De nouvelles conditions pour l’obtention du permis de conduire portant sur le coût et la durée de l’apprentissage, devront entrer en vigueur à partir du mois du 1 septembre.
Le nombre d’heures d’apprentissage nécessaires sera porté à 55 heures réparties entre 25 heures pour l’assimilation du code de la route et 30 heures pour la conduite.
Concernant les frais à payer pour le permis de conduire, ils seront fixés autour de 34.000 Dinars.
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Suite à la sortie médiatique de Patrice Talon, président de la République, ce jeudi 11 avril 2019, où il s'est prononcé sur la situation de crise préélectorale que traverse le Bénin depuis des semaines, des réactions sont suscitées de part et d'autres.
Me Robert Dossou, ancien président de la Cour constitutionnelle dans un entretien accordé à Afrik Chrono Tv pense que le Chef de l'Etat a assumé la situation actuelle.
« Personnellement, j'ai été satisfait par l'interview du chef de l'Etat parce que après les petites précautions qu'il a prises au début, globalement l'entretien montre qu'il assume la situation actuelle ; ça montre que les éléments qui s'étaient révélés à nous au travers de certaines lois qui ont été votées se confirment », a affirmé Me Robert Dossou.
Pour l'ancien président de la Cour Constitutionnelle, Patrice Talon a prouvé que son projet en tant que chef de l'Etat se déroule.
« Les lois qui se sont succédées, notamment le code électoral, la charte des partis politiques, la loi sur le conseil supérieur de la magistrature, la loi sur le droit de grève ; toute cette série de lois participe d'un projet bien pensé, ordonné qui se tient, et qui n'est non pas le projet de x ou de y ; mais le projet du chef de l'Etat. (...) Moi j'en suis content. Il n'a pas fait de dérobade. C'est ce qu'il veut, c'est ce qu'il a intégré à son programme », a-t-il expliqué.
Me Robert Dossou a l'impression que c'est un programme qui détricote, « ce que nous avons fait depuis notre indépendance en 1960 pour construire patiemment à coup d'épreuves (...) ce que les uns ou les autres ont enduré pour que tout doucement nous arrivons à l'Etat de droit ».
« Nous ne sommes plus en démocratie (...)››
« L'Etat de droit et la démocratie ; toute la question est là. Aujourd'hui, je dois considérer, j'ai l'honnêteté et le devoir de le dire ; nous ne sommes plus en démocratie en République du Bénin. Je dis bien : nous ne sommes plus en démocratie en République du Bénin », confie-t-il.
« Dès lors que la presse ne se sente plus libre du tout, dès lors que les lois que nous avons façonnées pour que la télévision d'Etat, la Radio d'Etat soient ouvertes à tous les courants de pensée de la société, que ces lois ne soient plus appliquées (...) Dès lors que nous constatons que la séparation des pouvoirs n'est pas respectée, on peut dire qu'il n'y a plus la démocratie », signale l'ancien président de la Cour Constitutionnelle qui estime que la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication en tant qu'organe n'est plus aujourd'hui un gardien de l'indépendance de la presse.
Me Robert Dossou affirme qu'il n'existe pas de loi électorale neutre. « Le code électoral a été façonné pour conduire aux résultats que nous avons aujourd'hui, l'exclusion de certains (partis) parce que si on veuille ou pas, ils sont exclus. Une armée populaire de juristes de tout acabit, de tout ordre peut défiler sur les écrans monopolisés de l'Etat ou des écrans bloqués du secteur privé de télévision, ça ne peut pas convaincre parce que nous ne sommes pas les géniteurs de la démocratie », souligne-t-il.
Pour lui, la démocratie a un certain nombre de paramètres communs à toute l'humanité entière et à tous les pays. Les spécificités de mise en œuvre de cette démocratie d'un pays à l'autre ne doivent pas exclure les paramètres globaux et communs de l'humanité.
