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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 11 hours 8 min ago

Mini sommet UE-Afrique. Le quatuor européen propose un plan d’action au Sahel pour juguler les flux migratoires

Tue, 29/08/2017 - 18:01
(B2 à Paris) Réunis à l'Elysée dans un format exceptionnel, « appelé à se répéter » (selon les mots d'Emmanuel Macron), les dirigeants du Quatuor européen (France, Angela Merkel pour l'Allemagne, Paolo Gentiloni pour l'Italie, Mariano Rajoy pour l'Espagne) et de trois pays africains les plus concernés (Sarraj pour la Libye, Mahamadou Issafou pour le […]

Gestion de crises, Russie, Turquie. Juncker appelle à revoir les codes européens

Tue, 29/08/2017 - 15:40
(B2) Dans son discours devant les ambassadeurs de l'UE, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, n'a pas hésité à mettre les pieds dans le plat de quelques non-dits européens, défendant non seulement certains aspects de sa politique (sur les garde-frontières par exemple) mais prônant aussi une inflexion de politique avec la Russie, la […]

Les cinq priorités de Mogherini pour réaliser le potentiel de l’UE

Tue, 29/08/2017 - 13:05
(B2) Ouvrant le bal de la semaine des ambassadeurs de l'UE, réunis à Bruxelles du 28 août au 1er septembre, la Haute représentante de l'Union, Federica Mogherini a dressé ses différentes priorités. Son objectif est affirmé : « arriver à la fin du mandat (en 2019) avec des résultats consolidés ». 1ère priorité : sécurité et […]

Guerre ou paix (2). L’Europe a-t-elle perdu son ambition de maintien de la paix. Que pourrait-elle faire ?

Tue, 29/08/2017 - 12:09

© NGV / B2

(B2) La politique européenne de sécurité et de défense commune (PSDC) a été développée dans les années 1990 avec un objectif : « avoir les moyens d’agir militairement lorsque les circonstances l’imposent » (1), dans le cadre d’une volonté des dirigeants de l’époque de mettre en place une politique étrangère commune et notamment d’assurer « le maintien de la paix et le renforcement de la sécurité internationale » (2). Une ambition élevée. Est-ce toujours une réalité aujourd’hui ? On peut, légitimement, en douter, à regarder la réalité.

NB : cet article est le second de la série de rentrée sur Guerre ou Paix et l’UE. Lire aussi : Guerre ou paix (1). La vertu pacificatrice de l’Europe : vrai ou faux ?

Une ambition répondant à plusieurs objectifs

L’ambition de départ européenne répondait à trois objectifs principaux : premièrement, stabiliser le voisinage immédiat ou les autres pays qui ont un intérêt pour l’Europe, au plan économique, politique ou tout simplement moral (objectif politique) ; deuxièmement, ne pas dépendre d’autres puissances pour agir (la fameuse autonomie stratégique) ; troisièmement, éviter que l’Europe reste l’arme au pied alors que se commettent ailleurs des massacres ou des génocides, avec la sensation d’impuissance (notamment dans les opinions publiques ou vis-à-vis d’autres partenaires). A l’époque, les guerres civiles sanglantes de l’ex-Yougoslavie et du génocide rwandais étaient dans toutes les têtes. Et chacun ressentait une certaine impuissance et une sorte de responsabilité collective nécessitant d’agir. Le principe était : plus jamais çà.

Cette ambition répondait aussi à deux autres impératifs, plus pragmatiques : créer des habitudes à travailler ensemble et développer un esprit européen ; et assurer un « partage plus équilibré du fardeau de la stabilité et de la paix en Europe », avec les États-Unis (3).

Le maintien de la paix est-il toujours une priorité aujourd’hui ?

Officiellement, oui. L’affirmation politique maintes fois répétée le prouve. Et la plupart des dirigeants européens, Haute représentante de l’Union en tête, en sont convaincus et l’inscrivent dans leurs discours politiques. Dans les faits, force est de constater que le bilan est beaucoup plus nuancé.

