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L'Europe politique et de la défense (par Nicolas Gros-Verheyde)
Updated: 7 hours 3 min ago

Carnet (12.05.2017). PSDC (conclusions). Recrutement (CPCC/Eucap Sahel Mali). Marsur (Sophia). Balkans (PSDC). Désarmement (programme). Ukraine (visas). Kenya (observation électorale). MOAS/Méditerranée (secours en mer). UE-Tunisie (Conseil d...

Fri, 12/05/2017 - 19:45
(B2) Parus récemment : Un noyau dur devenu chamallow. Une coopération structurée permanente : pour quoi faire ? (blog) Des battlegroups mieux financés et plus déployables La paix et la sécurité au coeur du renouveau des relations entre l’UE et l’Afrique Un missile britannique sur le mini QG militaire de l’UE (blog) MPCC. Fidèles à […]
Categories: Défense

Un noyau dur devenu chamallow. Une coopération structurée permanente : pour quoi faire ?

Fri, 12/05/2017 - 17:10

(B2) Le renforcement de l’Europe de la défense a aujourd’hui un mot et un symbole : la coopération structurée permanente.

Son objectif parait clair : permettre à ceux qui veulent aller de l’avant d’approfondir, entre eux, des liens et des projets pour permettre des déploiements plus rapides et efficaces sur le terrain en cas de crise majeure, comme de renforcer leurs capacités de défense. En un mot, l’Europe de la défense tant rêvée mais jamais appliquée.

Ce dispositif s’inscrit dans la filigrane de l’Europe politique ébauchée lors du Traité de Maastricht, reformulée sous le terme d’Union européenne de la sécurité et de la défense dans les années 2000 (sommet des Pralines). Il a été reformulé dans la Convention européenne, conçu pour réunir les pays disposés à reprendre les obligations d’assistance mutuelle et de défense collective de l’UEO moribonde, et intégré dans la Constitution européenne / puis dans le Traité de Lisbonne sous la forme d’un dispositif apparemment plus technique, la Coopération structurée permanente. Mais l’esprit est resté le même, posant haut l’ambition de défense. A l’entrée en vigueur du Traité, fin 2009, ce dispositif aurait dû voir le jour. Il n’en a rien été. Aucun État membre ne semblait disposer, en pleine crise financière, à dépenser plus et agir davantage en matière de défense. Il a fallu attendre 2016 et une nouvelle impulsion menée, de façon concomitante, par la Haute représentante Federica Mogherini (qui l’a inclus dans sa « stratégie globale ») et le couple franco-allemand (aidé des Espagnols), pour voir ressurgir le projet, aujourd’hui sur la table des 28. Les ministres de la Défense doivent en parler le 18 mai prochain.

Une équation compliquée

Malgré plusieurs discussions dans différents cercles depuis l’adoption de la stratégie globale en juin 2016, les résultats sont pour le moins mesurés. Il faut bien l’avouer. L’équation est, en effet, compliquée : il faut réussir à associer une majorité d’États membres (la décision se prend à la majorité qualifiée), prêts à s’impliquer davantage, à dépenser plus et, surtout, à mettre en jeu la vie de leurs hommes (et femmes) sur des terrains présentant quelques risques. Or, en Europe, il y a peu d’États aujourd’hui qui réunissent ces différents paramètres : 1) volonté politique d’aller plus loin, 2) capacités militaires pour le faire, 3) potentiel de défense, 4) disponibilité financière pour investir, 5) acceptation du risque.

Des paramètres que peu d’États réunissent

Certains ont soit une certaine volonté politique, soit l’acceptation du risque mais pas vraiment de finances (Grèce, Portugal, Belgique, Slovénie). Quelques uns ont les finances mais pas la volonté ou pas les capacités (Autriche, Irlande, Suède). Certains ont tout … sauf l’acceptation du risque (Allemagne) et ne veulent pas jouer trop « noyau dur » pour éviter de briser les cercles. Quelques uns, enfin, ne veulent rien du tout, et surtout pas que l’UE s’investisse dans sa défense (Royaume-Uni mais aussi Pologne). La majorité n’ont ni l’un ni l’autre mais ne veulent pas être exclus des différents projets (Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Malte, Chypre, Slovaquie). Bref, au-delà de la belle unanimité de façade, la division est réelle et l’incapacité d’agir latente.