En ce qui concerne l'Etat de droit, explique Me Dossou, il suffit de jeter une vue sur notre système juridique. « Quand on regarde, l'instrumentalisation est une force terrible et je m'inquiète, je continue de m'inquiéter mais je suis rassuré que le système qui est là, n'est pas séparé du chef de l'Etat et il a assumé ».
Il avoue que sa génération dès le lendemain de l'indépendance a été confrontée à une théorie selon laquelle, il faut développer le pays. « On fait trop de politique, il faut maintenant arrêter les réunions politiques pour faire du développement et sur ce fondement on a créé des partis uniques partout (...) et on l'a fait au nom du développement, nous devons nous taire pour qu'on nous développe », informe-t-il.
L'ancien président se dit très heureux de voir certaines réformes comme les travaux menés à l'aéroport, les améliorations notées à la présidence, la propriété de certaines artères principales. « (...) Vous avez vu en Libye pourquoi les gens n'ont pas bougé lorsqu'on a cassé Kadhafi, les gens avaient tout, enseignement gratuit, santé gratuite, ils étaient biens, ils n'avaient pas de problème sauf il n'y avait pas la liberté », expose-t-il.
Me Robert Dossou, indique que « si un régime ne comprend pas que on ne doit pas mettre en place au nom du droit et par le droit, un système qui brise l'homme qui l'empêche de s'exprimer librement et qu'on casse les moyens par lesquels les citoyens peuvent s'exprimer librement et bien on a beau les nourrir, les vêtir, leur rendre belle la ville où ils sont et il manquera quelque chose et ce quelque chose qui va manquer sera source de tension, de crispation parce que motif d'insatisfaction ».
L'ancien président de la Cour Constitutionnelle signale qu'il est encore temps de corriger le tir.
S'agissant de l'avis du chef de l'Etat selon lequel pendre une ordonnance serait d'arracher une partie des prérogatives de l'Assemblée nationale, Me Robert Dossou soutient qu'il ne paraissait pas du tout impératif que Patrice Talon ait à recourir à l'article 68 de la constitution. Selon lui, la question des législatives est essentiellement politique et pouvait être réglée par le canal politique mais il n'y avait pas la volonté politique seulement le semblant politique, ce qui ne pouvait marcher.
« Dans ce pays, nous avons adopté la Lépi depuis 1999 mais à l'approche de chaque élection le Parlement votait une loi pour suspendre la mise en œuvre de la Lépi et retourné à la liste manuelle d'avant on l'a fait pratiquement pendant 10 ans.
Le parlement aurait pu simplement aller là mais les lois électorales ne sont pas neutres. Chacun de ceux qui s'asseyent pour voter les lois électorales, la plupart n'ont comme motif pour voter dans tel sens ou tel autre sens que leur intérêt », affirme-t-il.
A en croire, Me Robert Dossou, si la loi électorale n'est pas stabilisée depuis bientôt 30 ans que nous avons terminé notre conférence nationale et bien c'est parce que à chaque fois chacun fait son calcul pour que la loi électorale soit orientée dans tel sens.
« Chaque politicien a enfoui en lui ce que les juristes appellent la cause impulsive et déterminante, c'est-à-dire la motivation profonde qui fait mouvoir le politicien », précise-t-il.
« Nous nous trouvons un peu au début de la révolution béninoise du PRPB ».
A la question de savoir qu'avec le démarrage de la campagne électorale s'il est encore possible d'atteindre le consensus selon le vœu du Président de l'Assemblée nationale et de voir les autres partis revenir à la course, l'ancien président de la Cour constitutionnelle énonce : « Moi je ne perds jamais espoir et je prie pour que la lumière gagne chacun. Mais si je dois rester dans une certaine rationalité je n'y crois plus ».
