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B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages
Updated: 1 month 3 weeks ago

Les Européens et la Libye : intervenir, sanctionner, faire pression ?

Thu, 24/03/2016 - 15:37

(B2) Quel avenir pour la Libye ? Faut-il sanctionner les fauteurs de trouble ? Quel est l’objectif ? Une intervention militaire en Libye est-elle utile, nécessaire, réaliste ? Comment les Européens peuvent agir en Libye ? Quelques questions réalistes, avec des réponses aussi concrètes que possible sur un terrain délicat…

Categories: Défense

Bruxelles, ville blessée. La fin d’une certaine insouciance

Wed, 23/03/2016 - 12:18

(B2 *) Le double attentat du 22 mars signe pour les Belges et Européens qui vivent en Belgique, la fin d’une certaine insouciance.

Chacun s’y attendait. Et au niveau des forces de sécurité, on le redoutait. C’est finalement quelques jours à peine après l’annonce de l’arrestation de Salah Abdelslam que la terrible nouvelle est arrivée. Dans la capitale européenne, très vite, la nouvelle s’est répandue. Bruxelles reste une « petite » ville. Et il suffit d’ouvrir sa fenêtre ou de lever les yeux au ciel pour voir que cette journée ne sera pas tout à fait normale. Les sirènes des voitures de police et de pompiers, stridentes à la manière de la police américaine, se succèdent sans discontinuité. Plusieurs hélicoptères survolent les habitations.

Chacun pressent qu’il y a quelque chose d’inhabituel dans l’air. On n’est pas un jour de sommet européen ni de manifestation. Effectivement… Un double attentat vient d’avoir lieu au petit matin. La RTBF, la radio et télévision publique francophone, son alter ego flamand, la VRT, tout comme les chaînes privées RTL ou VTM interrompent leurs programmes et passent en information quasi-continue, comme c’est l’habitude en cas d’événement, grave ou… joyeux.

Les réflexes acquis lors du premier « lockdown » de novembre après les attentats de Paris jouent, quand Bruxelles est devenu en quelques heures ville morte, jouent. Ceux qui ne sont pas encore partis travailler restent chez eux. Ceux qui sont au travail ne sortent plus. Les métros s’interrompent. Les bus font demi-tour, évitant le quartier européen où ils passent d’habitude. Les enfants sont confinés dans les écoles, avec interdiction de sortir. Les parents sont directement informés directement par SMS. Il est, en effet, impossible de téléphoner. Tous les réseaux de téléphone mobile sont saturés. Les tunnels routiers, qui amènent la circulation dans la ville, se ferment. La rue de la Loi, d’habitude dégorgeant de voitures, est bloquée, étrangement vide. Une atmosphère d’inachevé règne.

Le soir venu, l’inquiétude voire l’angoisse affleurent sur les visages des passants, pressés de rentrer chez eux de quitter cette capitale européenne. La menace hier ressentie de façon intellectuelle est devenue aujourd’hui réelle.

Certes, dans le passé, la Belgique a pu être atteinte par divers attentats, ils restaient en général bien ciblés, contre la communauté juive notamment, ou contre l’Etat du temps de l’action des Cellules communistes combattantes, groupuscule d’extrême gauche. Mais, c’est loin. Le souvenir collectif s’est estompé. Aucun n’avait en tout cas, la puissance de souffle, en termes de victimes comme de symbolique de cette journée du 22 mars. Et la Belgique n’a jamais connu les vagues d’attentat qu’ont connu la France (en 1986 et 1995), l’Espagne en 2004 (et aussi avec l’ETA), le Royaume-Uni en 2005 (et aussi avec l’IRA).

Inconsciemment, aussi, les Belges (et les Européens) se disaient qu’en abritant les structures arrières ou logistiques de divers groupes terroristes, oeuvrant ailleurs en Europe — GIA algériens il y a 10 ans, Al Qaida, en 2001, groupe de l’Etat islamique aujourd’hui —, ils étaient protégés par une sorte de karma extraordinaire et ne pourraient pas être touchés. Cette foi, sous-jacente,

Le double attentat à l’aéroport national où travaillent de nombreux Bruxellois comme à la station Maalbeck en plein centre du quartier européen, a ainsi brisé plusieurs dizaines de vies mais aussi une certaine innocence et douceur de vivre qui irradiaient la capitale belge, flamande et… européenne.

La station Maelbeck, moins connue que sa grande sœur, la station Schuman, est en effet stratégique dans le puzzle européen. Située à quelques minutes à pied du Berlaymont, le siège de la Commission européenne, elle est très fréquentée le matin par tous ceux qui travaillent de près ou de loin « au Marché commun », comme on dit encore à Bruxelles (lire aussi : C’est l’Europe qu’on a voulu viser !). Maelbeck est ainsi un petit condensé de l’Europe en Belgique.

Aujourd’hui, quand la ville va commencer à se réveiller, groggy, c’est donc chacun de ses quartiers, de ses communes, de Uccle, la riche, à Anderlecht la populaire, en passant par Ixelles, la bobo, ou Saint Gilles, la francophone, et Zaventem la flamande, qui pleureront leurs morts ou souffriront aux côtés des blessés.

(Nicolas Gros-Verheyde, avec Johanna Bouquet)

(*) Papier publié dans une première version dans Sud-Ouest ce matin

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Une Europe aux couleurs belges ce soir

Tue, 22/03/2016 - 21:32

La tour Eiffel aux couleurs belges ce soir (crédit : France Bleue)

(B2) A l’image de la tour Eiffel, nombre de bâtiments publics en Europe mais aussi dans le reste du monde afficheront les couleurs noire, jaune, rouge de la Belgique… en hommage aux victimes du double attentat de ce 22 mars…

Categories: Défense

Mobilisation de la défense belge après les attentats

Tue, 22/03/2016 - 19:30

Le déminage militaire du SEDEE a été appelé en renfort (crédit : ministère belge de la Défense)

(B2) Juste après les attentats, le ministère belge de la Défense a décidé de mobiliser différentes unités, après la décision de l’OCAM de relever le niveau de menace au niveau 4.

Tous les moyens mobilisés

Cela s’est traduit — précise-t-on à la Défense — par la mise à disposition des unités civiles, « des moyens logistiques, du déminage du SEDEE ou les chiens pisteurs de la défense » pour détecter les engins explosifs artisanaux (IED) suspects. Des ambulances ont été également mobilisées pour assurer le transport médical, ainsi que des hélicoptères pour assurer la surveillance ainsi du transport médical et logistique.

L’hôpital militaire mobilisé

L’hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek, qui dispose d’une expérience dans le traitement des blessés par explosion ou brûlés. L’Hôpital Militaire a été « en première ligne lors de la réception initiale des victimes » précise la défense. Certaines victimes, notamment celles avec des brûlures graves, ont été prises en charge de façon permanente alors que d’autres ont reçu les premiers soins avant d’être ensuite transférés vers d’autres hôpitaux. Passée la phase de première urgence, il a aussi servi de point central pour recevoir les familles de victimes ou à la recherche de proches.

Des militaires appelés en renfort

Des « troupes supplémentaires ont été mobilisées ». Le dispositif de 740 militaires qui assure la surveillance statique et la surveillance des centrales nucléaires — en vigueur au niveau 3 — monte ainsi en quelques heures jusqu’à presque 1000 dans tout le pays, avec un renfort de 225 personnels environ, venant de différentes unités. Ce qui permet notamment d’assurer la sécurisation des gares et stations de métro et de rouvrir la plupart des lignes de métro. Et quelques centaines de militaires sont tenus en permanence en réserve, prêts à venir renforcer les unités.

