réalisation de ce documentaire.

L'ambassadeur Bassirou Sanogo

Qu'est-ce que vous retenez de lui ?

C'est quelqu'un qui était beaucoup plus réaliste que la plupart d'entre nous. Par exemple, sur notre divergence dans le conflit angolais, au final, c'est lui qui a eu raison, car si l'Union soviétique et Cuba n'étaient pas intervenus aux côtés du MPLA, la région de l'Afrique australe aurait eu une autre évolution, pas forcément en faveur de l'indépendance africaine. C'est quelqu'un qui était ferme dans ses positions, dans l'affirmation de ses convictions, mais dans un réalisme mature.

En conclusion ?
Je souhaiterais vivement que quelque chose soit réalisé pour rappeler Mohamed Maïga. Je suis persuadé que la génération qui, aujourd'hui, supporte IB, en tirerait de la satisfaction ; parce que ça lui permettra de connaître la Révolution, les gens qui l'ont marquée, qui s'y sont donné corps et âme.

Entretien réalisé par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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Burkina / Rétrospective 2023 : Entre tensions et positionnement sur le plan diplomatique

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 03/01/2024 - 23:20

Ouverture de l'ambassade de Russie au Burkina, création de l'Alliance des États du Sahel, retrait du Burkina du G5 Sahel… l'année 2023 a été marquée par des tensions diplomatiques notamment avec la France et la CEDEAO, mais aussi par un rapprochement avec la Russie et d'autres pays comme l'Iran. Retour sur quelques dates marquantes de la vie diplomatique du pays des hommes intègres au cours de l'année écoulée.

28 décembre : Réouverture de l'ambassade de Russie, 31 ans après sa fermeture à Ouagadougou. Les choses sont allées très vite depuis le rapprochement avec Moscou. Depuis son avènement, le MPSR 2 a multiplié les opérations de rapprochement avec le Kremlin. L'ambassade sera gérée pour l'instant par l'ambassadeur de Russie en Côte d'Ivoire, Alexeï Saltykov, en attendant la nomination d'un ambassadeur.

Poignée de mains entre le ministre Karamoko Jean-Marie Traoré et l'ambassadeur de Russie en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso

17 décembre : Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, procède à un léger remaniement ministériel. La ministre des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, en poste depuis mars 2022 sous le MPSR 1 de Paul Henri Damiba, est éjectée du gouvernement. La lauréate de la 3e diction du prix Ubuntu dans la catégorie Femmes leaders et Entrepreneurs, cède sa place à Karamoko Jean-Marie Traoré, précédemment en charge de la Coopération régionale. Pourquoi ? Les interrogations taraudent les esprits. Au sein de l'opinion, son départ est perçu par certains comme une rupture de confiance avec le chef de l'Etat, et par d'autres, comme le signe d'un nouveau départ, pour occuper de plus grandes responsabilités au sein probablement de l'AES. Wait and see !

Passation de charges entre la ministre des affaires étrangères, Olivia Rouamba et et son remplaçant Karamoko Jean Marie Traoré

2 décembre : Le Burkina et le Niger annoncent dans un communiqué conjoint, qu'ils quittent, « en toute souveraineté » l'ensemble des instances et organes du G5 Sahel, y compris la Force conjointe. Le Mali s'était déjà retiré en mai 2022, en invoquant une organisation « instrumentalisée par l'extérieur ». Il ne reste plus que la Mauritanie et le Tchad au sein du G5 Sahel, créé, rappelons-le, en 2014.

Le Burkina Faso et le Niger ont annoncé leur retrait du G5 Sahel, un an après le départ du Mali

1er décembre : Réunis en conclave à Bamako, les ministres des Affaires étrangères des États membres de l'AES, recommandent la création d'une confédération des trois pays. Les ministres de l'Economie et des Finances ont également recommandé la création d'un fonds de stabilisation et d'une banque d'investissement de l'alliance.

23 novembre : Le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du Niger, le général de brigade Abdourahamane Tiani est reçu par son homologue burkinabè pour une visite d'amitié et de travail. C'est une première depuis la chute du président Mohamed Bazoum.

