Les membres de l'Otan cherchent les moyens d'accélérer leurs livraisons d'armements et de munitions à l'Ukraine lors d'une rencontre de deux jours qui a commencé ce mardi, à Bruxelles.
La question sensible de la fourniture d'avions de combat pour permettre à Kiev de résister à la Russie devrait être abordée mais les réticences des pays otaniens vont certainement empêcher la concrétisation de ce souhait ukrainien.
Autre sujet critique: les munitions pour les armements fournis aux Ukrainiens qui sont devenues la priorité et le problème des alliés. Voir mon post précédent sur ce sujet. Le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov, présent à Bruxelles, a d'ailleurs insisté dans un message sur son compte twitter sur la nécessité d'assurer des stocks de munition suffisants:
Par ailleurs, des annonces de cession de matériel militaire pourraient y être faites.
Déjà, la Norvège a précisé qu'elle va donner à l'Ukraine huit chars de combat Leopard 2 ainsi que des munitions, des pièces de rechange et jusqu'à quatre véhicules de soutien. Lire le communiqué ici.
L'annonce initiale avait été faite le 26 janvier. La date de livraison des chars n'a pas été précisée dans le communiqué du ministère norvégien de la Défense, mais le ministre Bjorn Arild Gram, actuellement à Bruxelles pour la réunion des donateurs, a précisé qu'elle interviendrait sous peu.
Tanks, chars, blindés lourds ou légers, VTT, VBCI… On s’y perd un peu (et on perd un peu nos lecteurs) dans les appellations attribuées aux différents types de matériels terrestres de combat, en particulier ceux rencontrés sur les champs de bataille d'Ukraine. Tout n'est pas un tank:
La décision française de céder des AMX-10 RC à l’Ukraine illustre parfaitement ce flottement : tantôt l’AMX-10 RC est qualifié de "tank", tantôt de "chars de bataille" ou de "blindé lourd". Comment appeler ce blindé d'une masse de 15 t à vide (18 t dans sa version modernisée et baptisée AMX-10 RCR), armé d’un canon de 105 mm et servi par un équipage de 4 hommes ? Et comment, plus largement, nommer correctement les véhicules de combat alignés par les forces armées contemporaines ? Entre les fiches techniques et les affirmations des spécialistes (on lira par exemple le "blog complètement blindé", Blablachars) et des fanas, le choix d’une appellation dans la nomenclature militaire suscite bien des échanges, parfois virulents,
A défaut de croiser des opinions, même le plus souvent de bonne foi, j'ai préféré recherché une base formelle. J'ai choisi le Traité de novembre 1990 sur les forces armées conventionnelles en Europe et ses huit protocoles. Ce Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE) a été signé par vingt-deux États membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et de l'Organisation du traité de Varsovie.
Dans son article 2, il définit et décrit les matériels concernés par l'effort post-Guerre froide de réduction des arsenaux conventionnels. Certes, il décrit des équipements en service en 1990 mais il fournit un cadre.
Le "char de bataille" (le Main Battle Tank, MBT en anglais) est un véhicule blindé de combat à chenilles qui a un poids à vide d’au moins 16,5 tonnes et qui est armé d’un canon d’un calibre d’au moins 75 millimètres pouvant tourner sur 360 degrés. De tels véhicules blindés sont utilisés comme système d’arme principal des formations de chars et des autres formations blindées des forces terrestres. Ils ne sont ni conçus ni équipés au premier chef pour transporter des troupes de combat.
Mais, selon le Traité, tout véhicule blindé de combat à roues répondant à tous les critères susmentionnés est également considéré comme un char de bataille. Ce qui pose la question de l’AMX-10 RC. Mais cet équipement n'est pas cité dans la liste de 1990 des types existants de chars de bataille où l'on trouve le M-1 et le M-60 américains, les T-34, T-54, T-55, T-62... soviétiques, le Leopard allemand, l'AMX-30 français, les Challenger et Chieftain britanniques etc. Le motif? Sa masse alors inférieure à 16,5 t.
Aux côtés du char de bataille évoluent d'autres blindés aux missions et aux caractéristiques spécifiques. Globalement, le Traité parle de "véhicule blindé de combat" pour décrire "un véhicule automoteur doté d’une protection blindée et d’une capacité tout terrain".
Cette catégorie inclut les véhicules blindés de transport de troupe, les véhicules blindés de combat d’infanterie et les véhicules de combat à armement lourd.
