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L'actualité de la défense d'Ouest en Est
Updated: 3 days 20 hours ago

Portes ouvertes à l'aéro-club de Rennes sous le triple signe de la mémoire, des armées et du bleuet

Thu, 16/09/2021 - 09:36

Les portes ouvertes de l'aéro club Rennes Ille-et-Vilaine auront lieu le 18 septembre (lire ici un article consacré à ce rendez-vous).

L'aéro-club présidé par Jean-Marie Vandergucht ouvrira ses portes de 11h à18h.

Pendant ces portes ouvertes une plaque sera dévoilée en hommage aux 27 membres de la Royal Air Force (RAF) tombés en Ille-et-Vilaine entre 1939 et 1945.

Le public pourra aussi découvrir une nouvelle œuvre de l’artiste graffeur WAR !

Accès libre sur présentation d’un passe sanitaire.

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Le chef de l'État islamique au Grand Sahara éliminé

Thu, 16/09/2021 - 08:21

Adnane Abou Walid Assahrawi, fondateur et chef de l'EIGS, a été tué entre Ménaka et le Niger, lors d'une frappe de la force Barkhane. La ministre des Armées l'a confirmé la nuit dernière, après une annonce d'Emmanuel Macron, sans préciser la date de son élimination qui pourrait avoir eu lieu en août:

Tableau de chasse.
Le 22 juillet, l'état-major des armées avait annoncé que deux cadres de l'EIGS avaient été neutralisés au cours d'une action lancée en coordination avec l’armée américaine. Il s'agissait d’Issa Al Sahraoui et de Abou Abderrahmane Al Sahraoui. Le raid de la force Barkhane contre un camp de l'EIGS avait été déclenché sur très court préavis, dans la région de Ménaka (Mali). 

Dans la nuit du 3 au 4 juillet, dans la région d’Ansongo au sud de Gao, une opération d’opportunité conduite par la Force Barkhane avait permis de tuer un important chef du même groupe armé terroriste.

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La sous-marinade boit la tasse: l'Australie dénonce le contrat avec Naval Group

Wed, 15/09/2021 - 23:36

Le gigantesque contrat de 50 milliards de dollars australiens (environ 35 milliards d’euros) remporté en 2016 par le français Naval Group pour fournir douze sous-marins à propulsion conventionnelle (diesel) à l’Australie va être abandonné, au profit d'un programme qui verrait l'Australie se doter de sous-marins à propulsion nucléaire (mais sans armes nucléaires) et équipés de technologies américaines et britanniques.

Cette annonce a bien sûr provoqué "une grande déception" chez Naval Group dont les collaborateurs avaient été prévenus d'une prochaine annonce lourde de conséquences. 

Mercredi soir, le Premier ministre australien Scott Morrison a confirmé que son pays allait se doter de sous-marins à propulsion nucléaire dans le cadre d'un nouveau partenariat dans la région indo-pacifique de concert avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

Petit retour en arrière.
Français et Australiens ont signé, en 2016, un méga-contrat portant sur la fourniture de 12 sous-marins de la classe Barracuda pour remplacer les bâtiments vieillissants de la classe Collins. Pour ces 12 sous-marins, la facture s’élevait à 34 milliards d’euros. Le début de la construction du premier sous-marin était alors prévu pour 2023 et la première livraison escomptée à l’horizon 2030. Le 11 février 2019, a été signé l’accord de partenariat stratégique par le Commonwealth d’Australie et Naval Group. Cet accord, signé après 16 mois de discussions âpres, encadrait la coopération entre les deux partenaires pour les 50 prochaines années, mais aussi tous les futurs contrats du projet. La prochaine étape devait être la signature en 2023 d’un troisième contrat portant sur la fabrication des douze sous-marins. Cette signature devait coïncider avec le début du chantier de construction du premier sous-marin de la future classe Attack.

Axe anglo-saxon
Exit donc Naval Group et la France.

Place à un axe d'abord industriel anglo-australo-américain surnommé "AUKUS". C'est pourquoi le président américain Joe Biden s'est fendu, mercredi soir, d'une déclaration sur "une initiative de sécurité nationale". Il a été rejoint, en virtuel, par le Premier ministre australien Scott Morrison et le Premier ministre britannique Boris Johnson qui se sont félicités de ce partenariat stratégique et industriel qui garantira "la liberté dans la zone indo-pacifique".

Seul Biden a cité la France, un "allié et un partenaire-clé" mais sans faire une allusion au contrat perdu par Naval Group. Le président US a annoncé une période d'études de 18 mois entre les trois pays pour lancer le programme des futurs sous-marins à propulsion nucléaire qui équiperont la RAN.

Un communiqué a, peu après, été diffusé par la Maison Blanche (cliquer sur l'image pour l'agrandir):

Naval Group, coulé!
L'équipementier français est accusé de dépassements de budget (le coût du programme serait passé de 50 à 90 milliards de dollars australiens, soit 50 milliards d’euros environ) et de retards, ce dont se défend l’industriel. Ajoutons que le choix de sous-marins français n'a jamais fait l'unanimité en Australie et que des campagnes médiatiques intenses et répétées ont été lancées pour critiquer le choix gouvernemental et dénoncer les conditions du marché. Ces campagnes n'étaient pas que le fait de l'opposition travailliste.

Stupeur dans le Cotentin.
A Cherbourg, selon mes confrères de la rédaction locale, la fin du contrat constituera un petit séisme social et économique : "Ce contrat a marqué le moment où ça a basculé ici, en matière de relais de croissance, notamment immobilière", avance-t-on dans l’entourage du maire de Cherbourg, Benoît Arrivé.

