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L'Europe politique et de la défense (par Nicolas Gros-Verheyde)
Updated: 18 hours 45 min ago

EUCAP Somalia renforce son action dans les régions

Sun, 12/03/2017 - 18:48

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Le commandant des opérations civiles du SEAE, Kenneth Deane, et la chef de la mission, Maria-Cristina Stepanescu, coupent le ruban marquant l’ouverture du bureau de Garowe. (Crédit : EUCAP Somalia)

(B2) Avec un nouveau focus exclusif sur la Somalie, la mission européenne de soutien aux forces de sécurité somaliennes (EUCAP Somalia) veut renforcer son action au niveau local. Un nouveau bureau de terrain a ainsi été inauguré à Garowe, dans l’État de Puntland, mardi 7 mars. Le lendemain, une seconde équipe s’est installée à Hargeisa, au nord-ouest, du pays (dans le Somaliland).

Dans ces nouveaux bureaux, les membres de la mission (entre 4 et 7) travailleront à « renforcer la capacité locale de la police maritime locale pour exercer une gouvernance maritime efficace sur ses eaux » explique le porte-parole de la mission européenne. Outre la lutte contre la contrebande, la lutte contre la piraterie et le contrôle de la zone côtière sur terre et en mer, cette approche locale « permettra de s’attaquer à un plus large éventail de menaces et de défis, en particulier l’inspection et l’application de la pêche, la recherche et le sauvetage maritimes ».

La formation – et l’équipement – seront accompagnés par un travail de soutien aux autorités pour « l’élaboration de la législation et la mise en place des autorités judiciaires » nécessaires pour que les criminels puissent être jugés et condamnés.

(Leonor Hubaut)

Lire aussi :

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Le commandement des missions militaires (MPCC)

Sun, 12/03/2017 - 12:33
(B2) Le référendum britannique sur le Brexit et l’élaboration d’une nouvelle stratégie de sécurité permettent d’enclencher un pas supplémentaire, à la fin de l’année 2016. Dans la foulée des ministres de la Défense,[1] les Chefs d’État et de gouvernement recommandent l’établissement « d’une capacité opérationnelle permanente de planification et de conduite au niveau stratégique »[2] ou MPCC[3]. […]
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La mission d’assistance à la surveillance aux frontières Moldavie Ukraine « EUBAM Moldova Ukraine » (novembre 2005 – …)

Sat, 11/03/2017 - 17:47
(B2) Lancée le 30 novembre 2005, la mission EUBAM Moldova Ukraine répond à une demande des deux présidents moldave et ukrainien, Vladimir Voronine et Viktor Yushchenko, qui sollicitent l’aide européenne en juin 2005. Un Memorandum of understanding (MoU) tripartite est signé le 7 octobre 2005 entre les deux gouvernements et la Commission européenne. L’Organisation internationale des […]
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Une coopération européenne accrue dans la défense ? De multiples bénéfices (J. Domecq)

Sat, 11/03/2017 - 10:15

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(B2) La coopération européenne en matière de défense est devenue un des axes centraux du débat sur le futur de l’Union européenne. Jorge Domecq, le directeur de l’agence européenne de défense, au lendemain de la réunion des chefs d’États et de gouvernements, plaide en faveur de la coopération européenne, dans le domaine de la défense, mettant en exergue les bénéfices qu’elle peut apporter.

Faire de la défense une questions existentielle de l’UE

La défense, longtemps perçue comme un aspect marginal de la politique de sécurité et de défense commune de l’Union européenne, apparaît désormais comme une priorité absolue à l’agenda européen. Les initiatives successives de l’Union Européenne et des États membres en 2016 ont enfin propulsé la défense au premier plan des débats.

De plus, tandis que les dirigeants européens préparent leur sommet spécial à Rome le 25 mars pour le 60e anniversaire des Traités de Rome, en plein milieu de l’une des périodes les plus difficiles et les plus mouvementées pour l’Union européenne, la défense est mise en avant comme étant un domaine qui pourrait relancer avec succès le projet européen.

Je partage cette ambition : il est temps de faire de la défense une question existentielle pour l’Europe.

La coopération est inévitable

Soyons honnêtes : en tant qu’Européens, la seule solution crédible est d’unir nos forces, de réfléchir et d’agir sur la sécurité et la défense en termes plus européens, au-delà des limites nationales. Les menaces croissantes de notre voisinage immédiat, l’avenir de notre relation transatlantique et la révolution technologique qui se déroule à l’échelle mondiale devraient convaincre même les plus sceptiques que, à ce stade, l’Europe ne peut qu’agir davantage et mieux pour sa propre sécurité.

Sur le plan politique, une approche européenne renforcée et davantage axée sur la coopération dans le domaine de la défense me semble inévitable. Pour parler franchement, l’ordre mondial en total mutation contraindra tôt ou tard les nations européennes à coopérer et à agir de concert si elles veulent continuer à pouvoir protéger leurs intérêts et leurs citoyens. Mais la pression externe ne doit pas être le seul moteur. En réalité, bien d’autres raisons pratiques justifient la logique d’une coopération européenne renforcée dans le domaine de la défense.