Pouvoirs de patrouille et de fouille des sacs

Le Conseil national de sécurité a décidé de donner plus de pouvoirs aux militaires. Au lieu de simples gardes statiques, les militaires ont reçu ainsi l’autorisation de « patrouiller et si nécessaire, contrôler les bagages / les sacs à dos ». Ceci toujours « sous le commandement direct de la police ». Mais les militaires ne sont pas systématiquement accompagnés de policiers. Ceux-ci ne sont pas loin. Leur « présence physique » est aux « alentours des militaires » et ils « sont de toute façon en contact permanent ».

(maj) L’OCAM ayant décidé de rabaisser le niveau de la baisse de 4 à 3 (le niveau qu’elle avait avant les attentats), le dispositif militaire actuel va revenir à 740 hommes « dans les jours et semaines à venir » comme l’a « décidé le Conseil national de la sécurité », vendredi (25 mars), précise le ministère de la défense.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Le Service d’Enlèvement et de Destruction d’Engins Explosifs (SEDEE) de Oud-Heverlee compte 311 militaires, dont 187 démineurs brevetés.

(Maj 27.3) avec des éléments de précision sur la baisse de la menace, les pouvoirs augmentés des militaires et des détails sur le rôle de l’hôpital militaire

Categories: Défense

L’Europe solidaire. Une attaque contre les valeurs démocratiques et de tolérance

Tue, 22/03/2016 - 18:23

Les drapeaux en berne au dessus du Quai d’Orsay et de Paris (crédit : MAE France)

(B2) Juste après les attentats, les réactions ont fusé. Si l’Europe pouvait paraître ces derniers jours, faible, divisée, les attentats de Bruxelles ont immédiatement resserré les rangs.

En témoigne la rapidité avec lesquels les capitales ont, tour à tour, convoqué des réunions de crise. Mais aussi les messages venus des institutions européennes comme de l’extérieur. Au-delà des messages de condoléance.

Cette nuit nombre de monuments en Europe et dans le reste du monde seront mis aux couleurs de la Belgique, à commencer par la Tour Eiffel.

« Une attaque contre notre société démocratique ouverte », Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’UE

The European Union mourns the victims of today’s terrorist attacks in Brussels. It was an attack on our open democratic society. (…) The European Union and its Member States stand firm with Belgium in solidarity and are determined to face this threat together with all necessary means. This latest attack only strengthens our resolve to defend the European values and tolerance from the attacks of the intolerant. We will be united and firm in the fight against hatred, violent extremism and terrorism.

« Bruxelles nous accueille, nous aiderons Bruxelles », Donald Tusk, Conseil européen

The European institutions are hosted in Brussels thanks to the generosity of Belgium’s government and its people. The European Union returns this solidarity now and will fulfill its role to help Brussels, Belgium and Europe as a whole counter the terror threat which we are all facing.

« Nous resterons unis face à la terreur », Jean-Claude Juncker, Commission européenne

Ces attaques touchent aujourd’hui Bruxelles, hier Paris. L’Europe dans son entièreté est visée. L’Union européenne et les Institutions doivent et resteront unies face à la terreur. Ces évènements nous touchent mais ne nous effrayent pas. Nous continuons notre travail pour faire face ensemble à la menace terroriste et pour apporter des solutions européennes aux questions qui nous concernent tous.

« Les racines de notre peine sont les mêmes dans nos régions », Federica Mogherini, Haute représentante de l’UE. En visite en Jordanie, la chef de la diplomatie européenne a tenu à assurer sa solidarité la capitale européenne, avant de fondre en larmes, visiblement submergée par l’émotion.

« It s a sad for Europe as Europe and its capital. We are suffering the same pain that this region as known and knows being it in Syria, being it elsewhere. We are still waiting for more precise news on the dynamics on the attacks of brussels but its quite clear that the pain we are suffering around our region are very much the same. We are united in not only in suffering our victims, but in acting and preventing radicalisation and violence together. I think that being here together with its Majesty as we were together in Brussels just a week ago is the most powerful message of strength and friendship among our people that we can pass to those that we can like to divide us. We will not, we will stay together ».

« Bruxelles ne cèdera pas » Martin Schulz, Parlement européen

« Je suis horrifié par les attentats lâches et odieux qui se sont déroulés à Bruxelles aujourd’hui. Mes premières pensées vont aux victimes et aux blessés, ainsi qu’à leurs familles et à leurs proches.  Ces actes provoquent en moi colère et tristesse. Ils prennent leurs racines dans la barbarie et la haine. Et aucune cause ne pourra jamais les justifier. Bruxelles, comme d’autres villes frappées par de telles attaques terroristes, ne cédera pas et les institutions européennes, accueillies avec générosité par les autorités bruxelloises et ses habitants, feront de même (…) »

Au Parlement européen, aussitôt connue la nouvelle de l’attentat de Zaventem, la commission des Affaires étrangères du Parlement européen entame une minute de silence.

« L’Europe est notre force », eurodéputés Socialistes français

« A travers ces nouveaux massacres, au lendemain de l’attentat de Bamako ou d’Ankara, c’est l’Union qui est visée parce qu’elle est l’Union. Si nous n’en avions pas encore totalement conscience, c’est bien la preuve que nous sommes embarqués sur le même bateau, et que nous devons, de manière intangible, agir dans une solidarité totale. Dans un monde instable, l’Union est une force, elle est notre force. »

« Nous ne les laisserons jamais gagner », David Cameron (Royaume-Uni)

 

 

 

« C’est toute l’Europe qui est touchée », François Hollande (France)

 

 

 

« La Grèce solidaire », Alexis Tsipras (Grèce)

 

 

 

Cela aurait pu « être ailleurs », Andrzej Duda (Pologne)

« Ces attaques touchent la Belgique mais auraient pu être en Grande Bretagne, en France ou ailleurs, il faut être unis et s’assurer qu’ils ne pourront pas gagner. »

« La capitale d’une Europe unie », Boïko Borissov (Bulgarie)

« Nous ne laisserons pas détruire notre civilisation Bruxelles est non seulement la capitale belge. Elle est la capitale d’une Europe unie. C’est le cœur d’une communauté à laquelle la Bulgarie appartient. Aujourd’hui, plus que jamais, tous les Européens ont besoin de montrer au monde qu’ils ne laisseront pas le terrorisme détruire notre civilisation. »

« La colère, le dégoût et la tristesse me remplissent à part égale », Lars Løkke Rasmussen (Danemark)

« Le terrorisme a frappé le cœur de l’Europe. Des innocents ont été tués et blessés par des terroristes impitoyables. Mes pensées sont avec les personnes touchées et leurs proches et l’ensemble du peuple belge. Des familles et des destinées humaines ont été brisées. La colère, le dégoût et la tristesse me remplissent. Je ne peux que me distancer de la manière la plus forte possible des actes brutaux que nous avons vu, ce matin, et des forces obscurantistes qui sont derrières. La Belgique n’est pas seule. Toute notre solidarité va à la société belge. Nous sommes ensemble en Europe. Les autorités danoises suivent de près la situation et prendront les précautions nécessaires. »

« Les Européens doivent prendre conjointement toutes les mesures nécessaires », Pavel Bělobrádek, république Tchèque (Vice-Premier Ministre de la science, de la recherche et de l’innovation)

« Les attentats terroristes à Bruxelles sont un nouvel acte dans une série d’actes de barbarie, commis par des fanatiques qui tentent de renverser la civilisation. Ces crimes inhumains méritent avec encore plus de conviction (d’être sanctionnés) que leurs auteurs ont abusé à plusieurs reprises l’hospitalité et de la protection que l’Europe fournit des arrivants. (…) Je souhaite que l’Union européenne prenne conjointement toutes les mesures nécessaires pour protéger la sécurité des citoyens et de prévenir les actes semblables. (…) Je demande instamment aux représentants des musulmans européens de se dissocier clairement et de condamner toute manifestation du terrorisme islamique, de commencer à lutter efficacement contre toutes les expressions verbales de la haine religieuse, et de mener cette communauté vers la tolérance et le respect des valeurs européennes et la conformité. »

(propos recueillis par la rédaction de B2)

Categories: Défense

Alerte 4 sur Bruxelles. Réunions de crise partout en Europe

Tue, 22/03/2016 - 16:00

Réunion de crise à la Commission européenne (crédit : CE)

(B2) Aussitôt après les deux attentats de Bruxelles, les différentes structures de pouvoir se sont réunies à Bruxelles comme ailleurs en Europe.

