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Diplomacy & Defense Think Tank News

Wer? Wie? Wann?: Am Sonntag wird ein neuer Bundespräsident gewählt

Hanns-Seidel-Stiftung - Thu, 09/02/2017 - 17:10
Am Sonntag wählt die Bundesversammlung zum zwölften Mal den Bundespräsidenten. Wieso? Wer tritt an? Kann das jeder werden? Bundesversammlung – nie gehört? Und was macht ein Bundespräsident überhaupt? Fragen über Fragen. Hier der Versuch kurzer Antworten:

Theresa May : une position habile, ferme, et très inconfortable

IRIS - Thu, 09/02/2017 - 15:27

Hier, les députés britanniques ont donné à Theresa May le pouvoir de notifier à l’Union européenne l’activation de l’article 50. La semaine passée, celle-ci a publié un livre blanc dans lequel elle dévoile sa stratégie. En sait-on plus sur les modalités de divorce côté britannique ?

Le Livre blanc publié par le gouvernement britannique ne constitue que le versant technique de la position politique adoptée par Theresa May lors de son discours du 17 janvier à Lancaster House. C’est ce discours qui constitue la véritable rupture. Il montre que le gouvernement britannique, qui s’est heurté pendant plusieurs mois aux positions européennes dans ce dossier, a compris que de maintenir sa stratégie irréaliste finirait par être contre-productif.

Theresa May a mis beaucoup de temps à comprendre cela. En revanche, depuis qu’elle a arrêté sa ligne, elle a mené sa barque avec habileté. D’une part, elle a réussi à faire passer l’abandon de ses prétentions sur l’accès au marché unique comme une clarification de sa part, une affirmation de son autorité, et la défense de la souveraineté britannique fondée sur le mandat que lui donne « la voix du peuple ». Il s’agit bien là pour elle de la seule position possible. En effet, sauf à remettre en cause son propre poste, elle est obligée d’en appeler à ce mandat et de le mener à bout, puisqu’elle n’était pas elle-même favorable au Brexit avant le référendum.

D’autre part, elle a réaffirmé son autorité sur le plan domestique au regard de son parti et du Parlement. Les députés britanniques ont donc donné à Theresa May les compétences pour enclencher l’article 50 et mener à bien les négociations. Le projet de loi a été passé rapidement et sans amendement, de sorte que la Première ministre pourra respecter le calendrier qu’elle s’était fixée. Theresa May avait besoin de ce soutien clair mais, pour ce faire, elle a dû donner des garanties sur le droit de regard que le Parlement pourra exercer sur l’accord final. L’accord avec l’Union européenne devra être ratifié par le Parlement britannique.

Quoiqu’à bien des égards historiques, le soutien du Parlement mercredi n’est donc que le départ d’un long processus en poupées russes, d’une complexité dont nous n’avons toujours pas véritablement pris la mesure. Elle va devoir mener de front la négociation avec Bruxelles en regardant dans son dos vers l’opposition de l’Ecosse, dont le Parlement a refusé l’activation de l’article 50, voire l’Irlande du Nord, l’opposition de la City, et une opposition parlementaire qui pourrait s’organiser en vue de peser sur les conditions de sortie. C’est maintenant que tout commence.

Pourquoi la Cour suprême britannique a-t-elle eu à trancher sur la nécessité ou non pour le gouvernement de consulter le Parlement avant l’activation de l’article 50 ? N’existe-t-il pas d’ores et déjà une jurisprudence pour ce cas précis ?

Le Royaume-Uni est un Etat dont la Constitution non-écrite repose sur une accumulation de précédents. C’est ce qui lui permet de s’adapter aux évolutions politiques de manière pragmatique. Or, la pratique du référendum y est inhabituelle : l’absence de précédent clair rend délicat l’arbitrage entre la souveraineté populaire et la souveraineté du Parlement.

C’est donc la Cour suprême qui a tranché. Une fois cette décision prise, le Parlement aurait donc pu s’opposer à l’activation de l’article 50, sachant que la majorité des députés était opposée au Brexit. Il semble avoir choisi de préserver son capital politique pour peser sur les conditions de sortie de l’UE.

La visite de Theresa May au nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, au nom de la « relation spéciale » entre Washington et Londres constitue-t-elle une stratégie pertinente côté britannique ?

Theresa May n’a pas le choix. D’une part, elle a dû se résoudre à la sortie du marché unique. Elle doit donc démontrer que le Royaume-Uni est ouvert au commerce international et capable de nouer des partenariats bénéfiques avec des pays tiers, et en particulier avec les Etats-Unis. Mais le Royaume-Uni devra négocier avec un partenaire beaucoup plus puissant, dont le chef d’Etat est passablement imprévisible. Elle s’est aussi rendue ces dernières semaines en Australie, en Inde et au Japon, mais ces futurs accords commerciaux seront longs à mettre en place et comporteront des contreparties.

Ses positions la mettent aussi dans une situation compliquée politiquement. Au lendemain de la visite de Theresa May à Washington, Donald Trump annonçait la publication d’un décret interdisant la venue sur le territoire de ressortissants de sept pays. Plus largement, la Première ministre est coincée entre l’obligation de bâtir son partenariat économique et ce qui l’oppose foncièrement à Trump. Comme le montrait récemment Gideon Rachman, le Brexit oblige Theresa May à se rapprocher d’un président dont elle ne partage pas la vision du monde : il est protectionniste, elle se pose en championne du libre-échange, elle défend le multilatéralisme basé sur des normes, lui met « America First », elle a souligné qu’une Union européenne solide et prospère était dans l’intérêt du Royaume-Uni, lui a suggéré vouloir la voir démembrée.

Theresa May a annoncé un « hard Brexit » laissant entrevoir la possibilité qu’aucun accord ne soit signé. A quoi ressemblerait le Royaume-Uni post-Brexit dans les relations internationales ? Quelles seraient ses alliances stratégiques avec le reste du monde ?

C’est la partie la moins crédible de son discours. 50 % des exportations britanniques vont vers le marché européen. Dans ce cas de figure, elles seraient soumises aux mêmes droits de douane que les autres Etats qui commercent avec l’UE, comme le veulent les règles de l’OMC. L’absence d’accord entre l’UE et la Grande-Bretagne aurait ainsi des conséquences catastrophiques, et il est plausible que le Parlement britannique s’y oppose, ce qui risquerait de provoquer une crise institutionnelle, voire de nouvelles élections législatives. D’où l’importance du poids que pèsera le Parlement sur les conditions de sortie.

