La Russie va continuer de fournir une aide militarisée au Mali via des filières étatiques, selon un haut responsable de la diplomatie russe cité ce lundi par l'agence RIA: "Nous continuerons de défendre les intérêts légitimes de Bamako aux Nations unies ainsi que de fournir une assistance active à nos partenaires maliens dans les sphères militaires et militaro-techniques dans le cadre des filières étatiques", a déclaré Piotr Ilichev, directeur du service du ministère russe des Affaires étrangères pour les organisations internationales. Dans cet entretien, le diplomate a expliqué que les dirigeants au pouvoir au Mali pouvaient coopérer avec les partenaires de leur choix pour combattre les insurgés islamistes, la réduction des effectifs de l'opération Barkhane risquant, selon Moscou, de déstabiliser davantage la région.
Le 24 décembre, Bamako, par la voix du porte-parole du gouvernement, avait affirmé que des personnels russes, relevant de l'Etat russe, étaient bien présents sur le territoire malien (lire le communiqué ci-dessous).
Le porte-parole a aussi répondu aux "accusations occidentales" (lire mon post ici) concernant la "prétendue" présence de mercenaires russes, du groupe Wagner, sur le territoire malien:
Les liens avec l'Etat russe sont notoires. Ainsi, en octobre dernier, un avion cargo parti de Russie a livré quatre hélicoptères, des armes et des munitions au Mali, une opération réalisée selon les autorités maliennes intérimaires dans le cadre d'un accord commercial conclu entre les deux pays.
Ces hélicoptères ont été officiellement remis à l'armée de l'Air malienne le 26 novembre. "En présence de l'ambassadeur de la Russie au Mali", précise le communiqué des FAMAs. Ces quatre hélicoptères sont basés sur la BA de Sénou, à Bamako.
Quel statut?
On peut toutefois se poser une question sur le statut des personnels russes qualifiés de "formateurs" déjà déployés au Mali. Sont-ils membres des forces armées russes? Ou bien sont-ils des employés privés travaillant pour des entreprises sous contrat avec l'Etat russe, comme de nombreux contractors qui sont sous contrat avec un Etat et qui remplissent des missions de formation, de soutien logistique, de renseignement, de sécurité etc. dans un cadre légal? Des clarifications sont donc attendues sur le statut de ces personnels russes que l'on trouve déjà à Bamako et à Sévaré. Une telle clarification contribuerait à la transparence.
Si devait avoir lieu au Mali un éventuel autre déploiement de personnels russes, chargés eux de missions de sécurité des biens et des personnes, les Etats malien et russe auraient tout intérêt à clarifier la nature de leur statut et de leurs prestations.
Au Mali, va-t-on vers un départ des soldats allemands ? Berlin ne l’exclut pas. En cause, la situation sécuritaire dégradée dans le pays, selon la ministre de la Défense, Christine Lambrecht. Celle-ci n’a toutefois pas donné de détails sur le pays qui pourrait accueillir le millier de soldats de la Bundeswehr présents au Mali d'une part dans le cadre de la Minusma et d'autre part au sein de l’EUTM, la mission européenne de formation.
Au Sahel, les forces allemandes sont aussi présentes au Niger, à Tillia, dans le cadre de l'opération Gazelle.
Sur le site de Tillia, l'armée allemande a fait installer des shelters pour protéger les hélicoptères de ses forces spéciales récemment délocalisés au Niger. Ces engins sont de type H145M. Fin mars, trois de ces hélicoptères ont été transférés en Afrique par un Airbus A400M. Le contrat pour la fourniture des tentes de hangar déplaçables "LUH SOF" a été signé avec Papp MLS GmbH, une entreprise d'Ottobrunn près de Munich. Les hélicoptères déployés proviennent du Helicopter Squadron 64 (HSG 64) de Laupheim et font partie des forces spéciales de la Bundeswehr.
A propos d'hélicoptères...
Des NH90 allemands sont sur place déjà au Mali. Depuis le 30 novembre, ces quatre NH90 remplacent les deux hélicoptères de la société allemande Global Helicopter Service GmbH qui étaient déployés dans le cadre d'un marché avec l'Agence de défense européenne. Il s'agissait d'un H225 et d'un Bell 412 qui étaient utilisés pour des missions d'évacuation médicale depuis un an. Ils étaient basés à Gao (photo ci-dessous GHS).
