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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 4 hours 5 min ago

Un Français soupçonné de préparer des attaques terroristes durant l’Euro arrêté en Ukraine

Mon, 06/06/2016 - 20:59

arrestation (crédit : SBU)

(B2) Le service de la sécurité ukrainienne (SBU) a arrêté près de la frontière polonaise, à l’ouest de l’Ukraine, un Français soupçonné d’avoir planifié une série d’attentats terroristes en France avant et pendant le Championnat d’Europe 2016. L’arrestation a eu lieu fin mai. Mais l’information n’a été communiquée par le SBU que ce lundi (6 juin). Pas peu fiers les services ukrainiens ont mis en ligne une vidéo où on voit l’homme préparer son matériel.

Un véritable arsenal

L’homme disposait d’un véritable arsenal : cinq fusils Kalachnikov avec 1080 cartouches pour chaque arme, deux lance-grenades antichar RPG-7, 125 kilogrammes d’explosif TNT, 120 détonateurs électriques Balaklava.

Un individu repéré en décembre

En décembre dernier, le renseignement ukrainien (SBU) avait repéré ce citoyen français qui, à l’est de l’Ukraine « essayait d’établir des contacts avec des militaires ukrainiens » proposant son aide bénévole. Il est revenu en Ukraine en avril et a été contrôlé par les services ukrainiens en train de tester des armes et des explosifs.

Un extrémiste de droite ?

Selon les renseignements diffusés par la sécurité ukrainienne, les motivations de l’homme ressortent davantage d’une hostilité à l’Islam et à l’émigration que celles d’un Français converti à l’islamisme. Le Français a parlé « en termes négatifs de la politique d’émigration massive du gouvernement français, de la propagation de l’Islam et de la mondialisation du monde ». Il a également dit « le désir de commettre une série d’attentats terroristes en signe de protestation ».

NB : les SBU successeurs du KGB / FSB russe sont en passe de se réformer, soutenus par des experts européens d’EUAM Ukraine. Lire l’article réalisé lors de mon reportage en nov. 2014 à Kiev : Les « Services » ukrainiens : faire la guerre et réformer, en même temps

(NGV)

Mogherini préparerait dans le grand secret une armée européenne. Du calme !

Fri, 03/06/2016 - 22:30

Il y a bien un QG européen qui fonctionne… à Northwood au Royaume-Uni… le QG de l’opération EUNAVFOR Atalanta. Et c’est tout le paradoxe : il n’y a pas de QG européen à Bruxelles. Un manque. Ici le Contre amiral suédois de l’opération Atalanta Jonas Wikström reçoit le chef d’état-major de la marine pakistanaise Muhammad Zakaullah (crédit EUNAVFOR Atalanta)

(BRUXELLES2) La future « Global Strategy » que prépare l’équipe de Federica Mogherini devrait renforcer les projets d’une armée européenne à lire The Times récemment. Selon mon collègue, Bruno Waterfield, correspondant à Bruxelles du célébrissime quotidien britannique :

EU army plans kept secret from voters

Federica Mogherini, head of foreign policy in the EU, has spent 18 months preparing a defence document for discussion by European leaders at a summit on June 28.

Steps towards creating a European army are being kept secret from British voters until the day after next month’s referendum.

The plans, drawn up by the EU’s foreign policy chief, foresee the development of new European military and operational structures, including a headquarters. They are supported by Germany and other countries as the first step towards an EU army.

Similar proposals were vetoed by Britain in 2011, although there are concerns that a loophole could allow nine states to group together and bypass opponents…

A lire le titre, l’Union européenne préparerait donc le ferment d’une armée européenne. Tout cela en « grand secret des citoyens ». Qu’en est-il en réalité ?

L’armée européenne est un projet européen préparé à Bruxelles ?

Faux. Soit j’ai loupé un épisode dans l’intégration européenne. Soit il y a une légère exagération due à l’ambiance de la campagne outre-Manche. Je couvre depuis plusieurs années les questions de défense au plan européen. Et je ne suis pas vraiment sûr que les Européens aient commis ce genre d’audace. A Bruxelles, il est généralement interdit de prononcer ce mot-là. Sorte de gros mot de la pensée européenne. Et il n’y a que Jean-Claude (Juncker) pour, de temps en temps, ressortir ce mot (voir plus loin). Dans la foulée de la campagne, les titreurs du Times se sont un peu enflammés. D’ailleurs quand on lit le corps de l’article (tout l’article), il est beaucoup moins éloquent que le titre, même si il y a un ou deux éléments (largement suggérés), à une série d’informations tout à fait exactes (2). Quoi qu’il en soit, il faut rester les pieds sur terre et regarder la réalité en face : il n’y a pas de projet d’armée européenne préparé à Bruxelles.

Y-a-t-il un projet quelconque d’action autonome de l’UE ?

Oui. Il y a bel et bien le projet d’indiquer dans la Stratégie, une certaine ambition à la politique de sécurité et de défense commune européenne, la renforcer avec des capacités communes, des moyens autonomes de direction — comme un quartier général européen —, d’avoir un financement plus adéquat, etc. La terminologie n’est pas encore fixée. Et justement elle est encore en discussion à Bruxelles. Le point « PSDC » étant encore un point « litigieux » comme l’a confié à B2 récemment un ambassadeur d’un pays.

Est-ce un document secret ?

Tout à fait Vrai. Notre collègue britannique a raison. Il y a un secret volontairement bien gardé chez la Haute représentante. Federica Mogherini a pris toutes ses précautions, désignant une de ses proches, Nathalie Tocci, pour piloter cette stratégie. L’objectif était d’éviter que la « Stratégie Globale » soit « prise à partie dans la campagne référendaire britannique » a confirmé à B2 plusieurs diplomates européens.

Les ambassadeurs des 28 Etats membres, pour préparer la réunion des ministres des Affaires étrangères, début mai, n’avaient ainsi été autorisés qu’à « lire » le document (ils avaient été privés de téléphone ou enregistreur). Ils n’ont pu l’emporter avec eux. Chacun avait droit seulement à emporter deux bonnes feuilles uniquement.

Une tactique qui a totalement foiré… Garder le secret sur un document, qui est communiqué à plusieurs Etats membres, à certains conseillers, durant une période de plusieurs mois, est une gageure à Bruxelles. Quand certains ont intérêt à le faire fuiter, cela devient un jeu. Le secret aiguille l’attention plus sûrement qu’un document disponible.

Est-ce nouveau ?

Non. A Saint Malo, déjà, un certain Tony Blair, de concert avec Jacques Chirac (en 1998 !) disait :

« l’Union doit avoir une capacité autonome d’action, appuyée sur des forces militaires crédibles, avec les moyens de les utiliser et en étant prête à le faire afin de répondre aux crises internationales »

C’était il y a longtemps. Le temps a passé. Les volontés se sont émoussées… Mais renforcer la PSDC (la politique de sécurité et de défense commune), avoir des capacités communes, etc. est un leitmotiv, répété régulièrement, dans les conclusions du Conseil européen ou des réunions des ministres de la Défense. Avec plus ou moins d’ambition. Ces dernières années, c’était plutôt le « moins » que le « plus » qui dominait. Mogherini, fidèle à sa propre volonté politique, veut redonner un peu de couleur à cette PSDC, endormie, et la doter d’un « vrai » quartier général.

Un QG européen est-il utile ?

