(B2) La Commission européenne a déclenché la mobilisation de deux avions supplémentaires grecs pour venir en aide à l’Albanie, annonce la Commission européenne ce jeudi (10 août).
En proie à plusieurs incendies de forêt dans le sud du pays, l’Albanie avait demandé l’assistance européenne le 2 août. La Grèce avait alors envoyé deux avions qui ont opéré dans le sud de l’Albanie entre le 3 et le 6 août. Tandis que le système de cartographie par satellite d’urgence de l’UE (Copernicus) fournissait huit cartes satellites aux autorités albanaises.
Lundi (7 août), c’était l’Italie qui avait appelé à l’aide. Trois avions — 2 Canadair et un avion de reconnaissance — français avaient alors été envoyés sur place.
NB : Le mécanisme de protection civile européen permet de cofinancer jusqu’à 85% des frais de transport des pays offrant leur soutien via le mécanisme de protection civile. Après le Portugal, la France, l’Italie, le Monténégro, l’Albanie est le cinquième pays à avoir bénéficié, durant cet été 2017, du soutien européen.
(NGV)
Lire aussi :
(B2) Le navire de la marine italienne Tremiti, a accosté dans le port de Tripoli en Libye mardi (8 août). Objectif des Italiens : assurer un support logistique et technique pour doter les Libyens d’un véritable corps de garde-côtes. Les mécanos italiens se sont ainsi attelés à réparer et remettre en état une corvette achetée du temps de Kadhafi d’origine croate. Ce qui permettra à la marine libyenne d’augmenter ses capacités en mer et de contrôle des côtes libyennes.
(B2) La marine libyenne a tiré deux coups d’avertissement en l’air, lundi (7 août), sur qu’un navire de secours de migrants a été vu patrouiller près des eaux libyennes lundi. Open Arms, un navire d’aide humanitaire appartenant à l’ONG espagnole ProActiva. Selon les Libyens, le navire était dans les eaux territoriales. Un point que nie l’ONG espagnole soulignant que son navire était à 1,5 miles des côtes.
(B2) Lors d’une audition à l’assemblée nationale, le 19 juillet dernier, le général Jean-Pierre Bosser, le patron de l’armée de terre, a exprimé ses doutes sur l’opération Sentinelle, qui consomme nombre de ressources humaines. Sans mettre en doute son utilité (un tabou officiel), il a cependant plaidé pour un redimensionnement, plus soutenable de l’opération. Une analyse intéressante alors que six militaires ont été blessés lors d’une attaque par un véhicule dans les rues de Levallois, ce mercredi (9 août).
Sentinelle, consommatrice de ressources humaines …
La présence de l’armée de terre « a reçu mission de renforcer les moyens de l’État en cas de crise, comme c’est le cas avec la contribution des armées au plan Vigipirate depuis 1995 […]. La grande différence de Sentinelle, c’est que cette opération déploie d’énormes masses – jusqu’à 10.000 hommes – sur le territoire national. Aujourd’hui, il y en a 7 000 – et 3 000 en réserve. » Une opération qui ne suscite pas chez les jeunes recrues un enthousiasme folichon. « Nos jeunes s’engagent pour l’action et pour voir du pays. Quand on leur dit que leur première mission sera « Sentinelle » à la gare du Nord, cela ne les fait pas rêver. Je ne vais pas raconter des histoires : ils se sont engagés d’abord pour partir au Mali ou sur d’autres théâtres d’opérations extérieures. »
La place des armées sur le territoire national
L’opération Sentinelle (re)pose la question sur « le rôle et la place des forces armées sur le territoire national. Cela a fait l’objet de nombreux débats, qui portent sur le bien-fondé, ou non, de déployer des forces armées. Est-ce vraiment leur rôle, par rapport aux forces de sécurité intérieure ? Si oui, pour quoi faire ? Et surtout, comment le faire ? »
Une évolution de Sentinelle
Depuis sa mise en place, en 2015, « nous sommes passés d’un dispositif statique où nos soldats étaient vraiment employés comme des sentinelles, vers des dispositifs beaucoup plus dynamiques ». Une nécessité car selon plusieurs sources au sein des armées consultées par B2, le dispositif originel était impossible à tenir. Il consistait quasiment à supprimer soit les périodes de repos, soit les entraînements, soit les deux. Mais il faudra encore évoluer. Le général Bosser « espère [ainsi] que dans le cadre de la rénovation ou de la suite de l’état d’urgence, nous serons encore amenés à faire évoluer le rôle et la place des forces armées ».
