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L'Europe politique et de la défense (par Nicolas Gros-Verheyde)
Updated: 14 hours 13 min ago

Relais français en Méditerranée

Wed, 03/05/2017 - 19:33

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(B2) Le patrouilleur de haute mer commandant Blaison (F-793) a pris le relais du Commandant Birot (F-796) dans l’opération Sophia en Méditerranée (EUNAVFOR Med). Tous deux sont des avisos de type A 69 de la classe d’Estienne d’Orves.

Categories: Défense

Mélange des genres. Un militaire allemand de la BFA soupçonné de préparer un attentat raciste

Wed, 03/05/2017 - 15:55

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(B2) L’affaire fait grand bruit en Allemagne (et bizarrement assez peu en France). Un officier allemand, du 291e bataillon de chasseurs (Jägerbataillon 291) – qui fait partie de la brigade franco-allemande –, basé à Illkirch (près de Strasbourg) (1), est soupçonné d’avoir voulu préparer un attentat.

Soldat le jour, réfugié la nuit

Agé de 28 ans, le lieutenant Franco A menait une double vie. Le jour, il était soldat. La nuit et durant ses périodes de permission, il était David Benjamin (!), chrétien de Syrie, réfugié en Allemagne, vivant dans un foyer de migrants en Hesse… Son statut de demandeur d’asile avait été reconnu en janvier 2016. Une prouesse relativement extraordinaire puisque d’après la presse allemande, il ne parle pas un mot d’arabe. Lors des démarches pour bénéficier du droit d’asile, pour éviter de parler allemand, il a parlé en Français. Une langue apprise en France, à l’école de Saint Cyr Coëtquidan, où il a étudié (cf. ci-dessous).

Une enquête menée en Autriche, en Allemagne et en France

Durant de longs mois, Franco A. a mené sa double vie sans attirer les soupçons. Ce n’est que début février (le 3), qu’il a été repéré par la police… autrichienne. Il tentait de récupérer une arme à feu chargée, de calibre 7,65 mm, cachée quelques jours plus tôt dans les canalisations des toilettes de l’aéroport de Wien-Schwechat (Autriche). Arme pour laquelle il ne disposait d’aucun port d’arme. Arrêté pour contrôle, il a ensuite été relâché mais placé sous surveillance. Le parquet allemand a alors pris le relais, menant une enquête sur le soupçon d’action violente subversive. L’enquête — impliquant les polices de trois pays (Allemagne, Autriche, France) – a abouti à des perquisitions dans 16 habitations au total dans les trois pays puis à deux arrestations. Franco A a été arrêté, mercredi dernier (26 avril) à Hammelburg (Bavière) où il suivait une instruction militaire, en même temps, qu’un étudiant de 24 ans à Offenbach am Main accusé d’être impliqué.

Un mémoire soutenant des thèses racistes soutenus à Saint Cyr

Les enquêteurs ont d’ailleurs (re)découvert le projet de son mémoire de maitrise, soutenu à Saint Cyr en 2014. Un texte qui sera refusé à l’époque et — selon le centre des sciences de l’histoire militaire et sociale de la Bundeswehr (ZMSBw) qui l’a relu attentivement – n’est manifestement pas un travail de qualification académique mais procède d’un nationaliste radical, un appel au racisme, que l’auteur tente de soutenir dans un effort pseudo-scientifique ».

Un réseau d’extrême droite au sein de l’armée ?

Selon notre collègue Thomas Wiegold, de Augengeradeaus, l’enquête en cours semble révéler qu’il ne s’agit pas d’une dérive individuelle. Jusqu’à cinq soldats seraient impliqués et identifiées. Des armes (des Glock G36) auraient été découverts lors de l’enquête, avec des croix gammées.