Il est impossible de prévoir à six mois, encore moins à deux ans, mais une chose est sûre : les négociations seront compliquées tant l’économie britannique est imbriquée à celle de ses voisins européens, et cette complexité concerne un nombre incalculable de domaines. D’aucuns commencent à se demander si nous sommes réellement capables de mener le Brexit à son terme, et je n’en suis pas certain.

Hommage à Tzvetan Todorov

IRIS - Thu, 09/02/2017 - 10:23

Tzvetan Todorov nous a malheureusement quittés. Il ne sera plus là pour combattre par sa lucidité généreuse l’obscurantisme moderne. Les hommages qui lui ont été rendus ont laissé de côté un aspect important de son œuvre : une approche philosophique des questions géostratégiques. Je republie le portrait que j’en avais dressé dans « Les intellectuels intègres » en 2013 et recommande la lecture des livres de Tzvetan, toujours actuels et utiles pour la compréhension du monde contemporain.

Tzvetan Todorov est né en 1939 à Sofia, en Bulgarie. Élevé dans un milieu intellectuel, il étudie les lettres modernes et commence à enseigner. Afin de poursuivre sa formation, il vient à Paris en 1963, avec l’idée d’y rester un an. « La France me paraissait le pays de la liberté et de la civilisation… Et avoir un équilibre entre matériel et spirituel »[1].

Roland Barthes est son directeur de thèse consacrée aux Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, qu’il soutient en 1966. Entré en 1967 au CNRS, il obtient la nationalité française en 1973. En 1981, il épouse la romancière Nancy Huston, d’origine canadienne.

Après avoir fondé et dirigé le Centre de recherche sur les arts et le langage à l’EHESS, il devient directeur de recherche du CNRS en 1987. Il est directeur de recherche honoraire depuis 2005.

Il est membre du Comité de soutien de l’association Primo Lévi, destinée à aider les personnes réfugiées en France ayant été victimes de la torture ou de la violence politique dans leur pays d’origine, et également président de l’association Germaine Tillion qui divulgue l’œuvre et le message de la grande résistante dont il dit que l’exemple l’a amené à l’engagement politique. En 2008, Tzvetan Todorov a reçu le prix du Prince des Asturies en sciences sociales et en 2011, celui de la critique de l’Académie française.

Quatre de ses ouvrages concernent plus précisément le champ géostratégique : Mémoire du mal, tentation du bien, écrit peu après la guerre du Kosovo, Le Nouveau Désordre mondial, rédigé après celle d’Irak, La Peur des barbares, publié avant l’élection de Barak Obama et Les Ennemis intimes de la démocratie en 2012. Ces livres signés par un historien et philosophe permettent de « décloisonner » la discipline, lui apportent un regard extérieur et neuf.

Todorov estime par exemple que la guerre du Kosovo, loin de combattre le principe d’épuration ethnique, l’a fait triompher en rendant impossible la cohabitation entre les populations serbes et kosovares. Il remet en cause la vision dominante où les Serbes auraient tous les torts et où l’UCK (l’Armée de libération du Kosovo) verrait les siens totalement oubliés, et s’élève contre le manichéisme selon lui héritier des crimes totalitaires qui divise l’humanité en deux moitiés étanches : les bons et les mauvais, nous et les autres.

À propos de la guerre d’Irak, il rappelle que la guerre préventive est une innovation particulièrement contestable dans la vie internationale moderne. « Si on impose la liberté aux autres, on les soumet, de même que si on leur impose l’égalité, on les juge inférieurs »[2].

Selon lui, au Kosovo comme en Irak, il y eut une guerre illégale, une politique de force et des arguments contestables. « Dans les pays totalitaires, la vérité est systématiquement sacrifiée à la lutte pour la victoire. Dans un État démocratique, le souci de vérité doit être sacré ; sont en jeu les fondements mêmes du régime. » Todorov en profite pour développer le concept de « puissance tranquille », c’est-à-dire une puissance non agressive, au service de projets collectifs définis de façon multilatérale.

La Peur des barbares est une réponse aux théories sur le choc des civilisations mais également à ceux qui essayent, y compris à gauche, de montrer que l’islam n’est pas intégrable à nos sociétés. Alors que la majorité des émigrés actuels est d’origine musulmane, en Europe, attaquer les immigrés est politiquement incorrect. Pourtant critiquer l’islam est perçu comme un acte de courage, rappelle Todorov, les musulmans sont réduits à l’islam, lui-même réduit à l’islamisme politique, lui-même réduit au terrorisme.

Il revient longuement sur l’affaire des caricatures danoises en estimant que si le but des rédacteurs du journal danois avait été de provoquer une réaction violente de la part de certains musulmans et en conséquence un rejet par le pays de sa minorité musulmane, déjà en butte aux attaques du parti d’extrême droite, ils ne s’y seraient pas pris autrement. Il dégage une réflexion sur l’éthique de responsabilité et l’éthique de conviction. Si on a beaucoup évoqué Voltaire à l’époque, Todorov rappelle que ce dernier s’opposait aux institutions dominantes – l’État et l’Église – alors que les militants actuels reçoivent l’appui et l’encouragement des ministres et des chefs de partis au pouvoir. Lui qui a fui un régime totalitaire rappelle aussi que l’amalgame devient choquant lorsque ces combattants pour la liberté s’assimilent eux-mêmes aux dissidents des pays communistes en Europe de l’Est. « Ceux-ci pouvaient payer leur audace par plusieurs années de déportation, là où ceux-là risquent de se voir accueillis à la table du chef de l’État. Il est un peu excessif, à tout le moins, de vouloir bénéficier à la fois des honneurs réservés aux persécutés et des faveurs accordées par les puissants. »

Dans son dernier livre Les Ennemis intimes de la démocratie, il note que dans la Bulgarie communiste où il a vécu jusqu’à l’âge de 24 ans, l’absence de liberté touchait bien sûr les choix politiques, mais également des aspects qui n’avaient aucune signification idéologique : le lieu de résidence, le métier ou même les préférences pour tel ou tel vêtement. Le mot « liberté » était valorisé par le régime mais cela servait à en dissimuler l’absence. C’est donc avec inquiétude qu’il a vu en 2011 le terme « liberté » devenir une véritable marque pour des partis politiques d’extrême droite et xénophobes en Europe.