Oui. Il n’y a pas actuellement de tel QG à Bruxelles. A chaque opération on est obligé de mettre en place un nouveau quartier général d’opération, avec souvent une perte de temps ou d’expérience. De temps en temps, ressurgit cette question. Ce projet soutenu par le Parlement européen et de nombreux pays s’est toujours heurté pour l’instant à l’hostilité du Royaume-Uni. La dernière fois, en 2011, David Cameron avait clairement brandi à un veto (lire : Seul contre tous, Londres bloque l’idée d’un QG européen).

L’idée d’un QG opérationnel à Bruxelles peut-elle entrer en vigueur, simplement parce que c’est inscrit dans la Stratégie globale ? Quelle est la valeur de cette stratégie ?

Tout dépend de la volonté des Etats membres. Ce n’est pas parce que c’est inscrit dans la stratégie que cela entrera en vigueur et, a contrario, ce n’est parce qu’une action ou un projet ne figure pas cette stratégie, que ce n’est pas réalisable (3). Dans le passé, les Européens ont régulièrement affiché leur volonté de renforcer leur défense. Et les Britanniques ont signé, voire ont été à l’initiative de ces documents (même s’ils en ont bloqué d’autres). Donc il faut se méfier de ce type de déclarations, sans lendemain. La « Global Strategy » est un simple « linéaire » de la pensée politique du moment, sans plus d’importance que la conclusion d’un conseil des ministres ou un sommet européen (4). Si l’idée d’un QG était inscrit, ce serait cependant un signal politique dont pourrait se saisir la Haute représentante de l’UE pour commencer les travaux d’exécution de ce projet.

Le Royaume-Uni peut-il s’opposer à ce projet ?

Bien sûr. Les Etats membres gardent la haute main sur toutes les décisions en la matière. Il suffit qu’un d’entre eux s’y oppose. Et le projet tombe à l’eau. L’unanimité est de règle en matière de défense… Sauf à trouver une astuce juridique ou politique pour contourner le veto (lire : Un QG militaire pour pas cher, c’est possible).

Ce QG à Bruxelles serait-il le point central de tous les commandements européens ?

Même si un quartier général est établi à Bruxelles, il restera toujours la possibilité aux 28 de choisir un autre quartier général d’opération : dans un Etat membre ou en recourant à celui de l’OTAN. Mais si les Britanniques décident de quitter l’Union européenne, ce projet, pour l’instant hypothétique, a une chance très réelle de voir le jour. C’est le paradoxe de la situation…

Le QG ou le renforcement de la PSDC est-il l’embryon d’une armée européenne ?

Non. On en est loin. On parle d’une capacité autonome de gestion de crises permettant d’avoir à Bruxelles la possibilité de « conduire » les opérations militaires décidées au niveau de l’Union européenne et uniquement en son sein. Pas question d’aller faire de la défense territoriale, de commander les opérations de l’OTAN – qui a son propre centre de commandement – ou de faire le gendarme du monde… et encore moins de s’immiscer dans le fonctionnement des armées nationales. Il s’agit, en fait, de conduire quelques missions de maintien de la paix en Afrique ou ailleurs. Au total, cela pourrait représenter, quelques dizaines (100 maximum) d’officiers présents à Bruxelles. On est loin de l’armée européenne (et même du nombre d’officiers à l’OTAN).

Les Chefs d’Etat et de gouvernement en discuteront-ils le 28 juin ?

Pas tout à fait. Il est prévu que la « Stratégie Globale » soit approuvée par les 28 Chefs d’Etat et de gouvernement, lors de leur sommet de fin juin. Mais, du bout des lèvres. « On discute pour savoir si elle sera « saluée » ou « endossée », « reconnue » » a expliqué à B2 un diplomate européen. Mais il ne sera pas vraiment discutée. Il s’agit d’un « document de la Haute représentante » (Lire aussi : Un lunch pour la Stratégie globale de l’UE). Maintenant si les leaders veulent se saisir de la question, ils peuvent toujours en discuter. C’est le principe même de ces sommets à 28.

Mais l’idée développée dans l’équipe de Donald Tusk, le président du Conseil européen, comme de Federica Mogherini, est de ne pas en faire un sujet de discussion en soi. Le résultat du référendum du 23 juin donnera évidemment une tonalité autre au sujet selon que Cameron grand vainqueur ou grand vaincu. Et les « Chefs » auront peut-être d’autres chats à fouetter avec la crise des réfugiés et des migrants au large de l’Italie qui devient un « vrai » problème…

N’y-a-t-il pas quand même d’autres idées d’une armée européenne ?

Non pas de façon concrète. Bien sûr, certains pensent, à terme, qu’une armée européenne serait une bonne chose, à commencer par Jean-Claude Juncker, l’actuel président de la Commission européenne, et ancien Premier ministre Luxembourgeois (la nationalité, dans ce genre de questions, n’est pas neutre). Mais on se situe plutôt à un horizon de 10 ou 20 ans.

Une idée partagée quasi-officiellement à Berlin, et dans quelques pays prêts à « monter dans le bateau ». Dans les armées de l’Europe du centre, on se dit que face à l’érosion des budgets, quasiment irrattrapables aujourd’hui (lire : Consacrer 2% du Pib à la défense ? Combien va coûter ce nouveau Graal ?), il faut avoir un noyau dur militaire.

En quoi consisterait ce noyau dur européen, qui regrouperait-il ?

Il s’agit davantage pour certains pays (Allemagne, Pays-Bas, Belgique, mais aussi Tchéquie ou Italie …) qui ont une politique de défense assez semblable – peu interventionniste, s’engageant davantage dans des actions de coalition (type ONU, UE ou OTAN voire ad hoc), avec un risque limité dans l’engagement, et un contrôle parlementaire sévère, – de trouver des modalités de coopération.

A supposer qu’il y ait un projet structuré — on n’en est pas là… —, dans quelques capitales on travaille plutôt, pour l’instant, à des rapprochements structurels avec des unités bi nationales, en matière maritime ou terrestre entre Allemands et Néerlandais (Lire : Ursula et Jeanine sur un bateau et Rapprochement maritime germano-néerlandais), au niveau maritime et aérien entre Belges et Néerlandais (Lire : Le Benelux aura une surveillance aérienne conjointe. Traité signé. Une première en Europe), en matière d’entraînement et de zone aérienne entre Tchèques et Slovaques, etc.

Hormis le QG européen, quels sont les autres projets à Bruxelles qui sont intéressants pour la Défense européenne ?

Hormis la mise en place d’un QG européen, qui est une bataille très symbolique, plusieurs autres projets sont intéressants à suivre à Bruxelles : la future mission de sécurisation en Libye (Lire : Les Européens envisagent une mission de soutien à la police et la justice libyenne), la restructuration de l’organigramme de l’outil de gestion de crises au Service diplomatique européen (abandonnée pour l’instant), la mise en place d’attachés de sécurité ou terrorisme dans les délégations de l’UE, la future plate-forme de soutien aux missions civiles de la PSDC (lire : Un nouvel instrument pour faciliter la gestion des missions civiles de la PSDC), l’action préparatoire sur la recherche préparée par la Commission européenne prélude à un futur cadre de recherche sur la défense (lire : La recherche de défense européenne en panne d’investissement), le nouvel instrument « sécurité et développement » en discussion (CBSD), etc.

Rien qui ne préfigure l’armée européenne d’aucune façon mais permettent de renforcer ce qui manque aujourd’hui aux Européens : leur capacité d’agir en commun pour renforcer leur défense et la stabilisation dans leur voisinage.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : Une armée pour l’Europe propose Juncker : est-ce intéressant, est-ce réalisable ?