Une ministre sous le feu des critiques

La ministre Von Der Leyen, qui avait réussi jusqu’ici un parcours sans faute, est sous le feu des critiques. Elle a voulu, à son tour, porté l’estocade mettant en cause l’état-major de l’armée allemande. Sur la ZDF, elle a tenu des propos très durs. « La Bundeswehr un problème d’attitude. Et elle a évidemment une faiblesse de direction à différents niveaux » – mêlant les affaires de harcèlement, de dégradation sexuelle. Ce  jeudi (4 mai), les différents responsables militaires sont d’ailleurs convoqués à Berlin – selon mon collègue Thomas Wiegold – pour discuter des conséquences des incidents accumulés par la Bundeswehr depuis plusieurs mois. En attendant, la ministre a décidé d’annuler une visite prévue aux États-Unis et de faire une visite officielle en France, à Illkirch, sur les lieux même où le jeune officier travaillait…

(Nicolas Gros-Verheyde)

A suivre : le reportage de ma collègue Leonor Hubaut qui suit la ministre Von Der Leyen à Illkirch

(1) C’est la seule unité allemande stationnée sur le territoire français. De façon étrange, ce fait n’a été que très peu commenté. Alors que l’individu a suivi une partie de sa scolarité en France, avec des écrits pour le moins peu républicains, résidait en France, les autorités françaises se murent dans une discrétion quasi-totale, laissant la ministre allemande se dépatouiller avec ses ressortissants.

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N°51. Le processus de Minsk. La négociation des accords Russie-Ukraine en format Normandie

Sun, 30/04/2017 - 17:07
(B2) L'annexion, par la Russie, de la Crimée, le 18 mars 2014, non reconnue par la communauté internationale, est suivie de troubles dans les régions à l'Est de l'Ukraine, de Louhansk et de Donetsk, et de référendums d'autodétermination très organisés. Des pourparlers s'engagent cependant entre les deux parties — russe et ukrainienne – par l'intermédiaire des dirigeants français et […]
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Front commun des 27 pour définir les lignes de négociations pour le Brexit

Sat, 29/04/2017 - 21:35
(B2) Réunis en sommet, ce samedi (29 avril), les chefs d'Etats et de gouvernement des 27 ont adopté, à l'unanimité, des lignes directrices pour la négociation qui conduire d'ici deux ans au Brexit. La réunion a été rapide. Il n'aura fallu que quelques minutes pour que le président du Conseil européen, Donald Tusk, annonce via […]
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Au bilan de l’opération Sophia

Sat, 29/04/2017 - 17:43

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Le contre-amiral Credendino, commandant l’opération Sophia, et les ministres de la Défense sur le pont du San Giusto (© NGV / B2)

(B2) Lors de la réunion informelle des ministres de la Défense, à Malte, le contre-amiral Enrico Credendino, a dressé le bilan des 21 premiers mois de fonctionnement de l’opération européenne en Méditerranée (EUNAVFOR Med / Sophia), qu’il commande.

35000 personnes sauvées

L’opération Sophia a contribué à sauver 35.037 personnes qui franchissaient la mer pour trouver asile en Europe, lors de 241 interventions de secours en mer (SOLAS). Soit 11,8% du total des migrants.

Par ailleurs, 422 bateaux servant au passage des migrants ont été neutralisés (= détruits). Et 109 suspects ont été appréhendés et remis à la justice italienne. C’est relativement peu… d’autant que la plupart des arrestations semble plutôt être du menu fretin. Pour autant à EUNAVFOR Med, on explique que l’opération a eu un effet notable : « Les trafiquants ont perdu leur liberté d’action dans les eaux internationales » (NB : ce qui est exact). Du côté des États membres, on est cependant moins enthousiaste. « L’opération n’a pas vraiment démontré son efficacité » confie une source européenne à B2.

Pas d’effet d’attraction

Du côté de l’opération, on nie catégoriquement tout effet d’attraction sur le trafic. Si les navires de l’opération Sophia « n’étaient pas là, cela n’empêcherait en rien le trafic d’être humains » lance son porte-parole, le cap. de vaisseau Antonello de Renzis Sonnino. Car l’obligation de secours à toute personne en détresse en mer existera toujours. Et le trafic maritime est intense dans la zone. « Chaque jour, près de 50 cargos et navires marchands naviguent en même temps sans compter les navires ONG (une quinzaine selon nos sources). Etant donné la densité du trafic maritime, en Méditerranée centrale, les secours prendraient place même s’il n’y avait pas de présence de EUNAVFOR Med. C’est une obligation légale, une obligation morale. »

Bilan plus contrasté pour l’embargo sur les armes

Du côté de la surveillance de l’embargo sur les armes – une tâche commencée il y a un peu plus de six mois (en octobre 2016) –, le bilan est plus contrasté. 442 vérifications hailing, 44 approches amicales (friendly approach) avec montée à bord avec l’accord du capitaine (« puis-je vous visiter »), une inspection (pour un bateau franchement suspect) et sept enquêtes de pavillon (vérification des papiers à bord de l’équipage, du cargo). Du côté de l’opération, on le reconnait, « on n’a pas encore une image complète, il y a un effet de dissuasion. Mais le trafic d’armes utilise différentes routes. »

