Courrier des Balkans / Bosnie-Herzégovine

Un « Sabor national panserbe » s'est tenu samedi à Belgrade, convoqué par le président serbe Aleksandar Vučić, comme l'ont fait les princes serbes au Moyen Âge et Milošević en 1989. Une grand-messe nationale-populiste calibrée par des calculs politiques intérieurs et extérieurs, mais plutôt boudée par le public.

Le sous-sol de Bosnie-Herzégovine regorgerait de lithium, de potassium et d'autres métaux et minerais rares, indispensables à la transition vers une économie neutre en carbone. Une aubaine pour les investisseurs qui visent les marchés européens, mais une catastrophe environnementale annoncée pour le pays.

Annoncée depuis 2022, la « loi sur les agents d'influence étrangère » suscitait de nombreuses craintes. Le texte, inspiré du modèle russe, devait être validé le 28 mai par le Parlement de l'entité serbe, mais le gouvernement l'a retiré in extremis invoquant son « orientation européenne ».

Le vote par l'Onu d'une résolution reconnaissant de fait le génocide de Srebrenica a fait bondir les dirigeants de Serbie et de Republika Srpska. Qui ont ressorti la vieille ficelle nationaliste : poser le peuple serbe en victime plutôt que de se confronter au passé. Une manière de se dédouaner et de réécrire l'histoire. Décryptage.

Aucune membre de l'armée de Bosnie-Herzégovine n'a le droit de porter le hijab dans l'exercice de ses fonctions. La Cour constitutionnelle l'a confirmé, mettant un terme à la longue bataille judiciaire initiée par la soldate Emela Mujanović. Une décision qui fait couler beaucoup d'encre.

Pour tenter de maintenir le flambeau de l'élargissement, l'Union européenne insiste sur l'économie et le renforcement de la coopération régionale entre les pays des Balkans occidentaux. Alors que les initiatives se superposent, les blocages persistent. Mais pourquoi ça coince là aussi ? Entretien.

À Belgrade comme dans l'entité serbe de Bosnie, on ne cache pas sa colère après la création par l'Onu d'une Journée internationale de réflexion et de commémoration du génocide de 1995 à Srebrenica. La Republika Srpska va même demander sa « séparation pacifique » de la Bosnie-Herzégovine.

Près de trente ans après la fin de la guerre, Mostar reste le symbole des tensions ethniques persistant dans le pays. Des artistes réinvestissent les espaces urbains tentant à travers leur art de faire coexister les différentes communautés et questionner les notions de paix, de liberté et d'identité.

Lourdement détruite pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine dans les années 90, l'université Džemal Bijedić, située dans la partie à majorité bosniaque de Mostar, est toujours délabrée. Les rénovations peinent à être mises en place. Les étudiants espèrent des changements.

Alors que l'on célèbre le centenaire de la mort d'Aleksa Šantić, l'importance du message de tolérance du poète n'a rien perdu de son actualité dans une société bosnienne parfois divisée. À Mostar, sa ville natale, sa figure ne laisse personne indifférent et imprègne toujours la vie culturelle locale. Chacun se réclame de son héritage au risque parfois de trahir son message.

À Mostar en Bosnie-Herzégovine, il y a deux villes : celle qui attire un million de visiteurs par an et celle qui voit ses jeunes partir. Pour cette dernière, ce n'est pas le nombre démesuré de touristes qui est la cause du départ, c'est souvent le désespoir.

En proie à la déforestation illégale et aux conséquences du réchauffement climatique, les forêts de Bosnie-Herzégovine ne sont toujours pas protégées au niveau national. À Mostar, des acteurs de la société civile tentent de préserver ces espaces naturels menacés.

Le service public de Radio-télévision de Bosnie-Herzégovine (BHRT) n'en finit pas de dépérir : la redevance n'est pas payée en Republika Srpska ni dans les cantons croates de la Fédération, les dettes s'accumulent et la RTRS est en sécession. Pendant ce temps-là, les employés ne reçoivent pas leurs salaires.

Environ 400 Roms vivent à Mostar. Exclus dès le plus jeune âge faute d'une prise en charge par le système éducatif et le gouvernement, ils subissent discriminations et préjugés. Une double-peine pour ces citoyens qui luttent tous les jours pour leur inclusion.

Depuis la reconstruction en 2004 du vieux pont de Mostar en Bosnie-Herzégovine, le nombre de touristes n'a cessé d'augmenter. Mais l'afflux ne profite pas à tous les habitants. La plupart des visiteurs viennent pour un ou deux jours et restent principalement dans la vieille ville.

Les eaux usées de la décharge d'Uborak, dans le sud de la Bosnie-Herzégovine, sont suspectées de polluer le fleuve Neretva qui traverse toute la région. Des écologistes tirent la sonnette d'alarme, en s'opposant à la municipalité de Mostar, responsable de la gestion du site.

En Bosnie-Herzégovine, les mariages mixtes, fréquents avant la guerre, sont devenus plus rares. Pourtant à Mostar, l'espoir d'un avenir plus inclusif et tolérant subsiste, notamment porté par les jeunes générations.

Le sujet est tabou et les autorités font très peu pour recueillir des données fiables permettant de mettre en place une véritable politique de santé reproductive. Fokus a tenté de dresser le tableau de la situation, faisant état d'une difficulté d'accès à ce droit des femmes.

C'est une nouvelle « bataille de Srebrenica » qui se joue au Monténégro. Le gouvernement est bien décidé à voter en faveur de la résolution présentée à l'ONU sur le génocide de Srebrenica, malgré l'opposition de l'Église orthodoxe et des partis pro-serbes.

En Bosnie-Herzégovine, les femmes qui ont échappé au féminicide doivent aussi subir d'autres formes de violences, notamment économiques. À Mostar, le refuge Žena BiH les aide à reconstruire leur vie.