Ainsi, le terme "véhicule de combat à armement lourd" décrit un véhicule blindé de combat doté d’un canon intégré ou organique à tir direct d’un calibre d’au moins 75 millimètres ayant un poids à vide d’au moins 6 tonnes et ne répondant pas aux définitions d’un char de bataille (voir ci-dessus) ou à celles d’un véhicule blindé de transport de troupe ou d’un véhicule blindé de combat d’infanterie (voir ci-dessous).
Dans le Traité de 1990 l'AMX 10 RC est bien mentionné dans la liste des véhicules de combat à armement lourd. L'AMX-10 RC côtoie l'ERC 90 Sagaie français, le PT-76 russe, le Saladin britannique etc.
Parmi les blindés plus récents de cette catégorie, on peut citer les M1128 Stryker américains, les Ratel-90 sud-africains, les Centauro italiens, le ZTL-09 chinois, le MCV Type 16 japonais, des blindés qui peuvent accueillir plusieurs types de tourelles et d'armes et qui peuvent servir pour l’appui-feu.
Le "véhicule blindé de transport de troupe" (armored personnel carrier, APC en anglais) est un véhicule blindé de combat qui, conçu et équipé pour transporter un groupe de combat d’infanterie, possède en règle générale un armement intégré ou organique d’un calibre inférieur à 20 millimètres. Le VAB français (photo ci-dessous prise en Ukraine) qui équipe certaines unités ukrainiennes tombe sous cette catégorie.
Le "véhicule blindé de combat d’infanterie" (infantry fighting vehicle, IFV en anglais) est un véhicule blindé de combat conçu et équipé essentiellement pour transporter un groupe de combat d’infanterie, qui permet normalement aux combattants de tirer de l’intérieur du véhicule sous protection blindée, et qui est armé d’un canon intégré ou organique d’un calibre d’au moins 20 millimètres et quelquefois d’un lance-missiles antichar. Les véhicules blindés de combat d’infanterie sont utilisés comme système d’arme principal des formations et unités d’infanterie blindée ou d’infanterie mécanisée ou d’infanterie motorisée des forces terrestres. Bradley aux USA, Marder en Allemagne, VBCI (qui a remplacé l'AMX-10P) en France et Warrior en GB sont des IFV.
Les évolutions des équipements (modernisation, adaptation) et l'arrivée en parc de nouveaux équipements chamboulent un peu la nomenclature établie par le Traité. Ainsi, le Jaguar français, l'engin blindé de reconnaissance et de combat appelé à remplacer l'AMX-10 RCR français, est armé d'un canon de 40mm; sa masse à vide est de 20 tonnes. Ce n'est pas un char; est-ce un véhicule de combat à armement lourd? Non, puisque son canon est de 40 mm. C'est un EBRC, dénomination bien française pour un engin qui ne trouve pas sa place dans la nomenclature du Traité de 1990.
Lors de l'exercice HEMEX Orion 2023, une GREY CELL sera chargée de "simuler les organisations gouvernementales d'Arnland", le pays qui va être attaqué et en partie envahi, ce qui provoquera des mouvements de réfugiés, des déplacés et des prisonniers de guerre.
Cette externalisation de l'animation de l'environnement opérationnel a été confiée à la société Crisotech dans le cadre d'un marché de 235 000 euros. Crisotech (groupe Deveryware) est spécialisé dans le conseil, la communication et la formation en gestion de crise.
Voir mon post du 25 juillet sur l'AO concernant cette externalisation.
Le scénario de l'exercice a aussi bénéficié d'un apport d'une société canadienne, le groupe Calian. Voir mon post ici.
Petit rappel: selon le scénario retenu, l'Etat Arnland est déstabilisé par des milices et groupes armés, soutenus par l'Etat Mercure. Une résolution de l'Onu permet un engagement militaire pour venir en aide à cet Etat. D'où l'intervention de forces alliées pour soutenir les autorités d'Arnaland. Mais une phase de confrontation majeure et symétrique va ensuite être initiée avec l'Etat Mercure qui va progresser dans le territoire d'Arnland, forçant à une action d'arrêt majeure.
ORION commencera avec une phase d'entrée en premier, fin février - début mars. 7 000 militaires seront alors engagés dans le sud de la France (de Sète à Castres) et en Méditerranée, avec des opérations amphibie pour l'une (port de Sète) et aéroportée pour l'autre (aéroport de Castres), accompagnées d'opérations aériennes et aéronavales.