Sur le QG européen :

(1) Traduit officiellement par ‘stratégie globale’ et non ‘stratégie mondiale’. Allez comprendre…

(2) Bruno Waterfield, présent depuis de longues années à Bruxelles est un très bon journaliste (et de surcroit un excellent collègue) et connait bien le fonctionnement bruxellois .

(3) Personne n’avait prévu en 2003 – lors de l’élaboration de la dernière stratégie sur la sécurité de l’UE – d’avoir une opération maritime contre la piraterie. Et pourtant, cinq ans plus tard, l’Union européenne se retrouve engagée dans l’Océan indien, loin de ses bases, dans une action qui demeure aujourd’hui un modèle.

(4) Personnellement je ne suis pas un grand fan de ces réflexions stratégiques qui emballent le « tout Bruxelles », embrument l’esprit mais sont oubliées sitôt le stylo posé. Lire : Une stratégie ne fait pas le printemps !

 

Opération Sophia, aide humanitaire… L’action de l’UE en Libye critiquée par l’ONU

Fri, 03/06/2016 - 06:15

Entre Kobler et Mogherini, la prochaine rencontre à New York risque d’être moins souriante (Crédit: Commission européenne / archives B2, février 2016)

(BRUXELLES2) Il y a de l’eau dans le gaz dans les relations entre l’ONU, certains responsables libyens, d’un côté, et l’Union européenne de l’autre. Tour à tour, Martin Kobler, l’envoyé spécial de l’ONU, l’agence de presse de l’ONU, l’IRIN, et plusieurs responsables libyens ont pointé du doigt, l’action de l’Union européenne, notamment l’opération Sophia, inefficace, selon eux. Une critique autrement plus sévère et argumentée que celle des Lords il y a quelques jours qui était somme toute assez plate (lire : Une torpille des Lords sur EUNAVFOR Med. L’échec de qui ?).

Sophia, un appel d’air selon l’ONU

Dans une interview au Journal, dimanche (29 mai), l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, Martin Kobler, a, en effet, sévèrement critiqué l’inefficacité de l’opération EUNAVFOR MED / Sophia « Elle crée un appel d’air! Elle ne patrouille pas dans les eaux territoriales libyennes. Les passeurs mettent donc les migrants dans les bateaux et ne leur donnent même plus l’essence suffisante pour aller jusqu’à Lampedusa. Ensuite, ils appellent le numéro d’urgence en Italie leur disant : « Eh, préparez-vous, 500 vont arriver! » » Federica Mogherini et Martin Kobler doivent se voir lundi 6 juin à New York. Un café suffira-t-il à résoudre le problème ?

Un porte-parole de la marine libyenne dénonce

Une position reprise par plusieurs acteurs de la scène libyenne qui s’expriment, ce mercredi 1er juin par l’intermédiaire de l’IRIN, l’agence de presse de l’ONU, dans un article très critique. Un porte-parole de la marine libyenne, notamment rend responsable l’Opération Sophia de l’augmentation du flux de migrants qui se lancent en Méditerranée pour rejoindre l’Europe. « Tous les « bateaux » de migrants ont des téléphones par satellite et GPS. Avant, ils devaient atteindre les eaux italiennes pour faire un appel de détresse. Maintenant ils commencent à faire l’appel de SOS dès qu’ils quittent les eaux libyennes. » Bref, l’UE faciliterait presque la tache des trafiquants selon l’ONU.

Le soutien aux garde-côtes libyens ridiculisé

Si le nombre de migrants arrivés en Italie, pour le moment, reste au niveau des chiffres de 2015, il pourrait même diminuer. Comme l’explique le journaliste de l’IRIN, le nombre de bateaux interceptés dans les eaux libyennes augmentera, dès que commencera la formation des garde-côtes libyens par l’UE (Lire : Deux nouvelles tâches pour l’opération EUNAVFOR MED SOPHIA. Feu vert des 28). Mais l’ironie apparait rapidement. Remettant en cause l’utilité de cette formation, l’article de l’IRIN parle d’un « coup de publicité ». Pour le porte-parole de la Marine libyenne, les Libyens et peuvent s’entrainer seuls. Ce qui manque est juste un problème d’équipement. « Nous travaillons avec presque rien. Et nous avons besoin de tout ce que vous pouvez imaginer : bateaux, radars, radios, uniformes. Littéralement tout » insiste le marin, laissant entendre que cela n’entre pas dans le plan de l’UE. 

Le problème du retour des clandestins pas réglé

Selon l’IRIN, « l’offre de soutien de l’UE échoue également à aborder la question de ce qui arrive aux migrants une fois qu’ils sont capturés et renvoyés en Libye ». C’est le responsable du Département de lutte contre l’immigration illégale, le colonel Mohamed Abu Breda, qui le dit. Selon lui, depuis 2011, « l’UE a laissé la Libye régler le problème des migrants seule » explique-t-il. « L’UE et les Italiens ont fait beaucoup de visites et se sont engagés à aider la Libye. Mais malheureusement, tout ce que nous avons reçu, ce sont des promesses vides, et aucune action. »

(LH)

Les camps de réfugiés débordent déjà…

3500 migrants tentant de prendre un bateau ont été arrêtés sur les côtes libyennes entre le 22 et le 28 mai. 850 seraient  morts en mer, dans une série de naufrages, selon l’Organisation internationale pour les migrations. Le responsable de l’ONG en Libye, Othman Belbeisi, averti. « La capacité des centres de détention est sévèrement mise à l’épreuve, en particulier celui de al- Zawyia » qui accueille plus de 2000 personnes alors que sa capacité est de 1000. Son directeur désespère. « La semaine prochaine nous ferons face à un problème très important. Je ne sais pas comment je vais le gérer. »

Lire aussi :

La Minusma sévèrement attaquée à Gao et Sévaré. Une stratégie à revoir ?

Thu, 02/06/2016 - 21:34

(BRUXELLES2) Plusieurs attaques ont eu lieu coup sur coup au Mali, contre la MINUSMA. La force des Nations-Unies au Mali se révèle ainsi de plus en plus une cible de choix pour les rebelles.

Mardi (31 mai), au soir, deux attaques ont visé coup sur coup les « internationaux » à Gao. Vers 20h45, le camp de la MINUSMA, situé au quartier Chateau d’eau, est la cible d’une attaque l’arme lourde, par mortiers ou roquettes. Bilan : un casque bleu (chinois) a été tué, trois casques bleus grièvement blessés et plus d’une dizaine des membres du personnel de la MINUSMA, dont des civils, légèrement blessés. Des conteneurs de logement du personnel ont été détruits, indiquent les Nations Unies.

Une deuxième attaque suit, à l’arme légère cette fois. Elle vise le service de lutte anti-mines (UNMAS), un partenaire de l’ONU, situé dans un autre quartier de Gao. Deux agents de sécurité maliens et un Français ont été tués. Des attaques bien préparées et coordonnées semble-t-il témoigne le correspondant de RFI au Mali « Pendant (la première) attaque, une bonne partie de la ville était subitement plongée dans le noir, privée d’électricité. Les assaillants ont infiltré une partie de la ville par petits groupes. Ils avaient probablement pu faire un repérage. (…) Les cibles visées prouvent que les assaillants connaissaient le terrain. »

La MINUSMA déploie ses hélicoptères d’attaques, pour effectuer des surveillances aériennes, et sa force de réaction rapide dans Gao.