Le mouton à cinq pattes ou une mobylette solaire

Pour réconcilier tout le monde, on a trouvé un nouveau concept (légèrement éloigné de l’idée d’origine) : « une coopération structurée permanente, inclusive, reposant sur une approche modulaire, et traçant les contours de projets éventuels ». C’est un peu le mouton à cinq pattes, ou à peu près. C’est un peu comme si vous aviez le projet d’une fusée à envoyer sur la lune, en dictant trois conditions : la consommation d’un moteur de mobylette, la vitesse supérieure à l’attractivité terrestre, un toit arboré et pouvoir emporter l’équivalent d’un bus complet en personnel… Difficile à réaliser. Etre inclusif – c’est-à-dire associer tous les États membres ou presque (excepté Danemark (1) et Royaume-Uni (2) voire l’Irlande (3)) – revient en fait à décider à 26 ou 27 comme aujourd’hui. Etre très ambitieux équivaut à exclure quasiment tous les pays et donc à casser une certaine cohésion européenne, ce que personne ne veut (France y compris).

Objectif : ne pas casser l’unité

L’approche modulaire est aussi séduisante intellectuellement mais elle revient, elle aussi, à casser l’unité et contrecarre le coté « structuré » de la PESCO. Et, surtout, elle ne présente pas vraiment d’originalité avec ce qui est déjà possible aujourd’hui. Comme l’expliquait un haut responsable national, si nous voulons coopérer avec un pays, sur un projet précis, nous n’avons pas vraiment besoin de l’Union européenne. Nous le faisons très bien. Et c’est la réalité aujourd’hui en matière de défense. Nombre de projets se mènent de manière bilatérale (Belges avec Néerlandais, Français et Britanniques, Tchèques et Slovaques, Suédois et Finlandais, etc.) ou de manière multilatérale (EATC).

Une certaine confusion des instruments

Résultat, on discute, on discute. On mange du chamallow. Cela a certes un avantage : cela permet de garder vivant et remettre sur le tapis des discussions politiques un dispositif dont tout le monde avait oublié, jusqu’à l’existence. Mais on en oublierait presque de définir la plus-value de cette PESCO. Or, personne aujourd’hui n’est vraiment capable de dire ce que permettrait de plus cette Coopération structurée, inclusive, modulaire, unique et multiforme. Certes les Allemands ont fait quelques propositions. Mais celles-ci sont assez succinctes et peuvent très bien être réalisées sans cet instrument. On semble ainsi confondre les autres coopérations, possibles dans le cadre du Traité, avec d’autres instruments (4) ou hors du Traité (5) et la Coopération structurée permanente qui est « unique », ne peut être déclenchée qu’une seule fois, et est permanente ensuite… A la manière de la monnaie unique.

Les missions les plus exigeantes

Certains diplomates (français notamment) n’ont pas tort de rappeler l’ambition de départ. Une ambition qui se retrouve dans le texte même du Traité . Il ne s’agit pas de faire des missions ordinaires mais de remplir les « missions les plus exigeantes » de l’Union, les plus robustes, celles qui visent à l’interposition voire à l’imposition de la paix.

« Les États membres qui remplissent des critères plus élevés de capacités militaires et qui ont souscrit des engagements plus contraignants en la matière en vue des missions les plus exigeantes, établissent une coopération structurée permanente dans le cadre de l’Union. Cette coopération est régie par l’article 46. Elle n’affecte pas les dispositions de l’article 43. » (article 42.6 du Traité)

En clair, il ne s’agit pas de faire quelques projets sans doute éminemment utiles (et sympathiques) mais de construire l’embryon d’une capacité robuste de défense européenne, capable de remplir ses ambitions annoncées de stabilisation dans son voisinage (6).