GHS déploie, par ailleurs, au Niger (à Niamey), un Beechcraft 1900D pour des EVASAN.
Enfin, on parle aussi de l'envoi d'hélicoptères lourds allemands au Sahel. Il s'agira de CH-53 qui rejoindront Gao à l'été 2021. Ces appareils viendront de la base aérienne de Diepholz.
On le sait, "les armées françaises sont particulièrement concernées par le changement climatique, qui affecte d’ores et déjà les grandes fonctions stratégiques. Les impacts sur la sécurité internationale sont déjà visibles et s’amplifieront rapidement. Ces nouveaux enjeux se traduiront par une évolution de la répartition des missions et des capacités d’intervention des forces armées et justifient à ce titre une prise en compte croissante, tant aux niveaux national et international qu’au sein des grandes enceintes multilatérales".
Depuis 2016, le ministère, estimant que "l’expertise et les capacités requises en matière de sécurité climatique lui font partiellement défaut", a négocié un contrat-cadre qui est coordonné par l’Institut des relations internationales et stratégique (IRIS) et qui rassemble une équipe pluridisciplinaire d’une trentaine de chercheurs internes et externes (FRS, GRIP) au sein de l'Observatoire géopolitique des impacts du changement climatique en termes de sécurité et de défense.
On peut consulter les nombreux rapports, notes d'analyse et bulletins de cet Observatoire ici.
Le ministère veut de nouveau solliciter l'aide d’un prestataire "pour fournir un outil polyvalent et adapté à une triple nécessité :
- sensibiliser les différents organismes du Ministère aux impacts opérationnels du changement climatique, afin de faciliter une appropriation et une intégration progressives de ces enjeux dans les travaux opérationnels ;
- entamer des travaux de cartographie des risques liés au changement climatique dans les zones d’intérêt pour la France ;
- disposer d’un instrument de coopération internationale".
Pus précisément, il s'agit de poursuivre les travaux de "l'observatoire géopolitique des impacts du changement climatique en termes de sécurité et de défense" qui a ne double mission :
1) Poursuivre la réflexion stratégique engagée sur les impacts du changement climatique en termes de sécurité et de défense, en fournissant au ministère des Armées des documents d’analyse destinés à aider les services à évaluer les impacts des changements climatiques en termes de doctrine d’emploi des forces armées françaises et d’adaptation de ces dernières (missions, équipements, infrastructures) ainsi qu’en termes d’organisation, de ressources humaines, d’entraînement, de soutien et d’équipements [visée opérationnelle].
Ces documents sont aussi destinés à apporter aux services concernés du ministère, un éclairage sur les tendances de moyen/long-terme, les scénarii potentiels de rupture et leurs conséquences sur les équilibres géopolitiques et les conflits potentiels [visée stratégique et prospective].
2) Elargir le réseau de contacts du ministère des Armées au sein de cercles de chercheurs, et acteurs privés travaillant sur ces enjeux et disposant d’une solide connaissance et expérience de terrain ; contribuer au rayonnement de la France, via l’organisation d’événements à dimension internationale, et sur la base d’actions de communication destinées à promouvoir l’engagement du ministère des Armées sur cette thématique.
Le Norad traque, guide et escorte le père Noël. Pour en savoir plus sur cette tradition qui remonte à 1958, voici une vidéo en français (avec un mignon accent du Québec) qui retrace toute l'histoire. Cliquer sur l'image ci-dessous pour voir cette vidéo:
Et pour suivre le père Noël, le site www.noradsanta.org est bientôt ouvert (il est disponible en huit langues dont le français).
Quand éclate la Grande Guerre, les combats embrasent toute l'Europe; l'Afrique où l'Allemagne dispose de plusieurs colonies dont la Namibie, n'est pas épargnée. Plusieurs ouvrages ont d'ailleurs traité de ces combats. J'ai récemment signalé un livre que Sylvain Roussillon consacre aux aventure impérialistes allemandes: L'épopée coloniale allemande.
Ce qui est beaucoup moins connu, ce sont les combats qui ont eu lieu dans le Pacifique où Berlin contrôlait des poussières d'empire.
Très vite, le Royaume-Uni, l'Australie, le Japon et la France ont attaqué les territoires allemands dans le Pacifique (Nouvelle Guinée, Micronésie etc) et en Chine.
