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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 1 week 1 day ago

Une nouvelle doctrine sur la réforme de sécurité (RSS)

Tue, 05/07/2016 - 16:45
(B2) Les derniers documents dataient d'il y a dix ans. La Commission européenne et la Haute représentante de l'UE ont décidé ce mardi (5 juillet), de donner un coup de jeune à la doctrine européenne, dans une communication, adoptée lors de la réunion du collège à Strasbourg. Objectif : « promouvoir et soutenir les efforts […]
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L’UE se dote d’un cadre pour l’assistance militaire

Tue, 05/07/2016 - 15:42
(B2) Fait notable. La Commission européenne a proposé, ce mardi (5 juillet) à Strasbourg, de mettre en place une assistance européenne permettant de financer la formation et les équipements pour les forces de sécurité « y compris militaires », de pays tiers (CBSD). Cette assistance se fera au travers d'un outil existant : l'Instrument contribuant […]
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Carnet (05.07.2016). Commission (agenda). Informelle Intérieur (Agenda). Garde-frontières (provisoire). Terrorisme (rapport) Géorgie/Moldavie (accord d’association). Test M51 (France). Contrat Raytheon (Pologne). Mini-Sommet UE-USA (Varsovie). Leaks ...

Tue, 05/07/2016 - 09:40
(B2) Parus récemment : On doit imaginer des financements nouveaux pour la défense (Barnier)* Quand les Britanniques adoraient l’Europe… pour placer leurs agents Les structures militaires de l’Alliance (fiche)* Le Commandant en chef de l’OTAN (SACEUR)* Miro & CoBrA à Bratislava A l’agenda du Sommet de l’OTAN de Varsovie les 8 et 9 juillet 2016* […]
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Le jugement de Luxembourg : une manière d’intimider la presse. Un appel de l’AJE

Mon, 04/07/2016 - 20:57

(crédit : ministère luxembourgeois des travaux publics)

(B2) Le jugement rendu sur plainte de la firme Price Waterhouse Coopers, par le Tribunal d’arrondissement de Luxembourg, le 29 juin, le jour du sommet européen est assez hallucinant. Il nous a fait réagir à l’Association des journalistes européens (section française). Au-delà de l’argumentation juridique, il s’agit d’une menace réelle, et inégalitaire, qui plane sur le journalisme européen.

C’est un appel que l’AJE lance donc aux institutions européennes. Faites preuve de courage, de cohérence et de lucidité. Proposez, adoptez une législation sur les lanceurs d’alerte, comme vous en avez proposé une sur le secret d’affaires. Nous demandons également aux organisateurs du Prix Charlemagne de faire preuve d’un peu d’audace et de décerner leur prochain prix aux protagonistes de cette affaire. Ils l’ont bien mérité. Avec le Luxleaks, ils auront considérablement fait avancer la lutte contre l’évasion fiscale (ou plutôt l’optimisation fiscale…).

Le jugement intervenu cette semaine au Luxembourg, condamnant Antoine Deltour et Raphaël Halet dans l’affaire LuxLeaks interpelle largement les journalistes de l’AJE. Au-delà de l’argumentation juridique, il s’agit d’un symbole très négatif qu’envoient le Luxembourg et l’Union européenne. Les banquiers sont libres. Les lanceurs d’alerte sont condamnés. La liberté de la presse cède le pas devant la liberté des entreprises. L’Europe a des valeurs vacillantes.

Cette condamnation fait peser aujourd’hui une menace sur tous les journalistes et le journalisme européen dans son ensemble. C’est d’ailleurs l’objectif précis de telles procédures. Il ne s’agit pas d’obtenir réparation d’un dommage mais bel et bien d’intimider, de réduire à néant tout esprit d’information. Quel média va se lancer aujourd’hui dans une enquête délicate s’il sait qu’il peut se faire condamner demain par un tribunal ? Comment des ‘sources’ oseront prendre le risque de communiquer des informations importantes si elles savent qu’elles pourront être condamnées pénalement et/ou civilement ? Comment peut-on défendre un journalisme, indépendant, sans sources d’information ? Sans sources, le journalisme est un leurre. C’est juste un instrument de reproduction des communiqués de presse comme dans n’importe quel régime autoritaire.