L’Europe de la défense a aujourd’hui besoin de projets plus ambitieux, concrets, structurants… pas d’usines à gaz qui seront à combustion lente et ne produiront pas autre chose que du chamallow à l’arrivée.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Le Danemark a un opt-out en matière de défense.

(2) Le Royaume-Uni est sous l’effet de sa déclaration de Brexit et a une opposition fondamentale à tout projet de l’Europe de la défense.

(3) L’Irlande a un statut de pays neutre. Et, à deux reprises, une déclaration annexée au Traité l’a rappelé (en dernier lieu le Traité de Lisbonne) et était une condition expresse de la ratification de ces traités.

(4) Le traité permet ainsi des coopérations renforcées (désormais possibles dans le domaine de la Défense) qui obéissent aux règles habituelles de celles-ci, et qui sont distinctes de la Coopération structurée permanente. Il permet aussi aux 28 de confier à quelques États membres des actions communes, menées en quelque sorte par délégation.

(5) L’Airbus A400M comme EATC ont été faits hors du cadre du traité communautaire, de même que la coopération Benelux en matière maritime ou aérienne, ou la coopération terrestre germano-néerlandaise.

(6) A supposer qu’un accord de cessez-le-feu réel soit signé un jour en Ukraine ou en Syrie, et que l’ONU (ou une autre instance) demande à l’Union européenne de s’investir pour prendre en charge une force militaire chargée de surveiller ce cessez-le-feu, les Européens seraient, bien en peine, aujourd’hui de mettre en place cette force.

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Des battlegroups mieux financés et plus déployables

Fri, 12/05/2017 - 15:50
(B2) Un accord de principe semble pouvoir se dégager pour mieux financer les groupements tactiques de l'UE (les battlegroups). Le Conseil des ministres de la Défense de l'UE pourrait avaliser, jeudi (18 mai), cet accord dont on devrait trouver trace dans les conclusions. Cette question du renforcement du financement des battlegroups est latente depuis des années. […]
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La paix et la sécurité au coeur du renouveau des relations entre l’UE et l’Afrique

Fri, 12/05/2017 - 14:30
(B2) Pour assurer sa propre sécurité, l'Union européenne veut renforcer et « redynamiser » sa coopération avec l'Afrique. Ce sera l'objet du débat des ministres ce lundi (15 mai) qui auront également à déjeuner Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l'Union africaine. Ils pourront s'appuyer sur la communication "conjointe" (1) de la Commission européenne […]
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Un missile britannique sur le mini QG militaire de l’UE

Fri, 12/05/2017 - 11:45

Missile Meteor tiré d’un avion de combat (crédit : MBDA / MOD Uk)

(B2 – exclusif) Le naturel semble être revenu au galop… Après une manifeste bonne volonté, les Britanniques ont mis ce qui ressemble à un « veto » à la mise en place du projet de mini QG européen permanent pour certaines missions militaires européennes. Ce qu’on appelle la MPCC en langage européen (1). Ce qui est une vieille habitude, Londres s’étant régulièrement opposé à toute mise en place d’un QG autonome depuis le début des années 2000…

Un accord en mars… un désaccord en mai

En mars, le ministre britannique à la Défense, Michael Fallon, avait montré son accord. Mais est-ce l’habituelle duplicité britannique, un certain optimisme franco-allemand ou plutôt le contexte électoral ? Dans tous les cas, les Britanniques ont tourné casaque et ont, jusqu’à présent, refusé toutes les propositions de compromis qui leur étaient présentées. « Il ne s’agit pourtant que de transcrire en termes juridiques un accord politique » plaide un diplomate d’un État membre en faveur de la MPCC. « Il y a un accord politique certes » reconnait son homologue britannique. Mais il faut, ensuite, le traduire dans une décision. Et les mots choisis ont alors toute son importance. « Le langage traduit ce que vous espérez faire » constate-t-il.

