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Défense

Airbus bought 50% of Bombardier aircraft section

CSDP blog - Wed, 10/18/2017 - 21:42

The European aircraft manufacturer Airbus takes control of the CSeries medium-haul aircraft program of Canadian Bombardier. By this operation Airbus puts 50.01% of the flagship program of the family business in Quebec. A "win-win" operation Airbus shares took 4% on the Paris Stock Exchange.

The company that built the medium-haul jet was created in 2016 by Bombardier and the Government of Quebec to save the bankruptcy program. Ultimately, Airbus will take the majority stake in this company alongside family shareholders (31%) and Quebec authorities (19%). Indeed, under pressure from Boeing, the Trump administration, on the pretext of this subsidy, had overwhelmed the CSeries with an exceptional tax of 300%. A sort of death sentence for a program that has accumulated only 350 orders, but $ 450 million in losses in 2016. Yet the Quebec builder had spared no effort to try to sell his new plane. According to some analysts, the discounts could reach 75% for a device billed about $ 70 million at the list price.

Indeed, this program of medium-haul aircraft perfectly complements the range of Airbus. The CSeries is a 100 to 150-seat airplane of the latest generation, launched in 2013. It is located at the very beginning of the range of Airbus single-aisle aircraft, with 150 to 240 seats. It replaces an aging A319. Once integrated into the industrial aircraft of the European aircraft manufacturer, the CSeries should prove its full commercial potential.

Aircraft are expected to require more than 6,000 aircraft with 100 to 150 seats within 20 years. More importantly, the entry of the CSeries into the bosom of Airbus reinforces the dominance of the European aircraft manufacturer in the medium-haul segment. Airbus already holds more than 60% of a market estimated at more than 25,000 aircraft by 2037.

CERPESC European Solutions for Defence & Crisis Management //--> Tag: AirbusBombardier

Benvinguts a la República Independent de Catalunya ?

CSDP blog - Mon, 10/02/2017 - 00:00

Freedom of expression is the right of every person to think as he wishes and to be able to express his opinions by any means he deems appropriate in the fields of politics, philosophy, religion, morals. Freedom of expression in a democratic country of the European Union is considered illegal. In a EU that never hesitates to give lessons in human rights and democracy, for example to African or Balkans countries.

According to Barcelona, the YES has won with 90% of the votes. Some 2.26 million people voted and 2.02 million voted in favor of independence. These figures represent a participation of almost 42.3%, Catalonia counting 5.34 million voters.

The referendum is quite illegal under the Spanish Constitution and the interpretation given to it by the Spanish Constitutional Court. ("It is not within the competence of the autonomies to hold consultations ... which have an impact on the fundamental issues resolved by the constitutional process.") But it is legal according to the Catalan law.

CERPESC European Solutions for Defence & Crisis Management //--> Tag: Catalunyafreedom of expression

Pernille RIEKER, French Foreign Policy in a Changing World


Pernille RIEKER, French Foreign Policy in a Changing World: Practising Grandeur. Palgrave MacMillan, Londres, 2017



Il n'est jamais facile d'écrire avec justesse sur la politique étrangère d'un autre pays. A cet égard il convient de saluer la publication du livre de Pernille Rieker sur la politique étrangère de la France, qui se distingue dans cet exercice pour au moins trois raisons: l'auteur ne sur-théorise pas, et délaisse avec raison ce terrible appauvrissement académique qui consiste à tout réduire à la question agent-structure ; elle évite également les clichés habituels sur le gaullisme, l'ENA, etc., qui marquent encore trop souvent la littérature scientifique anglo-saxonne sur la France ; enfin elle propose un tour d'horizon certes non exhaustif mais pertinent, des grands dossiers de notre diplomatie (Afrique, Russie, Etats-Unis, OTAN, terrorisme...). Si un chapitre à part entière sur l'Europe eut été utile, on ne peut s'empêcher de penser que son absence (l'ouvrage a été achevé avant l'élection d'Emmanuel Macron) est significative. Idem sur l'Asie ou l'Amérique du Sud, rarement présentées à Paris comme des priorités. Tout au plus pourrait-on souhaiter une perspective plus assumée sur les approches de la Méditerrannée et du Proche-Orient (les cas libyen ou syrien sont néanmoins bel et bien discutés).
Mais l'essentiel est ailleurs. Pernille Rieker, dont les travaux au sein du Norvegian Institute of International Affairs font référence, pose des questions justes : Paris a-il  plus de leviers ou au contraire moins de "grandeur", dans un monde globalisé et régionalisé? Comment  la France peut-elle continuer à influencer le monde, plaider pour son exceptionnalisme, compte tenu de ressources contraintes qui l'obligent souvent à boxer au-dessus de sa catégorie ? Réponse: par la promotion des valeurs liées à son universalisme, ou perçues comme telles. Elle peut compter pour cela sur plusieurs atouts: un rôle global qui lui confère une légitimité historique, des institutions et une élite administrative fortes, une présence dans les principales institutions internationales, des instruments de projection qui participent aussi bien du hard power (l'outil militaire) que du soft power (diplomatie culturelle).
En opposant la puissance matérielle à la puissance symbolique, et en croyant davantage à la seconde qu'à la première, la chercheuse lance un vrai débat, qui rejoint celui sur lesintérêts opposés aux valeurs dans l'action extérieure. On pourrait lui objecter que c'est le discours français qui était en panne, plutôt que l'outil matériel (comme l'ont montré les récentes opérations militaires, au Mali, en Centrafrique, en Libye...). C'est le message symbolique qui n'était plus perçu, alors même que la puissance structurelle demeure (l'image de la France dans le Sud, notamment s'est considérablement brouillée dans les dernières années). On  peut aussi estimer que puissance symbolique et puissance matérielle se rejoignent dans la pratique concrète, car une diplomatie d'influence digne de ce nom a un coût, et croire qu'on peut la décréter "à moyens constants" est une dangereuse illusion. Mais l'important était de briser le tabou et de poser la question.
En liant le destin de la France comme puissance d'influence à sa capacité à réinventer l'universalisme, Pernille Rieker ouvre encore un chantier important, valable également d'ailleurs pour le Royaume-Uni, l'Allemagne, même les Etats-Unis, et le monde occidental en général.
Après plusieurs discours de politique étrangère du nouveau président, et les premières indications sur la tonalité de ce que pourrait être un "macronisme de politique étrangère", les questions posées dans l'ouvrage apparaissent plus pertinentes encore. Comme si la nouvelle équipe au pouvoir, elle aussi, se posait la question de la pérennité de l'influence française, avec déjà quelques éléments de réponse, proches des hypothèses de Pernille Rieker. La réinvention du message universaliste est un souci visible à Paris, qui semble passer par la promotion du multilatéralisme ("multilateralism is the new universalism", pour reprendre une structure de phrase à la mode). La reconquête de l'influence telle que proposée se fait en trois temps: 1- dégager des marges de manœuvre budgétaires et montrer une crédibilité sérieuse dans la remise en ordre de la gestion intérieure ; 2- relancer le projet européen, meilleure garantie de notre rôle dans le monde ; 3- enfin, à partir de ce socle, proposer ensuite un agenda international. On retrouve bien la dialectique entre puissance symbolique et puissance matérielle, discutée dans le livre. Mais on retrouve aussi les mises en garde sous-jacentes qu'implique ce travail: le système international, comme régional, est bien là, avec ses acteurs et ses contraintes. La France ne pourra, seule, réinventer le multilatéralisme ni imposer le dialogue, si elle n'est pas suivie par d'autres sur ce terrain. Un Donald Trump à la Maison Blanche, une Angela Merkel maintenue mais affaiblie, une Grande-Bretagne qui doute, une Europe orientale qui se crispe, ne seront pas pour aider.
La France "compte toujours", pour répondre à une question posée jadis par un ouvrage antérieur. Et Pernille Rieker le prouve, en s'y intéressant au point de lui consacrer un livre. Mais la "pratique de la grandeur" devra suivre une voie parsemée d'embûches.