Ces trois dernières années, quelques missions ont bien été lancées au titre de la PSDC. Mais il s’agit surtout de missions de formation, voire de simple conseil technique ou d’assistance (de type EUTM, EUAM ou EUCAP). L’opération maritime lancée au large de la Libye en Méditerranée centrale (contre les trafics (EUNAVFOR Med / Sophia) a une autre priorité : celle d’assurer la police maritime de l’Union (comme l’a également fait l’opération maritime européenne dans l’Océan indien, contre les pirates).

Ce type de missions serait-il possible ?

Oui pleinement. De façon très claire, le Traité européen autorise ainsi une action commune et fixe une typologie des missions/opérations sur cinq ou six objectifs (4) :

  1. les actions conjointes en matière de désarmement,
  2. les missions humanitaires et d’évacuation,
  3. les missions de conseil et d’assistance en matière militaire,
  4. les missions de prévention des conflits et de maintien de la paix,
  5. les missions de forces de combat pour la gestion des crises, y compris les missions de rétablissement de la paix et les opérations de stabilisation à la fin des conflits.
  6. NB : Toutes ces missions peuvent contribuer à la lutte contre le terrorisme, y compris par le soutien apporté à des pays tiers pour combattre le terrorisme sur leur territoire

Quelles missions européennes répondent aujourd’hui à ces objectifs ?

De façon générale, si on compare l’ensemble des missions existantes aux objectifs théoriques du traité, on constate que la plupart des missions déployées sur le terrain : EUAM (conseil), EUPOL (police), EUTM (formation), EULEX (état de droit), EUCAP (capacités) répondent en priorité aux objectifs 3 (assistance) voire 6 (terrorisme).

Quasiment aucune ne répond à l’objectif 4 (maintien de la paix), à l’exception de la petite mission d’observation (EUMM) présente en Géorgie depuis l’intervention russe de 2008 et d’EUFOR Althea lancée en 2004 – qui est actuellement largement plus en mode « veille » qu’en mode « opération ».

Aucune ne répond plus aux objectifs 2 (évacuation) et 5 (combat). De façon plus inquiétante, aucune mission n’est dans les cartons pour répondre à ces objectifs. Et personne ne se pose de question…

C’est un paradoxe. On n’a jamais autant parlé de sécurité et de défense entre les différents pays européens, de menaces aux alentours. Et l’Europe dispose aujourd’hui d’instruments institutionnels, plus performants, qu’elle n’en disposait il y a dix ou vingt ans. Mais l’ambition de départ semble s’être effritée comme si les Européens avaient, peu à peu, baissé les bras.

Pourquoi les Européens ont baissé les bras ?

Les raisons de cette atonie dont souffrent les Européens sont multiples. On peut en cerner quatre principales.

Premièrement, l’intensité de la crise financière et budgétaire, transformée parfois en crise politique, a conduit les Européens à se tourner vers eux-même en priorité. Chaque effort est mesuré, avec précaution.

Deuxièmement, le retour d’expérience de l’importante opération militaire en Afghanistan (sous l’égide de l’OTAN et demande américaine) est encore frais. Tous les Européens s’y sont engagés, au prix parfois de pertes humaines et d’un coût non négligeable, pour un résultat faible. On peut même parler d’un échec notable. Cela a refroidi quelque peu les ardeurs expéditionnaires.

Troisièmement, sous couvert d’une certaine unité, les objectifs tactiques diffèrent. Et les États réservent leurs forces sur des missions les intéressant directement (la Russie pour les pays de l’Est, la Méditerranée pour les pays du sud).

Enfin, la crainte de perdre des hommes au combat est un risque que ne veulent pas (plus) assumer certains dirigeants politiques. Il y a un changement de génération, symptomatique ; la plupart des dirigeants actuels européens sont de la génération post guerre froide.

Que pourrait-on faire alors aujourd’hui ?

C’est la question qu’on peut se poser. Sans chercher des terrains d’opération à tout prix, ni hors de portée des Européens, il y a certains besoins qui pourraient être assurés en commun, où les Européens pourraient intervenir, avec un risque et un engagement mesurés.

