Des canons, les Ukrainiens en ont bien besoin pour contrer les offensives russes... Et ils en reçoivent: des M777, des Caesar, des L119 de 105 mm... Faisons donc un petit point médiatique sur ces livraisons:
- les M77 américains: 118 exemplaires ont été livrés (ou sont encours de livraison). Sur ce sujet on lira cet article du New York Times. "Et cette déclaration enthousiaste à l'AFP du capitaine Dmytro Pletentchouk, de l'administration militaire de Mykolaïv (sud): "Au nom des hommes qui utilisent à présent le M777, je dirais que c'est comme passer du train à vapeur à la voiture électrique".
- les Caesar français qui équiperaient des artilleurs de la 55e brigade (voir ici une courte vidéo et une version un peu plus longue ici).
- les obusiers L119 de 105 mm dont les Néo-Zélandais vont former les tireurs (lire ici). Le gouvernement de Nouvelle-Zélande a effectivement annoncé lundi qu'il allait envoyer au Royaume-Uni une trentaine d'instructeurs pour y entraîner des artilleurs ukrainiens. Ces instructeurs néo-zélandais formeront les Ukrainiens à l'utilisation de canons légers de 105mm L119. Quelque 230 artilleurs bénéficieront de cet entraînement, qui durera jusque fin juillet. La Nouvelle-Zélande a déjà envoyé un avion Hercules et du personnel militaire en Europe pour des missions logistiques et de renseignement, afin d'aider l'Ukraine à se défendre contre l'invasion russe.
- les PzH 2000 venant des Pays-Bas.
- et tous les obusiers de provenance soviétique qui sont fournis par les anciens pays du Pacte de Varsovie.
Tout ça, et je le redis, fait un peu vide-caserne. Et va poser quelques problèmes de maintenance aux Ukrainiens qui héritent d'une Tour de Babel militaire.
Dans l'immédiat, cette puissance de feu n'est pas inutile car elle permet de ralentir les avances russes vers Lyman et Sievierodonetsk dont la chute signifierait que l'oblast de Lougansk est entièrement aux mains des Russes et de leurs alliés du Donbass.
Selon le président ukrainien, chaque jour, entre 50 et 100 soldats perdraient la vie sur la ligne de front dans l'est de l'Ukraine. C'est une estimation qui a été donnée dimanche par Volodymyr Zelensky lors de la visite à Kiev du président polonais Andrzej Duda, selon l'agence de presse RBK Ukraine.
Après 89 jours de guerre, cela signifie que les Ukrainiens ont perdu au moins 4 500 soldats. En avril dernier (voir mon post du 16 avril), Zelensky avait fait état de la mort de "2 500 à 3 000" soldats ukrainiens depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, le 24 février.
Le nombre exact de pertes militaires n'a toutefois jamais été mentionné car, d'après le conseiller du président, Oleksy Arestovich, il s'agit "d'un secret de guerre".
Le nombre de civils tués lors des combats et des bombardements reste tout aussi imprécis. Ce lundi, le président ukrainien a toutefois précisé que 87 Ukrainiens étaient morts dans le bombardement russe du 17 mai, à Desna. Selon Zelensky qui intervenait en visioconférence à la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF) de Davos (Suisse), la frappe russe a visé ce village qui abrite une base militaire et qui est situé à une soixantaine de kilomètres au nord de Kiev.
Les militaires en campagne sont rustiques mais ils ne refusent jamais un peu de confort : ils prennent leurs aises, ils s’étalent, ils causent trop… Et leurs postes de commandement ont adopté les mêmes mauvaises habitudes, alors que ces PC devraient être « petits, discrets, mobiles et frugaux », assure le général Vincent Giraud qui commande les 7 500 hommes de la 2e brigade blindée, héritière de la fameuse 2e DB.
La mort, depuis février, d’une douzaine de généraux russes et d’encore plus nombreux colonels lors de frappes ukrainiennes sur leurs postes de commandement illustre parfaitement les vulnérabilités des PC. Ils constituent des cibles de choix dont la neutralisation permet de paralyser l’action d’une force militaire, en la privant de ses moyens d’analyse, de transmissions et de commandement et même de ses chefs.