Toujours sur la question de l’islam, Todorov remarque : « On PARLE beaucoup en Occident du danger que représente l’islamisme pour les pays d’Europe ou d’Amérique du Nord, ce qu’on VOIT en revanche, ce sont les armées occidentales qui occupent les pays musulmans ou qui y interviennent militairement. » De fait, il dénonce l’hostilité face à l’islam, soigneusement entretenue par les pouvoirs politiques et les médias. Ainsi, lorsque le président de la République estime que la communauté française veut se défendre pour préserver son mode de vie, il note que le mode de vie des Français a changé de manière spectaculaire au cours des cent dernières années sous la pression de nombreux facteurs comme le recul de l’agriculture et la montée de l’urbanisation, l’émancipation des femmes et le contrôle des naissances, les révolutions technologiques et l’organisation du travail. Les contacts avec la population étrangère sont à cet égard un facteur plutôt marginal, conclue-t-il en rappelant que la culture étrangère de loin la plus influente en France est celle des États-Unis.

Les livres de Todorov passent l’épreuve du temps. Ils forment une véritable œuvre, pertinente intellectuellement et marquée par un véritable humanisme appliquant de façon universelle les principes de même nom.

[1] Propos recueillis par Olivier Barrot, « Un livre, un jour », France 3, 12 novembre 2002.

[2] Tzvetan Todorov, Le Nouveau Désordre mondial, p. 31

Westuganda: Unruhen und Ausschreitungen

Hanns-Seidel-Stiftung - Thu, 09/02/2017 - 10:00
Der innere Friede im Einflussgebiet des Rwenzururu-Königreiches in Westuganda in Gefahr. Wiederholte Gewaltausbrüche forderten in den vergangenen drei Jahren über 300 Menschenleben.

Paris 2024 face au mouvement olympique

IRIS - Thu, 09/02/2017 - 09:18

Pourquoi Paris a-t-elle décidé de dévoiler le slogan de sa candidature vendredi 3 février ? Quelles sont les dates clés avant la désignation de la ville qui accueillera les JO 2024 ?

Ces annonces plus précises des trois villes candidates ont eu lieu dans le cadre d’une procédure formalisée par le Comité international olympique (CIO). Dans ce cadre, Paris, Los Angeles et Budapest ont présenté le 3e et dernier volet de leur dossier de candidature dans lequel ils révèlent notamment leur vision des Jeux.

La prochaine étape des candidatures se déroulera en mai avec la visite de la Commission d’évaluation du CIO. La délégation s’intéressera notamment aux infrastructures, à la logistique, aux systèmes de transport qui seront mis en place pour l’accueil des jeux. À la suite de cette visite, un rapport sera publié au cours de l’été. Il répertoriera les points forts et les points faibles de chaque ville candidate, sans qu’il fasse pour autant office de classement. Le rapport ne vise pas à donner un avantage conséquent à un candidat par rapport à un autre.

L’étape finale aura lieu le 13 septembre à Lima. L’ensemble des membres du CIO seront réunis, à l’occasion de sa 130ème session, afin, notamment, de désigner la ville qui accueillera les Jeux olympiques et paralympiques dans le cadre d’un vote à deux tours. Il y aura 87 votants à titre individuel. Leur nombre est inférieur au nombre total des membres du CIO (95) car les représentants français, américains et hongrois sont exclus du vote pour éviter un évident conflit d’intérêts. Qui sont les membres du CIO ? La plupart sont issus du monde sportif, notamment des présidents de fédérations internationales, de comités olympiques nationaux ou encore des anciens athlètes. On retrouve également des personnalités, notamment des têtes couronnées (Emir du Qatar, Prince de Monaco, etc.). Ils voteront de manière anonyme et individuelle.

Quelles faiblesses et quels atouts séparent les trois dossiers ?

Une candidature en bonne et due forme nécessite tout d’abord un engagement conséquent des villes car les exigences du CIO sont élevées. Par exemple, le Comité exige de la ville hôte qu’elle ait 42 000 chambres d’hôtel disponibles pour accueillir les visiteurs. Plus de 1 500 d’entre elles devront être réunies sur un seul et unique site pour accueillir la famille olympique. Les JO, c’est plus de 10 000 athlètes et 25 000 journalistes présents au même moment alors que l’ensemble du monde aura les yeux rivés sur les compétitions et la ville hôte. Plus de 300 compétitions sont organisées pour deux semaines de compétition olympique, puis deux semaines paralympiques. C’est une responsabilité immense.

Les messages envoyés par les villes candidates répondent aux nouveaux critères fixés par le CIO dans le cadre de l’agenda 2020, notamment en termes de développement durable, d’héritage et d’impact sociétal. Aussi bien Budapest, Los Angeles, que Paris bénéficient d’un engagement public et privé important et des garanties financières suffisantes à la tenue des Jeux. Ils promettent que les installations ne se transformeront pas en « éléphant blanc ». Beaucoup d’articles ont récemment fait état de l’abandon des infrastructures ayant servi à la tenue des Jeux olympiques de Rio, comme le fameux stade Maracaña. Celui-ci avait été restauré pour la Coupe du monde 2014 et pour les Jeux de 2016. Il est sous-utilisé aujourd’hui.

Si Budapest, Los Angeles et Paris répondent aux critères objectifs du CIO, leurs candidatures se distinguent sur plusieurs aspects. À Paris, on prône notamment des Jeux olympiques compacts et ouverts à la ville. Car une olympiade ressemble parfois à une bulle déconnectée de la ville hôte et de la population locale. C’était notamment le cas à Londres et Rio où beaucoup d’infrastructures étaient isolées de la ville-même. Dans le cas parisien, une partie des compétitions se déroule au cœur de la ville. Les valeurs d’ouverture et de partage des jeux entre les athlètes et la population locale sont mises en avant. Et Paris peut défendre des Jeux olympiques relativement low-cost pour le contribuable puisque les seules constructions notables sont le village olympique, la piscine olympique et le centre des médias. Autre point positif : l’accessibilité. Paris est en effet l’une des villes les mieux desservies en termes de transports publics. Paris2024 annonce déjà qu’il s’agirait des Jeux les plus écolo de l’histoire.