Redimensionner la mission
Pour le général, il faut être réaliste. Mais il faut alléger le dispositif pour avoir davantage de réserve et d’anticipation. Donc plus question d’avoir 7000 hommes mobilisés comme aujourd’hui. Mais juste 3000. « On n’échappera pas, je le pense, à la présence de quelque 3 000 hommes répartis sur des points clefs de Paris comme la Tour Eiffel, le Louvre… Ensuite, il faut 3 000 hommes en réserve pour monter en puissance en cas de coup dur, n’importe où en France. Enfin, je souhaiterais qu’une troisième fraction de 3 000 hommes, aujourd’hui encore déployés, soit consacrée à l’anticipation. J’entends que l’on travaille sur les scénarios de crise – tels que définis par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) – comme les prises d’otages de masse, les risques industriels, les risques bactériologiques. Ce n’est pas anxiogène pour les Français qui sont capables de comprendre qu’en nous y préparant, nous nous préparons à assurer leur sécurité. »
NB : Une formule qui pourrait avoir l’assentiment du chef de l’État. Lors de sa visite sur la base aérienne d’Istres, le 20 juillet, Emmanuel Macron avait annoncé avoir demandé « une réflexion en profondeur […] pour l’automne qui permettra de réviser les modalités de l’opération Sentinelle ». Réflexion que devra lui présenter le nouveau chef d’état-major des armées, le général Lecointre.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi :
(B2) L’Italie a saisi le « Iuventa« , mercredi (3 août), un bateau de l’ONG allemande Jugend Rettet, naviguant sous pavillon néerlandais, soupçonné d’avoir facilité l’immigration illégale. Après l’avoir « préventivement » placé sous séquestre à Lampedusa, le procureur Ambrogio Cartosio a expliqué que « des membres d’équipage du « Iuventa » sont soupçonnés d’avoir pris à bord, au moins à deux reprises, des migrants escortés par des trafiquants libyens et dont les vies n’étaient pas en danger ». L’enquête laisse penser que la pratique était « fréquente », mais pour des motifs purement « humanitaires ».
Un départ forcé de la zone de sauvetage
Des allégations qui ont provoqué la stupeur dans l’ONG. « Notre navire n’est pas confisqué. Et notre équipage n’est pas arrêté. Ce qui se passe relève de la procédure ordinaire. […] Notre équipage est [simplement] interrogé par les autorités. » a d’abord indiqué l’organisation (le 2 août) dans des tweets.
Avant d’annoncer (le 3 août) son départ de la zone. « C’est avec le cœur lourd que la 9e rotation observe son départ forcé de Lampedusa et de la Méditerranée centrale où nous sommes cruellement attendus ».
Pas de signature du code de conduite
Peu avant, Jugend Rettet avait expliqué, dans un communiqué publié sur facebook, le 1er août ne pas vouloir signer le code de conduite imposé par les autorités italiennes aux navires de sauvetage en mer évoluant en Méditerranée centrale. « Notre priorité est le sauvetage des personnes dans le besoin. Mais cela n’est pas la priorité de ce code de conduite. […] Certains paragraphes nous auraient forcés à sortir du droit maritime international dans certaines circonstances. D’autres paragraphes sont en contradiction directe avec les principes humanitaires sur lesquels notre travail est basé. »
(Leonor Hubaut avec Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi notre enquête : Les ONG complices des passeurs en Méditerranée : le dossier qui a fait pschitt ?
(B2) Toute l’équipe de Bruxelles2 passe en mode « pause estivale » après une année forte d’activité. Le blog et notre site comptent désormais plus de 10.000 articles, dont près de 4000 pour la seule édition professionnelle (B2 Pro) près de 4000 articles. Et notre édition pédagogique (QUezako) près de 200 fiches.
Nous continuerons durant le mois d’août de suivre l’actualité. Mais dans un rythme moins soutenu. Ce qui passe dans le Moyen-Orient : la Syrie, l’Iran, le Yemen, et les dissensions dans les pays du Golfe et, surtout, la Libye et la crise migratoire en Méditerranée centrale.
Ce sera l’occasion pour nous surtout de compléter et mettre à jour notre « Quezako », l’encyclopédie électronique sur la PSDC et la PESC (une exclusivité B2) et nos dossiers.
Joyeuses vacances pour ceux qui en prennent, bonne astreinte pour les autres