Ce dernier a été informé de ce possible rebondissement par les dirigeants de Naval Group, et une prochaine rencontre afin d’évoquer les conséquences potentielles du désengagement de Canberra s’annonce. Loin de l’euphorie qui prédominait en 2017, un an après la signature impliquant construction et transfert de technologie. Cette convention, cadre de coopération décentralisée entre Adélaïde et le grand port du Nord-Cotentin, avait justifié le lyrisme du maire, saluant "cette collaboration qui s’étirera sur plusieurs décennies et nous ressentons une envie sincère des autorités australiennes de voir des liens d’amitié se tisser entre nos deux peuples".

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La rentrée, c'est aussi à l'Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan

Thu, 02/09/2021 - 10:56

L'Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan accueille en cette rentrée 2021-2022 un peu moins de 500 élèves-officiers dont 30 officiers étrangers (photos Académie militaire).

200 jeunes rejoignent en ce moment l’ESM (dont 20 officiers sur titre, 20 élèves étrangers issus de 13 pays et autant de commissaires à ancrage Terre). Quatre élèves de l'ESM iront en Allemagne pour leur scolarité.

Côté EMIA, 150 élèves dont 10 étrangers suivront la scolarité.

L’EMAC, l'école la plus récente, intégrera  quelque 150 élèves-officiers sous contrat; ils feront leur rentrée mi-septembre. Aux 120 officiers sous contrat "encadrement" s'ajoutent 20 OSC "pilote" et 10 OSC pour le SEE (service d'énergie opérationnelle, l'ex-SEA).

Le général de Courrèges, le nouveau commandant de l'Académie dispose de 110 cadres de contact et de 50 professeurs pour assurer leur formation:

Plus de photos sur la page Facebook de l'Académie.

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L'académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan. La grande école du commandement

Thu, 02/09/2021 - 09:20

Voici un nouveau livre qui présente à son tour l'histoire de l'académie militaire Saint-Cyr Coëtquidan. Mais il tombe à pic puisque les Ecoles sont devenues un "académie" et que cette académie regroupe trois entités bien distinctes (l'École spéciale militaire, l'École militaire interarmes et l'École militaires des aspirants de Coëtquidan créée cette année) mais qui forment un tout dans le processus de recrutement et de formation de l'armée de Terre.

L'académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan - La grande école du commandement vient de paraître aux éditions Pierre de Taillac. Il est richement documenté et permet de découvrir ceux qui, illustre ou moins connus, sont sortis de ce creuset de chefs.

L'ouvrage de 192 pages est en vente pour 34€.

L'éditeur propose par ailleurs un coffret spécial limité du grand livre sur l'Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan. Il est en vente pour 69 €.

Pour commander l'une ou l'autre des versions, c'est ici.

 

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Depuis ce premier septembre, plus aucun militaire belge dans la rue

Wed, 01/09/2021 - 12:57

 

L’opération Vigilant Guardian, lancée en janvier 2015 suite à l’attentat contre Charlie Hebdo à Paris et au démantèlement d’une cellule djihadiste à Verviers, a pris fin hier. "La fin de la mission est prévue le 31 août. À partir du 1er septembre 2021 plus aucun militaire ne sera encore encagé dans le cadre d’OVG. La police reprend cette responsabilité", avait indiqué le service de presse du ministère belge de la Défense à l’agence Belga.

Vigilant Guardian a d'abord mobilisé 150 militaires. Puis les effectifs ont été augmentés. Le pic a été atteint en 2016 après les deux attentats du 22 mars (35 morts); jusqu’à 1 800 militaires patrouillaient alors dans les rues.

La décrue s’est amorcée en 2018, 550 militaires restant affectés à cette mission d'abord statique puis dynamique.

En novembre 2020, le gouvernement avait officiellement annoncé la fin de l’opération Vigilant Guardian et les effectifs avaient été de nouveau réduits, passant à 300. La date choisie pour la fin totale de l’opération était alors annoncée: le 1er septembre 2021.

Cette opération était financée par un fonds interdépartemental destiné à la lutte contre le terrorisme au niveau fédéral. Elle aura coûté près de 220 millions d’euros. 

A la police désormais d'effectuer la mission de prévention et de réassurance. A cet effet, la police fédérale belge recrute pour sa nouvelle Direction de la Sécurisation (DAB) qui devrait compter 1600 hommes et femmes. 

 

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Les CH-46 sacrifiés par le State Department étaient gérés par AAR Airlift

Wed, 01/09/2021 - 12:16

Dans la débâcle matérielle de la retraite US de Kaboul, le DoS (le Département d’Etat) a abandonné sept hélicoptères CH-46E Sea Knight, des aéronefs qui faisaient partie de sa composante aérienne. Officiellement, ces hélicoptères ont été rendus inutilisables avant le départ total des forces US.

Une vidéo montre des talibans pénétrant dans un hangar de l’aéroport de Kaboul où sont stockés les CH-46 du DoS : 

On a beaucoup commenté le fait que ces hélicoptères ont été utilisés aussi bien à Kaboul qu’à Hanoï en 1975, lors de l’évacuation finale des deux capitales. En soi, ce ne sont que des machines qui ont eu la « malchance » d’être encore en service à 45 ans d’intervalle:

Ce qui est plus intéressant dans le cas afghan, c’est que ces aéronefs (d'ex-appareils de l'USMC) étaient mis en oeuvre par des privés dans le cadre du programme Worldwide Aviation Support Services (WASS) du DoS.