Voici quelques pistes, ‘raisonnables’ et ‘utiles’ directement :

1ère piste : Assurer la plate-forme de soutien logistique et médicale à l’opération Barkhane déployée au Sahel. Impliquer davantage les Européens directement dans les opérations militaires de Barkhane serait trop compliqué et, côté français, on ne le souhaite pas vraiment. En revanche, tout ce qui ressort de l’aspect logistique et médical pourrait fort bien être assuré sous forme d’une mission de soutien (un peu à la manière de la mission de soutien au Soudan déployée en 2007). Cela déchargerait d’autant les troupes françaises et serait une marque, tangible, de solidarité. Les Allemands ont déjà une petite mission colocalisée dans le camp français à Niamey. Cela pourrait servir à construire cette mission.

2e piste : Fournir des contingents complets aux forces de l’ONU déployées dans certains pays, par exemple au Mali. Plusieurs pays fournissent aujourd’hui des contingents mais de façon dispersée. Les fournir de façon groupée serait un marqueur politique de volonté. Il permettrait aussi d’apporter un soutien déterminé aux casques bleus et ne pas laisser d’autres pays y pourvoir.

3e piste : Assurer la formation en commun des futures troupes kurdes ou irakiennes. Ce travail est déjà assuré, pour une bonne partie par les Européens, mais de façon individuelle et sous l’égide de la coalition internationale formée par les Américains. Résultat : dispersés, les Européens ne peuvent que très peu imposer leur volonté, et leur effort apparait mineur. Or, avec les missions de type EUTM en Afrique, les Européens ont désormais un savoir-faire et une méthodologie reconnue qui pourraient davantage être exploités.

Etc.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) « Les défis de l’Europe », Javier Solana, discours prononcé à Bruxelles le 9 novembre 1999.

(2) Dans le traité de Maastricht, la politique étrangère et de sécurité commune se voit attribuer cinq objectifs : 1) la sauvegarde des valeurs communes, des intérêts fondamentaux et de l’indépendance de l’Union; 2) le renforcement de la sécurité de l’Union et de ses États membres sous toutes ses formes; 3) le maintien de la paix et le renforcement de la sécurité internationale, conformément aux principes de la Charte des Nations unies, ainsi qu’aux principes de l’Acte final d’Helsinki et aux objectifs de la Charte de Paris; 4) la promotion de la coopération internationale; 5) le développement et le renforcement de la démocratie et de l’État de droit, ainsi que le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

(3) « Les défis de l’Europe », précité.

(4) Traditionnellement on distinguait les opérations (militaires) et les missions (civiles). Désormais la dénomination « opérations » est réservée aux opérations militaires disposant d’un mandat exécutif. On remarque que le Traité utilise un autre distinguo entre « missions » et « actions » et ne mentionne aucunement le terme « opérations ».

(5) Des missions qui pourraient, d’une certaine façon, très bien être menées par les délégations de l’UE renforcées (plutôt que par des missions de la PSDC)

Le cessez-le-feu régulièrement violé en Ukraine, dénoncent Merkel et Macron

Mon, 28/08/2017 - 20:10
(B2, à Paris) En marge du sommet sur la crise migratoire tenu à Paris, la Chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron ont fait le point, lundi (28 août), sur la situation militaire dans l'Est de l'Ukraine. Et le constat est très négatif. Le dernier appel des chefs d’Etat et de Gouvernement en […]

Après le Brexit, les entreprises britanniques ne pourront plus bénéficier du Fonds défense

Mon, 28/08/2017 - 17:13
(B2) Dans une tribune parue dans le Monde, paru ce lundi (daté du 29 août), le Français Michel Barnier (aujourd'hui négociateur en chef pour le Brexit) et le Roumain Mihnea Motoc (lire : Carnet 08.05.2017), son successeur comme conseiller de Jean-Claude Juncker sur les questions de sécurité, ont rappelé que le départ du Royaume-Uni de […]