Me Robert Dossou attend la fin des élections et les premiers éléments de mise en œuvre post élection pour apprécier et déduire si les partis politiques qui n'ont pas participé ont une chance de revenir pour les prochaines joutes électorales. Néanmoins, poursuit-il, « la machine qui est mise en place aujourd'hui a pour finalité d'exclure tout le monde pour n'avoir qu'un mouvement qui puisse aller dans le sens désiré ou choisi et tout ce qui ira dans un autre sens sera banni. Moi, c'est ce que je crains ».
« J'ai vu passer tous les régimes politiques du continent africain. J'ai vu comment des régimes nationalistes, patriotiques ont viré dans une dictature sanglante. (...) Pour ce qui concerne le Bénin et au nom du développement, on va nous priver de liberté si la correction n'est pas faite et bien je demeurerai très inquiet », annonce-t-il.
Me Dossou souligne que le développement à deux volets principaux : institutionnel et infrastructure c'est-à-dire économique et autres.
« Les deux développements doivent aller de pair, consolidation de nos libertés, consolidation des institutions démocratiques sans contournement. (...) Nous avons maintenu ces choses en les transformant en les habillant de droit », dénonce-t-il.
L'ancien président de la Cour Constitutionnelle déclare : « J'ai l'impression que nous nous trouvons un peu au début de la révolution béninoise du PRPB ».
« J'ai cette impression et j'ai le devoir de l'exprimer, cette une contribution que de l'exprimer si je constate que je me tais je me serai trahi moi-même. Je souhaiterais que mon impression soit fausse mais les faits me démentent », se désole-t-il tout en ajoutant qu'au Bénin le droit n'a plus de prévisibilité.
Akpédjé AYOSSO
Dans un communiqué, la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) a dénoncé ce samedi , les interpellations de plusieurs militants du RAJ et du MDS .
Le président de la LADDH, Me Nourredine Benissad a écrit « Leurs familles et leurs proches ne savent ce qui leur est reproché et dans quel commissariat ils se trouvent. Il semble bien que leurs interpellations soient liées à leurs engagements en tant que militants associatifs et politiques dans le mouvement populaire »
« La LADDH rappelle qu’ils n’ont fait qu’exercer leurs droits constitutionnels et leurs engagements pacifiques dans le mouvement populaire ne sont pas des crimes »
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Le president du parti Talaie El Houriat Ali Benflis a appelé, ce samedi 13 avril, à l’application des articles 7 et 8 de la constitution .
Dans une déclaration écrite, Benflis a écrit « l’application des articles 7 et 8 de la Constitution ne peut en aucune manière conduire à une violation des dispositions de la constitution, bien au contraire, elle offrirait une couverture constitutionnelle solide à la partie politique de la solution de la crise «
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Un militant de l’association RAJ (Rassemblement – Actions – Jeunesse) a été violemment interpellé par des policiers à la grande poste d’Alger.
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Le Parti des Travailleurs (PT) a dénoncé, ce samedi 13 avril 2019, le recours de la police au gaz lacrymogène et au camion à eau pour réprimer la manifestation qui a eu lieu hier à Alger.
» le PT s’interroge lourdement sur les tentatives d’utilisation de la question terroriste et de lutte contre le terrorisme pour terroriser la population qui manifeste par millions pacifiquement pour le départ du système » a écrit le parti dans un communiqué.
» Le PT rend responsable de tout dérapage le pouvoir de fait et tous ceux qui tentent d’entraver la quête légitime de tout un peuple à s’émanciper d’un système failli « , ajoute le communiqué.
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L’Algérie n’est, juridiquement, pas en situation exceptionnelle (état d’urgence ou état d’exception) pour donner plus de prérogatives que d’habitude aux responsables sécuritaires.
Dès lors, celui ou ceux qui ont donné l’ordre d’interdire aux milliers d’Algériens et Algériennes de circuler librement sur la voie publique (autoroute et RN) ont, jusqu’à preuve du contraire, commis un abus de pouvoir et violé les droits constitutionnels des milliers de citoyens.