Le Bureau of International Narcotics and Law Enforcement Affairs Office of Aviation (appelé parfois INL Air Wing) gère ce programme qui est externalisé et qui concerne 110 aéronefs en ligne (le parc comptait 206 avions et hélicoptères en 2018, 357 en 2007) qui sont ou ont été déployés en Amérique du Sud, en Irak et en Afghanistan. Cette Air Wing est basée sur la Patrick AFB, à Melbourne, en Floride, base où sont effectuées maintenance et formation par des contractors.

Un audit de 2018 portant sur le Bureau des Affaires aériennes du Department of State détaille son fonctionnement et montre du doigt des carences dans la gestion de la flotte. Il est à consulter ici.

Le parc du DoS comportait en 2018 23 CH-46 qui faisaient partie principalement de la Embassy Air Afghanistan, la composante chargée de convoyer les diplomates US entre l’aéroport de Kaboul, l’ambassade US et différentes destinations dans la capitale.

L’ESSD DynCorp a assuré les prestations (soutien, maintenance, recrutement des personnels et opérations) de 2005 à septembre 2016. Elle a recruté les équipages, les maintenanciers etc, nécessaires pour épauler les équipes du DoS.

En 2016, le marché (voir mon post sur l’appel d’offres) est passé dans les mains de AAR Airlift Group (voir le communiqué de la société), non sans des péripéties juridiques qui ont finalement tourné au désavantage de DynCorp en 2017. Il faut dire que la valeur estimée du contrat de 11 ans était de 10 milliards de dollars. A Kabul, la transition entre DynCorp et AAR a eu lieu à la mi-2018.

Tous les effectifs d'AAR Airlift en Afghanistan n'apparaissaient pas dans les décomptes trimestriels du Centcom puisque la société travaillait aussi pour le compte du DoS. Difficile donc de donner un chiffre précis du nombre de contractors qui travaillaient dans le cadre du Worldwide Aviation Support Services.

 

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Harouna Diop, mort en Afghanistan, donne son nom à une promo de Saint-Maixent

Wed, 01/09/2021 - 09:05

Jeudi, aura lieu à l'ENSOA de Saint-Maixent le baptême d'une promotion d'élèves sous-officiers issus du recrutement rang. Elle recevra le nom de Harouna Diop décédé en Afghanistan le 13 janvier 2010. 

Harouna Diop, né en 1969, s'était engagé en 1994 au sein du 8e RPIMa. En 1998, il avait rejoint le 517e régiment du Train de Châteauroux, ville où un square porte son nom depuis 2012. Fin octobre 2009, il avait été déployé en Afghanistan (c'était sa 10e opex). Le 13 janvier, le VAB du MLC Diop a été touché par un IED sur la route de Bagram à Nijrab (Kapisa).

Lors de cette cérémonie, un hommage lui sera rendu, en présence de sa famille et de ses compagnons d’arme.

Harouna Diop repose dans son village natal, au Sénégal. Au carré militaire de Déols (36), une stèle est érigée en sa mémoire.

Pour lire sa biographie complète, cliquer ici.

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Le trio Félines, Farde, Rosso lance Fidelis et Associés

Tue, 31/08/2021 - 10:50

Voici un nouvel acteur dans le domaine de la "sécurité, sûreté, intelligence économique, enquêtes, investigation, formation et influence". Il s'agit de Fidelis et Associés, un cabinet créé par Nathalie Félines (Geomines), Jean-François Rosso (MAEGIS Group) et Guillaume Fardes (ex-Risk&Co et spécialiste des externalisation).

Selon les trois fondateurs, "FIDELIS ET ASSOCIÉS combine trois savoir-faire pour offrir un service sur-mesure, immédiatement opérationnel et à très haute valeur ajoutée stratégique". Dans un contexte marqué par l’imprévisibilité des menaces, l’augmentation des risques et la succession des crises, les trois fondateurs garantissent leurs trois expertises complémentaires pour "renseigner, former et protéger", dans les domaines suivants: sécurité, sûreté, intelligence économique, enquêtes, investigation, formation et influence.

 

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Sas de fin de mission: direction le Portugal pour 32 millions d'euros

Tue, 31/08/2021 - 09:46

Finalement, c'est le Portugal!

Dans un post du 3 mars 2020, je me demandais où l'État-major des Armées françaises (EMA) allait mettre en place son prochain "sas de fin de mission" au profit des militaires de retour d'opérations extérieures.

Crète, Croatie, Espagne...? C'est ma quatrième destination qui était la bonne: le Portugal.

Ces sas, je rappelle, doivent permettre aux militaires de bénéficier d'une rupture psychologique et physique progressive par rapport à leurs mécanismes d'adaptation au combat, avant leur retour en France.

Un marché a été attribué pour "l'accompagnement, l'assistance et la mise en œuvre de prestations hôtelières comprenant l'hébergement, la restauration, le transport/transit aéroport, les activités ludiques, sportives et de détente au profit des forces françaises de retour d'opération ".

Le marché comporte un minimum annuel en quantité de six mille bénéficiaires; a été attribué à Portugal Travel Team, de Faro. 

Le marché est conclu pour une période initiale de 12 mois, de sa date de notification à sa date anniversaire de notification. Il pourra ensuite être reconduit tacitement trois (3) fois douze (12) mois dans un maximum de 48 mois. 

La valeur hors TVA est de 32 845 647 euros.