Une phase civilo-militaire aura lieu de la mi-mars à la fin mars, autour de 5 thèmes:
1) soutien civil à l'engagement des armées via des acteurs publics et privés (ce thème 1 est indiscutablement lié au concept d'externalisation. Il reconnaît la nécessité d'un soutien civil aux armées engagées dans l'exercice mais aussi, dans une perspective plus large, dans toute opération qu'elle soit de haute intensité ou pas. Ce soutien concerne l'apport des acteurs publics et privés. Ces derniers disposent d'équipements et offrent des prestations que ce soit dans le transport, le stockage, l'énergie, la restauration, le logement, le génie civil et même l'assistance médicale. Et, comme en témoignent de nombreux posts sur ce blog, de nombreuses armées ne rechignent pas à utiliser ces capacités...),
2) droit et normes: les contraintes,
3) RH et réserves,
4) rétroaction sécuritaire sur le territoire national,
5) communication et lutte informationnelle.
Enfin, un engagement majeur aura lieu d'avril à mai (10 000 à 12 000 militaires seront déployés) dans l'est de la France.
Marines & Forces navales de février sera en kiosques le 27 janvier.
À la une de ce n°203 : les porte-avions chinois, bientôt une troisième unité dotée de catapultes.
Également au sommaire :
- A l’école et sur le terrain avec les fusiliers marins ;
- les moyens amphibies russes, pas vraiment modernes ;
- adieu à l’Alouette III après 60 ans de service dans l’aéronavale ;
- les remorqueurs de sauvetage Abeille Méditerranée et Normandie ;
- reportage à bord du voilier école italien Amerigo Vespucci.
Dans un communiqué du 14 janvier, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a confirmé une nouvel envoi de matériel militaire à l'Ukraine. Ce nouveau "package" comprend:
- 14 chars de bataille Challenger 2 qui seront acheminés "dans les prochaines semaines";
- une trentaine de canons automoteurs AS 90 suivront.
Le 10 Downing Street a ajouté que des précisions seront données lundi lors de la session de la House of Commons.
Le communiqué ne fait pas (pas encore?) mention d'hélicoptères Apache; le Mirror a pourtant affirmé l'envoi de 4 hélicoptères d'attaque (avant de retirer son sujet suite à une mise au point officielle):
Puisque l'on parle de chars...
Le fabricant d'armes allemand Rheinmetall ne pourra pas fournir de chars de bataille (MBT) Leopard 2 à l'Ukraine avant 2024 au plus tôt, le temps de procéder à leur réparation, si le gouvernement de Berlin décidait d'en livrer à Kyiv, prévient le patron du groupe dans les colonnes du Bild de ce dimanche.
La réparation des chars Leopard que Rheinmetall a en stock coûterait plusieurs centaines de millions d'euros et le groupe ne pourra pas entamer ces travaux avant que la commande soit confirmée, a déclaré Armin Papperger, président du directoire de la société, au journal allemand. "Les véhicules doivent être complètement démontés et reconstruits", a-t-il expliqué.
Comme l'écrit Nexter, "le CAESAR auréolé de succès commerciaux en 2022"!
Effectivement l'an passé, le système d’artillerie conçu et fabriqué par Nexter a connu de multiples succès.
La DGA a commandé 18 CAESAR 6X6 MkI, ces derniers devant recompléter à l’identique le parc de l’armée de Terre française suite à la cession effectuée au profit de l’armée ukrainienne.
La République tchèque a acquis 10 CAESAR 8x8 en complément de sa commande de 52 systèmes de 2021.
En 2022 Nexter a contractualisé avec deux nouveaux pays utilisateurs : la Belgique et la Lituanie ont commandé respectivement 9 et 18 CAESAR 6X6 MkII.
Par ailleurs, le développement de la nouvelle version a été lancé en décembre 2021 par la France, avec une entrée en service prévue dès 2026. Pour sa configuration nationale, la Lituanie participera activement à la phase de développement de ses 18 systèmes.
Depuis 2004, plus de 450 canons CAESAR ont été livrés.
Le 10 janvier, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a fait diffuser un memo annulant les memos de 2021 obligeant les militaires d'active et de réserve à se faire vacciner contre le Covid-19. Toutefois, "le ministère de la Défense continuera d'encourager les militaires à se faire vacciner" (photo Airman 1st Class Alexander Merchak, USAF).
