You are here

Diplomacy & Crisis News

International Criminal Court aims to make Libya a priority for next year, says Prosecutor

UN News Centre - Wed, 09/11/2016 - 23:38
The International Criminal Court (ICC) will make the situation in Libya a priority in 2017, its prosecutor said today, citing the widespread violence, lawlessness and impunity in the country and the tragic consequences of the conflict borne by civilians.

Et maintenant, quelle Amérique dans le monde ?

Article paru dans The Conversation
 


Ce que beaucoup redoutaient n’a donc pas été évité. Comme les Britanniques avant le Brexit, et même, dans une moindre mesure, les Français avant le référendum de 2005, le « pays profond », comme on dit et qui ne doit pas être péjoratif, n’a pas apprécié les commandements des grands médias sur la conduite à tenir. Au-delà des réflexions à tenir sur le fonctionnement des démocraties occidentales à l’heure des réseaux sociaux et des médias globaux, interrogeons-nous sur les conséquences américaines et internationales de ce qui vient de se produire.
À la mi-juin 2016, nous écrivions :
« Imaginons un instant cet enchaînement, qui n’est plus à exclure : le 23 juin, le Royaume-Uni quitte l’Union européenne ; Donald Trump est élu président des États-Unis en novembre ; en mai suivant, un président français est choisi avec une marge trop étroite face à Marine Le Pen, dans un pays de facto immédiatement clivé et paralysé ; quelques mois plus tard en Allemagne, Angela Merkel paie les séquelles de la crise des réfugiés, ou se retrouve avec une extrême droite puissante. Les trois grands pays de l’Union européenne, quatre des piliers de l’Alliance atlantique, se retrouveraient alors, en même temps et pour plusieurs années, en crise interne et sans boussole. Ailleurs en Europe, le populisme – c’est-à-dire la mobilisation du peuple pour des raisons électoralistes sur la base d’un discours volontairement simplificateur – aura déjà frappé. Après une telle séquence, il est probable qu’il s’étendra encore. Notre rapport au monde ne peut en sortir indemne ».
Plusieurs constats, aujourd’hui, ne laissent pas d’inquiéter.
Les États-Unis : un pays déchiréLa campagne qui s’achève a globalement été jugée navrante, elle a opposé deux candidats considérés par leurs adversaires respectifs comme éminemment repoussoirs. La division et la résignation dominent. Il était à prévoir, depuis longtemps, que celui des deux candidats qui l’emporterait aurait bien du mal, au moins dans un premier temps, à se faire accepter par l’autre Amérique. Aujourd’hui, une Amérique a gagné contre l’autre. Ç’eut été la même chose dans l’autre sens, mais l’Amérique qui a perdu aujourd’hui est la plus productive, jeune et multiculturelle.
Déjà lassés par la professionnalisation à la fois extrême de la politique et de ses pratiques washingtoniennes, les Américains ont polarisé leur vote. Beaucoup d’entre eux ont rejeté le politiquement correct martelé par les grands médias. En soutenant, à plus de 70 % dans certains États, un candidat qui s’en est pris à ce point à plusieurs nationalités ou cultures (pour ne parler que d’affaires internationales), l’Amérique a brisé quelques tabous, dont plusieurs régions du globe se souviendront.
Avec des franges importantes de leur société tentées par l’intransigeance de gauche d’un Bernie Sanders et celle de droite du Tea Party (ou des idées qui lui sont proches), les États-Unis voient progresser la tentation du retrait du monde. Après la war fatigue qui avait saisi le pays à l’issue de la période néoconservatrice de George W. Bush (2001-2009), le risque d’une world fatigue est grand, après l’ouverture au monde de Barack Obama (2009-2017).
L’héritage ObamaLire la suite dans The Conversation


Trump et conséquences


Article paru dans L'Opinion 
 
Le 15 juin 2016, dans les colonnes de l’Opinion, nous écrivions :

« Imaginons un instant cet enchaînement, qui n’est plus à exclure : le 23 juin, le Royaume-Uni quitte l’Union européenne ; Donald Trump est élu président des Etats-Unis en novembre ; en mai suivant, un président français est choisi avec une marge trop étroite face à Marine Le Pen, dans un pays de facto immédiatement clivé et paralysé ; quelques mois plus tard en Allemagne, Angela Merkel paie les séquelles de la crise des réfugiés […] Les trois grands pays de l’Union européenne […] se retrouveraient alors […] en crise interne et sans boussole. […] Notre rapport au monde ne peut en sortir indemne ».

Nous sommes désormais à la moitié de cette série, et le prochain épisode nous concerne directement : il s’agit de l’élection présidentielle française. Tâchons de tirer au moins quelques leçons de ce qui vient de se produire.