À la différence de Paris, Los Angeles est une ville où la voiture est privilégiée aux transports publics. Dès lors, pour contrer toute critique, l’équipe de LA2024 promet de mettre à disposition un important réseau de transports en commun pour les visiteurs des Jeux. Les Californiens mettent également en avant l’image estivale et ensoleillée de la ville – leur slogan est « Follow the sun », et soulignent l’absence de risque car les infrastructures sont préexistantes. Ils insistent également sur les nouvelles technologies, issues de la Silicon Valley, qui seront mises à profit pour connecter les athlètes et le public.

Budapest, dont l’envergure est moindre que ses concurrentes, fait figure d’outsider. Elle dispose de moins d’infrastructures déjà construites et doit surtout faire face à un mouvement de contestation populaire qui réclame la tenue d’un référendum. À titre de comparaison, la candidature de Paris semble bénéficier d’un plus large consensus auprès de ses habitants avec entre 65 et 70% d’opinions positives selon les sondages. Rappelons également que tous les principaux candidats à l’élection présidentielle française ont apporté leur soutien à Paris2024.

Les JO ont perdu en popularité ces dernières années. De nombreux Brésiliens s’étaient notamment soulevés contre la tenue des derniers jeux à Rio. Dans quel contexte le CIO devra-t-il nommer le futur hôte des Jeux olympiques ?

Le CIO se trouve dans un contexte de crise et fait face à une double contradiction. La première contradiction est stratégique. D’un côté, le CIO doit faire face à des critiques grandissantes sur le gigantisme et le gaspillage lié aux olympiades. Certains Etats acceptent en effet de financer la venue des Jeux au détriment d’autres investissements publics qui pourraient être plus profitables à la population. C’est le cas, par exemple, des Jeux d’Athènes (2004), de Pékin (2008) ou de Sotchi (2014) où les efforts de financement public se comptent en dizaines de milliards d’euros. Le CIO, qui récupère désormais plus de 5 milliards d’euros de revenus à chaque olympiade, en reverse une partie (autour d’1,4 milliards) au comité d’organisation mais la redistribution reste inégalitaire, surtout que ces revenus ne sont pas imposés . En réponse à ces dérapages financiers, de moins en moins de villes acceptent d’accueillir les Jeux. Le CIO s’est retrouvé avec seulement 2 candidats pour les JO 2022 et 3 pour les JO 2024. Ces dernières années des villes comme Boston, Hambourg, Cracovie, Munich ont retiré leurs candidatures après des mouvements populaires d’opposition. Le CIO est traumatisé par cette tendance et a adopté un ensemble de réformes (l’Agenda 2020) qui répond à une volonté de rationaliser les Jeux. En conséquence, les critères d’héritage et de durabilité sont désormais mis en avant par les villes candidates.

En parallèle de cette volonté d’humaniser les Jeux, le CIO a un intérêt stratégique fondamental qui est l’expansion du mouvement olympique. Cette expansion est en cours depuis sa création en 1894. Le CIO reste une ONG à but non-lucratif qui a constamment besoin de légitimité et de reconnaissance comme l’organe suprême en matière sportive. Ce besoin est lié au fait qu’aucune reconnaissance officielle de la part des autorités publiques n’a été formalisée à ce jour. À l’avenir, d’autres organisations privées pourraient développer leur propre système de compétition sportive international. De plus, les scandales de corruption ou de dopage organisé, les critiques liées à sa politique d’équilibriste dans l’affaire du dopage organisé russe, mettent en cause la légitimité du CIO. Bref, le mouvement olympique a besoin de s’étendre. C’est ce qui explique qu’aujourd’hui plus de 200 délégations nationales, dont des entités non-reconnues par l’ONU, sont acceptées par le CIO. C’est pourquoi aussi de nouvelles disciplines sont rajoutées au programme olympique pour accroitre la popularité des Jeux. C’est aussi pourquoi le CIO va chercher à atteindre de nouveaux marchés, dont ceux des pays dits « émergents », toujours dans le but d’asseoir la suprématie de l’organisation sur le sport mondial.

Cette expansion de l’olympisme a un effet contradictoire car il rend les Jeux de plus en plus difficiles à organiser. En voulant s’universaliser, le mouvement olympique exclut, de fait, la possibilité à de nombreux pays d’accueillir les Jeux. La contradiction stratégique se trouve ici. Pour prendre un exemple parlant : jamais un pays africain n’a accueilli les Jeux et cette perspective semble s’éloigner, compte tenu des exigences croissantes du CIO.
La seconde contradiction est d’ordre plus politique. Le CIO a un certain nombre d’intérêts et de critères objectifs dans l’accueil des Jeux, et les rapports de la Commission d’évaluation les expriment de façon très claire.

Or, ce n’est pas le CIO qui attribue les Jeux à telle ou telle ville, mais les membres du CIO, c’est-à-dire une assemblée de 95 individualités, qui ne vont pas forcément suivre les intérêts de l’olympisme. Certains vont plutôt prendre en compte les intérêts des athlètes, d’autres d’une discipline sportive, d’autres d’un pays en particulier, et d’autres d’intérêts d’ordre plus privé. Ces membres, cooptés, votent de façon anonyme et ne représentent qu’eux-mêmes. C’est pourquoi les décisions d’attribution des Jeux peuvent être déconnectées de l’intérêt du sport, ou de l’intérêt général (déjà difficilement définissable). C’est ce qui a conduit à de nombreuses affaires de corruption au CIO ou dans des fédérations sportives comme la FIFA. Face à ce constat, le CIO souhaite répondre notamment en envisageant une nouvelle formule d’attribution des Jeux basé sur des consultations informelles avec des villes potentiellement candidates.

Dans ce contexte de crise, pourquoi Paris devrait-elle accueillir les Jeux de 2024 ?

Être la ville hôte des Jeux olympiques et paralympiques comporte plusieurs aspects positifs. Les JO constituent tout d’abord l’évènement sportif le plus populaire et le plus médiatisé. Environ 200 délégations olympiques sont accueillies pour un moment de convivialité et de fête. La ville hôte attire, durant deux semaines, l’attention du monde entier. Pour elle et pour le pays tout entier, les olympiades constituent une occasion de rayonner. Les JO permettent également un moment de partage au niveau national et de promotion de la pratique sportive. En termes d’image, toutefois, les Jeux procurent un prestige indéniable. Ils peuvent permettre au pays d’améliorer ses relations diplomatiques et de promouvoir l’innovation, l’ouverture, la modernité ou certaines valeurs comme le partage.