Le DoD se plie en fait à la décision du Congrès qui a adopté un texte revenant sur la vaccination obligatoire contre le Covid-19 des militaires. Cette restriction sanitaire, l'une des dernières qui étaient encore en place aux Etats-Unis, avait pour but de protéger la santé et le niveau de préparation des soldats américains.
L'obligation vaccinale pour les militaires a conduit à écarter plus de 8 400 d'entre eux, selon le Pentagone qui précise qu'au 20 décembre, deux millions de militaires avaient été vaccinés (voir ci-dessous). Le texte voté laisse au Pentagone le choix de réintégrer, ou non, les militaires écartés. Des républicains voulaient rendre leur retour automatique, mais cette disposition n'a pas été adoptée.
Quel effet sur le recrutement ?
La vaccination obligatoire et la polémique qui a suivi sont intervenues à un moment où le recrutement (de l'US Army en particulier) connaisssaît des difficultés. Kevin McCarthy, le chef des républicains à la Chambre, avait assuré que l'obligation avait mis à mal le recrutement de l'armée, le Pentagone répondant qu'il ne disposait pas de données permettant de l'affirmer. L'obligation vaccinale "semble n'avoir eu qu'un impact très faible sur le recrutement", avait affirmé l'une de ses porte-parole Sabrina Singh.
Pour sa part, le patron du corps des Marines, le général David Berger, avait cependant dit que le recrutement avait pu être touché dans certaines parties du pays en raison de "mythes et de fausses croyances", tout en soutenant une mesure "essentielle pour s'assurer que nous puissions faire notre travail".
Suite de mon post sur un marché attribué à Babcock pour le "soutien global des matériels de transit aérien et de mise en oeuvre des aéronefs".
J'ai sollicité l'armée de l'Air et de l'Espace pour quelques précisions sur ce marché. Les voici:
Le MCO des matériels d’environnement aéronautique est en cours de « verticalisation » (c'est la démarche qui a été mise en œuvre sur les marchés de MCO pour n’avoir plus qu’un industriel référent). L'enjeu est le soutien des matériels indispensables pour que l’AAE accomplisse ses missions.
Ces matériels sont particulièrement diversifiés et très souvent de générations différentes.
Trois familles de matériels sont concernées:
- Les matériels de transit et de mise en œuvre (plates-formes élévatrices, escaliers passagers, tapis à bagages, groupes de parc, tracteurs d’aéronefs, groupes de démarrage à air, chariots porte-bombes…),
- Les matériels plate-forme (véhicules incendie, balayeuses, déneigeuses et kits de déneigement, etc.),
- Les matériels de maintenance aéronefs (si déjà pas pris en compte au titre d’un contrat verticalisé).
Pour l’instant, seul le 1er contrat a été notifié, auprès de Babcock France. Les deux autres doivent suivre.
Le contrat consiste principalement en une prestation logistique renforcée, l’AAE ayant choisi de conserver un niveau de soutien opérationnel (armé par ses mécaniciens environnement) cohérent des exigences opérationnelles (autonomie, permanence et réactivité).
Un post rapide pour signaler deux livres sur la guerre en Ukraine. Ils ont deux traits communs: d'un part, ils ont été écrits par des volontaires, l'un Russe, l'autre français; d'autre part, ils décrivent des institutions militaire mal préparées, voire un quasi foutoir.
Le Russe Pavel Filatiev a publié ses notes de guerre, prises sur son téléphone ou sur des bouts de papier.
Désormais réfugié en France, cet ancien soldat professionnel raconte ses deux premiers mois de guerre en Ukraine dans "ZOV" , qu'on peut traduire par "appel". Son livre ZOV (215 pages, 19,90€) vient de paraître chez Albin Michel, mais il a déjà été publié en russe cet été sur les réseaux sociaux.
Ce sergent, qui a décidé de rejoindre de nouveau l'armée en 2021, a été déployé sur le front de Kherson, au sein d'une brigade parachutiste dans laquelle il avait précédemment servi. Son témoignage porte sur son expérience pendant les deux premiers mois de la guerre, avant qu'il ne soit évacué pour des raisons médicales.
