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L'Europe politique et de la défense (par Nicolas Gros-Verheyde)
Updated: 3 weeks 6 days ago

L’Europe qui protège : le recyclage d’une idée ancienne ? Ou une mise en oeuvre ?

Fri, 23/06/2017 - 15:45

(crédit : flux EBS / découpage B2)

(B2) « L’Europe qui protège », le slogan n’est pas nouveau dans la bouche d’un dirigeant français.

Le dernier à l’avoir utilisé et imposé comme le motto de sa politique européenne était un certain Nicolas Sarkozy. « Il faut que l’on ait une Europe qui protège, une Europe qui incarne quelque chose » disait l’ancien président lors de la présidence de l’UE en 2008. Il avait même certains sujets identiques : le contrôle des investissements stratégiques, la directive sur les travailleurs détachés. Xavier Bertrand, son ministre du travail de l’époque, affichait à l’époque la même velléité pour lutter contre le dumping social en renforçant la directive sur le détachement des travailleurs. Le renforcement des règles européennes avait achoppé à mi-chemin.

Il n’est pas nouveau non plus dans la terminologie européenne. « Une Europe qui protège » était le slogan (1) du chancelier autrichien Wolfgang Schlüssel à la veille de prendre la présidence tournante de l’Union européenne, en 2006.

Un slogan resté sans traduction concrète jusqu’ici…

Le problème c’est que souvent ce mot est resté un slogan sans traduction réelle. On sent chez Emmanuel Macron, comme chez son homologue allemande, Angela Merkel, la volonté d’inscrire cette terminologie dans une dynamique plus concrète, que ce soit sur la question du dumping social (la directive détachement des travailleurs), du dumping international (les règles du commerce) ou les questions de sécurité et de défense.

Un couple, une Commission, un contexte

Il y a une volonté politique, propre, incontestable, chez ces deux leaders … comme chez Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, qui a une vision fort différente de son prédécesseur, José-Manuel Barroso. Ils sont aidés aussi par le contexte général : la crise financière qui s’éloigne, les menaces intérieures et extérieures qui augmentent, un populisme et une extrême-droite qui demeurent notables dans plusieurs pays, une certaine demande parmi les autres pays européens de voir le couple franco-allemand retrouver son rôle de leadership… sans oublier le Brexit et un Donald Trump plus agressif sur la scène mondiale que ne l’était un Obama.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) avec « Une Europe à l’écoute des citoyens » et « une Europe plus claire ».

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L’Accord de Paris sera mis en oeuvre. L’UE en fait la promesse

Fri, 23/06/2017 - 14:00
(B2) Les États-Unis se retirent de l'accord de Paris ? C'est regrettable mais tant pis. Déterminée à mettre en oeuvre l'accord de Paris, l'Union européenne est prête à combler le vide laissé par Donald Trump. C'est le message ferme que les chefs d'États et de gouvernement des 28 ont adopté à l'unanimité ce jeudi 22 […]
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La fenêtre acquisitions du Fonds européen de défense : la boite à outils financiers de la Commission

Fri, 23/06/2017 - 08:11
(B2) Comment l'Union européenne peut soutenir les acquisitions de capacités militaires par les États membres ? En sachant que l'incitation majeure, le soutien financier est, pour l'instant, exclu à la fois pour des motifs légaux et budgétaires (1). C'est tout l'enjeu du troisième volet du Fonds défense que la Commission européenne veut mettre en place […]
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Nouvelle saisie d’armes au large de la Libye. Le Commandant Blaison en action (V2)

Thu, 22/06/2017 - 17:25

(B2) Le Commandant Blaison (F-793), qui évolue au large de la Méditerranée, dans le cadre de l’opération Sophia (EUNAVFOR Med), a effectué une saisie d’armes à bord du El Mukhtar, lundi dernier (19 juin).

Le patrouilleur de haute mer français, qui effectuait « des patrouilles dans les eaux internationales au large de la Libye », a repéré non pas un mais deux navires suspects (1). A bord de l’un d’eux, l’équipe de visite a découvert « des armes légères et des munitions », en nombre, donc en contravention avec la résolution 2357 du Conseil de sécurité de l’ONU. Les armes ont ensuite été « transférées à bord du navire français » ; elles seront éliminées ensuite. A bord du second navire, qui avait un objectif « humanitaire », les militaires français n’ont pas trouvé d’armes, autres que celles qu’on pourrait utiliser pour l’autodéfense (2 ou 3 armes selon nos informations).