Dans un livre riche, documenté et rigoureux, qui s'ouvre sur l'état des lieux stratégique de 1914, Maxime Reynaud détaille les opérations terrestres et aéronavales, qui culminent avec la destruction de la flotte de l'amiral von Spee.
Si les combats à proprement parler sont d'une ampleur largement inférieure aux hécatombes d'Europe, les enjeux sous-jacents ont, eux, un impact capital sur l'avenir du XXe siècle. D'où le titre du dernier chapitre: "quand 1914 prépare 1941".
Avant tout récit militaire, cette histoire de la Première Guerre mondiale dans le Pacifique est donc aussi politique. En dépeçant l'Empire allemand du Pacifique à son avantage, le Japon se positionne comme principale puissance régionale dès 1914 et acquiert à peu de frais des bases stratégiques qui lui permettront de prendre de vitesse toutes les armées alliées dans la région lors de sa grande offensive de 1941-1942.
La Première Guerre mondiale dans le Pacifique. De la colonisation à Pearl Harbor, de Maxime Reynaud (publié chez Passés Composés, 23€)
Le colloque de l’armée de l’Air et de l’Espace "Agir et protéger ensemble dans la 3e dimension" aura lieu le mercredi 1er décembre 2021 de 14h à 19h à l’amphithéâtre Foch de l’École militaire. Organisé par le Centre d'études stratégiques aérospatiales, il sera ouvert par le général de division Franck Barrera, chef du cabinet militaire du Premier ministre.
Autour de trois tables rondes, il abordera :
- L’action de l’état dans l’air au service de la protection des citoyens français
- L’armée de l’Air et de l’Espace au service de la sécurité globale dans un cadre européen
- L’armée de l’Air et de l’Espace au combat en 2030
Il sera clôturé par le général Mille, chef d’état-major de l’AAE.
Le colloque de l’AAE en détails:
1ère table ronde pour faire le point sur les missions de l’État dans l’espace aérien, essentielles mais souvent méconnues. Dans quelle mesure faut-il renforcer les règles de circulation dans l’espace aérien national et la coordination des acteurs ? Quels sont les enjeux de diversification du trafic dans la perspective des grands évènements à venir (PFUE, coupe du monde de Rugby 2023, JO 2024).
2e table ronde : les perspectives de renforcement de l’action de l’UE dans le domaine aérien, au service de la sécurité du territoire et des citoyens européens, mais aussi de la sécurité globale. Quelle liberté d’action pour les forces européennes dans les différents espaces aériens ? Quels sont les projets de renforcement des armées partenaires de l’UE dans le domaine aérien ? Quelles réponses apporter aux stratégies hybrides et à la diversification et libéralisation du trafic aérien européen ?
3e table ronde : les besoins de renforcement capacitaire de l’AAE à moyen terme permettant de préserver notre supériorité opérationnelle jusqu’à l’arrivée du SCAF, notamment les besoins non couverts par la LPM actuelle. Quels sont les enjeux de renforcement de l’autonomie stratégique européenne dans les futurs programmes capacitaires de haut du spectre ?
Accessible aux personnes sourdes et malentendantes, le colloque sera rediffusé à l’issue sur la chaine youtube de l’AAE.
Contact et renseignements : cesa-ray-jeun.contact.fct@intradef.gouv.fr
On a récemment beaucoup parlé des convois de désengagement des emprises de Tessalit et Kidal (et bientôt de celle de Tombouctou). Certes, il s'agit d'une manoeuvre logistique inédite puisqu'elle s'inscrit dans un processus de transformation de l'opération Barkhane comme annoncé par le président de la République le 10 juin. Mais de tels convois, avec plus d'une centaine de véhicules tant militaires que civils circulent sur les routes de la BSS depuis 2013.
Ce n'est donc en rien une nouveauté. Certains de ces convois "montent" au Mali depuis la Côte d'Ivoire et d'autres font le chemin inverse pour rallier Abidjan et profiter des navettes des rouliers affrétés par le ministère des Armées pour acheminer du matériel. D'autres, et ils sont les plus nombreux, relient Gao, grand hub logistique français mais aussi allié, aux bases françaises du Mali: Ménaka et de Gossi en l'occurrence, et du Niger.