Des PC félins
« Nous n’avons pas attendu la guerre en Ukraine pour faire ce constat et réagir », assure le général Giraud à l’ombre d’un filet de camouflage tendu entre un quatuor de blindés d’où son état-major pilote l’exercice Strasbourg 2022.
C’est un exercice d’état-major certes mais il rassemble, en terrain libre, 150 véhicules et 600 soldats. Le reste : les troupes amies, les forces ennemies, les frappes aériennes, les tirs d’artillerie…, tout est virtuel. « Mais la simulation est extrêmement réaliste », assure le commandant Thierry qui pilote le centre opérationnel, terré dans une friche industrielle à Charmes (Vosges). De fait, les radios du PC français témoignent des combats en cours, des pertes amies : « Bleu 4 au contact. Un VBL détruit par tir d’artillerie ; trois blessés », de la casse chez l’ennemi : « Trois chars T-72 et un blindé de reconnaissance BRDM détruits » et de la menace qu’il fait peser avec, par exemple, ce « regroupement de chars T-90 au sud de Lunéville ».
« Dans le combat de haute intensité, la vulnérabilité des PC est flagrante et leur survivabilité essentielle », explique le colonel Lemerle, le chef d’état-major de la 2e BB du fond d’un hangar agricole prêté par un exploitant ravi d’accueillir le PC de la brigade pour une dizaine d’heures. « Les drones et l’aviation nous traquent ; les unités de reconnaissance essaient de nous localiser. Leur objectif : nous détruire ! ».
« D’où la nécessité de réduire notre empreinte visuelle en camouflant les véhicules et en réduisant leurs mouvements », ajoute le colonel Merlin, chef de corps du Régiment de marche du Tchad, depuis son propre PC régimentaire. « Il faut aussi réduire l’empreinte thermique en évitant de faire tourner les moteurs et en privilégiant les zones boisées pour déployer nos moyens de commandement ; il faut diminuer les bruits comme ceux des groupes électrogènes, surtout la nuit, mais nos PC sont tellement gourmands en énergie… ». Et ultime nécessité : être prêt à décamper en moins de 20 minutes si la menace se précise.
Quant à l’empreinte électromagnétique, elle reste la plus difficile à réduire. « Un PC émet beaucoup et reçoit beaucoup. Au mieux, on est brouillé ; au pire, détruit », résume la lieutenant Maude de la compagnie de commandement et de transmissions de la brigade, tout en considérant le bosquet d’antennes qui surplombent le PC. « On peut déporter des antennes mais il faut surtout réduire les échanges en phonie, privilégier la transmission de données, être discipliné et bref à la radio ».
Et même si « c’est celui qui a la plus petite (empreinte) qui gagne », comme le lance à la volée un capitaine casqué, l’invulnérabilité n’existe pas. « D’où le recours au mode dégradé avec des cartes sur papier et des ordres écrits transmis par des estafettes, comme autrefois », précise en souriant le général Giraud. Et d’ajouter plus sérieusement : « On a aussi imaginé de dupliquer le poste de commandement, malheureusement avec des moyens humains et matériels presque constants et qui seraient déportés sur deux sites. L’idée, c’est que l’effet miroir permette d’assurer la continuité et la permanence ».
« C’est ce que nous avons testé lors de Strasbourg 2022 avec des doubles postes de commandement, sur roues pour la mobilité et sous blindage pour la résilience (alors que les PC sont rarement blindés), au niveau tant de la brigade que des sept régiments engagés », explique Vincent Giraud. « L’un des PC est toujours actif, l’autre se redéployant selon la menace ennemie ou la progression des unités amies. Tout en essayant de ne pas avoir de déperdition d’informations lors des phases de bascule ! ».
« C’est le prix de la résilience », résume le colonel Garnier, le patron du 40e régiment d’artillerie pour qui le combat de haute intensité induit certes une nouvelle « convergence de complexités » mais aucun changement de l’effet final : « Il faut détruire l’ennemi ». De fait, en quatre jours de combat, la 2e BB a encaissé le choc ennemi, résisté, repris l’initiative, franchi la Meurthe et ouvert la voie à une division blindée américaine. Et aucun de ses PC n’a été détruit. « On a pris des coups », admet le général Giraud, « mais nos PC sont restés capables de comprendre, de réagir et d’ordonner à tout moment ».