8 novembre : Entrée en vigueur de la dénonciation de la convention fiscale de non double imposition avec la France, signée le 11 août 1965 et entrée en vigueur le 15 février 1967. Dans un communiqué signé du 7 novembre, le directeur général des impôts, Daouda Kiraoya a invité « les personnes physiques et les personnes morales publiques et privées contractantes avec des personnes résidantes en France, de bien vouloir procéder à compter du 8 novembre 2023, à une application stricte des dispositions du Code général des impôts notamment en matière de revenus perçus ou de sommes versées en contrepartie de prestations quelconques ». Notons que cette dénonciation a été faite le 7 août 2023 par les autorités de la transition, qui estiment que cette convention fiscale faisait perdre au Burkina 40 à 50 milliards de FCFA par an.

30 octobre : La ministre Olivia Rouamba est reçue en audience par Son Eminence le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'Etat du Saint-Siège. Elle plaide pour une visite du Souverain pontife, François 1er au Burkina. Si cette visite venait à avoir lieu, ce ne serait pas une première. Le Pape Jean-Paul II a déjà effectué une visite pastorale en Haute-Volta en mai 1980 et au Burkina Faso fin janvier 1990.

5 octobre : La première session de la commission mixte de coopération entre le Burkina Faso et la république islamique d'Iran accouche, après trois jours de travaux, de la signature de huit accords de partenariat. Ces accords concernent les domaines de la protection de l'environnement, des mines et de l'énergie, de l'urbanisme et de la construction, du travail et de la protection sociale, de l'enseignement supérieur, de l'industrie pharmaceutique, de la formation professionnelle, de l'enseignement et de la formation technique et professionnelle.

23 septembre : À la tribune des Nations-Unis, le ministre de la fonction publique, du travail et de la protection sociale, Bassolma Bazié, dénonce « l'hypocrisie diplomatique et les mensonges d'État » faisant courir l'ONU à sa perte. Il critique aussi la communauté internationale pour avoir imposé des sanctions au Burkina Faso à la suite du coup d'État du 30 septembre 2022.

Le Chef de l'Etat Ibrahim Traoré échange avec une délégation russe le 16 septembre à Ouagadougou

16 septembre : Création de l'Alliance des États du Sahel par le Burkina, le Mali, le Niger par la signature de la charte du Liptako-Gourma. C'est l'aboutissement du rapprochement de ces trois pays après les menaces d'intervention de la CEDEAO contre le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), tombeur de du président nigérien Mohamed Bazoum, en juillet 2023. Cette alliance a pour objectif d'établir une architecture de défense collective et d'assistance mutuelle au profit des populations des trois pays. Cette alliance, annoncée comme le cauchemar des terroristes, a déjà effectué plusieurs opérations conjointes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

14 septembre : Le Burkina Faso suspend sa coopération militaire avec la France. À travers une note, le ministère des Affaires étrangères annonce que l'agrément de l'attaché de défense près I'ambassade de France au Burkina Faso, Emmmanuel Pasquier, lui a été retiré pour "activités subversives". Le Pays donne deux semaines au personnel du bureau militaire français pour quitter le territoire burkinabè. Par ailleurs, la mission militaire burkinabè à Paris est fermée à compter du 14 septembre 2023.

Le Burkina Faso a obtenu le retrait de la force française Sabre

20 août : Dans un élan de soutien à son voisin du Niger en proie à des sanctions de la CEDEAO, le Burkina Faso fait convoyer plus de 300 camions remplis de marchandises au profit du peuple nigérien.

7 août 2023 : La France suspend la délivrance des visas au Burkina jusqu'à nouvel ordre. Cette décision intervient après que le Burkina a été classé en zone rouge par le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères français. Cette mesure concerne concerne également le Mali et le Niger avec qui la France entretient des relations tendues depuis l'avènement des militaires au pouvoir. Dans la même foulée, Air France suspend ses vols en direction des trois pays.