Tout d’abord, la raison budgétaire !

À l’heure actuelle, le marché européen de la défense est toujours sérieusement fragmenté. Les budgets sont planifiés et dépensés au niveau national par les 28 ministères de la Défense sans véritable coordination. Cela est coûteux et conduit généralement à un dédoublement des efforts et des dépenses puisque chaque État membre tente de couvrir l’éventail complet des capacités en matière de défense. Par conséquent, une meilleure planification, des acquisitions conjointes, et la mise en commun et le partage des capacités de défense peuvent améliorer les résultats des dépenses militaires et économiser des sommes très importantes sur les montants versés par les contribuables. Selon certaines estimations (*), les gouvernements européens pourraient économiser au moins un tiers (!) de leurs dépenses pour le matériel militaire, s’ils se décidaient à coordonner les investissements. Il est ici question de milliards et de milliards d’euros qui pourraient soit être économisés, soit être débloqués pour d’autres investissements à long terme.

Ensuite, les arguments de l’interopérabilité et l’efficacité

Mais la rentabilité n’est pas le seul avantage, et de loin. L’interopérabilité et l’efficacité accrue sont tout aussi importantes, en termes de résultats découlant d’une approche davantage coopérative pour les programmes de défense. En comparaison avec les États-Unis, les forces armées européennes exploitent trop de types différents d’équipements militaires. Par exemple, en 2016, les États membres de l’UE possédaient 20 types différents d’avions de chasse (contre 6 aux États-Unis), 29 types de frégates (4 aux États-Unis) et 20 types de véhicules blindés (2 aux États-Unis). Davantage de coopération en termes de planification, d’acquisition et d’exploitation des actifs permettrait de rationaliser les capacités opérationnelles, et ainsi renforcer considérablement l’interopérabilité des forces armées des États membres.

La mise en commun et le partage sont par conséquent primordiaux pour garantir l’efficacité/l’interopérabilité des forces armées européennes, et assurer aux contribuables européens « qu’ils en aient pour leur argent ».

L’EDA est prête à relever le défi…

L’Agence européenne de défense (AED) a pour fonction de faciliter cette coopération, et de lancer puis de gérer les projets entre les États membres volontaires. Depuis sa création en 2004, l’Agence est devenue la plateforme de la coopération européenne de défense dotée d’une expertise et de réseaux uniques. C’est à travers l’AED que les gouvernements nationaux décident des priorités en matière de capacités et de la façon de les gérer. L’appui que la Commission européenne est prête à apporter, à travers son Plan d’action européen de la défense récemment adopté, est le bienvenu à cet égard.

… si les États membres s’engagent réellement

L’expérience démontre clairement que si les États membres ont la volonté politique de s’engager sérieusement dans cette coopération, l’AED est à même de produire des résultats importants sous leur contrôle.

 

Fini les débats, place à l’action

Il est urgent d’œuvrer pour la coopération dans le domaine de la défense. Nous ne pouvons pas nous permettre que cette question importante fasse – à nouveau – l’objet de longs débats politiques ou institutionnels qui ne ciblent pas strictement notre objectif commun : renforcer la défense européenne. À cet effet, l’Europe doit exploiter au mieux les outils qu’elle a en sa possession. L’Agence européenne de défense en fait certainement partie.

L’Union européenne est à la croisée des chemins. Des décisions visionnaires et des actions ambitieuses sont nécessaires pour donner un nouveau souffle au projet européen.

(*) Munich Security Report 2017

Jorge Domecq, haut diplomate espagnol, est le Directeur exécutif de l’Agence européenne de défense depuis février 2015. Il a précédemment occupé le poste d’Ambassadeur d’Espagne auprès de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et aux Philippines. Il a occupé plusieurs fonctions au sein des ministères espagnols des Affaires étrangères et de la Défense, de même qu’à l’OTAN.

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Carnet (10.03.2017). SEAE Annuaire. MPCC (effectif, soutien). GeohuB (test). Sanctions (Congo, Somalie, ©Ukraine). Armée néerlandaise (non préparée). Armée tchèque (effectif). Drones Triton (Allemagne). EDA (rapport 2016). Turquie (extradition). Irak ...

Fri, 10/03/2017 - 16:00
(B2) Parus récemment : Coopération Structurée Permanente : arrêtons d’en parler. Faisons là ! Des Slovaques en Méditerranée (blog) Les conclusions du Conseil européen adoptées à 27… sans la Pologne La Pologne refuse les conclusions. Bon et alors… (blog) Donald Tusk réélu sans difficulté. Le gouvernement Szydlo humilié Un noyau dur pour la défense. Oui mais pas […]
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Au Mali, tout concourt à ce que l’instabilité perdure (A. Danjean)

Fri, 10/03/2017 - 13:13

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(B2) Alternant les visites sur le terrain et les travaux parlementaires, Arnaud Danjean est, sans doute, un des meilleurs spécialistes des questions de défense et de sécurité au Parlement européen, n’hésitant pas à asséner quelques vérités. B2 l’a rencontré pour une longue interview, portant tant sur la défense européenne que la lutte contre le terrorisme. Son examen critique vaut le détour, notamment sur ce qui se déroule au Mali. Extraits…

Vous rentrez d’une visite au Mali. Ce n’est pas la première. Vous avez donc du recul. Comment jugez-vous la situation ?  