Attention au déclassement ! Coopérer avec l’Allemagne, une nécessité stratégique… (général Lanata)

Mon, 28/08/2017 - 07:34
(B2) Lors d'une audition à l'assemblée nationale, le chef de l'armée de l'air française, le 19 juillet, le général André Lanata, a dressé un portrait sans fard de l'arme aérienne française. Il avertit notamment du risque de déclassement, de l'arrivée du F-35 en force dans plusieurs armées européennes et alliées qui isole un peu plus […]

Le Fonds défense : premières discussions, premières dissensions

Sun, 27/08/2017 - 21:21
(B2) Les deux premières réunions tenues au sein du groupe des amis de la présidence, les 14 juillet et le 24 juillet, sur le programme de développement industriel pour la défense (EDIDP) tenues au sein du Conseil ont permis de montrer certaines divergences entre les États membres tenant notamment à la nature du Fonds : […]

Guerre ou paix (1). La vertu pacificatrice de l’Europe : vrai ou faux ?

Sun, 27/08/2017 - 13:32

(crédit : Marine italienne)

(B2) La construction européenne a amené la paix durant des années (70 ans aujourd’hui) sur le continent. Cette une maxime, souvent entendue, défendue par les fédéralistes, vilipendée par les souverainistes, correspond-elle à une réalité ? Cela dépend des points de vue et de l’échelle territoriale que l’on prend.

L’Union a amené la paix entre ses États membres ?

VRAI. L’Union européenne a, incontestablement, mis fin à des guerres successives entre les pays principaux du continent, à commencer par les deux grands rivaux continentaux – l’Allemagne et la France – dont les trois guerres meurtrières, en 1870, 1914-1918 et 1939-1945 (sans remonter aux temps napoléoniens) ont ravagé le continent. Le plus fabuleux résultat de l’Union européenne est là tout de même !

L’Union a limité également la résurgence des nationalismes, rampants, dans certains pays. Qu’on ne croit pas que tous les hommes soient subitement devenus bons et les responsables politiques « intelligents » du fait de leur incorporation dans l’Union européenne. Certains conflits demeurent latents, comme le conflit linguistique entre la Hongrie et la Slovaquie, ou le litige territorial entre la Croatie et la Slovénie. Les flambées nationalistes persistent. Simplement, elles ne trouvent plus l’espace guerrier pour s’exprimer. Car les liens d’interdépendance sont trop forts, le souvenir des anciens conflits encore persistants. Et la vertu d’être ensemble l’emporte encore, dans les peuples, sur la croyance.

Le champ de bataille réel s’est transporté en un champ de bataille juridique et politique. On a transformé les avis de déclarations de guerre, en déclarations tonitruantes à l’entrée d’un Conseil européen. Les longues batailles mortifères ont été transformées en longues nuits de négociation. Et les duels à l’arme lourde se déroulent désormais à fleurets mouchetés dans des enceintes juridiques. Et quand on n’est pas d’accord, on fait un communiqué de presse, voire une conférence de presse, on va devant la Cour de justice ou on boude quelques temps en pratiquant la politique de la chaise vide. Cela fait moins de dégâts ! Au pire, on quitte le club comme a décidé le Royaume-Uni.

L’Union européenne a établi 70 ou 75 années de paix * sur le continent ?

FAUX C’est légèrement faux (pour être gentil), voire un certain négationnisme de l’histoire européenne (pour être réaliste). De nombreux hommes politiques ou commentateurs citent encore cette phrase oubliant qu’une partie des pays membres de l’Union européenne n’ont recouvré que depuis 1989 leur liberté et se sont libérés de « forces d’occupation ». Les différentes interventions soviétiques militaires (Hongrie 1956, Tchécoslovaquie 1968) n’étaient pas spécialement « pacifiques ».

Les guerres civiles de Yougoslavie entre 1991 et 1995, et au Kosovo en 1998-1999 apportent, encore davantage, un cruel démenti à cette maxime. Dans son pourtour, l’Europe n’a pas su imposer la paix. A l’époque, l’Europe a, même, tourné la tête pudiquement pour ne pas voir l’explosion qui se profilait. L’Union européenne n’est sûrement pas coupable de cet état de fait ; ce sont les différents dirigeants yougoslaves qui en sont la cause. Mais elle a une certaine part de responsabilité dans l’aggravation de la situation.