La question n’est pas de savoir si la législation luxembourgeoise est adaptée ou non. La question est européenne. L’AJE lance donc un appel aux institutions européennes, à Jean-Claude Juncker le président de la Commission européenne, à Martin Schulz et aux parlementaires européens, à Donald Tusk, le président du Conseil européen. Vous avez voulu protéger le secret d’affaires, pour des raisons légitimes. Protéger la liberté de la presse et les sources d’information est, au moins, aussi légitime, sinon davantage. L’AJE demande une nouvelle législation qui permette la protection des lanceurs d’alertes, la protection des sources d’informations partout en Europe. Il ne faut plus tarder aujourd’hui. Il en va du contrôle démocratique. L’Europe n’est pas qu’un simple marché, aux mains des intérêts économiques. Il faut le démontrer. Elle doit être un espace démocratique où les valeurs de liberté et d’information sont protégées. L’intérêt particulier ne doit pas l’emporter sur l’intérêt général.

L’AJE-France lance également un appel aux organisations du Prix Charlemagne pour qu’ils réfléchissent à décerner à Antoine Deltour, Raphaël Halet, Edouard Perrin et tous les autres lanceurs d’alerte le prix Charlemagne l’année prochaine. Ils ont agi pour le bien de l’Europe. Ils ont favorisé une prise de conscience comme le Pape, cette année, a reçu ce prix pour avoir favorisé une prise de conscience sur le droit d’asile. Ce serait juste. Ce serait équitable.

(NGV)

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On doit imaginer des financements nouveaux pour la défense (Barnier)

Mon, 04/07/2016 - 10:30
(B2 - exclusif) Avant le sommet de l'OTAN qui va voir la relation avec l'Union européenne revitalisée, à l'heure du Brexit et au où de nombreux projets en matière de défense commencent à (re)ssortir, B2 a rencontré Michel Barnier, le conseiller défense de Jean-Claude Juncker. Au-delà de la summa divisio avec le Royaume-Uni, il recommande de garder […]
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Quand les Britanniques adoraient l’Europe… pour placer leurs agents

Mon, 04/07/2016 - 07:00

(B2) Il s’appelle Philip (*), est juriste. Il a tout pour plaire. « Brillant, intelligent, attachant » selon ceux qui l’ont côtoyé. En un mot, séduisant. D’origine somalienne — du Somaliland — plus exactement, il parle le Somalien. Et, il est recommandé par Londres qui l’a détaché au sein de la mission européenne. C’est donc la recrue parfaite pour servir au sein de la mission européenne chargée d’aider les Somaliens à remonter leur force de sécurité maritime (EUCAP Nestor).

Mais, en fait, de détaché, Philip, est… très détaché ! Il travaille en solo au sein de la mission. Son poste au sein de Nestor est, en fait, une « couverture » idéale pour mener d’autres activités. Il a ainsi de sa propre initiative fait circuler des analyses juridiques estampillées « UE » dans lesquelles il faisait la part belle aux revendications du Somaliland en matière de « zone économique exclusive » (ZEE). Ce qui a suscité quelques « explications de gravure ». Le gouvernement central somalien était furieux. Et il a fallu aller « au front » pour démentir tout caractère officiel de ces documents.

Comme le confie à B2, une source digne de confiance, « il était très vraisemblablement en contact, au moins occasionnels, avec certains « services », britanniques ou autres…  Un jour survient un autre incident plus embêtant pour l’Union européenne. Il est pincé sur le fait par la police de Djibouti, qui n’est pas vraiment réputée pour être laxiste… Seul hic, Philip est normalement basé au Kenya, à plusieurs milliers de km de là et n’a rien à faire à Djibouti, mais vraiment rien à faire là, encore moins à l’hotel Kempinski, l’hôtel de luxe de la capitale djiboutienne.