Toujours deux pages consacrées à la guerre en Ukraine dans Ouest-France. Après un mois de combats, l'actualité russo-ukrainienne ne perd guère en intensité. En page 2 d'Ouest-France ce matin, un sujet de notre correspondant à Moscou, Paul Gogo, sur les annonces de décès au combat (cliquer sur l'image pour l'agrandir):
Toujours dans cette page 2, un point sur les contre-attaques ukrainiennes, en particulier à l'ouest de Kiev. Des attaques qui ne doivent pas masquer la précarité de la situation des Ukrainiens dans d'autres secteurs:
Quatre nouveaux groupements tactiques otaniens vont être localisés en Bulgarie, Roumanie, Hongrie et Slovaquie pour renforcer les défenses de l'Alliance sur son flanc oriental. Ils s'ajouteront à ceux déjà existant dans les trois pays baltes et en Pologne.
"Les dirigeants de l'Otan vont décider lors de leur sommet demain (jeudi) de renforcer la posture de défense avec quatre nouveaux groupements tactiques (...), portant à huit les groupements tactiques déployés de la Baltique à la mer Noire", a précisé le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, au cours d'une conférence de presse en amont de la réunion de ce jeudi.
Pour lire la transcription de la conférence de presse de mercredi, c'est ici.
Au total, l'Otan compte désormais 40 000 soldats placés directement sous sa direction, qui s'ajoutent aux 100 000 soldats américains déployés en Europe et aux forces des autres Etats membres.
Le secrétaire général a aussi promis un soutien accru à la Géorgie et à la Bosnie-Herzégovine, deux pays menacés selon lui par des opérations de déstabilisation russes. Par ailleurs, l'Alliance est préparée à protéger les alliés contre une attaque nucléaire.
La guerre en Ukraine rebat les cartes. De nombreux Etats (et pas seulement européens), en un mois, ont infléchi leur posture militaire, annonçant une révision de leur stratégie pour les uns, une augmentation de l’enveloppe budgétaire pour les autres (sur ce sujet lire: "Vers l’augmentation accélérée des dépenses militaires en Europe", par Lucie Béraud-Sudreau, du SIPRI) et pour certains, enfin, un rapprochement avec l’Otan ou l’UE.
“Il y a une Europe d’avant le 24 février et une Europe d’après”, comme l’a bien dit Mette Frederiksen, la Première ministre sociale-démocrate danoise, en référence au début de l’invasion russe de l’Ukraine.
Petit point de situation avant le sommet de l'Otan de jeudi.
L’Allemagne va accroître fortement ses dépenses militaires et consacrera désormais chaque année 2% de son produit intérieur brut (PIB) à la défense, a annoncé le chancelier Olaf Scholz, tirant les leçons de l'invasion russe en Ukraine. "Nous devrons investir davantage pour la sécurité de notre pays afin de protéger la liberté et la démocratie", a déclaré, fin février, devant le Bundestag réuni en séance extraordinaire le chef du gouvernement allemand. Il a ajouté que Berlin avait décidé d'allouer 100 milliards d'euros aux dépenses militaires dans son budget 2022, soit plus du double du budget militaire de l'Allemagne l'an dernier, qui s'est élevé à 47 milliards d'euros.
La Belgique a approuvé un projet de loi pour le budget de la Défense à l’horizon 2030. Ce plan STAR ("Security, Technology, Ambition, Resilient") prévoit d’augmenter le budget de l’armée belge de 4,3 milliards d’euros en 2022 à 6,9 milliards d’euros en 2030. S’y ajoutent des investissements de 19 milliards d’euros. L’effort de défense atteindra les 1,54 % du PIB en 2030. La Pologne milite pour que les dépenses militaires ne soient pas prises en compte pour le déficit budgétaire, alors que l'UE impose (en théorie) que le déficit public soit limité à 3% du PIB.