 

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50 000 réfugiés afghans bientôt sur sept emprises militaires aux Etats-Unis

Mon, 30/08/2021 - 17:04

Dans le cadre de l'opération Allies Refuge, le DoD a ouvert des sites d'accueil de réfugiés afghans sur les emprises militaires suivantes:
Fort Bliss, au Texas;
Fort McCoy, dans le Wisconsin;
Joint Base McGuire-Dix-Lakehurst, dans le New Jersey;
Holloman Air Force Base dans l'Etat du Nouveau-Mexique
Fort Lee, Marine Corps Base Quantico et Fort Pickett, en Virginie.

Actuellement, Fort Lee, Fort Bliss, Fort McCoy, et Joint Base McGuire-Dix-Lakehurst accueilleraient déjà 21 000 réfugiés.

L'ouverture des autres bases (Holloman, Quantico et Fort Pickett) permettrait de loger, à compter de la mi-septembre, quelques 50 000 personnes au total (en date de lundi, le nombre total d'évacués d'Afghanistan était de 122 000, selon le DoD qui précise que sur ce nombre, 5400 étaient des civils américains). 

En effet des milliers d'Afghans sont encore en transit, comme le montre cette photo prise en Espagne, à la base navale de Rota:

Tous ces réfugiés entrent sur le territoire US via deux hubs:
- Dulles International Airport en Virginie
- Philadelphia International Airport en Pennsylvanie.

 

 

 

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D'ex-soldats afghans en corps constitué au sein de l'armée de Terre britannique?

Mon, 30/08/2021 - 14:17

L'information rappelle davantage l'histoire de la formation du 32e bataillon de l'armée sud-africaine que celle des Gurkhas. Mais pour le public britannique, la référence aux Gurkhas est plus parlante.

Selon le Daily Telegraph (repris par le MailOnline), le MoD, le ministère britannique de la Défense étudie le projet de création d'un régiment (bataillon?) composé de réfugiés afghans et encadré en partie par des élèves officiers de nationalité afghane déjà en formation au Royaume-Uni.

Ces ex-soldats de l'armée afghane pourrait constituer, comme les Gurkhas de la brigade du même nom, une unité à recrutement ethnique. 

L'idée n'est pas stupide. Autant pour ces soldats réfugiés que pour l'Army qui a toujours du mal à recruter.

Elle n'est pas sans rappeler la création par les Sud-Africains du 32e bataillon. Cette unité encadrée par des cadres sud-africains et un temps par des mercenaires occidentaux avait été créée en 1975 lors de la chute de l'Angola aux mains des résistants marxistes du MPLA.

D'autres "freedom fighters" qui avaient aussi lutté contre les Portugais, mais eux dans les rangs du FNLA, s'étaient replié en Namibie alors sous contrôle sud-africain. La SADF avait regroupés ces réfugiés au sein d'une unité dont la lingua franca allait être le Portugais. Ce "Bravo Group" renommé 32e bataillon ou de bataillon Buffalo, a été dissous en mars 1993. 

Je me rappelle avoir rencontré l'aumônier du bataillon à Pomfret, après le transfert de l'unité en territoire sud-africain. Ce francophone distingué avait deux de ses fils qui servaient au sein du 32e alors commandé par le colonel Mucho Delport, un lointain descendant d'un huguenot arrivé au Cap en 1699.  

 

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Un ballon pour protéger la mission allemande Gazelle au Niger

Fri, 27/08/2021 - 10:17

La société allemande Rheinmetall a annoncé le 25 août (voir le communiqué ici) que la Bundeswehr lui avait passé commande d’un système de reconnaissance et de surveillance opéré depuis un ballon pour assurer la protection d’une de ses emprises au Niger. Le montant du marché est de 21 millions d’euros. La filiale canadienne de Rheinmetall est chargé de l’intégration des senseurs dans l’architecture militaire existante.

Outre la fourniture du système et du ballon, Rheinmettal assurera aussi la gestion du système et la formation des militaires qui traiteront les informations fournies par les senseurs emportés par le ballon.

Outre leur présence médicale à Niamey, les Allemands forment actuellement des soldats des forces spéciales du Niger dans le cadre d'une opération baptisée Gazelle. Opération lancée en 2018.

Le déploiement de ces moyens de surveillance s'inscrit dans le cadre de cette mission.

Cette mission d'entraînement des forces spéciales a d'ailleurs été longtemps tenue secrète par le gouvernement fédéral, comme le rappelait en 2019 à Die Welt, Hans-Peter Bartels (SPD), le commissaire à la défense du Bundestag. "Dans la mission « Gazelle » au Niger, il n'y a que les formateurs plus une composante médicale qui travaillent dans un camp géré par les forces armées nigériennes, les Allemands l'appellent « fleur du désert », disait-il alors.

Le site d'implantation est Tillia au Niger. Les formateurs allemands (d'abord issus de la marine) étaient auparavant déployés principalement à Tahoua, à environ 300 kilomètres à l'est de la capitale nigérienne Niamey.

Sur le site de Tillia, l'armée allemande vient de faire installer des shelters pour protéger les hélicoptères des forces spéciales de l'armée de l'air récemment délocalisés au Niger. Ces engins sont de type H145M. Le contrat pour la fourniture des tentes de hangar déplaçables "LUH SOF" a été signé avec Papp MLS GmbH, une entreprise d'Ottobrunn près de Munich.

Les hélicoptères déployés proviennent du Helicopter Squadron 64 (HSG 64) de Laupheim et font partie des forces spéciales de la Bundeswehr. Fin mars, trois de ces hélicoptères ont été transférés en Afrique par un Airbus A400M.