6 Août : La France annonce avoir suspendu l'aide au développement et l'appui budgétaire au Burkina Faso. Cette aide au développement est estimée à 482 millions d'euros et l'appui budgétaire au titre de l'année 2022 s'élevait à 13 millions d'euros. Cette décision intervient après le soutien apporté par le Burkina Faso et le Mali au Niger après la prise de sanctions par la CEDEAO.

28 juillet : Lors du 2e Sommet « Russie-Afrique », le capitaine Ibrahim Traoré ne mâche pas ses mots. Il invite les chefs d'Etat africains à arrêter de se comporter en marionnettes. Le lendemain, lors d'une séance de travail avec le président russe Vladimir Poutine, le président la transition souhaite le renforcement des échanges commerciaux et le développement d'un partenariat sur le plan énergétique notamment la construction d'une centrale nucléaire. Vladimir Poutine annonce l'octroi d'une aide humanitaire de 10 millions de dollars à plusieurs pays africains à travers le Programme alimentaire mondial (PAM) dont 2,5 millions de dollars seront destinés au Burkina Faso.

19 au 21 juillet : Le Premier ministre, Apollinaire Kyélem de Tambèla, séjourne à Managua, au Nicaragua. Invités pour la célébration du 44e anniversaire du triomphe de la révolution sandiniste, le chef du gouvernement et sa délégation signent plusieurs accords dans les secteurs de l'économie et des finances, du commerce ; de l'industrie, de l'agriculture, de l'élevage, de la recherche scientifique et technologique, de la formation professionnelle, de la santé, du sport, de la culture et du tourisme et des médias.

22 juin : L'ancien chef d'état-major général des armées, le colonel-major David Kabré est nommé ambassadeur du Burkina Faso auprès du Ghana. Il remplace le général Pingrenoma Zagré qui était à ce poste depuis mai 2017.

7 mars : Entrée en vigueur de la suppression de visa pour les passeports ordinaires entre le Burkina Faso et le Royaume du Maroc. Cet accord d'exemption de visas a été signé le 23 octobre 2020 à Dakhla, au Maroc, entre les deux pays et était en application provisoire depuis le 22 décembre 2020.

28 février : Le pays dénonce un "accord d'assistance militaire" signé le 24 avril 1961 avec la France, quelques semaines après avoir obtenu le retrait de la force française Sabre en janvier. Dans un courrier du ministère des Affaires étrangères, un délai d'un mois a été donné pour "le départ définitif de tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires burkinabè".

18 février : Lors du sommet extraordinaire, à Addis-Abeba, la conférence des chefs d'Etat de la CEDEAO s'oppose à la demande de levée de sanctions introduite par le Burkina, la Guinée et le Mali, et prend une nouvelle mesure restrictive : l'interdiction de voyager aux membres du gouvernement et autres hauts fonctionnaires des trois pays.

26 janvier : Le Quai d'Orsay rappelle l'ambassadeur de France au Burkina, Luc Hallade, pour "consultations". Cette annonce intervient au lendemain de l'annonce du retrait des troupes françaises déployées au Burkina Faso. En décembre 2022, les autorités burkinabè avaient également demandé à Paris son remplacement. Jusqu'à ce jour, son remplaçant n'a toujours pas été trouvé. Selon un écrit du Monde, qui cite une source diplomatique, les autorités burkinabè auraient opposé une fin de non-recevoir à la proposition de nomination de Mohamed Bouabdallah [Sous-directeur des affaires politiques au ministère français des Affaires étrangères] pour remplacer Luc Hallade, en poste à Ouagadougou depuis 2019 et qui n'était plus en odeur de sainteté avec les nouvelles autorités de la transition.

Rassemblés par Fredo Bassolé
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Sécurité au Burkina : 2023, une année d'attaques, d'offensives et de soutien patriotique

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 03/01/2024 - 23:15

Après deux coups d'Etat en 2022, l'année 2023 n'a pas été du tout sabbatique pour les terroristes, les militaires et la population. On a enregistré de nombreuses attaques perpétrées et déjouées par les Forces de défense et de sécurité (FDS). Les forces de mal ont été traquées au sol et par « l'avion sans bruit ». Sous le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR II), les Burkinabè de l'intérieur et de la diaspora ont été mis à contribution grâce à l'initiative Fonds de soutien patriotique (FSP). Flash-back sur une année de « lutte contre le terrorisme made in Capitaine IB ».