Ce navire « civil » n’est pas un total inconnu des forces européennes. Et on peut présumer qu’il ne s’agit pas d’un total hasard si les Français lui sont tombés dessus. Il avait, en effet, déjà fait l’objet d’un contrôle, le 1er mai dernier (lire : Des armes à bord d’un navire libyen. Une première saisie pour Sophia (V2)). L’équipe de visite lituanienne du navire allemand, Rhein, l’avait déjà pris, le 1er mai dernier, en flagrant délit de transport d’armes prohibé, avant de le renvoyer, illico, à l’envoyeur, à Tripoli. « Nous n’avons pas mandat d’arrêter les passeurs ou de saisir les navires » nous a confirmé un officier d’EUNAVFOR Med.

NB : Ce sujet est très sensible et avait l’objet d’une polémique, entre Français et Italiens en particulier. Lire : Le gouvernement libyen contourne l’embargo sur les armes. Avec l’assentiment de Sophia ?

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Pour rendre à César ce qui est à César, cette « action a été menée à bien en étroite coordination avec les navires de l’opération italienne Mare Sicuro, qui avaient été en contact initial avec le bateau suspecté » a aussi indiqué l’officier communicant de l’opération EUNAVFOR Med. On le croit ?

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Remaniement gouvernemental en France : Défense et Europe changent de tête

Thu, 22/06/2017 - 13:00
(B2) Après la démission de Sylvie Goulard du poste de ministre des Armées (lire : Cinq semaines à la Défense… et Sylvie Goulard démissionne. Qui pour la remplacer ?), suivie de la démission des autres ministres affiliés au MODEM, le parti de centre-droit, notamment Marielle de Sarnez, chargée de l'Europe, un remaniement en profondeur du […]
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Les Européens brisent six tabous sur la défense

Thu, 22/06/2017 - 12:00

La défense européenne se remet en marche… Objectif : contribuer à l’autonomie stratégique européenne (© NGV)

(B2) Les esprits ronchons qui disent « ça ne marchera jamais ce truc » vont être surpris : l’Europe de la défense s’est remise en marche. Certes, c’est lent, cela peut paraitre un peu confus. Mais il y a des pas, très concrets, qui sont en passe d’être franchis (1) Les conclusions adoptées, ce jeudi 22 juin, par les 28 Chefs d’Etat et de gouvernement, au-delà du langage convenu habituel, devront être lues avec attention. Car elles reflètent cet état d’esprit. Quelques tabous sont en passe d’être brisés. Et non des moindres ! Car ils visent tous un objectif très clair : une certaine autonomie stratégique européenne.

Premier tabou brisé : avancer plus vite à quelques uns. Les 28 vont donner leur feu vert politique à la Coopération structurée permanente (PESCO en abrégé). Ce ‘machin’ né dans le début des années 2000, inscrit successivement dans la Constitution et le Traité de Lisbonne n’avait jamais connu le moindre commencement de début de mise en œuvre. Ce n’est pas la révolution du siècle, certes. Et personne ne sait vraiment encore comment seront définis les critères d’appartenance au club ni ses projets. Tout le monde attend que Paris et Berlin résolvent leurs divergences de vues sur ce sujet. Mais une page est tournée. Une bonne douzaine d’États membres selon notre comptage ont déjà indiqué qu’ils voulaient y participer dès le début (2). Et même le Royaume-Uni « joue un rôle constructif ». Rien n’est prévu dans le détail. Mais le geste politique est là.

Lire aussi :  Un noyau dur devenu chamallow. Une coopération structurée permanente : pour quoi faire ? + La Coopération structurée permanente lancée… politiquement. Texte et commentaires

Deuxième tabou brisé : financer la défense sur des fonds communautaires. C’était la proposition faite par la Commission européenne il y a quelques jours, de créer un Fonds européen de défense. Les 28 vont adouber ce projet, comme une clé d’avenir, pour l’industrie européenne. Pour la première fois, le budget communautaire viendra donc abonder des projets de défense menés par les États membres. Autant dire que l’industrie et les États, et même l’OTAN, sont très intéressés. Certes, là encore, il reste beaucoup de détails à préciser. Mais les Chefs d’ÉTats vont le dire clairement : ils veulent avoir des résultats « rapides ».