Je suis très inquiet. La situation se dégrade, surtout dans le centre du pays. Les problèmes du passé se maintiennent. Et d’autres apparaissent. Tout concourt à ce que l’instabilité perdure.

En 2012, le pays s’était effondré. On peut craindre, à nouveau, une faillite de l’État malien ? 

Si cela arrive, il n’y aura pas de surprise cette fois. Les interlocuteurs que j’ai rencontrés sur place sont tout à fait conscients de la situation. C’est plutôt en France qu’on trouve un narratif excessivement positif. Le président François Hollande veut faire de son engagement au Mali une réussite. Ce que je comprends tout à fait… (il n’en a pas tant que ça dans son quinquennat). L’opération Serval a été une réussite. Et les opérations de Barkhane le sont également. Mais les aspects militaire et sécuritaire ne sont qu’une partie du problème malien. Il y a des problèmes de gouvernance, des problèmes structurels qui sont lourds. Sur la situation globale du Mali aujourd’hui, on ne peut donc pas parler de réussite.

L’Europe a un levier important, au Sahel, avec son aide. Faut-il la conditionner davantage à des progrès ?

Il faut, en effet, se poser cette question. Je n’ai pas la réponse. Mais il faut s’interroger pour savoir comment on continue, avec quels moyens et qui participe. Ce n’est ni la tâche de la France seule ni même celle de l’Union européenne seule. Il existe une multiplicité d’acteurs au Mali. C’est sûrement le plus frustrant : voir tous ces acteurs sur le terrain et voir que la situation ne s’améliore pas. Tout le monde a, vraiment, des questions à se poser.

Au niveau sécuritaire, le dispositif est important également, est-ce suffisant ? 

Assurément non. Il est surtout beaucoup trop éclaté. Nous avons des missions européennes, civiles et militaires [au titre de la PSDC], qui font plutôt bien leur travail mais qui sont d’ampleur limitée. Elles mériteraient d’être un peu renforcées. Cela ne fait aucun doute. On a Barkhane, qui fait le gros du travail, que ce soit en lutte anti-terroriste, en stabilisation ou en assistance aux forces maliennes. Avec le soutien de la MINUSMA certes, mais ce n’est pas satisfaisant. Les Français ne pourront pas maintenir ce niveau d’engagement ad vitam aeternam au Mali. Il va bien falloir que d’autres s’en mêlent… Les États doivent s’interroger. S’ils envoient des troupes simplement pour cocher une case et dire que la solidarité européenne s’exerce…, je concède que c’est déjà un premier pas politique. Ce n’est pas neutre que l’Allemagne projette 1000 soldats au Mali. Mais il faut davantage.

(Propos recueillis par Leonor Hubaut)

Lire nos interviews complètes :

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Coopération Structurée Permanente : arrêtons d’en parler. Faisons là !

Fri, 10/03/2017 - 10:58
(B2) Chacun parle aujourd'hui d'une relance de l'Europe par la défense. Le mini-sommet » de Versailles s'en est fait l'écho (1), ce point devrait être inclus dans la Déclaration de Rome, le 25 mars. Encore faut-il créer, au-delà des mots, une dynamique concrète. C'est l'opinion de Frederic Mauro, qui vient de publier une étude pour […]
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Des Slovaques en Méditerranée

Fri, 10/03/2017 - 09:51

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(B2) La Slovaquie n’a pas de marine… mais elle a des soldats. Selon ce bon vieux principe (1), une dizaine de policiers militaires slovaques sont en train d’être formés et entraînés par leurs homologues allemands du Seebataillon pour incorporer l’opération EUNAVFOR MED Sophia.

La formation entamée le 30 janvier doit se terminer à la fin du mois de mars, avec à la clé, entraînement tactique, transport par bateau moteur ou hélicoptère, embarquement sur des petits ou des grands navires, vérification des marchandises et des documents, jusqu’au tir sur cible, en mer.

Les militaires slovaques seront, ensuite, embarqués sur un navire allemand, dans le cadre de l’opération européenne en Méditerranée. Ils pourraient ainsi participer au contrôle de l’embargo sur les armes ou la lutte contre les trafiquants.

(NGV)

(1) Un principe un peu oublié, semble-t-il, par un responsable slovaque qui avait répondu, au début de la présidence slovaque de l’UE (à l’été 2016) pour justifier le non-engagement de son pays dans l’opération Sophia : « Comme vous savez, la Slovaquie n’a pas de mer… ». Ironie plaisante… démentie par les faits.