Dimanche 1er janvier 2023. Alors que des Burkinabè se présentaient des vœux de santé et de sécurité, l'Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) de Dédougou a été la cible d'une attaque d'hommes armés. L'incident sécuritaire n'a pas causé de perte en vies humaines, mais quatre véhicules et une moto ont incendiés, et deux autres motos emportées par les assaillants. A ce bilan s'ajoutent des violences physiques exercées par la bande armée sur des vigiles présents sur les lieux.

Le lendemain 2 janvier, dans la même localité, l'abbé Jacques Yaro Zerbo a été tué par des hommes armés non identifiés à Soro, village situé dans le département de Toeni, province du Sourou. Les auteurs ont emporté son véhicule, précisent d'autres sources. Le professeur d'école et précédemment directeur de l'école de Ninlaré dans la circonscription d'éducation de base de Kassoum, province du Sourou, Adama Kékélé, a été tué le 3 janvier 2023 par des hommes armés aux encablures de la ville de Tougan.

Face aux incursions et menaces répétées des Hommes armés non identifiés (HANI), plusieurs villages se sont vidés en début d'année 2023. C'est le cas de la commune rurale de Gassan et des villages de Ouargaye. Cette situation a occasionné la hausse de l'effectif des Personnes déplacées internes (PDI). A la date du 31 janvier 2023, ce sont près de deux millions de PDI, selon le Secrétariat permanent du Conseil national du secours d'urgence et de réhabilitation (SP/Conasur).

De la reconquête…

Dans son offensive, les FDS ont reconquis plusieurs localités et réinstallé des déplacés. En mars, le détachement militaire de Dassa et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) ont ramené la quiétude, après trois mois de règne des terroristes, dans cette localité située à une quarantaine de kilomètres de la ville de Koudougou.

La libération de la ville de Solenzo et le retour de l'administration ont été un ouf de soulagement pour la population résiliente. Le marché de Solenzo a retrouvé son animation d'antan. Le constat a été fait le lundi 10 avril 2023.

Côté crise humanitaire, la reconquête du territoire a permis à des PDI de regagner leurs localités d'origine. A la date du 31 août 2023, ce sont plus de 190 000 PDI qui sont retournées chez elles, informe le Conasur.

Le duo FDS-VDP a permis de remporter plusieurs victoires. De l'Est au Sahel en passant par la Boucle du Mouhoun, plusieurs attaques ont été déjouées. Le 27 novembre 2023, une attaque massive a été neutralisée à Djibo.

La contribution du peuple

Engagé dans la lutte contre le terrorisme depuis 2015, c'est en 2023 que le peuple a été mis à contribution de manière plus significative. Si le projet de prélèvement de 1% des salaires des fonctionnaires avait échoué en 2022, le Fonds de soutien patriotique (FSP) a été mis en place. A partir des taxes prélevées sur certains produits de consommation, la population contribue directement à la lutte. Du buveur de bière à l'utilisateur des compagnies de téléphonie, tout le monde met la main à la poche.

Et périodiquement, le ministère de l'Economie, des Finances et de la Prospective, premier gestionnaire du FSP, fait le point de la contribution sous la supervision du Premier ministre. Quant au président de la transition, Ibrahim Traoré, il salue officiellement ce sacrifice au cours de ses prises de paroles publiques. « Grâce au vaillant peuple burkinabè, (…) des acquisitions sont déjà faites en termes de moyens de combat », a-t-il affirmé au cours de sa visite aux unités combattantes en formation, le 23 juillet 2023.

C'est en 2023 que le Burkina Faso a assisté à une visite personnelle d'un chef de l'Etat aux familles des victimes du terrorisme. En effet, le chef de l'Etat Ibrahim Traoré s'est rendu chez des familles des FDS tombées au front pour s'enquérir des conditions de vie des veuves et des orphelins, et les réconforter.