Speech on migration by HR/VP Mogherini at the EP plenary session

CSDP blog - Fri, 09/15/2017 - 17:37

CERPESC European Solutions for Defence & Crisis Management //--> Tag: migration crisisMogherini

Laurent Fabius, 37 quai d’Orsay, diplomatie française 2012-2016

Laurent Fabius, 37 quai d’Orsay, diplomatie française 2012-2016, Plon, 2016

Comme un rapport de fin de mission, l’ancien ministre des Affaires Etragères Laurent Fabius a publié un bilan (naturellement sous un prisme personnel) de son action à la tête du quai d’Orsay, peu de temps après son départ du Ministère (pour prendre la présidence du Conseil constitutionnel). Ce type d’exercice, on le sait, participe toujours d’une figure imposée qui empêche de le prendre totalement pour argent comptant, mais offre toujours également des enseignements précieux.
D’abord sur les dossiers, les moments, que son auteur a choisi de mettre en avant. Laurent Fabius commence par l’accord de Paris sur le climat (COP21 de fin 2015), dont on connaît les difficultés depuis l’élection de Donald Trump, mais que l’ancien ministre et Premier ministre considère, sans sous-estimer les obstacles à venir, comme le moment fort de son action au quai.  L’accord sur le nucléaire iranien et la tragédie syrienne sont les deux autres grands volets abordés ensuite, sur lesquels l’auteur ne renie rien et assume ses positions, critiquées comme on le sait : a-t-il été trop intransigeant, donnant l’impression de s’opposer à une solution sur l’Iran (hypothéquant par-là même l’avenir des relations avec ce pays), et marginalisant la France dans la crise syrienne à force de réclamer avant tout le départ de Bachar al-Assad ? Viennent ensuite les questions européennes, sur lesquelles Laurent Fabius pressent la nécessité de changer d’approche, face à la crise à la fois morale et politique de l’Union. Un dernier chapitre sur l’administration du ministère vient rappeler utilement les réformes engagées (en particulier une plus grande prise en compte de la préoccupation économique et commerciale), et celles qui restent à accomplir pour moderniser notre diplomatie. Et la conclusion revient sur l’indépendance de la France.
On retient de ce livre son ton souvent direct, ponctué d’anecdotes parfois cruelles pour certaines personnalités internationales, mais pédagogique, et en cela utile puisqu’il récapitule les dossiers, leurs points de blocage, leur dénouement, et les actions qui y ont conduit. On retient également la propension de Laurent Fabius à ramener plusieurs enjeux à une confrontation entre Washington et Moscou. Les « lignes rouges » syriennes et le recul de Barack Obama n’ont pas été digérés, mais les sirènes poutiniennes ne sauraient y constituer une alternative. Sur chacun des deux chefs d’Etat, le chef de la diplomatie française consacre de longs passages, et y revient encore dans sa conclusion. Prisme trop daté de la bipolarité ? C’est pourtant bien autour des ces deux figures que se sont recomposées les relations internationales dans ces années, au point même de faire sortir la France du jeu syrien, dans lequel elle avait initialement cherché à être structurante. Mais Laurent Fabius ne regrette rien. Le face-à-face entre l’Etat islamique et le régime syrien est l’œuvre machiavélique de ce dernier, véritable fossoyeur du pays et de sa population. Les Etats-Unis, en refusant de frapper à l’été 2013, ont laissé le champ libre à la Russie, qui en a tiré la leçon de la faiblesse occidentale, leçon dont on reparlera en Ukraine. Donc la position française était juste. Même si elle a conduit à la marginalisation, pourrait-on demander ? La cohérence de la posture et la force de son sous-bassement éthique semblent assumées ici, même si à court terme la percée politique ne fut pas au rendez-vous. 
Mitterrandien s’il en est, Laurent Fabius semble jouer pour l’Histoire : avoir eu moralement raison, avoir entamé la modernisation, comptent plus que d’éventuels succès de court terme. L’inconvénient, comme on le devine, réside dans le fait que là se trouve précisément le reproche souvent adressé à la diplomatie française (par exemple par Charles Cogan, dans son French Negociating Behaviour : Dealing With La Grande Nation), à savoir privilégier la posture et le processus plutôt que le résultat.
Laurent Fabius laisse ici de côté d’autres débats : concepts de gaullo-mitterrandisme ou de néo-conservatisme, de grandeur ou de déclin, s’effacent ici devant l’impératif de gestion, raconté de l’intérieur même si c’est avec recul. D’autres grands moments du quinquennat sont moins développés, comme s’ils étaient secondaires par rapport aux trois grands piliers retenus (COP 21, Iran, Syrie), moins marqués du sceau de l’auteur lui-même (comme la conférence sur le Proche-Orient), ou davantage gérés par d’autres (le Mali). Mais au final le témoignage est précieux, et l’on souhaiterait qu’il fasse école.


Is. Facon, C. Marangé, « L’ambivalence de la puissance russe »



 Is. Facon, C. Marangé, « L’ambivalence de la puissance russe », Revue défense nationale, été 2017


La RDN semble avoir trouvé sa formule de croisière, avec des dossiers thématiques complets abordés sous l’angle des études de défense, auxquels on ajoute pour mémoire d’anciens articles parus dans la même revue (qui existe depuis 1939), et quelques revues d’ouvrages récents. Le numéro proposé par Isabelle FACON et Céline MARANGE sur la puissance russe offre presque une trentaine de papiers précis, pointus même, qui ont également l’avantage de montrer que la communauté française d’experts sur la Russie est plutôt bien fournie.
Au-del de l’hypothèse centrale (la Russie est une puissance plus fragile que ce qu’en disent  les analyses qui se concentrent sur l’habileté stratégique de Vladimir Poutine), les contributions d’Eugène Berg sur la Russie dans le conflit syrien, d’Igor Delanoë sur sa présence en Mer Noire, de Robert Zazemann sur les forces russes en Crimée, son d’une grande utilité. Céline Marangé sur les forces nucléaires, Guillaume Lasconjarias sur les instrulments d’A2/AD, les papiers sur les forces terrestres, maritimes et aériennes, sont tout aussi précis. La stratégie russe vue de l’UE (Laure Delcour), de Scandinavie (Barbara Kunz), des pays Baltes (Zivile Kalibataite), du Bélarus (Anaïs Marin) ou du Caucase du Sud (Gaïdz Minassian), offrent des perspectives rarement explorées avec autant de minutie en France. Hélène carrière d’Encausse, Anne de Tinguy, Valérie Niquet, apportent les contributions de plumes reconnues, pour dire le moins.
Formule RDN oblige, les papiers restent extrêmement courts, et chacun pourrait faire l’objet d’un rapport bien plus long, plus développé. Mais l’essentiel, ici, était de démontrer que la communauté stratégique française en a les auteurs potentiels. Le numéro est pertinent, complet (sous l’ange défense) et bien informé. A ce titre, il constitue une référence. Les coordonnatrices auraient pu se replier sur des exercices plus convenus, qui auraient suffi à « meubler » un numéro de plus. Elles ont choisi de réunir de nombreux papiers sur des sujets souvent originaux, véritablement resserrés autour de l’analyse militaire et de défense (plus la sécurité énergétique), et à ce titre méritent que leur travail soit salué.