Crise de la démocratie libérale 2.0. Comme les Britanniques au printemps, mais aussi, dans une moindre mesure, les Français en 2005 au moment du référendum sur la Constitution européenne, les électeurs ont voté dans le sens qui leur avait été indiqué par les grands médias comme dangereux, voire interdit. Sans adhésion véritable, mais avec le message clair qu’on ne leur dicterait pas leur vote. Il ne s’agit pas d’une crise de la démocratie tout court (sauf à qualifier de crise de la démocratie tout résultat électoral qui ne nous plaît pas), puisqu’il y a réappropriation de la parole par une majorité jusqu’alors silencieuse. Il s’agit en revanche d’une crise de la démocratie libérale d’une part, accentuée par un biais de représentation introduit par les nouveaux médias, d’autre part.
Le libéralisme dans sa pratique actuelle, dominé par des préoccupations économiques, l’ouverture au monde et l’exigence de pluralisme orientée notamment vers le droit d’expression des minorités, ont fini par exaspérer une majorité, dont les propres préoccupations économiques renvoient à une peur du déclin social, et au sentiment qu’ils sont les premières victimes des recettes ainsi proposées, lesquelles sont perçues comme faites délibérément pour d’autres qu’eux.

Or ce phénomène est en grande partie masqué par des médias modernes (chaînes d’information, grands titres papier, réseaux sociaux…) qui ont tendance à surreprésenter la capitale ou le centre politique du pays, et des franges de la population qui pratiquent intensément ces médias, mais dont la représentativité sociale est toute relative. On découvre ensuite un peu tard que The Economist n’est pas le Royaume-Uni, que le New York Times n’est pas l’Amérique, ce qui n’a rien à voir avec leur extrême qualité, reconnue mondialement. Facebook ou Twitter peuvent bien railler et disqualifier : ailleurs, on se contente de voter. Mieux encore : plus les uns raillent ici, plus les autres voteront là.

Lire la suite dans L'Opinion

Trump, le châtiment

Le Monde Diplomatique - Wed, 09/11/2016 - 20:43
Donald cc David

Commencée il y a dix-huit mois, l'élection présidentielle s'est conclue après les dizaines de scrutins des primaires, deux conventions à grand spectacle dans des États industriellement sinistrés, des dizaines de milliers de spots de publicité politique et plusieurs milliards de dollars, par un match entre deux Américains richissimes, l'un et l'autre résidents de New York et détestés par la majorité de la population. C'est finalement le candidat républicain honni par les médias, les élites de Washington et même les caciques de « son » propre parti, qui l'a emporté. Celui qui a le moins dépensé et que tout le monde donnait perdant.

Durant cette interminable campagne, l'attention des commentateurs s'est souvent portée sur les provocations racistes et sexistes du futur président des États-Unis, ses scandales, ses excès, Mme Hillary Clinton étant présentée par contraste comme la candidate formée depuis toujours pour hériter de la Maison Blanche en même temps qu'elle briserait, raisonnablement, le « plafond de verre ». Mais rassurer l'establishment et séduire les électeurs ne sont pas des exercices toujours compatibles…

D'aucuns analysent déjà les résultats d'hier comme une preuve de la régression de l'Amérique dans le nationalisme, le « populisme », le racisme, le machisme : le vote républicain serait principalement déterminé par un rejet de l'immigration, un désir de repli, une volonté de revenir sur les conquêtes progressistes des cinquante dernières années. Or si M. Trump l'a emporté, en réalisant apparemment de meilleurs scores chez les Noirs et les Latinos que son prédécesseur Willard Mitt Romney, c'est avant tout parce que les démocrates se sont révélés incapables de conserver en 2016 l'appui des électeurs que M. Barack Obama avait su convaincre en 2008 et en 2012, en Floride ou dans les États de la « Rust Belt ».

La victoire de M. Trump, c'est donc avant tout la défaite du néolibéralisme « de gauche » incarné par Mme Clinton : son culte des diplômes et des experts, sa passion pour l'innovation et les milliardaires de la Silicon Valley, sa morgue sociale et intellectuelle. L'instrument du châtiment est redoutable. Mais la leçon sera-t-elle retenue ailleurs ?

Retrouvez, ci-dessous, une sélection d'archives.