A l'occasion de son premier anniversaire à la tête du Burkina Faso, le Ibrahim Traoré a rappelé, dans une interview du 29 septembre, que les FDS ne sont qu'à l'introduction de la lutte contre le terrorisme. Au cours de son adresse à la nation du 10 décembre, il a donné un dernier avertissement aux terrorismes pour déposer les armes, car ils n'auront plus cette chance.

L'année 2024 va connaître certainement le développement de la lutte contre le terrorisme. Est-ce l'année de tous les espoirs ? Wait and see…

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

Lire aussi : Sécurité au Burkina : 2022, une année d'attaques terroristes, de reconquête du territoire et de coups d'Etat

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Burkina / Santé : « Beaucoup de parents ne veulent pas accepter la surdité de leurs enfants » Dr Benoit Kpatsa

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 03/01/2024 - 23:10

Selon le site de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), on estime qu'environ 466 millions de personnes dans le monde, soit environ 5% de la population mondiale, souffrent d'une déficience auditive invalidante. Cela inclut les personnes atteintes de surdité partielle ou totale. Pour mieux apprendre de la maladie, nous sommes allés à la rencontre du Dr Benoit Kpatsa ce 2 janvier 2024, à son cabinet.

Lefaso.net : Qu'est-ce que la surdité et comment se manifeste-t-elle ?

Dr Benoit Kpatsa : La surdité est toute déficience auditive qui s'intéresse à l'appareil de l'audition chez n'importe quelle personne à n'importe quel âge. Elle est une déficience qui va perturber la perception du monde chez les enfants comme chez les adultes.

Chez les enfants, il peut y avoir des difficultés liées à la malformation du système auditif. Il peut y avoir aussi une surexposition très tôt à des bruits intenses qui ont perturbé le fonctionnement du tympan. Comme l'enfant n'entend pas, il ne se comporte pas forcément en société comme nous. Mais depuis le berceau, si on interagit bien avec l'enfant, il y a un minimum qui sera là vers ses un an. Mais le reste ne viendra pas. Les parents diront que l'enfant a commencé à parler mais il ne parle plus et pourtant il n'a jamais entendu. C'est parce que l'enfant utilise beaucoup son intelligence et sa vision pour suivre. C'est à ce moment qu'il faut surveiller le temps de sommeil de ces enfants pour voir s'il y a un bruit qui les intéresse, s'ils tournent la tête, si un bruit les réveille. Après tout, il faut dire qu'il peut y avoir aussi une oreille qui entend et une autre qui n'entend pas.

La majorité des enfants autistes sont confondus aux enfants sourds parce que chacun est dans son monde. Mais les deux troubles sont différents. Néanmoins, il faut dire qu'un trouble n'exclût pas l'autre. L'enfant peut être sourd et autiste en même temps.

Quelles sont les différentes causes et quelles peuvent être les différentes solutions ?

Généralement, la cause de la surdité est la méningite. Mais il y a également les malformations et le contexte environnemental. Après la petite enfance, quand l'enfant commence par grandir et que la surdité survient, l'enfant peut perdre ses mots. Il parle mais comme il n'entend plus, il va perdre les mots qu'il avait. La solution, ce sont les appareillages qui sont proposés par niveau. Si la surdité n'est pas trop profonde, on pose les appareils. Mais si la surdité est profonde, on fait une chirurgie pour remplacer le nerf. Mais pour la chirurgie, il y a tout un ensemble d'examens qu'il faut faire pour s'assurer si on peut le faire. Il y a malheureusement d'autres qui n'ont pas d'autres solutions que d'apprendre la langue des signes. Lire la suite

Hanifa Koussoubé
Lefaso.net

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Poursuites judiciaires contre la CEDEAO : Des organisations panafricaines appellent à une mobilisation

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 03/01/2024 - 23:05

La Coalition des patriotes africains du Burkina Faso (COPA-BF) et des "organisations sœurs" ont animé une conférence de presse ce mardi 2 janvier 2024 à Ouagadougou.

Ce tête-à-tête avec les professionnels des médias vise, selon les organisateurs, à informer l'opinion publique de leur démarche consistant à intenter une action civile contre l'autorité de la CEDEAO et sa commission.