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Lee conclusions du Conseil européen adoptées à 27… sans la Pologne

Fri, 10/03/2017 - 01:38
(B2) Finalement, le texte final du Conseil européen à 28 aura été adopté sous la forme de conclusions du président du Conseil européen, soutenu par 27 États  membres uniquement, la Pologne, par la voix de Beata Szydlo, ayant refusé fermement de s'associer aux conclusions pour « des raisons qui ne tiennent pas à la substance […]
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La Pologne refuse les conclusions. Bon et alors…

Fri, 10/03/2017 - 00:27

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Beata Szydlo au sommet européen du 9 mars : ce n’est pas la fête (Crédit : Conseil de l’UE)

(B2) Si quelqu’un ne connaissait pas encore la Première ministre polonaise, ce n’est pas plus le cas maintenant. Beata Szydło s’est fait un surnom dans l’enceinte du sommet européen : l’emmerdeuse !

De mémoire de diplomate, on n’avait pas encore vu un État être d’accord sur tout mais finalement dire… « Non », juste pour dire « Non ». D’ordinaire, il y a des raisons rationnelles, tenant au contenu du texte. Là, on cherche…

Qu’est-ce que le consensus ? Comment y arrive-t-on ?

Selon les termes même du Traité, les conclusions d’un Conseil européen sont établies au consensus. C’est une décision politique, et non juridique. Il n’y a pas de vote en soi, juste l’expression d’un accord. Le consensus, ce n’est pas tout à fait l’unanimité, c’est le fait d’être, à peu près, d’accord sur tout, et de ne pas avoir de problème global sur l’ensemble. Pour atteindre ce consensus, on adopte un système de vagues successives. Il y a d’abord des réunions intermédiaires – au niveau des ambassadeurs – puis les ministres des Affaires européennes y jettent un œil, tout cela étant revu par les sherpas des présidents ou des Premiers ministres. Au fur et à mesure, ce texte s’affine, des éléments disparaissent, d’autres apparaissent ou sont réécrits. Un peu comme les marées viennent polir le galet.

Comment s’exprime le consensus ?

Finalement, au Conseil européen, il ne reste souvent que quelques points de désaccord (parfois très profonds, très importants politiquement). On tente alors de rédiger un nouveau paragraphe pour contenter tout le monde. C’est alors le président, lui-même, qui réécrit directement avec les Chefs le passage concerné. Ou, de façon plus habituelle, ce sont les sherpas qui s’y mettent dans la salle d’à côté, y passant, s’il le faut, la nuit, pour trouver la formule qui contentera tout le monde. Au final, le président du Conseil européen demande si personne ne s’y oppose. Et généralement, même s’il peut y avoir un ou deux grognements, si personne ne s’exprime clairement contre, cela passe. Si, malgré tout, il reste une difficulté, il y a plusieurs possibilités pour s’en sortir.

Des Européens passés virtuoses pour exprimer les désaccords dans l’accord

Renvoyer à plus tard

Les Européens sont passés virtuoses sur la façon d’exprimer (ou de ne pas exprimer) un désaccord, tout en ne remettant pas en cause le consensus. Première méthode : on rajoute un ou deux mots relativisant la question (le cas échéant), souvent le plus insipides possibles (qui ne sont compris que par leurs auteurs), ou on fixe une clause de rendez-vous (on réexaminera la question à la prochaine réunion). Deuxième méthode : on peut aussi pour éviter de parler de la situation qui fâche, en renvoyant aux conclusions d’un précédent conseil ou à un rapport mentionné en annexe (à chacun de voir à quoi cela renvoie, mais, de façon expresse, les conclusions ne mentionnent pas le sujet).

De l’importance de la note de bas de page

Troisième méthode : rajoute une déclaration interprétative ou complémentaire d’un État membre, voire une note de bas de page pour indiquer le désaccord d’un gouvernement sur un point donné (c’était le cas par exemple avec la Hongrie sur la question des migrants). Quatrième méthode : le chef de gouvernement sort lors de l’adoption des conclusions, ce qui lui évite de prononcer son désaccord. Mais l’honneur est sauf. Dernière méthode : Si le désaccord persiste malgré tout, il reste la possibilité d’avoir une déclaration de la présidence, éventuellement au nom des 27 ou des 28 (selon le cas) qui a la même valeur que les conclusions (puisque ce n’est qu’un document politique).

Bref… en matière de consensus, on le voit, l’Europe a une longue expérience d’exprimer de façon discrète les désaccords, avec l’art et la manière, sans empêcher les avancées.

Ce que va gagner la Pologne ?

En s’entêtant dans un « niet », la Pologne pourrait, au final, ne rien vraiment gagner, sinon de montrer qu’elle existe et est une grosse boudeuse. Sur des questions aussi intéressantes que la croissance économique, les emplois, la crise des migrants, les Balkans – qui vont dans le sens de la politique polonaise –, c’est un peu dommage. Et c’est un précédent fâcheux. La prochaine fois que les conclusions seront discutées, il n’est pas sûr que l’avis de la Pologne soit vraiment pris au sérieux. Pourquoi tenter de se concilier les bonnes vues d’un pays qui a, finalement, décidé de ne pas approuver les conclusions, juste pour le plaisir.