Cinq navires en mer

L’opération dispose aujourd’hui de cinq navires en mer : le navire italien de débarquement San Giusto (L-9894), la frégate espagnole multiusages Canarias (F-86), le navire allemand auxiliaire Rhein (A-513), le navire océanographique multirôle britannique Echo (H-87), le patrouilleur de haute mer français Commandant Birot (F-796). Le premier navire sert de navire amiral, les deux suivants (espagnol et allemand) sont plutôt dédiés au sauvetage en mer, les deux derniers (français et britannique) sont plus particulièrement dédiés au contrôle de l’embargo en mer.

Quatre avions

En l’air, l’opération dispose de quatre avions : deux avions affrétés par le Luxembourg (auprès de la compagnie CAE aviation), un avion espagnol et un avion français de surveillance (Falcon ou autre selon la disponibilité).

(Nicolas Gros-Verheyde, à La Valette)

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L’UE tente de calmer les tensions avec la Turquie

Fri, 28/04/2017 - 22:25
(B2) La préoccupation des Européens sur la situation en Turquie était palpable lors de la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères réunis à Malte ce vendredi 28 avril. « Nous avons eu un échange franc et ouvert. Personne n’a mâché ces mots. Ce qui devait être dit l’a été » a résumé, face à […]
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Le corps de garde-côtes libyens en voie de reconstitution

Fri, 28/04/2017 - 21:00

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Le San Giusto (© NGV / B2)

(B2 sur le San Giusto, à Malte) La formation des garde-côtes et marins libyens commence à entrer dans une phase plus complète, comme l’ont expliqué à quelques journalistes (dont B2) les responsables de l’opération Sophia (EUNAVFOR Med), lors d’un briefing à bord du navire amiral de l’opération, le San Giusto, ancré spécialement, dans le port de Malte, le temps de la réunion informelle des ministres de la Défense.

Trois cycles de formation

La formation des garde-côtes se déroule selon trois cycles, le premier, dit de « formation basique », a permis de former 93 marins sur une durée de 14 semaines, du 26 octobre 2016 au 13 février 2017 sur deux navires, italien et néerlandais. Cette formation vise à donner des rudiments du cadre d’action en mer : le droit international humanitaire, la loi maritime, la recherche et le sauvetage, le contrôle des pêches, la protection maritime de l’environnement, des notions de langue (l’anglais, langue maritime internationale). Un nouveau cycle pourrait avoir lieu « si les Libyens le demandent ».


La second cycle de « perfectionnement » est actuellement en cours. Il dure normalement 14 semaines et concerne des groupes de militaires de différents rangs. Certains cours sont assez théoriques, d’autres plus pratiques. Une première session s’est déroulée du 30 janvier au 9 février en Crête (Grèce) pour 20 officiers expérimentés + 1 tuteur, sur différents points spécialisés théoriques : l’application de la législation maritime (MLE), le renseignement, la collecte de preuves et les enquêtes sur une scène criminelle, l’organisation de la garde-côte, les aspects juridiques, etc. Une seconde session s’est déroulée à Malte du 6 au 17 mars et du 27 mars au 7 avril concernant successivement 12 officiers sur la législation maritime et 8 autres sur la coordination.


L’Italie devrait prendre le relais pour former 255 stagiaires en tout : 65 pour former l’équipage de 5 navires de patrouille, 20 officiers et 25 sous-officiers pour la maintenance, 25 opérateurs de salle d’opération, 8 formateurs, 56 sous-officiers. Une autre série de stages devrait avoir lieu en Espagne pour finaliser ce second cycle, avec une formation plus technique, sur la maintenance, la législation maritime, les visites et inspections de bord pour 36 stagiaires (Visit, board, search, and seizure ou VBSS).

Enfin, le troisième cycle devrait être proprement opérationnel, d’environ huit semaines, en mer, permettant aux équipages et officiers de mettre en pratique toutes les connaissances théoriques, engrangées dans les différents séminaires. Ce, à bord des dix navires de patrouille, remis en condition opérationnelle par les Italiens, et rendus aux autorités libyennes (*).

