Le mérite du Burkinabè Koulibi Fidèle Zongo est reconnu au niveau international. Il est le lauréat du prix 2025 de la Fondation FARM. L'enseignant-chercheur au Centre Universitaire de Tenkodogo de l'Université Thomas Sankara a reçu son prix le 28 janvier 2025, à Paris. Les travaux du lauréat visent à améliorer la productivité agricole et les conditions de vie des populations rurales, tout en renforçant leur résilience face aux défis climatiques et sécuritaires.
Ce prix lui donne droit à 5 000 euros ( plus de trois millions de FCFA). Ce qui va lui permettre d'étendre une démarche engagée avec les 42 femmes de l'association « Nabonswende », en vue d'améliorer la qualité des composts.
« J'ai choisi cette thématique afin d'oeuvrer à la recherche d'un système alimentaire durable pour les populations rurales », a justifié le lauréat de 43 ans.
Recherche-développement participative avec les productrices de compost, c'est l'approche de recherche-développement participative qu'a initié Koulibi Fidèle Zongo avec 42 femmes productrices de compost au Nord du Burkina Faso. Rassemblées au sein de l'association « Nabonswende » de Niessega, ces femmes ont entrepris dès 2018 une production communautaire de compost dans l'optique de récupérer et de revitaliser les terres dégradées. Le compost y est produit pendant 45 jours avec un mélange de matériaux locaux ( pailles de graminées de brousse, bouse de vache broyée et cendre).
Dans l'optique d'améliorer les performances agronomiques de ces composts destinés à la fertilisation des sols pour des cultures vivrières, le Collectif des Associations du Sud-Est pour le Burkina (C.A.S.E. Burkina) apporte son appui technique et financier aux femmes de cette association. C'est avec le soutien de ce collectif et sous l'égide du Centre Universitaire de Tenkodogo que monsieur Zongo a pu engager son travail. Ses recherches l'ont conduit à effectuer la caractérisation du mode de compostage et des composts et la conduite de tests d'amélioration des paramètres de fertilité.
Des dires du lauréat, ce prix de la Fondation FARM va permettre « de renforcer davantage les capacités des femmes de l'association Nabonswende et de mener des évaluations technico-économiques sur les composts améliorés, en vue d'étendre le projet dans d'autres villages du Burkina Faso », a t-il espéré.
Koulibi Fidèle Zongo est Docteur-ingénieur en Agro-pédologie et agronomie, diplômé des Universités Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou et Nazi Boni de Bobo-Dioulasso. Il est présentement enseignant-chercheur au Centre Universitaire de Tenkodogo de l'Université Thomas Sankara.
L'homme a été ancien ingénieur agriculture au ministère de l'Agriculture, des ressources animales et halieutiques du Burkina Faso, consultant et chargé d'études pour divers projets de développement agricole depuis 2008.
A noter que le prix de la Fondation FARM a été créé en 2024 et remis pour la première fois, le 28 janvier 2025 à Paris lors de la Conférence annuelle internationale de la Fondation FARM. À travers ce prix, la Fondation FARM souhaite valoriser la recherche-action et les synergies entre science, secteur privé et politiques publiques, pour que la recherche contribue concrètement à l'amélioration des conditions de vie des populations rurales et au développement de systèmes alimentaires durables.
La Fondation FARM pour l'agriculture et la ruralité dans le monde, créée en 2005 a pour mission principale de promouvoir le développement durable des agricultures et des filières agroalimentaires dans le monde, en particulier dans les pays en développement. FARM mène des études, organise des évènements et participe au débat public sur les questions de résilience au changement climatique des agricultures, d'approvisionnements durables, de financement des transitions agricoles et de souveraineté alimentaire.
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Source : Fondation FARM
La Loterie nationale burkinabè (LONAB), a procédé, à la remise officielle d'un chèque de trois millions de FCFA à un gagnant de la Tombola minute plus (TMP), Désiré Kiendrébéogo. C'était ce mardi 28 janvier 2025.
Recevant son chèque des mains du directeur régional de la LONAB du Centre, Jean Zida, Désiré Kiendrébéogo, s'est dit désormais encore plus motivé pour jouer.
Désiré Kiendrébéogo tenant son chèque de trois millions en mains et remerciant la LONAB pour cette opportunitéCe gérant d'auberge dans la capitale burkinabè a gratté une carte de 200 FCFA et le voilà millionnaire. Une joie et une satisfaction qu'il a du mal à exprimer à haute voix, mais avec un calme olympien et le sourire aux lèvres.