Entendons-nous : le refus des conclusions est une arme nucléaire, cela ne sert qu’une fois, et avec une très bonne raison. Il faut que l’intérêt national soit vraiment en jeu (1) — un refus qui, dans ce cas, est accepté car chacun sait qu’il peut avoir un jour à se servir de cette nécessité – et non pas seulement que l’amour propre soit blessé.

La seule conclusion du Conseil : la nomination de Tusk ?

Si les conclusions ne sont pas avalisées en tant que telle, le seul résultat écrit du Conseil européen pourrait être finalement… la décision avalisant la nomination du nouveau président. C’est assez paradoxal puisque c’est cela qui a causé l’ire polonaise du jour. Mais c’est la réalité. Ce texte est, en effet, une décision juridique qui ne figure pas en tant que tel dans les conclusions. En général, « par courtoisie », on salue la nouvelle personnalité, explique à B2 un diplomate. Mais il s’agit juste d’une « formule de politesse ». On peut s’en passer.

Une déclaration au nom des 27

Ensuite, il est toujours possible au président du Conseil européen, voire à la présidence maltaise d’endosser, « au nom des 27 », un ensemble de conclusions, voire une déclaration, ou simplement les « résultats des discussions du Conseil ». Pour la Pologne, qui a toujours voulu faire partie du cœur de l’Europe, ce serait un sacré camouflet supplémentaire : une sorte de Polxit politique. Au moment où va s’entamer des négociations sur la révision des perspectives financières, ce n’est pas aussi vraiment le plus sympathique moyen pour trouver des alliés.

Hongrois et Polonais, même combat ?

Le seul pays qui a une attitude semblable à la Pologne est la Hongrie, mais avec une très nette différence, explique un diplomate qui suit régulièrement ce genre de réunions : « Viktor Orban a toujours une position très ferme. Mais, au dernier moment, il négocie, il joue le jeu européen, il se montre plus souple (NB : quitte à dire le contraire sur la scène nationale, une fois sorti du Conseil européen). Il a toujours ainsi su se créer des alliés. Et, au niveau politique, il y a une grande différence, il est membre du PPE, le parti populaire européen, ce qui le protège d’une certaine façon. Il fait partie du cercle. »

L’équipe Kaczyński, entêtée ?

Les Polonais du PiS, eux, sont têtus. Ceux qui ont de la mémoire, dans les couloirs européens, se rappellent comment l’équipe Kaczyński s’est battue, becs et ongles, parfois de manière totalement irrationnelle, contre la mise en place de la double majorité dans le Traité de Lisbonne, pour garder les vieux chiffres de Nice. Finalement on a décidé de prolonger quelque peu le compromis de Ioannina. Une bagarre qui n’a, au final, servi à rien. Ce dispositif, qui vient à expiration dans quelques jours, le 31 mars, n’a quasiment jamais servi. Quand les Polonais ont voulu l’utiliser, au dernier conseil de l’Environnement (2), les juristes du Conseil sont venus rappeler que c’était… trop tard ! Le dispositif expirait dans quelques semaines.

Une bataille gagnée pour rien, sinon à se faire plaisir … et à se faire des ennemis autour de la table européenne.

La bataille perdue de la majorité qualifiée…

Entretemps, depuis le Traité de Nice, la Pologne a décroché du groupe des grands pays, l’écart de population qui était de 4 millions en 2005 atteint aujourd’hui le double. Ce que le pouvoir polonais avait conquis, en bataillant dur dans les couloirs européens, sans jamais vraiment s’en servir, il l’a reperdu … dans les alcôves, sur le terrain de la démographie. La réalité politique d’aujourd’hui, c’est que la Pologne a décroché du groupe des pays de tête. … Et ce n’est pas la faute de l’Europe, juste la loi naturelle.

La vraie raison de la colère polonaise ?

La sortie du Royaume-Uni pourrait accélérer, de façon paradoxale, l’isolement de la Pologne. On peut remarquer que lors de la dernière rencontre, à Versailles, en mini-groupe, il y avait bien quatre pays et non pas seulement le couple franco-allemand, pour affirmer le désir de « coopération différenciée ». Il manquait parmi les « grands et moyens » pays… un dirigeant polonais. Comme pour affirmer que la coopération différenciée, c’est … sans la Pologne. La vraie raison de la « petite colère » de Szydło n’est-elle pas là, celle de se voir exclure du groupe des « grands » et des autres avancées européennes.  Le « phare » de la Pologne est bien éteint. Et c’est dommage pour ceux qui aiment ce pays.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) L’Irlande l’a utilisée pour préserver sa neutralité, le Luxembourg pour préserver son modèle fiscal, la France pour la culture, la Slovénie pour régler son problème de frontières avec la Croatie, etc.

(2) Il s’agissait d’adopter une approche générale qui n’est pas, en soi, un vote formel, mais une indication de vote, une approche pour négocier avec le Parlement européen, le vote ayant lieu plus tard, à la fin de la négociation.