Jean-Christophe NOTIN, Les guerriers de l’ombre



Jean-Christophe NOTIN, Les guerriers de l’ombre. Taillandier, Paris, 2017
A la suite d’un documentaire réalisé sur Canal Plus par le même auteur, connu pour ses ouvrages sur les opérations militaires françaises (Afghanistan, Côte d’Ivoire, Mali…), ce travail dresse un portrait de treize agents de la DGSE, qui acceptent (anonymement, et avec toutes les précautions d’usage, cela va sans dire), de parler. Ils ont accompli des missions difficiles, dans la clandestinité. De quoi parlent-ils au juste, sans pouvoir se livrer totalement, sans trahir de secrets ? De leur recrutement, du métier, qui n’est pas ce qu’on en dit, de ses joies comme de ses difficultés, de la solidarité comme de la solitude, de l’aventure comme de la bureaucratie, des succès et des échecs, des déceptions (au sens français du terme…) et des bonnes surprises. De l’Afghanistan, aussi, qui sert de fil rouge à leur discours (et ils ne sont pas tous d’accord).
Après un certain nombre d’ouvrages de fiction (citons plutôt DOA et son Pukhtu Primo que la série SAS, qui ne semble pas dans le cœur des interviewés, en dépit de son succès de gare et de l’estime de nombreux décideurs…), après la série Le bureau des légendes, après la création de l’Académie du Renseignement qui avait pris l’initiative courageuse de plusieurs colloques ouverts (notamment sur le renseignement dans la Première Guerre mondiale), ce travail confirme le regain d’intérêt du grand public pour le renseignement en France, sans doute en partie, hélas, du fait des attentats récents. Il vise sans doute, lui aussi, à encourager des vocations, en démystifiant ou en répondant par avance à un certain nombre de questions.
L’exercice est utile, et participe de ce que le monde académique qualifierait, avec sa pompe, d’approche sociologique qualitative sur la base d’entretiens semi-directifs. L’échantillon en est forcément réduit ici, ce qui n’amoindrit pas le tour de force, de faire parler ceux dont le métier est de se faire passer pour un(e) autre. Et d’insister sur le caractère irremplaçable de l’humain, tant l’électro-magnétique demeure contournable. Leur témoignage est rare et précieux. naturellement, il ne règle pas tous les maux que l’on connaît en France : des études universitaires de renseignement (ou intelligence studies) à développer en dépit de quelques auteurs très productifs, sérieux et talentueux (Forcade, Laurent…) ; surtout, des moyens financiers limités pour le renseignement (les salaires suivent-ils les défis géopolitiques ?..) en dépit d’un réel savoir-faire, internationalement reconnu ; comme partout ailleurs, des améliorations organisationnelles à imaginer, etc. Il n’en demeure pas moins que le livre mérite d’être lu, et confirme la contribution régulière de Jean-Christophe Notin aux questions de défense.

J.J. JABBOUR, La Turquie. L’invention d’une diplomatie émergente



J.J. JABBOUR, La Turquie. L’invention d’une diplomatie émergente (préface de Bertrand badie), CNRS Editions, 2017
Cet ouvrage de Jana Jabbour en français sur la politique étrangère de la Turquie était d’autant plus attendu que l’exercice est trop rare. Jana Jabbour décrit et décrypte, à travers l’ascension de l’AKP et d’Erdogan, les évolutions d’une stratégie internationale turque jadis formulée par Ahmet Davutoglu, aujourd’hui en disgrâce. De cette diplomatie émergente qui s’était promis une relation à « zéro problème avec le voisinage », que reste-t-il après des printemps arabes qui ont laissé zéro voisin sans problèmes ? D’abord l’élaboration d’une nouvelle conception de la puissance, qui réhabilite l’empire et en appelle à la grandeur civilisationnelle derrière un leader qui se veut charismatique. Ensuite des vecteurs de puissance originaux, à commencer par l’AKP en tant que parti, mais aussi l’utilisation d’acteurs non étatiques, ONG, acteurs religieux transnationaux, minorités, mais aussi think tanks (l’une des parties les plus réussies de l’ouvrage). Le Moyen-Orient – arabe – est l’espace d’exercice de cette puissance réinventée, la cible des entreprises diplomatiques turques. En dépit des drames politiques, ce sont les populations qui font l’objet d’une entreprise de séduction et d’un soft power « à la turque », fait de séries télévisées (un autre passage fort intéressant), mais aussi de politiques d’éducation. Rien n’est gagné bien sûr pour la Turquie, dans cet environnement proche-oriental si complexe, qui rappelle à toute puissance ses limites. Mais Ankara compte bien revenir en force dans ce grand jeu, fort de son passé et d’instruments d’avenir. Les contradictions, les paradoxes, les principaux traits originaux de cette politique nous sont dépeints ici avec précision, snas polémique inutile en dépit d’un contexte passionnel, et dès lors ce travail fait référence sur le sujet en langue française.

D. KEROUEDAN, J. BRUNET-JAILLY (dirs.), Santé mondiale



D. KEROUEDAN, J. BRUNET-JAILLY (dirs.), Santé mondiale, enjeu stratégique, jeux diplomatiques, Presses de Sciences Po, 2016
Cette somme de presque 500 pages s’attaque à un thème trop peu exploré des relations internationales : la santé, comme enjeu de sécurité humaine au cœur de bien des rapports de force. Dominique Kerouedan est docteur en médecine et elle a été titulaire de la chaire « Savoirs contre pauvreté » du Collège de France. Joseph Brunet-Jailly enseigne à Sciences Po. A travers des exemples précis et concrets (MSF au Nigéria contre les épidémies, la lutte contre la mortalité maternelle au Mali, l'organisation des soins en Syrie sans l'Etat, la diplomatie de la santé au Brésil), et des thématiques plus transversale et problématisées (accès aux médicaments et propriété intellectuelle, géopolitique du médicament, justice et éthique médicale…) c’est un tour d’horizon dense qui nous est proposé. Les auteurs vont des chercheurs pointus aux politiques (Laurent Fabius, Bernard Kouchner), avec une dominante critique, qui souligne les apories d’un rapport Nord-Sud toujours vivant sur ces sujets, et plus encore les dégâts du tout libéral. Des « politiques de croissances à haut risque sanitaire », un contexte institutionnel contraint, font partie des constats de cette approche politique de la santé mondiale. On saluera également les bibliographies précieuses qui suivent chacun des 18 chapitres, pour proposer au final sinon un manuel du moins un ouvrage de référence sur cette question. A compléter par d’autres lectures utiles, par exemple sur les enjeux de santé tels que traités dans les organisations internationales ou les partenariats public-privé (voir notamment les travaux d’Auriane Guilbaud).

e nouveau départ de la politique internationale de la France


(article paru dans L'Orient Le Jour)

Un nouveau gouvernement de 33 membres avec plus de femmes que d'hommes, une équipe internationale mi-technique, mi-expérimentée, un entretien décapant du président à la presse européenne (le 22 juin), qui annonce une rupture avec « une forme de néoconservatisme » et confirme le credo européen et franco-allemand : le gouvernement Philippe, plus profondément remanié que prévu après les élections législatives, a sa feuille de route pour l'international... et de vifs débats de politique étrangère à venir.

Une équipe nouvelle
Après le départ des ministres issu du MoDem, deux membres de l'équipe régalienne (Sylvie Goulard aux Armées, Marielle de Sarnez aux Affaires européennes) ont été remplacées, respectivement par Florence Parly et Nathalie Loiseau, tandis que le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian conserve son poste. L'énarque Florence Parly a participé à la direction d'Air France puis de la SNCF, et fut membre du cabinet de Paul Quilès. Spécialiste des questions budgétaires mais pas de défense (Sylvie Goulard ne l'était pas non plus), sa nomination est parfois interprétée comme une priorité donnée à l'objectif de parvenir à 2 % du PIB pour les armées à l'horizon 2022. Directrice sortante de l'ENA, Nathalie Loiseau est une diplomate, diplômée de Sciences Po et de l'Inalco (Langues O'), excellente connaisseuse des rouages du Quai d'Orsay et connue pour son charisme réformateur, aussi bien à la tête de l'ENA que dans ses engagements personnels (son livre, Choisissez Tout, incite les femmes à ne renoncer à rien entre vie professionnelle et familiale). Deux secrétaires d'État sans portefeuille ont également été adjoints aux Affaires étrangères et aux Armées.