La Pologne a annoncé début mars qu'elle porterait dès l'année prochaine son budget de la Défense à 3% du PIB, contre 2,2% prévu en 2022. A noter que vendredi et samedi, Joe Biden se rendra en Pologne, pays allié au sein de l'Otan, et aussi première destination pour la majorité des millions d'Ukrainiens fuyant la guerre. A son programme dont les détails ne sont pas encore connus: une rencontre avec des militaires américains, un engagement en lien avec l'accueil des réfugiés et une rencontre avec le président polonais Andrzej Duda.
La guerre en Ukraine pousse aussi les pays scandinaves à réviser leur posture. La Suède et la Finlande, non membres de l'Alliance atlantique, ne cachent plus leur inquiétude et renforcent leur coopération en matière de défense. Stockholm vient d'annoncer une augmentation de 40% de ses dépenses de défense pour les porter à 2 % du PIB "dès que cela sera pratiquement possible".
La Finlande pourrait aller plus loin. Sa population semble prête à un changement radical de sa traditionnelle neutralité et à une adhésion à l’Otan, comme un témoignent de récents sondages. Pour sa part, le gouvernement danois va augmenter le budget de la défense et organiser un référendum le 1er juin prochain pour revenir sur la dérogation dont bénéficie le pays concernant la défense européenne commune. Première mesure concrète : le budget de la défense augmentera progressivement pour atteindre 2 % du PIB en 2033. Le pays dépensera alors chaque année pour sa défense 17,9 milliards de couronnes (2,4 milliards d’euros) de plus qu’actuellement.
La Norvège le pays nordique partage dans l'Arctique 196 kilomètres de frontière terrestre avec la Russie ainsi qu'une immense frontière maritime en mer de Barents. "Nous devons accroître notre présence dans le Grand Nord", a annoncé, vendredi dernier Odd Roger Enoksen, le ministre de la Défense. Première mesure : le déblocage de plus de 300 millions d'euros supplémentaires pour notamment renforcer la présence militaire dans le Grand Nord près de la frontière avec la Russie.
Sur le "flanc nord de l'Otan", le Canada veut fortifier ses défenses. "On doit en faire plus, on doit équiper davantage nos militaires parce que la menace est là", a déclaré lundi la ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly à propos de l'Arctique, évoquant elle aussi un monde qui "a changé depuis le 24 février et l'invasion russe" de l'Ukraine. "Nous savons que nous ne sommes plus aussi sûrs, plus aussi insulaires ici, en Amérique du Nord et au Canada, qu'avant", a également récemment expliqué le général et chef des armées canadiennes Wayne Eyre, selon qui "le grand Nord est un domaine de préoccupation clé". Dans ce contexte, la ministre canadienne de la Défense Anita Anand, qui prévoit un voyage dans l'Arctique prochainement, a promis de "moderniser" les armées. En 2021, les dépenses de défense du Canada représentaient environ 1,4% du PIB, un budget que Mme Anand envisagerait de porter à près de 2%.
Conséquence: si les hausses annoncées se concrétisent, les équipementiers de défense (en particulier US) se préparent à un regain de commandes. La concurrence va être rude entre fournisseurs européens et américains, ces derniers se rendant compte que certaines de leurs lignes de production sont insuffisantes (lire ici).
Après quatre semaines de combat, voici un petit point de situation sur les résultats russes. Il s'agit d'une synthèse publiée ce mercredi matin dans Ouest-France. J'ai ajouté aussi un reportage réalisé il y a deux jours dans le métro de Kiev et qui est paru ce matin aussi en dernière page:
Et le second sujet (cliquer sur l'image pour l'agrandir):
C'est l'entreprise DHL GLOBAL FORWARDING qui a été choisi pour le marché de "transport de fret, principalement par VAC, pour toutes destinations dans le monde, à la demande et pour le compte du MINARM et d'autres ministères, sous couvert du MINARM". J'avais consacré un post à ce appel d'offres le 3 août 2021.