Pour cet habitué en matière de ce type de jeu au niveau de la LONAB, chaque chose a son temps. Il dit jouer à la Tombola minute plus depuis des années et par jour, sa mise varie entre 400 et 600 francs CFA.
Ce trentenaire dit être de la région du Centre-ouest et compte repartir dans son Koudougou natal afin de s'offrir une parcelle sur laquelle il compte construire.
En attendant que ce projet voit le jour, le directeur régional du Centre, de la LONAB, Jean Zida, invite les parieurs à aussi tenter leur chance au niveau de la TMP. Car en plus des gros lots, la TMP permet de gagner. La preuve en est que M. Kiendrébéogo a misé 200 FCFA et a eu trois millions de francs.
Photo de famille entre le lauréat et l'équipe de la LONABYvette Zongo
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Au total, 250 nouveaux cas de lèpre ont été enregistrés en 2024 dans la zone de santé de Moba, province du Tanganyika. Ce bilan a été dressé ce mardi 28 janvier à Radio Okapi par le superviseur du programme de lutte contre la lèpre et tuberculose de la zone de santé de Moba, Philippe Ndaïle.
Dans un communiqué publié mardi 28 janvier, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’alarme de l’impact dévastateur sur la population civile des affrontements armés en cours autour et dans la ville de Goma. Ils occasionnent un afflux massif de blessés par balles et par munitions explosives dans les structures soutenues par le CICR, notamment l'hôpital CBCA Ndosho à Goma.
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La Haute Volta ne serait peut-être pas reconstituée sans lui. 32e roi des Mossi – né en 1906 – fils aîné de Naaba Koom II, le Mogho Naaba Saga II a joué un rôle clé dans l'avenir de la Haute Volta créée en 1919 et devenue aujourd'hui le Burkina Faso. Retour sur une personnalité clé de l'histoire politique du Burkina Faso.
Un prince entre tradition et modernité
Moogho Naaba Saaga II -Issoufou Congo- est né une dizaine d'années après l'occupation coloniale du Moogo. Son père, Naaba Koom II, n'exerçait plus une grande influence dans son royaume devant l'autorité coloniale qui le réduisit à un simple auxiliaire de l'administration. L'analphabétisme constitue un obstacle majeur pour la royauté dans l'exercice des complexités administratives, alors que les princes reclus jusque-là à la tradition sont appelés à jouer un rôle déterminant dans les changements en cours.
C'est dans ce contexte que le père de Naaba Saga II inaugure une ère nouvelle dans le Moogho en commençant par envoyer son fils à l'école du Blanc. Par cet acte, Naaba Koom anticipe la survie de la royauté face aux bouleversements majeurs en cours où des élites n'appartenant pas à la royauté commençaient à surgir. Benoît Beucher note que « Naaba Koom II, père de Naaba Saaga II, savait qu'à terme, une royauté incapable de s'adapter céderait le pas aux générations d'« évolués formées dans les écoles françaises, confessionnelles ou laïques »
Ainsi, Issoufou Congo fut inscrit en 1918 à l'école des Pères Blancs à Carthage (Tunisie), et entra à l'école régionale de Ouagadougou en 1922. Il y reçoit une formation adaptée aux exigences de l'administration coloniale. La formation s'achève par son service militaire effectué dans le Midi de la France. Mais avant cette formation résolument moderne, son père a tenu à ce qu'il suive les rites initiatiques qui préparent à la fonction de roi. Alors il exerça « l'art d'entretenir les chevaux, symboles par excellence de I'aristocratie moaga » qui enseigne la modestie, l'humilité et la prudence.
Devenu roi sous le nom de Naaba Saaga II, il a su concilier la tradition et la modernité dans un contexte de tensions politiques et sociales.
Fondateur d'un nationalisme voltaïque ?
Arrivé à la tête de la royauté en pleine seconde guerre mondiale alors que la Haute Volta est partagée entre ses voisins, Naaba Saga II fit des choix stratégiques pour espérer non seulement reconstituer ce territoire mais aussi préserver la royauté Mossi dans les mutations qui s'annonçaient. Il se rallie très rapidement à la France libre et apporte son soutien au Général De Gaule espérant que celui-ci ne l'oubliera pas lorsqu'il opérera des changements en Afrique. Son vœu le plus cher, c'est l'unité de la Haute Volta, un chantier hérité de son père.