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Gendarmes ou CRS: l'Afrique du Sud cherche un modèle pour son maintien de l'ordre

Thu, 26/08/2021 - 10:36

La toute nouvelle ministre de la Défense d'Afrique du Sud, Thandi Modise, a déclaré mardi que son pays devrait "considérer le déploiement d'une force spécialement entraînée et équipée pour assurer des missions de maintien de l'ordre (photo Reuters). Modise s'exprimait devant l'Assemblée nationale lors d'un débat sur la vague de violences qui a suivi l'incarcération de l'ancien chef de l'Etat, Jacob Zuma.

Face à la dégradation sécuritaire, le gouvernement avait déployé l'armée (voir mon post sur ce sujet). Les réservistes de l'armée de Terre en particulier avaient été rappelés pour épauler la SAPS (la police) qui était incapable de maîtriser la situation au Kwazulu-Natal et dans le Gauteng. 

En octobre 2020, la SANDF (l'armée sud-africaine) avait déjà été mise à contribution dans le cadre de l'opération Notela pour assurer la maintien de l'ordre lors des confinements.  Des militaires avaient aussi été déployés dans la région du Cap pour lutter contre les gangs et assurer la sécurité de certains townships. 

Toutes ses missions ont un coût financier et humain. Or l'armée sud-africaine (SANDF) est vraiment mal en point. Ses finances surtout... Ce qui fait qu'elle a de plus en plus de mal à entretenir ses infrastructures, à acheter du matériel... Et à solder son personnel.

En outre, ses soldats ne sont ni entraînés ni équipés pour faire du maintien de l'ordre, comme l'a bien reconnu la ministre.

Finalement, en 50 ans, rien n'a changé et l'Afrique du Sud post-apartheid n'est pas mieux préparée à répondre à des troubles et des émeutes.

D'où l'intérêt de la déclaration de la ministre: "Je voudrais suggérer à ce Parlement la création d'une force intermédiaire, une force entre police et armée, une force adéquate pour faire face au genre de situation que nous venons de connaître (...). La France dispose d'une telle force".

Difficile de dire si la ministre faisait référence aux unités de la gendarmerie mobile ou aux CRS. Mais la référence est claire.

Il a pourtant existé une telle unité au sein de la SAP au début des années 1990. Il s'agit de l'Internal Stability Division officiellement créée en janvier 1992 et sur laquelle j'ai réalisé en août de la même année un reportage; il était paru dans Ouest-France et une autre version avait été publiée dans la revue Cultures & Conflits 1992/4 (n° 8). Cette version est à lire ici. L'ISD a finalement été réintégrée à la nouvelle SAPS après 1994.

Une National Peace Keeping Force a brièvement été mise en place en 1994 mais ses piètres qualités ont conduit à sa dissolution rapide.

En 2011, plusieurs élus et l'analyste militaire Helmoed-Römer Heitman avaient préconisé la création d'une "troisième force", Helmoed-Römer parlant même de "gendarmerie" (lire un article sur ce sujet ici). Mais rien n'avait été fait en ce sens.

En août 2012, le massacre de 34 mineurs en grève à Marikana avait relancé le débat sur la capacité des forces de l'ordre sud-africaine de gérer les mouvements de foule et les émeutes. Mais la réflexion n'avait pas abouti.

La RSA manque donc toujours d'une force spécialisée dans le maintien de l'ordre, bien entraînée et bien équipée, se démarquant des des forces militaires et capable d'éviter de faire des victimes inutiles (lire cet article sur les massacres commis par la police sud-africaine depuis les années 1900).

 

 

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Comment réussir un "surge" naval? Crowley Maritime au chevet de la Ready Reserve Fleet

Wed, 25/08/2021 - 10:14

Le TRANSCOM américain a-t-il décidé de prendre les grands moyens pour remettre à niveau sa Ready Reserve Fleet?

Composée actuellement de 41 bâtiments (moyenne d'âge 45 ans!), cette RRF avait été en partie activée fin 2019 dans le cadre d'un exercice grandeur nature qui avait vu la "turbo activation" de 33 navires. Sur cet exercice, lire mon post ici.

Le bilan de cette "réactivation d'urgence" était mitigé selon deux rapports internes qui avaient pointé les habituelles carences du Military Sealift Command. Lire mon post de janvier 2020 ici. J'y écrivais que l'un des rapports épinglait "le MSC (Sealift Command) pour sa gestion erratique de la flotte et pour son suivi peu satisfaisant de la disponibilité".

Un rapport de 2019 de la Rand Corporation tirait aussi des fusées rouges sur l'état de la RRF. Une flotte qui compte 41 navires actuellement (46 il y a encore trois ans). Ces navires font partie de la National Defense Reserve Fleet qui, fin juillet, comptait 86 bâtiments de transport et de soutien. 

L'évolution du contexte stratégique, tant dans l'Atlantique que dans le Pacifique, a poussé le Pentagone à se pencher sur sa capacité de "surge" dans le domaine du transport maritime.

Conscient des lacunes de la RRF, il a été décidé de lancer un programme de modernisation pour réduire l'âge de la flotte et augmenter sa disponibilité. Le projet et le marché qui vient d'être passé ont été supervisés par la MARAD (la US Maritime Administration) qui a confié à Crowley Maritime Corporation un contrat d'une valeur de 638 millions de dollars. Crowley (une société familiale fondée en 1892) est à la tête d'un consortium ad hoc avec Stena RoRo, Serco and LCE (Life Cycle Engineering).