Il est fallacieux de dire que l’Europe n’avait pas, à l’époque, les moyens de faire face. Elle en avait les moyens et la possibilité et, même, un moment la volonté. Elle a tenté de le faire, à plusieurs reprises. Mais elle n’a pas eu ensuite la persistance dans cette volonté d’imposer sa solution de paix, trop divisée elle-même et, surtout, trop accaparée par sa situation interne, notamment la mise en place de l’Union économique et monétaire et la nouvelle situation géopolitique avec la réunification allemande et la création de nouveaux pays à ses marches (1).

Le cas de l’Irlande du Nord

La « sale » guerre en Irlande du nord, avec des pratiques moyenâgeuses du côté de la police britannique comme du côté des « insurgés » républicains a laissé sur le carreau plus de 3500 morts (dont près de 2000 « civils »). Les « troubles » avaient commencé avant l’adhésion européenne de l’Irlande (en 1973). Mais il a fallu attendre des années avant de signer un accord. L’Union européenne a poussé dans le sens un accord. L’existence de la libre circulation, l’absence de frontière réelle entre les deux Irlande, les pansements financiers procurés par l’Union, ont réduit les tensions et facilité certains compromis. C’est un point non négligeable de l’apport pacificateur européen.

Le dernier ‘mur’

Ce n’est pas un conflit ouvert mais la séparation de l’île de Chypre en deux, l’occupation militaire turque est encore une grave entaille dans la pacification de l’Europe (même si elle ne génère plus de victimes). Comme pour le conflit en Irlande du Nord, l’Union européenne s’est évertuée, avec divers instruments civils (programmes financiers, soutien structurel…) d’aplanir les difficultés et les frontières. Mais la responsabilité de la négociation et le rôle de premier plan n’était pas joué par l’Europe mais au niveau des Nations unies (1).

En conclusion…

L’Union européenne est un facteur de paix entre ses membres. Elle n’est pas une garantie de la paix, sine qua non, sur le continent européen ou aux marges de ses frontières. L’Europe d’aujourd’hui serait-elle en position de faire face à un conflit type IRA, à une incursion type Turquie à Chypre, ou à un violent conflit ethnique ? La réponse est non. C’est toute la question et tout l’enjeu posé aussi pour la défense européenne (2). Comment, demain, faire face à ce type de conflit, interne ou proche, ou une incursion « étrangère » dans un pays non membre de l’OTAN (3).

(Nicolas Gros-Verheyde)

* Selon qu’on prend comme référence la création de la CECA (1952) – qui a un véritable objectif pacificateur entre établissant une interdépendance dans le charbon et l’acier (deux des principaux ingrédients nécessaires) pour mener une guerre (à l’époque), ou celle de la CEE (1957).

(1) On peut remarquer que l’OTAN n’a pas été plus active ni efficace dans cette fonction de prévention en ex-Yougoslavie. Mais elle était moins présente que l’UE (ou plutôt la CEE) qui avait des liens d’association avec la Yougoslavie. En revanche, pour Chypre, avec un de ses membres (Turquie) qui est la puissance occupante et deux autres de ses membres (Grèce, Royaume-Uni), impliqués en tant que puissance garante, elle aurait dû avoir un rôle plus net et ferme qu’elle n’a pas voulu jouer.

(2) Qui a aussi d’autres enjeux, notamment la stabilisation dans le voisinage plus lointain ou la restructuration de l’industrie européenne de défense.

(3) A priori, une incursion dans un pays membre de l’OTAN serait résolue par l’Alliance atlantique.