ZOV décrit une armée russe défaillante, rongée par la corruption, affaibli par un encadrement incapable, équipée de matériels obsolètes. Mais c'est une armée qui se bat et porte des coups aux défenseurs ukrainiens. On est alors en mars et avril, avant la déroute russe au nord de Kiev, avant les contre-attaques d'Ukrainiens combattifs, de mieux en mieux équipés et soutenus massivement par l'Occident.
ZOV mérite bien quelques heures, même si le texte et la traduction sont parfois approximatifs (une brigade à 300 hommes?, par exemple; des troupes parachutées au lieu de aéroportées etc) et auraient bien mérité la relecture d'un spécialiste de l'armée et du matériel russes.
L'autre livre s'intitule Engagé volontaire et il a été écrit par Florent Coury, un des volontaires français qui ont tenté de rejoindre les forces ukrainiennes et la légion internationale (certains ont réussi). Engagé volontaire a été publié par Flammarion (364 pages, 20€). Lui aussi aura passé deux mois dans un pays en guerre.
Au début du mois de mars, Florent Coury qui avait déjà quitté son travail, quitte sa famille pour partir à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine. Il veut être utile à cette nation que la Russie tente d'annihiler. A défaut d'être soldat, il deviendra communicant s'occupera des RH d'une unité de volontaires étrangers. Il décrit lui aussi les tâtonnements des premières semaines, le manque de cadres et d'équipements, le flou et les fous. Le livre est fouillé, précis, un peu trop bavard parfois. Mais c'est le récit d'un de ces itinéraires qui donnent encore un sens aux mots "engagement" et "volontaire".
Le 1er décembre, l’armée de Terre organise un colloque sur le thème "Métavers, un nouveau champ de bataille ?".
Ce colloque mené par le Centre de doctrine et d’enseignement du commandement (CDEC), laboratoire d’idées de l’armée de Terre, se tiendra de 8h30 à 12h30, à l’École militaire (Paris).
Ce colloque sera diffusé en direct sur Zoom en suivant ce lien :
https://zoom.us/j/95218653882?pwd=dmlubDZHU21KbENSQVQxcnYvMy81UT09
Des intervenants civils et militaires, institutionnels et privés (Méta, Dassault Systèmes, Microsoft, Agence de l’innovation de défense…) échangeront et partageront leurs réflexions sur ce gigantesque réseau interopérable du monde virtuel et les implications très concrètes qu’il pourrait avoir pour la défense.
Le métavers est un concept récent, qui regorge de ressources et promet d’offrir de nombreuses richesses à découvrir au sein d’un univers parallèle, fictif et inspiré du monde réel. Bien que son utilisation soit souvent assimilée au divertissement, il propose une technologie futuriste, permettant le développement d’implications concrètes dans les domaines des sciences, de l’économie, de l’enseignement ou encore de la défense.
Voici le programme:
8h30: Présentation générale du métavers par Mathieu Flaig (SQORUS)
8h45 : Métavers, réalité ou fantasme ?
Alexandre Bouchet (Clarté / CNXR) Antoine Bordes (Meta) Bernard Ourghanlian (Microsoft) Pierre Paperon (France Meta) Timothée Silvestre (CEA-Tech)
9h45 : Le métavers, espace de confrontations ?
Christine Balague (Comité d’éthique de la Défense) Ingénieur général de l’armement (2S) Patrick Bezombes (CEN / CENELEC) David Nahon (Dassault Système / AFXR) Virginie Tournay (AID) Colonel Samir Yaker (CDEC)
11h20 : Métavers militaire français, quelles potentialités ?
Général de brigade Michel Simonin (DGNUM) Colonel Jean-Gabriel Herbinet (EMAT / B.Plan Num) Lieutenant colonel Raphaël Briant (DGRIS) Lieutenant colonel Hubert de Quievrecourt (DRHAT) Lieutenant colonel Fabien Simon (EMAT / Cyber)
12h25 : allocation de clôture par le général de division Pierre-Joseph Givre, directeur du CDEC.
Les Etats-Unis vont de nouveau piocher dans leur arsenal pour fournir des équipements et des munitions aux forces ukrainiennes. Un nouveau package d'un valeur de 400 millions de $ a été annoncé mercredi après-midi.