Il s'agira de recenser des navires susceptibles d'intégrer la RRF, de conseiller le TRANSCOM en matière d'acquisition, de gérer les achats éventuels, de superviser leur éventuel passage sous pavillon US, leur rénovation/modification et d'en assurer le MCO. Crowley sera en outre chargé d'opérer ces navires avec des "mariners".

Le contrat annoncé a une valeur de 638 millions de dollars dont une grande partie servira à l'achat des bâtiments, principalement des rouliers (actuellement 33 des 41 navires sont des roro). 

Crowley, le vent en poupe.
La firme US occupe une place de choix parmi les prestataires du DoD. En témoignent de récentes attributions de marché. 

Le 3 août 2021, Le TRANSCOM a annoncé avoir attribué à Crowley une prolongation de marché d'une valeur de 453 millions de dollars pour du transport de fret en Amérique du Nord, dans le cadre d'un marché de 2017 et d'une valeur de 2,3 milliards de dollars:
Cowley Government Services Inc., Jacksonville, Florida, was awarded a modification (P00012) on contract HTC711-17-D-R003 in the estimated amount of $453,000,000. This modification provides continued surface transportation coordination services for the movement of freight within the continental U.S. (CONUS) and Canada under the Department of Defense Freight Transportation Services program to the Defense Logistics Agency and Defense Contract Management Agency. Work will be performed CONUS and in Canada. The period of performance is from Aug. 1, 2021, to July 31, 2022. Fiscal 2021 transportation working capital funds were obligated at award. This modification brings the total cumulative face value of the contract from $766,285,829 to $1,219,285,829. U.S. Transportation Command, Directorate of Acquisition, Scott Air Force Base, Illinois, is the contracting activity. 

Le 30 juillet, c'est une autre prolongation de contrat qui avait été diffusée, portant sur le MCO et la gestion des opérations de 5 navires de surveillance:
Crowley Government Services, Jacksonville, Florida (N6238715C2505), is awarded a $16,247,468 modification (P00134) under a previously awarded firm-fixed-price contract (N6238715C2505) to continue the operation and maintenance of five ocean surveillance ships -- USNS Victorious (T-AGOS 19), USNS Able (T-AGOS 20), USNS Effective (T-AGOS 21), USNS Loyal (T-AGOS 22), and USNS Impeccable (T-AGOS 23): and two missile range instrumentation ships -- USNS Invincible (T-AGM 24) and USNS Howard O. Lorenzen (T-AGM 25). This modification provides for the exercise of a six-month bridge option period. Work will be performed at sea worldwide beginning Aug. 1, 2021, and is expected to be completed on Jan. 31, 2022. The exercise of this option period will increase the total value of the contract by $16,247,468 from $490,133,859 to $506,381,328. Working capital funds (Navy) in the amount of $16,247,468 are obligated for fiscal 2021 and will not expire at the end of the fiscal year. The option being exercised under this modification was added to the contract as a result of a bilateral modification to the contract. This option was not competitively procured and was prepared under the provisions of 10 U.S. Code § 2304(c)(1), as implemented by Defense Federal Acquisition Regulation 6.302-1(a)(2)(iii) — only one responsible source and no other supplies or services will satisfy agency requirements and fully executed on July 22, 2020, under contract modification P00116. The Navy’s Military Sealift Command, Norfolk, Virginia, is the contracting activity (N6238715C2505).

 

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Sahel: le Tchad retire 600 soldats de la force conjointe du G5 Sahel

Sat, 21/08/2021 - 15:34

Le Tchad va réduire de moitié les effectifs de son armée déployés au sein de la Force conjointe du G5 Sahel. Force qui est commandée par un officier tchadien depuis le 30 juillet. Le général de division Oumar Bikimo du Tchad a en effet alors remplacé le général de brigade Oumarou Namata Gazama du Niger à la tête de la Force conjointe.

Les 600 soldats concernés font partie des 1 200 déployés par N’Djamena dans la zone dite des trois frontières entre Mali, Burkina Faso et Niger.

Les troupes tchadiennes sont basées à Tera, ville du sud-ouest du Niger.

"On a redéployé au Tchad 600 hommes en accord avec les forces du G5 Sahel. Il s’agit d’un redéploiement stratégique pour s’adapter au mieux à l’organisation des terroristes", a affirmé à l’AFP Abderaman Koulamallah. "Par rapport à la situation sur le terrain, il faut avoir une force mobile d'où le retrait de certaines de nos forces avec les armes lourdes", a ajouté le porte-parole du gouvernement. "Notre volonté politique de faire face aux jihadistes reste intacte", a-t-il poursuivi.

Le pays reste par ailleurs un gros contributeur, avec 1 400 hommes, de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). 

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Avant ZAPAD 21, l'armée russe se fait les dents en Chine lors de ZAPAD INTERACTION

Fri, 20/08/2021 - 09:30

Les manœuvres russo-biélorusses Zapad 2021 (Ouest 2021) se tiendront en septembre; elles prévoient l’engagement de la Première Armée blindée de la garde. ZAPAD 2021 aura lieu du vendredi 10 septembre au jeudi 16 septembre 2021 inclus. 

Mais les forces russes ont été déployées un mois plus tôt pour des manoeuvres conjointes avec la Chine.

En effet à partir du 9 août, s'est tenu un exercice russo-chinois baptisé ZAPAD/INTERACTION-2021 (Photo by Wang Yafei, Wang Weidong et Ji Jiantao, eng.chinamil.com.cn).

D’après la télévision chinoise CCTV, plus de 10 000 soldats ont participé à l'exercice, qui avait pour thème la sauvegarde conjointe de la stabilité de la sécurité régionale face à une menace terroriste. On lira ici un article chinois en français sur cet exercice.