Dans « Le Monde diplomatique »

Moumoutes, flingues et talonnettes

Le Monde Diplomatique - Wed, 09/11/2016 - 18:13
Carte postale représentant un homme bandant ses muscles, vers 1913 Lake County Discovery Museum – Uig – Bridgeman Images

Propriétaire entre 1996 et 2015 du concours de beauté Miss USA, M. Donald Trump avait promis « de réduire la taille des maillots de bain et d'augmenter la hauteur des talons ». Le jour de l'édition 2005, il clamait : « Si vous voulez voir un génie, n'allumez pas votre télévision ce soir ; mais si vous voulez voir une très belle femme, vous devriez regarder. » (1) Le milliardaire a fait l'objet de plusieurs plaintes pour viol, dont l'une concernant une adolescente de 13 ans. Tout en se vantant sans relâche de ses propres conquêtes et exploits sexuels, il avait envisagé en 2007 de produire un reality-show dans lequel des jeunes filles « aimant faire la fête » seraient envoyées dans un pensionnat où on leur « apprendrait les bonnes manières » (2).

Sa passion pour la plastique féminine va de pair avec une profonde répulsion pour le corps des femmes. L'avocate Elizabeth Beck a raconté (CNN, 29 juillet 2015) qu'en 2011 elle avait dû interrompre une réunion pour aller tirer son lait ; M. Trump s'était alors levé, le visage rouge, et avait agité son index dans sa direction en répétant : « Vous êtes dégoûtante ! » Traumatisé par une interview tendue avec la journaliste de la Fox Megyn Kelly, il frissonnait : « Vous pouviez voir du sang jaillir de ses yeux, de son… Bref ! » (CNN, 7 août 2015). Et, le 21 décembre 2015, au cours d'un meeting, il commentait une brève absence de Mme Hillary Clinton, qui avait profité d'une pause publicitaire pendant un débat du Parti démocrate pour se rendre aux toilettes : « Je sais où elle est allée. C'est trop dégoûtant, je ne veux pas en parler. Non, ne le dites pas ! »

Le symbole laisse rêveur : la première femme à accéder à l'investiture pour l'élection présidentielle dans l'histoire des États-Unis affronte un homme qui se distingue par un étalage de misogynie virulente. « Vous savez, elle joue la carte féminine. Sans cela, elle n'aurait aucune chance de gagner », a lancé le candidat républicain à propos de Mme Clinton lors d'un meeting, le 7 mai. Rien d'étonnant : quand un membre d'un groupe marginalisé — une femme, un Noir — vient jouer les trouble-fête sur la scène politique, « on lui reproche d'injecter des questions identitaires dans le débat, comme si cela détournait l'attention des vrais sujets », observe Jackson Katz (3). Or, soutient l'essayiste, l'élection présidentielle américaine a toujours été une affaire d'identité. Sauf qu'auparavant personne ne le remarquait, car la seule identité qu'elle mettait en jeu était la masculinité — et, jusqu'à M. Barack Obama, la masculinité blanche.

« Une version à peine plus sophistiquée d'un concours de popularité entre adolescents mâles » : voilà, selon Katz, à quoi s'apparente la course au titre de leader du monde libre. Comme au lycée, le pire est de passer pour une « mauviette » (4) ; et, comme au lycée, ceux qui fournissent des efforts trop voyants pour avoir l'air à leur avantage ne peuvent espérer aucune pitié. En 1988, le démocrate Michael Dukakis avait épargné aux républicains la fatigue de le ridiculiser eux-mêmes quand il avait cru bon de se faire filmer paradant à bord d'un tank, un casque sur la tête : on aurait dit un garçon de 4 ans effectuant son premier tour de manège. En 2004, le candidat John Kerry, tentant de rivaliser avec l'image de cow-boy du président sortant, M. George W. Bush, avait convié les photographes à une partie de chasse dans l'Ohio ; les conservateurs avaient ricané de l'aspect un peu trop neuf de sa veste.

Cette année, cependant, M. Trump et ses concurrents de la primaire républicaine ont réussi la prouesse de se livrer à une version littérale du concours de celui qui a la plus grosse. En mai, M. Marco Rubio a insinué que le vieux play-boy au teint orange avait un tout petit pénis ; l'intéressé a démenti en fanfaronnant. En janvier, lui-même s'était moqué d'une paire de bottines à talonnettes arborée par le sénateur de Floride, obligeant celui-ci à contre-attaquer en parlant football américain et armes à feu. Voir le débat politique sombrer dans de tels abysses inquiète jusqu'au militant masculiniste Dean Esmay : « On a une bulle de la dette étudiante sur le point d'exploser, une classe moyenne en cours de désintégration (5)…  » Encore un intello efféminé qui ne sait pas s'amuser.

M. Trump se vantait, lors d'un meeting, de pouvoir « tirer sur quelqu'un au milieu de la 5e Avenue sans perdre un seul vote ». S'il était élu, son profil de président « petite frappe » ne serait toutefois pas une innovation. M. Vladimir Poutine en Russie, M. Nicolas Sarkozy en France (2007-2012), M. Rodrigo Duterte aux Philippines… Le premier voulait « aller buter les terroristes jusque dans les chiottes » (septembre 1999) ; le deuxième, « nettoyer au Kärcher » la cité des 4 000 à La Courneuve (19 juin 2005) ; le troisième, élu le 9 mai dernier, a promis la mort de « cent mille délinquants dont les cadavres iront engraisser les poissons de la baie de Manille (6)  ».