La coopération structurée permanente à portée de main

Fri, 25/08/2017 - 16:00

Déplacement présidentiel à Bucarest d’Emmanuel Macron (crédit : Elysée)

(B2 – exclusif) La tournée du président français Emmanuel Macron en Europe centrale (Salzburg mercredi pour une rencontre en format ‘Austerlitz’, Bucarest jeudi et Varna vendredi) a été fortement marquée par la volonté de réformer la directive sur le détachement des travailleurs et le dumping social.

Un affichage également nécessaire sur le plan intérieur, alors qu’une réforme du droit du travail, sujet sensible, est entamée en France. Mais elle avait aussi des enjeux, plus discrets, et non moins important : la coopération européenne en matière de défense. La rencontre avec les dirigeants tchèque, slovaque et autrichien, puis roumain et bulgare ont permis d’engranger certains résultats, d’abord de coopération entre les entreprises de défense (en Roumanie, lire : Airbus et MBDA confortent leurs liens avec la Roumanie. Une intégration pour l’Europe de la défense) mais aussi pour mettre en place la coopération structurée permanente.

Selon notre propre analyse, réalisée à partir des déclarations publiques et des informations recueillies par B2, le nombre de pays nécessaires pour déclencher la coopération structurée permanente est désormais proche du seuil nécessaire de la majorité qualifiée, voire au-dessus (avec la neutralité bienveillante d’autres pays).

Ce qui va permettre de passer à l’étape supérieure. Le Quatuor européen – formé de Emmanuel Macron (France), Angela Merkel (Allemagne), Paolo Gentiloni (Italie), Mariano Rajoy (Espagne) – pourrait ainsi passer prochainement à l’étape supérieure : notifier à la haute représentante leur intention de déclencher cette forme spécifique de coopération mise en place par le Traité de Lisbonne.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : Les 19 principes de la Coopération structurée permanente approuvés par au moins huit pays. Détails

 

Carnet (25.08.2017). PESCO (majorité, Slovaquie). EUMM Georgia (intérim). Réunion de Paris 4+3. Fonds Békou (audit). Annuaire SEAE. Allemagne (polémique). Finlande (budget défense). Pays-Bas (Espace Schengen militaire). Pologne (priorité OTAN)....

Fri, 25/08/2017 - 15:35
(B2) Parus récemment : Airbus et MBDA confortent leurs liens avec la Roumanie. Une intégration pour l’Europe de la défense Un nouveau directeur adjoint du département Amériques et trois nominations d’ambassadeurs confirmées (blog) Relais allemand en Méditerranée. Les Slovaques succèdent aux Lituaniens pour l’abordage Les équipes communes d’enquête : un instrument souple et apprécié de […]

Airbus et MBDA confortent leurs liens avec la Roumanie. Une intégration pour l’Europe de la défense

Fri, 25/08/2017 - 13:20
(B2) La Roumanie veut s'intégrer davantage dans les structures industrielles de l'Europe de la défense. La visite du président français Emmanuel Macron à Bucarest, jeudi (24 août) a ainsi été l'occasion de signer deux accords permettant à des entreprises nationales de s'intégrer un peu plus dans les deux géants européens : Airbus pour l'aéronautique et […]

Un nouveau directeur adjoint du département Amériques et trois nominations d’ambassadeurs confirmées

Fri, 25/08/2017 - 06:55
(B2) Quelques nominations sont venues compléter l'organigramme du Service européen pour l'action extérieure (SEAE), au titre de la rotation 2017. Hugo Monteiro Brilhante SOBRAL, jusqu'à présent le chef de la task-force Iran, placée sous l'autorité de la secrétaire générale Helga Schmid, a été nommé Directeur général adjoint du département Amériques. Avant d'arriver au SEAE, en 2015, […]

Relais allemand en Méditerranée. Les Slovaques succèdent aux Lituaniens pour l’abordage

Tue, 22/08/2017 - 17:01

Relais entre les deux navires dans le port d’Augusta (crédit : Marine allemande)

(B2) La frégate allemande « Mecklenburg-Vorpommern » (F-218) a pris le relais du navire de soutien « Rhein » (A-1513) déployé en Méditerranée centrale dans le cadre de l’opération européenne Sophia (EUNAVFOR Med), mercredi dernier (16 août).