(mis à jour vendredi matin, sur le passage de la coopération différenciée)

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Donald Tusk réélu sans difficulté. Le gouvernement Szydlo humilié

Thu, 09/03/2017 - 18:35
(B2) L'ancien Premier ministre polonais, Donald Tusk, a été réélu sans difficulté, ce jeudi 9 mars, pour un nouveau mandat de deux ans et demi à la tête du Conseil européen. La décision a été prise à l'issue d'un vote à 27 voix contre une. Il n'aura fallu que 30 minutes de réunion pour avoir […]
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La feuille de route de défense et sécurité en 2017. Le point

Mon, 06/03/2017 - 01:10
(B2) Pour bien saisir les enjeux des différentes discussions dans les enceintes européennes, voici le mandat qu'ont reçu les instances (Haute représentante de l'Union et Commission européenne) pour l'année 2017, lors du Conseil européen de fin 2016 (1). La Haute représentante de l'Union doit faire « au cours des prochains mois », des propositions sur […]
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Une sérieuse divergence sur la coopération structurée permanente

Sun, 05/03/2017 - 21:30
(B2) Le dernier papier remis par le SEAE aux États membres n'a pas réussi à susciter l'unanimité autour de la table. Selon nos éléments, si on faisait un tour de table, il n'y aurait même pas la majorité qualifiée nécessaire pour pouvoir déclencher cette Coopération structurée permanente (PESCO). Car les divergences sont profondes entre les […]
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Un mini QG pour les missions de l’UE. Pour quoi faire ?

Sun, 05/03/2017 - 19:45

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Bangui, Mogadiscio, Bamako Les missions « non exécutives » de l’UE sont aujourd’hui dans des zones plus à risque que les opérations « exécutives (Sarajevo, Océan indien, Méditerranée) – ici l’arrivée des soldats géorgiens à EUTM Rca pour assurer la protection de la mission. (crédit : EUTM RCA)

(B2 – exclusif) Les Européens devraient avaliser, ce lundi (6 mars), la création d’un mini-QG permanent. En jargon européen, on la dénomme « MPCC » comme « Military Planning and Conduct Capability ». Cette structure sera chargée de préparer (« planifier ») et commander (« conduire ») les missions militaires non exécutives de l’Union européenne, « au niveau stratégique ». C’est-à-dire au niveau politique.

Combien de missions sont concernées ?

L’Union européenne a trois missions « non exécutives », toutes en Afrique et qui concernent la formation des militaires locaux : en Somalie (EUTM Somalia), au Mali (EUTM Mali), en Centrafrique (EUTM RCA). Chacun de ces missions regroupent 200 personnes. Au total, ce seront environ 600 personnes qui seront rattachées à ce nouveau commandant d’opération.

Pourquoi faut-il un commandant d’opération à Bruxelles ?

Jusqu’à aujourd’hui, les missions (non exécutives) que déploie l’Union européenne sur le terrain, ont un chef de mission, qui assure le commandement au jour le jour, mais de commandant d’opération, en tant que tel, qui prévoit à plus long terme, assure la liaison avec les autorités politiques, etc. C’est le même chef de mission qui quitte le terrain et va rendre compte aux autorités politiques. Ce qui est assez aberrant.

Pourquoi est-ce aberrant ?

B2 a demandé leur avis à plusieurs personnes, des commandants de mission, des diplomates, des responsables dans les différents états-majors. Tous ont confirmé. Le système actuel ne marche pas… « Les structures européennes sont très spécifiques — explique un militaire européen –. Il faut les connaître de façon concrète, les pratiquer tous les jours. Entre la Commission européenne, le Parlement, le COPS, les procédures budgétaires, d’appels d’offres, les différentes diplomaties nationales… cela nécessite un apprentissage qui ne peut être fait en quelques mois. […] Demander à un militaire national d’appréhender ces structures, d’être en même temps à Mogadiscio ou Bamako et à Bruxelles, de commander la force sur le terrain et de connaître tous les recoins de Bruxelles, c’est impossible. »

C’est même totalement aberrant jure un autre. « Cela n’existe nul part. Dans tous nos dispositifs militaires, on a un niveau tactique (le terrain, la force, la mission) et un niveau stratégique (la réflexion, le politique, l’opération) » (2) explique un haut gradé. « Dans l’Union européenne, il n’y a personne entre le niveau tactique et les ministres ou les ambassadeurs. […] C’est comme si vous aviez un général commandant de l’ISAF en Afghanistan, qui appellerait le Conseil des ministres à chaque problème, même mineur. »

Un diplomate confirme. « Les commandants de mission n’ont jusqu’ici pas d’interlocuteur militaire à qui s’adresser à Bruxelles. Ils pouvaient s’adresser au Comité politique et de sécurité en tant que référent politique. Mais ce n’est pas vraiment le rôle des ambassadeurs du COPS de pouvoir répondre à toutes les questions, au quotidien, que se posent un commandant militaire. Il faut un militaire pour cela. »

Lire : La conduite des opérations : une pièce manquante du dispositif de l’UE… entre autres

Ce sont des missions non exécutives… où est le danger alors ?