Confirmation d'une ligne gaullo-mitterrandienne
Ces nominations confirment l'inflexion perçue en faveur du projet européen et d'une ligne dite « gaullo-mitterrandienne », qui voit par ailleurs le retour de proches de Jacques Chirac ou de Dominique de Villepin à des postes-clés : Bernard Émié (ancien ambassadeur au Liban 2004-2007 et l'un des artisans de la résolution 1559 de 2004) devient directeur de la DGSE, Maurice Gourdault-Montagne est annoncé comme secrétaire général du Quai d'Orsay, Emmanuel Lenain, chef du pôle diplomatique à Matignon. Que peut signifier cette ligne aujourd'hui ? Dans une interview à la presse européenne le 22 juin, le président de la République insiste sur la nécessité d'une Europe forte en tant qu'acteur international autour du moteur franco-allemand, là où l'atlantisme avait prévalu depuis 2007 (réintégration du commandement intégré de l'OTAN en 2009), éloignant la France du projet d'Europe puissance. Il remet en cause l'intervention militaire comme outil diplomatique systématique, saluant l'opposition chiraquienne à la guerre irakienne de 2003 et critiquant les résultats de l'intervention sarkozienne en Libye de 2011. Enfin, il s'oppose au « regime change », surtout quand il n'y a plus de « regime » après le « change » : « Quel fut le résultat de ces interventions ? Des États faillis dans lesquels prospèrent les groupes terroristes. »

Un « parler vrai » diplomatique ?
Deux phrases, entre autres, dans l'interview présidentielle ont suscité des commentaires. « Avec moi, ce sera la fin d'une forme de néoconservatisme importée en France depuis dix ans », et « Assad, ce n'est pas notre ennemi, c'est l'ennemi du peuple syrien » (la première partie de la phrase semblait ouvrir une porte, mais la seconde est une condamnation définitive). Ce « néoconservatisme » (en réalité mélange complexe d'occidentalisme, d'interventionnisme, d'atlantisme classique), qui l'a « importé » ? Qui l'a appliqué, sous Sarkozy et Hollande ? Le débat est ouvert. Sur Assad, son départ n'est plus un préalable, surtout sans plan précis pour la suite, mais la France est prête à le frapper, seule si nécessaire. Ces positions sont à la fois un inventaire sévère des deux quinquennats précédents, et une sorte de « parler vrai » (cher à feu Michel Rocard) sur l'international, qui veut poser les données du problème sur la table sans renoncer à l'action. Naïveté pour les uns (cette transparence et ce grand écart ne sont pas tenables dans le grand jeu des puissances), cynisme au contraire pour d'autres (où sont les valeurs libérales de l'atlantisme?), réalisme et pragmatisme enfin, la prise de parole présidentielle ouvre incontestablement un débat sur la politique étrangère de la France, ses valeurs et ses interprétations.

Face à Trump, Emmanuel Macron invente le gaullo-mitterrandisme global

 
(article publié dans The Conversation)

En janvier 2017, nous nous interrogions sur le fait de savoir si le Président américain pouvait devenir l’ennemi pour ses alliés, européens notamment. Entre-temps, la présidence Trump a confirmé de nombreuses craintes : amateurisme, repli, provocations, tensions avec les partenaires… Dépeint tour à tour comme le porte-parole des faucons les plus durs, ou – ce qui n’est pas exclusif – comme un personnage en mal de reconnaissance, détruisant tout autour de lui faute de pouvoir briller autrement, Donald Trump a sérieusement altéré la relation transatlantique.
Sa première sortie internationale, qui après le Proche-Orient passait par l’OTAN et le G7, a produit au moins trois résultats. Elle a collectivement inquiété les Européens sur l’avenir de l’Alliance, rendu à la fois pessimiste et déterminée une Angela Merkel exaspérée, et intronisé le nouveau Président français, Emmanuel Macron, comme le contradicteur occidental le plus assumé du « trumpisme ».
Naissance d’un duoL’annonce, le 1e juin, du retrait américain de l’accord de Paris sur le climat, a intensifié ce face-à-face que l’on pressentait déjà : l’opposition de style entre le libéralisme, le multilatéralisme et le combat contre le repli nationaliste, prônés par Emmanuel Macron pendant sa campagne électorale, tranchaient avec les valeurs qui ont porté Donald Trump à la Maison Blanche. Dans son discours de sortie de l’accord climatique, Donald Trump a ainsi cité explicitement Paris, qui ne devait plus être « placé avant » un intérêt américain incarné pour l’occasion par « Youngstown, Ohio, Detroit, Michigan, et Pittsburgh, Pennsylvanie ». Dans les minutes qui ont suivi cette annonce, Emmanuel Macron a répliqué avec force sur le fond, et de manière inédite sur la forme.
Délivrant des messages en anglais qui depuis font florès sur les réseaux sociaux, il a invité les chercheurs américains à venir en France (osant un « la France est votre nation », et leur donnant du « you guys »). Il a rappelé que leur Président avait décidé de « mettre en péril » leurs budgets et leurs initiatives. Regrettant une décision américaine qualifiée de « véritable erreur pour les États-Unis et pour la planète », sa formule « Make the planet great again », détournant le slogan de campagne de Trump, a fait le tour du monde journalistique et numérique, comme un défi direct et personnel à celui qui annonce ses décisions présidentielles sur Twitter.
Deux récits, deux conceptions de la politique, deux hommes, deux générations, ont entamé un dialogue musclé, et seront systématiquement (et avec délice) présentés comme rivaux par les médias. La tension du dialogue dépasse désormais l’anecdote de la poignée de main, pour toucher à des questions de fond.
Une recomposition globale ?Lire La suite dans The Conversation

Airbus Family Flight

CSDP blog - Thu, 06/15/2017 - 22:06

Air show with an A350 XWB, an A400M, an Eurofighter Typhoon and an H160 helicopter.

Tag: Airbus

Le passé coloré du chancelier A. Merkel.

C'est pas secret... Blog - Tue, 06/13/2017 - 23:07
(Article proposé et traduit par Jurek)
Le chancelier Angela Merkel est considéré comme le politicien le plus influent d'Europe. Elle gouverne depuis 2005 l'Allemagne, le pays de l'Union Européenne le plus puissant du point de vue économique. D'après les sondages, Merkel a des chances réelles d'être élue en septembre de cette année et de continuer à renforcer son influence en Allemagne et dans l'Union Européenne pendant encore cinq ans. Dans nos éditions précédentes nous avions déjà parlé de ces malheureuses décisions pour les pays d'Europe consistant à laisser entrer un million et demi de migrants économiques de pays d'Afrique du Nord et du Proche Orient. Merkel a déclaré plus d'une fois qu'elle voudrait éventuellement transformer l'Union Européenne en un État fédéral, ce qui en fait reviendrait à un gouvernement non démocratique à partir d'un centre fort.
Cette semaine, notre collègue, Algis Avižienis, a étudié les sources de presse liées au passé de Madame Merkel, en particulier, sa jeunesse passée dans l'ex Allemagne de l'Est communiste (RDA). Auparavant, pendant les années 86-88 notre collègue avait étudié la politique et l'économie de la RDA au département d’État du gouvernement des États Unis. Et maintenant il s’efforce personnellement de rechercher les facteurs qui, dans le passé de Madame Merkel, ont pu faire naître une conception si nuisible pour les nationalités et les peuples d'Europe.

Vitalijus Balkus : - Avez-vous pu expliquer quels sont les influences de sa jeunesse qui ont pu l'inciter à prendre une position si antinationale du point de vue de son Allemagne natale et aussi des autres peuples d'Europe ?