L’excuse des « vacances pour rencontrer de la famille » ne leurre personne. Il ne faut pas prendre les Djiboutiens pour des c… Ils le mettent au frais au motif « d’atteinte à la sécurité de l’Etat ». L’inculpation est sérieuse. On ne badine pas avec l’Etat dans ce petit coin de la Corne de l’Afrique. Les Djiboutiens ont flairé un lien avec l’affaire Boreh, un homme d’affaires franco-djiboutien, opposant au président Guelleh et condamné par contumace. De fait, Philip a tout bonnement agi, pour le compte d’un cabinet d’avocat britannique, afin trouver quelques contacts et ramasser des éléments permettant de défendre Boreh.

Grillé, Philip n’a pas fait long feu. Il a été « rapatrié » à Londres. Pas pour longtemps. Une autre affectation lui a été trouvée, une couverture plus directe, comme expert sur le Somaliand, au sein de l’UNODC, le programme des nations-unies sur les drogues et la criminalité.

NB : Le fait pour les Etats membres d’avoir au sein des missions des « hommes » (ou des femmes) à eux dans les missions européennes est un fait connu de tous et même accepté. C’est même la raison d’être de certains personnels détachés, qui ont parfois pour objectif principal de « rendre compte » à leur capitale du déroulement de la mission, du contexte local, etc. Etre au sein d’une mission européenne, avec une certaine immunité diplomatique est une excellente couverture. En revanche, mener des opérations « under cover » visant à déstabiliser ou contredire les Etats d’accueil est plus rare et pour le moins dangereux.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Les structures militaires de l’Alliance (fiche)

Sun, 03/07/2016 - 19:33
(B2) L'OTAN est une organisation politique mais aussi militaire. C'est ce qui constitue sa force. C'est au sein de ses structures, assez complexes, que sont élaborés la doctrine, les concepts, les plans de défense, et que sont préparées et conduites les exercices ou opérations de l'Alliance. De la conception à l'exécution Au sommet, on trouve […]
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Le Commandant en chef de l’OTAN (SACEUR)

Sun, 03/07/2016 - 12:55
(B2) Le commandant suprême des forces alliées en Europe de l'OTAN (Supreme Allied Commander Europe), de par son importance dans la structure de l'Alliance, est à la fois une personne et une entité. Toujours assurée un Américain, le SACEUR garde une double casquette, otanienne et nationale. Il commande, en effet, les forces des Etats-Unis en […]
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Miro & CoBrA à Bratislava

Sun, 03/07/2016 - 08:00

Le bâtiment du Danubiana planté sur une presqu’île au milieu du Danube (© NGV / B2)

(BRUXELLES2 à Bratislava) De passage à Bratislava lors des prochains mois, ne ratez pas l’exposition European Stars- Miró& CoBrA qui vient d’ouvrir (et se déroule jusqu’au 13 novembre). Elle est située un peu en dehors de la ville, au musée Danubiana. Prévoir donc un peu de temps pour y aller *

En ces temps turbulents pour l’Europe, certaines oeuvres exposées prennent une résonance particulière tel ce Banquet des Idoles de Rancinan – revisitant tous ceux qui ont fait la scène médiatique de Jésus à Madonna ou de Mère Théresa à Einstein – ou une « fin du commencement » de Martin Varholik ou un Red Wedge de Jankovic. Quant à la devise de Cobra définie par Constant « we work for tomorrow’s world », elle a une tonalité très actuelle.

Le bâtiment original en forme de bateau est situé au bord du Danube, et plusieurs oeuvres s’insèrent parfaitement dans le paysage, au point qu’on les prendrait pour des peintures ou portraits réalistes. Certaines oeuvres sont placées dans le jardin, d’autres se nichent dans certaines coins, y compris sur le toit du bâtiment.