Lire : Défense. L’Europe doit prendre ses responsabilités (V2) + Un engagement affirmé des 28 sur la défense et la sécurité*

Troisième tabou brisé : financer davantage en commun les battlegroups. La force de réaction rapide européenne était jusqu’à présent clouée au sol, pour différentes raisons (politiques, financières, opérationnelles). Ces battlegroups ou groupements tactiques étaient tellement inutiles que cela en était gênant et ne contribuait pas peu à l’impression d’impuissance européenne. Les 28 vont débloquer un point-clé : le financement en commun. Les coûts de déploiement seront désormais pris en charge par une cassette commune. Les ’28’ l’ont décidé. Les détails seront fixés dans les mois à venir. Lire : Ces très chers battlegroups, vraiment inutilisables ? + Le financement en commun des battlegroups adoubé*

Quatrième tabou brisé : un QG européen permanent. C’était aussi une vieille idée, jamais mise en œuvre. La bande des 4 (Chirac, Schröder, Juncker, Verhofstadt) avait bien tenté un coup de force en proposant la mise en place d’un QG permanent militaire à Bruxelles. Ils s’étaient heurtés à un « No » britannique (et d’autres aussi sceptiques). D’autres tentatives avaient été faites ensuite, notamment en 2012, sans vraiment déboucher. Cette fois c’est fait. Un mini QG européen est en train de se mettre en place à Bruxelles. Il sera chargé de commander (conduire et contrôler en termes opérationnels) les missions militaires non exécutives (les EUTM). Ce n’est pas grand chose mais c’est un début. Ajouté à cela la création d’une petite école pour les pilotes des avions de transport tactique, à Saragosse. Nous avons ainsi les embryons de commandement et de formation nécessaires.

Lire : Le mini QG militaire européen voit le jour + Couvrez ce QG que je ne saurai voir… Le texte sur la MPCC finalisé. Détails*

Cinquième tabou brisé : des attachés de défense dans les ambassades européennes. Jusqu’à présent, l’Europe avait deux instruments : les missions de gestion de crises (civiles ou militaires, menées au nom de la PSDC) et l’instrument diplomatique (dans les délégations de l’UE). Entre les deux… rien ! Aujourd’hui, on étudie toute la panoplie d’action. Le principe d’attachés de sécurité ou de défense dans les délégations de l’Union est en passe d’être généralisé à d’autres ambassades. Déjà présents dans 13 délégations, ils seront une vingtaine à l’avenir.

Sixième tabou brisé :  des missions européennes d’un nouveau genre. Dans le même esprit, différentes structures légères vont voir le jour dans deux zones de crises principales. Une petite unité est en passe d’être mise en place pour coordonner l’action dans les cinq pays du G5 Sahel. Des experts défense et sécurité seront placés dans cinq pays : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger Tchad (lire : La cellule de régionalisation des missions PSDC au Sahel est créée). Deux autres (petites) actions européennes sont à l’étude : à Bagdad pour aider les forces de sécurité intérieure irakiennes à se reconstruire (Lire : L’UE étudie l’envoi d’une équipe de conseil et soutien à la sécurité en Irak); à Segou et Mopti pour coordonner l’aide européenne à la stabilisation (lire : Vers une action de stabilisation de l’UE dans la région centre du Mali).

Toutes ces briques posées, réalisées ou en cours de réalisation, peuvent paraître modestes. Elles n’en illustrent pas moins à la fois un changement d’état d’esprit et une volonté d’avancer tous ensemble. Comme le dit un proche de Daniel Tusk, fin érudit de la politique européenne, « Nous n’avons pas encore atteint Rome … mais nous avons franchi le Rubicon ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

Pour aller plus loin, lire :

* article réservé aux adhérents et abonnés de B2 Pro

(1) Notre langage est volontairement très précautionneux. Nous nous garderons bien de dire que la défense européenne est relancée. Elle l’a été tellement de fois, avec bien souvent un effet pschitt, qu’il vaut mieux rester prudent…

(2) La France et l’Allemagne, ainsi que l’Italie, l’Espagne et la Finlande, premiers défenseurs de la PESCO ont été rejoints par : la république Tchèque, la Slovaquie, la Belgique, l’Estonie, le Portugal, la Slovénie, qui veulent être du premier round selon le premier comptage de B2. Cela n’aura à nul échapper que cette liste contient des zones géographiques très diversifiées.