En ce qui concerne le volet économique, certaines villes ont profité de l’accueil des Jeux olympiques pour se mettre en avant, signer des contrats et attirer des nouveaux investisseurs. Cependant, les études sur les impacts d’un tel évènement relativisent ses retombées positives. Elles sont d’abord éphémères, et se heurtent à un potentiel coût d’opportunité : si ces investissements étaient consentis pour d’autres occasions, ne seraient-ils pas encore plus bénéfiques ? In fine, l’intérêt purement économique des Jeux reste à démontrer.

Dans certains cas comme Barcelone, Sydney et, dans une moindre mesure, Londres, les ville hôtes ont profité des évènements pour réaménager certains quartiers grâce à la construction de nouvelles infrastructures. À Paris, le village olympique sera en Seine-Saint-Denis. Ce sera l’occasion de créer un nouvel espace urbain et de rendre accessibles de nouveaux logements. Le coût de l’organisation pour Paris et Los Angeles reste important dans l’absolu (environ 6,5 milliards d’euros). Le budget sécurité sera fort et certains dépassements sont à prévoir (comme pour toutes les olympiades récentes). Mais, compte tenu du faible taux de constructions à réaliser, on peut estimer que les dérapages budgétaires resteront limités. À l’instar d’une personne lambda qui organise un évènement ou une soirée, la ville qui organise les JO ne cherche pas à gagner de l’argent, mais plutôt à en retirer du prestige par la tenue d’un évènement planétaire.

Alors qu’une attaque à l’arme blanche s’est récemment produite aux abords du Louvre, la situation sécuritaire ne risque-t-elle pas de sanctionner Paris et de remettre en cause sa capacité à assurer correctement la sécurité pendant les JO ?

La sécurité est peut-être le souci principal pour la communication de Paris 2024 en amont du vote des membres du CIO. Deux arguments vont à l’encontre de cette crainte. D’une part, les risques sécuritaires actuels touchent également les États-Unis et la Hongrie. D’autre part, les services de sécurité français ont une certaine expérience dans la lutte contre le terrorisme. Toutefois, au regard de l’hypermédiatisation des attaques terroristes, la moindre action d’un ou plusieurs individus malintentionnés d’ici septembre aura un impact considérable sur l’image de Paris 2024.

Dr Thanos Dokos writes in Kathimerini on Greek-Turkish relations, 08/02/2017

ELIAMEP - Thu, 09/02/2017 - 08:44

You can read here the article on Greek-Turkish relations which was written by Director General of ELIAMEP Dr Thanos Dokos. This commentary was published in the Greek daily Kathimerini on 8 February  2017 [in Greek].

Griechenland: Stillstand und Unklarheiten beim Reformprozess

Konrad Adenauer Stiftung - Thu, 09/02/2017 - 00:00
Griechenland ist zurück in der europäischen Aufmerksamkeit: 2017 beginnt mit unangenehmen Erinnerungen.

La liberté a des idées – Les photos de l’événement

Fondapol / Général - Wed, 08/02/2017 - 18:11

Le samedi 4 février à Reims, « La liberté a des idées » a tenu la première édition de ses conférences interactives et itinérantes dans les villes françaises. Un projet qui rassemble près de 16 think-tanks et associations souhaitant œuvrer pour la diffusion des idées de la liberté, et susciter l’entrepreneuriat, au premier sens du […]

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« Devenez un leader » – 3 questions à Pierre Cabane

IRIS - Wed, 08/02/2017 - 18:11

Pierre Cabane, diplômé de l’EM Lyon, entrepreneur – ancien cadre dirigeant d’une division internationale du groupe L’Oréal et créateur d’une marque cosmétique – est intervenant à l’Université Paris Dauphine et Science Po. Il répond à mes questions à l’occasion de la parution de l’ouvrage : « Devenez un leader : les clés de la réussite », aux éditions Eyrolles.

Être un leader est-il inné ? Peut-on apprendre à le devenir ?

Comme un grand compositeur, le leader est un mélange résultant de certaines prédispositions et de beaucoup de travail !

C’est la perception des autres qui vous positionne comme un leader ou pas : on peut être nommé manager, pas leader. Si l’autorité du manager, désigné par sa hiérarchie, trouve son fondement dans l’organisation de l’entreprise, le leader tire son pouvoir et son influence de la reconnaissance des autres. Comment définir le leader ? On pourrait dire que le leader conduit l’organisation vers l’accomplissement d’objectifs innovants à long terme en alignant les énergies sur une vision prospective. A l’aise dans un environnement changeant, le leader croit dans le futur et l’exprime par un optimisme permanent et affiché : le leader a un devoir de bonne humeur ! Dans l’entreprise, il incite ses collaborateurs à aller durablement au-delà de leurs intérêts personnels, de leurs domaines de compétences et de leurs fonctions.

Oui, Il est possible d’améliorer la capacité de leadership d’un individu en travaillant par exemple sur certaines compétences clés indispensables au leader.

  • Inspirer confiance. Pour suivre un leader, les équipes ont besoin d’avoir un sentiment de fiabilité concernant son intégrité, sa loyauté, ses aptitudes, sa personnalité, sa transparence, son ouverture… C’est en ayant confiance dans le leader que les équipes prendront confiance en elles ;
  • Insuffler énergie et passion. Motiver, c’est donner de l’énergie : il lui faut savoir orchestrer l’énergie de ses collaborateurs pour soutenir leurs efforts dans la durée. Et dépassant le simple engagement, le leader doit montrer sa passion pour le projet stratégique qu’il a construit ;
  • Faire preuve d’anticonformisme. Le leader doit s’autoriser des audaces, des raisonnements à contre-pied, des remises en cause profondes. Il sera à la recherche de nouveaux modèles, d’initiatives inédites. Fréquemment, ces comportements originaux, voire insolites, susciteront la surprise puis l’intérêt et enfin l’adhésion des équipes ;
  • Donner du sens. Au-delà du classique développement d’une vision stratégique, le leader doit donner du sens à l’action de l’entreprise. En traçant des perspectives, il fabrique un véritable ciment aux différents éléments composant l’entreprise : son histoire, sa vision, ses missions, ses chiffres, ses valeurs…

La question du temps est-elle le principal défi pour un dirigeant ?