Comme le précisait l'AO, "il s'agit d'acheminer et/ou de faire acheminer, en tous lieux à travers le monde, 24h sur 24 et sept jours sur sept, par voie aérienne commerciale et le cas échéant avec pré et post acheminements par voie routière civile, du fret destiné en priorité à la maintenance et à l'entretien des matériels déployés dans le cadre opérationnel (soutien des forces en opération, de souveraineté ou de présence), ou de manière exceptionnelle pour le fonctionnement courant. Dans le cadre d'une prestation qui doit être assurée de bout en bout, le titulaire doit respecter les différents délais sur lesquels il s'est engagé dans son offre à la signature du marché. le champ d'application géographique du marché couvre l'ensemble des destinations et dessertes du transport international selon les trois zones aériennes IATA :
Zone 1 = Amérique du Nord, Centrale, du Sud, Drom/Com ;
Zone 2 = Moyen Orient, Afrique, Europe, Iles de l'océan indien, Drom/Com ;
Zone 3 = Océanie, Pacifique, Asie, Drom/Com."
La valeur totale finale du marché est de 31 934 289 euros. Hors TVA.
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Un grand drapeau de la RDC brandi par une militaire des FARDC, les Forces armées de la République démocratique du Congo... Serait-ce un clin d'oeil congolais au célèbre cliché des marines d'Iwo Jima?
Il y a de ça admettent le photographe Christophe Madihano et son frère Didier, les fondateurs d'une petite agence photo de Goma, dans l'est de la RDC, une région en guerre depuis plus de 15 ans mais où les centaines de victimes mensuelles sont oubliées dans ce grand brouillard d'une guerre sans nom.
Christophe n'a rien d'un photo-journaliste ou d'un reporter de guerre. Pourtant, pendant près de trois ans, il a travaillé avec les troupes congolaises de la 34e Région militaire. Pour les convaincre de l'utilité de son projet: "Il fallait changer le narratif. Les FARDC sont trop souvent critiquées, accusées de crimes ou d'incompétences. Mais ce n'est pas que ça. Nos soldats méritent que l'on donne aussi une bonne image d'eux", explique Christophe. "J'ai proposé de valoriser le visuel des FARDC pour réveiller la fibre patriotique et exalter la bravoure".
L'idée a séduit et les FARDC ont joué le jeu, permettant au photographe de les découvrir en les accompagnant et de rencontrer certains de ces hommes et de ces femmes engagés, loin de Kinshasa, dans d'éprouvantes opérations de contre-guérilla et de pacification.
Pour chaque cliché, Christophe Madihano a établi un scénario qui a été proposé aux FARDC. Une fois le cliché réalisé, "je travaille la couleur pour donner à la photo ce look épique. J'ajoute quelques effets dans la scène pour raviver l'action", résume le photographe.
Le résultat? Une vingtaine de panneaux qui commencent tout juste à être exposés. "Ils ont été présentés à la Présidence puis au Centre des hautes études de sécurité et de défense (CHESD) à Kinshasa", expliquent Didier et Christophe dont un autre cliché de soldat au drapeau (ci-dessous) rend hommage à l'adjudant Abedi Amissi, mort en opérations au Nord-Kivu après avoir posé pour les deux frères.
La Direction générale de l'armement dispose désormais d'un nouveau site de recrutement. La DGA vient en effet d’ouvrir une plate-forme spécifique sur internet. Axée sur l’expérience candidat, elle permet d’interagir avec les recruteurs, d’avoir accès à toutes les offres d’emploi de la DGA, et de découvrir les métiers proposés dans des domaines variés.
En voici l'adresse: https://ict-tct.contractuels.civils.defense.gouv.fr/
Le recrutement des civils à la DGA débute à bac+2 jusqu’à bac +5 et plus. De technicien à ingénieur, docteur, cadre civil, au total la DGA recrute chaque année 400 civils en CDI dans toute la France.
La DGA recherche actuellement des experts et débutants en sécurité des systèmes d’information, en guerre électronique, en systèmes aéronautiques et systèmes navals. Les profils spécialisés en finance, qualité, gestion de projet et achats sont également très recherchés.