Algis Avižienis: - La conception du monde du Chancelier de l'Allemagne a été très fortement influencée par son père, le pasteur évangélique luthérien, Horst Kasner. En 1954, peu après la naissance de A. Merkel le pasteur a déménagé avec toute sa famille de la République Fédérale Allemande (RFA) en Allemagne de l'Est. Cette décision de transférer toute sa famille dans l'Allemagne dirigée par les communistes en a étonné plus d'un, d'autant plus qu'à cette époque des millions d'Allemands déménageaient dans l'autre sens - de l'Est vers l'Ouest. H. Kasner était un socialiste engagé qui s'est efforcé toute sa vie de faire coïncider l'idéologie universaliste de Marx avec l'universalisme évangélique luthérien. Vivant en RDA, il fut surnommé le « Kasner rouge » ou le « pasteur rouge ». Rapidement il pris la direction du séminaire, il possédait deux automobiles et pouvait librement voyager à l'étranger dans les pays de l'Ouest. Dans les séminaires religieux internationaux le pasteur Kasner soutenait énergiquement les positions des partis communistes de la RDA et de l'Union Soviétique dans les questions relatives aux rapports entre l’État et la religion. Au bout de quelques temps le pasteur Kasner fut très influent au sein de la couche dirigeante de l'église protestante de RDA et luttait énergiquement contre les dirigeants conservateurs qui voulaient unifier l’Église Évangélique Luthérienne de RDA avec les frères de l'Allemagne de l'Ouest.
Encore un fait intéressant de la biographie du père de A. Merkel est que le père de Horst Kasner (le grand-père de A.Merkel) était polonais. Le nom du grand-père de A. Merkel était Kazmierczak qui fut plus tard germanisé en Kasner quand il émigra de Pologne en Allemagne avant la deuxième guerre mondiale. Pendant la première guerre mondiale il fut fait prisonnier par les Français mais accepta de se battre contre l'Allemagne dans des forces militaires polonaises, l'armée Haller. Ainsi, dans la famille de Merkel la fidélité à l'Allemagne ne fut pas toujours une chose évidente.

VB : - Et comment se déroula la vie de A. Merkel dans l'Allemagne communiste ? Fut-elle une partisane zélée du pouvoir ou eut-elle des liens avec l'activité d'opposition ?

AA : - A.Merkel fut une élève zélée. Sa mère qui était professeur de profession l'engagea à étudier avec diligence mais dans les conditions de la RDA elle fut élevée à la maison. Les parents de la mère étaient des Allemands originaires de Gdańsk (Dantzig) actuellement en Pologne. La jeune Angela se distingua en mathématiques et en russe. Elle appris également bien l'anglais. La future chancelière fut particulièrement brillante au cours de russe et participa aux olympiades internationales de russe en Allemagne de l'Est et même en Union Soviétique. Pourtant, étant fille de pasteur, elle ne fut pas obligée de faire partie de la Jeunesse Libre d'Allemagne (l'équivalent des Komsomols) et pourtant elle devint un membre très actif de cette organisation. Elle participa à différentes actions de propagande au cours desquelles la future chancelière soutint chaudement le soulèvement communiste au Vietnam contre les forces armées des États Unis et soutint différents soulèvements révolutionnaires dans le tiers monde. Ayant passé son Bac avec de très bons résultats, Angela se décida à étudier la physique et fut admise à la prestigieuse Université Karl Marx de Leipzig.
En 1978 on lui proposa de coopérer avec la sécurité de l’État (la Stasi) mais elle affirme qu'elle rejeta cette offre. Malgré son soi-disant refus, Merkel atteignit le sommet de la science physique de RDA. Elle continua ensuite à étudier et travailler dans la prestigieuse académie des sciences de RDA (dans le département de la physique) à Berlin. Bientôt, grâce à son zèle constant, Merkel fut nommée au secteur de propagande et d'agitation de la ''Jeunesse Libre d'Allemagne'' de l'académie des sciences.
La jeune Merkel eut la possibilité de voyager largement à l'étranger. Elle fit connaissance de son premier mari, Ulrich, à Moscou où tous les deux participaient à un échange d'étudiants entre la RDA et l'Union Soviétique. Ensuite elle eut l'occasion de se perfectionner en russe pendant quelques semaines à Donetsk. Elle eut l'autorisation de faire des voyages privés en Union Soviétique. Merkel étudia également pendant un certain temps à Prague.
D'après la presse allemande et l'ouverture des documents secrets de la Stasi le bureau de Merkel à l'académie des sciences était juste à côté de celui du fils de Robert Havemann, un dissident connu de RDA. Le critique du pouvoir, R. Havemann, fut tenu, lui même, en résidence surveillée pendant de longues années. Une centaine de membres de la Stasi et de la ''Jeunesse Libre d'Allemagne'' surveillaient nuit et jour que rien ne se passe dans la maison du dissident sans l'approbation du pouvoir. Après la réunion des deux Allemagnes un journaliste trouva par hasard une photo où l'on peut voir A. Merkel entrant dans la maison du dissident contrôlé par la Stasi. Plus tard, étant déjà chancelière, elle interdit de montrer cette photo sur une chaîne nationale.
Plus tard, des documents secrets de la Stasi montrèrent que la jeune Merkel s'était rendue en Pologne en 1981 où elle eut l'occasion de prendre contact avec la jeunesse locale, on lui avait remis quelques matières sur ''Solidarité'' le mouvement d'opposition polonais, ces documents furent interceptés par les gardes-frontière de la RDA. On lui laissait traverser la frontière sans autres désagréments. Plus tard, un informateur de la Stasi qui avait fait sa connaissance rapporta que la jeune physicienne (elle avait alors 27 ans) considérait avec scepticisme le mouvement d'opposition de la jeunesse polonaise. D'après la source d'information de la Stasi elle était d'avantage soucieuse de la conservation du socialisme soviétique, elle était idéologiquement liée au socialisme soviétique. L'agent de la Stasi rapporte les paroles d'Angela après son voyage en Pologne : « Si quelque part survient un sérieux danger pour le socialisme, ce sera en Pologne. » Un autre rapport de la Stasi mentionne son appréciation après son voyage dans l'Union Soviétique de Gorbatchev vers 1987. Interrogée par ses collègues sur l'opinion des russes sur les réformes de Gorbatchev , elle répond : « Les gens dans les stations de métro disent que Staline a efficacement défendu le socialisme tandis que Gorbatchev remet l'Union Soviétique aux Occidentaux. »