En interdisant à des milliers de citoyens et citoyennes de circuler d’Est en Ouest ce jeudi et vendredi et la semaine passée également, sur des grands axes routiers (autoroute et RN) vers Alger, les services de la gendarmerie d’Alger et des wilayas environnantes ont violé les droits de ces personnes lesquels droits sont garantis par l’article 55 de la Constitution qui stipule « tout citoyen jouissant de ses droits civils et politiques a le droit de choisir librement le lieu de sa résidence et de circuler sur le territoire national ».
Par ailleurs, le déploiement des forces répressives impressionnantes le long de ces grands axes routiers des régions indiquées a-t-il été fait sur la base d’une réquisition émanant d’une autorité civile (le wali) comme l’exige la loi ? Or, l’établissement de cette réquisition obéit à des obligations légales. Elle est mise en cas de troubles publics ou de tentatives de troubles publics. Ce n’est pas le cas pour les milliers de conducteurs de tout type de véhicules. Ils ne faisaient que circuler. Il y a, en outre, 3 types de réquisition dissuasive, pour la dispersion de la foule (émeute) et l’extrême, celle qui pourra entraîner des tirs à balles réelles. L’exécution d’une réquisition de la force publique se fait, comme l’exige la loi, en présence de l’autorité émettrice ou de son représentant.
Cette autorité somme les auteurs des troubles publics de se disperser. En cas de refus, cette autorité ou son représentant laisse les agents de l’ordre faire leur travail répressif.
Sur place, dans les barrages dressés cette semaine ou la semaine passée par des unités anti-émeutes en grand nombre, il n’y avait nulle autorité civile à hauteur de ces barrages. Les officiers qui commandaient ces unités ne donnaient aucune explication aux automobilistes interdits de circuler.
Par ailleurs, l’Algérie n’est, juridiquement, pas en situation exceptionnelle (état d’urgence ou état d’exception) pour donner plus de prérogatives que d’habitude aux responsables sécuritaires. Les walis d’Alger, de Boumerdès et de Bouira, les commandants des Groupements de gendarmerie de ces trois wilayas ainsi que le directeur de la Sûreté de Bouira tombent-ils sous l’article 41 « les infractions commises à l’encontre des droits et libertés, ainsi que les atteintes physiques ou morales à l’intégrité de l’être humain sont réprimées par la loi», et l’article 24 « l’abus d’autorité est réprimé par la loi», de la Constitution algérienne ?
Il serait opportun pour les procureurs généraux de ces trois wilayas d’ouvrir une information judiciaire, ne serait-ce que pour rassurer les Algériens sur le respect de leurs droits, réaffirmer son indépendance et recouvrer sa crédibilité.
De même que les parlementaires de l’opposition peuvent se rendre utiles en exigeant l’ouverture d’une enquête parlementaire pour ces violations qui, selon les témoignages de nombreux citoyens, se sont déroulées à grande échelle.
Enfin, les associations de protection des droits l’Homme pourraient susciter le débat en déposant une plainte auprès des tribunaux.
Bloquée sur l’autoroute en venant de l’aéroport de 13h à 15h la femme qui filme s’est vue confisquer son tél par le gendarme qui lui demande si elle fera la marche et dit qu’ils bloquent la route pour le bien de l’Algérie et que c’est des mains étrangères qui manipulent le peuple pic.twitter.com/yrM5BPd3xn
— Khaled Drareni (@khaleddrareni) 13 avril 2019
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Le coordonnateur de l’instance présidentielle du Front des Forces socialistes (FFS), Ali Laskri, a été chassé du siège du parti par des militants.
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L'extraction du gravier requiert une forte main-d'œuvre. Mais sur la plupart des sites d'exploitation de gravier dans la commune de Lokossa, le constat est net : il y a plus de femmes que d'hommes. Principal secteur d'activité qui fait rentrer de ressources dans la caisse de la commune de Lokossa, l'exploitation des carrières de graviers occupe plus de femmes qui y mènent une vie très dure et pénible pour survivre et faire vivre leurs familles.