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal était sur France Info ce matin. Il a déclaré que "ce qui est certain, c'est que la situation ne peut pas rester en l'état. D'ici la mi-février on va travailler avec nos partenaires pour voir quelle est l'évolution de notre présence sur place » et « pour prévoir une adaptation".
Samedi, sur France Inter, c'était Florence Parly qui déclarait que "nous devons constater que les conditions de notre intervention, qu'elle soit militaire, économique et politique sont rendues de plus en plus difficiles, bref, on ne peut pas rester au Mali à n'importe quel prix".
La veille, c'était Jean-Yves Le Drian sur RTL qui assurait que les forces françaises et européennes ne peuvent "pas rester comme cela" au Mali et sont en train d'examiner comment "adapter leur dispositif" de lutte antidjihadiste dans la région, Le 27 janvier, le ministre français des Affaires étrangères avait déjà dénoncé un comportement "irresponsable" de la junte, avertissant qu'il faudrait en "tirer des conséquences".
"Assez" donc répètent à l'envi les responsables français qui vont bien finir par brandir d'autres "lignes rouges", histoire de tergiverser encore un peu jusqu'à ce que l'entrée en campagne électorale anesthésie le débat et renvoie aux calendes grecques une décision qu'il faut ferme, courageuse et définitive sur l'engagement des Français et de leurs partenaires au Mali. Et puis, on pourra toujours biaiser en rappelant que la France a entamé une réarticulation de son dispositif militaire au Mali, en quittant ses trois bases les plus au nord et qu'elle fera passer ses effectifs à 3000 hommes à l'été 2023
Mais comme le tweetait ce matin le chercheur Yvan Guichaoua, "il semblerait que le "ça ne peut plus durer" ne puisse plus durer". Il y a le feu au marigot effectivement.
Mais, bon, promis, juré, craché, on y verra plus clair à la mi-février!
Lu dans nos éditions du Finistère, le 30 janvier, ce portrait de Sophie Merceron, 33 ans de gendarmerie (cliquer sur l'image pour l'agrandir; sinon lire sur ouest-france.fr):
Visiblement, la plateforme de recrutement du personnel civil contractuel pour le Ministère des Armées a du mal à attirer des candidats. Je rappelle que cette plateforme affiche les postes offerts par le ministère: dont voici les dernières propositions:
Les Armées ont sollicité un coup de main et lancé en mai 2021 un appel d'offres portant sur l'accompagnement au recrutement de personnels contractuels au profit du ministère des Armées. Voir mon post d'alors.
Trois lots étaient annoncés; voici l'avis d'attribution:
Lot 1 : accompagnement au recrutement d'agents civils contractuels dans les domaines du numérique et des systèmes d'information et de communication.
Nom et adresse du titulaire : SYNERGIE, 11 Avenue du Colonel Bonnet, 75016, PARIS.
Valeur totale du marché/du lot : 390 000 euros
Lot 2 : accompagnement au recrutement d'agents civils contractuels dans les domaines Immobilier-bâtiment-infrastructures.
Nom et adresse du titulaire : MANPOWER France, 13 rue Ernest Renan, 92723, NANTERRE.
Valeur totale du marché/du lot : 398 031,44 euros
Lot 3 : accompagnement au recrutement d'agents civils contractuels dans les domaines support : achats, finances, ressources humaines et autres.
Nom et adresse du titulaire : SYNERGIE, 11 Avenue du Colonel Bonnet, 75016, PARIS.
Valeur totale du marché/du lot : 260 000 euros.
Le nombre d’offres d’emplois concernées était estimé, l'an dernier, à 50 offres d’emploi par an pour les trois lots confondus, avec une répartition comme suit : - domaines numérique et systèmes d’information et de communication : 40% ; - domaines immobilier-bâtiment-infrastructures : 30% ; - domaines supports : 30%.
Risk&Co, c'est n'est pas seulement la sûreté des voyages d'affaires ou l'accompagnement en zones à risques. C'est aussi une offre de prestations dans le domaine de l'ingénierie sûreté/sécurité. Un domaine dans lequel la société a développé ses activités depuis 2014 et l'acquisition d'Epsilon Consultants.