Dans chaque pays, cet hypervirilisme prend racine dans une histoire particulière. Aux États-Unis, c'est Richard Nixon qui, dans les années 1970, a le premier eu l'idée d'exploiter le ressentiment des hommes blancs des classes populaires ; non pas en leur redonnant la dignité économique qui leur avait été volée avec la complicité du Parti républicain, mais en plaçant le débat sur le terrain des « valeurs » (7) et en les incitant à diriger plutôt leur colère contre les femmes libérées, les hippies, les minorités.

Nul n'aura incarné la réussite de cette stratégie mieux que Ronald Reagan. Face à un Jimmy Carter dont le crédit avait été sapé par une interminable prise d'otages (quatre cent quarante-quatre jours) à l'ambassade américaine de Téhéran, il apparut en 1980 comme un rédempteur. Sa carrière hollywoodienne lui permit de réactiver le mythe du cow-boy, ce paroxysme de la virilité blanche, recourant volontiers à la violence dans un monde impitoyable. « This is Reagan country » (« Ceci est le pays de Reagan »), disait un slogan pour sa réélection en 1984 — allusion transparente à celui des célèbres publicités pour cigarettes mettant en scène un cow-boy, « This is Marlboro country ». Bien sûr, tout cela entretenait peu de rapports avec la réalité. L'un de ses anciens stratèges de campagne a raconté comment un jour, alors que, candidat au poste de gouverneur de Californie, il devait aller se promener à cheval avec une journaliste, il était apparu vêtu d'un pantalon jodhpur — sa tenue habituelle pour monter. Accablé, son conseiller l'avait immédiatement envoyé se changer : « Tu vas passer pour une chochotte de la côte Est ! Les électeurs californiens veulent que tu sois un cow-boy ! »

Autre réminiscence du Far West : un candidat au poste suprême se doit d'afficher sa détermination à « protéger sa famille ». En 1988, M. Dukakis a définitivement sabordé une carrière politique déjà bien compromise par l'affaire du tank quand, interrogé sur ce qu'il ferait si son épouse était violée et assassinée, il s'est contenté de répondre que, à son avis, la peine de mort n'était pas la solution. Détaillant la spectaculaire crispation antiféministe qui a suivi le 11-Septembre (8), l'essayiste Susan Faludi a montré comment, en réaction aux attentats, les Américains se sont mis à produire à jet continu des récits fantasmatiques de sauvetages de faibles femmes par des héros musculeux. L'humiliation infligée par la soudaine découverte de leur vulnérabilité les ramenait à la première « guerre contre la terreur » que la nation ait connue : celle des colons face aux incursions indiennes. Réécrite pour les besoins de la propagande, l'histoire du sauvetage de la soldate Jessica Lynch en Irak en 2003 (9) faisait ainsi écho à La Prisonnière du désert de John Ford (1956). Un clip pour la réélection de M. Bush en 2004 mettait en scène le président serrant dans ses bras une adolescente, Ashley, dont la mère avait péri dans l'attentat du World Trade Center, tandis que la jeune fille disait en voix off : « Il est l'homme le plus puissant du monde et tout ce qu'il veut, c'est s'assurer que je suis en sécurité. »

On l'aura compris : dans cette surenchère de postures viriles agressives, les démocrates partent avec un désavantage structurel. Cependant, Katz a une remarque intéressante : nombre d'entre eux se laissent entraîner sur le terrain idéologique de l'adversaire — quand ils ne droitisent pas tous azimuts leur discours, comme en témoigne la politique étrangère prônée par Mme Clinton. Ils apparaissent alors fatalement comme hésitants et pusillanimes. À cet égard, la candidature de M. Bernie Sanders à l'investiture démocrate a marqué un tournant. En assumant sans complexes ses convictions de gauche, le sénateur du Vermont a réussi à ramener une partie des hommes blancs des classes populaires dans le giron (si l'on ose dire) du parti. Il s'est même offert le luxe de l'autodérision, affirmant lors d'un meeting en Californie, en mai, qu'il était « typiquement l'homme [du magazine masculin] GQ  » (Daily Republic, 19 mai 2016). Sur Instagram, on l'a vu poser, souriant, avec un chapeau rouge vif et ce commentaire : « Enfin chopé ce look GQ.  » Une pointe d'humour dans un océan de testostérone : voilà qui ne fait pas de mal…

(1) Andrew Kaczynski, « Donald Trump said a lot of gross things about women on “Howard Stern” », Buzzfeed.com, 24 février 2016.

