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Updated: 3 days 1 hour ago

Mot du le ministre de l'eau et de l'assainissement a l'occasion de la célébration de la journée mondiale de l'eau

Sat, 20/03/2021 - 22:00

Ce 22 mars, la communauté internationale commémore la 28ème édition de la journée mondiale de l'eau, sous le thème : « la valorisation de l'eau ». Cette journée est une occasion d'attirer l'attention des décideurs et usagers, sur cette ressource de plus en plus rare, vulnérable, mais indispensable à la vie et au développement socio-économique. Elle vise également à sensibiliser le monde sur la valeur de l'eau et la nécessité de la préserver.

Notre pays, à l'instar des autres pays du monde, célèbre cette journée sous le thème contextuel « rôles et responsabilités de chaque Burkinabè pour une meilleure protection de nos ressources en eau ». Le choix d'un tel thème, se justifie par le faible potentiel de ressources en eau disponible alors que la population ne cesse de croitre ainsi que les besoins en eau.

Pays sahélien enclavé, le Burkina Faso fait partie des pays en situation de stress hydrique, avec moins de 1000 m3 d'eau par habitant et par an ; pire, depuis la grande sécheresse des années 70, l'on assiste à une diminution progressive et une dégradation continue de la qualité des ressources en eau de notre pays.
Dans une telle situation, il nous revient à tous de bien gérer et protéger les ressources en eau, afin de pouvoir satisfaire aux besoins des générations actuelles et futures.

Malheureusement, nos ressources en eau continuent de se dégrader au regard non seulement de l'impact des changements climatiques, mais aussi et surtout à cause de nos mauvaises actions et pratiques : gaspillage d'eau sous toutes ses formes, exploitation anarchique des berges, des cours et plans d'eau qui entrainent leur tarissement précoce, pollution des sources d'eau par les activités agricoles, industrielles, domestiques, etc.

La bonne gestion des ressources en eau, passe par l'implication de tous et surtout, par l'engagement individuel et collectif des Burkinabè, à abandonner les mauvaises pratiques.

En cette journée spéciale, j'invite donc chaque Burkinabè à une réflexion profonde sur la véritable valeur de l'eau pour lui, son foyer, sa santé, son éducation, son activité économique et à prendre dès aujourd'hui, l'engagement ferme de poser quotidiennement, des actions de protection des ressources en eau ; cela peut aller du simple fait d'éviter le gaspillage, à la manière dont nous interagissons avec l'environnement de cette ressource vitale.

Cette Journée Mondiale de l'eau est aussi l'occasion pour le Gouvernement, de renouveler son engagement à poursuivre les efforts pour une gestion durable des ressources en eau et l'atteinte des objectifs de développement durable, notamment l'objectif N°6 qui vise à assurer d'ici 2030, l'accès de tous à l'eau et l'assainissement.
Bonne célébration à tous !

Ousmane NACRO
Chevalier de l'Ordre de l'Etalon

Categories: Afrique

Centre-Nord : Le PROMISA pour assurer la protection des migrants les plus vulnérables

Sat, 20/03/2021 - 22:00

Le gouverneur de la région du Centre-Nord, Casimir B. Segueda, a présidé le lancement du projet « protection des migrants les plus vulnérables sur les routes migratoires de transit du Sahel (PROMISA) », le jeudi 18 mars 2021 à Kaya. Un projet mis en œuvre au Burkina, au Mali et au Niger par l'ONG Welthungerhilfe (WHH) en collaboration avec Caritas suisse.

Selon les données de la CONASUR, à la date du 31 Décembre 2020, la région du Centre-Nord enregistrait 433 777 personnes déplacées internes du fait de l'insécurité. En plus de ces personnes déplacées internes, la région doit aussi faire face à la migration transfrontalière. Malgré l'insécurité, ils sont nombreux, les migrants, qui traversent le Burkina ou qui s'y installent parfois dans des conditions précaires.

Vue des participants

C'est pour contribuer à réduire la souffrance de ces personnes qu'est né le projet d'appui à la protection des migrants les plus vulnérables sur les routes migratoires dans trois pays transit du Sahel (PROMISA)
« Le projet a pour objectif d'accompagner les migrants à faire face aux difficultés qu'ils vivent, soit au cours de leur transit ou à l'installation dans leur pays d'accueil », a expliqué Aimé Sanon, chargée de projet PROMISA de WHH. Pour elle, la plupart des interventions s'adressent aux personnes déplacées internes, oubliant ainsi ces personnes qui migrent d'un pays à l'autre. « C'est pourquoi, le projet entend appuyer ces personnes dans trois domaines à savoir l'assistance humanitaire, l'aide au logement et l'accès à l'eau potable », a-t-elle justifié.