Autre attaque contre un convoi dans la région de Sévaré

Dimanche (29 mai), le matin vers 11h00, déjà, c’était un convoi de la Force de la MINUSMA qui avait été pris dans une embuscade à 30km à l’ouest de Sevaré, sur l’axe Tenenkou-Sevaré. Un axe qui « devient à risque » selon les militaires sur place. Selon les premières informations, cinq casques bleus sont au tapis, un autre grièvement blessé et évacué.

Commentaire : le nord du Mali loin d’être pacifié, au contraire

Un prix très lourd payé par les « internationaux » comme les Maliens

On ne le dira jamais assez. La Force des Nations Unies paie un prix très lourd pour la stabilisation au Mali, dans un silence quasi total. Mais ils ne sont pas les seuls. Les Maliens, eux-même très engagés, ont subi des pertes encore plus importantes, qui se compte en plusieurs dizaines de morts, selon nos sources. Ceci n’interdit pas de s’interroger sur la stratégie poursuivie par la force internationale.

La stratégie de confinement dans les bases : une erreur !

L’ONU dispose tout de même de près de 12.000 hommes sur place (2). Le territoire est certes vaste. Mais c’est une force déjà suffisant… peut-être mal répartie. Selon un observateur sur place, consulté par B2, la force des Nations Unies paie sa stratégie d’enterrement dans des bases et de convois. Les soldats restent « le plus souvent dans des bases », qu’ils estiment super protégées, mais qui se révèlent, au final, autant de pièges. Comparées au nombre de militaires engagés, les patrouilles de stabilisation hors des murs restent « limitées ».

Des rebelles bien présents, en train de se renforcer ?

Résultat ! Les rebelles (ou terroristes *) sont toujours « bien présents » et « tiennent le terrain ». On pourrait même dire qu’ils sont désormais présents dans des zones dont ils avaient été chassé auparavant. Ils réapparaissent dès que les convois ont disparu. Ils disposent de nombreux informateurs et relais « dans les villes » mais aussi « au sein même de certaines forces », les Maliens notamment. Les attaques visant délibérément certains gradés ne peuvent, en effet, qu’avoir bénéficié « de renseignements de l’intérieur ».

Une stratégie IED de plus en plus affinée

Les combattants ont affiné au fur et à mesure leur stratégie, que ce soit en matière d’engins explosifs ou d’attaques des Maliens et des internationaux.  « Au départ – me raconte ce spécialiste du terrain – ils recouraient à des moyens « simples » : un convoi était repéré. Un IED était posé, déclenché par le passage, avec le risque de faire des victimes collatérales. « Ce qu’ils cherchent à éviter malgré tout ». (…) Les « Onusiens » ont réagi en faisant précéder chaque convoi d’un hélicoptère pour détecter la pose de ces engins. Les rebelles « se sont adaptés alors, affinant leur technique »… Avec des IED télécommandés par téléphone. Une montée en puissance, qui s’est affinée au fil du temps, un peu comme en Afghanistan avec les talibans.

Des actions élaborées, combinant attaques et IED

Les rebelles utilisent aussi des « actions combinées » attaque puis explosion (ou le contraire) —. « Les voitures béliers, chargées d’explosifs sont désormais utilisées. L’action est kamikaze, le conducteur, protégé par des tôles blindées, contre les éventuels tirs, meurt dans l’explosion ». Ou alors, ils recourent à des attaques simultanées, coordonnées, comme à Gao mardi.

On est loin ainsi d’attaques rudimentaires. Et la stratégie d’enterrement de la MINUSMA — avec bases et convois — parait condamnée. Au moment où le secrétaire général de l’ONU demande aux Etats membres de fournir 2500 soldats et policiers de plus, il faut aussi s’interroger sur d’autres modalités de stabilisation. Si la Minusma ne repasse pas à l’offensive, elle paraît devoir subir les pressions extérieures…

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) A côté, les pertes subies par les forces Barkhane (7 morts depuis 2014), pourtant très engagées, restent limitées. Lire : Trois soldats français tués par l’explosion d’une mine au nord Mali

(2) Très exactement 9142 militaires (sur 11200 autorisés), 1178 policiers et 1180 civils

(*) Lire notre guide terminologique

Les twittos du service diplomatique européen en tête

Thu, 02/06/2016 - 01:32

(B2) La diplomatie européenne est en tête des diplomaties mondiales dans l’utilisation de Twitter comme instrument pour établir des connections mutuelles (avec ses pairs) selon les données collectées par le cabinet de consultance Burson Marsteller (BM). Une statistique intéressante. Avec 122 connections, le SEAE devance le ministère russe (112 connections), le ministère norvégien (101 connections), etc.

Si on lit bien ce classement, la Norvège se classe en 3e position devant le Foreign Office. Tandis que la Lituanie se classe en 5e position et le l’Islande en 6e position juste devant les twittos de la diplomatie israélienne et du Quai d’Orsay. Plutôt étonnant… Mais quand on sait que Burson avait été appelé à la rescousse en 2012 par le gouvernement islandais pour défendre sa réputation entachée par la crise financière, on a de quoi trouver une piste de solution. De là à dire que le classement serait, aussi, un peu celui de certaines des meilleurs clients de Burson, y-a-t-il qu’on peut franchir ?

Le portrait des personnalités mondiales les plus suivies est intéressant en soi. On trouve : Barack Obama, le Pape, le Premier ministre indien, le Turc Erdogan, le président mexicain, le sheikh Mohammed des Emirats arabes unis, etc. Pas d’Européen. Trop divisés…

(NGV)

Le budget européen en déficit de facto. La Commission fait de la cavalerie

Wed, 01/06/2016 - 14:24

Face au déficit de paiement, « pompiers » demandés d’urgence à la Commission (© B2 / NGV)

(BRUXELLES2) Quand une organisation n’arrive pas à payer ses fournisseurs, en temps et en heure, rechigne à payer dans les délais impartis, en cherchant toutes les astuces pour ne pas payer ou avoir des délais de paiement… cela s’appelle avoir des difficultés. Dans le privé, cela impose une procédure en redressement judiciaire ou en cessation de paiement. Dans le public (dans les Etats membres) cela s’appelle présenter un déficit et un endettement.

La Commission européenne n’obéit à aucune de ces règles. Ses « privilèges et immunités » dues à une organisation internationale lui évitent les procédures privées. Et elle n’a pas droit ni au déficit ni à l’endettement. Mais la réalité est là : le Berlaymont a du mal à boucler ses fins de mois. Alors, pour faire concorder la réalité avec les règles, on triche … Quel est l’état des lieux ?

L’arriéré de paiements : une spécialité européenne

L’arriéré de factures impayées au titre de la période 2007-2013 est passé d’un niveau « normal » de 5 milliards d’euros à la fin 2010 à 11 milliards d’euros fin 2011, 16 milliards d’euros fin 2012, 23,4 milliards d’euros à la fin de 2013, 24,7 milliards d’euros à la fin de 2014. Soit : 17% du budget en cumulé ! (139 milliards d’euros).

8,2 milliards d’impayés rien que pour les fonds régionaux

Cet arriéré a « débordé » sur l’actuelle période budgétaire. Au moins 8,2 milliards d’euros de factures impayées étaient ainsi recensés fin 2015 dans le domaine de la politique de cohésion pour la période antérieure (2007-2013). Un « niveau sans précédent », avertissent deux parlementaires européens, le Polonais Jan Olbrycht (PO/PPE) et la Française Isabelle Thomas (PS/S&D), qui préparent un rapport sur le sujet.