C’est en effet un vrai problème sur le plan organisationnel ! Sauter de réunion en réunion, agir dans l’urgence, décaler un rendez-vous, faire une note au dernier moment, répondre à toutes les sollicitations, arriver en retard… Après une journée bien remplie, un sentiment confus envahit souvent le dirigeant : mais qu’ai-je donc fait aujourd’hui ? Bien gérer son temps, c’est s’affranchir de ce cercle vicieux pour faire passer le temps de l’état de contrainte à celui de ressource : comme disait Sénèque, « ce n’est pas que nous disposions de très peu de temps, c’est plutôt que nous en perdons beaucoup » !

Quelques règles simples permettent au leader d’être acteur de son temps.

En premier lieu, il faut savoir gérer ses priorités : tout n’est pas urgent, tout n’est pas important ! Pour déterminer l’importance et l’urgence d’un élément, il faut toujours le relier au contexte en se posant deux questions : quel est le degré d’urgence de la tâche ? quelles sont les conséquences si je ne m’en occupe pas ?

Ensuite, le dirigeant devrait pouvoir se ménager des « plages libres » hebdomadaires ou quotidiennes et ce pour trois raisons au moins :

  • S’il faut savoir dépenser son énergie, il faut également savoir se ressourcer ;
  • Certains dossiers nécessitent que le dirigeant puisse s’isoler pour réfléchir et prendre du recul.
  • Et surtout, une journée de dirigeant comporte environ 40% d’imprévus auxquels il va falloir faire face !
Le dirigeant veillera également à maîtriser les sollicitations : les « parasites du temps » viennent aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur de l’entreprise : visite d’un collaborateur, sollicitation téléphonique d’un client, réunion impromptue … Refuser la sollicitation d’une personne n’est pas simple : mais il faut savoir dire « non », en rejetant la demande et non l’interlocuteur qui doit toujours se sentir considéré et respecté.

Mais surtout, le dirigeant n’oubliera pas que l’un des principes de base dans la gestion du temps, c’est l’art de déléguer. Le dirigeant peut penser mieux faire que les autres dans un certain nombre de domaines. Mais quand les mêmes problèmes reviennent régulièrement, le temps qui leur est consacré devient de plus en plus important. Dans la réalité, après une période de rodage et d’apprentissage, les membres d’une équipe de direction bien choisis devraient arriver à résoudre avec succès la plupart de ces problèmes : et sans doute plus rapidement que le dirigeant… Il faudra pour cela apprendre à accepter que quelqu’un va d’abord faire plus lentement et pour ensuite faire mieux et plus vite : le dirigeant pourra alors se dédier pleinement aux enjeux stratégiques.

Comme se définit une vision stratégique ?

La confusion est fréquente entre les différents termes : vision, valeurs, mission, stratégie, etc. Si la stratégie est l’art d’allouer des ressources, la vision stratégique du dirigeant est la représentation mentale d’un état futur possible et souhaitable de l’organisation.

Pouvoir imaginer ce que sera l’avenir de l’entreprise est une qualité essentielle du dirigeant. C’est la construction de la vision stratégique qui permettra de fixer le cap, de définir une stratégie pertinente, de mobiliser les énergies, de créer de la valeur. C’est une vision stratégique claire qui donnera du sens à l’entreprise. C’est son existence qui fera la différence entre le manager et le leader : outre les décisions opérationnelles quotidiennes, le dirigeant devra mener une réflexion stratégique sur un horizon plus long tout en intégrant les problématiques de changement de l’environnement.

La vision stratégique :

  • s’inscrit toujours dans un horizon de long terme ;
  • découle de l’ADN de l’entreprise ;
  • est fondée sur la faculté d’anticipation du ou des dirigeants ;
  • est le fruit d’une recherche, d’une intuition, d’un travail…
  • est généralement issue d’une seule personne ou d’un petit nombre de personnes ;
  • intègre une dimension émotionnelle ;
  • renforce le sentiment d’appartenance ;
  • présente un caractère idéal.

Pour être comprise par les collaborateurs, acceptée par les clients et les autres parties prenantes, la vision stratégique doit découler fortement de l’identité de l’entreprise. C’est l’identité, puissant facteur potentiel de différenciation concurrentielle, qui constitue le socle de la vision stratégique : le dirigeant prendra garde à ne pas s’en éloigner.

Associate Professor Dim. A. Sotiropoulos writes about the crisis in Greece in To Vima on Sunday, 05/02/2017

ELIAMEP - Wed, 08/02/2017 - 15:24

Associate Professor  at the University of Athens and  Senior Research Fellow at ELIAMEP Dimitri A. Sotiropoulos wrote an article about the crisis in Greece in the Sunday edition of To Vima newspaper. The article was published on 5 February 2017 and is available here (in Greek).

España en el G20: estar y ser

Real Instituto Elcano - Wed, 08/02/2017 - 13:34
ARI 12/2017 - 8/2/2017
Andrés Ortega

España puede consolidar su posición como “invitada permanente” en el G20 planteado posiciones de interés nacional y general, y utilizar este estatus para sus relaciones bilaterales y regionales.

Colloque « États, Religions, Laïcités : Les Nouveaux Fondamentalistes. Enjeux nationaux et internationaux »

Fondapol / Général - Wed, 08/02/2017 - 13:19

Quelles réponses à la montée des fondamentalismes en France et dans le monde ? Quelles évolutions prévoir du rapport Etats, religions et laïcités en France ? L’objectif de ce colloque est de présenter, non seulement un diagnostic commun, mais aussi toute une série de solutions à la crise de l’ultra-modernité. Avec notamment : Younes Aberkane, […]

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La politique environnementale et climatique de Donald Trump. Flou général ou vrai retour en arrière ?