Voici quelques photos prises au cours des deux dernières semaines au Mali pour illustrer ce type d'opération routière essentielle mais à hauts risques.
Briefing au petit matin avant le départ du convoi: les équipages des véhicules d'escorte et des véhicules logistiques reçoivent les consignes:
Départ à l'aube: en tête de ce convoi vers le sud, des Griffon du 3e RIMa. 300km à parcourir, 3 jours de route....
Outre les blindés, l'escorte comprend aussi les véhicules de soutien et de ravitaillement. Il faut compter une vingtaine de blindés d'escorte et autant de véhicules de soutien pour une centaine de camions civils:
Les convois comprennent un grand nombre de camions civils affrétés par les Armées. La veille du départ d'un convoi, tous les camions se rassemblent pour les consignes et les derniers préparatifs:
Outre le ravitaillement et les pièces détachées, ces convois transportent aussi des véhicules militaires pour préserver leur potentiel (ici un véhicule de déminage Souvim):
Aux aguets dans un Griffon: sur les écrans du SICS, le lieutenant à gauche connaît la position de chaque véhicule de son unité.
Sur les convois militaires au Mali, on lira le livre de Raphaël Laurent De Sueur et de sable (voir mon post ici). Cet officier français qui a servi à la Minusma a raconté son périple un brin tendu de quatorze jours, en décembre 2014, à bricoler des mécaniques pourries, scruter les dunes pour éviter une embuscade, aplanir les tensions entre les hommes de la Tour de Babel automobile, gérer la hiérarchie onusienne ("les guichetiers"), faire des haltes pour la prière, jurer quand pour la millième fois un véhicule s'ensable ou quand le convoi logistique prend la mauvaise direction etc.
Au moins 60 véhicules militaires français ont été bloqués par des manifestants sur le territoire burkinabé alors qu'ils se dirigeaient vers le Niger puis le Mali, en provenance d'Abidjan. Voir mon post.
Le convoi logistique a été ralenti à plusieurs reprises avant d'être stoppé à Kaya. Les véhicules ont pu gagner une "emprise grillagée" selon l'Etat-major français, emprise protégée par des gendarmes locaux et les militaires français de l'escorte.
Samedi, des tirs de semonce ont été effectués alors que des manifestants tentaient d'investir le site. Un peu plus tard, le convoi logistique bloqué par les manifestants s'est déplacé à quelques dizaines de kilomètres au sud de Kaya pour éviter de nouvelles tensions. Les médiations continuent, selon l'EMA qui précise que "des options sont à l'étude" pour permettre au convoi de gagner sa destination.
On notera que ce convoi achemine des Griffon (comme en témoignent des vidéos) qui viennent s'ajouter au 32 déjà sur le théâtre . Il pourrait s'agit des véhicules de commandement attendu par le GTD Korrigan.
Axe de désengagement.
Ces incidents ont eu lieu sur un axe routier que les forces françaises utilisent depuis des années et qui a été baptisé "voie sacrée" tant son importance rappelle celle de la fameuse route stratégique reliant Bar-le-Duc à Verdun pour alimenter l'armée française pendant la Grande Guerre.
Par ailleurs, ce coup de colère populaire intervient alors que la France est en pleine "transformation" de son déploiement en BSS.
Au Mali, les sites français de Tessalit et Kidal ont été vidés et rétrocédés. Tombouctou doit l’être d’ici à la mi-décembre. Tout l’équipement exfiltré de ces trois bases transite par le hub logistique de Gao où il est trié et reconditionné. S’il n’est pas redistribué à la force Barkhane ou cédé à l’armée malienne, il prendra la route de la métropole via le port d’Abidjan. Des convois routiers se lanceront alors sur la Voie sacrée. 2 000km éprouvant et risqués via Niamey (Niger), Kaya et Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) et Ferkéssédougou, Bouaké et Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), qui pourraient de nouveau être entravés par des barrages.
Ce dimanche matin est paru dans notre édition d'Ille-et-Vilaine une page consacré au détachement du 2e RMAT de Bruz actuellement déployé à Gao dans le cadre de l'opération Barkhane.
J'ai pu rencontrer le lieutenant José qui commande cette vingtaine de soldats qui bichonnent les blindés Griffon du GTD Korrigan (cliquer sur le texte ci-dessous pour l'agrandir).