Outre les oeuvres de Miró (peintures, peintures, sculptures, dessins, gravures, tapisseries…) et celles du groupe CoBrA (Alechinsky, Appel, Constant, Corneille, Niewenhuys, Henning Pedersen, etc.) l’intérêt de la visite est de découvrir les artistes slovaques (Rudolf Fila, Jozef Jankovic, Ivan Pavle…), tchèques, hongrois (Ilona Keserü), macédonien (Kiro Urdin)… qui valent aussi le coup d’oeil attentif. Au total, une centaine d’oeuvres sont ainsi exposées provenant d’un prêt de la famille Joan Miró, de la collection Meulensteen, du Musée de Amstelveen (Pays-Bas).

(Nicolas Gros-Verheyde)

Pour s’y rendre :

  • Par le Bus 90 (qui se prend derrière le SND, le nouveau bâtiment du Théâtre national)
  • ou par bateau, cela prend environ 1h30. Un seul départ par jour à 13h30 retour à 18h (cela laisse deux bonnes heures pour visiter). Le prix du billet (12 euros) couvre le voyage.
  • Par le taxi ou autres moyens

Un centre sportif et aquatique avec rafting et autres activités se situe à proximité si vous voulez compléter la découverte artistique par un peu de détente physique.

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A l’agenda du Sommet de l’OTAN de Varsovie les 8 et 9 juillet 2016

Sun, 03/07/2016 - 00:01
(B2) Les chefs d'Etat et de gouvernement sont réunis les 8 et 9 juillet 2016 à Varsovie pour un nouveau sommet à la symbolique forte. De nombreux sujets devraient être discutés, qui ont déjà été bien préparés lors des deux dernières réunions ministérielles (Affaires étrangères en mai et Défense en juin). Les sommets de l'OTAN […]
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La question irlandaise ressurgit

Fri, 24/06/2016 - 21:30
(B2) La survenue du Brexit pourrait constituer une vraie inconnue en Irlande du Nord et pour le processus de paix. L'accord de paix conclu il y a presque 18 ans reste fragile. Et dès le lendemain du vote, quelques voix se sont déjà élevées pour remettre en cause l'appartenance de l'Irlande du Nord au Royaume-Uni, […]
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Face au Brexit, le mantra de Juncker, Tusk, Schulz et les autres

Fri, 24/06/2016 - 19:50
(B2) Après le vote historique des Britanniques pour quitter l'UE, les "Quatre" — le président du Conseil européen (Donald Tusk), de la présidence néerlandaise de l'UE (Mark Rutte), du Parlement européen (Martin Schulz) se sont réunis autour du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker vers 11h. Arrivés à un pas déterminé, aucun des 4 dirigeants […]
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Quelles conséquences du Brexit sur la PSDC ? Une quasi bonne nouvelle ?

Fri, 24/06/2016 - 17:30
(B2) Pour la politique de défense européenne, la PSDC, paradoxalement le Brexit est sinon une « bonne nouvelle ». Certains des sujets « bloqués » jusqu'ici par les Britanniques vont pouvoir être remis sur la table, sans craindre de provoquer une "ire" britannique. Mais tout dépendra de la volonté des pays fondateurs essentiellement. Ce sera […]
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Brexit. Un résultat qui sème le trouble en Europe et ailleurs

Fri, 24/06/2016 - 11:30
(B2) Avant même la proclamation officielle des résultats, quand le Brexit était devenu inévitable les réactions ont fusé, sur twitter essentiellement puis par voie de communiqué. On peut remarquer que, passé l'instant de stupeur et l'expression d'une déception, surgit une constante : relancer, rebâtir, repartir dans la construction européenne... à 27. Le problème est désormais […]
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God save … l’Angleterre et l’Europe ! Ne dites plus 28 mais 27

Fri, 24/06/2016 - 11:20

le HMS Vanguard (crédit : UK Royal Navy)