L’objectif serait ainsi d’avoir d’ici l’été 2017 une garde côte libyenne en état de marche, ou du moins un embryon de garde-côtes, avec dix navires opérationnels,  les équipages, les personnels de maintenance et le commandement. Avec cette formation et les nouveaux navires promis par l’Italie, « quelque chose pourrait changer » confirme le porte-parole de l’opération, le capitaine de vaisseau Antonello de Renzis Sonnino. On l’espère…

(Nicolas Gros-Verheyde)

(*) Des navires qui, pour l’essentiel, étaient en maintenance lors de la guerre de 2011 et avaient été saisis dans le cadre de l’embargo mis en place par les Alliés et les Nations Unies

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La violence démocratique en Macédoine inquiète les Européens et l’OTAN

Fri, 28/04/2017 - 19:50
(B2) Après les violences qui ont émaillé l'élection du nouveau président du Parlement à Skopje, jeudi (27 avril), les Européens comme l'OTAN ont tenu à réagir de façon assez ferme. L'élection du nouveau président du parlement, Talat Xhaferi (de la minorité albanaise), dans une coalition des sociaux-démocrates (SDSM) et des partis de la minorité albanaise […]
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Une nouvelle période pour EUFOR Althea. La fin du dispositif Berlin Plus programmée ?

Fri, 28/04/2017 - 17:45
(B2 - Exclusif) L'opération EUFOR Althea pourrait connaitre une évolution notable dans les mois à venir. La revue (review) en cours devrait permettre d'avaliser la reconduction du mandat d'un an, jusqu'à novembre 2017, en conservant la fonction exécutive de la mission. Mais des évolutions seraient à prévoir pour le mandat suivant (2017-2018). Une unité de […]
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La mission EULEX Kosovo en voie de fermeture

Fri, 28/04/2017 - 16:35
(B2 - Exclusif) La mission civile "Etat de droit" de l'UE au Kosovo (EULEX Kosovo) devrait clore ses portes en juin 2018 après une ultime prolongation, selon nos informations puisées à de bonnes sources. Decrescendo du personnel jusqu'à mi 2018 Les ambassadeurs du Comité politique et de sécurité (COPS) devaient approuver vendredi (28 avril) le « […]
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Carnet (28.04.2017). EUMS (réorganisation). EUTM RCA (commandement). EUNAVFOR Med (FHQ). Missions civiles (réactivité). Garde-côtes libyens (Commission européenne). Cops (agenda). France (frégates intermédiaires). Turquie (négociations d’adhésion)....

Fri, 28/04/2017 - 15:30
(B2) Parus récemment : Les Européens étudient la demande d’équipements des garde-côtes libyens… attentivement Le Drian à Malte : au-revoir… et peut-être à bientôt. Avec un zeste d’amertume Le chef de l’Agence européenne de défense renouvelé pour deux ans Orban se défend des accusations… L’Université d’Europe centrale n’a pas (encore) été assassinée © Confidentiels /PSDC […]
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Les Européens étudient la demande d’équipements des garde-côtes libyens… attentivement

Thu, 27/04/2017 - 18:11
(B2) Bateaux à moteur, hélicoptères, ambulances, équipement de communication, matériel de vision nocturnes. Ce sont quelques uns des équipements inclus dans la liste envoyée à l'Union européenne par le gouvernement libyen de Fayez al-Sarraj il y a quelques semaines (voir encadré). Une demande que l'Union européenne va « évaluer » dans les « prochains mois » a […]
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Le Drian à Malte : au-revoir… et peut-être à bientôt. Avec un zeste d’amertume

Thu, 27/04/2017 - 17:02

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Un absent notable… sur la photo de famille à la réunion informelle des ministres de la Défense, dans la cour du Palais du Grand maitre à Malte (crédit : présidence maltaise de l’UE)

(B2) Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a fait ses adieux à ses collègues européens après cinq années intensives passées à la tête du ministère de la Défense et sur la question de la défense européen. C’est ainsi un des piliers du Conseil qui s’en va.

Le ministre est, en effet, le vétéran du Conseil, selon nos éléments (lire Les ministres de la défense de l’UE (et de l’OTAN). Qui est qui ?) précédant de peu la Néerlandaise Jeanine Plaschaert (nommée en novembre 2012).