Alerte 4 à Bruxelles

Après une réunion de l’OCAM (l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace), le gouvernement belge décide de renforcer le niveau de l’alerte au niveau 4, le niveau maximal.

Premières décisions au niveau belge

Une première réunion du conseil national de sécurité — regroupant les vice-Premier ministres et les ministres en charge des questions de sécurité — a décidé des premières mesures : « des renforts militaires déployés dans les principaux lieux de la capitale, le contrôle aux frontières est renforcé, des restrictions sont applicables dans les transports en commun » indique Charles Michel après la réunion. Elles seront suivies d’autres : les écoles pourraient être fermées ce mercredi (23 mars).

Réunion de crise à la Commission européenne

Une réunion de crise s’est tenue très tôt au Berlaymont, siège de la Commission européenne, entre le président Jean-Claude Juncker et la vice-présidente chargée de l’Administration, Kristalina Georgieva, en coordination avec les services de sécurité internes de l’institution.

Alerte orange à la Commission

Kristalina Georgieva, la commissaire européenne chargée de l’Administration, annonce le relèvement de l’alerte interne à Orange (elle était « Blanche » jusqu’ici). Elle demande à son personnel de rester dans ses locaux ou chez eux s’ils ne sont pas encore arrivés. Toutes les réunions internes ou extérieures sont annulées. L’accès des bâtiments est réservé uniquement aux membres de l’administration (pas d’invités ni d’extérieurs). Des mesures similaires sont prises au Parlement européen.

All EU institutions are at alert level ORANGE – all meetings on premises and outside cancelled, access only for staff with badges

— Kristalina Georgieva (@KGeorgievaEU) 22 mars 2016

Réunions dans toutes les capitales

A Paris, une réunion d’urgence est convoquée à l’Élysée autour de François Hollande avec les principaux ministres concernés (Défense, Intérieur, Justice, Transports). Un mouvement imité dans nombre de capitales européennes à Varsovie, Londres, Madrid…

A Londres, une réunion du COBRA s’est tenue sous la présidence du Premier ministre David Cameron. Cette réunion de crise des principaux ministres et responsables de sécurité britanniques a convenu « d’augmenter la présence de police dans les ports et aéroports, dans les gares internationales et dans les stations de métro ».

A Madrid, en pleine semaine sainte, alors que le gouvernement est déjà en vacances, devrait se tenir une réunion demain. Ce mardi, déjà, vers 17h, le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernandez Díaz, et le secrétaire d’Etat à la sécurité, Francisco Martínez, doit présider une réunion du « groupe d’examen de la menace terroriste en Espagne ». Ce groupe réunit les plus hauts responsables de la lutte contre le terrorisme de la Police nationale, la Guardia Civil, le Centre du renseignement de lutte contre le terrorisme et le crime organisé (CITCO), le Centre national du renseignement (CNI), etc.

Pas de réunion prévue encore au niveau européen

Du côté des 28, il n’y a, d’après les informations recueillies par B2, pour l’instant pas de réunion de crise prévue à un niveau quelconque au niveau des ambassadeurs (COREPER ou COPS), des spécialistes de sécurité (COSI, sécurité intérieure), ou au niveau ministériel ou des chefs d’Etat et de gouvernement. Mais une réunion pourrait être convoquée rapidement (éventuellement hors de Bruxelles).

(Nicolas Gros-Verheyde avec JB et LH)

Mesures de sécurité dans les aéroports

La sécurité est renforcée à Paris, à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle. De même, à l’aéroport de Frankfurt en Allemagne, l’un des aéroport internationaux les plus importants d’Europe. Aux Pays-Bas, tous les aéroports du pays renforcent leurs mesures de sécurité. Quant à l’aéroport de Rome, il ferme.

(NGV avec JB et LH)

Categories: Défense

C’est l’Europe qu’on a voulu viser ! (Maj)

Tue, 22/03/2016 - 14:00

Les drapeaux européens abaissés au siège de la Commission européenne (crédit : CE)

(B2) Il ne faut pas s’y tromper… Les attentats de Bruxelles du 22 mars avaient un objectif : viser l’Europe en ciblant ses principaux points de transit où passent les voyageurs et les expatriés européens, à commencer par l’aéroport de Zaventem et la station de métro Maelbeck. La nationalité comme le profil des victimes devrait le démontrer (1).

La station Maelbeck, centre du pouvoir européen

Située à mi-chemin entre la station Schuman, centre du pouvoir européen, et la station Arts-Lois, noeud de circulation des différents métros, à quelques minutes à pied du Berlaymont (le siège de la Commission européenne), sur la rue de La Loi (la grande artère du pouvoir belgo-européen), la station Maelbeck est une « petite station », sans doute moins surveillée que celle de Schuman. Elle se situe pourtant à quelques centaines de mètres à peine du Berlaymont, le siège de la Commission européenne (3-4 minutes à pied). Elle borde le Lex (le bâtiment du Conseil qui abrite les services juridiques, de traduction et sert de salle de réunion pour l’Eurogroupe bien souvent), du Charlemagne (le bâtiment de la DG Commerce). Et elle dessert directement plusieurs bâtiments de la Commission européenne (DG Agriculture, DG Concurrence, DG Aide humanitaire / Protection civile…) ainsi que plusieurs ambassades (notamment les Représentations permanentes auprès de l’Union européenne de la Belgique, de la Hongrie ou de la Finlande) et le Parlement européen.

L’heure de l’explosion : 9h11

L’heure où a eu lieu l’explosion — quelques minutes après 9h — n’est pas tout à fait un détail. A cette heure-là, tous les élèves sont déjà à l’école. Les fonctionnaires et travailleurs belges ont déjà fait leur trajet quotidien pour rejoindre leur bureau (on embauche à Bruxelles entre 6h30 et 8h). Ce sont donc les autres, surtout les ‘Européens’ qui transitent par le métro à cette heure-là. S’y croisent ainsi les fonctionnaires allant au travail, les diplomates, journalistes ou lobbyistes venant couvrir ou assister à une réunion, mais aussi les agents du nettoyage qui reviennent chez eux la matinée finie.

Un élément précurseur : l’attentat de Bamako

L’attaque, la veille, du quartier général de la mission EUTM Mali par plusieurs « terroristes » à l’arme légère est passée relativement inaperçue. Cette attaque a été déjouée par les forces de sécurité présentes sur place (Lire : Le QG d’EUTM Mali attaqué à Bamako). On observe ainsi que, généralement, les attaques sur le continent européen sont souvent précédées d’une attaque dans un pays proche de la zone francophone (Liban, Mali, Burkina Faso, Tunisie). L’attentat de Beyrouth avait précédé de peu celui de Paris le 13 novembre. Un point qu’il est sans doute trop tôt pour analyser qui peut ressortir du simple hasard mais pourrait refléter aussi un modus operandi plus organisé. Un peu comme un élément déclencheur…

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Maj 26.3 – Les victimes viennent de 40 nationalités a signalé Didier Reynders. Dans la liste détaillée (lire : Des victimes de 40 nationalités. Une première liste), on remarque parmi les décédés 14 nationalités, dont une employée de la Commission européenne, une jeune chargée de communication d’un lobby du rail, un ancien diplomate belge (qui la double nationalité française). Parmi les blessés, des douaniers polonais, un agent de la Représentation permanente hongroise, etc.