(BRUXELLES2) Jusqu’au dernier moment les sondages ont fait traîner un leurre, le « Remain » l’emportant assez largement. Jusqu’à minuit on était encore à des sondages gagnant à 52% (YouGov) voire à 54% (IpsosMori). Avant de battre en retraite piteusement. Le Brexit s’installait durablement durant la nuit au fur et à mesure des dépouillements dans l’Angleterre traditionnelle. Les pro-européens ont dû déchanter. Le ‘Leave » avait gagné. Mon analyse tranche sans doute avec la plupart des commentaires apitoyés. Mais je ne suis pas sûr que le Brexit — qui pose toute une série de questions — soit le désastre annoncé… pour plusieurs raisons. C’est un saut certain dans l’inconnu… Mais un saut contrôlé !

Le résultat était-il une totale surprise ?

Le contraire aurait été surprenant. Cela fait des années que les principaux journaux à gros tirage (Daily Mail, Daily Telegraph, Daily express) montrent, exemples à l’appui (souvent les plus farfelus…) que l’Europe n’est pas une bonne chose et qu’il serait bien meilleur d’être tout seul. Ils ont fait une campagne intense en faveur du Brexit. Cela fait des années, aussi, que de nombreux responsables politiques pointent du doigt Bruxelles pour éviter de s’interroger. David Cameron n’ayant pas été le dernier dans ce sport de l’ ‘Europe Bashing’. Sa volte-face pro-européenne, aurait constitué un véritable tour de force s’il avait réussi.

Est-ce une catastrophe pour l’Europe ?

Ce n’est pas sûr. D’une part il y aura un accord avec le Royaume-Uni pour permettre aux Européens et aux Britanniques de continuer à commercer et à se financer ensemble. La City, l’industrie, l’économie britannique ont besoin des débouchés européens. Et vice-versa. Il y a une convergence très nette d’intérêts qui va pousser dans le sens d’un accord permettant au Royaume-uni de continuer à s’arrimé économiquement au continent. Cette solution convient d’ailleurs aux Britanniques : bénéficier sans participer. Lire : Après le Brexit : fini le marché unique et tout le reste ? Raison gardons ! Scénarios… Ensuite tout dépend de la réaction des pays fondateurs qui, jusqu’à présent, sont restés (depuis une dizaine d’années) très timides (un mot gentil !) sur la construction européenne.

Un accord est-il facilement négociable ? Rapidement ?

L’accord ne sera pas facile à négocier. Car il y a une série de liens à dénouer et … à renouer. C’est un peu une procédure d’élargissement à l’envers. Dans cette négociation, il reste deux atouts majeurs : 1) le Royaume-Uni reste membre des autres organisations européennes (OCDE, Conseil de l’Europe, OTAN, OSCE) et il peut revenir à l’AELE qu’il avait contribué à créer. 2) Le Royaume-Uni ne participe déjà pas à la moitié des politiques européennes (Euro, Espace Schengen, Coopération policière et judiciaire). Il n’est pas membre ainsi de la Banque centrale européenne, de l’Agence Frontex. En matière de défense européenne, il reste un ‘outsider’.

Peut-on arriver rapidement à un accord ?

Ce sera difficile. Mais on peut penser que la négociation pourrait être plus rapide que prévu, au moins sur l’essentiel : l’économie. Il est hors de question pour le Royaume de laisser planer une quelconque incertitude pour les investisseurs étrangers, et pour tous les secteurs économiques (finances, commerce maritime, industrie, immobilier…) essentiels à l’économie britannique et sensibles aux mouvements extérieurs. Les derniers temps, ceux-ci ont retenu leur signature, ou inséré une « clause Brexit » de révision possible du contrat. Ce serait arrêter toute la machine économique britannique. Dès l’annonce du Brexit, les bourses ont chuté. Si l’incertitude se prolongeait, ce mouvement superficiel, de mauvaise humeur pourrait, lui aussi, se prolonger et endommager gravement l’économie britannique. Un accord, au moins transitoire, devrait donc être annoncé rapidement. La City insiste ainsi pour une solution provisoire.

Quand démarre la négociation ?