Les femmes mènent une vie très dure et pénible dans les diverses carrières de Lokossa pour pouvoir survivre et faire vivre leur famille. « Le travail dans les carrières de gravier est dur, harassant et très rude », confirme Pierrette Sênan, une des nombreuses femmes en service sur un site de la localité qui emploie très peu d'hommes.
« Il est difficile pour moi de donner une explication à ce constat. Mais on peut aisément se faire une idée de ce qui se cache derrière ce fait. On devrait s'attendre à ce que ce soient les hommes qui dominent en nombre sur ce lieu de travail, vu le caractère ardu et difficile de cette activité. Mais paradoxalement, c'est le contraire qui s'observe. Les femmes sont en grand nombre. Dans la localité, les hommes vaquent généralement aux travaux champêtres, à la maçonnerie, à la menuiserie et autres, et c'est souvent les femmes désœuvrée qui n'ont pas trouvé de capital pour entamer un petit commerce qui se ruent vers les carrières de gravier », explique Norbert S., un exploitant de gravier.
« Dès 08h du matin, elles sont déjà au poste. Pendant que certaines s'activent à sortir à ressortir des profondeurs les graviers extraits souvent par des hommes, d'autres sont occupées à les tamiser avant de séparer les gros cailloux des petits ou des grains de riz. D'autres encore se chargent de laver les différentes catégories de gravier avant le chargement dans les camions vers les chantiers. Et c'est un travail de fourmis qui s'opère tout au long de la journée », confie Béatrice Babadjihou.
« Ce n'est qu'autour de 18h que chacune reprend le chemin de la maison toute fatiguée, épuisée. En d'autres termes, ces femmes abattent 10 h de travail acharné par jour et ce, contre une rémunération de misère », ajoute-elle.
Pénible travail pour un salaire de misère
Les gains journaliers des femmes qui travaillent dans les carrières varient selon les saisons. « En période de pluie, nous ne gagnons que 400 FCFA contre 1.400 FCFA, quand il fait beau temps. Mais en général, chacune de nous est sûre de percevoir au moins 1.000 FCFA par jour », avoue Afi Agbékponou sur le site d'Adjacomey.
Cette modique somme est gagnée non sans difficultés. « Avant de rassembler ces 1000 FCFA, nous devons faire un tas de 50 bassines de gravier à raison de 10 bassines à 200 FCFA. Seulement, nous ne rentrons pas en possession de cette somme le même jour. Ce paramètre qui vient alourdir davantage notre misère est que tant qu'il n'y a pas de chargement, nous ne sommes pas payées. Ce qui fait que des fois, c'est après une semaine que les exploitants nous paient », renchérit Béatrice Babadjihou.
Une situation qui ne facilite pas la vie déjà compliquée de ces braves femmes dans leur famille car elles sont parfois obligées de s'endetter avant de faire face aux besoins quotidiens de leur foyer.
« Pour nourrir nos enfants, nous sommes contraintes parfois, quand les camions ne viennent pas charger pour qu'on nous paye, de contracter des dettes ou d'acheter des vivres à crédit. Cet état de chose ne nous arrange pas du tout car quand finalement la rémunération est perçue, elle ne sert qu'à rembourser les dettes et le calvaire recommence. Du coup, on ne fait rien de concret avec l'argent, notre misère s'agrandit plus », déplore dame Afi Agbékponou.
Ce que gagnent ces femmes ne suffit pas encore pour résoudre les problèmes. Si le payement doit encore connaître de retard, c'est doubler la peine des dames. Car c'est avec ce qu'elles arrivent à gagner au prix de durs labeurs sous la pluie comme sous le chaud soleil qu'elles parviennent à venir en aide à leurs époux dans les foyers. En gros, pour ce travail de d'intense activité physique, les femmes ne gagnent qu'un salaire de misère. Ce qui ne les empêche tout de même pas de venir en aide à leurs maris dans la gestion des problèmes du foyer.