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La Royale et la Navy passent en mer Egée

Mon, 07/03/2016 - 15:48

L’hélicoptère de bord Wildcat alias AW159 SuperLynx (crédit : MOD uk)

(B2) Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, l’a confirmé juste après le mini sommet franco-allemand à l’Elysée, vendredi (4 mars) : un navire français part de Toulon cette semaine. Direction : la mer Egée pour compléter le déploiement de l’OTAN sur place. C’est l’aviso Commandant Bouan (F-797), commandé depuis peu par le capitaine de corvette Lucas Saliou, qui a été désigné pour cette mission, comme l’a précisé l’Etat-major des armées. Les opérations de sauvetage en mer, ce patrouilleur de haute mer les connait quelque peu. Il avait participé à l’automne dernier à l’opération menée par l’agence européenne Frontex en mer Ionienne, au large de l’Italie, récupérant plusieurs centaines de réfugiés (lire sur le journal du navire). Il avait fait escale à Malte lors du sommet UE-Afrique sur les migrations et avait reçu, à ce moment la visite du chef de l’Etat, François Hollande.

La Royal Navy également présente

Coté britannique, c’est David Cameron qui, avant le début du sommet de Bruxelles, a annoncé que le navire amphibie RFA Mounts Bay partira en mer Egée dans le même cadre. « Cette migration est le plus grand défi auquel fait face l’Europe aujourd’hui » a-t-il déclaré. Le locataire de Downing street poursuit ainsi sa diplomatie maritime. On se rappelle effectivement qu’en avril, très vite après la réunion européenne sur l’alerte migratoire en Méditerranée, il avait rapidement décidé d’envoyer une frégate britannique (lire : Face à la tragédie en Méditerranée, le Royaume-Uni répond « présent »).

Mission : identifier les passeurs

La mission assignée par le Premier ministre à son navire est d’ « identifier les passeurs et passer les informations aux garde-côtes turcs afin qu’ils puissent intercepter ces bateaux ». Dans sa tâche le RFA Mounts bay sera soutenus par 3 bateaux des garde-frontières : le VOS Grace « qui est déjà dans la mer Egée », avec une équipe de garde-frontières britanniques (grecs et italiens), une équipe médicale dans le cadre de l’opération Frontex, un autre patrouilleur « qui se trouve en chemin vers la région ». Un troisième devrait le rejoindre « ce mois-ci » (pour prendre le relais du premier).

Mais aussi du sauvetage en mer ?

Le RFA Mounts Bay (L-3008) est un navire amphibie, doté d’un hélicoptère de bord de type Wildcat. Il a notamment été déployé lors de l’opération en Sierra Leone en 2006 et a participé à l’exercice Corsican Lion en 2002 (lire : Les Royal(es) encerclent la Corse). Ce n’est pas vraiment le navire idéal pour faire de l’observation et du recueil d’information, discrètement. En revanche, il peut accueillir beaucoup de monde à bord : un Etat-major ou des réfugiés. Voire les deux. Il disposera à bord de deux patrouilleurs de côtes permettant ainsi de venir en aide aux « naufragés ».

(NGV)

Lire :

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Un bavarois aux fruits de la passion

Mon, 22/02/2016 - 05:45

(B2) Les Européens adorent discuter de faux problèmes, passer de longues heures à se chamailler pour de sombres questions qui n’auront plus d’importance le lendemain. Jouer durant plus de 24 heures une sorte de psychodrame aux accents surjoués : c’est difficile, c’est dur, on ne sait pas si on y arrivera… pour finir par un dénouement en queue de poisson où on ne comprend pas bien pourquoi, en fait, cela a duré aussi longtemps. En temps ordinaire, cela me ferait rire. Je me passionnerais pour un tel jeu politique. Aujourd’hui non !

La crise britannique : une crise d’egos

A la différence des précédents ‘problèmes’ créé par un ‘Non’ à la ratification d’un Traité (Danemark, Irlande, France, Pays-Bas…), cette crise du Brexit est une crise totalement artificielle. Elle ne vise pas à résoudre un problème posé. Elle ne vise pas à obtenir certaines avancées en échange de certaines concessions : ce qui a toujours été l’objectif des ‘discussions’ européennes : je t’échange mon charbon contre ton acier, ton agriculture contre mon industrie, mes services financiers contre ton savoir-faire technologique, etc. Elle ne vise pas non plus à faire confirmer par le peuple un traité européen qui prévoit de nouvelles compétences. Elle ne vise, en fait, qu’à satisfaire le petit ego d’un Premier ministre David Cameron, qui entend parfaire son pouvoir dans son Royaume et à l’intérieur de son parti, et l’aider à se sortir d’un piège qu’il s’est lui-même tendu… Elle ne vise aussi qu’à donner l’illusion aux Britanniques qu’ils pèsent encore sur la scène européenne, et aux Européens qu’ils sont le centre du monde. Une crise de petits egos en quelque sorte.

Des questions faussement existentielles ?

Fallait-il affirmer le principe d’une union un peu étroite, très étroite ou pas du tout ? Une fois ce principe défini, pouvait-on en excepter le Royaume-Uni ? Dans quel document inscrire ce pas de deux ? Que se passait-il en cas de Non britannique, etc. (1)  Quand on regarde attentivement le document sorti des conclusions du sommet, on ne peut qu’être frappé par l’inanité du document produit par les 28 après 24 heures de discussion. Quand à examiner la différence entre ce qui est entré et sorti, il ne vaut mieux pas, c’est très peu de choses finalement. « Ce n’est pas parce qu’un sommet est long qu’il s’y discute des choses intéressantes » résumait après la réunion François Hollande. Effectivement…

Une perte de temps inqualifiable

Réunir 28 chefs d’Etat et de gouvernement, plus de 24 heures, pour discuter d’un faux problème, avec des solutions qui ne convaincront pas plus les Britanniques de rester dans l’Union européenne que convaincre Maitre corbeau de rester perché sur sa branche pour ne pas aller manger son fromage, est plutôt formidable et témoigne d’une absolue cécité (2). Personnellement il me met en rage. Car il y a des problèmes autrement plus conséquents à résoudre qui n’ont jamais vraiment mobilisé les Européens jusqu’ici.

La Syrie…

Jamais, les Européens n’ont discuté ces dernières années, 24 heures durant, de la Syrie par exemple. Un conflit intérieur violent, doublé d’un conflit par proxy interposé qui peut déraper à tout moment, entre plusieurs puissances au nationalisme exarcerbé (arabe, turc, russe, perse etc…). Le conflit le plus grave du moment pour l’existence de l’Union européenne : ses valeurs, sa sécurité, sa place dans le monde… Les Européens sont à la remorque des Américains et des Russes sur ce sujet.

La Libye…

Jamais les Européens n’ont discuté 24 heures de la Libye : que peut-on faire pour ramener à la raison ce pays ? Comment faire taire les rivalités de puissances étrangères qui, là encore, cherchent à tirer parti de l’instabilité pour protéger leurs intérêts ? Que faire si le noyau ‘Etat islamique’ grossit à Syrte ?