Officiellement il faut attendre la notification par le gouvernement britannique de sa décision de sortir de l’Union européenne et de faire jouer la procédure prévue à l’article 50 du traité européen (Lire : Brexit ! Quelle procédure pour le retrait ? Quand est-ce applicable ?). Dans les faits, point besoin d’attendre. Dès maintenant, juristes et sherpas sont au travail pour bâtir une solution convenable pour tout le monde. Si aucun délai n’est fixé pour la notification dans les traités, on peut se demander si une notification qui est juste la transcription des résultats d’un vote populaire peut vraiment tarder plusieurs mois. C’est douteux juridiquement et, surtout, très dangereux politiquement et… économiquement.

Quelles conséquences sur le gouvernement britannique ?

Il va être secoué. Ce référendum est une décision propre, personnelle, de David Cameron. Une promesse de campagne. Rien ne justifiait ni au niveau politique ni au niveau juridique la mise en place d’un référendum sur l’Union européenne. Le Premier ministre britannique s’est engagé pleinement dans la campagne, énergiquement. Mais il va désormais devoir assumer ce qui est, avant tout, sa défaite, personnelle. Il a d’ailleurs annoncé sa démission… d’ici le mois d’octobre, le temps de trouver un remplaçant. Les Tories vont sortir affaiblis de la bataille qui les a divisés.

Quelles conséquences pour le Royaume-Uni ?

C’est une vraie question. L’Ecosse, proprement européenne, pourrait être tentée par l’aventure solitaire et rejoindre de façon indépendante l’Union européenne. Ce qui est juridiquement tout à fait possible à condition que ce soit politiquement possible (avec un second référendum sur l’indépendance en Ecosse). Il suffit de négocier un accord dans l’accord pour permettre la continuation des Ecossais aux accords liant le Royaume-Uni à l’Union européenne. En soi, la question écossaise n’est pas très préoccupante pour la stabilité européenne… Le problème plus inquiétant, et souvent minoré, est l’Irlande du Nord. L’accord de paix signé en Ulster n’est pas encore parfaitement consolidé. L’idée d’une Irlande réunifiée est évoquée aujourd’hui clairement par certains partis comme le Sinn Fein (gauche, ancienne branche politique de l’IRA).

Quelles conséquences pour l’Europe ?

Elles sont difficiles à estimer. Mais ce qui est sûr aujourd’hui, c’est que l’Union européenne va sérieusement devoir réfléchir à son fonctionnement. La méthode du « vélo » semble morte. Les institutions européennes sont déconnectées de la population. Et la faute n’en revient pas au Royaume-Uni mais … aux pays fondateurs.

Quelles conséquences pour la défense européenne ?

Aucune ! (Lire : Brexit. Le Britannique est-il nécessaire à l’Europe de la défense ? (et article à suivre)

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : God save the Queen ! L’Europe à la veille d’une révolution politique ?

et notre dossier N°38. Brexit ou Remain. Quand le Britannique se tâte sur l’Europe

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Rotation allemande en Méditerranée. Avec des Finlandais à bord !

Fri, 24/06/2016 - 09:38

L’équipe d’abordage des Finlandais (crédit : Bundeswehr / Achim Winkler)

(B2) La relève allemande pour l’opération Sophia (EUNAVFOR Med) est en route. Le navire de transport Werra (A-514) et le chasseur de mines Datteln ont quitté leur base de Kiel pour rejoindre la Méditerranée centrale. Ils vont venir relayer le ravitailleur Frankfurt et la frégate Karlsruhe. Relais normalement prévu le 1er juillet.

N’oubliez pas !

Avant leur départ, le ministre de l’Intérieur du Schleswig-Holstein, Stefan Studt (SPD), a voulu rappelé le côté humain de cet engagement. « Partout dans le monde, des familles fuient la violence. Les chiffres sont impressionnants. Mais il ne faut pas oublier que ce sont des mères et des pères, des filles et des fils. Ce sont des gens comme vous et moi, que la guerre a forcés à fuir ».