Aimé Sanon, chargée de projet PROMISA/ WHH

La situation géographique de la région du Centre-Nord l'expose à de nombreuses difficultés humanitaires. C'est pourquoi, le directeur régional de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l'Action humanitaire du Centre-Nord, Yacouba Ouédraogo, se réjouit de la démarche du projet. Pour lui, ce projet enlève une épine de moins du pied sa structure.

Le gouverneur du Centre-Nord, Casimir B. Segueda, prononçant son discours

« Ce projet nous enlève une épine du pied, car avec l'afflux des personnes déplacées internes, nos services sont à pied d'œuvre pour le prise en charge. Et cela ajouté à la question des migrants, l'équation devient plus difficile à résoudre par les seules forces de l'Etat, d'où notre satisfaction face à la naissance de ce projet », s'est réjoui Yacouba Ouédraogo.

Yacouba Ouédraogo, directeur régional du ministère en charge de l'Action humanitaire du Centre-Nord

Rappelons que cela fait une année que le projet d'appui à la protection des migrants vulnérables intervient au Burkina Faso. Et c'est pour présenter officiellement le projet PROMISA à l'ensemble des parties prenantes du Centre-Nord, notamment aux autorités régionales, acteurs humanitaires et communautés bénéficiaires que s'est tenu cet atelier de lancement régional. Ce sont plus de 600 milliards de FCFA qui sont prévus pour améliorer la vie des migrants à travers des dons, des constructions de bâtiments servant de centre d'accueil pour migrants, des réhabilitations des forages et des sessions de renforcement des capacités des acteurs. Le projet prendra fin en janvier 2023.

Tibgouda Samuel SAWADOGO
Lefaso.net/collaborateur Kaya

Categories: Afrique

Sécurité : Les agents de la police et de la gendarmerie apprennent les techniques de communication pour rendre efficace la police de proximité

Sat, 20/03/2021 - 20:13

Du 9 au 19 mars 2021 s'est tenu à l'école nationale de la Police un stage de formation en techniques de communication au profit des 16 agents de la Police et de la Gendarmerie nationales. Initiée par Stratégic Capacity Group, la formation avait pour but d'outiller les hommes et femmes de ces deux corps pour améliorer l'approche communicationnelle avec les communautés à travers la police de proximité.

La police de proximité a été mise en place afin d'encourager les communautés à agir en tant que partenaires des forces de sécurité. Cela dans le but de prévenir et gérer la délinquance, ainsi que d'autres aspects de la sécurité et de l'ordre en fonction des besoins des communautés. Cependant, la police de proximité peine à faire ses preuves auprès des populations. Fort de ce constat, malgré l'engagement à renforcer les initiatives de la police de proximité afin d'améliorer les résultats globaux en matière de sécurité, un manque de confiance mutuelle continue t'entraver la collaboration entre les forces de sécurité intérieure et les communautés.

Les stagiaires lors de la cérémonie de clôture

Pour permettre à la police de proximité d'une part, de responsabiliser les forces de l'ordre sans restreindre leurs actions et leurs initiatives et d'autre part, rassurer les citoyens sur la légitimité de l'action policière sans affaiblir l'autorité des institutions, il est essentiel d'établir une relation régulière, étroite et de confiance avec la population.

Pour ce faire, un engagement total de la communauté et des relations positives avec les médias sont fondamentaux pour une police efficace axée sur la communauté et pour la création d'un environnement sûr. C'est pour lever tous ces écueils que le présent stage a été organisé au profit des correspondants des services de communications de la police et de la gendarmerie.

Le stagiaire Elie Willi recevant son attestation du formateur Victor Sanou

Ainsi durant dix jours, les formateurs, que sont Victor Sanou et Issouf Zabsonré, ont permis aux stagiaires de comprendre les notions de la communication institutionnelle, les outils de la communication, de cerner l'organisation, la mise en place et l'amélioration des actions de communication. Outre ces notions, ceux-ci ont pu également découvrir les technologies de l'information et de la communication, la rédaction d'un article de presse, l'animation d'un site web et la réalisation d'un film promotionnel.