ZAPAD INTERACTION s'est déroulé dans un camp d'entrainement de l'Armée populaire (PLA) situé près de la ville de Qingtongxia dans la province autonome de Ningxia Hui. Une vidéo sur la phase de montée en puissance est à voir ici

La phase 2 a eu lieu le 13 avec des manoeuvres dynamiques tant terrestres qu'aériennes.

Plus de photos et de vidéos ici sur le site du ministère russe de la Défense qui avait déployé une unité d'infanterie motorisé et des avions de type Su-30SM.

 

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Former des troupes étrangères: une leçon à tirer du fiasco de l'Afghanistan?

Thu, 19/08/2021 - 10:02

La débandade de l’armée et de la police afghanes (300 000 hommes sur le papier) ces dernières semaines n'est pas sans rappeler celle de l'armée irakienne, en 2014 (soit trois ans après le départ des troupes US. Voir mon post du 3 septembre 2011), devant l'avancée des militants du groupe Etat Islamique (toutes les photos DoD).

En effet, il est difficile d'oublier que, malgré des milliards de dollars investis par le Pentagone dans l’équipement et la formation des soldats irakiens pendant une décennie, l'offensive d’un millier de djihadistes en pick-up a suffi pour faire fuir les unités de l'armée nationale qui ont abandonné leurs Humvee, leur MRAP et même leurs chars Abrams!

Si l'armée et la police irakiennes se sont volatilisées devant l'avance des islamistes alliés aux anciens baasistes, l'effondrement des forces de sécurité afghanes a été tout aussi spectaculaire et encore plus rapide. Cette débâcle a été abondamment commentée ces derniers jours, l'accent étant souvent mis sur le retrait final des Américains provoquant la cessation des opérations aériennes de soutien aux troupes gouvernementales et la fin de toute assistance logistique à des forces sous perfusion endémique depuis 20 ans.

Un tel retrait aurait précipité la déroute de l'ANA (armée) et de l'ANP (police), la reddition de nombreuses unités et la désertion pure et simple de milliers de soldats et policiers. 

C'est oublier que le retrait en question ne date pas de ces derniers mois ni même du lancement des négociations entre Américains et Talibans qui ont conduit à l'accord de février 2020 (voir mon post du 21 février 2020). "It was years in the making" ("ça fait longtemps que ça a commencé") selon Bill Roggio, rédacteur en chef du Long War Journal. Les chiffres parlent d'eux mêmes. Côté forces US, les effectifs sont passés de 9700 hommes en décembre 2002, à 25000 en décembre 2007 puis 67000 en décembre 2009 avec un pic à 99800 à la mi-2011. Ces effectifs ont diminué ensuite: 46000 en décembre 2013, 16100 en décembre 2014, 8400 un an plus tard. Et 5200 en décembre 2017... 

Côté contractors, la baisse a été identique, comme en témoignent les posts réguliers sur Lignes de défense consacrés aux effectifs des contractors. L'étude du CRS: "Department of Defense Contractor and Troop Levels in Afghanistan and Iraq: 2007-2020" détaille aussi cette baisse graduelle et déjà ancienne. 

L'ultime retrait décidé par les administrations Trump et Biden ne constitue donc qu'une phase du processus de désengagement des troupes US (et otaniennes) dont la mission était double: un volet combat contre les talibans et l'EI en Afghanistan, un volet de formation des forces afghanes.

Cette dernière mission mérite, à mon sens, quelques commentaires. On a cité ces derniers jours la faramineuses enveloppe que Washington a consacrée à la mise sur pied de l'armée et de la police afghane: 83 milliards de dollars!

C'est le montant mis en avant par l'US Special Inspector General for Afghanistan Reconstruction et que rappelle Tara Copp dans Defense One avant de s'interroger sur l'effondrement "si rapide" des forces afghanes: "Why did They Collapse so Quickly?".

Certes, pour lui répondre, il faut prendre en compte ce qui prévalait aussi en Irak en 2014: la corruption, le népotisme, l'incompétence... TV5 Monde citait en décembre 2014 un habitant de Kirkouk, ancien de la Garde nationale irakienne: "Dans l’armée irakienne, en tant que soldat, tu n’as aucun droit. Ils ne payent pas les salaires. Côté logistique, c’est zéro. Côté équipements, tout est volé, tout le monde vole. Il n’y a aucune discipline et ils ne gèrent pas correctement les troupes, on te mute n’importe où, contre tes envies, loin de ta ville et de ta famille". Autant de travers qui, tant en Irak qu'en Afghanistan, ont exacerbé le manque de combattivité et le pauvre moral des soldats et qui, conjugués à un double déficit en leadership et en équipement, explique en partie l'effondrement des forces gouvernementales face à des adversaires asymétriques mais motivés.

Formation, l'échec
A l'évidence, le gigantesque effort de formation entrepris par le Pentagone et le Département d'Etat dans les deux pays n'a pas payé et Tara Copp insiste bien sur ce paramètre majeur dans son article. Kori Schake, dans un autre texte publié lui aussi par Defense One, pose également la question: "Why the Afghan Army Folded America has historically struggled to train foreign militaries". Elle aussi s'interroge sur la réelle capacité de l'institution militaire US à former (et à faire former via des contractors comme DynCorp) les armées d'autres nations.