Un plan d’apurement aléatoire et risqué

Certes un plan a été mis en place pour réduire l’arriéré. Et ce chiffre devrait passer en-dessous de 2 milliards d’euros à la fin de 2016. Mais il reste à la fois très éventuel et aléatoire. Cette réduction « n’apporte qu’un répit temporaire ». Elle est « uniquement due au fait que les créances exigibles présentées tant pour les programmes 2007-2013 que 2014-2020 ont été inférieures à ce qui était prévu ». Autrement dit, quand va démarrer la nouvelle programmation, cet arriéré va se remettre à augmenter. De plus, il est très partiel, « aucune mesure n’a été prise pour remédier à « l’arriéré cachée » identifié dans d’autres rubriques »

La Commission, reine des artifices comptables

Pour pallier à ces arriérés, la Commission européenne a mis en place toute une batterie de mécanismes comptables. Ainsi les « pourcentages de préfinancement » ont été réduits. Certains appels à proposition ou appels d’offres ont été « reportés ». La mise en œuvre des nouveaux programmes 2014-2020 a été ainsi ralentie de façon « artificielle ». C’est le cas par exemple des appels à propositions du programme de recherche ‘Horizon 2020’ en 2014 : environ 1 milliard d’euros n’ont pas été engagés. Ce qu’on appelle pudiquement des « mesures d’atténuation » ressemble ressemble clairement… à de la cavalerie budgétaire.

Plutôt tatillon que payer

Autre aspect — dont j’ai eu connaissance — la vérification des dépenses éligibles, déjà complexe, s’est faite, ces derniers temps, un peu plus tatillonne. L’objectif n’est pas tant de s’assurer que l’argent est dépensé de façon régulière mais de trouver le moyen de faire des économies supplémentaires. Certaines collectivités locales ont d’ailleurs renoncé à solliciter les fonds européens, notamment le Fonds social européen, tant plane l’incertitude sur les montants remboursés au final, qui s’ajoute à la complexité des dossiers et à la lenteur de remboursement de sommes engagées pour le compte de l’Union européenne.

Des conséquences négatives sur certains programmes

Ceci n’est pas sans conséquence sur certaines politiques. Ainsi pour l’aide humanitaire, la « grave pénurie de paiements en 2014 » a eu « un impact négatif sur les opérations de sauvetage de l’Union » remarquent les parlementaires (1). Et ce risque pourrait ressurgir. Les parlementaires demandent donc un plan d’urgence pour « prévenir une nouvelle crise des paiements à la fin de l’actuel (cadre budgétaire) » qui se clôture en 2020. Car les besoins liés à la crise des réfugiés et des migrants augmentent tout comme les paiements ordinaires (fonds structurels, fonds stratégiques, etc.).

La Commission passe à la caisse

L’ardoise est telle que la Commission doit maintenant payer régulièrement des indemnités de retard de paiement. Le montant reste modique encore : 3 millions d’euros en 2014 comme en 2015. Mais il n’est pas négligeable tout de même et témoigne de la difficulté de gestion du budget. Et encore, à la Commission, toutes les astuces sont bonnes pour refuser le paiement de ces indemnités. Abrités derrière leur statut de puissance publique, les gestionnaires de la Commission usent de tous leurs talents administratifs, recourant parfois à toute la panoplie du payeur de mauvaise foi…

Une responsabilité partagée ?

Dans cet arriéré de paiements, incriminer seulement la Commission serait une erreur. La responsabilité est plus générale. La grande majorité des Etats membres exigent que le budget européen contribue à de nouvelles tâches, sans vouloir rogner ou redistribuer sur les anciennes tâches (ne pas toucher aux avantages acquis). Et le budget a été conçu en déséquilibre, entre les sommes engagées et les paiements. Mais la Commission ne peut échapper non plus à ses propres responsabilités (voir ci-dessous).

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Un point confirmé par les autorités européennes elles-mêmes à l’époque (Lire : Aide humanitaire. La trésorerie européenne à sec et Le budget manque pour l’aide humanitaire européenne)

Un dispositif hérité du passé, inadapté aujourd’hui

Le système de fonctionnement de la Commission, hérité du passé, des années de gloire 1980-1990, semble à bout de souffle et relativement inadapté aux nouveaux enjeux. Malgré l’arrivée de Jean-Claude Juncker, l’aggiornamento nécessaire n’a pas eu lieu notamment dans le fonctionnement de la ’boutique’ européenne. Quels faits.

Dans certains secteurs, on gratte désespérément quelques centaines de milliers d’euros alors que dans d’autres, on se gratte la tête pour réussir à… dépenser des dizaines de millions d’euros. Le système administratif reste encore fondé sur la propension à tout dépenser qu’à dépenser bien. La qualité d’un « bon » administrateur reste de « bien » dépenser tout l’argent. En d’autres termes, mieux vaut dépenser 99% des sommes attribuées, peu importe où, que dépenser uniquement 60% des sommes, à meilleur escient !

Une bonne partie du travail de la Commission est ainsi consacrée à la vérification interne, au ‘reporting’, à la rédaction d’appels d’offres, de proposition, …  Le temps des agents publics est davantage consacré à la gestion de la ‘machine’. Et le fonctionnaire, militant européen, dévoué, compétent, devient une denrée rare.

La Commission continue à recourir à des prestations externes (consultances, communication, etc.) couteuses, dont l’apport concret est souvent assez contestable, au lieu de se reposer sur des compétences internes, qui sont bien  réelles. Certains consultants se contentent de faire une vulgaire synthèse de … la propre production de la Commission. En interne, cette tendance a un effet immédiat : démotiver les troupes…

 

Libye : l’invitation du Premier ministre El-Serraj aux Européens remise en cause ?

Tue, 31/05/2016 - 13:30

(BRUXELLES2) Contrairement aux apparences, il n’y a pas vraiment de consensus au sein du Conseil présidentiel libyen, sur les questions de sécurité (armée, police, comme garde-côtes). B2 en a eu confirmation directement auprès d’un des deux membres du Conseil présidentiel libyen, opposants à la politique de Fayez El-Sarraj, sur ce point. Omar al-Aswad, qui représente Zintan au sein du Conseil présidentiel. Un langage qui tranche et qui est intéressant.

  • Al-Aswad n’est pas n’importe qui. Après la chute de Kadhafi, il a fait partie du gouvernement de transition, dirigé par le Premier ministre Abdel Rahim al-Kib, comme ministre de l’Intérieur. Sous Kadhafi, il avait été chargé en 2007-2008 de la lutte anti-corruption, ciblant une centaine de membres et personnalités du régime d’alors (dont Ahmed Miltig, aujourd’hui… vice-président du Conseil présidentiel…d’où quelques rancunes tenaces de part et d’autre). Au sein du Conseil présidentiel, il représente la ville de Zintan, même s’il entend « représenter tous les Libyens ». Zintan, c’est cette ville à l’ouest de Tripoli, dans le Djebel de Nefoussa, qui a pris une part active dans la chute de Kadhafi (Lire : Les rebelles à Tripoli, le plus dur commence ?) et est surtout opposée à la milice de Misrata. Elle en a été « expulsée » de Tripoli après la bataille de l’aéroport en 2014. Et, d’une certaine façon, elle est l’alliée à l’ouest du général Haftar, présent à l’est du pays.