(2) Steven Zeitchik, « Trump's “Lady” comes to Fox », Variety.com, 12 juin 2007.

(3) Jackson Katz, Man Enough ? Donald Trump, Hillary Clinton, and the Politics of Presidential Masculinity, Interlink Books, Northampton, 2016. La plupart des anecdotes citées ici en sont tirées.

(4) Cf. Stephen J. Ducat, The Wimp Factor. Gender Gaps, Holy Wars, & the Politics of the Anxious Masculinity, Beacon Press, Boston, 2005.

(5) Hannah Levintova, « Even some men's rights activists are worried about a Trump presidency », Mother Jones, San Francisco, 20 mai 2016.

(6) Cf. Harold Thibault, « Aux Philippines, “Duterte Harry”, le candidat à la présidence partisan des escadrons de la mort », Le Monde, 29 février 2016.

(7) Cf. Thomas Frank, Pourquoi les pauvres votent à droite, Agone, Marseille, 2013.

(8) Susan Faludi, The Terror Dream. Fear and Fantasy in Post 9/11 America, Metropolitan Books, New York, 2007.

(9) Lire Ignacio Ramonet, « Mensonges d'État », Le Monde diplomatique, juillet 2003.

« Moins 10% sur toutes les maisons »

Le Monde Diplomatique - Wed, 09/11/2016 - 16:24

Pour ceux qui imaginent les mobile homes comme des caravanes étroites, sombres et mal isolées, rien de tel qu'une visite dans une boutique Clayton Homes, le leader national de la maison industrielle, propriété du milliardaire Warren Buffett. Le magasin de Pueblo, à 200 kilomètres au sud de Denver (Colorado), se situe sur un petit terrain vague où sont disposés des logements témoins que l'on visite avec un « consultant maison ». De l'intérieur, rien ne distingue ces mobile homes contemporains d'un logement classique : l'insonorisation est correcte, les fenêtres larges, les appareils électroménagers ultramodernes. « Toutes les maisons sont garanties un an, du réfrigérateur à la toiture, nous indique un vendeur, M. Ryan Castellanos. Mais pour 699 dollars, vous pouvez avoir une extension de quatre ans. Et si vous vous décidez avant demain, il y a une grosse promotion : 10 % de réduction sur toutes les maisons. »

Le jeune homme évoque, comme la loi l'y oblige, la possibilité de choisir entre plusieurs sociétés de crédit, puis nous donne les dossiers de trois d'entre elles. Il ne détaillera que celui de Vanderbilt Mortgage and Finance, une compagnie qui appartient également à M. Buffett : « C'est très facile, il n'y a que quelques papiers à remplir. » Dans la plupart des Etats américains, les mobile homes sont considérés comme des biens personnels, au même titre qu'un jet-ski ou une télévision, et non comme des biens immobiliers. A ce titre, ils sont assurés comme des voitures et peuvent être financés par des crédits à la consommation, faciles à obtenir mais aux taux d'intérêt élevés. Ainsi, d'après une étude du Center for Public Integrity et du Seattle Times, les acquéreurs de mobile homes paient en moyenne des taux supérieurs de 3,8 % à ceux pratiqués pour un bien immobilier classique. Sauf avec les maisons Clayton, pour lesquelles l'écart est de plus de 7 % (1).

(1) Daniel Wagner et Mike Baker, « Warren Buffett's mobile home empire preys on the poor », Publicintegrity.org, 3 avril 2015.

The Blasphemy Behind Blasphemy in Pakistan

Foreign Policy Blogs - Wed, 09/11/2016 - 15:36

Asia Bibi was accused of blasphemy after rowing with two Muslim women in her village in Punjab in 2009. (Reuters/Mohsin Raza)

I have previously written about the archaic blasphemy laws of Pakistan and its consequences. One such consequence was the murder of Punjab Governor Salman Taseer (whose son was later kidnapped, and escaped years later); and another, was the extrajudicial killing of the Minister of Minorities, Shahbaz Bhatti. Both were killed for defending Asia Bibi.

In my previous post, I talk about how blasphemy laws have no place in Islam and how they are used in Pakistan as a political ploy to gain power, and a personal tool to usurp neighboring lands of minorities. This is what happened to Asia—she was a berry-picker who dared to drink out of the same cup as her fellow berry-pickers. Outraged, they accused her of uttering blasphemous statements about the Prophet; statements so blasphemous that her lawyers dared not repeat them in court, lest they be tried for the same crime.

In 2009, Asia was convicted of blasphemy and sentenced to death by hanging. It was her case that Mr. Taseer was serving as a mediator for—he had sought to get her a Presidential Pardon, whilst Shahbaz Bhatti sought to eliminate the blasphemy laws through the legislature. The irony is that they were dubbed blasphemers for doing so, both killed by civilians in an act of protecting Islam’s honor.