De façon assez paradoxale, les missions non exécutives de l’UE sont aujourd’hui plus exposées que les opérations militaires. Les premières se déroulent en effet dans des terrains qui sont plutôt cotées dans le haut du risque que dans le bas : Mogadiscio pour EUTM Somalia, Bamako au Mali, Bangui en RCA… A côté les opérations militaires à Sarajevo, ou dans l’Océan indien, et même en Méditerranée, face à la Libye, relèvent de la promenade de santé, ou du moins présentent un risque moindre (3).

Y-a-t-il déjà eu des problèmes graves ?

Cela a failli. Il y a un an, lors de l’attaque terroriste contre la mission EUTM, au printemps 2016. Le commandant de la mission EUTM Mali était alors à Bruxelles en train de rencontrer des parlementaires et des ambassadeurs au moment de l’attaque…

 

Y-a-t-il duplication avec l’OTAN ?

PAS DU TOUT. Tous ceux qui prétendent cela sont soit des personnes qui refusent que l’UE ait les moyens de ses ambitions, soit des… ignares. 1° L’OTAN n’est pas la même organisation que l’UE ; elle n’a pas la même structure politique, la même chaîne de commandement, ni les mêmes membres (4). 2° Cela supposerait d’avoir l’accord de tous les membres de l’OTAN (ce qui est loin d’être gagné, cf. notamment le problème turco-chypriote). 3° La présence de l’OTAN dans certains pays n’est pas vraiment souhaitée ni par les pays locaux ni même par les Alliés (pour EUTM Somalia, les États-Unis par exemple ont travaillé de façon très efficace avec les Européens). 4° Même au point de vue technique, pour commander ce type de mission, il n’y a pas besoin d’un dispositif comme le SHAPE (le QG permanent de l’OTAN situé à Mons). Il serait inadapté, surdimensionné et trop lourd pour commander à trois missions qui regroupent 600 personnes en tout. 5° Les militaires de l’OTAN ne connaissent pas vraiment les raffinements de l’Union européenne, ses structures, etc. En conclusion, faire avec l’OTAN, cela serait plus difficile, en partie inutile et beaucoup plus cher.

Lire aussi : Touche pas à mon Shape ! Le faux argument de la duplication

Cela fait longtemps qu’on parle de cette capacité ?

Ooh OUI ! La première fois où a évoquée une capacité autonome pour l’Union européenne, c’était en décembre 1998, à Saint Malo, Français (J. Chirac et L. Jospin) et Britanniques (T. Blair) tombaient d’accord, dans une déclaration commune sur une nécessité : l’Union européenne doit avoir « une capacité autonome d’action », appuyée sur « des forces militaires crédibles », « avec les moyens de les utiliser » et en étant « prête à le faire afin de répondre aux crises internationales ».

« Il est important d’avoir les capacités ainsi que le leadership politique en Europe pour pouvoir assumer ses responsabilités, surtout dans des circonstances où pour telle ou telle raison les États-Unis ne veulent pas s’engager » (Tony Blair, 4 décembre 1998)

Pourquoi cela n’a jamais été mis en place ?

Tout simplement parce que toute décision en matière extérieure (et de défense) dans l’Union européenne se prend à l’unanimité. Plusieurs tentatives ont été faites : de la plus célèbre (et la plus maladroite peut-être), en pleine intervention américano-britannique en Irak (le fameux sommet des Pralines en 2003), à la plus récente et la plus discrète (en 2011-2012, qui n’a pu aboutir que sur une demi-mesure, peu efficace, le centre d’opérations). A chaque tentative de concrétiser cet appel pour mettre en place, de façon concrète et pratique, il y a toujours eu un vigoureux « No » britannique. Parfois, celui-ci n’était pas exprimé publiquement … car un autre pays prenait le relais (la Lituanie, par exemple, a joué un temps ce rôle de sous-marin britannique).

Qu’est-ce qui a abouti à un accord ?

Sans nul doute, le référendum britannique sur le Brexit a joué de façon notable dans l’effacement du veto britannique. La situation internationale également, la multiplication des menaces, le coup d’état en Turquie qui rend cet allié plus faible, obligent les Européens à être plus autonomes. Mais ce sont aussi des raisons internes qui ont joué (cf. ci-dessus).

Cette décision a-t-elle l’aval de tous, y compris au plus haut niveau ?

Oui… si vous avez bien lu les conclusions de la réunion des ministres de la Défense de l’UE de novembre dernier, et encore plus celle du sommet européen du 15 décembre dernier, c’était inscrit noir sur blanc. Les Chefs d’État et de gouvernement avaient ainsi recommandé « l’établissement d’une capacité opérationnelle permanente de planification et de conduite au niveau stratégique ».

Et un QG pour les opérations militaires ?