La crise des frontières …

Jamais les Européens n’ont discuté 24 heures de la meilleure manière de protéger leurs frontières, de prévoir des mesures temporaires (ou permanentes) de protection, de mettre en place en commun une réaction possible (3). Et sur ces sujets, il n’y avait pas besoin d’avoir un Premier ministre turc à table pour savoir comment les résoudre. Bien entendu, il reste des divisions entre Européens sur la solidarité nécessaire (relocalisation et réinstallation). Mais c’était l’occasion de tenter d’aplanir les différences, de mettre sur pied un plan B si les frontières se ferment en Autriche et en Slovénie : que faire des dizaines de milliers de personnes qui vont se retrouver coincées entre Grèce et Slovénie ? Comment aider la Croatie, la Bosnie, la Serbie, la Macédoine / Fyrom ? N’y-a-t-il pas moyen d’avoir une réponse européenne au lieu de l’intervention de l’OTAN en Mer Egée ?

Des convergences notables malgré tout

La Commission européenne a proposé en décembre, il y a plus de deux mois, un plan ambitieux prévoyant un corps européen de garde-frontières et de garde-côtes. N’était-ce pas le bon moment pour accélérer le mouvement … plutôt que de conclure qu’il était nécessaire « d’accélérer le mouvement » ? Tous les dirigeants européens sont d’accord pour renforcer le contrôle aux frontières, trouver si possible une solution européenne, et même mettre en place ce corps européen de garde-frontières. C’est assez rare pour être souligné. Ce n’était pas le cas il y a encore six mois. Ce rare momentum, on aurait pu en profiter pour avaliser très vite tous les détails techniques restant à régler. Ils sont nombreux. Mais on pourrait mettre au point une autre méthode de travail. Une méthode ‘rush’… plutôt qu’une méthode du ‘lento piano ralentissimo’.

Trouver une méthode de travail plus rapide

Pourquoi ne pas avoir tous les niveaux de décisions qui travaillent en parallèle : les techniciens d’un côté, les ministres de l’Intérieur de l’autre, voire des Finances, les chefs d’Etat et de gouvernement, au troisième niveau. Avec le Parlement européen réuni en séance extraordinaire de l’autre.

Le menu du sommet européen, tweeté par le Premier ministre maltais, Joseph Muscat

Avec un peu d’audace et d’innovation (comme ont su trouver les juristes pour résoudre le Brexit), il était possible de régler rapidement cette question. Ce qui aurait été un atout dans la manche des Européens alors que se profile une nouvelle vague de migrants et de réfugiés à la faveur du printemps…

NB : J’ai trouvé le menu du dîner du sommet qui prévoyait au dessert un « Bavarois aux fruits de la passion », un intitulé tout en ironie. Car, à ce sommet, s’il y a bien eu la gélatine, un peu collante, il manquait des fruits et… de la passion.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Cela me rappelle tout le débat constitutionnel pour savoir s’il fallait un seuil de majorité à 62 %, 65% ou 67 %? Ou combien de temps on pouvait mettre en oeuvre le compromis de Ioannina ? Des dispositions jamais réellement utilisées car elle ne correspondent pas à la réalité des enjeux politiques…

(2) On sait très bien qu’un référendum n’est pas fait pour répondre aux questions posées. Or les réponses trouvées par les Européens me semblent très raffinées, trop même pour pouvoir peser réellement leur poids dans le référendum, surtout si une partie de la presse populaire et des torys se met de la partie.

(3) Il y a eu des discussions longues mais on parlait davantage du programme de relocalisations pas de gestion et protection des frontières en commun.

(crédit photo : la marmite à m’Alice)

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Sauvetage en cours en Méditerranée

Sun, 21/02/2016 - 15:35

(crédit : EUnavfor Med)

(B2) L’avion espagnol VIGMA D-4 a repéré ce dimanche (matin), deux navires en caoutchouc, chargés de migrants, en détresse en Méditerranée, indique le QG de l’opération EUNAVFOR Med sur son fil twitter.

#OpSophia this morning the Spanish aircraft VIGMA D-4 has spotted two rubber boats in distress. Watch the video.. pic.twitter.com/TNPvJUCSsS

— EUNAVFOR MED OHQ (@EUNAVFORMED_OHQ) 21 Février 2016

Le patrouilleur de haute mer slovène SNS Triglav (11), ainsi que la corvette allemande Ludwigshafen (F-264) et le navire de soutien Frankfurt (A-1412) se sont dirigés sur les lieux. En fin d’après-midi, 357 personnes avaient été récupérées et mises à l’abri sur le navire allemand Frankfurt, provenant de trois bateaux au total. Un troisième bateau ayant été localisé à proximité.

Déjà samedi (20 février), un hélicoptère italien EH101 avait localisé un bateau en caoutchouc en détresse « dans les eaux internationales au nord de la Libye ». 122 migrants avaient finalement été sauvés par le Triglav et le Frankfurt, qui les a accueillis à son bord.

Ces deux séries de sauvetage portent à 9600 le nombre de personnes sauvées par l’opération maritime européenne Sophia (EUNAVFOR Med).

(NGV)

(Mis à jour) dim 21.2 – 18h et 21h

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Un risque de guerre ouverte entre Turquie et Russie (Hollande)

Sat, 20/02/2016 - 02:19

(B2) François Hollande a mis directement en cause la Turquie pour son attitude pas très claire dans le conflit syrien, face à la presse, à l’issue d’un sommet européen essentiellement consacré à la crise des réfugiés et au Royaume-Uni. Demandant « une nouvelle fois que les bombardements cessent », le président français a aussi mis en garde contre « une tentation du côté de la Turquie de bombarder ». « C’est une situation grave car il y a une escalade ». Il peut y avoir « un conflit ouvert alors que l’un de ses pays est membre de l’OTAN. » Autrement dit un risque d’entraîner dans un conflit les alliés qui devraient alors venir au soutien d’un de leurs alliés en difficulté ou rester coi, ce qui dans tous les cas affaibliraient l’Alliance. « Il faut tout faire pour que les discussions de Münich reprennent » conclut Fr. Hollande.

(NGV au sommet européen)

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Attaque au Soudan du Sud dans une base des Nations unies

Fri, 19/02/2016 - 19:41

(B2) Des hommes armés ont ouvert le feu sur des civils réfugiés dans la base des Nations unies de Malakal au nord du pays, jeudi 18 février, tuant au moins 18 personnes, dont deux employés de Médecins sans frontières (MSF), annonce l’organisation humanitaire dans un communiqué.

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Le Pentagone confirme officiellement un raid aérien en Libye près de la frontière tunisienne

Fri, 19/02/2016 - 16:53

(B2) Le porte-parole du Pentagone, Peter Cook, a officiellement confirmé qu’il y avait bien eu des frappes, ce matin (19 février), menées lors d’un raid aérien américain en Libye, près de Sabratha (à l’ouest de la Libye, près de la frontière tunisienne). Les frappes menées par deux F-15 qui ont décollé de la base de la Royal Air Force de Lakenheath (dans le Suffolk) ciblaient un des camps d’entraînement de l’organisation de l’Etat islamique (ISIL/Daesh), et particulièrement, le Tunisien Noureddine Chouchane (alias) « Sabir », soupçonné d’être impliqué dans l’attaque du musée de Bardo à Tunis, en ayant fourni la logistique des auteurs de l’attentat. « Cette frappe démontre que nous irons chercher ISIL là où c’est nécessaire, utilisant toute la gamme de moyens à notre disposition » ajoute Peter Cook.