Durcissement lié au Brexit

Cette attitude est assez logique, d’une certaine manière. Et elle correspond au durcissement affiché à Londres sur le Brexit. Mais elle passe mal auprès des autres États membres, notamment en France mais aussi en Allemagne, en Espagne, et jusqu’en Finlande. Elle ne laisse présager rien de bon sur le reste des négociations.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire tous les détails : MPCC. Fidèles à leurs habitudes, les Britanniques bloquent. Les points de désaccord

Et notre fiche mémo : Le commandement des missions militaires (MPCC)

Lire aussi : Un mini QG pour les missions de l’UE. Pour quoi faire ?

 

(1) Capacité de conduite et planification des missions (militaires non exécutives).

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MPCC. Fidèles à leurs habitudes, les Britanniques bloquent. Les points de désaccord

Thu, 11/05/2017 - 20:30
(B2) Chacun pouvait croire le point sur la MPCC, le mini-QG destiné à conduire les missions militaires. Et il semblait surtout des points techniques à régler. Il n'en a rien été. Passé le premier élan d'accord de principe, obtenu au conseil des ministres des Affaires étrangers et de la défense du 6 mars (lire : […]
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La mission EUPOL Copps sous enquête

Thu, 11/05/2017 - 18:05
(B2 - exclusif) La Haute représentante de l'UE, Federica Mogherini, a déclenché une enquête administrative au sein de la mission EUPOL Copps, basée en Palestine. Une enquête très discrète, dont a cependant eu vent (et confirmation) B2. L'enquête a été déclenchée, après avoir reçu des plaintes internes, notamment de harcèlement (hiérarchique), jugées « crédibles » […]
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Deux responsables économiques syriens obtiennent gain de cause devant le tribunal

Thu, 11/05/2017 - 17:18
(B2) Le tribunal de l'UE a annulé aujourd'hui le gel des avoirs de deux personnalités du monde économique syrien : Ahmad Barqawi, Directeur général de Pangates International Corp. Ltd, qui agit en tant qu’intermédiaire dans l’approvisionnement du régime syrien en pétrole ; et directeur d’Al Karim Group, sa société mère. Mouhamad Wael Abdulkarim, son directeur […]
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Carnet (11.05.2017). COPS (agenda). COSI. MPCC (Royaume-Uni). UE-Otan (réunion). EUCAP Sahel Mali (chef). Ukraine (sanctions). UE-Tunisie (rapport). UE-ONU (Mogherini). Défense européenne (Juncker). Libye (processus politique). Soudan du Sud (troïka)....

Thu, 11/05/2017 - 14:00
(B2) Parus récemment : A l’agenda de la réunion des ministres de la défense … et de l’intérieur (jeudi 18 mai 2017) A l’agenda du Conseil des Affaires étrangères (15 mai 2017) Au MinDef polonais, les bonnes vieilles méthodes d’intimidation sont de retour (blog) L’affaire Berczyński, l’homme qui se vantait d’avoir tué le Caracal, prend […]
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A l’agenda de la réunion des ministres de la défense … et de l’intérieur (jeudi 18 mai 2017)

Thu, 11/05/2017 - 11:21
(B2) Les ministres de la Défense se retrouvent, jeudi (18 mai), pour une réunion formelle qui aura trois volets successifs : d'abord en format "Agence européenne de défense", la réunion formelle proprement dite, un déjeuner commun entre ministres de la Défense et ministres de l'Intérieur. Au niveau de l'Agence, les ministres devraient discuter du futur […]
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Rome nouveau QG de l’opération Atalanta ?

Mon, 08/05/2017 - 18:40
(B2 - Exclusif) La review de l'opération anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta est en cours, avec un double défi : Comment conserver une capacité de dissuasion alors que l'enthousiasme des États membres pour fournir des moyens a largement diminué ? Comment conserver les acquis de l'opération ? L'enthousiasme des États à faibli Le premier de ces défis se […]
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Vers un cadre européen sur les entreprises de sécurité privée ?