Durant leur première année à l’École Navale, les élèves-officiers embarquent à deux reprises sur les bâtiments-écoles de la Marine nationale pour mettre en application leurs connaissances acquises en cours théoriques et sur simulateurs de navigation. Chaque embarquement dure deux semaines, entrecoupé par deux jours d’escale, en France ou à l’étranger. Ces embarquements sont connus sous le nom de "corvettes"; ils sont effectués à bord des huit bâtiments-écoles dont les Tigre, Jaguar et Guépard.
Une partie de cette flotte est à l'entretien au chantier Piriou dans le cadre d'un contrat de 2019.
La Marine nationale envisage de passer un accord-cadre ayant pour objet "la formation pratique à la navigation ("corvette") des élèves de l'Ecole Navale de Lanvéoc (29) avec affrètement d'un navire-école à moteur et de son équipage".
L'avis précise que "les corvettes sont des prestations de service effectuées sur une semaine, comprenant au minimum chacune 90 heures de navigation dans le cadre de la formation pratique. le besoin consiste en des corvettes se déroulant sur 5 jours. L'embarquement peut intervenir à compter du samedi précédent à partir de 12h, le débarquement devra avoir eu lieu au plus tard le dimanche de la semaine considérée à 14h. Ces formations sont déclenchées sous préavis de quinze jours maximum."
La zone de navigation sur une semaine peut s’étendre de l’embouchure de la Loire pour le point le plus sud à St Malo pour le point le plus nord. Les prestations doivent avoir lieu en mer au départ du site de l’École Navale (embarcadère de l’École Navale à Lanvéoc-Poulmic), depuis le port civil de Brest, ou d’un port situé dans un rayon de 150 km de l’École Navale.
Le montant maximum sur la durée totale du marché est estimé à 7 902 720 euros hors taxe, sur 7 ans.
La valeur annuelle est estimée hors TVA à 491 760 €.
L’armée française maintient au Sahel des forces combattantes articulées en de groupements tactiques (GT) dont des GT Désert composés d’unités d’infanterie et de cavalerie. Ces GT sont déployés pour quatre mois.
Dans le cadre de la relève d’octobre, le GTD Korrigan a été constitué, rassemblant autour du 3e régiment d’infanterie de marine (RIMa) de Vannes, des détachements du 11e régiment d’artillerie de marine de la Lande d’Ouée (Ille-et-Vilaine), du 6e régiment du génie d’Angers, du RICM de Poitiers et du 1er RIMa d’Angoulème. Ce sont 623 militaires qui le constituent.
Depuis son arrivée, Korrigan a été renforcé par des unités déjà sur place qui vont rester au Mali pendant quelques semaines supplémentaires pour sécuriser le redéploiement du dispositif français, redéploiement annoncé par le président Macron le 10 juin. Ces chasseurs alpins du 13e BCA et ces soldats du 5e régiment de dragons (soit 237 hommes et femmes) portent temporairement les effectifs du GTD Korrigan à 860 militaires.
Le mandat du GTD breton, qui a véritablement commencé le 16 octobre avec le transfert d’autorité entre le GTD Roc noir et le GTD Korrigan, voit le premier déploiement en opération des blindés multi-rôles Griffon dont 32 exemplaires ont été acheminés à Gao et en partie répartis au sein des deux compagnie de combat du 3e RIMa.
Très vite, dès le début novembre, Korrigan a participé à des missions d’escorte de convois logistiques. Une section sur Griffon a ainsi assuré la reconnaissance de l’axe allant de Gao vers Ménaka au profit d’un convoi de 130 véhicules.
Trois compagnies du régiment dont les deux compagnies de combat et la compagnie de commandement (CCL) ont, elles, escorté un convoi d’une trentaine de poids lourds dans le cadre du début du désengagement français de Tombouctou. Ces compagnies étaient appuyées par trois mortiers de 120mm du 11e RAMa et par une compagnie du 5e RD. "Soit une centaine de véhicules militaires", selon le capitaine Fabrice, le chef du centre des opérations.
"On a ainsi pu voir et sentir le terrain", explique le colonel Faivre, le chef de corps du 3e RIMa, qui ne cache pas son enthousiasme pour le Griffon que le régiment a perçu début 2020 : "Le bilan va au-delà de nos attentes, en termes de mobilité, de capacités de franchissement, de puissance et de confort (climatisation, ergonomie). Par rapport au VAB (le vieillissant véhicule de l’avant blindé), le Griffon est un outil dissuasif par sa taille et sa mobilité. Nous avons opéré dans une grande sérénité pendant toute la phase d’ouverture des axes et aucun acte hostile n’a été recensé".