Les principes fondamentaux de sécurité pas respectés

Al-Aswad estime que certains « principes fondamentaux » ne sont pas respectés, que les décisions sur la sécurité et l’armée libyenne ne vont pas dans le bon sens et que la lettre de El-Sarraj demandant l’aide de l’Union européenne pour former les garde-côtes et les forces de sécurité est nulle. « Cette demande n’est pas valable. Car il n’y a pas eu de consensus. L’article 3 de l’accord présidentiel prévoit que toute demande d’accord doit être faite de manière consensuelle. C’est cela le mot important. »

Réorganiser le commandement avant de former

Sur le fond il affirme ne pas « avoir d’hostilité de principe » à recourir à l’aide de l’Union européenne, si « nous en avons besoin de manière précise et ponctuelle ». Mais avant de mettre en place une formation, il faut réorganiser le corps de garde-côtes qui est partie intégrante de la marine libyenne, victime des bombardements des alliés en 2011. C’est « une force importante pour le pays. On a des hommes et du matériel. (…) Je ne vois aucun problème pour les entrainer et les équiper (avec les Européens). Ils ont surtout besoin d’un commandement véritable (…). Or, il n’y a pas actuellement de volonté au sein du gouvernement pour les faire travailler ensemble. » Autre sujet de préoccupation pour notre interlocuteur : « faire le bon choix des hommes. Il ne faut pas exclure ceux qui ont travaillé et travaillent encore dans ce corps. » Sa crainte c’est de voir certains hommes des milices intégrer ce corps, alors que les ex garde-côtes restent « à la maison ».

La frontière sud, tout aussi voire plus importante que la côte

La stratégie européenne de se concentrer sur la côte est aussi criticable. « On a une très longue côte, c’est vrai. Mais on a surtout 5000 km de frontières dans le désert, au sud et au sud ouest, avec cinq pays limitrophes. Cette frontière-là doit être sécurisée. Je l’ai dit à Federica Mogherini le 8 janvier à Tunis, lors d’une réunion entre le Conseil présidentiel et les ambassadeurs de l’UE. Sinon cela ne sert à rien. C’est comme essayer de faire le ménage dans une chambre alors que l’eau continue d’arriver. Il faut d’abord fermer le tuyau… » Une frontière sud par où passent non seulement migrants clandestins mais aussi armes, bagages, argent, etc. Une frontière qui inquiète grandement les pays du Sahel, et la France exposée en première ligne au Mali, au Niger et au Tchad.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire interview complète : Armée, police, garde-côtes… pourquoi je refuse la politique de El-Sarraj (Omar al-Aswad)

Une fausse image de Tusk à la une d’un magazine polonais

Mon, 30/05/2016 - 06:45

la photo détournée

(B2) L’image colle comme un gant avec le titre choisi par W Sieci pour illustrer la photo de Donald Tusk : « Il ne reviendra plus. Il a choisi le luxe de l’Union (européenne) ». Mais apparemment il s’agit plutôt d’un photomontage, peu digne du journalisme.

Un blogger Jozef Moneta (nom prédestiné !) a découvert le pot aux roses en détectant une photo semblable chez Getty. Un homme regarde à la fenêtre, dans un avion d’affaires, et verre de champagne à la main droite, avec en arrière plan la cabine de pilotage. A une différence près : celui-là est barbu, là où l’autre photo montre le président du Conseil européen. Elle s’inscrit d’ailleurs dans une série destinée à illustrer l’aviation d’affaires comme un lieu de luxe et de détente (voir une autre photo ici ou ici).

Ou comment donner utiliser des procédés plutôt douteux au service d’une attaque personnelle plutôt d’un mauvais goût.

Abkhazie-Georgie. Les discussions reprennent à Gali

Sat, 28/05/2016 - 21:49

(BRUXELLES2) Une réunion extraordinaire du mécanisme de réponse et de prévention des incidents (IPRM) s’est tenue vendredi (27 mai) à Gali. C’est la première réunion de ce mécanisme de réponse depuis 4 ans. L’essentiel de la réunion était consacrée à l’incident mortel de Khurcha il y a une semaine (Lire : Tensions en Géorgie. Un mort sur la ligne de démarcation avec l’Abkhazie). La discussion a eu lieu « dans une atmosphère constructive et engagée » souligne le chef de la mission des observateurs européens, Kęstutis Jankauskas (EUMM Georgia). Chacun a convenu « d’étudier davantage cet incident tragique ». Il est notamment question de davantage partager les informations à travers la Hotline. Une nouvelle réunion du mécanisme IPRM à Gali est d’ores-et-déjà prévue lieu le 6 juillet prochain.

(NGV)

EUFOR soutient la destruction de munitions et armes obsolètes en Bosnie-Herzégovine

Sat, 28/05/2016 - 14:10

(Crédit: EUFOR ALTHEA)

(BRUXELLES2) En Bosnie-Herzégovine, la destruction de munitions et armes obsolètes est désormais une des priorités de l’opération européenne militaire EUFOR Althea. Un exercice délicat mais essentiel pour la sécurité du pays. Le général autrichien, Friedrich Schrotter, qui commande l’opération, s’est rendu au camp de Doboj ce jeudi 19 mai, pour visiter l’unité militaire qui réalise ces destructions. Visite instructive. 

Une menace pour la sécurité publique 

La Bosnie-Herzégovine a encore une quantité importante de munitions militaires instables. D’autant qu’une « grande partie a été mal stockée et mal entretenue », explique-t-on à EUFOR. Ces munitions pourraient causer « des problèmes de sécurité publique », et sont un « risque potentiel » en matière de sécurité, en plus d’être un « fardeau financier et administratif » pour le pays. 

Une destruction menée avec le soutien technique d’EUFOR 

La gestion et le contrôle des dépôts d’armes, et les inspections d’armes restent de la responsabilité des autorités compétentes de Bosnie-Herzégovine et mis en oeuvre par les forces armées du pays. Mais elles le font avec le soutien de l’opération Althea. Les Européens apportent des conseils techniques pour gérer les stocks excessifs existants de munitions et d’armes. EUFOR cherche également à veiller à ce qu’un processus sûr soit maintenu en permanence. « La destruction des munitions exige, non seulement une bonne orientation pour l’élimination efficace, il faut aussi un plan réaliste – dirigé et géré par les forces armées de Bosnie-Herzégovine » assure le chef de l’opération.

(Crédit: EUFOR Althea)

Le programme EXPLOSER, financé par l’UE

Financé par l’Union européenne (UE) et mis en œuvre par le programme des Nations unies pour le développement, le programme « Exploser » soutient l’équipe du TROM, l’unité militaire en charge de la destruction. Au programme, plusieurs activités : la destruction des munitions présentant un risque élevé et des systèmes d’armes complexes ; le soutien aux forces armées de Bosnie-Herzégovine dans la « réduction des stocks de munitions militaires à des quantités gérables » ; la formation des officiers supérieurs ; et la modernisation des infrastructures pour améliorer les conditions de gestion et de sécurité des armes et des dépôts de stockage de munitions.

(LH)

706 migrants sauvés par la Reina Sofia

Fri, 27/05/2016 - 19:52

Un rescapé embrasse ses sauveteurs à l’arrivée sur le Reina Sofia (crédit : Eunavfor Med / Marine espagnole)

(B2) 706 ‪‎migrants‬ ont été sauvés en pleine mer jeudi (26 mai) par les navires de Frontex (opération Triton), et les garde-côtes italiens.