Deuxième déploiement en Méditerannée

Un relais assuré dans le port sicilien d’Augusta entre les deux commandants, le capitaine de corvette Marco Reinisch transmettant ses consignes à son successeur, le capitaine de frégate Christian Schultze. Pour le Mecklenburg-Vorpommern, c’est le deuxième déploiement en Méditerranée. Et celui-ci s’est dit « heureux de pouvoir apporter une autre contribution » à l’opération EUNAVFOR MED Sophia. « L’équipage est bien formé, possède une expérience de la dernière mission et est très motivé. »

Les Slovaques remplacent les Lituaniens pour l’abordage

A bord du Mecklenburg-Vorpommern, c’est une équipe d’abordage slovaque qui prend ainsi le relais de l’équipe d’abordage lituanienne qui était à bord du Rhein (Lire : Des Slovaques en Méditerranée). Une coopération européenne saluée comme « exemplaire » par le Commandant des opérations maritimes de la Bundeswehr, le capitaine de vaisseau Christoph Mecke. NB : cette coopération va bien au-delà de l’utilité opérationnelle ou de la symbolique militaire et qui revêt, pour l’Allemagne, une dynamique politique, Berlin ayant un esprit d’intégration des différentes forces européennes.

2100 personnes récupérées sur le Rhein

Pour le Rhein, c’est le retour à la maison après plus de cinq mois d’absence ; il avait quitté Kiel, son port d’attache, le 21 mars. Depuis son engagement, début avril, avec son dernier voyage transportant 919 personnes à bord, le « Rhein » a permis de « sauver un total de 2100 personnes de détresse », indique la marine allemande (1). Il a également effectué 71 recherches, par voie radio, de navires suspects (notamment de trafic d’armes)

Quatre visites de navires dont une donnant lieu à des saisies

L’équipe d’abordage, composés de militaires lituaniens et allemands, a également pu visiter (avec autorisation du capitaine) quatre navires. Dans un cas, il a été constaté « une quantité considérable d’armes et de munitions. Ceux-ci ont ensuite été sécurisés et remis à la marine italienne. » (lire aussi : Des armes à bord d’un navire libyen. Une première saisie pour Sophia)

Commentaire  : On peut remarquer l’utilisation du terme de « considérable » ou « d’innombrables » (erhebliche ou unzählige) tranchant de façon nette avec la terminologie officielle utilisée par l’opération EUNAVFOR Med, qui préférait parler de « plusieurs types » d’armes saisies, la tendance étant, bien souvent, de minorer le nombre d’armes saisies. Il était, en effet, gênant politiquement pour le commandant italien de l’opération, de dévoiler ainsi le trafic des brigades de Misrata, alliées au pouvoir de Tripoli, alors que Rome fait tout pour conforter le pouvoir de Tripoli.

Berlin, et surtout Paris, avaient d’ailleurs manifesté un mécontentement certain par rapport à un laxisme, soupçonné, de la chaine de commandement italo-européenne – du commandant de force au commandant d’opération en passant par la Haute représentante de l’Union, tous sont de nationalité italienne – à l’égard de ce trafic d’armes qui avait été longtemps ‘couvert’, en invoquant le principe de navires « publics » ou « d’autodéfense » nécessaire.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Au total, depuis son engagement en mai 2015, la marine allemande a assuré, ou contribué, au sauvetage de 21.200 personnes.

Les équipes communes d’enquête : un instrument souple et apprécié de coopération européenne

Tue, 22/08/2017 - 13:21
(B2) Afin d'accélérer les procédures pénales face à des criminels ou des mafias qui jouent à saute-mouton face aux frontières nationales, les autorités européennes ont mis en place, en 2002, dans un contexte politique marqué par la lutte contre le terrorisme, le cadre d'équipes communes d'enquête (ou joint investigative teams). Un dispositif qui fonctionne bien, […]

La définition du terrorisme revue à la lueur des combattants étrangers (fiche)