Early this morning the U.S. military conducted an airstrike in Libya targeting an ISIL training camp near Sabratha and Noureddine Chouchane, a.k.a. « Sabir, » a Tunisian national who was an ISIL senior facilitator in Libya associated with the training camp.    (…) Destruction of the camp and Chouchane’s removal will eliminate an experienced facilitator and is expected to have an immediate impact on ISIL’s ability to facilitate its activities in Libya, including recruiting new ISIL members, establishing bases in Libya, and potentially planning external attacks on U.S. interests in the region. We are assessing the results of the operation and will provide additional information as and when appropriate. This strike demonstrates we will go after ISIL whenever it is necessary, using the full range of tools at our disposal.

Les Américains avaient déjà fait une frappe aérienne en novembre quand des avions F-15 avaient visé un commandant dénommé Abu Nabil.

(NGV)

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Non je ne regrette rien… Et je le referai volontiers (Louis Michel)

Fri, 19/02/2016 - 14:27

(B2) Sur la RTBF ce matin, après la rubrique ‘Café serré’ de Alex Vizorek, Louis Michel est revenu sur l’esclandre qu’il avait provoqué au Parlement européen sur la loi danoise. Interrogé pour savoir s’il regrettait … 

« Non… Et je le referai volontiers. Le débat devenait soporifique, les 2 ministres (danois) lisaient de manière niaise des réponses qui n’étaient en fait pas destinées aux questions. J’avais demandé la parole. Me Gal m’a ignoré. Et alors çà… ignorez un parlementaire, quand on débat des valeurs européennes. je trouve que c’était le déshonneur du parlement, c’était vraiment business as usual. Ce n’était vraiment pas accetable ».

Ecoutez ici  Un moment à déguster car l’humour de Alex Vizorek est savoureux…

Lire : Le coup de gueule salutaire de Big LouLou sur la loi danoise

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L’Europe au bord de la crise de nerfs

Thu, 18/02/2016 - 12:26

(B2) Le sommet européen, qui se tient ces jeudi et vendredi (18 et 19 février) à Bruxelles, se tient sur fond de crises multiples. Que fait-on ensemble ? semblent s’interroger les Européens (*).

La crise des réfugiés, des frontières, le Brexit, le conflit dans la Syrie voisine… sont en passe de faire sauter les dernières digues politiques de la solidarité européenne. Si l’Europe a connu jusqu’ici nombre de crises, la fragmentation est aujourd’hui très affirmée entre les pays : ceux du nord, et du sud, de l’est et de l’ouest. La tentation du chacun pour soi est forte. Les Chefs d’Etat et de gouvernement n’auront pas trop de nombreuses heures, et d’une nuit, entre jeudi et vendredi, pour tenter de recoller les morceaux de crises qui semblent les dépasser. De multiples réunions précéderont le sommet : dès ce soir, avec les pays des Balkans, jeudi midi avec la Turquie (1). Signe d’une extrême tension.

Inquiétude pour les frontières

La crise des migrants et des réfugiés inquiète en effet. Les frontières sont soumises à une forte pression extérieure. Chacun redoute le retour du printemps, avec des arrivées, encore plus importantes qu’aujourd’hui par la Méditerranée. L’Europe incapable de défendre ses frontières en est réduite à demander l’aide de l’OTAN et des Turcs pour surveiller ses frontières.

Le plan Juncker grippé

Le plan ‘Juncker’ de gestion en commun de la crise a pris l’eau. Basé sur un triptyque – accueil, relocalisations, retours – il est pour l’instant grippé. Les centres d’accueil et de tri (hotspots) prévus à l’origine ne fonctionnent pas encore tous. Un peu tardivement, Athènes a cependant mis les bouchées doubles ces dernières semaines. L’armée a ainsi été appelée à la rescousse. Et le Premier ministre grec Alexis Tsipras espère bien arriver à Bruxelles en disant : j’ai fait le job, à vous de faire le vôtre.

La relocalisation ratée

Mais la relocalisation des réfugiés, arrivés en Grèce et en Italie, vers les autres pays européens, reste bloquée. Selon le dernier bilan dressé, 500 personnes seulement ont été relocalisées  alors que l’objectif était fixé à un peu plus de 100.000 personnes ! Les expulsions des migrants non acceptés comme demandeurs d’asile se heurtent aux réalités. L’Union européenne n’a pas signé beaucoup d’accords de réadmission. Et les pays qui ont signé un tel accord, comme le Pakistan, jouent au chat et à la souris. Islamabad a ainsi renvoyé vers l’Europe plusieurs avions chargés d’expulsés.

Au bord de l’explosion

La Zone Schengen est ainsi au bord de l’explosion. La Grèce a été sommée par ses partenaires et la Commission européenne de mieux surveiller ses frontières maritimes. Faute de quoi, certains pays pourraient être autorisés à rétablir leurs frontières. La difficulté c’est que la Grèce n’a pas de frontières terrestres communes avec d’autres pays de la zone Schengen. C’est donc toute la zone des Balkans qu’il faudrait surveiller. C’est ce que proposent ainsi les pays d’Europe de l’Est. Réunis à Prague, lundi, les dirigeants polonais, hongrois, tchèque et slovaque ont convenu qu’il fallait préparer un « plan B » pour surveiller les frontières dans les Balkans.

L’accord turc plus que tout

Une solution que refuse, pour l’instant, Angela Merkel. La Chancelière allemande préfère miser sur l’accord conclu avec la Turquie pour retenir les réfugiés syriens chez elle. « Je me battrai de toutes mes forces jeudi et vendredi pour que le plan turco-européen soit le bon moyen ». L’enjeu du sommet est « de mettre une solution commune entre Européens et non d’avoir des solutions individuelles qui n’est pas la meilleure formule pour gérer la migration » résume le vice-premier ministre belge et ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders.

Une maxime qui pourrait s’appliquer à l’autre enjeu de la réunion : trouver une solution qui convienne à David Cameron pour l’inciter à voter en faveur du maintien dans l’Union européenne, lors du prochain référendum qui pourrait se tenir d’ici l’été. Le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a conçu un panier de solutions, permettant au dirigeant britannique de sortir la tête haute. Mais le consensus n’est pas encore parfait autour de la table. « Une dose de théâtre dans ce type de négociation est toujours nécessaire » ironise un diplomate chevronné de ces tours de table européens. Reste à savoir si ce paquet, qui ressemble à un savant dosage byzantin de concessions et de rappel des principes, convaincra le Britannique ordinaire de voter Oui. Pas sûr… « Nous n’avons pas de plan B, nous avons un plan A. La Grande-Bretagne restera dans l’Union européenne et sera un membre constructif et actif de l’Union », préfère argumenter le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(*) Article publié dans Sud-Ouest, mercredi matin

(1) réunion annulée suite à l’attentat de Ankara.

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Attentat à Ankara. L’institution militaire visée

Wed, 17/02/2016 - 21:49

Le lieu de l’explosion en plein coeur du pouvoir turc (crédit : CNN Turc)

(B2) La capitale turque, Ankara, a été frappée en fin d’après-midi par un attentat qui visait clairement les institutions militaires.

Une voiture piégée a explosé au moment où passait un convoi de bus militaires, à quelques centaines de mètres de l’état-major des armées, du Parlement et des bureaux du Premier ministre Davutoğlu.

Le bilan qui faisait mention de quelques blessés au départ s’est rapidement alourdi au fil des heures. Le dernier bilan dressé par le porte-parole du gouvernement à 21h mentionne « au moins 28 personnes et 61 blessés ».

Très vite devant l’importance, en nombre, comme symbolique de l’attentat, Ahmet Davutoğlu a annulé sa venue à Bruxelles pour le mini-sommet prévu jeudi sur la crise migratoire avec plusieurs dirigeants européens. Et les messages de condoléances sont arrivés de différentes capitales en Europe.

