Le siège du SBU ukrainien à Kiev (crédit photo SBU)
(B2) La mort du journaliste ukrainien Babchenko est une fausse nouvelle, une mise en scène des services ukrainiens. Vasyl Hrytsak, le chef du SBU, l’a confirmé aujourd’hui lors d’une conférence de presse donnée cet après-midi au siège du SBU, rue Volodymyrska à Kiev.
Une opération montée de toutes pièces par le SBU
Cette opération a été montée par le SBU pour déjouer et piéger un agent russe. Une manœuvre de contre-espionnage et une (fausse) information dans lequel sont tombés tous les médias (dont B2) et toutes les organisations de droits de l’Homme, mais aussi l’OSCE, le Parlement européen, la Haute représentante de l’Union, etc.
Une fake news qui pourrait se retourner contre ses auteurs
« J’aurais dû offrir mes condoléances à la famille, mais au contraire, je veux les saluer … Je tiens à féliciter Arkady Babchenko pour son ‘troisième anniversaire’ », a déclaré Vasyl Hrytsak, chef du SBU, selon l’agence de presse ukrainienne. Une bonne blague qui semble faire beaucoup rire les hommes du SBU, mais qui pourrait rapidement se retourner contre eux.
L’humour potache est parfois difficile à partager… En voulant piéger les Russes, ils ont aussi piégé les organisations internationales (1) et toutes les associations de journalistes qui ont, durant ces dernières heures, fait des déclarations condamnant l’incident. Ils ont surtout démontré que les fake news pouvaient venir de Moscou mais aussi de Kiev. Au prochain assassinat imputé ou imputable aux Russes, ceux-ci auront beau jeu de dire : ce sont les Ukrainiens.
Une mission de conseil des Européens
On peut rappeler aussi que les Européens ont mis en place une mission de conseil à Kiev, EUAM Ukraine, chargée de faire du conseil, au niveau stratégique et politique, des forces de sécurité intérieure, et en particulier des SBU (lire notre reportage sur place, fin 2014 : Les « Services » ukrainiens : faire la guerre et réformer, en même temps).
Une question se pose : faut-il continuer d’aider les forces de sécurité intérieure ukrainienne ?
Il sera intéressant de voir si les Européens, sur place, ont été impliqués dans cette manip, digne de la guerre froide, ou ont été laissés dans l’ignorance totale. La seconde hypothèse étant la plus plausible. Quoi qu’il en soit, il pourrait se poser la question de la pertinence de l’assistance et de l’aide européennes, y compris financière, aux forces de sécurité ukrainienne qui jouent ainsi avec le feu.
Écouter le récit de la TV ukrainienne relayé par la BBC
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) On peut remarquer que plusieurs ministères des affaires étrangères ne se sont pas précipités pour condamner l’incident, restant assez silencieux. Une lenteur de réaction ou une information passée à temps entre ‘services’, qui pourrait laisser entendre que les Ukrainiens avaient prévenu quelques chancelleries occidentales.
Lire aussi : L’Ukraine est aussi une guerre de la comm’ et du renseignement
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(B2) Arkady Babchenko, un journaliste russe bien connu, a été assassiné devant son domicile, à Kiev (Ukraine), mardi (29 mai), annonce le comité de protection des journalistes (CPJ).
(crédit : profil facebook de A. Babchenko)
Abattu dans le dos
Babchenko a été abattu dans le dos à l’entrée de sa maison de Kiev par un assaillant ou des assaillants inconnus, selon le journal indépendant Novaya Gazeta, basé à Moscou, où il avait travaillé jusqu’en 2011 comme correspondant de guerre. « Sa femme l’a trouvé couvert de sang et a appelé une ambulance, mais Babchenko est mort de ses blessures sur le chemin de l’hôpital », rapporte le journal selon le CPJ. Il travaillait depuis octobre 2017 à Kiev sur la chaîne tatare de Crimée ATR, avec son émission « Prime: Babchenko ».
Un spécialiste des conflits
Agé de 41 ans, Babchenko est un vétéran de la première Guerre Tchétchène. Après être démobilisé, il s’était spécialisé dans la couverture des conflits. Il a couvert notamment la guerre russo-géorgienne de 2008, l’Ossétie du Sud et les violences interethniques de 2010 dans le sud du Kirghizistan pour Novaya Gazeta et d’autres publications. C’était « un critique acerbe de l’annexion de la Crimée par la Russie et de son intervention dans l’est de l’Ukraine, selon des articles de presse » rappelle le comité de protection des journalistes. « Il avait quitté la Russie, se réfugiant à Prague en février 2017 après avoir reçu des menaces, puis avait déménagé en Ukraine en août avec sa famille. »
Kiev ville dangereuse pour les journalistes ?