VB : -Vous parlez de ces contacts avec des polonais appartenant à Solidarité. Est-ce que A.Merkel a participé d'une façon ou d'une autre à la dissidence de la RDA ou à une activité politique ? Est-ce qu'elle est devenue membre du parti communiste de RDA ?
AA : - Formellement Merkel n'est jamais entrée au parti communiste de RDA et jusqu'en 1989 elle n'a jamais manifesté d'intérêt pour une activité dissidente. Mais dans la seconde moitié de 1989 un mouvement de citoyens de la RDA de grande ampleur apparu subitement et attira visiblement l'attention de A. Merkel. Des gens de l'entourage du père dont l'avocat influent, Lothar de Maizière commencèrent à inciter la jeune docteur en physique à se joindre au mouvement nouvellement créé, ''Départ pour la Démocratie'' (Demokratischer Aufbruch). L'ami Lothar de Maizière défendait activement les affaires de l'église de RDA, il avait des liens familiaux avec son demi-frère, Thomas de Maizière qui vivait en Allemagne de l'Ouest et qui devint plus tard un collaborateur très proche de de la chancelière Merkel ainsi que ministre des affaires étrangères et ministre de la défense dans son gouvernement. Lothar de Maizière entretenait également de très bons rapports avec un autre avocat très influent de l’Église Évangélique Luthérienne, Wolfgang Schnur qui, en octobre 1989 dirigeait le mouvement ''Départ pour la Démocratie''.
L. de Maizière recommanda A. Merkel en tant que bonne collaboratrice et W. Schnur l'engagea en tant que sa représentante de presse. A. Merkel et W. Schnur se préparèrent intensivement aux premières élections libres de RDA, début 1990 et W. Schnur s'attendait à une victoire aux élections. D'après les rapports de la presse il se préparait à devenir le premier premier ministre élu démocratiquement en RDA. Malheureusement, quelques jours avant l'élection, on ne sait pas clairement qui publia des données de la Stasi compromettantes pour W. Schnur montrant qu'il avait servi pendant plus de 20 ans les services secrets de la RDA. W. Schnur dut retirer sa candidature et le mouvement qu'il dirigeait, discrédité, obtint moins de 1% des voix.
Cela aurait montré que le début de la carrière politique de A.Merkel aurait dû se terminer. Mais, par chance, ''Départ de la Démocratie'' était entré dans la puissante alliance des Chrétiens Démocrates de l'Allemagne de l'Ouest. Les Chrétiens Démocrates de l'Ouest avaient d'une façon inespérée par leurs représentants en Allemagne de l'Est obtenus plus de 40% des voix et put former le premier gouvernement démocratique élu en RDA. Le premier premier ministre, Lothar de Maizière, était une bonne relation du père de Merkel et du discrédité W. Schnur. L. de Maizière invita A. Merkel à devenir la directrice de sa représentation de presse mais, du fait de ses connaissances en langues étrangères, elle devint sa représentante de presse fondamentale.
L. de Maizière ne resta pas longtemps à son poste, et pas seulement parce que la RDA qu'il gouvernait se réunit à l'Allemagne de l'Ouest en octobre 1990. Malheureusement Lothar de Maizière, comme son collègue Schnur, fut victime de l'ouverture des dossiers secrets de la Stasi. La presse allemande commentait et continue jusqu'à nos jours de commenter les documents de la Stasi qui soulèvent de sérieuses suspicions de coopération avec la Stasi contre L. de Maizière (pseudonyme IM Czerni). Et on pourrait penser que le discrédit de son autre supérieur aurait pu nuire sérieusement à sa carrière politique. Mais L. de Maizière et d'autres membres de sa famille et collègues recommandèrent Merkel à Thomas de Maizière, le demi-frère chrétien-démocrate de Lothar vivant en Allemagne de l'Ouest.
On pensait que T. de Maizière qui avait de très bons rapports avec les dirigeants de l'Union Chrétienne Démocrate aiderait à ouvrir les portes d'une rencontre de A. Merkel avec Helmut Kohl, le chancelier de l'Allemagne de l'Ouest. Cette rencontre fut décisive car le Chancelier Kohl jugea favorablement le potentiel de A. Merkel et devint bientôt son protecteur fidèle. Kohl lui ouvrit la route à la grande politique de la RFA en la nommant ministre de la femme et de la jeunesse en 1991. Merkel était connue comme la ''demoiselle de Kohl''. Plus tard, A. Merkel trahit son protecteur, le poussant ouvertement dans la presse à se démettre et lui, à son tour souleva des accusations retentissantes contre elle. Par exemple, H. Kohl condamna la politique de Merkel à propos des réfugiés et en 2016 il rencontra démonstrativement Orban, le dirigeant de la Hongrie qui était un critique connu de la politique d'immigration de Merkel.

VB : - Il apparaît que les liens de A. Merkel avec le pouvoir de la RDA étaient très étroits, et en particulier dans son entourage il y avait beaucoup de représentants de la police secrète ou de personnes suspectées d'avoir collaboré avec la Stasi. Mais quel conclusion pouvons nous tirer de ces faits ? Nous ne pouvons quand-même plus soupçonner qu'elle continue à servir le régime de la RDA, puisqu'il n'y a plus de RDA.
AA : - Effectivement il n'y a plus ni Union Soviétique ni RDA, et avec elles a disparu le modèle de gouvernement économique socialiste. Mais alors qu'est-il resté ? Je pense que, aussi bien à l'Est qu'à l'Ouest, il est resté une volonté de fer de puissantes élites d'unifier l'humanité en de grandes unions non nationales d’États et peut-être même en un seul État mondial.
Naguère, dans nos parutions nous avons parlé du marxisme culturel, de la façon dont des marxistes convaincus créent les prémices de l'apparition d'une société sans classes et d'une humanité homogène dans les conditions du capitalisme. Comprenant que, au moins provisoirement, il ne serait pas possible de conquérir le pouvoir économique direct ni le gouvernement politique, autrement dit, de prendre le pouvoir aux capitalistes, les adeptes du marxisme culturel ont accepté avec le temps la propriété privée, l'inégalité de classe, les lois du marché. Les marxistes culturels ont renoncé au but final, le régime socialiste mondial et concentrent leur attention sur les questions culturelles et spirituelles. A l'université, dans la presse, dans les organisations non gouvernementales, dans la création culturelle, les tenants de ces tendances s'efforcent d'insuffler la soi-disant bien-pensance, la tolérance. Le but est d'unifier la pensée, d'effacer l'identité nationale (qui, comme on sait, sépare les hommes) et par la même diminuer le rôle des États nationaux.
Nous savons que des buts semblables quoique non identiques sont recherchés par les grandes banques et corporations internationales et que leurs partisans – les libéraux sont des enthousiastes du marché libre. On peut dire la même chose sur les socialistes et sociaux-démocrates européens d'aujourd'hui. On peut encore ajouter les dirigeants des communautés religieuses. Nous voyons en effet comment le pape de l’Église Catholique de Rome et les dirigeants des sectes protestantes sont d'ardent partisans d'une immigration massive incontrôlée en Europe.

VB : - N'est-il pas possible que A. Merkel soit tout simplement une carriériste fanatique qui se soit déterminée à servir n'importe qui, n'importe quel régime, pourvu qu'elle ait le pouvoir politique ?
AA : - Je pense plutôt que des personnes comme A. Merkel ne s'adonnent pas complètement à un carriérisme cynique. De tels individus sont très souvent de cyniques égoïstes mais ce n'est pas toujours et pas partout que règne un tel pur carriérisme. Il me semble que A. Merkel appuie maintenant sans grande douleur interne l'ultralibéralisme de l'Allemagne de l'Union Européenne et de la politique mondialiste. Cela semble bizarre car il faut se demander pourquoi une partisane du socialisme international devrait soutenir le contraire de son idéal – le régime capitaliste. Je pense que A. Merkel, comme les marxistes culturels ont accepté l'échec du communisme en 1989-1991 et maintenant ils veulent nager dans le sens du courant avec les banques et les corporations internationales. Pour le reste, comme personne elle réussit à détruire la conscience nationale, l'autorité des États nationaux, les différences entre les peuples. Les internationalistes de tendance libérale créent l'une des prémices principales du socialisme international : une humanité unifiée, homogène, passive, assoiffée de valeurs matérielles sans esprit de sacrifice pour l'esprit de son peuple, sans esprit d'opposition. Ensuite, nos partisans du socialisme international qui ont échoué espèrent que le libéralisme sauvage créera tant de contradictions qu'il ne restera d'autre solution quede nationaliser tout le pouvoir économique. Et le rêve de Karl Marx aura ainsi pris vie – une humanité mondiale sous le soleil communiste.
A. Merkel n'est pas la seule ex-communiste de notre région qui soit passée à la démocratie libérale, au libre marché et à la défense de l'OTAN. Or dans la biographie de notre Présidente nous voyons qu'elle a tardé et ne voulait pas s'opposer et appuyer le Sąjūdis et cesser d'être fidèle aux maîtres de Moscou. Maintenant elle est une archiopposante à Moscou. Il est intéressant de remarquer que A. Merkel et D. Grybauskaitė ont reçu toutes deux la prestigieuse médaille de Charlemagne pour leur action pour l'unité de l'Europe. Nous pouvons rappeler que la première personne à recevoir cette distinction en 1951 fut Richard von Coudenhove-Kalergi qui s'était ouvertement montré en faveur du mélange racial entre les peuples d'Europe d'Afrique et d'Asie. Tout comme A. Merkel, j'évalue plusieurs patriarches du temps de notre Sąjūdis. Par leurs attributs extérieurs (un ruban aux couleurs nationales autour du cou) ils se présentent comme des défenseurs de leur peuple mais en réalité ils mènent la Lituanie vers un nouveau centre puissant, cette fois-ci à l'Ouest.


