(B2) Le plan Temperer a (de nouveau) été déclenché, a annoncé le ministère britannique de la Défense, vendredi (15 septembre).
Cette opération de sécurité intérieure à l’image de l’opération Sentinelle (en format réduit) vise à déployer des militaires en ruses, pour sécuriser certains sites. « À la demande de la police, nous avons décidé de déployer rapidement jusqu’à 1000 personnes provenant des trois services [Armée, Marine, Air] pour assurer la sécurité sur les sites à travers le Royaume-Uni » a indiqué un porte-parole du ministère de la Défense. « Cela libérera d’autant la police pour patrouiller dans les rues et protéger le public. » a-t-il ajouté.
Cette décision a été prise en réponse à l’attentat survenu dans le métro londonien à la station Parsons Green. Les autorités britanniques ont décidé de faire passer le niveau d’alerte de « sévère » à « critique ». Ce qui signifie qu’une nouvelle attaque est attendue « de façon imminente ».
L’opération Temperer est un plan prévu de longue date pour déployer des forces armées dans les rues. Elle avait été déclenchée, pour la première fois, fin mai, après l’attentat à Manchester à la salle de concert Arian Grande (lire : La résilience, c’est çà ! Une belle leçon britannique de savoir-vivre).
(NGV)
(B2) L’analyse faite par Michel Goya, sur son blog La voie de l’épée sur l’intervention russe en Syrie mérite le détour. Elle donne des éléments clés sur une intervention, mal perçue au départ et vient tordre le coup à certaines prédictions. A lire absolument.
Que n’a-t-on pas entendu dire, en effet, au début de cette intervention ? En vrac : les Russes ne pourraient pas tenir l’effort sur la longueur ; cela leur coûtait trop cher ; ils risquaient l’enlisement… Aujourd’hui, force est de reconnaître que cette intervention « est un succès » comme l’écrit M. Goya. Le régime d’Assad, très mal en point en 2015, apparait aujourd’hui sinon sauvé, du moins comme un acteur, à nouveau, incontournable.
Une réussite militaire
Le corps expéditionnaire russe a « largement contribué à l’endiguement des forces rebelles » de la prise d’Alep fin 2015, au dégagement récent de l’aéroport de Deir ez-Zor, dans l’est désertique assiégé par l’état islamique, en passant par « la conquête presque définitive du grand axe de l’autoroute M5, centre de gravité du conflit, pendant l’année 2016 ». « Avec des moyens limités, la Russie a […] obtenu des résultats stratégiques importants, et en tous cas très supérieurs à ceux des puissances occidentales, États-Unis en premier lieu mais aussi la France dont on ne parvient même pas à mesurer les effets stratégiques qu’elle a bien pu obtenir en Syrie. »
Les quatre conditions de la « victoire » russe
Ce qui explique ce succès, pour Michel Goya, c’est que le dispositif russe a été : 1° engagé « massivement » ; 2° « par surprise », et a 3° d’emblée été « complet », « concentré » sur quelques objectifs. Il n’a pas été précédé « d’une phase déclaratoire, ni graduellement diversifié et renforcé comme celui de la coalition américaine. Enfin, 4°, il avait un « objectif clair ». La Russie avait une « vision politique certainement plus claire et une action plus cohérente avec des prises de risques opérationnelles et tactiques que les États-Unis ou la France n’ont pas osés ».
Une stratégie adaptée au terrain
Les Russes ont bien appréhendé la spécificité de la situation syrienne. Dans la région, les principaux soutiens internationaux (USA, Russie, Turquie…) n’avaient « aucune intention de s’affronter directement ». L’ « occupation éclair » du terrain par l’un empêche mécaniquement l’autre, placé devant le fait accompli, d’y pénétrer. « A partir du moment où les Russes ont ouvertement planté le drapeau en Syrie et occupé l’espace, notamment aérien, les choses devenaient d’un seul coup plus compliquées pour les autres. »
La brigade aérienne en fer de lance
L’élément clé de l’intervention était la brigade aérienne russe « combinant toujours avions et hélicoptères ». Ces moyens « ont varié au fil du temps » les forces au sol étant relativement limitées : le « volume d’un bataillon de la 810e brigade d’infanterie de marine renforcé d’une petite compagnie de neuf chars T-90, d’une batterie d’artillerie dotée d’une quinzaine d’obusiers et de lance-roquettes multiples, et équipé d’une quarantaine de véhicules de combat d’infanterie, des BRT-82A semble- t-il ».
L’occasion d’expérimenter de nouveaux matériels
L’intervention en Syrie a été l’occasion pour les forces armées russes « d’apprendre et d’expérimenter matériels et méthodes, et de tester des concepts originaux ». Trois sont détaillés par l’auteur : le SVP-24 (Special Computing Subsystem), un système utilisant le système de navigation satellitaire russe GLONASS pour les frappes aériennes ; l’emploi de l’« infanterie motorisée ultra légère et la mise au point du « véhicule d’escorte.
Le coût de l’opération : raisonnable
Enfin, ces résultats ont, en effet, été obtenus avec des ressources « assez limitées » note Michel Goya : 4 à 5000 hommes et 50 à 70 aéronefs (1). Et le coût était somme toute raisonnable : environ 3 millions d’euros par jour. C’est-à-dire le quart ou le cinquième de l’effort américain dans la région ou trois fois plus que l’engagement français au Levant mais pour un résultat bien supérieur (2)…
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire : Tempête rouge Enseignements opérationnels de deux ans d’engagement russe en Syrie
(1) NB : cela pourrait démontrer, à l’inverse de ceux qui plaident en faveur d’un engagement massif, qu’un petit nombre de troupes, bien déterminées, bien armées, peut faire la différence.