Taseer was shot by his own bodyguard, Mumtaz Qadri, a murderer who admitted to the crime, and was hailed by masses as Islam’s savior. The story goes that Taseer’s wife went from lawyer to lawyer, pleading for someone to take her case to prosecute Qadri, but was turned away out of fear. The judge who, two years later, sentenced Qadri to death, has had to flee the country after repeated death threats following his verdict.

Protesters greeted Qadri with rose petals as he was driven off from the courthouse to the jail. In March this year, five years after the first trial and after a superior court too found Qadri guilty of murder, Qadri was hung to death for the murder of Salman Taseer. 10,000 protesters blocked the Capital for days.

But what of Asia Bibi? She never did get that pardon; her case was an open one in the High Court when Taseer attempted it. After his assassination, no one braved that stance again. Her final appeal to the Supreme Court was scheduled to be heard earlier this October, but has been postponed, as one of the three judges on the bench recused himself for a conflict just days before the hearing. Although his conflict is legitimate, there is speculation that he was threatened.

150 clerics have petitioned the government to hang Asia. Hundreds of thousands have signed online petitions to save her. Meanwhile, Asia sits in solitary confinement, as although no one has been sentenced and hung in Pakistan in a blasphemy case, many have been killed by cellmates in their search for atonement. Talking to The Guardian, Asia’s husband said: “If Asia is acquitted we will never be able to return to our previous life, as my wife has been labelled an infidel and an infidel doesn’t deserve to survive in a society full of hatred,” he said. “Too many want her dead and have put a bounty on her head.”

While Asia waits for a new judge to be appointed, the problem persists. Day after day, a member of the minority community is persecuted for blasphemy and either publicly ridiculed, beaten, or prosecuted. Human Rights Watch reported that in 2014, 17 people were on death row with another 19 serving life sentences under blasphemy laws; all from the a minority community.

The Center for Research and Security Studies in  Islamabad reported 60 cases of blasphemy related extrajudicial killings between the years of 1990 and 2014. That’s more than two people killed outside of the justice system a year—and these are cases that are reported; scores of others remain unreported for fear of further bloodshed.

Although the likes of Bhatti and Taseer have been moving to change the legislation that allows such cases to exist, the problem will not end there. The 150 clerics that are demanding Asia be hung are part of the problem, and therefore, must be part of the solution. Until the masses are continually led to believe that the honor of Islam is theirs to protect, legislation will not solve extrajudicial killing.

So while Asia waits for her justice, the government needs to take multiple measures—it needs to amend the legislation, yes, but it also needs to regulate the preachers and ensure what they are professing is not hatred in the garb of religion.

The post The Blasphemy Behind Blasphemy in Pakistan appeared first on Foreign Policy Blogs.

Trump, l’onde de choc populiste

Politique étrangère (IFRI) - Wed, 09/11/2016 - 13:16

Suite à l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, Politique étrangère vous propose de lire en avant-première l’une des recensions de son prochain numéro (n°4/2016) à paraître début décembre, et qui fait l’analyse des ouvrages de Marie-Cécile Naves, Trump, l’onde de choc populiste (FYP Éditions, 2016) et de Laure Mandeville, Qui est vraiment Donald Trump ? (Éditions des Équateurs, 2016).

Marie-Cécile Naves et Laure Mandeville tentent d’éclairer le phénomène Donald Trump. Après la stupeur provoquée en mai 2016 par l’investiture du milliardaire new-yorkais comme candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre, elles reviennent sur l’un des épisodes les plus étonnants de l’histoire politique récente des Etats-Unis.

Médiatique, rendu célèbre par ses grands projets immobiliers, Trump n’est pourtant pas rompu aux règles du débat politique. Peu porté sur la bienséance et délesté de toute ligne idéologique claire, il se démarque clairement de l’establishment républicain, apparaissant début 2016 comme un outsider inconséquent face aux favoris Jeb Bush, Ted Cruz et Marco Rubio. Mais contre toute attente, the Donald évince un à un ses concurrents. À partir d’analyses assez similaires, les deux auteurs montrent que ce succès était, à certains égards, prévisible.

Ils évoquent d’abord la révolte qu’incarne Trump : ses opinions iconoclastes sur l’immigration, le libre-échange, l’interventionnisme américain et l’OTAN renforcent sa popularité. Elles le rapprochent des populistes européens comme Marine Le Pen, mentionnée à plusieurs reprises, mais aussi, selon Mandeville, de la révolte « jacksonnienne », mouvement « culturel et économique », porté par une classe moyenne blanche lasse des oppositions partisanes traditionnelles et méfiantes vis-à-vis des élites financières et du libre-échange. Naves pointe un lien d’affiliation avec le Tea Party, dont Trump aurait largement repris les penchants jacksoniens.