Ce 26e package comporte:
- des munitions pour les systèmes NASAMS (National Advanced Surface-to-Air Missile Systems);
- des munitions pour les systèmes HIMARS (High Mobility Artillery Rocket Systems);
- 150 mitrailleuses lourdes avec des optiques thermiques pour contrer les drones;
- 200 obus guidés de 155mm
- 10 000 obus de mortier de120mm m
- des missiles HRMS (High-speed Anti-radiation missiles);
- 150 Humvees (High Mobility Multipurpose Wheeled Vehicles);
- plus de 100 véhicules tactiques légers,
- plus de vingt millions de cartouches de petits calibres,
- 200 générateurs,
- des pièces de rechange pour les canons de 105mm.
Le Royaume-Uni a fait un nouveau don d'équipements militaires à l'Ukraine. Outre 10 000 obus, Londres a annoncé la livraison de trois hélicoptères Sea King.
Voir le communiqué ici.
L'un des WS-61 Sea King aurait déjà été livré aux Ukrainiens, selon la BBC. Quant aux équipages ukrainiens, dix ont été formés au Royaume-Uni, au cours des six dernières semaines.
Ces vénérables appareils, utilisés par la RAF et la Royal Navy depuis 1970, ont été retirés du service actif entre 2016 et 2018.
Le ministre des Armées entend bien accorder une part de choix à la question des réserves dans la prochaine loi de programmation militaire. A plusieurs reprises, il a cité comme objectif le chiffre de 100 000 réservistes. Dans le JDD de dimanche dernier, il a ainsi précisé que son objectif est d'avoir "1 militaire de réserve pour 2 militaires d'active". Effectivement, si le nombre de militaires (hors gendarmerie) est d'environ 205800 (chiffres de 2020), ce sont donc bien 100 000 réservistes qui sont espérés.
Question: s'agit-il de réservistes opérationnels? Oui, les réservistes citoyens ne sont pas concernés.
Question 2: passer de 40 000 à 100000, est-ce que ça signifie multiplier le budget des réserves par 2,5? "La règle de trois s'applique pour la masse salariale, pas pour les équipements. On en saura plus au moment de la LPM".
Bouger les curseurs.
Lundi a eu lieu la première réunion du groupe de travail sur les réserves (photo ci-dessus MinArm).
Ce groupe de travail préfigure par ailleurs d’autres groupes de travail thématiques qui permettront d’alimenter et d’enrichir la LPM. Il fait partie des 6 groupes de travail mis en place par Sébastien Lecornu et préfigure une nouvelle méthode de co-construction de la Loi de programmation militaire. Les autres thématiques retenues pour ces groupes de travail sont : alliances et partenariats stratégiques, économie de guerre et équipement du combattant (capacitaire), environnement de travail et conditions de vie du militaire et de sa famille, espace et cyber, mémoire combattante.
Pour atteindre l'objectif de "1 militaire de réserve pour 2 militaires d'active", il a identifié une quinzaine de mesures concrètes que le groupe de travail expertisera dans les prochaines semaines : en particulier le recul des limites d’âge et l’adaptation des critères d’aptitude médicale, la pleine utilisation des réservistes au quotidien dans les unités militaires, le développement de la réserve sur des compétences rares, la reconnaissance des réservistes et des employeurs qui encouragent leur engagement.
A noter l'ITW du général Gaspari : "La Garde nationale doit relever l’objectif du doublement de la réserve". Il y parle de la Garde nationale et de l'objectif de 180 000 réservistes opérationnels (Armées et Intérieur).
Mon premier post sur Air USA date de novembre 2013. Je signalais que cette petite ESSD américaine du Texas rejoignait le club des fournisseurs de "Tactical Aircraft Services".
En 2020, j'avais signalé que cette ESSD venait d'acheter des F-18 australiens puis qu'elle s'équipait en Pilatus et en Bronco. Selon son site web, la société dispose de six L-39.ZA d'un Mig-29 et de 12 Hawk Mk 67. Elle aligne aussi 5 Pilatus PC-9/A. On attend les F-18 pour 2023.
Air USA vient de changer de nom; elle s'appelle désormais RAVN Aerospace, comme l'a signalé Scamble.
Le 80e anniversaire de l’Escadron de ravitaillement en vol et de transport stratégiques (ERVTS) 1/31 Bretagne sera célébré le vendredi 25 novembre sur la base aérienne 125 d’Istres Charles-Monier (photos AAE).
Lors de cette cérémonie, la Distinguished Unit Citation, décoration décernée au nom du Président des États-Unis aux unités des Forces armées américaines et à leurs alliés durant la Seconde Guerre mondiale, sera remise à l’escadron qui a fait partie des Forces aériennes françaises libres (FAFL).