Des efforts peu récompensés

Européen convaincu, le Breton n’aura pas ménagé sa peine pour voir avancer une défense plus européenne, à l’occasion de réunions mais aussi d’innombrables déplacements dans les capitales européennes. Mais la bonne volonté et l’ambition n’ont pas suffi. Et, du côté français, même si personne ne l’avoue officiellement, c’est plutôt la déception qui est au rendez-vous et une certaine amertume qui domine. Certes sur de nombreux sujets – le financement de la recherche de défense, le renforcement des capacités militaires dans les pays tiers (CBSD), la clause de solidarité, la coopération structurée, les battlegroups, etc. – des avancées ont pu être engrangées. Mais on pourrait parler plutôt de déblocage conceptuel, d’avancées politiques, dans les concepts, qui restent encore à mettre en œuvre et à renforcer.

Une évolution trop lente par rapport aux réalités

La réalité, c’est que les Européens ont évolué… à leur rythme. Mais les évolutions de la sécurité du voisinage ont été plus rapides, plus prégnantes et plus menaçantes. Les hésitations et tergiversations européennes dans un monde tournoyant n’étaient plus de mise. Et la situation mondiale aurait exigé une réaction et des prises de décision beaucoup plus rapides et plus fortes.

Une sorte de déprime européenne à Paris

Du coup, les Français se sont résignés à agir seuls, quitte à se voir rejoints ensuite par les Européens. Il y a ainsi une sorte de déprime européenne à Paris où, désespérant de voir les Européens agir, on préfère désormais travailler en bilatéral, avec les Britanniques d’un côté, les Espagnols de l’autre (sur l’opération Barkhane par exemple), ou les Allemands par ailleurs et, de façon générale, avec les frères d’armes africains, moins argentés mais beaucoup plus décidés. Entre la France et les Européens, c’est un peu un amour déçu à contretemps : quand l’un veut, l’autre ne veut pas ; quand l’autre se ravise et veut bien, le premier est parti ailleurs.

Le bilatéral plutôt que le collectif européen

Du côté militaire, c’est très clair en tout cas. Un officier français préférera travailler avec un Britannique, dont il partage certaines conceptions, à commencer par un certain héritage historique de l’intervention en premier… qu’avec des Européens. « C’est compliqué, c’est lent et, au final, peu efficace » est le leitmotiv, le plus souvent entendu dans les rangs non seulement des officiers du rangs mais également des officiers supérieurs à Paris, jusqu’au premier d’entre eux, le chef d’état-major, Pierre de Villiers. Et cette sentence est devenue également le sentiment dominant dans l’entourage de Le Drian. Le ministre s’est d’ailleurs bien gardé de faire une apparition devant la presse à Malte. Une certaine prudence normale pour éviter d’être pris au piège de déclarations politiques dans un entre deux tours crucial pour l’avenir du ministre mais aussi peut-être pour ne pas devoir avouer face aux journalistes une certaine amertume européenne que, passés caméras et micros, à l’hôtel de Brienne (siège du ministère de la défense), on ne cache pas.

Un adieu qui est peut-être aussi un au-revoir

Le Drian a obtenu cependant un hommage appuyé de ses homologues européens. Interrogé par B2 pour savoir si c’était un adieu ou un au-revoir que les ministres lui avaient prononcé, la Haute représentante de l’Union a répondu, avec un sourire (et en français) « Les deux… Il a dit au-revoir. Et nous l’avons remercié car les résultats qu’on a eu dans cette dernière période sur le domaine de la sécurité et de la défense européenne sont aussi beaucoup grâce à la France et au travail du ministre Le Drian. Il a donc dit au revoir… Et on s’est dit peut-être à bientôt. Mais cela dépend d’autres dynamiques sur lesquelles je ne veux pas nécessairement commenter, plus liées à un calendrier électoral qu’à la défense européenne. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Carnet (22.4.2017). Crash MH17 (analyse satellitaire). Régionalisation (Conops). Atalanta (avenir). Battlegroups (réflexion). Mogherini critiquée. Cops (Kosovo). Golfe (déplacement). Russie (visite). Al Qaida (liste noire, modification). Libye ...