Mon, 08/05/2017 - 15:30
(B2) Utiliser des entreprises de sécurité privée, dans le cadre de la politique extérieure de l'UE, doit être réglementé de « de façon rigoureuse ». C'est ce que pourrait demander le Parlement européen dans un projet de rapport (d'initiative), préparée par l'eurodéputée belge Hilde Vautmans (ALDE), et adopté en commission des Affaires étrangères, à une large majorité […]
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Carnet (08.05.2017). UE-OTAN (Stoltenberg, SatCen). Recherche de défense (blocage). Soutien médical (PSDC). Sommet OTAN (agenda). UE-Afrique (partenariat). Budget 2015 (décharge). Roumanie (PSDC). UE-Jordanie (règles d’origine). Propagande russe ...

Mon, 08/05/2017 - 12:05
(B2) Parus récemment : La Ve république mue. Le pouvoir passe au Parlement ? (blog) Former sans équiper ! C’est comme verser de l’eau sans un verre (blog) L’armée US installe son QG pour l’opération « Est » à Poznan (blog) Pas de confusion, la CBSD n’est pas soumise aux critères « DAC » L’analyse d’images satellites, un processus bien […]
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Avec Macron, la mue de la Ve république ? Le pouvoir passe au Parlement ?

Sun, 07/05/2017 - 19:02

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François Hollande recevant le dirigeant ukrainien, Petro Porochenko (crédit : Elysée / Archives B2 octobre 2015)

(B2) La « véritable » élection qui va décider de l’avenir de la France n’est peut-être pas vraiment le second tour des présidentielles de ce dimanche. Elle se déroulera les 11 et 18 juin, lors des législatives.

Un paradoxe

Alors que la présidence de la République est normalement le lieu majeur du pouvoir français, ce n’est plus automatiquement l’élection décisive. Toute la difficulté pour Emmanuel Macron (comme cela aurait été pour Marine Le Pen) sera alors de réunir une majorité suffisante derrière son programme. Un président sans majorité, même avec d’importants pouvoirs, voit son pouvoir réduit de façon drastique aux questions de défense (il reste le chef des Armées) et de présence internationale.

Quatre hypothèses de majorité

Plusieurs hypothèses peuvent se profiler :

1ère hypothèse : la majorité absolue. Dans la foulée de la présidentielle, le mouvement En Marche, qui se transforme en parti social-libéral, arrive à agglutiner sur son nom une majorité absolue. Ce qui s’est, en général, passé, lors des élections précédentes.

2e hypothèse : la majorité participative. « En Marche » obtient une majorité relative largement suffisante pour pouvoir gouverner en obtenant, à la fois, la confiance de l’assemblée et en disposant, soit à droite, soit à gauche des soutiens ponctuels nécessaires pour avoir la majorité de gouvernement nécessaire.

3e hypothèse : la coalition. Emmanuel Macron n’obtient pas la majorité suffisante et doit constituer un gouvernement de coalition avec l’apport des voix socialistes ou des voix de droite. On aurait alors un gouvernement de coalition imposé par la grâce parlementaire.

4e hypothèse : la cohabitation. Soit il n’obtient pas cette majorité, n’arrive pas à constituer une majorité de gouvernement. Et c’est un autre gouvernement qui se constitue, avec un Premier ministre et un programme de gouvernement qui lui sera imposé. La victoire de Macron aux présidentielles aura alors été de courte durée pour imposer son programme. Mais sa figure de président pourrait au final l’emporter, et conduire dans cinq ans, le mouvement En Marche, à une pérennité plus certaine.

Le retour du Parlement

Dans trois de ces quatre hypothèses, le parlement français retrouve un rôle certain qu’il avait perdu ces dernières années, le parti au pouvoir se confondant avec la personne du président de la République et du Premier ministre. La majorité ayant alors un rôle essentiel, soutenir le gouvernement, avec une marge de manœuvre assez limitée aux grognements habituels d’une majorité bousculée par un exécutif. La Ve république pourrait alors évoluer d’un régime présidentiel à un régime parlementaire.