Organisée à partir de 1921, la gendarmerie mobile a largement contribué à la régulation de l’emploi de la force publique. Toutefois, son histoire demeure mal connue. Dans la bibliographie, comme dans les médias, elle est souvent masquée par des références aux « forces de police » ou aux seuls CRS.
D'où la tenue, les 17 et 18 novembre, d'un colloque organisé par la Société Nationale Histoire et Patrimoine de la Gendarmerie, la Société des Amis du Musée de la Gendarmerie, le Service Historique de la Défense et Sorbonne Université. Il aura lieu au Service historique de la Défense, au château de Vincennes (Pavillon de la Reine).
Ce colloque veut éclairer le destin d’une force militaire particulière, ses missions civiles et militaires, en France et à l’étranger, la formation, l’équipement et l’encadrement de ses membres, leurs modes d’action au regard de l’évolution de la réglementation du maintien de l’ordre, leur vécu et leurs affects dans les casernes et lors des interventions, leurs épreuves et leur mémoire des événements.
Ce colloque présentera notamment la genèse de l’institution, son rôle pendant la Seconde Guerre mondiale et pendant la Guerre d’Indochine et la Guerre d’Algérie, ainsi que ses interventions lors de certaines opérations jusqu’à la fin des années 1970. Une table ronde sur les enjeux et les pratiques du maintien de l’ordre aujourd’hui réunira les généraux Jean-Régis Véchambre (président de la SNHPG-SAMG) et Pierre Casaubieilh (commandant les écoles de la gendarmerie), Olivier Christen (directeur des Affaires criminelles et des Grâces, ministère de la Justice), Éric Jalon (préfet de l’Essonne) et le commissaire divisionnaire Olivier Bagousse (chef de la délégation parisienne des CRS).
Le programme est à consulter ici.
Renseignements – histoire.gendarmerie@snhpg.org et jnoel.luc@gmail.com
Voici un ouvrage collectif qui aborde une histoire méconnue, celle de la période comprise entre la fin de la Première Guerre mondiale et le milieu des années 1920, les "années folles", elles aussi faites de conflits et de guerres qui touchent non seulement l'Europe mais aussi le monde, les vainqueurs comme les vaincus.
Dans cet ouvrage édité par Passés composés, tous les aspects sont passés en revue : sorties de guerre, guerres irrégulières, guerres civiles, revendications nationalistes et répressions coloniales, rivalités coloniales, guerres oubliées, etc.
Autour de François Cochet ont travaillé Michael Bourlet, Philippe Chassaigne, Julie d'Andurain, Jean-Noël Grandhomme, Emmanuel Mattiato et Sylvain Schirmann.
Les guerres des Années folles - 1919-1925, 298 pages, 23€.
En septembre et octobre, des légionnaires venus de Mayotte ont formé 30 soldats de la BDF (force de défense du Botswana). Ce détachement d’instruction opérationnelle (DIO) du détachement de Légion étrangère de Mayotte (DLEM), était composé de cinq sous-officiers.
Engagé au profit du régiment des forces spéciales de la BDF, ce DIO a formé une section composée de 30 fantassins. Cette unité botswanaise est régulièrement engagée en opération pour mener des missions de patrouille, de contrôle de zone dans les régions frontalières avec la Zambie et le Zimbabwe et de lutte contre le braconnage illégal dans la région du delta de l’Okawongo.
Cette formation n'est pas la première au profit des BDF.
Selon l'EMA, "les Forces armées de la zone sud de l'océan indien (FASZOI) échangent de manière continue avec la BDF depuis l’Accord signé les 14 et 16 juin 2005, accord relatif au statut des forces françaises participant à des activités conjointes sur le territoire du Botswana (JO MAE)".
Ces échanges sont entretenus à travers les entités suivantes :
- Détachement de la légion étrangère à Mayotte (DLEM) et élément NEDEX : un audit tous les deux ans ;
- 2e RPIMa : détachement d'instruction opérationnelle « opération maintien de la paix » et audits ;
- Bureau coopération/relations internationales de l’état-major interarmées des FAZSOI : séminaire annuel des relations internationales pour les FAZSOI (présence d’un représentant de la BDF).