Mon, 21/08/2017 - 12:21
(B2) Aussitôt après les attentats du 11 septembre 2001, l'Union européenne entame les travaux pour renforcer son arsenal pénal, à commencer par une définition commune du terrorisme. Un préalable nécessaire pour les Européens pour approfondir la coopération judiciaire. C'est « la pierre angulaire des mesures de justice pénale destinées à lutter contre le terrorisme » indique […]

EUTM Mali forme les effectifs maliens à Gao

Mon, 21/08/2017 - 09:43

Un instructeur européen observe un cours à distance (Crédit : EUTM Mali)

(B2) Située à 1200 km au nord de Bamako, Gao est devenue une enclave stratégique de la lutte contre le terrorisme. Pour former les soldats maliens face à cette menace, une équipe d’instructeurs européens d’EUTM Mali s’y est rendue, pour la seconde fois. La formation de trois semaines a pris fin dimanche (20 août).

Focus sur la formation des jeunes officiers

Infanterie, premiers soins médicaux ainsi que la lutte contre les mines et les engins explosifs improvisés (IED) ont été au coeur de la formation de six sections de la 1ère Région militaire de Gao. Répondant à une demande malienne, la formation a mis le focus sur les jeunes chefs de groupes, les commandants de sections et les officiers de l’état-major.

Une formation « sur mesure » leur a été donnée, explique EUTM, notamment en « logistique, en communication opérationnelle en système d’information électronique ». Les jeunes sous-officiers et officiers, ont également reçu des cours de commandement et de droit.

La cinquième formation du genre

Après Kati, Ségou et Sikasso, c’est la deuxième fois qu’EUTM Mali fourni un « Combined Mobile Advisory and Training Team (CMATT) » (lire : EUTM Mali réalise sa première mission conseil et formation à Gao). Ces formations délocalisées dans les régions maliennes répondent à une nouvelle fonction du troisième mandat de la mission européenne (lire : Pour reconstruire les FAMA, focus sur les compagnies et les académies (général Devogelaere)). Ainsi, les formations suivantes sont déjà en préparation, selon ce qu’a pu savoir B2. Il est d’ailleurs envisager « d’en élargir la portée ». Il s’agirait surtout de renforcer la coopération avec l’opération française Barkhane

(Leonor Hubaut)

Lire aussi :

Le procureur européen. Une œuvre de longue haleine

Sat, 19/08/2017 - 16:13
(B2) L'idée est ancienne – elle date des années 2000 – avoir une instance indépendante chargée de combattre toutes les infractions portant atteinte aux intérêts financiers de l'UE, en particulier les fraudes aux fonds structurels de l'UE ou à la TVA, qui ont un aspect caractère transfrontalier marqué. L'objectif : la lutte contre les fraudes […]

Le FS Commandant Ducuing intègre l’opération Sophia

Fri, 18/08/2017 - 22:52

(B2) L’aviso français FS Commandant Ducuing (F-795), un navire de type A 69 classe d’Estienne d’Orves,  devrait rejoindre, sous peu, l’opération EUNAVFOR MED Sophia.

Il succède ainsi au patrouilleur de haute mer de nouvelle génération L’Adroit qui a quitté l’opération le 7 août dernier après plus d’un mois de déploiement. Arrivé le 22 juin sur zone, le FS L’Adroit avait pour mission essentielle d’assurer le contrôle du trafic d’armes illégales, au large de la Libye. Il avait été renforcé par un détachement de fusiliers marins, ainsi que d’une équipe spécialisée dans la détection de dispositifs explosifs.

Le FS Commandant Ducuing avait déjà participé à l’opération Sophia au début de l’année 2017 (lire : Le FS Ducuing rejoint l’opération maritime européenne en Méditerranée).

 

Carnet (18.08.2017). Suède (budget défense). Macierewicz (enquête). Tchèquie (Israël). Kenya (élections). Mali (attaques Minusma). Nigéria (attentat). Burkina Faso (attentat). Sierra Leone (inondations/aide d’urgence). Tchad (code pénal). Attentat de...

Fri, 18/08/2017 - 17:30
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