Un test de solidité des partis traditionnels

Les législatives pourraient être aussi le véritable test de solidité, ou de l’affaiblissement des partis de gouvernement (Les Républicains et Parti socialiste). Pour Les Républicains (droite), on peut parier que l’épisode « Fillon » effacé, le parti va retrouver une certaine unité pour partir à la bataille sinon totalement uni, du moins réuni. Chacune des composantes du parti (Fillon, Sarkozy, Juppé, etc.) ayant plus qu’intérêt à trouver dans les législatives l’excutoire à la victoire qui leur a fait défaut aux présidentielles. Dans un pays, aux tréfonds conservateurs, Les Républicains, pourraient alors imposer l’un des leurs au poste de Premier ministre (François Baroin ?) ou, à défaut, constituer une minorité suffisamment forte pour constituer un allié de poids à Macron ou une opposition de poids.

Pour les Socialistes, l’épreuve de force est beaucoup plus vitale. Il faudra que les Socialistes ralliés, ouvertement ou intellectuellement, à Macron, tels Le Drian, quittent définitivement le parti dont ils étaient un des piliers majeurs. C’est un cas de non retour. Et cela pourrait signifier, réellement, l’implosion du parti d’Épinay.

Quant au Front National, son objectif sera désormais de constituer un groupe à l’Assemblée nationale, lui permettant d’avoir au chapitre et d’être l’aiguillon de service d’un gouvernement qui sera toujours tenté d’intervenir en réaction.

L’Europe de la défense, vecteur commun des partis de gouvernement

Dans toutes ces hypothèses, une quasi certitude. Les trois partis de gouvernement (Les républicains, Parti Socialiste, En Marche) partagent, au-delà de leurs différences, une même sensibilité : la défense constitue une priorité majeure. Et sur l’Europe de la défense, leurs propos se rejoignent tous, les différences se calculant au millimètre. Tous sont pour un renforcement des ambitions européennes en la matière, d’avoir une Europe puissance plutôt qu’une molle réunion d’intérêts, un financement et des actions communes… Cela tombe bien car c’est exactement le sentiment qui prédomine à Bruxelles tant au sein de la Commission européenne (JC. Juncker, F. Mogherini, etc.), qui prépare une série de propositions en ce sens, qu’au sein du Parlement européen.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Journée portes ouvertes à l’Europe

Sat, 06/05/2017 - 06:45

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(B2) Les différentes missions et opérations de la PSDC sont ce samedi (6 mai) présentes dans l’enceinte du service diplomatique européen (SEAE), au Rond-point Schuman, de 10h à 18h.

NB : l’illustration ci-contre provient du site du SEAE mais seule la version anglais de l’affiche est disponible. La communication du service diplomatique européen ne se faisant qu’en anglais.

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Former sans équiper ! C’est comme verser de l’eau sans un verre

Fri, 05/05/2017 - 20:20

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Verrait-on des casques bleus, sans cartes, sans crayon et sans véhicule… ? Pourtant c’est ce que font actuellement les Européens avec les forces africaines, former… sans équiper (crédit : DICOD / EMA – casques bleus de la Finul au Liban)

(B2) S’exprimant à Malte, lors de l’assemblée parlementaire sur la politique de défense européenne, le député français (socialiste) Joaquim Pueyo n’a pas mâché ses mots sur l’action de l’Union européenne au Sahel. Un sujet qu’il connait bien pour avoir été à Bamako l’année dernière « afin d’évaluer les missions EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali » dont l’objectif est la formation de l’armée et des forces de sécurité intérieure maliennes.

Un contexte juridique qui interpelle

« Même si l’implication de leur personnel doit être saluée, ces deux missions et en particulier EUTM Mali s’exercent dans un contexte juridique qui doit nous interpeller. L’UE ne peut juridiquement financer les dépenses militaires. Elle forme les soldats maliens mais ne peut leur fournir les armes et munitions nécessaires à leur entraînement » a expliqué le député de l’Orne.

Une formation sans équipement

« Pire encore, une fois formés, ceux-ci rejoignent une armée malienne sans équipement, l’État malien n’ayant pas les moyens de les acheter. Le Mali mais aussi le Tchad ou le Niger, veulent des armes, des munitions, mais aussi des moyens de transmission, des véhicules blindés, des équipements de vision nocturne, etc. afin de combattre, avec les forces françaises de l’opération Barkhane, les groupes terroristes qui les menacent et nous menacent. Et l’Europe est incapable de les leur fournir. »

L’Europe incapable même de payer des trousses de premier secours !