Des Allemands en diminution

En termes de militaires, cela représente cependant une décrue très nette du nombre de militaires allemands engagés. Le « Werra » compte un équipage de 67 personnes (commandant : Mirko Preuss) et le Datteln 40 membres d’équipage (commandant Björn Fischer). Soit à peine plus de 100 officiers/sous-officiers et matelots.

Des Finlandais toujours engagés

A bord du Werra, va embarquer une équipe de 12 militaires… finlandais spécialement formés. Ils vont composer une équipe d’abordage à même soit d’aller au secours des migrants soit d’assurer le contrôle des navires « suspects ». Ce n’est pas une nouveauté en soi. Les Finlandais sont déjà présents depuis décembre dernier à bord des navires allemands. Au départ, ils ont été embarqués sur le navire de soutien Berlin, puis ont été transférés sur son navire jumeau Frankfurt am Main.

Des codes à la place de l’anglais

Achim Winkler, l’officier de presse du Frankfurt am Main, en témoigne. « Leur intégration avec l’équipage allemand a parfaitement bien fonctionné. Ces gars parlent tous un anglais excellent. Pourtant, les défis ont surgi auxquels personne n’avait vraiment pensé à l’avance. Les Finlandais ne pouvaient pas comprendre les annonces en allemand faites sur les haut-parleurs du navire et ont loupé donc quelques alarmes. Pour y remédier, une liste de codes a été créé. Les messages allemands ont donc été modifiés avec des codes comme « Bravo deux », « Alpha trois » ou « Papa one » »

Une méthode bien répétée

Lors de l’évacuation des canots de fortune où s’entassent les migrants et les réfugiés, l’équipe se divise. « Une partie monte dans les deux vedettes du navire à la rencontre des occupants du canot. « Ils donnent une main » pour aider les passagers en détresse à monter à bord « mais gardent une autre libre, prêts à réagir immédiatement en cas de danger, si nécessaire par la force des armes. A l’arrière, une équipe de tireurs d’élite sécurise les propres soldats. Il ne peut jamais être exclu qu’un terroriste se soit glissé parmi les réfugiés et veuille mener une attaque au milieu des gens sur le bateau surchargé. Un des officiers d’embarquement, sur la piste de pont du navire, est en contact radio constant avec ses hommes. Les soldats restants sont répartis sur les points de récupération à bord du navire pour garder leurs camarades en vue ou pouvoir répondre en cas de chute. »

L’équipe d’abordage ou VPD : une spécialité finlandaise ?

Les Finlandais sont des habitués de ce type d’engagement. Ils avaient constitué une équipe de VPD autonomes pour accompagner les navires du PAM (le programme alimentaire mondial) dans l’opération anti-piraterie de l’UE (EUNAVFOR Atalanta). Ils ont aussi embarqués à bord de la frégate « Augsburg » et « Schleswig-Holstein » en 2014 pour assurer l’escorte du navire spécial américain ‘Cape Ray’, assurant le convoyage es armes chimiques syrienne pour être détruites.

 

(NGV)

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Carnet (24.06.2016). EUNAVFOR Med (Luxembourg). Menaces hybrides. Dépenses de défense. France (avions). Chine (stratégie). Corée du Nord (missiles). Fyrom (progrès limités). Monténégro (bilan). Jordanie (attaque). Israël (partenariat). Réfugiés (aide).

Fri, 24/06/2016 - 09:00
(B2) Parus récemment : Helga Schmid, la nouvelle tête pensante du service diplomatique européen * Près de 5000 migrants secourus en Méditerranée jeudi Le procureur Loutsenko évoque le Français arrêté en Ukraine. Le mystère s’épaissit Une conférence internationale d’ici la fin de l’année est souhaitable (Mahmoud Abbas) * Centrafrique : une fenêtre d’opportunité unique (Hautecloque-Raysz) […]
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Helga Schmid, la nouvelle tête pensante du service diplomatique européen