C’est au moins le second journaliste connu à être assassiné en Ukraine en deux ans. Pavel Sheremet avait été tué à Kiev il y a peu moins de deux ans, le 20 juillet 2016, lorsqu’un engin explosif a explosé sous la voiture qu’il conduisait. Personne n’a été reconnu coupable du crime..
Une énorme perte pour la connaissance de la Russie
Un assassinat condamné « avec vigueur » par Harlem Désir, le représentant pour la liberté des médias de l’OSCE, qui a appelé à « une enquête rapide et complète ». Arkady Babchenko « était un des plus grands journalistes ukrainiens, publié chez Gallimard pour ses récits de Tchétchénie, au moins comparables à ceux de Anna Politkovskaia. [C’est] une énorme perte » a souligné Stéphane Siohan, correspondant à Kiev pour le Figaro, le Temps et le Soir.
#Russie #Ukraine Arkady Babchenko, qui vient d’être assassiné à Kiev, était un des plus grands journalistes ukrainiens, publié chez Gallimard pour ses récits de Tchétchénie, au moins comparables à ceux de Anna Politkovskaia. Une énorme perte. pic.twitter.com/LRwRzKJpOe
— Stéphane Siohan (@stefsiohan) 29 mai 2018
Une attaque contre la liberté de la presse
« Babchenko était bien connu pour son journalisme critique, et les autorités doivent considérer son meurtre comme une attaque contre la liberté de la presse. » a précisé Nina Ognianova, coordinatrice du CPJ Europe et Asie centrale, appelant, elle aussi, « les autorités ukrainiennes à enquêter de manière approfondie, efficace et indépendante sur l’assassinat d’Arkady Babchenko et à trouver tous les responsables de ce crime brutal et silencieux ».
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Depuis les attentats de mars 2016, la Belgique semblait être repassée dans une zone plus calme, même si le couvercle était à peine posé sur une situation difficile. L’attaque à Liège ramène la question de la radicalisation, de la prison, à défaut du terrorisme pur, sur le devant de l’actualité.
Une attaque au couteau
Il était 10h30 environ dans le centre de Liège à hauteur du café des Antonins sur le boulevard d’Avroy lorsqu’un homme est arrivé derrière deux policières sur la voie publique, les agressant mortellement au couteau. Il en a profite pour dérober l’arme d’un des policiers. Il se dirige ensuite vers l’Athénée Léonie de Waha (un des gros lycées de la ville), tout proche. Au passage, il abat un jeune de 22 ans qui se trouvait dans un véhicule stationné sur le côte. Dans le lycée, il prend deux femmes de service en otage.
Une pénétration dans un lycée de Liège
La police est rapidement intervenue ; deux policiers en civils de la brigade judiciaire ont été blessés au bras à vélo ainsi que le peloton anti-banditisme, abattant l’individu. Au bilan final : trois tués ainsi que l’auteur des coups de feux et quatre policiers blessés, l’un d’eux plus légèrement atteint a pu sortir de l’hôpital ce mardi soir. Tous les élèves ont été confinés dans les classes d’abord, puis ensuite rassemblés dans le Jardin botanique, sous protection de la police.
Des éléments terroristes
Le parquet fédéral belge à été saisi, indiquant qu’il y avait des éléments terroristes dans cette attaque. « L’objectif de l’assassin était de s’en prendre à la police, c’est ce qu’il a fait d’emblée en se dissimulant derrière les deux agents de police, et après les avoir poignardées sauvagement dans le dos » indique Christian Beaupère le chef de la police de Liège, lors d’une conférence de presse ce matin à Liège. L’OCAM, l’office d’évaluation des alertes, a maintenu le niveau 2 de l’alerte principale.
Une radicalisation en prison
Très vite, le nom de l’auteur des faits est apparu : Benjamin Herman, un homme de 36 ans, originaire de Rochefort, condamné pour trafic de drogues et pour divers faits de délinquance. Il était en congé pénitentiaire de deux jours pour préparer sa réinsertion en vue de sa libération prévue en 2020 » indique la RTBF. Il s’est radicalisé en prison et était fiché depuis 2017 par la Sûreté de l’Etat.