Plusieurs autres unités françaises ont obtenu cette décoration: le 1er régiment de spahis, la 2e division blindée pour la libération de Strasbourg, le 3e REI, le RICM (Régiment d'infanterie chars de marine), le 3e bataillon du 4e Régiment de tirailleurs tunisiens (4e RTT) pour la prise d'Orbey, en Alsace, et le bataillon français de l'ONU en Corée.
Créé le 1er janvier 1942 à Fort-Lamy au Tchad, le groupe de bombardement Bretagne a participé aux campagnes d’Afrique, d’Italie, de France et d’Allemagne. Le Bretagne a été un escadron de bombardement à partir de 1964 (sur Mirage IV) puis une unité de ravitaillement en vol mettant en œuvre les avions ravitailleurs C135 FR à partir de 1996. Depuis la mise en service opérationnelle de l’A330 Phénix, les traditions du Bretagne sont portées par l’escadron de ravitaillement en vol et de transport stratégiques 1/31, unité polyvalente.
A noter la publication d'un article sur "les A330-243 MRTT Phénix" dans le dernier numéro de Raids Aviation n°63.
Le projet de construction d'une nouvelle caserne pour la Garde suisse pontificale au Vatican a été lancé en 2016 par la Fondation pour la Rénovation de la Caserne.
La rénovation de cette caserne concerne ses trois bâtiments existants. À l’heure actuelle, deux bâtiments servent de logement pour les Gardes non mariés ainsi que de zone de restauration. Dans la troisième caserne sont logés le commandement ainsi que les Gardes avec famille.
Les bâtiments ont été construits au 19e siècle. Depuis lors, aucune restauration sérieuse n'a été effectuée. Du fait de la structure déficiente et du manque d'isolation des bâtiments, les coûts de maintenance sont particulièrement lourds.
La Fondation veut lever au total 45 millions de francs suisses (47 millions d'euros) pour démolir les bâtiments vétustes et construire à la place une caserne flambant neuve.
Pour arriver à rassembler cette somme relativement conséquente, la Fondation fait appel à des entreprises et des particuliers. La Suisse fait don de 5 millions de francs et des cantons vont verser plus de 4 millions. Celui de Lucerne avait promis 400 000 francs, soit environ un franc par habitant, mais certains citoyens ne l'entendaient pas de cette oreille et la question a été mise au référendum dimanche. Le "non" l'a emporté à 71%.
Ce projet reste sur les rails malgré le refus des électeurs du canton suisse de Lucerne de verser leur écot, selon la Fondation qui espère que les travaux seront réalisés pour 2030.
Sans (mauvaise ou bonne) surprise, selon le projet de loi de finances 2023, le budget de la mission « Défense » augmentera bien de 3 milliards d’euros en 2023, ce qui portera son montant (hors pensions) à 43,9 milliards d’euros.
C'est ce que prévoyait la LPM:
Voici quelques données qui détaillent ces 43,9 milliards d'un budget qui s'inscrit dans l'actualité de la guerre en Ukraine:
Les 43,9 milliards d'€ se décomposent ainsi:
- Équipement : 25,6 milliards d’euros (achat, développement, MCO)
- Masse salariale : 12,9 milliards d’euros (les effectifs sont de 271 000 personnels dont 208 000 militaires et 63 000 civils)
- Activité et soutien des forces : 4,2 milliards d’euros
- OPEX/MISSINT : 1,2 milliard d’euros (montant ajustable en fonction des opérations).
Les 3 milliards d’euros de ressources nouvelles seront ventilés de la façon suivante:
- 669 millions d’euros pour la masse salariale (hors pensions) avec 1500 créations nettes de postes
- 550 millions d’euros pour l’entretien programmé du matériel (pour assurer la disponibilité maximale des équipements)
- 455 millions d’euros pour les programmes à effet majeur (gros programmes de modernisation)
- 318 millions d’euros pour la dissuasion
Le reste de l’augmentation est réparti entre différents postes de dépenses (infrastructures, carburants, énergies...).
Côté commandes, voici le détail:
Côté des livraisons, voici ce qui est attendu:
Deux points à signaler:
1) L'effet de l'inflation est estimé à 1 milliard d'euros mais des reports de charges sont possibles pour lisser l'effet jugé "pas catastrophique" par le cabinet du ministre.