Les deux livres soulignent aussi la singularité du personnage, insaisissable et imprévisible, ainsi que le mythe qu’il a construit autour de son nom. Mandeville invoque par exemple un destin exceptionnel (jeunesse, famille, succès médiatique). Mais ce qui marque encore plus les auteurs, c’est la capacité de Trump à adapter son discours aux circonstances : l’un pointe son « populisme à géométrie variable » (Naves), l’autre le qualifie de « pragmatique opportuniste » (Mandeville).

D’un point de vue sociologique, il faut voir dans le succès de Trump la mobilisation de la working class blanche inquiète pour son avenir, sa situation sociale et son identité fantasmée. C’est l’Amérique oubliée par les élites républicaines et démocrates, oubliées aussi de la mondialisation et de la reprise économique post-crise de 2008.

Les deux ouvrages refusent cependant d’aborder l’hypothèse d’un « fascisme trumpien ». Naves l’effleure tandis que Mandeville la balaye d’un revers de main. Certes, l’absence de corpus idéologique précis empêche de définir catégoriquement Trump comme fasciste ; tout comme son absence d’expérience politique rend bancal tout jugement a priori. Pourtant, les similitudes observées avec les droites populistes européennes poussent à poser plus sérieusement la question. Certes, l’« homme nouveau » et la révolution de la société en faveur d’un accomplissement idéologique n’apparaissent pas dans la doctrine trumpienne ; mais le candidat frôle sans crainte ces piliers principiels du fascisme : pas d’homme nouveau mais un Américain idéal, mâle, blanc, anglophone, chrétien ; pas de table rase, mais une destruction du système politique bipartisan et une contestation profonde du statu quo. En outre, le discours du candidat républicain et les expériences fascistes du XXe siècle convergent dans l’expression d’un nationalisme incantatoire, protectionnisme et racial. Enfin, comme le rappelle avec virulence Robert Kagan, la réminiscence du fascisme s’incarne dans la figure de l’homme fort prônée par le milliardaire : sûr de lui, viril et narcissique, il tient entre ses mains la destinée de la nation.

Brice Zanette

Découvrez également la contribution de Laurence Nardon, « À quoi ressemblerait une présidence Trump ? », publiée dans le RAMSES 2017. Un monde de ruptures (Dunod/Ifri, septembre 2016), ainsi que la mini-interview correspondante en cliquant ici.

S’abonner à Politique étrangère.

An Essential Part of the West

German Foreign Policy (DE/FR/EN) - Wed, 09/11/2016 - 00:00
(Own report) - After Donald Trump's victory in the US presidential elections, the German government announced that it will continue its close cooperation with the United States and is calling for enhancing Germany's position in the transatlantic relationship. Chancellor Angela Merkel "offered" President-elect Donald Trump "close cooperation" on the basis of particular conditions. Jürgen Hardt, the German government’s Coordinator of Transatlantic Relations, spoke of the "necessity for us Europeans, and particularly for us Germans, to assume more responsibility." This "responsibility" would "grow" under a US President Trump and this concerns "all ... instruments of foreign and security policy." The call for more German influence reiterates positions recently voiced in Berlin's foreign policy establishment, demanding "not to leave stability policy proposals up to the USA," but to independently evaluate how to "shape the future global order." German Defense Minister Ursula von der Leyen and Chairman of the Munich Security Conference, Wolfgang Ischinger, are linking this demand to a call for significantly increasing the German military budget.

Seoul’s Aggressive Plan to Combat Illegal Fishing

Foreign Policy Blogs - Tue, 08/11/2016 - 09:35

Chinese fishing boats are bound together with ropes to thwart an attempt by South Korean coast guard ships to stop their alleged illegal fishing in the Yellow Sea off the coast of South Korea (AFP/GETTY)

Waters are heating up again in Asia, as Chinese fisherman came under fire last Tuesday some 92 kilometers (57 miles) southwest of South Korea’s Socheong Island. The incident took place near the Northern Limit Line (NLL) maritime border with North Korea, and within 5.5 kilometers (3.4 miles) of South Korea’s exclusive economic zone (EEZ).  

The warning shots came from four M60 machine guns of the South Korean Coast Guard, in an attempt to crack down on illegal fishing by the Chinese boats. According to reports in South Korean media, the Coast Guard fired shots at the sky and in the sea to ward off a group of 30 Chinese fishing ships attempting to rescue two 98-ton Chinese vessels seized by South Korean speedboats.