« Sans aller jusqu’à fournir des armes et des munitions, il me semble nécessaire que l’Union finance certaines dépenses ayant un objet militaire. Pour ne prendre qu’un exemple édifiant, les trousses de premiers secours fournies aux militaires maliens dans le cadre d’EUTM Mali ont dû être payées par… le Luxembourg ! » explique le député.

Une initiative CBSD en deçà des enjeux

Une problématique que l’on connait bien au niveau de l’Union européenne. C’est tout le sens de l’initiative, dénommée CBSD (1), proposée en juillet 2016, et actuellement en discussion devant le Parlement européen. Elle vise à permettre le financement d’un minimum d’équipement (non létal) pour les forces armées. Mais cette initiative se heurte encore à quelques résistances, assez surréalistes parfois, comme l’ont prouvé les derniers débats au Parlement européen (lire : Pas de confusion, la CBSD n’est pas soumise aux critères « DAC »). Et, selon le député Pueyo, elle est insuffisante. « L’initiative CBSD est une première réponse mais elle n’est pas encore actée. Elle restera malheureusement en deçà des enjeux et des demandes de nos partenaires africains. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Capacity building in support of security and development. Un acronyme anglais intraduisible en français courant. J’offre un café à celui qui m’offre une traduction en français compréhensible dans le sens commun !

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L’armée US installe son QG pour l’opération « Est » à Poznan

Fri, 05/05/2017 - 08:36

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(B2) L’armée américaine a relocalisé à Poznan, en Pologne, une centaine d’hommes, afin de mettre en place un QG tactique « de niveau de division », pour l’opération Atlantic Resolve. Il assurera ainsi le commandement des 6000 militaires redéployés dans les différents pays d’Europe de l’Est, de l’Estonie à la Bulgarie. Cet « élément de commandement de la mission » (MCE), a été mis en place en février 2015 à Baumholder (Allemagne). Cette relocalisation en Pologne va permettre « de projeter rapidement des forces de combat sur le théâtre européen à l’appui des alliés et partenaires de l’OTAN et d’augmenter la capacité de dissuasion [comme] de se défendre contre toute menace » indique l’armée américaine. Les Américains ont déployé, en 2017, une équipe de brigade blindée déployée par rotation en Europe, une brigade d’aviation de chasse et une force logistique d’appui.

(NGV)

En détail : le site US de l’opération Atlantic Resolve

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Pas de confusion, la CBSD n’est pas soumise aux critères « DAC »

Thu, 04/05/2017 - 14:45
(B2) La CBSD, l'instrument pour la construction de capacités à l'appui de la sécurité et du développement, ne sera pas soumise aux critères dits de "dacabilité" fixés par le Comité d’aide au développement (CAD / DAC) de l’OCDE. Face aux critiques récurrentes de quelques eurodéputés — reflétant le milieu du développement et la DG développement de la […]
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L’analyse d’images satellites, un processus bien rôdé

Wed, 03/05/2017 - 20:00
(B2 à Madrid) Pour accomplir sa mission, le SatCen s'appuie principalement sur des images satellitaires, commandées à des fournisseurs commerciaux ou militaires, ou encore provenant des satellites Copernicus de l’Union européenne. Le Centre n'a, en effet, le contrôle direct sur aucun satellite. Depuis l'appel du client jusqu'à la livraison d'un rapport d'analyse, le processus est bien rodé, permettant aux experts européens […]
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Ursula von der Leyen lance une chasse aux « mauvais éléments » de l’armée allemande

Wed, 03/05/2017 - 19:45

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Ursula von der Leyen s’exprimant à la presse, entourée (à sa gauche) du général Volker Wieker, et (à sa droite) du général Jörg Vollmer (© LH / B2)

(B2 à Illkirch) La ministre de la Défense allemande, Ursula von der Leyen, est arrivée en tout début d’après-midi au quartier Leclerc, à Illkirch-Graffenstaden (sud de Strasbourg) pour une mise au point sur les valeurs de l’armée allemande.