Il s'agit, expliquent-ils, de « contester la légalité de leurs sanctions imposées au Burkina Faso, au Mali, au Niger et à la Guinée devant la Cour de justice de la CEDEAO à Abuja-Nigeria ».

« Les sanctions économiques et financières imposées par la CEDEAO sont des armes de massacre, nos populations meurent de faim et de désespoir ou de faillite. Ces sanctions sont plus difficiles pour les nouveaux gouvernements et les empêchent d'assurer une meilleure sécurité et un meilleur développement à leurs populations et de sauver des vies. L'autorité de la CEDEAO rend plus difficile la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme », a déclaré Roland Bayala, le président de la COPA-BF.

Etait représentée à ce point de presse, l'organisation de Abraham Korbla Klutsey, directeur exécutif de Youth for Peace and Security-Africa, dont le siège est au Ghana et qui possède des succursales enregistrées en Éthiopie et au Nigeria. C'est une organisation de « consolidation de la paix et de défense des droits de l'homme ».

Le Burkina Faso n'est que la première étape pour cette conférence de presse. Le Niger et le Mali vont accueillir cette campagne médiatique.

La COPA-BF appelle les autres Organisations de la société civile à se joindre à cette lutte.

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Burkina/Vœux de nouvel an à Ouagadougou : « Si nous refusons les sacrifices d'aujourd'hui, nous aurons les larmes et les regrets du futur »

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 03/01/2024 - 22:55

A l'occasion du nouvel an 2024, nous avons tendu notre micro à des ouagalais afin de recueillir leurs vœux. Au regard du contexte sécuritaire difficile marqué par les attaques terroristes couplées à une crise humanitaire, le retour de la paix est sur toutes les lèvres. Lisez plutôt.

Dr Régis Dimitri Balima, enseignant-chercheur à l'université Joseph Ki-Zerbo

« Pour cette année 2024, je souhaite que l'esprit de paix et de tolérance remplisse le cœur de tous les Burkinabè. Que nous soyons davantage unis et tirons tous dans la même direction, à savoir la bonne direction, pour la sauvegarde de notre nation. Que de nos échanges contradictoires jaillisse la lumière pour un Burkina Faso totalement pacifié. A l'endroit des autorités, qu'elles se concentrent sur leur mission principale, à savoir sécuriser le territoire pour un retour à l'ordre constitutionnel ».

Dr Régis Dimitri Balima, enseignant-chercheur à l'Université Joseph Ki-Zerbo

Jean-Baptiste Ouédraogo, professeur de français

« Tout d'abord, je rends grâce à Dieu pour cette nouvelle année et je prie pour chacun afin que 2024 soit meilleure que 2023. La paix dans nos familles, villages, villes et pays. La santé, la prospérité, la joie, bref la grâce divine nous accompagne chaque jour durant toute cette année 2024. Pour notre chère patrie, il est temps de renforcer l'union sacrée autour de la transition et de la lutte contre l'insécurité afin de sortir au plus vite de l'impasse et du verrou terroriste. Que Dieu protège nos FDS et VDP engagés au front et qu'Il bénisse le Burkina Faso. Que l'amour et la solidarité règnent en maîtres sur tous les fils et filles du Burkina Faso ».

Jean-Baptiste Ouédraogo, professeur de français

Ali Traoré, directeur de la communication et des relations publiques du Fonds d'intervention pour l'environnement

« Je souhaite une bonne et heureuse année 2024 à tous les Burkinabè ! Que la nouvelle année soit rythmée de santé, de paix et de prospérité pour toutes les familles. Mon souhait, c'est que la nouvelle année apporte surtout plus de sécurité à notre cher pays, le Burkina Faso ! C'est le lieu de saluer le courage et le sacrifice de toutes les forces combattantes engagées au front. Ces hommes et femmes méritent respect et considération car, grâce à leur engagement, la situation sécuritaire s'améliore, de plus en plus.