Sat, 22/04/2017 - 11:30
(B2) Parus récemment : Même si l’Iran respecte l’accord sur le nucléaire, les USA veulent revoir leur position sur les sanctions Attaque sur les Champs élysées. Attention à ne pas céder à la surenchère (blog) Trois nouveaux projets de recherche contre les IED à l’Agence européenne de défense MARSUR, le réseau d’échanges d’informations maritimes, bientôt […]
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Même si l’Iran respecte l’accord sur le nucléaire, les USA veulent revoir leur position sur les sanctions

Fri, 21/04/2017 - 11:35
(B2) L'administration Trump a annoncé, mercredi (19 avril), vouloir procéder à une révision approfondie de sa politique à l'égard de l'Iran, comme l'a expliqué le secrétaire d'Etat, Rex Tillerson, lors d'une conférence de presse tenue à Washington. Même si Téhéran respecte globalement les termes de l'accord signé avec la communauté internationale sur la non-prolifération nucléaire, […]
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Attaque sur les Champs élysées. Attention à ne pas céder à la surenchère

Thu, 20/04/2017 - 22:23

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(B2) Un policier a été tué, un autre a été grièvement blessé, et un troisième plus légèrement, sur la « plus belle avenue du monde », les Champs Élysées, jeudi soir (20 février), juste avant 21 heures. A trois jours du premier tour des élections présidentielles. l’évènement n’est pas anodin. Dans l’échange de tirs, une passante a été blessée.

Un combattant venant de Belgique

La police semblait délibérément visée par l’agresseur qui a arrêté son véhicule à hauteur des forces de l’ordre, sortant de son véhicule, pour tirer sur eux, à l’arme semi-automatique, selon les premiers éléments d’information – « un fusil d’assaut selon le procureur François Molins – (1). L’agresseur a été abattu (2). L’attentat a très vite été revendiqué par l’organisation de l’état islamique (Daesh), citant Abu Youssef al belgiki selon Wassim Nasr. C’est-à-dire un combattant venant de Belgique (3).

Un terrorisme assez classique

Au-delà de l’émotion première, on peut remarquer que cet acte — comme celui commis à Orly contre des militaires du dispositif Sentinelle samedi 18 mars 2017 – s’assimile au terrorisme classique s’en prenant aux représentants de l’État (4). D’un point de vue technique, il était tout à fait possible à l’agresseur de s’en prendre à la foule présente sur les Champs élysées. Ce qui aurait eu un effet autrement plus négatif en termes de nombre de victimes comme d’impact dans la population. Il a choisi de s’en prendre spécialement aux uniformes mais dans des endroits choisis, hautement symboliques et fréquentés par les touristes. L’objectif recherché est, ici, à double détente : dans un premier temps, marquer la possibilité de frapper à tout moment, contre des forces de l’ordre, dans un second temps, indiquer aux touristes que Paris n’est pas une ville sûre.

Solidarité européenne

Le commissaire européen chargé du terrorisme, le Britannique Julian King, a été un des premiers à réagir, se disant « choqué » par « le meurtre d’un policier à Paris et 2 blessés victimes d’une attaque terroriste ». « Mes pensées [vont] aux familles et [j’exprime ma] solidarité avec eux » a-t-il indiqué sur son compte twitter.

Choqué par le meurtre d’un policier à Paris et 2 blessés victimes d’une attaque terroriste. Mes pensées aux familles et solidarité avec eux.

— Julian King (@JKingEU) 20 avril 2017


Le Premier ministre belge Charles Michel a condamné cette « lâche et ignoble agression ».

Je condamne cette lâche et ignoble agression #paris #ChampsElysees soutien à la #france

— Charles Michel (@CharlesMichel) 20 avril 2017

L’ancien haut représentant de l’Union, l’Espagnol Javier Solana a aussi voulu exprimer « toute sa solidarité avec les Français ».

Toda mi solidaridad con Francia.

— Javier Solana (@javiersolana) 20 avril 2017

La chancelière allemande, Angela Merkel, a réagi par la voix de son porte-parole : adressant « ses condoléances » au président François Hollande. « Ma sympathie va aux victimes et à leurs familles » a-t-elle ajouté.

Nach Anschlag auf Polizisten in #Paris kondoliert Kanzlerin #Merkel Präs. @fhollande: Mein Mitgefühl gilt den Opfern + ihren Familien. (BPA)

— Steffen Seibert (@RegSprecher) 20 avril 2017


Le ministre allemand des Affaires étrangères a réagi sur twitter à ces « nouvelles choquantes de Paris. Nous pleurons les victimes et sommes fermement et résolument du côté de la France » a expliqué Sigmar Gabriel.