VB : - Il me reste encore une question sans réponse sur l'opinion favorable des États Occidentaux pour les acteurs politiques qui avaient autrefois collaboré avec les services spéciaux du bloc de l'Est. Ils était pourtant autrefois des ennemis mortels.

AA : - Je pense que ces représentants de l'élite mondiale occidentale qui appuient le mondialisme, et c'est la majorité, sont prêts à accepter les anciens communistes et les collaborateurs des services dans leurs milieux sans grandes hésitations. C'est pourquoi, au moins dans la presse du système en Allemagne il n'y a pas de grands efforts pour étudier le passé des liens avec la Stasi des anciens communistes. Il est clair que dans le bloc soviétique les conditions ne permettaient pas l'apparition d'une puissante opposition. C'est pourquoi trouver des hommes indépendants capables d'administrer l'appareil d’État était très difficile. Et les anciens communistes avaient cette expérience et ils ne laissaient personne d'autre acquérir les connaissances nécessaires. C'est avec eux qu'il fut possible d'organiser la collaboration internationale et de créer le système de libre marché en Europe de l'Est. 
En fait les plus pénétrants des hommes d’État du monde occidental durent soupçonner que les représentants de la nomenclature n'avaient pas l'appui des citoyens car les gens ordinaires les considéraient comme les serviteurs d'un pouvoir étranger. Il n'est pas possible de créer des sociétés se développant quand manque une élémentaire confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Néanmoins il aurait été plus intelligent de la part des élites occidentales de chercher et appuyer les acteurs politiques de l'Europe de l'Est qui cherchaient à rétablir une véritable indépendance de leur État. C'est un chemin plus difficile vers une coopération cordiale entre l'Ouest et les États qui étaient dans le bloc de l'Est. Cela donnerait plus d'espoir d'arriver à un développement économique plus sûr sans corruptions massives et grandes inégalités. C'est vrai, en Allemagne les anciens cadres furent débauchés massivement dans les secteurs les plus sensibles comme, par exemple, la justice. C'était plus facile à réaliser car à côté il y avait l'Allemagne de l'Ouest avec son gigantesque potentiel administratif. Dans d'autres pays, par exemple en Lituanie, nous voyons qu'il n'a pas été possible de trouver des hommes sans passé.

Traduction d'un article en lituanien de ekspertai.eu réalisée par Jurek.
Categories: Défense

La France et le monde après l’élection présidentielle : un parfum de Méditerranée


Article paru dans L'Orient Le Jour  (Beyrouth)

Emmanuel Macron a donc remporté l'élection présidentielle française, et nommé son Premier ministre, lequel a constitué son gouvernement. Plusieurs constats provisoires peuvent être dressés, en attendant l'installation ou la confirmation des équipes. En premier lieu, la France ne connaîtra pas le grand aggiornamento, voire le changement d'alliance, que la victoire d'autres candidats aurait pu impliquer. Ensuite, des inflexions subtiles sont tout de même notables, qu'il convient de prendre au sérieux. Enfin, la connaissance de la Méditerranée et du Proche-Orient est solide dans les nouvelles équipes présidentielles et gouvernementales.

Une ligne gaullo-mitterrandienne?
Contrairement à ceux des candidats qui prônaient un rapprochement fort avec Moscou (François Fillon), parfois jusqu'à l'alliance (Le Pen, Mélenchon), le nouveau président a rappelé son attachement à l'Alliance atlantique (en dépit de réserves sur l'actuel président américain), et surtout, l'ancrage européen de la France. Pour le Proche-Orient, cela signifie que l'option d'un soutien français au régime syrien de Bachar el-Assad et à son allié iranien s'éloigne. Entre virage poutinien et fuite en avant néoconservatrice, il semble qu'un retour à une tradition gaullo-mitterrandienne, qui avait prévalu jusqu'à la fin du second mandat de Jacques Chirac, se soit finalement imposé.
La nomination de Jean-Yves le Drian aux Affaires étrangères est celle d'un homme qui, en tant que ministre de la Défense de François Hollande, a préparé des frappes sur le régime de Damas en 2013, et regretté qu'elles n'aient pas eu lieu (en raison du recul américain, comme on le sait). L'arrivée de Sylvie Goulard à la défense est celle d'une femme pour qui l'Europe a compté plus que tout dans sa carrière. On peut imaginer que la dimension euro-méditerranéene ne lui est pas étrangère.

Changements de titulaires, changements d'appellation
Conclure à la pure continuité serait néanmoins erroné. De toute évidence, les nouveaux maîtres de l'exécutif n'ont pas souhaité que des habitudes s'installent ou soient considérés comme acquises sur certains dossiers. Le Drian aurait pu rester à la Défense, et Sylvie Goulard être nommée aux Affaires européennes. Par ailleurs, le portefeuille du premier s'intitule désormais « Europe et affaires étrangères », et celui de la seconde « ministère des Armées ».
Sans préjuger de la pratique à venir, on entrevoit de possibles implications dans le changement de sémantique. L'Europe est une priorité, et elle n'est pas tout à fait « étrangère ». La défense est certes un ensemble d'enjeux qui ne sont pas tous purement militaires (lutte contre les cyberattaques, renseignement antiterroriste...), mais la dimension armée en est totalement assumée, avec ses implications (interventions extérieures par exemple) et la nécessité de pendre soin de son outil (les hommes comme les matériels).

Un Orient familier
Parmi les quelques déplacements à l'étranger effectués par le nouveau président au cours de sa campagne électorale, pas moins de quatre ont eu lieu dans le monde arabe : Tunisie, Liban, Jordanie, Algérie (les autres ont eu lieu en Allemagne, au Royaume-Uni ou aux États-Unis). Dans les équipes élyséennes et les cabinets ministériels directement en lien avec l'international, on devrait compter plusieurs connaisseurs du Moyen-Orient, dont des diplomates qui ont été en poste au Liban. Ailleurs, le nouveau ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, fut aux côtés de Dominique de Villepin, dont on connaît l'attachement à la région Méditerranée. La nouvelle ministre de la Culture Françoise Nyssen, patronne des éditions Actes Sud, n'est pas non plus, à ce titre, dénuée de sensibilité pour cette zone.
Cela ne permet aucunement de prédire la politique qui sera mise en œuvre et qui sera, comme toujours, dictée par les soubresauts de l'actualité internationale. Par ailleurs, les élections législatives constitueront un moment charnière pour l'avenir de cette équipe. Mais à tout le moins, il est permis de penser que le Proche-Orient ne sera ni un objet de découverte ni d'indifférence dans le quinquennat qui s'annonce.