Nous espérons qu'en 2024, il y aura plus d'embellie sur le plan sécuritaire, pour faciliter la mise en œuvre des activités de développement au profit des populations des villes et des campagnes de notre pays. Cette tribune est aussi une opportunité pour saluer l'esprit de sacrifice des Burkinabè, de divers horizons, qui ont accepté d'accompagner les autorités, à travers de multiples contributions, afin d'aider à reconquérir le territoire national. Vivement donc qu'en 2024, nous nous mettions plus ensemble, en respectant les différences, sinon en mettant les différences ensemble, en vue de sauver l'essentiel, le Burkina Faso. Une fois de plus, bonne et heureuse année à toutes et à tous dans la solidarité et l'union. Que le Plus Haut exauce nos prières ! »

Ali Traoré, directeur de la communication et des relations publiques du Fonds d'intervention pour l'environnement

Alain Christophe Traoré dit Alino Faso, entrepreneur

« Je souhaite le retour de la paix et de la quiétude pour des millions de burkinabè qui souffrent d'une guerre qu'ils ne comprennent même pas… Je souhaite également la paix des cœurs parce qu'il y'a trop de haines et rancunes entre nous-mêmes… Que Dieu assiste les familles des forces de défense et de sécurité, les volontaires pour la défense de la patrie, et les civils tombés à cause de cette guerre et qu'il protège nos soldats qui se battent pour protéger ce pays. C'est nous qui construirons notre pays et personne ne viendra le faire pour nous … Si nous refusons les sacrifices d'aujourd'hui, nous aurons les larmes et les regrets du futur ».

Alain Christophe Traoré dit Alino Faso, entrepreneur

Adèle Traoré, membre du Conseil d'administration de la Coalition burkinabè pour les droits des femmes

« A l'entame de l'année nouvelle 2024, je souhaite une bonne et heureuse année aux veuves, orphelins, parents et proches de nos héros tombés sur le champ de la bataille pour la patrie, que cette année soit porteuse de nos espérances de paix, de cohésion, et de sécurité retrouvée. Ces vœux se passent dans un contexte de crises sécuritaire et humanitaire sans précèdent dans notre pays. A toutes mes consœurs, la femme demeure la clé de la résilience des pays des communautés. J'exprime tous mes hommages à toutes les femmes engagées aux côtés de cette lutte pour la libération de notre pays. Restons mobilisées, vigilantes aux côtés de cette lutte pour la libération de notre chère patrie afin de bâtir cette nation dans laquelle nous rêvons toutes et tous vivre dans la prospérité et l'équité. Dieu bénisse le Burkina Faso, Dieu protège le Burkina Faso ».

Adèle Traoré, membre du Conseil d'administration de la coalition burkinabè pour les droits des femmes

Issa Ouattara, communicateur

« Pour cette année 2024, je formule mes vœux de santé, de prospérité et de succès à l'ensemble des Burkinabè. Comme vous le savez, notre pays traverse une crise humanitaire et sécuritaire depuis quelques années, mon souhait est que la paix revienne dans notre cher pays, le Burkina Faso. Sans la paix, il est difficile de parler de développement. Il faut que nos autorités et nos FDS aient la force nécessaire pour reconquérir le territoire afin que les Personnes déplacées internes (PDI) puissent regagner leurs localités. Etant dans le domaine de la nutrition, mon souhait est qu'il y ait plus d'opportunités de financement de la nutrition afin que nous puissions améliorer l'état nutritionnel des populations au Burkina Faso ».

Issa Ouattara, communicateur

Claudine Ouédraogo, journaliste

« Je souhaite une heureuse année 2024 à toutes et à tous. Meilleure santé à tous ceux qui souffrent de maladie, que toutes les personnes qui recherchent du travail trouvent des emplois décents, le succès aux études, que la cohésion règne au Faso, et que Dieu veille. Je souhaite également plus de sérénité et des succès épanouissants dans tous vos projets de vie. Que cette nouvelle année 2024 soit empreinte de moments joyeux et porteurs d'accomplissements. Que notre engagement pour la libération du Burkina Faso, la paix et la cohésion soient guidés par la force divine et renforcé tout au long de l'année 2024 favorable en tout point ».