Risk&Co vient ainsi de se voir confier l'accompagnement de la sûreté du chantier de la Cathédrale de Notre-Dame qui a brûlé les 15 et 16 avril 2019 (photo AFP).
Yoric Denis, le directeur du projet Notre Dame de Paris, explique : "Notre bureau d’étude rencontre un grand succès auprès du secteur culturel par sa capacité à accompagner l’intégration de systèmes de sécurité innovants au sein d’un environnement très particulier et complexe qui nécessite un respect des œuvres, du bâtiment et du décor. C’est pourquoi notre entreprise travaille avec les plus grands édifices culturels français comme le Louvre, le Château de Versailles, l’Opéra Garnier, le musée d’Orsay, la Tour Eiffel ou encore le musée de Cluny….".
La nouvelle mission confiée par l'Etablissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale, consiste à accompagner les entreprises qui ont la charge de l’exploitation des nouveaux systèmes de sûreté et à apprécier la qualité du niveau de protection du site.
Intervenant en tant que bureau d'études, Risk&Co va fournir "une assistance en termes d'audit des systèmes de sûreté déjà mis en place", assurer "le suivi de la qualité des équipements de vidéo-surveillance et de contrôle des accès", s'assurer que "la maintenance de ces équipements est bonne...", vérifier "le niveau de qualité des prestations tant au plan technique qu'au plan humain" (par exemple, la formation des agents de surveillance est-elle satisfaisante et répond-elle aux spécifications?).
Depuis 2014, Risk&Co a développé une méthodologie sur la base de critères de qualité et de mises en situation adaptés au site à protéger, méthodologie que "le Groupe appliquera au chantier de Notre-Dame de Paris pendant les quatre années à venir". Rien d'inédit donc pour l'entreprise, sauf que le chantier de reconstruction de la cathédrale est très médiatisé.
A noter que des visites immersives du chantier sont désormais proposées, d'abord à l’espace Grande Arche de la défense puis a printemps à la Conciergerie, sur l’île de la cité, et, à compter de l’automne prochain, sous le parvis de Notre-Dame sur l’île de la Cité. Équipé d’un casque de réalité virtuelle, le visiteur pourra évoluer dans l’édifice et ses abords, recréés numériquement, et à différentes périodes de l’histoire.
La Grande-Bretagne va proposer à l'Otan un déploiement "majeur" de troupes, de navires de guerre et d'avions de combat en Europe. "J'ai donné l'ordre à nos forces armées de se préparer à déployer des troupes en Europe la semaine prochaine, de manière à être en mesure d'apporter un soutien terrestre, aérien et naval à nos alliés de l'Otan", a déclaré Boris Johnson. Le communiqué du 10 Downing Street est à lire ici.
Cette proposition devrait être faite lors d'une réunion des chefs militaires de l'Otan la semaine prochaine. Elle pourrait voir Londres doubler le contingent britannique de quelque 1 150 soldats actuellement déployés en Europe de l'Est:
- 900 soldats britanniques en Estonie (photo ci-dessous),
- une centaine sont en Ukraine, dans le cadre d'une mission de formation qui a débuté en 2015,
- 150 soldats d'une unité de blindés légers actuellement en Pologne).
Le Premier ministre n'a pas précisé dans quel pays ces troupes pourraient se déployer mais on se rappellera que les Britanniques avaient déjà annoncé le positionnement prochain du matériel pour équiper une brigade en Allemagne dans le cadre d'une présence durable. Cette unité sera localisée à Sennelager (ou "camp de Senne", près de Paderborn, en Westphalie).
En attendant une décision de l'Otan et l'expression précise des besoins, les paris sont ouverts sur la composition du renfort britannique. Certains commentateurs britanniques énumèrent pêle-mêle des parachutistes, des Royal Marines (45 commando), des artilleurs du 26 Regiment, Royal Artillery des hélicoptères Apache du 4 Regiment, Army Air Corps. Le futur contingent pourrait aussi comprendre des spécialistes de la guerre électroniques, des drones, des hélicoptères Chinook... Des Typhoon pourraient gagner Chypre et la Navy pourrait déployer des moyens en mer Noire...