(2) L’opération française « Chammal » mobilise 1200 hommes et environ 15 aéronefs, un million d’euros/jour.
(B2) Un soldat roumain, le caporal Mădălin Stoica, engagé dans l’opération de l’OTAN (Resolute Support) a été tué lors d’une attaque à Kandahar (sud de l’Afghanistan), mardi (12 septembre), tandis que deux autres étaient blessés (le caporal Ionel Buzea et le soldat Ionel Toma). Il est mort de ses blessures après avoir été évacué, très gravement atteint, par hélicoptère.
Les soldats étaient dans un convoi de quatre véhicules MRAP (avec protection antimines) lorsqu’une voiture suicide a foncé sur leur convoi et s’est écrasé sur leur véhicule. Celui-ci a été complètement détruit.
Cette technique, de véhicule suicide, est couramment utilisée par les talibans et autres groupes terroristes contre les convois militaires en particulier. Un incident similaire avait eu lieu à Daman, près de l’aéroport de Kandahar, le 2 août, faisant plusieurs victimes parmi les forces de l’OTAN.
(NGV)
(B2) L’Allemagne s’engage un peu plus au Mali. Elle s’est engagée à réparer et rénover l’aérodrome de Gao, au nord du pays, permettant à celui-ci d’accueillir des plus gros avions passagers et fret.
Un accord correspondant entre les Nations unies et l’Allemagne a été signé le 13 septembre au siège de la MINUSMA, la force des Nations unies à Bamako. Les préparatifs ont déjà débuté en août. L’ensemble des travaux doit être achevée en 2018.
L’aérodrome a un rôle clé dans la région nord-ouest. Il est principalement utilisé par les forces de la mission de maintien de la paix des Nations unies et pourrait être aussi utile aux forces du G5 Sahel. NB : L’Allemagne veut s’investir durablement au Sahel comme dans toute l’Afrique de l’Ouest, au point de vue politique comme économique. Et Berlin s’est engagé à soutenir, surtout de façon logistique, la constitution des forces du G5 Sahel.
(NGV)
(B2) La marine britannique : Une vaste plaisanterie ? » titre aujourd’hui le quotidien The Telegraph qui attaque billes en tête.
13 des 19 principaux navires à quai
Trois quarts des navires de la Royal Navy sont actuellement hors d’état de nuire, selon des sources militaires supérieures qui se sont confiées à Con Coughlin le rédacteur en chef défense du quotidien. « 13 des 19 principaux navires de la marine – frégates de type 23 et destroyers de type 45 – ne peuvent prendre la mer en raison soit d’un manque de personnel, soit de carburant et d’équipement ». En cause, selon lui, les réductions des dépenses de défense qui ont sérieusement entamé la capacité de réaction de la Grande-Bretagne.
Une panne moteur retarde d’une semaine l’envoi de secours aux Caraïbes
Quant à l’envoi aux Caraïbes pour faire face à l’ouragan Irma du HMS Ocean, le navire d’assaut amphibie qui est actuellement le navire amiral, son départ a été retardé d’une semaine « par des problèmes de moteur ».
(NGV)
(B2) Dans son discours sur l’état de l’Union, qu’il vient de prononcer ce mercredi matin à Strasbourg, Jean-Claude Juncker a enfoncé le clou sur le cercueil de l’élargissement européen à la Turquie : une adhésion de la Turquie à l’UE est « exclue […] dans un avenir proche ».
« Depuis un certain temps, la Turquie s’éloigne à pas de géants de l’Union européenne » explique le président de la Commission européenne qui en profite pour lancer un vibrant appel aux autorités turques (à Recep Tayip Erdogan notamment, dont le nom n’est pas cité) :
1° « Libérez les journalistes, et pas seulement nos journalistes.
2° « Arrêtez d’insulter nos États membres et nos chefs d’état et de gouvernement en les traitant de fascistes ou de nazis.
3° L’Europe est un continent composé de démocraties mûres. Celui qui offense, se ferme la route vers notre Union. »
Le message est beaucoup plus dur que celui qu’ont voulu prendre les ministres des Affaires étrangères des 28 à Tallinn la semaine dernière. Est-ce que cela infléchira le cours de la politique à Ankara ? Cela est moins sûr… Mais cela a le mérite de la franchise, de la clarté et de la netteté.
(B2) La frégate française Auvergne (D-654), de passage dans l’Océan indien, en a profité pour mettre au point des exercices avec le navire amiral de l’opération maritime de l’Union européenne EUNAVFOR Atalanta, ITS Virginio Fasan (F-591). Les équipages des deux bateaux frères, issus du même moule franco-italien des frégates multi-missions (FREMM) se sont entraînées à différentes situations de crise, notamment de lutte contre la piraterie.
La FS Auvergne est actuellement en patrouille en mer d’Oman dans le cadre de l’opération Enduring Freedom. Quelques jours avant, après une escale à Djibouti, l’équipage français avait subi un assaut d’un détachement de commandos marine. Un exercice pour les hommes, basés au camp d’Arta, afin de démontrer leur capacité à se déployer sur un bâtiment en mouvement pour en prendre le contrôle. Dans le même temps, un hélicoptère Puma de l’armée de l’Air avait effectué une séance d’appontage ; de quoi entretenir les qualifications des pilotes à cette manœuvre périlleuse, et former les officiers de quart aviation et les contrôleurs d’aéronef de la frégate.
(NGV)