En plus de ces échanges, des DIO et exercices sont réalisés au profit de la BDF :
- « Assistance à destruction de missions obsolètes » : un par an depuis 2016 ;
- Stage d’aguerrissement au 2e RPIMa pour deux sections de la BDF : dernier stage en 2019 ;
- ISTC / C4 / sauvetage au combat de niveau 1 et 2 : chaque année depuis 2016.
Entre 2016 et 2019, les éléments NEDEX, le DLEM et la DIASS FAZSOI ont formé chaque année 40 militaires de la BDF.
En 2020 et 2021, en raison du contexte sanitaire particulier COVID, seul un exercice avec le DLEM et l’élément NEDEX des FAZSOI a pu être mené, formant un détachement de 20 militaires de la BDF.
Le 6e régiment du Génie d’Angers se raconte en bande dessinée.
30 octobre 1915 dans l’Artois. Mauduit et Cadoret, deux sapeurs du 6e régiment du Génie, sont enterrés vivants à la suite d’une explosion. On les croit morts, ensevelis dans une galerie à 30 mètres de profondeur. Mais, après 61 heures d’efforts et de péripéties sans nombre, ils parviennent à regagner les tranchées françaises. Pour leur exploit, les deux sapeurs d’origine bretonne seront décorés de la Médaille militaire, la plus haute distinction militaire française. À l’époque, leur histoire fut racontée par plusieurs journaux : La Croix, L’Illustration, L’Ouest Éclair, Le Citoyen de Quimper…
Aujourd’hui, c’est la bande dessinée qui s’empare de cet épisode de la Grande Guerre.
Commandé par le 6e régiment du Génie d’Angers, l’album Mauduit et Cadoret, héros de 1915 est illustré par Vincent Perrot, sur un scénario d’Hugo Daumalin. Le projet a été lancé au printemps 2020, et la BD sortira en décembre prochain. L’exploit des héros de la guerre 14-18 est ainsi raconté par des sapeurs de marine actuellement engagés dans le désert de la bande sahélo-saharienne au sein du GTD Korrigan.
En attendant la sortie l’album, on peut découvrir la naissance et la réalisation de cette bande dessinée grâce à une exposition présentée à la bibliothèque d’Avrillé (allée Georges-Brassens, de 9 heures à 17 h 30). En regard des planches, de grands panneaux présentent le 6e Génie à l’aide de textes et de photos. L’exposition est visible jusqu’au 11 novembre.
Le lancement officiel de la mission EUTM Mozambique, c'était ce matin. Il ne s'agit que d'une étape toute protocolaire et politique. A quand l'arrivée des contingents européens?
Comme je l'écrivais le 15 octobre, la mission EUTM MOZ devrait être totalement opérationnelle à la mi-décembre de cette année. Elle rassemblera quelque 140 militaires qui assureront la formation sur deux sites. L'un des sites est dédié aux commandos, l'autre aux unités de fusiliers marins. L'objectif est de former 11 compagnies: 5 de fusiliers marins à Katembe, et 6 compagnies des forces spéciales à Chimoio. Le budget pour les deux années du mandat est de 15,6 millions. A cette somme s'ajoute une enveloppe de 4 millions d'euros votée le 30 juillet et destinée à fournir des équipements collectifs et des armes non létales.
La société canadienne Calian Group, fournisseuse de solutions de simulation et d'entraînement pour les forces armées et spécialisée dans la simulation de situations de haute intensité, a été choisie par l’armée de Terre française pour élaborer un scénario et un script d’exercice pour le renforcement des compétences de 60 000 soldats dans le cadre de l’exercice HEMEX-ORION 2023.
Selon Calian, le ministère français des Armées l'a choisi "en fonction de sa solide expérience dans la gestion d’exigences de formation complexes tout en garantissant un délai réduit pour l’acquisition de compétences."
L’exercice HEMEX-ORION 2023 vise à accroître la préparation des forces armées en entraînant les formations de combat et les unités d’appui à planifier et à mener des opérations de haute intensité.