Ce n’est pas pour demain… mais pour après-demain. L’idée d’un QG permanent pour les opérations militaires — défendue par la France et plusieurs autres pays (Espagne, Italie, etc.) – n’est pas abandonnée. Elle est reportée à plus tard. Un bilan de la mise en place de la MPCC est ainsi prévu « au plus tard à la fin 2018 ». L’objectif serait alors de pouvoir passer à l’étape ultérieure, le commandement des opérations … plus de vingt après la réunion de Saint-Malo, en décembre 1998.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Concrètement, qui commandera les missions ?

C’est le directeur de l’état-major de l’UE — le général Esa Pulkkinen —  qui est promu le directeur de la MPCC et exercera à ce titre les fonctions de commandant des missions, au niveau stratégique.

Pourquoi un directeur pas un commandant des opérations ?

C’est une (petite) concession aux Britanniques. Lors de la discussion, le Royaume-Uni s’est opposé à ce que le futur chef de la nouvelle structure reçoive le nom « commandant d’opération » préférant le terme de « directeur de la MPCC ». A l’arrivée, cela ne change … rien.

Quand tout cela sera activé ?

Réponse officielle : « au printemps ». Nous avons demandé quand était le printemps ? « du 21 mars au 21 juin ». Selon nos principaux sondages, cette MPCC pourrait être déclarée opérationnelle d’ici la fin avril (pour la réunion informelle des ministres de la Défense), ce qui fait très court, ou en mai (au plus tard début juin).

Pourquoi pas tout de suite ?

PARCE QUE… Le feu vert des ministres n’est que politique. Il faut encore effectuer tout un travail de mise en forme : transcrire de façon précise toute la nouvelle chaîne de commandement, revoir notamment la décision fixant les tâches de l’état-major, qui n’a jamais été revue depuis l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne (1) ; revoir aussi les trois décisions qui fondent les missions de formation de l’UE ainsi que tous les documents internes (concepts militaires, concepts de gestion de crise) qui mentionnent cette chaîne de commandement. Ce travail a déjà commencé – selon nos indications –.

Combien cette MPCC va coûter ?

PAS GRAND CHOSE. La MPCC est créée au sein de l’état-major de l’UE, déjà existant, situé à quelques encablures du rond-point Schuman. Pas besoin de locaux, ni même de moyens techniques supplémentaires. Le commandant d’opération lui-même n’est pas nouveau, il s’agit de l’actuel directeur de l’état-major qui aura un « double chapeau ».

Combien de personnes comptera cette MPCC ?

PAS BEAUCOUP. En tout cette MPCC comptera une vingtaine de personnes. La plupart sont des déploiements de poste. La plupart viennent de personnes déjà présentes dans l’état-major de l’UE et dans l’ancien centre d’opérations (OpCen). 5 ou 6 pourraient venir des états-majors des États membres en renfort.

A quoi servira cette MPCC ?

Elle assurera d’abord la liaison entre les autorités politiques et le terrain, et vice-versa, des plus importantes aux plus mineures. Il s’agit notamment de répondre aux changements de situation sur le terrain, en matière sécuritaire, de trouver des renforts ou des ressources supplémentaires, d’assumer le renouvellement des forces sur le terrain (génération de force complémentaire), de répondre aux questions des parlementaires ou des ambassadeurs des États membres, voire de remplir les obligations en matière d’appels d’offres ou comptables. Etc.

Ces questions ne sont-elles déjà pas résolues dans les plans d’opération et autres documents internes de planification ?

Un certain nombre de questions sont prévues par avance, et figurent tant dans le plan d’opération que dans les règles d’engagement. Mais si une unité formant des militaires étrangers détecte en son sein des éléments douteux, proches de mouvements terroristes, ou qu’il y a un problème d’indiscipline parmi eux ou dans les effectifs européens, que faut-il en faire ? Question très simple à résoudre quand le militaire est peu gradé, quand il s’agit d’un officier supérieur, surtout s’il est proche du niveau politique local (ou qu’il est soutenu par son État membre), cela devient une question très politique… Idem quand il s’agit de pourvoir à des besoins qu’on n’a pas détecté (de formation, de logistique, de sécurité).

(NGV)

(1) Une mission non exécutive est une mission que mène l’UE sans exercer dans le pays concerné les fonctions régaliennes (maintien de l’ordre, contrôle des voies publiques, interception des fauteurs de trouble, protection des populations, tirs de neutralisation des « adversaires », etc.) qui, dans l’ordre international actuel, ne peuvent être autorisés que par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies (sous chapitre VII).

(2) Le premier est dénommé QG de force, le second QG d’opération. Ce qui induit à confusion…

(3) Le déploiement de navires en lui-même comporte une dose d’auto-protection que n’a pas un déploiement terrestre. Quant à Sarajevo… sans commentaire.

(4) Contrairement à tout ce qui est dit souvent, la différence est notable. Ce n’est pas tant le nombre de pays (qui ne font pas partie de l’une ou l’autre organisation), c’est leur importance. Ne sont notamment pas membres de l’UE : les États-Unis, le Canada, la Turquie et la Norvège, etc. (c’est-à-dire en termes d’importance militaire, une nette majorité).

Détails :  La MPCC pour conduire des missions militaires. Composition, Fonction, Commandement…

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