IRIS - Wed, 08/02/2017 - 10:52

Dans un tweet célèbre daté du 6 novembre 2012, le futur président américain déclarait : « Le changement climatique est un concept créé par et pour les Chinois pour atteindre la compétitivité des entreprises américaines. » Quatre ans plus tard, alors fraîchement élu, il accordait une interview au New York Times dans laquelle il reconnaissait l’existence de « connexions » entre le changement climatique et les activités humaines. Difficile de connaître, si tant est qu’il en ait de véritables, ses convictions profondes sur le sujet, bien que son entourage ait également pu apparaître ouvertement climato-sceptique. Certaines analyses justifient cette posture de Donald Trump par sa volonté d’être perçu comme une personnalité anti-système, opposée aux élites traditionnelles corrompues[1]. De ce fait, se déclarer ouvertement sceptique face à une réalité partagée par le système peut sembler obligatoire. Au-delà des postures du président, se pose la question de la politique qu’il va mener, sachant que, durant sa campagne, il s’était montré hostile à l’ensemble de l’héritage réglementaire laissé par son prédécesseur.

Un retour en arrière des Etats-Unis sur le plan environnemental

Le nouveau président peut effectivement remettre en cause nombre de politiques décidées par l’Administration Obama et minimiser le rôle de l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA). Plusieurs illustrations à cela :

> L’annonce de la relance des oléoducs Keystone XL et Dakota Access. Le premier vise à transporter depuis l’Alberta le pétrole tiré des sables bitumineux jusqu’au complexe de raffineries du golfe du Mexique, sachant que l’oléoduc existant s’arrête à Cushing dans l’Oklahoma. Le second relierait le Dakota du Nord à l’Illinois. La reprise de ces projets a été annoncée le mardi 24 janvier lors de la signature de presidential memoranda qui n’ont pas la même valeur juridique que les executive orders. La reprise des projets a toutefois été assortie de conditions (négociations en cours avec Transcanada pour Keystone XL pour avoir de meilleures retombées économiques). Des contreparties sont donc attendues mais les projets pourraient reprendre.

> La législation minière s’était durcie sous Obama avec le gel de nouveaux prêts pour des terrains miniers et l’interdiction d’utilisation d’explosifs pour les mines situées sur des sommets. Cette dernière va sans doute sauter rapidement car elle tombe sous le coup d’une procédure spécifique : ayant été prise le 19 janvier soit la veille de l’investiture de Donald Trump, la disposition peut être annulée par un simple vote à la majorité au Sénat dans les soixante jours qui suivent son édiction. Le chef de file des sénateurs républicains, Mitch McConnell (Kentucky), a déjà fait part de son intention de mener à bien cette possibilité. Une autre règle portant sur les fuites de méthane dans les infrastructures de forage pourrait être annulée de la même manière.

> La législation sur les automobiles de 2011 qui demande aux constructeurs de concevoir des moteurs moins énergivores d’ici 2025 et de développer les voitures électriques pourrait aussi être battue en brèche à cause d’une faille juridique. Les constructeurs pouvaient en effet, en 2017, choisir de ne pas appliquer la disposition si elle se révélait trop coûteuse. L’EPA a déclaré que ce n’était pas le cas mais il faut aussi la confirmation du ministère des Transports, inexistante jusqu’alors. L’annulation pourrait toutefois se déroulait sur plusieurs années.

> La régulation Clean Power Plant, important héritage des années Obama prévoit de faire passer de 39% en 2014 à 27% en 2030 la part du charbon dans la génération d’électricité, entre autres via le recours aux renouvelables. L’annulation de cette réglementation, au programme de Donald Trump nécessiterait le concours de la Cour suprême ce qui pourrait allonger la procédure au-delà d’un délai de quatre ans, soit celle du mandat présidentiel.

> Des dispositions prises par l’EPA limite également fortement la pollution des eaux des fleuves et rencontrent la franche opposition des lobbys agricoles qui ont le soutien du président dans cette affaire.

Si le président ne peut tout faire, certaines possibilités existent et devraient être exploitées dans les semaines qui viennent.

Cet ensemble de mesure suscite à la fois des inquiétudes mais soulève également un certain scepticisme. Des inquiétudes tout d’abord, de la société civile, en partie opposée à la direction que souhaite prendre le nouveau président américain en bouleversant le travail effectué par les précédentes administrations en matière de protection de l’environnement, mais aussi des scientifiques qui craignent que les bases de données de la NASA ou de l’EPA soient tout simplement effacées. La mention des régulations existantes en matière climatique a, selon différentes sources, disparu du site de l’agence américaine mais aussi de celui de la Maison-Blanche.

Un certain scepticisme, ensuite, car plusieurs verrous existent au niveau national, outre la pression de l’opinion publique. Les politiques environnementales se décident également au niveau des Etats fédérés et le président ne pourra pas tout bloquer, la Californie ayant par exemple une politique avancée en matière climatique et environnementale. Les décisions qu’elle prend, de par son poids économique (6e PIB mondial) et ses 40 millions d’habitants ont des répercussions sur l’ensemble du territoire national, mais aussi du monde. De même, le poids des lobbys de l’énergie renouvelable pourrait – bien qu’inférieur à celui des hydrocarbures – jouer un rôle, dans une volonté de ne pas abandonner cet important champ d’investissement à la Chine qui a pris une avance significative ces dernières années.

Enfin, c’est un autre acteur majeur, le Department of Defence, qui s’est saisi des enjeux liés au changement climatique depuis une dizaine d’année. Tous les documents stratégiques, du Joint Operating Environment Report de 2010 à la Climate Change Adaptation Roadmap de 2014, intègrent les risques et menaces liés au phénomène et notamment la vulnérabilité des installations militaires. Le changement climatique est considéré comme un multiplicateur de menace par le DoD et il n’est pas certain que Trump souhaite bouleverser cet état de fait. Le nouveau président s’inscrit en effet plutôt dans une tradition républicaine de soutien à une armée forte, tendance qui a dû composer ces dernières années avec cette mise en avant du changement climatique comme un problème stratégique par les militaires.

Vers une sortie de l’Accord de Paris ?

La question se pose depuis la campagne durant laquelle le candidat Trump avait effectivement fait cette annonce de sortie de l’Accord de Paris. Le peut-il réellement ? Difficile à affirmer car la procédure est longue : il faudrait que la décision d’annuler la signature de l’accord soit notifiée au secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ce qui ne serait possible qu’un an après sa ratification, donc en novembre 2017, auquel s’ajouterait un délai de trois ans, portant le tout hors mandat de Donald Trump. La possibilité existe toutefois à travers une subtilité de l’accord de Paris, dans le cadre de l’article 28. Ce dernier stipule que tout pays sortant de la CCNUCC sortirait également de l’accord de Paris, ce qui ne prendrait qu’un an au lieu des trois pour l’accord de Paris car la CCNUCC a été signée en 1992 lors du Sommet de la Terre à Rio.