Jens Stoltenberg (OTAN) : la solidarité de l’Alliance Atlantique

I strongly condemn the terrorist attack which struck at the heart of Ankara tonight, targeting buses carrying military personnel‎. I offer my deepest condolences to the families of those killed and to the Turkish people. My thoughts are also with those who have been wounded. There can be no justification for such horrific acts. NATO Allies stand shoulder to shoulder in the fight against terrorism.

Federica Mogherini et Johannes Hahn (CE) : « les condoléances de l’Union européenne »

Another terrible attack hit the centre of Ankara tonight. The EU extends condolences to the families of the victims killed in the attack and wishes a speedy recovery to those injured. Our fullest sympathy goes to the Turkish people and authorities. We are with Turkey and its people in these difficult times and stand by all those who suffer from the consequences of such violence, and of terrorism.

Paris, François Hollande : « un attentat odieux »

Le Président de la République dénonce l’odieux attentat qui a fait de très nombreuses victimes à Ankara ce soir. Il adresse aux autorités turques et au peuple turc son soutien et toute sa solidarité devant cette nouvelle épreuve.

Berlin, Frank-Walter Steinmeier : « choqué (par cet) acte lâche« 

Ich bin erschüttert über die Nachricht, wonach erneut eine Explosion in der Türkei zahlreiche Menschenleben gefordert hat. Wir kennen die Einzelheiten noch nicht. Aber wenn sich Medienberichte bestätigen sollten, dass es sich um einen Terroranschlag handelt, wäre das ein neuerlicher feiger Akt der Gewalt in der Türkei. Mein tiefes Mitgefühl gilt den Angehörigen der Opfer. Den vielen Verletzten wünschen wir baldige Genesung.

Les autorités turques n’ont pas indiqué vers qui se portaient leurs soupçons. Le PKK kurde est bien entendu soupçonné, s’étant dans le passé, illustré dans des attaques contre les symboles de l’Etat turc. Mais l’organisation de l’Etat islamique (Daech / ISIS) pourrait aussi être impliquée. Pour le pouvoir turc, cet attentat pourrait ainsi justifier la poursuite de ses offensives en Syrie.

(NGV)

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Les premières frappes néerlandaises en Syrie

Wed, 17/02/2016 - 20:00

(crédit : MoD Pays-Bas)

(B2) Les F-16 néerlandais ont frappé pour la première fois dans l’est de la Syrie, selon le dernier bilan des opérations dressé mardi (16 février) par les forces néerlandaises. Les F-16 ont mené « 10 missions de vol en Irak et en Syrie, visant des positions de combat, des moyens militaires et des objectifs stratégiques de ISIS » l’organisation de l’Etat islamique (Daech). La Chambre basse du Parlement néerlandais a voté, mercredi dernier (10 février), pour l’extension de la mission des F-16 néerlandais, basés en Jordanie, à la Syrie.

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La turlutte turque

Wed, 17/02/2016 - 18:55

(B2) Les bombardements russes, et turcs, continuent au nord de la Syrie. Mais, invariablement, les premiers suscitent des condamnations des Européens, qui fusent immédiatement. Tandis que les seconds suscitent un silence, à peine embarrassé.

Embarras dans les capitales européennes

Ce mercredi, veille de sommet européen, le décalage est frappant. Interrogé par des journalistes, un haut diplomate européen a confié que « pour certains dirigeants (européens), les bombardements russes (1) en Syrie sont quelque chose de préoccupant. Car cela contribue au flux de réfugiés ». Bizarrement, aucun commentaire sur les bombardements turcs (1) dans les zones kurdes. L’explication tient en un seul mot : l’Europe a besoin de la Turquie comme… le thé a besoin d’eau.

Notre ami turc reçu au café autrichien

Le Premier Ministre turc Ahmet Davutoğlu doit normalement (2) se rendre en visite officielle à Bruxelles ce jeudi (18 février) reçu avec tous les honneurs : rencontre bilatérale avec le président du Conseil européen, Donald Tusk et avec le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avant une rencontre multilatérale organisée à la représentation autrichienne, avec les dirigeants de neuf pays (dont le président français François Hollande) autour de la question des réfugiés.

Ne pas parler de sujets qui fâchent

L’échange de questions réponses entre la presse et les portes paroles de la Commission européenne au rituel point de midi est un moment du genre. Interrogée par notre collègue de l’agence Europe, la porte-parole de la Haute représentante de l’UE, Federica Mogherini, n’a pu que reconnaitre que « il n’y avait pas eu de contact entre le Service diplomatique européen et les autorités turques depuis la discussion de Münich ». Quant au porte-parole en chef du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, Margaritis Schimas, titillé par les journalistes, il a très vite évacué le sujet, soulignant que l’enjeu principal des discussions entre son chef et le leader turc ne portait pas sur des questions de politique étrangère. Une seule crise à la fois…

Un axe Ankara – Bruxelles

Le mot d’ordre est le même dans toutes les capitales européennes, de Prague à Berlin, en passant par Paris, Rome ou Bruxelles : l’axe de la politique européenne passe aujourd’hui par Ankara qui devient de fait l’allié le plus précieux du moment sur la crise des réfugiés. Il ne faut donc pas s’étonner que les différents responsables européens ne veulent d’aucune façon se prononcer sur les quelques actions militaires menées en zone kurde syrienne par leur ami turc. Et peu importe si les Kurdes, normalement les alliés au sol des Américains et des Français dans leur lutte contre Daech, en pâtissent sur le terrain. C’est la guerre…

Objectif : endiguer le flux des réfugiés

Endiguer le flux — Stemming the flow en bon français comme l’a déclaré un diplomate hexagonal — est en effet devenu la première préoccupation des leaders européens. Les Européens ont déjà promis à la Turquie un paquet de 3 milliards d’euros. Ce qui, en soi, n’est pas énorme pour accueillir aujourd’hui plus de 2 millions de réfugiés (demain 3 millions voire plus). Ils ont promis de rouvrir les négociations d’adhésion — ce qui ne coûte pas cher non plus, car personne ne dit quand elles seront fermées —. Mais la Turquie doit mettre la main à la pâte maintenant sur les réfugiés : en gros ouvrir ses frontières en Syrie, nourrir et donner du travail sur son sol aux demandeurs d’asiles… et les garder et fermer ses frontières côté européen.

Conclusion : les Turcs peuvent continuer à bombarder gentiment les zones kurdes en Syrie tant qu’ils ne se font pas « pincer » par la chasse aérienne russe. Ce qui serait alors un autre sujet de discussion … un peu plus sérieux.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Les premiers (russes) ont lieu par l’aviation essentiellement, les seconds (turcs) ont lieu par l’artillerie. Les Turcs ne se risquent plus à envoyer des avions dans le ciel syrien.

(2) Maj – Une rencontre qui a été remise en cause ou reportée, après l’attentat à Ankara contre un véhicule transportant des militaires ce mercredi.

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Un hôpital en Syrie… Boum boum… plus d’hôpital. Un vrai nettoyage du territoire

Tue, 16/02/2016 - 13:57

(crédit : MSF)

(B2) Tenir un hôpital aujourd’hui en Syrie n’est plus un acte neutre. C’est devenu presque un acte de courage. Sensés être des lieux neutres, où les personnes de tous bords peuvent être soignées, les centres de soins et hôpitaux sont devenus des cibles délibérément visées notamment par le régime syrien. Ce n’est pas souvent des dégâts collatéraux. C’est un objectif délibéré, destiné à éliminer — comme pour les boulangeries et les écoles — toute possibilité d’une vie normale, et faire fuir la population. C’est une sorte de nettoyage général, la politique de la terre brûlée. Pas moins de quatre hôpitaux dans les provinces d’Idlib et d’Azaz ont été visés lundi (15 février). « Ces attaques meurtrières contre des installations médicales et les écoles à Alep et Idlib dans le nord de la Syrie sont totalement inacceptables » a déclaré le commissaire européen à l’Aide humanitaire, Chrystos Stylianides.