(NGV)
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(B2) Pour les Européens, le retrait américain de l’accord avec l’Iran, une véritable trahison de la parole donnée, est aussi une opportunité formidable. N’hésitons pas à le dire ! Ils se retrouvent en première ligne chargés de garder vivant un accord important pour la sécurité au Moyen-Orient. Car ce texte n’est pas un simple accord signé entre plusieurs États, c’est une résolution du Conseil de sécurité dont les Européens se retrouvent ainsi chargés.
(crédit : Conseil de l’UE)
Une question de sécurité
Il faut s’assurer tout d’abord que l’Iran respectera toutes ses obligations (comme il l’a fait jusqu’ici). Ce qui n’est pas une mince affaire. Il faut s’assurer également que la Chine et la Russie restent dans l’accord. Il faut enfin veiller à ce que les entreprises européennes ne soient pas prises pour cible par les mesures de sanctions américaines et ne se retirent pas petit à petit. Ce qui viderait de toute substance cet accord et conduirait à son délitement imperturbable. Les mesures prises par les Européens, connus sous le nom de ‘blocking status’, ne paraissent pas de nature à contrecarrer ce mouvement.
Un bras de fer vital
Bref, on est sur une question stratégique vitale où la diplomatie européenne joue son existence. Il ne faut pas avoir peur des mots. Soit elle gagne ce qui est un vrai bras de fer, et elle aura gagné ses lettres de noblesse. Soit elle le perd. Et il ne servira plus à rien de parler du poids de l’Europe dans le monde, sinon comme un sujet de colloque ou de séminaire. L’Europe resterait alors condamnée à être le bon vieux tonton qui dispose d’un vaste chéquier — de l’aide humanitaire à l’aide macro-financière — vers lequel on se tourne quand on a besoin d’un accès au marché ou d’une assistance financière pour reconstruire un dégât collatéral, et qui donne allégrement sa manne en échange de bons conseils.
Un contexte international durci
Pour autant, alors que le monde se raidit, que les alliés-voisins partenaires de l’Europe (des États-Unis à la Russie en passant par la Turquie ou Israël) ont chacun, à leur tour, durci le ton de leur politique étrangère comme l’importance de leurs critiques vis-à-vis du continent européen, les Européens vont-ils pouvoir continuer à jouer les ‘gentils’ zozos de la politique internationale ? La question mérite d’être posée après ce qui ressemble à une véritable trahison de la parole donnée par les Américains.
La trahison américaine
Les États-Unis sont, en effet, passés en quelques mois d’allié indéfectible, ami et partenaire, à celle de la position d’un allié ‘difficile’. Si le langage officiel mentionne toujours les États-Unis comme un ‘ami et partenaire’, la réalité géopolitique aujourd’hui est légèrement différente. Les USA sont clairement un adversaire. Le président du Conseil européen Donald Tusk, qu’on ne peut pas soupçonner d’être méfiant vis-à-vis de l’axe euro-atlantique (1) l’a dit clairement à Sofia : « avec de tels amis, il est inutile d’avoir des ennemis ».
« Looking at latest decisions of Donald Trump someone could even think: with friends like that who needs enemies ? »
Les ambassadeurs du Comité politique et de sécurité en ont pu avoir un témoignage lors de leur récente visite à Washington. Alors qu’ils étaient reçus par certains responsables du Pentagone, du Secrétariat d’État et du Conseil national de sécurité, ils ont plutôt senti le souffle de la brise froide que celui d’une chaude amitié. « Nos interlocuteurs américains ne semblent pas vraiment fascinés par l’Union européenne » indique l’un des participants. De fait, « c’est plutôt l’indifférence qui règne à Washington sur l’Union européenne ». En termes moins diplomatiques, les alliés américains se soucient comme de leur première chemise de leurs alliés européens.
La nécessité de parler haut et clair
Les Européens qui ont l’habitude de réfléchir lentement et de parler intelligemment devront désormais apprendre à réagir plus vite, avec un langage intelligible. Ne pas hésiter à parler haut et clair n’est pas toujours un défaut…
(Nicolas Gros-Verheyde)
Version longue de la chronique diffusée sur France Tv Infos par toute la bande de la Faute à l’Europe
(1) Au contraire. Pour cet ancien Premier ministre polonais, l’amitié et l’arrimage aux États-Unis constitue un de ses crédos en matière politique (lire : « La présence américaine en Europe garantit notre sécurité » D. Tusk). Dès son arrivée à son poste, en 2009, son premier geste avait été d’appeler les Américains (lire : Un Polonais roué aux commandes). Son propos reflète donc l’évolution européenne.
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