Néanmoins cette décision serait lourde de conséquence et n’a d’ailleurs jamais été expérimentée par aucun autre pays (seuls certains sont sortis du Protocole de Kyoto comme la Russie, le Canada, le Japon, etc.). Rex Tillerson, le fraîchement nommé Secrétaire d’Etat a, au cours de son audition devant le Sénat, exprimé son soutien au processus, déclarant qu’il valait mieux rester à la table des négociations car « aucun pays ne pourrait résoudre le problème seul ». Une position nuancée par Myron Ebell, qui assurait la transition à la tête de l’EPA et qui avait lui déclaré que cela pouvait se faire, la question étant plutôt de savoir « quand ? ». Rappelons que le statut de promesse de campagne n’est pas une assurance vie. Donald Trump avait par exemple pris violemment position contre l’accord du 14 juillet 2015 passé entre le P5+1 et l’Iran au sujet de son programme nucléaire, affirmant qu’il souhaitait le déchirer. Il a fait volteface il y a quelques jours, soutenant publiquement, avec le Roi Salman d’Arabie Saoudite, une application rigoureuse de l’accord.

Enfin, cette décision questionne son rapport au multilatéralisme, à ses partenaires des pays occidentaux mais aussi la relation qu’il souhaite avoir avec la Chine. Nous le disions plus haut, la Chine se positionne de plus en plus comme un leader mondial sur le dossier climatique qui était sous Obama un axe important de la coopération bilatérale, illustré par l’accord de novembre 2014 où les deux premiers émetteurs mondiaux (40% des émissions de gaz à effet de serre à eux deux) avaient annoncé des objectifs de réduction. Pékin, qui est le premier investisseur mondial dans le secteur des renouvelables, principalement éolien et solaire, dépense 2,5 fois plus que les Etats-Unis (plus de 100 milliards en 2015) et prévoit d’investir 360 milliards de dollars dans le cadre du plan quinquennal 2016-2020. Les nombreuses provocations du milliardaire envers Pékin interrogent, comme sa volonté d’abandonner ce leadership à la Chine qui n’en demande pas tant. Lors du sommet de Davos, Xi Jinping a rappelé aux Etats-Unis leurs engagements, qualifiant l’accord de Paris de « victoire remportée avec difficultés », invitant « tous les signataires à s’y tenir » tout en invoquant la « responsabilité pour les générations futures ». Céder du terrain face à la Chine dans cette lutte d’influence n’est sans doute pas de bon augure pour les intérêts américains dont le président s’est pourtant fait l’ardent défenseur.

Surtout, ces éléments ne font qu’accroître le sentiment d’une absence totale de ligne politique, d’une colonne vertébrale, d’un projet, si ce n’est celui de plaire à un électorat désabusé car négligé en partie par les prédécesseurs de Donald Trump. Les slogans sur Twitter ne font pas une politique, comme les insultes ne font pas une diplomatie. La nouvelle administration pourrait en faire rapidement une expérience douloureuse, si cela n’est déjà pas en cours.

[1] K. Möhler, G. Piet, E. Zaccai, « Changements climatiques et familles politiques en Europe. Entre soutien et résistance aux politiques climatiques », Courrier du CRISP, 2015.

Von EWG zu EU: Der Vetrag von Maastricht

Hanns-Seidel-Stiftung - Wed, 08/02/2017 - 00:00
„Maastricht stellte einen Quantensprung dar. Ziel war die Fortsetzung der Integration von der früheren EWG bzw. EG zu einer echten politischen Union. Die Währungsunion stellt dabei die Krönung bzw. das monetäre Dach des schrankenlosen Binnenmarkts dar. Gleichzeitig bildet die Einheitswährung mit der Abgabe der nationalen Souveränität in der Geldpolitik ein irreversibles Element für die weitere Integration.“ (Theo Waigel in: Bisherige Entwicklung und aktuelle Herausforderungen - Projekt Europa, Politische Studien 440, S. 30ff)

Gegen Kongress, Medien und Justiz: Die Lage in Amerika nach dem Amtsantritt von Donald Trump

Hanns-Seidel-Stiftung - Tue, 07/02/2017 - 16:04
Die Macht von den Eliten nehmen und dem Volk zurückgeben! Das hat Donald Trump in seiner Inaugurationsrede Amerika versprochen aber was bedeutet das für Institutionen und das demokratische System? Auf Einladung der Konrad-Adenauer-Stiftung und der Hanns-Seidel-Stiftung in Washington befasste sich eine Diskussionsrunde am 3. Februar mit der politischen Lage in Amerika nach dem Amtsantritt von Donald Trump. Zu den Teilnehmern zählten auch einflussreiche Abgeordnete des Deutschen Bundestages, darunter dessen Vizepräsident Johannes Singhammer

Parteien auf dem Prüfstand: Studie zeigt: Gute Lage, schlechte Stimmung

Hanns-Seidel-Stiftung - Tue, 07/02/2017 - 10:54
Wie bewerten die Wähler das Parteiensystem in Bayern? Trotz guter wirtschaftlicher Lage bestimmen emotionsbesetzte Themen die Debatte: Innere Sicherheit, Flüchtlinge und Zuwanderung. Gleichzeitig sank seit 2001 die Zustimmung zur Demokratie dramatisch auf nur etwas mehr als 50 Prozent und der Anteil der Wechselwähler stieg allein 2016 um knapp ein Drittel. Auch die Zahl der Nichtwähler verdoppelte sich in den letzten sechs Jahren. Die Hanns-Seidel-Stiftung sieht in den aufrüttelnden Ergebnissen eine große Herausforderung für die Demokratie aber auch eine Chance für die politischen Stiftungen als Schulen für Demokraten.

Rumänien: Bevölkerung wehrt sich erfolgreich

Hanns-Seidel-Stiftung - Tue, 07/02/2017 - 10:25
Kaum im Amt, sieht sich die Regierung Dragnea massiven Protesten gegenüber. Bis zu 300.000 Menschen demonstrierten in den Nächten Anfang Februar landesweit gegen eine Dringlichkeitsverordnung der Regierung, mit der ein Amnestiegesetz für korrupte Politiker erlassen werden sollte.

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