C’est ici que le militaire allemand Franco A, soupçonné de vouloir commettre un attentat, était affecté, au 291e bataillon de chasseurs de la brigade franco-allemande (BFA) (lire : Mélange des genres. Un militaire allemand de la BFA soupçonné de préparer un attentat raciste). Une visite décidée la veille dans l’urgence (annulant au passage un voyage prévu aux États-Unis) afin de renforcer le message de la ministre, soumise à forte critiques sur la scène nationale, notamment auprès des forces armées. Récit…

Un message fort : des défaillances internes à résoudre

Accompagnée de l’inspecteur général Volker Wieker (le chef d’état-major de l’armée allemande) et de l’inspecteur général Jörg Vollmer (patron de l’armée de terre), Ursula von der Leyen a voulu faire passer un message clair. Si « la grande majorité des soldats [allemands] ont tout le respect » de la ministre, « il est important de creuser plus profondément si quelque chose a mal tourné ». « Nous sommes au début d’un long processus. »  Il y a « encore beaucoup à venir, mais ça vaut le coup » assure la ministre. En interne, il faudra expliquer « comment le soldat a pu faire carrière si longtemps dans les rangs de la Bundeswehr, sans être inquiété ». Et elle compte s’y mettre rapidement.

Des faiblesses dans la direction de l’armée

Dès demain, jeudi 4 mai, elle rencontrera à Berlin une centaine de hauts gradés de l’armée allemande pour évoquer « la formation, au vu des récents scandales et leurs conséquences ». A Illkirch, Von der Leyen a annoncé également une révision du Code de discipline militaire. La ministre a aussi confirmé les propos tenus dans une interview au quotidien Bild, où elle dénonçait des « faiblesses de direction » dans l’armée et un « esprit de corps mal placé » conduisant à minimiser les dérives.

Opération de com’ politique

Un des dessins du « bunkers », la salle de détente des sous-officiers allemands, au quartier Leclerc, à Illkirch. (© LH / B2)

Von der Leyen est venue, en personne, pour se faire une idée de l’avancement de l’enquête qu’elle a elle-même ordonné la semaine passée. Mais la visite était aussi (et surtout) une opération de com’ pour redorer le blason de la ministre, mise en mal dans ce début de campagne électorale (en Allemagne).

Une revue de paquetage… dans le détail

Arrivée vers 14h, la ministre n’est restée dans la base que quelques heures. Pourtant, le tour a été minutieux. Et la presse tenue à bonne distance de la ministre pour éviter toute question intempestive. Après une première rencontre avec les hauts gradés allemands, elle a tenu à rencontrer plusieurs soldats. Elle a également visité le lieu de travail de Franco A. ainsi que les différentes zones de vie des soldats allemands.

Des décors glorifiant le passé nazi

Dans sa chambre, les enquêteurs ont trouvé une arme décorée d’une croix-gammée, un poster de soldats du IIIe Reich et divers documents à la gloire des nazis, a annoncé la ministre. Dans le « bunker », le salon de loisirs des sous-officiers, auquel B2 a eu accès, les murs sont décorés de dessins de soldats rappelant ceux de la Wehrmacht… Un détail que la ministre a d’ailleurs « déploré » vertement : « La Wehrmacht n’a rien en commun avec la Bundeswehr. [Elle] ne peut inspirer aucune forme de tradition. »

Les Français absents 

Côté français, le service a été réduit au minimum. Seul le général Nicolas Casanova, chef de la 2ème Brigade blindée (2e BB), a reçu la ministre à son arrivée à l’aéroport de Eintzeim et au quartier Leclerc. Mais il l’a fait surtout en « sa qualité de gouverneur militaire de Strasbourg ». D’ailleurs, la visite de la ministre n’a pas été annoncée par les responsables de presse français. Les médias français se comptaient à peine sur les doigts d’une main. En revanche, côté allemand, une bonne dizaine de télévisions et une quinzaine de journalistes dont certains arrivés dans l’avion de la ministre étaient présents.

(Leonor Hubaut)

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