Claudine Ouédraogo, journaliste

Propos recueillis par Aïssata Laure G. Sidibé
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Violences faites aux femmes : « Celui qui blesse une seule femme profane Dieu », dénonce le pape François à l'occasion du nouvel an

Lefaso.net (Burkina Faso) - Wed, 03/01/2024 - 22:50

Dans son homélie à l'occasion de la messe du nouvel an, célébrant la solennité de Marie et la 57è Journée mondiale de la paix, le pape François a, à la basilique St-Pierre de Rome, devant des milliers de fidèles, dénoncé les violences faites aux femmes dans le monde. Une interpellation dont l'écho dépasse, sans doute, les seuls fidèles chrétiens, quand on mesure l'ampleur du phénomène dans les sociétés et les souffrances de toutes formes que les femmes subissent.

Le message du souverain pontife, que plusieurs médias internationaux ont relayé et mis en exergue, appelle les catholiques à être des exemples, en respectant les femmes. « Le monde a aussi besoin de regarder les mères et les femmes pour trouver la paix, pour sortir des spirales de la violence et de la haine, et revenir à avoir des regards humains et des cœurs qui voient. Et toute société a besoin d'accueillir le don de la femme, de toute femme, de la respecter, de la protéger, de la valoriser, en sachant que celui qui blesse une seule femme profane Dieu, né de la femme », a touché le pape François, demandant aux catholiques de copier l'exemple de Marie qui est présentée comme la mère de Dieu, à lui confier cette année à venir et à lui consacrer leur vie.

« Notre époque, vide de paix, a besoin d'une Mère qui recompose la famille humaine. Regardons Marie pour devenir des constructeurs d'unité, et faisons-le avec sa créativité de Mère, qui prend soin de ses enfants : elle les rassemble et les console, elle écoute leurs peines et essuie leurs larmes », exhorte le guide religieux, rappelant l'importance que revêt la maternité de Marie qui est le chemin qui conduit à la tendresse paternelle de Dieu.

Au Burkina, plusieurs enquêtes ont mis à nu les proportions du phénomène. A titre illustratif, une étude menée par l'Institut supérieur des sciences de la population (ISSP, université Pr Joseph-Ki-Zerbo), et rendue publique en février 2023, a fait ressortir que 25,7% des femmes en âge de procréer (15-49 ans) ont subi des violences entre partenaires intimes.

« Le questionnaire a été administré à l'endroit de 6 388 femmes de la tranche d'âge précitée et à 5 522 ménages des zones urbaines et rurales du Burkina Faso et a concerné la période de décembre 2020 à mars 2021. Selon l'investigateur principal de l'étude, de nombreuses femmes sont battues par leurs conjoints. 6% déclarent avoir subi des violences sexuelles au niveau de leur ménage, soient 250 000 femmes, sur une année donnée. Pour toutes les formes de violence, c'est 1 femme sur 4 qui subit ces violences », révèle ladite étude, selon laquelle, ces violences, qui constituent un terrorisme domestique, impactent négativement la productivité des femmes dans la société.

« Papa et maman s'insultent jusqu'à 2h du matin, si je ne prends pas la drogue, je ne peux pas dormir », relaie Pr Arouna Ouédraogo.

En plus de la productivité, poursuit l'étude, les femmes victimes sont impactées négativement dans leur dignité humaine, les empêchant d'exprimer leur potentialité et sont exclues du développement. « Un autre aspect des violences faites aux filles et aux femmes montre qu'elle affecte non seulement l'éducation des victimes et celle de leurs enfants, si on prend en compte les adolescentes scolarisées », apprend-on.

Aussi, dans le cadre des « 16 jours d'activisme contre les violences basées sur le genre (VBG) » qu'elle a organisés en partenariat avec « Taafé vision », et à travers une projection-débat en fin novembre 2023, l'Union européenne a confié avoir pris en charge 11 000 cas de violence basée sur le genre, entre 2019 et 2023.

C'est dire que la situation interpelle plus qu'on puisse l'imaginer. Elle l'est encore davantage dans ce contexte de crise sécuritaire, où les femmes sont les plus exposées, vulnérables.

Oumar L. Ouédraogo
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