2) L'effort de cette année va se poursuivre en 2024 et 2025 sur la même base d'une hausse annuelle de 3 milliards d'euros/ans; ce qui portera à 50 mds €, le budget des Armées. Ces deux années à venir vont s'inscrire dans la future loi de programmation militaire (2024-2030)
En début d’année, l'Otan a décidé de renforcer sa présence dans la partie orientale de son territoire en mettant sur pied quatre nouveaux groupements tactiques multinationaux en Bulgarie, en Hongrie, en Slovaquie et en Roumanie. Ils s'ajoutent à ceux déployés depuis 2017 en Estonie (avec une présence française), en Lettonie, en Lituanie et en Pologne.
En Roumanie, des militaires du génie français, néerlandais et belges construisent actuellement un camp pour accueillir de 800 à 1000 hommes d'ici l'hiver. Ces travaux ont lieu à Cincu, le plus grand camp d'entraînement national dans le sud du pays (photos Daniel MIHAILESCU, AFP) .
Ces travaux, probablement terminés avant novembre pour la partie accueil, s’inscrivent dans la décision de l’Otan de renforcer sa présence permanente à l’Est de son territoire et de baser en Roumanie un Battle Group Forward Presence. Côté français, ce BGFP est renforcé par un détachement Air MAMBA, un détachement du génie et un Elément de soutien national (ESN). .
Les sapeurs français travaillent actuellement sur le construction d'un dépôt de munitions (photo ci-dessous):
D'autres soldats du génie, dont les Belges, mettent en place des préfabriqués qui arrivent tout droit du Mali d'où l'armée française a évacué ses moyens d'hébergement, de restauration, de stockage, de commandement etc.
Les sapeurs néerlandais travaillent eux sur la construction d'une dalle qui accueillera les véhicules et les ateliers (ci-dessous):
Lundi à la mi-journée, une combustion "a priori de matériaux isolants" a été détectée "au niveau d'un local destiné au stockage de vivres" à l'avant du sous-marin, a précisé à l'AFP le porte-parole de la préfecture maritime Pierre-Louis Josselin. Une quarantaine de marins-pompiers de la base navale, renforcés par 52 marins-pompiers de Marseille, se sont alors attaqués à des "points chauds, c'est-à-dire une combustion sans flammes", en utilisant de l'eau pour faire baisser la température, a-t-il ajouté.
On se souviendra qu'un autre incendie a ravagé ce sous-marin le 12 juin 2020.
Le sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) Perle est supposé être de nouveau opérationnel en 2023.
Actualisation: l'incendie a été déclaré éteint à 21h19 lundi soir. Le plan d'urgence interne a été levé, selon le point de situation n°2 du Commandant de la zone maritime Méditerranée et mer Noire.
Catherine Colonna, la ministre française de l'Europe et des Affaires étrangères, s'est exprimé le 22 septembre devant le conseil de Sécurité de l'Onu. Elle est revenue sur l'aide française à l'Ukraine, d'abord à Boutcha et désormais à Izioum:.
"Dès que les informations sur les crimes commis à Boutcha ont été connues, au mois d’avril dernier, nous avons dépêché en Ukraine deux équipes d’enquêteurs. Ils ont, pendant trois mois, aidé la justice ukrainienne à établir minutieusement et patiemment les faits ; puis nous avons fait don d’un laboratoire mobile d’analyse ADN", a-t-elle rappelé avant de préciser: "Maintenant qu’à Izioum de nouvelles atrocités ont été révélées à la face du monde, nous venons de décider d’envoyer une nouvelle mission d’appui aux enquêteurs sur place. Car là où la Russie agit par la désinformation et la propagande, la justice, elle, doit s’appuyer sur des faits."
La ministre n'a pas précisé la composition de cette équipe et elle n'a pas annoncé de date pour son déploiement.
Par ailleurs, le 20 septembre, l’ambassadeur de France en Ukraine Etienne de Poncins a effectué un déplacement à Izioum où il a échangé avec le chef du parquet régional, Oleksandr Filtchakov et le responsable de la ville sur les investigations en cours après la découverte d'un cimetière et d'une fosse commune
L’ambassadeur a pu constater le déploiement du laboratoire mobile ADN offert par la France pour aider la Justice ukrainienne et les familles endeuillées. Sur ce laboratoire développé conjointement par l’IRCGN et la société TRACIP, filiale du groupe Deveryware, voir mon post du 19 juillet.