Pour le conseiller police de Strategic Capacity Group, Paolo Bonanno, la notion de service public et l'engagement communautaire de la police de proximité implique la nécessité de communiquer des informations à la population, de répondre à ses demandes et d'agir en toute transparence. Pour cela, la police de proximité doit modifier sa stratégie et mieux communiquer.

Le conseiller Police de Strategic Capacity Group, Paolo Bonnano, durant son allocution

Pour le conseiller police de SCG, une meilleure communication permet de garantir le respect des droits de l'homme, la transparence, la qualité du service et surtout le droit fondamental à la sécurité pour les citoyens. Elle permet également de renforcer les capacités professionnelles des correspondants des services de communication et à les guider dans les responsabilités qui leur sont confiées.

Ashley White, cheffe de la section des affaires politiques et économiques de l'ambassade des États-Unis a présidé la cérémonie de clôture

Le représentant des correspondants, le commissaire principal de police Gustave Dabiré, tout en exprimant la satisfaction d'avoir bénéficié du stage, il a souhaité que de telles opportunités soient renouvelées surtout en situation de crise et que les cellules de communication des forces de sécurité intérieure et leur personnel soient équipés en matériels adéquats sur les différentes plateformes de communication.

J.E.Z
Lefaso.net

Categories: Afrique

Togo : le vaccin AstraZeneca aurait augmenté la libido chez plusieurs patients

Sat, 20/03/2021 - 14:50

Au Togo, plusieurs personnes ayant reçu le vaccin AstraZeneca ont signalé ressentir une augmentation de la libido.
Selon le professeur Didier Ekouévi, une étude a été lancée à la suite de l'administration du vaccin au personnel de santé. Il advient comme résultat alors que plus de 28 personnes sur 2000 vaccinés ont eu un appétit sexuel décuplé.

« Nous avons lancé une étude flash, dès que la vaccination a pris fin, pour recueillir tous les effets secondaires rapportés par le personnel de santé . Nous avons déjà des données sur plus de 2000 personnes. Autour du personnel de santé, comme effets secondaires, nous avons eu 28 cas d'augmentation de la libido qui ont été déclarés et cette augmentation était observée chez 17 hommes et 11 femmes. »

A part cette conséquence, il y a eu manifestation de certains effets indésirables comme la fièvre, maux de tête. Le professeur précise ainsi que ceux-ci sont temporaires. Il ajoute qu'il faudrait alors prendre des antalgiques pour atténuer ces réactions.

« C'est pour cela que nous disons, qu'il faut prendre du paracétamol pour calmer ces effets secondaires qui gênent un tout petit peu au début. Il y en a, mais ils ne sont pas graves. »

Dans d'autres pays, des cas de thromboses ont été remarquées chez quelques personnes ayant reçu l'injection. Ce qui a conduit à la suspension du vaccin AstraZeneca sur leur territoire.

Toutefois , le professeur Ekouévi dit qu'il n'y a pas lieu de s'en inquiéter.

« Je ne vois pas pourquoi les gens sont inquiets au Togo sur le vaccin. Il y a un fait qui est là et qui est dû à la survenue de complications en Europe où on a observé 50 cas de thromboses(…) . Ceux-ci ont été observés après avoir vacciné 8 millions de personnes (…). À ce jour, nous n'avons aucun argument scientifique pour dire que le vaccin n'est pas sûr. L'arrêt de ce vaccin dans les pays européens, et je peux le dire, est beaucoup plus politique que scientifique. Sur les faits scientifiques, les chercheurs mêmes ne sont pas d'accord sur la suspension de l'utilisation du vaccin, parce que c'est des milliers de morts. »

Source : lavraieinfo.com

Categories: Afrique

Affaire « 500 bacheliers non-inscrits en 2020 » : Certains ont falsifié les relevés de notes au BAC, selon le ministre Alkassoum Maiga

Sat, 20/03/2021 - 12:10

Près de 500 bacheliers n'ont pas pu s'inscrire à l'université à travers la plateforme Campus Faso. C'est ce qu'a annoncé la Fédération estudiantine et scolaire pour l'intégrité au Burkina Faso (FESCIBF), lors de sa dernière sortie, mardi 16 mars 2021. Jeudi 18 mars, à l'occasion de la conférence de presse sur les réformes en cours sur l'organisation des examens et concours, le ministre en charge de l'Enseignement supérieur, Alkassoum Maïga, s'est prononcé sur le sujet.