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Le financement en commun des battlegroups adoubé

Thu, 22/06/2017 - 09:10
(B2) Les 28 Chefs d'Etat et de gouvernement devraient ce jeudi 22 juin endosser une étape majeure concernant le déploiement des groupements tactiques et en particulier leur financement. « Le déploiement des battlegroups devrait être pris en charge par le mécanisme Athena sur une base permanente » devraient-ils indiquer selon le projet de conclusions diffusé […]
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Carnet (16.06.2017). EUSTAMS Mali. Libye (embargo sur les armes). Cops (agenda) Partenariats (2017). Afrique (Allemagne). Belgique (F-16). Allemagne (Secret défense et droits d’auteur). Daesh (menace). Somalie (MANUSOM). Macédoine (adhésion/rapport)....

Fri, 16/06/2017 - 15:45
(B2) Parus récemment : A l’agenda du Conseil européen (22 et 23 juin) Des progrès en Ukraine, mais les réformes doivent continuer (Kestutis Lančinskas) La Côte d’ivoire veut prendre sa place sur la scène internationale. Le plan Merkel nécessaire (Alassane Ouattara) « Nous devons mettre les cartes sur table, penser et agir en Européens » (Ursula von […]
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A l’agenda du Conseil européen (22 et 23 juin)

Fri, 16/06/2017 - 09:15
(B2) La sécurité et la défense européenne devraient constituer le plat de résistance des Chefs d'États et de gouvernement de l'Union européenne les 22 et 23 juin prochain. Les dirigeants des 28 devraient arriver vers 14h jeudi (22 juin). Après la traditionnelle photo de famille, et le non moins traditionnel échange de vue avec le président […]
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Des progrès en Ukraine, mais les réformes doivent continuer (Kestukis Lančinskas)

Thu, 15/06/2017 - 08:45
(B2 - exclusif) Même si la réforme des services de sécurité intérieure ukrainiens progresse, Kestukis Lančinskas, le chef de la mission européenne EUAM Ukraine, de conseil aux forces de sécurité intérieure, reste lucide. Il reste beaucoup à faire. Et l'Union européenne devra encore durant de nombreuses années rester présente aux cotés des Ukrainiens. Entretien... Initialement […]
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La Côte d’ivoire veut prendre sa place sur la scène internationale. Le plan Merkel nécessaire (Alassane Ouattara)

Thu, 15/06/2017 - 06:25
(B2 à Strasbourg) Pour le président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, qui était au Parlement européen, mercredi 14 juin, le message est clair : la Côte d'ivoire est sortie de la crise et entend jouer un rôle sur la scène internationale, tant sur les questions sécuritaires, migratoires ou climatiques. Le président ivoirien plaide aussi […]
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« Nous devons mettre les cartes sur table, penser et agir en Européens » (Ursula von der Leyen)

Wed, 14/06/2017 - 12:35
(B2 à Strasbourg) La ministre allemande de la Défense, Ursula von Der Leyen, était à Strasbourg devant les députés de la commission des Affaires étrangères et de la sous-commission Défense, mardi (13 juin). Espérant un accord politique à l'automne sur la coopération structurée permanente, elle a aussi tenu un langage de vérité sur la nécessité […]
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L’Europe met 40 milliards pour la défense à partir de 2021 ? Halte au feu

Tue, 13/06/2017 - 23:55

(crédit : DICOD / EMA)

(B2) Quand l’Europe de la défense était un sujet minoritaire, que peu d’entre eux y croyaient, on entendait déjà un certain lot d’âneries et de contre-vérités. Mais elles disparaissaient enfouies sous le tapis de l’oubli. Depuis que l’Europe de la défense est très « hipe », l’effet loupe permet de faire circuler les chiffres les plus farfelus. Avec la complicité, voire l’incitation, de ceux là même qui sont sensés promouvoir ce projet.

Ainsi en est-il de l’idée de la Commission européenne de mettre sur la table 40 milliards d’euros après 2020. Chiffre repris allègrement par plusieurs médias, dont  le téléphone sonne à France-Inter, avec Stéphane Leneuf, qu’on a tout de même connu un peu mieux inspiré. Il faut le dire très nettement : ce chiffre est, vraiment, totalement, bidon. La Commission européenne adore gonfler ces chiffres en les faisant s’étaler sur plusieurs années et surtout en agglomérant des pommes et des cerises. Mais tout ce que dit la Commission n’est pas vérité.