Ainsi, il met en place le premier parti en Haute Volta, l'UDIHV (Union de la défense des intérêts de la Haute Volta) en vue de participer aux élections de l'assemblée constituante française d'octobre 1945. Le crédo de ce parti est clair : La reconstitution de la Haute Volta est une nécessité absolue. Il parle désormais au nom de la « famille voltaïque ». Mais battu par le RDA, le Moogho Naaba Saaga ne désespère et annonce en 1946 la création d'un nouveau parti – l'UV (l'Union voltaïque). Face au RDA révolutionnaire et panafricaniste taxé par le pouvoir colonial de « communiste et d'anticolonial », l'UV trouve grâce aux yeux du colon qui désormais va promettre à Naaba Saaga II la reconstitution de la Haute Volta s'il empêchait la progression du RDA. L'Union voltaïque est suspectée d'être la représentation « d'un impérialisme moaga » ou un avatar du colonialisme, surtout par les élites de l'Ouest très proches du RDA. Mais Benoît Beucher note que « Malgré tout, ni le RDA ni l'UV ne se sont laissés tenter par le piège de l'ethnicisme tendu par les autorités coloniales ».
En 1946, Philippe Zinda Kaboré élu à l'Assemblée nationale française grâce au soutien de Naaba Saaga II va militer pour la reconstitution de la Haute Volta malgré désormais son appartenance au RDA panafricaniste et révolutionnaire de Houphouet Boigny. Naaba Saaga II n'a ménagé aucun effort pour s'entendre avec les députés RDA de la Côte d'Ivoire notamment Ouezzin Coulibaly. II a contribué à fédérer les forces autour de ce qui paraissait à ses yeux l'essentiel : l'unité de la Haute Volta. En 1947, la Haute Volta fut reconstituée dans ses limites territoriales pour son plus grand bonheur et celui de tous les Voltaïques. Ainsi, il fut le fondateur d'un certain nationalisme qui par la suite sera mis à rude épreuve par son successeur Naaba Kougri, qui perpétra sans succès un putsch pour établir une monarchie constitutionnelle.
Un fin diplomate
Naaba Saaga II est connu pour sa carrure simple et son ton conciliant. Dès son intronisation soutenue par les autorités françaises, l'administration coloniale pensait trouver un chef débonnaire qu'elle manipulerait à sa guise. C'est sans compter la ruse du Naaba Saaga II qui s'avère être « un homme timide mais sachant ce qu'il veut ». Face à la suppression de la Haute Volta par l'autorité coloniale, il sortit le traité de protectorat de 1897 qui interdisait le partage de son territoire et souligne par là « une trahison de la parole donnée ». Il usa de sa fine diplomatie pour l'émergence de sa capitale et obtint l'arrivée du train à Ouagadougou.
Avec ses ministres, la collaboration est merveilleuse et fructueuse, surtout avec le Baloum Naaba Tanga dont Il a bénéficié des enseignements sur les questions économiques à Vincennes. Celui-ci l'a accompagné également à Dakar pour un séjour.
Naaba Saaga II avait un nom de guerre qui témoignait d'une reconnaissance à ses ministres et à ses sujets travaillant pour le rayonnement de son royaume. Un nom de guerre qui s'énonçait en ces termes : Bugum san zirdin bè belem dado. Ce qui signifie en français : le feu n'est ardent que lorsqu'il courtise le bois qui I 'alimente. Cela pour signifier qu'il doit sa force et son prestige à ses ministres et à ses sujets.
Wendkouni Bertrand Ouédraogo (collaborateur)
Lefaso.net
Référence
– Benoît Beucher, Naaba Saaga II et Kougri, rois de Ouagadougou : un père et son fils dans la tourmente coloniale puis postcoloniale (1942-1982),
– Yamba Tiendrebeogo dit Naba Abgha, « Histoire traditionnelle des Mossi de Ouagadougou », Journal de la Société des Africanistes, t. 33, fasc. 1, 1963, p. 7-46 (ISSN 0399-0346, e-ISSN 1957-7850, DOI 10.3406/jafr.1963.1365).
– KABORE Désiré, Y DOMINIQUE KABORE, lettres ouvertes : PHILIPPE ZINDA KABORET, premier député de Haute Volta au Parlement français, 1941-1947, auteur autoédité, Ouagadougou, 2010,
– Benoit Beucher. Trajectoires impériales croisées : l'historicité d'un État africain hybride (pays Moaga, actuel Burkina-Faso, fin du XIX e siècle à nos jours). Cahiers d'histoire. Revue d'histoire Critique,2015,128, pp.105-124.ffhalshs-01511651ff