L'orientation universitaire se fait désormais en ligne. Et selon le ministre, la plateforme Campus Faso (https://www.campusfaso.bf/) permet de détecter des fausses informations. « Quand l'inscription n'était pas numérisée, il y a des élèves qui se fabriquaient des relevés et augmentaient la moyenne du baccalauréat. C'était donc difficile à détecter », a-t-il confié à la presse.

« Nous avons pris la décision de les renvoyer tous »

« Mais avant la situation des 500 bacheliers, poursuit Alkassoum Maiga, en 2018, au niveau de l'UFR/SDS de l'université Joseph Ki-Zerbo, nous avions une trentaine d'étudiants qui avaient fabriqué des faux relevés et qui s'étaient inscrits en médecine. Ils étaient assez avancés dans les cours. La plupart sont venus de pays voisins. Mais quand, à partir de Campus Faso, on a eu accès à la base de données de ces pays voisins, nous avons constaté qu'ils avaient modifié les relevés de notes pour aller en médecine. Nous avons pris la décision de les renvoyer tous. »

Venus de la Côte d'Ivoire

« Pendant qu'on gérait ça, les bacheliers dont on parle, sont aussi venus d'un pays voisin. De la Côte d'Ivoire pour ne pas citer ce pays. Nous avons constaté que la plupart d'entre eux avaient renseigné les notes qui n'étaient pas celles du baccalauréat. Pour nous c'est assimilable à une tentative de fraude. Campus Faso a fait un communiqué pour leur dire qu'on leur donne l'occasion de revenir pour renseigner les vraies notes. Ils sont revenus. Il y en a qui ont corrigé et d'autres qui ont persisté. Pour nous, c'est donc de la fraude. On a donc dit qu'on ne va plus leur permettre de s'inscrire », se rappelle le ministre en charge de l'Enseignement supérieur.

« Il n'y avait que deux cas qui n'étaient pas concernés par la fraude »

Le Pr Alkassoum Maïga a indiqué également, au cours de la conférence de presse, avoir été contacté par les bacheliers. « Je leur ai dit de me transmettre les listes des étudiants. S'ils me les transmettent, je ferai vérifier par la direction générale de l'enseignement supérieur pour être sûr qu'il ne s'agit pas de ceux-là qui ont fait la tentative de fraude. Ils ont envoyé une liste, et on a procédé aux vérifications. Et il m'est revenu que sur toute la liste, il n'y avait que deux cas qui n'étaient pas concernés par la fraude. On leur a permis de s'inscrire », a rappelé le ministre Maïga.

« Je suis prêt à réparer les cas où on a fait du tort »

« Il faut qu'on nous laisse mettre de l'ordre. Je suis prêt à réparer les cas où on a fait du tort. Mais s'il est avéré qu'il s'agit des mêmes qui ont eu l'occasion de se racheter et qu'ils ne l'ont pas fait, je ne peux rien donc pour eux (…) S'ils ne sont pas concernés, dès demain, ils pourront s'inscrire », a rassuré le Pr Alkassoum Maiga.

« Ma responsabilité est engagée »

« Je n'ai pas dit que ce sont tous des fraudeurs », a clarifié le ministre. Et d'insister : « J'ai dit de me transmettre leurs listes pour qu'on procède à des vérifications. Celui qui estime qu'il y a une erreur sur sa situation, il a le droit de faire un recours. Et si nous sommes en tort, on va le rétablir dans ses droits avec en prime toutes les excuses qu'on lui doit pour l'erreur qu'on a pu connaitre. (…) Le travail de fond a été fait au niveau de l'UFR. Ensuite, c'est monté à la vice-présidence chargée de la pédagogie, avant même que le président ne prenne la décision. Le président a informé le ministre (parlant de lui-même, ndlr). Et le ministre lui a dit : ‘'comme vous avez renvoyé des gens en 2018, il faut appliquer la même sanction à ceux de 2020". Donc ma responsabilité est engagée par rapport à cette situation », a conclu le ministre Alkassoum Maïga.