Ils sont tous « en sécurité à bord de la frégate Reina Sofia » indique le QG d’EUNAVFOR Med à Rome.

La frégate de la marine espagnole venait tout juste de rejoindre l’opération maritime européenne en Méditerranée (opération Sophia) depuis seulement deux jours !

Situation globalement calme au Sahel pour Barkhane

Fri, 27/05/2016 - 10:48

(B2) La situation dans « la bande sahélo-saharienne reste globalement calme » annonce l’état-major des armées françaises lors de son point de presse rituel du jeudi (26 mai). Même si un convoi de la MINUSMA a été attaqué dans la région d’Aguelhok. Cette action témoigne — indique-t-on à Paris — « de la volonté de certains groupes de décrédibiliser les forces internationales auprès de la population et de ralentir le processus de paix actuellement en cours ». Les avions et hélicos de la force Barkhane ont réalisé, dans la semaine (18 au 24 mai) 74 sorties, dont 11 sorties « Chasse », 16 sorties de recueil de renseignement et 47 sorties de transports.

Girone peut rentrer au pays. Décision de la Cour suprême indienne

Thu, 26/05/2016 - 13:30

Salvatore Girone est libre (crédit : Marine italienne)

(B2) Bonne nouvelle. La Cour suprême indienne a décidé ce jeudi (26 mai) de permettre au dernier Maro (fusilier marin) retenu en Inde, Salvatore Girone, de rentrer en Italie.

  • Celui-ci reste cependant accusé – comme son collège Massimiliano Latorre – d’avoir tué (accidentellement) en février 2012 deux pêcheurs indiens, les prenant pour des pirates, alors qu’ils étaient embarqués sur le navire italien MT Enrica Lexie

Satisfaction à Rome

Pour les Italiens, cette décision est une « grande satisfaction » comme l’ont affirmé successivement sur twitter le chef d’Etat-major italien, le général Claudio Graziano, et la ministre de la Défense, Roberta Pinotti. « Je l’ai eu au téléphone. Nous sommes heureux et satisfaits ».

Un retour qui n’est pas sans conditions

Le tribunal a demandé à l’ambassadeur d’Italie en Inde de prendre l’engagement que Girone retournerait en Inde pour son procès, « le moment venu », comme l’indique le Times Of India. La Cour a également ordonné à l’intéressé « de ne pas tenter d’influencer des témoins » et de ne « pas détruire des preuves » lors de son retour en Italie.  NB : L’autre fusilier marin, également inculpé, Massimiliano Latorre, avait été autorisé à retourner dans son pays pour des raisons de santé jusqu’à fin avril. Autorisation prolongée ensuite le 13 avril jusqu’au 30 septembre prochain.

Pas la fin de l’affaire

Cette libération n’est cependant pas l’épilogue de cette histoire qui a empoisonné les relations entre Rome et New Delhi depuis 2012. Une procédure d’arbitrage international a été déclenchée, le 26 juin 2015, auprès du tribunal du droit de la mer de Hambourg. Le tribunal international doit désormais décider qui de l’Inde ou de l’Italie a la compétence pour juger cette affaire. Le litige portait en effet dès le début sur le lieu même de l’incident. Il avait déjà ordonné, en août dernier, dans une mesure provisoire prononcée par ordonnance, de suspendre toutes les procédures judiciaires engagées (1).

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) télécharger l’ordonnance du 24 août 2015

Une affaire que B2 a suivi depuis le début, lire aussi :

 

 

 

Attentats de Bruxelles : fallait-il arrêter le métro ? Une question théorique

Thu, 26/05/2016 - 10:00

(BRUXELLES2) La question hante les responsables belges et les médias belges. Après le premier attentat à Zaventem le 22 mars, fallait-il stopper le métro. Une question qui se pose surtout après-coup quand on connait l’attentat dans le métro. Cette question semble surranée à plus d’un point de vue.

Pourquoi fermer le métro ?

La bonne question est de savoir ce qu’on pouvait faire et devait faire avant (pas après !). Pourquoi arrêter seulement le métro, et non pas les bus (qui auraient pu tout aussi bien être une cible comme à Londres en juillet 2005) ou les trains (comme à Madrid en mars 2004 ou dans le Thalys en 2015), voire fermer tous les centres commerciaux (cibles tout autant d’attentats) ou les cafés (cf. attentats de Paris Bataclan), etc. Refaire l’histoire après coup est toujours facile.

Pouvait-on éviter l’attentat et les victimes : pas sûr

A supposer qu’une décision ait pu être prise, dans un délai rapide (avant l’attentat), le temps de prendre la décision, de donner l’ordre, que celui-ci soit répercuté, exécuté, de procéder aux évacuations, de procéder aux déploiement de tous les policiers sur toutes les zones… même avec une efficacité parfaite, il aurait plusieurs dizaines de minutes. Ce qui laissait largement le temps aux auteurs de l’attentat, décidés à mourir, de trouver un autre moyen de faire des dégâts. Certes le métro de Maelbeck n’aurait pas été visé. Mais cela aurait été ailleurs : une bombe dans la file d’évacuation, dans un attroupement formé devant les stations fermées, etc.. Autant dire que si les victimes n’auraient pas été les mêmes, la question même d’éviter l’attentat est totalement supputative. Le bilan aurait peut-être été inférieur… mais peut-être aussi supérieur. Imaginez une explosion dans un long escalier bondé, dans les stations précédant Maelbeck, à Schuman ou Mérode…

La réalité : un moment de crise = moment de panique

La réalité semble être surtout que dans la salle de gestion de crises, après l’attentat de Zaventem, l’interruption des connexions GSM, la panique a gagné vraiment. Selon un témoignage parvenu à B2, durant de longues minutes, « c’était le bazar, des ordres fusaient dans tous les sens ». Les agents présents étaient « débordés ». Un vent de panique a régné (ce qui n’est pas illogique vu l’intensité de l’action). Certaines des communications étaient déjà vacillantes. S’il n’est pas aussi certain que le gouvernement ait vraiment donné un ordre, de façon claire, décidée, ordonnée — ainsi que le prétend le ministre de l’Intérieur Jan Jambon — il parait certain que des ordres, des décisions ont pu être perdus en route.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Sauvetage in extremis au large de la Libye

Thu, 26/05/2016 - 07:42

Le navire en bois, après avoir tangué dangereusement. Les migrants que nager pour échapper à la mort

(B2) Le navire anti-missiles Bergamini (P-490) et le patrouilleur de haute mer Bettica (P-492), qui participent à l’opération Mare Sicuro, sont venus, in extremis, mercredi (25 mai), au secours d’une barque (en bois) chargée de migrants qui s’était renversée au large des côtes libyennes.

562 personnes ont pu être sauvées et 5 corps repêchés selon la marine italienne.

NB : Ce naufrage prouve que les navires en bois continuent d’être utilisés, malgré la destruction des précédents navires utilisés par les passeurs. Elle vient aussi contredire certaines affirmations (assez courantes dans les ONG) soulignant que les navires en bois sont plus sûrs que les « petits » canots pneumatiques. Les naufrages sont autant occasionnés dans des navires en bois que dans de frêles canots pneumatiques (voire davantage).