Soyons précis… La Commission n’a, pour l’instant, mis concrètement sur la table que 90 millions d’euros sur trois ans pour l’action préparatoire de recherche sur la défense : 25 millions par an en 2017, 35 millions en 2018 et elle projette 25 millions en 2019. Elle a annoncé vouloir mettre en jeu 250 millions par an en 2019 et 2020 en plus pour les projets de développement industriel (500 millions sur deux ans).

Pour ces deux actions, elle a émis l’idée (ce n’est pas encore une proposition ferme), de mettre 1,5 milliard d’euros par an à compter de 2021 pour le prochain cadre budgétaire (et la prochaine Commission) : 500 millions pour la recherche de défense et 1 milliard pour le développement industriel de défense. C’est notable. Mais on est très loin des 40 milliards.

Pour arriver à ce chiffre mirifique, on le calcule sur les sept ans de la période budgétaire. Cela qui donne 10,5 milliards d’euros. C’est plus rond… La Commission évalue ensuite que pour 1 euro qu’elle mettra, les États mettront 3 ou 4 euros. Et on arrive ainsi aux fameux 40 milliards. Cela fait plus riche et sonne mieux…

Mais cela relève d’un talent de prestidigitation. D’une part, ces 3 euros ne viendront pas du budget européen mais du budget des États membres. Et ce ne seront pas automatiquement des euros supplémentaires, les États puiseraient dans leurs budgets existants ou futurs. D’autre part, le coefficient multiplicateur est très éventuel. Le projet de développement industriel de la défense mentionne un cofinancement communautaire allant de 30% ou 20% (pour les prototypes, selon qu’ils sont menés dans le cadre de la coopération structurée permanente ou non) à un pourcentage non défini pouvant aller jusqu’à 80% ou 100% (pour les autres projets). Autrement dit, on n’est pas dans un coefficient multiplicateur de 1 à 4 mais de 1 à 2 ou 2,5 plutôt.

Si on prend la même échelle au niveau français, on arriverait à un budget de plus de 600 milliards d’euros ! C’est-à-dire les quelque 33 milliards d’euros de budget annuel sur sept ans + le multiplicateur de retombées économiques (2 euros pour 1 euro investi selon l’échelle du chef d’état-major Pierre De Villiers). Ce n’est pas vraiment sérieux ! L’Europe de la défense n’a pas besoin de chiffres bidons. Ce qu’a mis sur la table la Commission est déjà suffisamment notable et important. Ce n’est pas nécessaire d’en rajouter. Elle ne doit pas craindre la réalité des chiffres plutôt que de phosphorer sur des prospections très aléatoires. Sur un terrain aussi sensible que la défense, où la crédibilité européenne n’est pas encore assise, il ne faut pas plaisanter avec les chiffres et les méthodes habituelles de la Commission européenne (1) ne peuvent avoir cours.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) La Commission européenne a pris l’habitude d’une communication qui prend « ses aises » avec la réalité. Cela a été le cas notamment pour vanter les bénéfices attendus des accords commerciaux ou de certaines mesures de libéralisation.

Lire aussi :

Categories: Défense

Carnet (13.06.2017). COPS (agenda). EUNAVFOR Med (Tunisie). EUCAP Sahel Niger (chef de mission). EULEX Kosovo, EUBAM Libya, entrepôt (budget). Actions PSDC (Irak, Mopti). Sanctions (Iran, Corée du Nord). OTAN-UE (Juncker). MPCC (décision). Cyber...

Tue, 13/06/2017 - 06:10
(B2) Parus récemment : Le futur programme de recherche de défense pour l’après 2020 se dessine B2 à Strasbourg jeudi avec Arnaud Danjean pour parler Europe de la défense (blog) Paquet défense. Les structures européennes vont devoir s’adapter à l’horizon 2020 Des choix s'imposent (Goulard) La Louise Marie appareille pour la Méditerranée (blog) Défense. Ce que […]
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Le futur programme de recherche de défense pour l’après 2020 se dessine

Mon, 12/06/2017 - 17:50
(B2) Après 2020, comment sera orientée et de combien sera dotée la recherche de défense ? La Commission a donné quelques pistes, mercredi (7 juin), sur le futur programme de recherche de la défense qui prendra place dans le prochain cadre financier pluriannuel. Ce programme viendra ainsi relayer l'action préparatoire qui a « une durée et […]
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B2 à Strasbourg jeudi avec Arnaud Danjean pour parler Europe de la défense