Thu, 23/06/2016 - 19:13
(B2) Diplomate chevronnée, très bonne connaisseuse des questions européennes comme internationales, l'arrivée de Helga Schmid à la tête du service diplomatique européen n'est pas un hasard. Ayant "pratiqué" plusieurs cabinets ministériels à Berlin avant de passer à l'Europe où elle a assisté, comme "sherpa", les trois hauts représentants qu'a eu l'Union européenne, cette bavaroise de […]
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Près de 5000 migrants secourus en Méditerranée jeudi

Thu, 23/06/2016 - 18:43

(crédit : marine militaire)

(B2) Près de 5000 migrants ont été secourus en Méditerranée ce jeudi (23 juin) lors de plusieurs opérations de secours, annoncent les garde-côtes italiens. Il faisait beau et limpide ce matin au large de la Libye. Résultat : les canots de migrants étaient de sortie. « Aux premières lueurs de l’aube, un flux migratoire intense en provenance des côtes libyennes a été enregistré » indique la marine italienne. Tous les navires italiens, européens (EUNAVFOR Med / Sophia) et des ONG sur zone ont été mobilisés, venant au secours de 40 canots pneumatiques.

L’Aliseo qui participe à l’opération Mare Sicuro a pris ainsi en charge 2 canots avec 264 migrants à bord. Son compatriote Vega venait au secours de 2 canots avec 250 migrants à bord. Tandis que le Responder de l’ONG Moas abordait au moins 3 canots avec 382 personnes à bord.

(NGV)

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Le procureur Loutsenko évoque le Français arrêté en Ukraine. Le mystère s’épaissit

Thu, 23/06/2016 - 17:30

Discret, le nouveau procureur ukrainien, Yuri Lutsenko n’en parait pas moins très offensif (Crédit: PE)

(BRUXELLES2 – exclusif) Le propos est passé quasi inaperçu. Car il n’y a avait pas grand monde dans la salle de la commission « défense » du Parlement européen, ce mercredi dernier (15 juin) pour écouter les Ukrainiens. Tout le monde semblait avoir le regard ailleurs… Cependant cela mérite de tendre l’oreille.

Lors de l’audition consacrée à la mission européenne en Ukraine qui aide les forces de sécurité à se restructurer (EUAM Ukraine), la présidente de séance, la Polonais Anna Fotyga a fait monter à la tribune le nouveau procureur général d’Ukraine, Yuri Loutsenko. Un propos éclairant dans l’absolu.

Celui-ci est revenu sur l’arrestation, fin mai, par les services de renseignement ukrainiens (SBU) d’un Français, apparemment ordinaire, soupçonné de vouloir commettre un attentat terroriste en France. Ce Français, arrêté « avec une grande collection d’armes », est « connecté à des personnes haut placées (1) dans la police française » souligne Loutsenko. « Nous avons donné toutes les informations dont nous disposons à nos collègues français ». Autre précision : le terroriste est arrivé « sur notre territoire en provenance du Kremlin » ! Et il ne « s’agit pas d’un cas isolé » (lire : Un Français soupçonné de préparer des attaques terroristes durant l’Euro arrêté en Ukraine).

NB : cette arrestation comme la nature des faits reprochés semblent bien étranges. Le procureur épaissit encore le mystère au point qu’on peut se demander s’il ne s’agit pas plutôt d’un message « politique » plutôt que « sécuritaire » de Kiev à Paris. Yuri Loutsenko n’est pas n’importe quel magistrat. Nommé sans vraiment de compétence juridique, c’est surtout un proche du président ukrainien Petro Porochenko, chargé de mettre fin à la corruption.

(Nicolas Gros-Verheyde et Leonor Hubaut au Parlement européen)

Lire aussi : Le procureur Loutsenko veut mettre fin à une « corruption systématisée »

(1)  » This person, suspected of terrorism, as far as we know, had a connexion with french police officials« . Un terme (« officials ») qu’il utilise avec précaution, en faisant signe de « guillemets » et en cherchant ses mots.

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