Après l’élection : réconcilier les Français avec le monde



Article paru dans The Conversation

Sur le plan de la seule politique française, le premier constat de cette élection aux rebondissements inédits a déjà été établi, et ses ressorts seront disséqués par les spécialistes de sociologie électorale : le Président élu, Emmanuel Macron, représentait à 39 ans la nouveauté et donc l’inconnu dans cette campagne. Les candidats des deux partis de gouvernement ont été désavoués, terminant troisième (François Fillon) et cinquième (Benoît Hamon) de la compétition. Marine Le Pen a réussi pour la deuxième fois en quinze ans à porter l’extrême droite au second tour de l’élection présidentielle, incarnant davantage la colère que la nouveauté (depuis 1974). Depuis 43 ans, il y a toujours eu un candidat de la famille Le Pen aux présidentielles, à l’exception de 1981.
Mais le regard doit se porter aussi sur les significations internationales de la campagne. Le débat, les prises de position des principaux candidats, ont montré des inflexions importantes dans le rapport que la France entretient avec le monde.
De la peur de la mondialisation à la tentation autoritaire ?Sur les quatre candidats arrivés en tête du premier tour, et qui rassemblaient près de 85 % des suffrages exprimés, trois d’entre eux ont développé un message critique à l’égard de l’Union européenne, dont deux – Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon – particulièrement virulents, remettant en cause l’idée européenne elle-même. Il faut, en réalité, ajouter à cette dynamique les scores de la plupart des petits candidats (Dupont-Aignant, Asselineau, Cheminade…). A part Emmanuel Macron et Benoît Hamon, l’immense majorité des candidats de l’élection de 2017 n’adhérait donc plus au projet européen tel qu’actuellement développé.
Sur cette thématique portée courageusement compte tenu de l’atmosphère générale, Emmanuel Macron était bien seul. Il l’a emporté largement, à la fois par rejet du FN, et par crainte de l’aventurisme-amateurisme de sa dirigeante sur des questions comme celle de l’euro. Pour autant, sa victoire ne vaut pas résurrection soudaine de l’enthousiasme européen en France.
On retrouve plus largement, chez les mêmes candidats (Le Pen, Mélenchon, Fillon dans une moindre mesure, plus Dupont-Aignan et quelques autres moins significatifs), la tentation d’une rupture en matière de politique étrangère, parfois jusqu’au retournement d’alliance, autour d’un ensemble rhétorique mêlant critique de la domination américaine, volonté d’une révision de notre relation à l’OTAN, et surtout souhait d’un rapprochement fort avec la Russie de Vladimir Poutine.
Les liens assumés de plusieurs candidats (surtout Le Pen, Fillon, Mélenchon) avec le dirigeant du Kremlin, le soutien qui leur a été apporté par les médias pro-russes (de Sputnik à RT), la proposition reprise par deux candidats (Mélenchon et Fillon) d’une conférence sur les frontières en Europe de nature à entériner les avancées russes en Ukraine et en Géorgie, auraient été difficilement imaginables sans réaction notable, il y a encore cinq ans.
Cette affinité avec le dirigeant russe va de pair avec un discours porté sur la restauration de l’autorité, et pour certains (Fillon, Le Pen) avec la défense de la chrétienté, qui amène ainsi à proposer de soutenir le régime de Bachar al-Assad au nom de la protection des chrétiens d’Orient. Au final, c’est bel et bien un rapprochement avec des régimes au mieux semi-autoritaires qui est en vogue. Là encore, Emmanuel Macron aura été presque le seul candidat à souligner la dimension positive de l’appartenance au projet européen, et à un projet démocratique libéral. Cela représentait 24 % des suffrages exprimés au premier tour.
La nécessité d’un message fort Lire la suite dans The Conversation 

CTF 150 : importante saisie de drogue par le Surcouf

ColBleus - Marine nationale (FR) - Sun, 05/07/2017 - 12:08

© Ministère de la Défense

Au sein de la Combined Task Force 150, sous mandat français depuis près d’un mois, l’interception de 2 boutres suspects par la frégate Surcouf au large de l’Afrique de l’Est permet de réaliser une saisie de près de 400 kg d’héroïne. Rendue possible après un travail minutieux de coopération et de coordination, cette interception marque la détermination et l’engagement de la TF150 pour lutter contre ces trafics illicites.

Dans la matinée du 28 avril, un boutre suspect est repéré par un avion de patrouille maritime. Le recoupement  d’indices et l’étroite collaboration au sein de la coalition confirme les suspicions de trafic illicite. En application des lois internationales, le Surcouf intercepte alors le boutre et envoie son équipe de visite à bord pour procéder à une fouille approfondie. Après plusieurs jours de recherche méthodique, près de 200 kg d’héroïne sont découverts, saisis puis détruits par les équipes du Surcouf, sur ordre de l’amiral français commandant la zone maritime océan Indien (Alindien).

Le 3 mai, grâce aux informations fournies par la coalition, le Surcouf intercepte un second boutre suspect et procède à des fouilles, lesquelles permettent de réaliser une nouvelle saisie de près de 200 kg d’héroïne.

Le Surcouf signe ici les premiers succès de ce mandat français au sein de la CTF 150, après seulement trois semaines de déploiement. Pour le contre-amiral Olivier Lebas, commandant de la CTF150, « le Surcouf et son équipe de visite ont su conduire des fouilles méthodiques et rigoureuses dans des conditions difficiles, aboutissant à ces succès contre le trafic de drogue ».

Avec un total de 400 kg d’héroïne, c’est l’équivalent de 4 millions de doses qui a été détruit pour une valeur commerciale estimée à plus d’une centaine de  millions d’euros. Le commandant de la CTF 150 souligne que ces saisies « démontrent, une fois encore, l’importance de l’action des unités de la CTF 150 qui permettent de réduire l’introduction sur les marchés africain et européen de quantités importantes de drogue, privant ainsi les réseaux de crime organisé et terroristes de source de financement importante».

Mise en place à la suite des attentats du 11 septembre 2001, la CTF150, placée sous commandement des Combined Maritime Forces (CMF), rassemble une coalition de 18 nations qui fournissent des moyens navals et aériens pour assurer la permanence de la mission. Dans une zone regroupant la mer Rouge, le golfe d’Aden, l’océan Indien et la corne de l’Afrique, la CTF 150 a pour mission principale le combat contre les trafics illicites qui financent le terrorisme mondial.

Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense

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CTF 150 : importante saisie de drogue par le Surcouf

ColBleus - Marine nationale (FR) - Sun, 05/07/2017 - 12:08

© Ministère de la Défense

Au sein de la Combined Task Force 150, sous mandat français depuis près d’un mois, l’interception de 2 boutres suspects par la frégate Surcouf au large de l’Afrique de l’Est permet de réaliser une saisie de près de 400 kg d’héroïne. Rendue possible après un travail minutieux de coopération et de coordination, cette interception marque la détermination et l’engagement de la TF150 pour lutter contre ces trafics illicites.

Dans la matinée du 28 avril, un boutre suspect est repéré par un avion de patrouille maritime. Le recoupement  d’indices et l’étroite collaboration au sein de la coalition confirme les suspicions de trafic illicite. En application des lois internationales, le Surcouf intercepte alors le boutre et envoie son équipe de visite à bord pour procéder à une fouille approfondie. Après plusieurs jours de recherche méthodique, près de 200 kg d’héroïne sont découverts, saisis puis détruits par les équipes du Surcouf, sur ordre de l’amiral français commandant la zone maritime océan Indien (Alindien).

Le 3 mai, grâce aux informations fournies par la coalition, le Surcouf intercepte un second boutre suspect et procède à des fouilles, lesquelles permettent de réaliser une nouvelle saisie de près de 200 kg d’héroïne.

Le Surcouf signe ici les premiers succès de ce mandat français au sein de la CTF 150, après seulement trois semaines de déploiement. Pour le contre-amiral Olivier Lebas, commandant de la CTF150, « le Surcouf et son équipe de visite ont su conduire des fouilles méthodiques et rigoureuses dans des conditions difficiles, aboutissant à ces succès contre le trafic de drogue ».

Avec un total de 400 kg d’héroïne, c’est l’équivalent de 4 millions de doses qui a été détruit pour une valeur commerciale estimée à plus d’une centaine de  millions d’euros. Le commandant de la CTF 150 souligne que ces saisies « démontrent, une fois encore, l’importance de l’action des unités de la CTF 150 qui permettent de réduire l’introduction sur les marchés africain et européen de quantités importantes de drogue, privant ainsi les réseaux de crime organisé et terroristes de source de financement importante».

Mise en place à la suite des attentats du 11 septembre 2001, la CTF150, placée sous commandement des Combined Maritime Forces (CMF), rassemble une coalition de 18 nations qui fournissent des moyens navals et aériens pour assurer la permanence de la mission. Dans une zone regroupant la mer Rouge, le golfe d’Aden, l’océan Indien et la corne de l’Afrique, la CTF 150 a pour mission principale le combat contre les trafics illicites qui financent le terrorisme mondial.

Sources : État-major des armées
Droits : Ministère de la Défense

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