Un hôpital de MSF détruit

Un hôpital soutenu par Médecins sans frontières a quasiment été totalement détruit lundi à Ma’arat Al Numan. Il a été touché par « quatre roquettes au cours de deux séries d’attaques menées à quelques minutes d’intervalle » souligne MSF dans un communiqué. « Sept personnes ont été tuées: cinq patients, un accompagnant et un des gardiens de l’hôpital. Huit membres du personnel sont également portés disparus, supposés décédés. D’autres patients manquent à l’appel, sans qu’on en connaisse encore le chiffre exact ». Cet hôpital de 30 lits employait 54 personnes et recensait deux blocs opératoires, un service de consultations externes et une salle d’urgences. « Le service de consultations externes accueillait environ 1 500 patients par mois, la salle d’urgences opérait en moyenne 1100 consultations par mois, et environ 140 opérations de chirurgie orthopédique et générale étaient effectuées chaque mois dans les blocs opératoires » indique l’ONG

Un tiers des structures sanitaires hors d’état

« Un tiers des hôpitaux ne fonctionnent plus en Syrie » souligne la Haute représentante de l’UE Federica Mogherini. « Et près de la moitié des médecins de la Syrie ont été contraints de fuir, laissant de grandes parties du pays presque entièrement coupées de toute forme d’assistance médicale ». Et la chef de la diplomatie européenne de rappeler que selon les « récents accords conclus à Munich et à Genève, nous nous attendons à ce que toutes les parties au conflit ne prennent pas pour cible des civils et des infrastructures civiles. » « Des civils innocents ont déjà tant souffert dans cinq années de ce conflit sanglant. Ils doivent être protégés ! ».

(NGV)

Lire aussi : Russes et Américains alliés objectifs en Syrie

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Epidémies, catastrophes… Le ‘Corps médical européen’ pourra désormais répondre

Mon, 15/02/2016 - 22:45

Elément de Sécurité Civile Rapide d’Intervention Médicale de l’hôpital de Equipe Medicale de Escrim (hopital campagne projetable de la Sécurité Civile française) – Crédit : Escrim / CE

(BRUXELLES2) Un Corps médical européen capable d’intervenir rapidement en cas de risque épidémique, en Europe ou dans le monde. L’idée n’est pas neuve. Elle traînait depuis des années dans les esprits des ‘urgentistes’ comme de certains responsables européens. Cette initiative vient d’être concrétisée lundi (15 février) par la Commission européenne.

La crise d’Ebola catalyseur

La crise Ebola a été un catalyseur de ce projet. Il a fallu rapidement déployer du personnel médical et du matériel en nombre. Un défi « sur le plan de la logistique et de la gestion » comme on le juge à la Commission. Fin 2014, la France et l’Allemagne proposent une initiative dite des ‘Casques blancs’. Elle est reprise et détaillée aujourd’hui sous forme d’une action du mécanisme européen de protection civile. L’objectif reste le même : « Pouvoir déployer rapidement des équipes et du matériel pour fournir une assistance médicale et une expertise en matière de santé publique, dans des situations d’urgence, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Union européenne ».

Qui va fournir les équipes ?

Ce sont les États membres de l’Union qui mettent à disposition une ou plusieurs équipes de spécialistes d’urgence. Une équipe comprend des médecins, infirmiers, aide-soignants, secouristes, des experts en surveillance et en coordination médicales, des équipes d’appui logistique ainsi que, le cas échéant, des laboratoires de biosécurité mobiles, des capacités d’évacuation sanitaire. De façon pratique, les équipes restent dans leur Etat membre vaquant à leurs tâches. Elles sont simplement mobilisables en cas d’urgence. C’est ce qu’on appelle une réserve opérationnelle.

Comment ces équipes sont sélectionnées ?

Pour pouvoir intégrer le Corps médical européen, les équipes doivent se soumettre à une procédure de certification. Objectif : garantir qu’elles satisfont à des critères de qualité stricts et sont formées selon les mêmes standards pour pouvoir travailler ensemble ou s’intégrer dans le cadre d’une opération internationale de secours. Une fois la certification obtenue, l’équipe médicale concernée est intégrée au Corps médical européen et devient disponible pour un déploiement dans le cadre d’opérations de réaction d’urgence de l’UE.

Quels pays participent au Corps médical européen ?

A la date du 15 février, 9 pays ont indiqué qu’ils participeraient : les Benelux (Belgique, Luxembourg, Pays-Bas), l’Allemagne, et la France, les nordiques (Finlande et Suède), la République tchèque et l’Espagne. Le dispositif reste ouvert à d’autres participants. « Tout autre pays participant au mécanisme (*) de protection civile de l’UE peut mettre des équipes et des moyens médicaux à la disposition du Corps médical européen » précise-t-on à la Commission européenne.

En tout 12 équipes sont aujourd’hui disponibles (selon le dernier état des lieux publiés, voir ci-dessous) : 4 équipes médicales d’urgence (France, Allemagne, Espagne, Rep. Tchèque), 5 équipes logistiques (Allemagne, Suède, Finlande, Pays-Bas), 2 laboratoires mobiles (Allemagne, Belgique) et 1 équipe d’évacuation médicale (Luxembourg).

Comment cela est coordonné ?

Une fois la certification obtenue, l’équipe médicale concernée est intégrée au Corps médical européen et devient disponible pour un déploiement dans le cadre d’opérations de réaction d’urgence de l’UE. Ce déploiement est normalement coordonné par le Centre de coordination de la réaction d’urgence (CERU) basé à la Commission européenne (Lire : La salle de danse devient … un PC 24/24 pour la protection civile européenne). Mais la décision de déployer les équipes est toujours une décision de l’Etat membre concerné, qui peut ainsi décider d’envoyer, ou de ne pas envoyer son équipe sur une zone d’urgence.

Comment cela se passe sur le terrain ?

La coordination des équipes passe par la plateforme de coordination générale mise sur pied pour l’urgence en question, soit sous la direction d’un pays touché, soit dans le cadre du système de coordination des Nations unies (OCHA ou autre organisation).

Qui finance ?

Le budget européen contribue à la fois à la sélection et la préparation des équipes (formation, exercices, adaptation matériel d’astreinte…) et au financement des déplacements en cas d’urgence sur la zone d’opérations (85% des coûts éligibles sont pris en charge).

Quel est l’avantage alors ?

Avoir des équipes déjà constituées, prêtes à partir, assez homogènes, avec des matériels et des équipes bien identifiées. Ce qui permet d’éviter ce que l’on constate, dans chaque catastrophe, l’arrivée sur le terrain d’équipes certes compétentes et motivées, mais qui ne sont pas du tout conçues sur le même mode organisationnel et, parfois, mettent plus de désorganisation dans les secours que d’efficacité… (cf. à Haïti notamment). L’intégration de ces équipes et de ces experts dans un seul Corps médical européen va accroitre « de manière significative la disponibilité de médecins et de matériel médical lorsque des situations d’urgence se présenteront » souligne-t-on dans les services du commissaire Stylianides, en charge de l’Aide humanitaire à la Commission. Elle permettra « également de mieux planifier et préparer la réaction à de telles situations ». Autre avantage (non négligeable pour les Etats) : la prise en charge de certains coûts par l’Union européenne.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire sur l’opération Ebola

(*) Plusieurs pays non membres de l’UE participent, notamment l’Islande et la Norvège, la Serbie, le Monténégro, et l’ancienne République yougoslave de Macédoine (Fyrom). La Turquie devrait y participer prochainement.

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