L’exercice Orion comprendra quatre séquences :
- la phase « O1 » consistant en une période de planification opérationnelle ;
- l’activité « O2 » comprenant la projection et l’intervention d’une force équivalente à l’Echelon national d’urgence (ENU) ;
- la phase « O3 » prenant la forme d’un séminaire interarmées, voire interministériel, qui permettra d’étudier l’adaptation de la posture opérationnelle de défense en cas d’affrontement majeur ;
- la phase « O4 » qui voit l’engagement en coercition dans la région champenoise d’une division multinationale après une campagne aérienne permettant la conquête de la supériorité aérienne.
Calian produira un programme en quatre phases, toutes liées à un même scénario, aboutissant à un exercice terrestre qui combine des manœuvres simulées et réelles.
Au cours de cet exercice terrestre, les participants du Corps de réaction rapide-France (QG CRR-FR) mettront en pratique les compétences nouvellement acquises sur le terrain français en temps réel. Le QG CRR-FRFR emploie 450 personnes, dont 70 officiers et sous-officiers non français provenant de 12 pays différents de l’UE et de l’OTAN. Ce personnel est formé pour effectuer une grande variété de missions, de l’entrée initiale aux opérations de stabilisation. Par l’entremise du QG CRR-FR, la France peut apporter sa contribution selon sa position et ses engagements internationaux, tout en restant cohérente avec les exigences de la sécurité et de la défense nationales, dans le cadre de l’UE ou de l’OTAN.
L'Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan a annoncé, avec une profonde tristesse, le décès de l'élève-officier Paul PASI retrouvé inanimé dans sa chambre probablement suite à un malaise.
Voici sa biographie:
Ce week-end au Musée de l’Armée, dans le cadre des journées européennes du patrimoine, le Salon du livre d’histoire militaire de l’armée de Terre accueillera 47 auteurs civils et militaires.
Pour sa quatrième édition, le Salon du Livre d’histoire militaire de l’armée de Terre met en lumière l’engagement des soldats et les grands défis auxquels ils font face.
Cette année, la période napoléonienne et celle de la seconde guerre mondiale seront particulièrement mises à l’honneur pour commémorer le bicentenaire de la mort de Napoléon 1er ainsi que les combats des Forces Françaises Libres en 1941.
Parmi les auteurs présents, les visiteurs pourront tout particulièrement découvrir Henri de Wailly, historien et ancien enseignant aux Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan qui a publié De Gaulle sous le casque. Breveté de l’école de Guerre, le colonel Frédéric Jordan met quant à lui à profit son amour de l’histoire militaire et son expérience opérationnelle dans Pour le succès des armes de la France, ouvrage récompensé par l’Académie française. Michel Roucaud, officier de réserve, docteur en histoire et spécialiste d’histoire militaire, porte son regard sur la période napoléonienne au fil de Dans les rangs de la Grande Armée de Napoléon. Enfin, Laurent Gohe, sous-officier dans l’artillerie sol-air, met à l’honneur la cavalerie de la Grande Armée dans Les hommes de fer, coiffures de cuirassiers de 1801 à 1814.
Samedi 18 et dimanche 19 septembre de 10 à 18h Galerie Turenne du Musée de l’Armée, 129 rue de Grenelle, 75007 PARIS Métros : La Tour-Maubourg (ligne 8), Varenne (ligne 13)
La société UFAST basée à Quimper a réalisé avec succès la mise à l’eau de la première vedette destinée aux fusiliers marins. Cette mise à l’eau permet à présent d’aborder les premiers essais à la mer qui se finaliseront, au dernier trimestre 2021 (soit avec un retard de 2 ans sur les prévisions), par la livraison de la première des 12 VFM dans la base navale de Brest.
Dix de ces vedettes iront en métropole et deux à Djibouti.
Selon l'entreprise, "cette nouvelle vedette, destinée à être employée par les fusiliers marins, représente une véritable avancée capacitaire. Son blindage couvre la cabine, les postes de tirs, les moteurs ou les réserves en carburant, offrant ainsi une protection renforcée pour l’équipage de la vedette. Par ailleurs, sa coque composite légère et résistante alliée avec sa puissante motorisation hors-bord offrent une réactivité accrue. Enfin, même si elle est avant tout conçue pour un emploi côtier, la VFM est capable de naviguer de jour comme de nuit dans divers environnements grâce à son faible tirant d’eau (zone portuaire, estuaire ou encore haute mer)".