Erschütternde Nachrichten aus #Paris. Wir trauern um die Opfer und stehen fest und entschlossen an der Seite Frankreichs #ChampsElysees

— Auswärtiges Amt (@AuswaertigesAmt) 20 avril 2017


Le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johson a aussi tenu à exprimer ses condoléances.

Appalled by attack on #Paris police officers. My condolences to victims & their loved ones. UK & France at one in fight against terror.

— Boris Johnson (@BorisJohnson) 20 avril 2017


La résilience nécessaire

Les différents responsables politiques, et candidats à la présidentielle, vont désormais devoir faire preuve d’un maximum de résilience. C’est-à-dire de résister à la tentation de surexploiter cet évènement, d’en rajouter dans la dramatisation et dans des propositions faites sur le coup de l’émotion. Ce serait le pire de tout. Ce serait en fait donner une prime aux auteurs de l’attentat. Ce que recherchent les terroristes, ce n’est pas en soi l’acte destructeur de vies mais le souffle médiatique et politique supplémentaire qui suit, qui a un effet d’autant plus important que l’acte commis a une symbolique importante. De ce point de vue, l’annulation des déplacements de campagne électorale n’est pas automatiquement une bonne chose. S’il permet d’éviter des déclarations faites sous le coup de l’émotion, plus néfastes qu’utiles, il participe aussi de la dramatisation de l’acte.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) La question de l’origine de l’arme va devoir être analysée de près, notamment dans le cadre de la nouvelle législation européenne sur le contrôle des armes automatiques ou semi-automatiques. Lire : Le renforcement du contrôle des armes à feux à l’intérieur de l’UE (fiche)

(2) Un individu (Karim Cherfi) de nationalité française, résidant à Chelles est déjà connu pour des antécédents similaires. Il avait été condamné en 2003 à 20 ans de prison pour une attaque contre des policiers, comme le rappelle le Parisien.

(3) Ce qui ne cadre pas avec le profil connu de l’individu abattu par la police, cf. ci-dessus.

(4) A l’inverse des attaques au Bataclan ou sur les terrasses qui ressortissaient d’un acte de terrorisme ‘pur’, visant délibérément non pas les forces de l’ordre mais la population ordinaire.

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Trois nouveaux projets de recherche contre les IED à l’Agence européenne de défense

Thu, 20/04/2017 - 20:13
(B2) L'agence européenne de défense a annoncé, le 19 avril, le lancement de trois nouveaux projets dans le cadre du programme de détection des engins explosifs artisanaux (IEDDET) (*). Des projets qui ont été officialisés à Vienne à la fin mars lors d'une réunion d'une quarantaine de représentants des gouvernements, des experts militaires industriels, et […]
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MARSUR, le réseau d’échanges d’informations maritimes, bientôt à bord de Sophia

Wed, 19/04/2017 - 19:26
(B2) Moins connu que d'autres projets emblématiques comme les drones ou les ravitailleurs en vol, le projet de réseau de surveillance maritime (ou MARSUR comme MARitime SURveillance networking), opérationnel depuis l'automne 2014 (1), s'apprête à franchir le 10 mai prochain une nouvelle étape : monter à bord des navires de l'opération Sophia. Un système qui […]
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Ne loupez pas… les prochaines rencontres de l’IHEDN

Wed, 19/04/2017 - 18:25

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(B2) Vous êtes intéressé/e par les questions stratégiques, la géopolitique, la défense, aimez apprendre, débattre, découvrir, n’hésitez plus… les Rencontres de l’IHEDN (l’institut des hautes études de la défense nationale), samedi 20 mai, à Paris, à l’école militaire, sont faites pour vous. B2 y sera, notamment pour présenter son dernier ouvrage sur la politique européenne de sécurité et de défense commune. Mais surtout il y aura treize tables rondes, des penseurs, des experts, des livres, des peintures.. et un Conseil de guerre. Inscrivez-vous

Le programme

 

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Le premier centre d’excellence européen, sur les menaces hybrides, ouvre ses portes à Helsinki

Wed, 19/04/2017 - 12:25
(B2) La Finlande a ouvert, mardi (11 avril) un « centre européen d'excellence sur les menaces hybrides ». Ce centre aura une vocation académique en suivant une approche « multinationale et multidisciplinaire ». Il « contribuera au renforcement de la coopération entre l'UE et l'OTAN » souligne-t-on du côté de l'UE. Cette initiative finlandaise, soutenue […]
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