Propos recueillis par HFB
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A la Biennale des littératures francophones d'Afrique, Smarty, Ambassadeur de bonne volonté de l´UNICEF, plaide pour l'accès à l'éducation de tous les enfants

Sat, 20/03/2021 - 12:04

OUAGADOUGOU, 20 mars 2021 – L'artiste Smarty, Ambassadeur de bonne volonté de l'UNICEF Burkina Faso, a plaidé en faveur de l'accès à une éducation de qualité pour tous les enfants du pays à l'occasion du lancement de la Biennale des littératures francophones d'Afrique. Faisant référence au contexte de crise humanitaire qui touche le pays, il a également appelé les jeunes et les adolescents à s'impliquer dans la vie de leurs communautés et à faire preuve de solidarité.

Se tenant pendant la semaine de la francophonie et avec pour thème « Lire pour tous et partout pour une culture de la paix, l'apport du numérique », la quatrième édition est un forum d'échange entre écrivains, conteurs et des élèves, des jeunes et des adolescents pour discuter éducation, littérature et engagement en faveur de la paix.

« Être à cette Biennale est une grande chance pour faire la promotion de l'éducation et de la paix. Créer des fora de discussions avec les enfants et les jeunes est essentiel pour encourager la participation des enfants à la construction de leur avenir et donc de celui du pays et du continent », souligne la star de la musique. « La culture est un incroyable vecteur de connaissances et de cohésion. Cela rejoint mes valeurs et celles de mon engagement auprès d'UNICEF Burkina Faso » a ajouté Smarty tout en saluant le travail accompli par le Ministère de l'Education Nationale, de l'Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales (MENAPLN).

Grâce à la facilitation du MENAPLN, Smarty a pris part à différentes séances d'échanges autour de l'éducation et de l'engagement et la culture de la paix. Il a visité l'école primaire publique du quartier de Diarradougou de Bobo-Dioulasso. Au cours des échanges, il a encouragé les élèves à continuer leur éducation et aller aussi loin que possible.

« Je n'ai pas pu continuer ma scolarité après le primaire car mes parents n'avaient pas assez de moyens. Mais j'étais bon élève et j'aurais voulu continuer. Saisissez cette chance, et j'invite les parents à tout faire pour scolariser leurs enfants y compris les filles », a dit Smarty. « J'ai pu combler mon envie d'apprendre avec la lecture. Et aujourd'hui, ce sont les mots le cœur de mon travail » a-t-il expliqué aux enfants.

A l'Université Nazi Boni de Bobo Dioulasso, l'Ambassadeur de bonne volonté de l'UNICEF a discuté avec des étudiants de Lettres Modernes en présence du personnel enseignant. Les discussions se sont concentrées sur le sens de l'engagement. L'artiste a invité les étudiants à s'engager et à prendre la parole sur les sujets qui les passionnent pour être les « leaders de demain ».

Pour Oumou Cissoko, présidente de l'association Le Goût du Livre, organisatrice de la Biennale « l'appui de l'UNICEF est considérable en nous permettant d'avoir son ambassadeur de bonne volonté pour échanger avec nos jeunes et adolescents et surtout pour les motiver pour leur réussite scolaire ».

Smarty est déjà engagé avec l'UNICEF depuis plusieurs années. En 2019, il a sillonné le Burkina Faso pour contribuer à la sensibilisation de la population sur le mariage des enfants notamment grâce à sa chanson phare Ombre de la Nuit. Il a également composé le titre Alert Corona pour prévenir la propagation de la Covid-19 et informer la population sur les mesures sanitaires à respecter.

A l'état civil, Louis Salif Kiekieta alias Smarty, mesure la valeur de l'éducation dès son plus jeune âge. Faute de moyens, il a dû abandonner sa scolarité, et commencer à travailler pour s'occuper de ses jeunes frères. En 1993, il découvre le mouvement hip-hop et crée en 2000, avec l'artiste tchadien Mawndoé, le groupe Yeleen qui signifie “lumière” en bambara. Alors que le rappeur fait ses débuts dans sa carrière solo, il est lauréat du prix Découvertes RFI attribué en octobre 2013 avec l'album « Afrikan Kouleurs ».

Enregistré entre Ouagadougou, Bamako et Marseille, SMARTY invite pour cet album, des artistes de renom tels que Tiken Jah Fakoly ou Soprano.
L'UNICEF travaille avec environ 30 ambassadeurs internationaux, 200 ambassadeurs nationaux et 11 ambassadeurs régionaux dans le monde entier pour sensibiliser le public aux droits des enfants et des femmes et au travail de l'UNICEF pour la protection de ces droits.