L'effort britannique pourrait se porter spécialement en Estonie, surtout si la France redéployait les forces qui y stationnent au sein du bataillon international sous commandement britannique et les envoyait en Roumanie.
La force Barkhane et les forces armées du Burkina Faso ont conduit une opération conjointe dans le Nord du Burkina du 15 au 23 janvier. Cette opération a été marquée par quatre engagements de GAT, et des frappes aériennes conduites par des drones et des Mirage 2000 de l'AAE et des Tigre de l'armée de Terre.
Une soixantaine de terroristes neutralisés, selon le communiqué de l'EMA de dimanche soir (cliquer sur l'image pour l'agrandir):
Les futures probables projections de forces navales ou terrestres dans le Pacifique obligent l'US Navy à revoir ses capacités de ravitaillement. Il s'agit de remplir trois missions: "refuel, rearm, resupply" dans des environnements hostiles (les fameux "Contested Environments"). D'où le concept de "Distributed Maritime Operations" qui devrait permettre d'effectuer cette triple mission en évitant de faire concentrer le feu ennemi sur les gros ravitailleurs actuels (les T-AO, T-AKE, T-AOE).
Le 21 décembre, dans un communiqué de presse, Austal USA a annoncé qu'il avait été retenu par l'US Navy pour travailler sur le projet de NGLS (les ravitailleurs de nouvelle génération); le chantier naval d'Alabama aurait reçu une enveloppe de 2,8 millions de dollars pour les études préliminaires.
Dans son projet de budget pour l'année fiscale 2022, la Navy a demandé 27,8 millions de $ pour des études de R&D, comme le précise un brief du CRS actualisé le 22 décembre. D'autres chantiers seront certainement retenus pour livrer, eux aussi, des études sur le design des futurs ravitailleurs dont six sont supposés être livrés au cours des années fiscales 2023-2026.
La Navy n'a pas encore arrêté le nombre final de NGLS; on parle de 18 à 20 unités.
Question prix, dans un document du 9 décembre 2020, la Navy avançait le chiffre de 150 millions de dollars. Ce qui semble très raisonnable; mais ce n'est pas surprenant parce que les NGLS, aussi appelés "Next-Generation Medium Logistics Ship" sont appelés à être plus petits que les actuels CLF (les Combat Logistics Force Ships qui assurent le ravitaillement à la mer des porte-avions, des navires de combat de surface, des bâtiments de projection et des navires amphibies).
De nouveaux CLF sont d'ailleurs en construction; il s'agit de navires de la classe de John-Lewis (TAO205), dont le premier de la tranche de six a été mis à l'eau en janvier 2021. 20 pétroliers-ravitailleurs de ce type pourraient être livrés à la Navy au total. Sur ce sujet, voir mon post de 2016.
Un marché pour la "fourniture de micro et nano drones au profit du ministère des armées, accessoires et prestations associées " a été attribué à la société SAS FLYING EYE. Cette société a été achetée en 2017 par Azur Drones
L'accord-cadre a pour objet la fourniture de micro et nano drones au profit du ministère des armées, mais il comprend aussi des prestations associées puisque les quatre objectifs de l'accord cadre sont :
- l'entrainement à la détection pour la lutte anti-drone ;
- l'entrainement à la neutralisation pour la lutte anti-drone ;
- la formation ;
- l'expérimentation.
La valeur totale finale du marché est de 6 millions d'euros, hors TVA.
La durée de validité du marché est de 48 mois.
C'est effectivement une première: autour du 15 décembre, deux Skyhawk de l'ESSD Top Aces ont été intégrés à un escadron de l'US Air Forces in Europe-Air Forces Africa. Les deux appareils ont été déployés sur la base aérienne allemande de Spangdahlem. La photo ci-dessus montre le ravitaillement d'un A-4.
Les deux avions ont travaillé de concert avec la 52e escadre de chasse (les "Sabers") dans le cadre d'une évaluation conjointe entre avions de l'USAF et appareils affrétés à des sociétés spécialisées comme Top Aces (photos Tech. Sgt. Maeson L. Elleman). Il s'agissait de vérifier l'interopérabilité des deux flottes.