Mon, 12/06/2017 - 17:17

(B2) Vous voulez comprendre les défis actuels, et futurs de la PSDC, ses atouts et difficultés ? B2 et le Club de la presse de Strasbourg -Europe vous invitent à un petit déjeuner sur la politique de sécurité et défense de l’UE, ce jeudi 15 juin, entre 8h30 et 10h… avec :

Arnaud DANJEAN, eurodéputé Les Républicains, spécialiste des questions de défense et sécurité et rapporteur du projet sur la CBSD &
Nicolas GROS-VERHEYDE rédacteur en chef de B2 – Bruxelles2, et co-auteur de « La politique européenne de sécurité et de défense commune »

À l’heure du terrorisme, du Brexit et des incertitudes des États-Unis de Donald Trump, l’Europe de la défense est sans aucun doute un des sujets majeurs de la relance du projet européen. Mais les Européens seront-ils capables d’assurer leur propre sécurité, de mettre en commun leurs capacités et investissements de défense ? Principal moteur des avancées perçues ces derniers mois, la France va-t-elle être capable de s’adapter et accepter de ne plus jouer en solitaire ?

Ce sera l’occasion également de découvrir le manuel « La politique européenne de sécurité et de défense commune » dans lequel André Dumoulin et Nicolas Gros-Verheyde, détaillent et décortiquent le fonctionnement de la PSDC, son mode de décision, ses stratégies et ses missions civiles et militaires.  Vous pourrez l’emporter à un prix spécial « club de la presse ».

Inscription par mail info@club-presse-strasbourg.com

Date : jeudi 15 juin, 8h30

Lieu : Club de la presse Strasbourg – Europe – 10 place Kléber, 67000 Strasbourg

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Paquet défense. Les structures européennes vont devoir s’adapter à l’horizon 2020

Mon, 12/06/2017 - 11:17
(B2) La mise sur pied d'un programme de développement industriel de défense (dès 2019) et d'un programme de recherche sur la défense (à partir de 2021, après l'action préparatoire), comme l'ambition affichée de faire de la défense européenne une de ses priorités, oblige à repenser une partie des dispositifs européens qui ne sont pas aujourd'hui […]
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Des choix s’imposent (Goulard)

Sun, 11/06/2017 - 23:20
(B2) « Si nous voulons faire l'Europe de la défense, il va y avoir des choix à faire » assure la ministre française des armées, Sylvie Goulard, dans le talk stratégique du Figaro. Elle souhaite « casser certaines routines » et « certaines facilités industrielles ». « Il est souhaitable que nous achetions en concertation les uns avec les autres des […]
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La Louise Marie appareille pour la Méditerranée

Sat, 10/06/2017 - 12:19

(crédit : marine belge)

(B2) La frégate belge Louise Marie va rejoindre la mer Méditerranée et l’opération anti-trafiquants de l’Union européenne (EUNAVFOR MED – Sophia). Elle part de son port d’attache de Zeebruges, lundi (12 juin), avec à bord 175 marins et militaires. La Louise-Marie (F-931) restera déployée jusqu’à fin juillet entre la Sicile et les côtes libyennes. Retour prévu le 28 juillet. Le conseil des ministres a donné son accord vendredi.

L’objectif reste d’intercepter les contrebandiers et autres trafiquants. Ceux-ci seront remis aux autorités italiennes pour y être jugés. La Belgique a conclu à cet effet un nouvel accord avec l’Italie. « L’opération Sophia se déroulant en haute mer et dans les eaux internationales, le cadre juridique belge ne s’applique pas dans ce cas précis » explique-t-on du côté militaire.

Avec le navire de soutien logistique Godetia et deux chasseurs de mines qui prennent part à un exercice en mer Baltique, et l’appareillage de la Louise-Marie, c’est toute la flotte opérationnelle belge qui est de sortie.

(NGV)

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Défense. Ce que nous proposons c’est du concret. Aux États d’agir (Elzbieta Bienkowska)

Fri, 09/06/2017 - 18:00
(B2) Pour la commissaire européenne chargée de l'Industrie, la Polonaise Elżbieta Bieńkowska qui a accepté de recevoir B2, la présentation du nouveau programme de la Commission sur le développement industriel de la défense représente une étape majeure. Mais il faut aller vite désormais.. • Vous venez de présenter un projet ambitieux, peut-être plus ambitieux qu'attendu […]
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