Libye, EUNAVFOR Med et stratégie globale au café diplomatique

Wed, 25/05/2016 - 15:56

(B2) Un café diplomatique, un peu spécial, pour décrypter et expliquer les résultats de la dernière réunion des ministres des Affaires étrangères. Au menu, la stratégie de l’Union européenne en Irak pour aider le gouvernement à rétablir les services de base et la sécurité dans les zones libérés (la stratégie vise aussi la Syrie mais est assez faible sur ce plan). Un mot de la stratégie globale que l’UE doit adopter en juin prochain. Et le changement de focus de l’opération militaire européenne en Méditerranée (EUNAVFOR Med / Sophia) pour former les garde-côtes libyens. Avec nos amis de Vieuws derrière la caméra et au montage.

(NGV)

Lire aussi : L’extension des tâches d’EUNAVFOR MED : il faudra encore un peu du temps !

Nadia Savchenko est libre

Wed, 25/05/2016 - 14:18

Nadia Savchenko (crédit : MFA Ukraine)

(B2) Ce sont les Russes, via Russia Today, qui ont donné les premiers l’information ce matin. La pilote ukrainienne retenue prisonnière en Russie était libérée en échange avec deux Russes détenus en Ukraine qui avaient été rapatriés en Russie par l’avion présidentiel ukrainien.

Un échange de prisonniers accompli par l’avion présidentiel ukrainien

L’information a été confirmée peu après midi par le président Porochenko. « Президентський літак з Героєм України Надією Савченко приземлився! Autrement dit (si j’ai bien compris) : l’avion présidentiel du héros de l’Ukraine Nadia Savchenko a atterri ! Un résultat dont on se réjouit dans les capitales européennes.

Heureux et soulagé

A Berlin le ministre allemand des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, s’exprimant en tant que Président de l’OSCE s’est dit « heureux et soulagé » que la pilote ukrainienne ait « finalement été libérée et a pu retourner dans sa famille en Ukraine ». « Nous avons travaillé longtemps et dû attendre longtemps » pour avoir une telle « bonne nouvelle » a-t-il ajouté. Ce deal a pu être atteint notamment lors de la dernière réunion en format Normandie, tenus au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement lundi (23 mai).

(NGV)

La tolérance + 2 de règle dans les missions européennes ?

Tue, 24/05/2016 - 18:00

(B2) La sphère européenne est plus que silencieuse sur les cas de harcèlement sexuel pratiqués en son sein. Si en France, la question est assez taboue, au plan européen, c’est l’omerta. A ce niveau-là, on pourrait même parler d’une tolérance qui s’avère loin d’être la tolérance « zéro » affichée officiellement.

Evacuation disciplinaire

Selon nos informations, Romeo (nom d’emprunt) était employé dans une mission européenne de sécurité et de défense (PSDC) au Moyen-Orient. Normalement, il se doit d’offrir toutes garanties morales de bonne conduite. Cela ne semblait pas être, tout à fait, le cas. L’homme était coureur de jupons. Chose qui jusqu’à là ne devrait pas susciter de problème, sauf quand il s’agit d’une course un peu forcenée. Après quelques semaines « d’intenses » entreprises sur ses collègues, il a écopé d’un blâme avec un rapport circonstancié, aux fesses, qui ont conduit au non-renouvellement de son contrat… Une sorte d' »évacuation disciplinaire », la sanction ultime de l’institution européenne (et souvent la seule) en cas de harcèlement (1).

… et réembauche quelques temps après

Cette mesure qui aurait dû être exemplaire n’a cependant pas duré bien longtemps ! Après quelques mois de « purgatoire », notre Romeo a retrouvé un nouveau poste. Il a été… réembauché à la mission de soutien aux forces de sécurité intérieure (EUAM Ukraine), basé à Kiev, à un poste qui n’est pas négligeable. Apparemment le panel chargé de la sélection n’a pas eu connaissance de son dossier — ce qui est étonnant — Ou alors celui-ci a été jugé insuffisant pour justifier cette réembauche — ce qui serait tout aussi étonnant —. Ou alors c’est sa nationalité (italienne) qui a justifié cette inexplicable mansuétude…

Une mansuétude inexplicable

La question reste posée. Il serait peut-être temps que les institutions européennes accordent un peu d’attention à ces questions de harcèlement, avant qu’une affaire type Denis Beaupin à l’européenne, n’éclate. Certes les missions et opérations de la PSDC sont des missions « en célibat géographique ». Mais cela justifie-t-il une certaine mansuétude de l’institution ?

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) La Commission européenne a souvent pratiqué en son sein une omerta sur les faits de harcèlement professionnel ou harcèlement sexuel, conduisant parfois à la sanction… de la victime plutôt que du harceleur, objet d’une promotion.

Lire aussi sur B2 Pro : La discipline au sein des missions PSDC. Un défaut de cadre d’action ?

Plus de 2000 migrants récupérés en Méditerranée ces dernières heures

Tue, 24/05/2016 - 17:50

(crédit : garde-côtes italiens)

(B2) Les navires des garde-côtes italiens et de la marine ont récupéré, ces dernières heures, près de 2000 migrants à bord d’environ 11 navires en provenance de Libye. Des navires maltais et irlandais ont prêté main forte à ce qui ressemble à une des plus importantes opérations de sauvetage de ces derniers mois.

Le navire Dattilo des garde-côtes (CP940) a pris en charge 800 personnes à bord de 5 canots pneumatiques. Tandis que son homologue Peluso (CP905) venait au secours, avec les autorités maltaises, de 229 migrants à bord d’un navire de pêche.

Le navire De La Penne en opération pour Mare Sicuro est arrivé, mardi (24 mai) à Augusta, avec 509 personnes à bord, récupérés la veille. Le Bettica avait mené trois opérations de sauvetage lundi dans le détroit de Sicile récupérant respectivement 137, 123 et 121 et personnes qui étaient à bord de canots pneumatiques.

Le navire de la marine irlandaise Lé Róisín (qui participe à l’opération Triton de Frontex) a participé à deux opérations de sauvetage ramenant 395 personnes à bord, au large de Tripoli. L’une a permis de venir au secours d’un navire en bois sauvant 274 personnes, selon un communiqué des forces irlandaises, l’autre 121 personnes à bord d’un canot pneumatique.

(NGV)

L’armée de l’air des Seychelles prête à survivre en mer

Sun, 22/05/2016 - 16:12

(Crédit : EUNAVFOR Somalia)

(BRUXELLES 2) Avoir les bons réflexes après un crash en pleine mer, construire un radeau, le déplacer. Ou encore, savoir se placer et agir pour faciliter le processus de treuillage des victimes qui les entourent ou d’eux même… Ce sont quelques uns des exercices qu’ont réalisés une vingtaine de pilotes de l’Armée de l’Air des Seychelles, début mai.

Une formation de deux jours, offerte par les membres de son équipage du patrouilleur de haute mer espagnol ESPS Tornado (P-44) qui participe l’opération EUNAVFOR Atalanta, profitant du passage sur l’île.

Une fois de retour sur le pont d’envol du navire de guerre espagnol, c’est une simulation d’incendie du moteur de  l’hélicoptère qui a été réalisée. Les membres de la Force Air Seychelles ont pu observer  et analyser la réaction de l’équipe espagnole de lutte contre les incendies du Tornado face à cette situation d’urgence. Une démonstration qui s’est accompagnée d’une formation théorique postérieure.

(Crédit : EUNAVFOR Somalia)

En quittant les Seychelles, l’ESPS Tornado a repris ses fonctions de lutte contre la piraterie dans l’océan Indien.

(LH)

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