Aux questions des deux journalistes, les réponses ne manquent pas mais elles ne sont pas nouvelles. Ainsi Dan Grazier, un ancien Marines et chercheur associé au Project on Government Oversight (POGO où l'on peut lire un éclairant sujet sur le rôle du Pakistan dans la défaite US), a toujours critiqué le manque de vision du Pentagone qui a confié à de trop nombreux détachements tournants (US et otaniens) la tâche de former des forces sécurité afghane ou qui a externalisé à des ESSD cette mission de formation (photo ci-dessous avec un formateur de DynCorp). Le tout sans vision ou continuité, en calquant la constitution, l'entraînement, l'équipement et le fonctionnement de ces forces sur celles des unités occidentales.

Ce dernier argument est aussi celui de Bill Roggio, le rédacteur en chef du Long War Journal et membre de la Foundation for Defense of Democracies. Pour lui les Américains ont voulu former les Irakiens et les Afghans à leur image. Avec un commandement national centralisé, avec des modes opératoires occidentaux. "On a cru que des Humvees, des tanks, de l'artillerie et des hélicoptères suffiraient pour en faire des forces compétentes..." Erreur fatale! Echec total, selon Roggio.

A écouter: l'épisode 55 de la série "Afghanistan Falls" où Roggio dissèque la chute de Kaboul. Il rappelle tout ce qui a été écrit en 20 ans sur le site Long War Journal sur les errements politiques et militaires US en Afghanistan. Et il y revient sur l'échec de la formation des forces de sécurité afghanes. 

On se souviendra de l’optimisme béat et de l’auto-satisfaction du général William Caldwell IV en juin 2011 quand il s’était vanté d’avoir transformé des bandes de va-nus-pieds afghans en des soldats professionnels capables d’écraser les talibans Devant le Council on Foreign Relations, Caldwell avait déclaré : « Ils sont les mieux entraînés, les mieux équipés et les meilleurs de tous les soldats que nous avons formés. Et ils vont continuer à s’améliorer ». C'était sans compter sur les désertions, l'illettrisme, les vieilles rancunes tribales, la désillusion croissante des recrues, les inepties du commandement afghan et la politique du chiffre (tant du côté US que du côté afghan).

Une leçon afghane?
"Retrait annoncé de la force française sur le sol malien: faut-il s'attendre au même scénario qu'à Kaboul", titrait mercredi 18 août le journal Le Soir de Bamako, après l'effondrement subit du régime afghan face aux insurgés talibans après le retrait militaire américain. 

A cette question d'un confrère malien, je n'ai pas la réponse. Le retrait partiel des forces françaises a été décidé certes. Mais l'armée française ne quitte pas le Sahel. Par ailleurs, la MINUSMA et les formateurs de la mission EUTM Mali restent sur place et vont continuer leur mission. Il n'y a pas ni abandon ni renoncement.

Toutefois je crois qu'il y a dans l'échec US à former des forces armées étrangères des motifs de réflexion et d'inquiétude... Français et Européens forment les forces sahéliennes avec conviction. Tout comme, ils ont pris part à la formation des Irakiens et des Afghans. Mais le dévouement et le professionnalisme de bons formateurs militaires ne font pas tout. Et pas nécessairement de bons soldats étrangers. Mais ces derniers sont souvent d'abord victimes des errements de leur propre camp.

 

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A 100 ans, Tom Rice, l'ancien para du Jour-J, a sauté en parachute au-dessus de la Californie

Wed, 18/08/2021 - 10:13

Dimanche 15 août, Tom Rice, un vétéran américain du débarquement de Normandie, a sauté en parachute au-dessus de la Californie pour fêter ses 100 ans. Déjà, en 2019, à l’âge de 97 ans, pour le 75e anniversaire du D-Day, il avait sauté  au-dessus de Carentan (Manche), là où, en 1944, il avait été parachuté avec la 101e division aéroportée.

Mes confrères des rédactions de la Manche lui ont consacré plusieurs articles. En voici deux (cliquer sur les images pour les agrandit):

On lira aussi l'article paru dans l'EDS (L'Edition du Soir) de Ouest-France. Il raconte le saut de Tom Rice au-dessus de sa ville natale de Coronado, en Californie.

En 2022, pour ses 101 ans – chiffre clin d’œil à la 101e division – il espère pouvoir sauter à nouveau au-dessus de Carentan.

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La Navy Cross pour un commando de l'USMC qui a secouru son camarade français en Irak

Tue, 17/08/2021 - 10:03

Un ex-soldat du Marine Forces Special Operations Command (MARSOC) va recevoir la Navy Cross le 26 août à Camp Lejeune; il a secouru plusieurs de ses camarades blessés lors d'un échanges de tir en Irak le 8 mars 2020. Les événements ont eu lieu à une soixantaine de kilomètres au sud de la ville d'Erbil.

Le sergent Nicholas J. Jones commandait un petit élément mixte franco-américain qui s'est retrouvé sous un feu intense venant de grottes occupées par des djihadistes. Il a raconté dans un vidéo (à voir ici) que "les portes de l'enfer s'étaient ouvertes derrière lui. Ce fut le chaos et tout de suite un opérateur des forces spéciales US a été blessé". 

Le récit de 52 minutes est à écouter ici.

Les tirs ont aussi atteint deux autres Marine Raiders et un membre des FS français (blessé à la jambe et à la tête) que le sergent Jones est allé secourir sous le feu après avoir mis sur pied une contre attaque.

Deux Marines sont morts des suites de leurs blessures. Un communiqué de l'USMC l'a confirmé peu après (lire ici).

Pour sa part, Jones a été blessé à la jambe, évacué et réformé. Pour cet acte de bravoure, il a reçu la Purple Heart:

 

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