Despite repeated warnings to back off, some of the Chinese boats attempted to ram a 3,000-ton Coast Guard patrol ship, and shots were fired toward the ships’ hulls in response. After some 600-700 warning shots were fired by the Coast Guard during a 45-minute standoff, the Chinese fishing vessels finally sailed away, and the two vessels and 20 Chinese crew were transferred to Incheon.

The conflict follows months of escalating violence and marked South Korea’s first significant use of combative force since last month’s authorization by South Korea’s Ministry of Public Safety and Security to use martial force (including ramming). Seoul approved the authorization following the sinking of a 4.5-ton Coast Guard speed boat by two 100-ton Chinese fishing boats early last month.  

The ramming of the South Korean Coast Guard boat came days after three Chinese fishermen died in a fire, which broke out in their steering room after the South Korean Coast Guard threw flash grenades. The Chinese fishing boat had refused to stop while illegally fishing in Korea’s EEZ without a permit. Previous incidents have led to chases and escalating violence against Chinese fishermen, who frequently resist capture by using hacksaws and knives.  

And the potential for further violence grows as the number of Chinese boats fishing in South Korea’s EEZ and near the NLL expands, exceeding some 100,000 for the first time last year. As of September, 50,022 Chinese boats have been detected so far this year, with few detained.  Chinese media outlets refer to the fishermen as “Those who desperately need to make a living”. Yet these same fishermen are likely responsible for significant overfishing which has driven them into the EEZ waters of other nations.

Chinese President Xi Jinping has plenty enough on his plate, from a shrinking economy and laid-off workers from state-owned enterprises, so is unlikely to rein in the fishermen – especially after Seoul’s plans to deploy a U.S. Terminal High Altitude Area Defense (THAAD) battery in South Korea next year. And demonstrations by tens of thousands of South Koreans in Seoul demanding the resignation of President Park Geun-hye over a corruption row are sure to distract the South Korean government and people. All of which could suggest more violent confrontations between Chinese fishing boats and the South Korean Coast Guard in the near future.

The post Seoul’s Aggressive Plan to Combat Illegal Fishing appeared first on Foreign Policy Blogs.

Why Brexit Has Never Loved Donald Trump Back

Foreign Policy - Mon, 07/11/2016 - 23:56
The GOP nominee's unrequited love for the Brexit campaign's leaders proves not all populists are created equal.

American Democracy Is Dying and This Election Won’t Fix It

Foreign Policy - Mon, 07/11/2016 - 23:44
The foundation of our political system is broken. And repairing it will take more than just your vote.

Chinese Kids Want to Believe in America, But We’re Not Making It Easy for Them

Foreign Policy - Mon, 07/11/2016 - 23:29
China’s had a loving, and long-running, sibling rivalry with the United States – until Donald Trump barged in.

Despite Growing Concerns of Voter Suppression, Justice Department Deploys Fewer Election Monitors Than in 2012

Foreign Policy - Mon, 07/11/2016 - 22:28
A recent Supreme Court ruling may hamstring Justice’s election-monitoring efforts — and civil rights groups are none too pleased.

Democracy Lab Weekly Brief, November 7, 2016

Foreign Policy - Mon, 07/11/2016 - 21:33
To keep up with Democracy Lab in real time, follow us on Twitter and Facebook.  Christian Caryl warns that the murderous war on drugs led by President Duterte of the Philippines is just the beginning. Christopher Sabatini and Mercedes Hoffay explain why Nicaragua’s election yesterday marked the extinction of its democracy. Andrea Glioti calls for ...

French Women Walked out of the Office Early to Protest the Pay Gap. What If American Women Did the Same?

Foreign Policy - Mon, 07/11/2016 - 21:24
What if American women copied their French and Icelandic counterparts and left the office early to prove a point about equal pay?

For Kenyans Who Survived Post-Election Violence, U.S. Race Feels Like Déjà Vu

Foreign Policy - Mon, 07/11/2016 - 20:52
Donald Trump says he may not accept the results of Tuesday’s vote. Kenyans know what that looks like – and it’s not pretty.

Donald Trump’s Peace Through Strength Vision for the Asia-Pacific

Foreign Policy - Mon, 07/11/2016 - 20:14
How the Republican nominee will rewrite America’s relationship with Asia.

What Happens in Turkey Doesn’t Stay in Turkey

Foreign Policy - Mon, 07/11/2016 - 19:59
Ankara’s growing authoritarianism is not just an internal problem. It’s time for the U.S. to wise up.

Could Hillary the Hawk Have a Dove to Thank for Control of the Senate?

Foreign Policy - Mon, 07/11/2016 - 19:49
If Dems win the senate, they may have a foreign policy-heavy senate race in Wisconsin — and a dove in Russ Feingold — to thank for it.

Pages