Faible revenu à tout faire
Ce que gagnent ces femmes, quoique maigre, est d'une utilité capitale pour leur foyer. « Ce que nous gagnons nous permet de participer activement à la scolarisation de nos enfants, surtout quand nos maris manquent à leur devoir de père de famille. Grâce à ce maigre revenu, nous arrivons à assurer le quotidien des enfants en leur assurant les cinq besoins fondamentaux de l'homme. En cas de maladie, c'est toujours avec ce revenu journalier de 1000 FCFA que nous envoyons les membres de nos familles aux soins, avoue Pierrette Sênan.
Bref, les femmes qui travaillent dans les carrières de gravier font des miracles pour survivre afin de permettre à leur progéniture d'avoir une chance de réussir dans la vie.
Ce sont des amazones qui combattent les graviers pour une meilleure condition de vie de leur famille.
Les difficultés des femmes dans les mines de graviers sont nombreuses et multiformes. Ce qu'elles gagnent difficilement à la sueur de leur front ne sert qu'à assurer difficilement le quotidien de la famille. Et personne ne semble se préoccuper de leur sort. Même pas les politiciens qui les sollicitent lors des élections. « Ils attendent seulement les périodes électorales pour venir nous bluffer », déplore une dame qui a requis l'anonymat. « Nous avons même des difficultés pour avoir les microcrédits pour initier d'autres activités, quand bien même les gens sont venus prendre nos photos ici pour les formalités », renchérit une autre.
Leur revenu mensuel d'à peine 24.000 FCFA - puisqu'elles ne travaillent pas les dimanches - est largement insuffisant pour faire face à la cherté de la vie.
« Aidez-nous, nous souffrons trop ! »
Les femmes des carrières de graviers ne manquent pas d'ambitions ou d'idées. Chacune d'elles a sa petite idée sur l'activité génératrice de revenus qu'elle entreprendrait, si elle en avait les moyens. Seulement, c'est le fonds qui manque le plus.
Elles envisagent de solliciter le soutien du maire de la commune de Lokossa, Cocou Pierre Awadji. « Nous ne nous sommes pas encore rapprochées du maire pour lui exposer les problèmes que nous rencontrons dans les carrières. Mais nous avons l'intime conviction que dès qu'il aura connaissance de nos difficultés, il n'hésitera pas à nous faire ce qui est de son pouvoir. Connaissant le maire pour son attachement au mieux-être de ses administrés, il ne restera certainement pas insensible à nos cris de détresse », espère dame Justine Ako.
Ces amazones qui triment dans les carrières de graviers de la commune de Lokossa ont foi en un avenir meilleur. « Si le maire peut déjà nous recevoir et nous écouter, ce serait déjà une avancée notable dans les recherches de résolutions de nos problèmes », ajoute-t-elle. « Nous souhaiterions aussi que les institutions de micro crédit nous accompagnent mais à un taux d'intérêt très étudié et avec souplesse dans le mode de recouvrement. Notre vœu aussi est que le programme de micro crédit aux plus pauvres nous prenne aussi en compte afin de nous sortir de cette ornière de pauvreté », précise la dame.
Mais les souhaits de ces amazones vont bien au-delà des demandes de financement pour d'autres activités. Elles voudraient au pire des cas, une assistance médicale. « Nous retournons chaque soir à la maison toutes cassées et faibles et nous devons répondre aux obligations du foyer. Nos revenus ne nous permettent pas de prendre des remontants. Le lendemain, quoique fatiguées, nous reprenons la route pour la carrière. C'est pénible. C'est dur pour nous. Aidez-nous, nous souffrons trop », se lamente Afi Bonou, la gorge serrée.
« Nous les femmes qui travaillons durement dans les carrières de Lokossa ne sommes pas en train de demander de l'aumône. Nous voulons juste mener une vie plus ou moins équilibrée afin de nous occuper convenablement de nos enfants, espoir du Bénin de futur. Nous ne demandons pas à vider forcément les carrières, car nous savons à quel point ce matériau est important dans la construction des édifices et maisons. Nous avons juste besoin qu'on nous organise en nous octroyant des microcrédits que nous allons fructifier pour participer au développement de notre localité », conclut dame Ako.
Cokou Romain AHLINVI
Entretien avec Pierrette Sênan :« Dès qu'on trouvera mieux, on va laisser ce travail pour d'autres activités »
Pierrette Sênan travaille dans une carrière de gravier à Adjacomey, dans la commune de Lokossa. Elle raconte les difficultés qu'elle rencontre avant d'avoir de maigres revenus pour subvenir aux besoins de sa famille. Son souhait : avoir de l'aide pour quitter ce travail de misère afin d'entreprendre une autre activité génératrice de revenus.
• Le travail d'extraction du gravier, pour une femme comme vous, comment vous le vivez ?
Pierrette Sênan : Hum ! C'est un travail très dur. Je peux même dire que les hommes fuient le travail ici. Mais nous y sommes. C'est un travail qui nous demande beaucoup d'efforts physiques. Mais avec l'aide des hommes, nous y arrivons. Car, ils nous aident pour le décapage. Nous nous occupons du ramassage, du tri et du chargement dans les bassines. Mais ce sont les hommes qui chargent les camions. C'est vraiment dur comme travail, mais nous sommes dedans.
• Si vous êtes dedans, c'est sûr que vous gagnez en conséquence ?
(Rires) A priori, c'est ce que les gens vont penser quand ils nous voient tous les jours sur la route avec nos bassines et pelles. Mais c'est totalement le contraire. Nous gagnons une misère. Imaginez que pour une journée, c'est difficilement que nous percevons 1000 francs, si le temps est clément.
• Alors, si tel est le cas, pourquoi vous y restez encore ?
Que dites-vous ? On ne va tout de même pas rester à la maison et croiser les bras. Nous n'avons pas encore d'autres choix. Pour le moment, c'est ça que nous avons et c'est ça qui nous permet de rester parmi les hommes. Je peux vous dire que pour beaucoup parmi nous, ce n'est qu'un tremplin. Dès qu'on trouvera mieux, on va laisser ce travail pour d'autres activités génératrices de revenus.
• Que faites-vous alors avec ce gain ?
Ce que nous gagnons ici, même si c'est insignifiant, nous aide beaucoup. C'est avec ça que nos familles vivent. Nous envoyons nos enfants à l'école pour leur éducation, même si des fois, on est obligé de les traîner ici. Nous nous occupons de leurs soins quand ils sont malades. Je peux dire que ce que nous gagnons avec ce travail, nous réalisons des miracles dans nos familles.
• Vous avez un appel ?
Personnellement, je voudrais que la mairie ou les gens de bonne volonté nous viennent en aide et nous sortent de cette misère. Car je sais que la mairie perçoit des taxes sur les camions. Elle peut donc initier un micro crédit sans intérêt pour nous donner la chance de nous lancer dans d'autres activités génératrices de revenus. C'est bien possible, non ? Ce sont nos efforts, on nous doit ça au moins.
Réalisé par Cokou Romain AHLINVI
L’avocat et défenseur des droits de l’Homme Mustapha Bouchachi a apporté son soutien aux magistrats qui refusent de superviser les présidentielles du 4 juillet prochain.
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L’association Raj dénonce sur sa page Facebook l’interpellation d’un de ses militants: « Le camarade Mohamed Said Dehmani, militant de RAJ vient d’être interpellé par la police à la sortie de l’hôtel à Alger. Nous exigeons sa libération immédiate. »
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