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Pour en savoir plus sur l'UNICEF et son action, veuillez consulter le site : https://medium.com/@unicefburkina
Twitter @UNICEF_Burkina | Facebook @UNICEF_Burkina Faso | Instagram @unicef_burkinafaso | Youtube UNICEF Burkina Faso
Pour plus d'informations, veuillez contacter :
Bruno Sanogo, Spécialiste de la Communication : ssanogo@unicef.org
Hadrien Bonnaud, Chef de la Communication : hbonnaud@unicef.org Tel :+226 66 93 31 32

Categories: Afrique

Obulbiga Lompo Tapoa Florence ou l'étoffe des héros

Wed, 10/03/2021 - 10:34

13 100 pagnes Faso Dan Fani tissés par an, 16 tisserands et teinturiers à l'atelier, une boutique, un réseau national de plus de 150 indépendants et partenaires formés par ses soins, une école solidaire pour éduquer les petits et les initier à l'artisanat, Florence Obulbiga Lompo Tapoa propose une vision intégrée du développement. Cette enseignante de la fonction publique a préféré suivre sa propre voie pour construire un système d'entrepreneuriat social singulier qui œuvre à l'autonomisation des femmes.

« Nous produisons des pagnes Faso dan fani, un tissu 100% coton burkinabè. Ce coton est produit par les cotonculteurs nationaux. La filature ainsi que la transformation sont également faites au Burkina Faso. Pour notre part, nous faisons la teinture, le tissage et la transformation ».

Quand Florence Obulbiga Lompo Tapoa décrit initialement son activité, on aurait bien tort de n'y voir là qu'une simple tisserande. Le nom de son association, Hammiyé, issu du prénom de son défunt beau-père et qui signifie "Le bienfait n'est jamais perdu ", pourrait déjà nous mettre la puce à l'oreille.

Et c'est au fur et mesure de l'échange qu'on découvre toute la grandeur d'une femme engagée, simple, pragmatique et rieuse ; et l'étendu de tout ce qu'elle a pu accomplir.

"J'ai commencé à pratiquer la teinture avec une de mes tantes dès l'âge de 14 ans. Je faisais cette activité tout en fréquentant l'école ", explique-t-elle. “J'ai toujours aimé le travail manuel.”

"Après avoir obtenu le BEPC, j'ai poursuivi mes études secondaires jusqu'à la terminale. Mais je n'ai pas pu obtenir le diplôme de baccalauréat. Par la suite, j'ai été recrutée dans l'enseignement primaire”.

Une passion pour le travail manuel


Florence est institutrice mais elle fait un cruel constat. « Pour moi, le système éducatif classique était incomplet car il laissait peu de place aux activités manuelles, aux activités de production. Alors que pour moi le développement d'une personne commence par le développement des sens, par de la manipulation favorisant la libération du génie créateur de l'individu. »

Aussi s'efforce-t-elle d'introduire cette dimension dans sa pédagogie. « Il y a beaucoup d'activités qu'on peut mener telles que le jardinage, les activités culturelles, la filature traditionnelle, on peut initier dès le bas âge les enfants à tout cela ! »
« J'enseignais la composition des couleurs. Au lieu d'aller chercher la couleur importée, faite à base de produits chimiques, je voulais montrer comment on pouvait, nous-mêmes, créer des couleurs à base de plantes de notre propre flore végétale (tiges de sorgho, feuilles de manguier, feuilles de cactus, etc). »

Des techniques de teintures biologiques africaines qu'elle développe, en partie, dans son atelier.

C'est en 2009, qu'elle décide de mobiliser tous ses temps libres et périodes de congés administratifs pour se consacrer à l'artisanat et à la matérialisation de sa propre vision du développement.

« J'ai commencé l'activité avec une seule femme parce que je n'avais pas les moyens pour m'acheter les métiers à tisser. Mais une bienfaitrice, ayant compris ma vision, m'a offert deux métiers à tisser. Puis un autre m'a été donné par une personne de bonne volonté », explique-t-elle.

Mais comment permettre à ces femmes, avec enfants, de venir travailler sereinement ? C'est alors par nécessité tout autant que par conviction que Florence monte parallèlement une petite école. Initialement elle souhaitait l'ouvrir aux femmes en difficultés, aux filles-mère, aux orphelins, ou aux enfants nécessiteux.

« J'ai commencé avec 7 enfants. On a conduit l'année scolaire jusqu'au bout et l'année qui a suivi le voisinage est venu taper à notre porte pour nous demander d'inscrire leurs enfants chez nous !

Je me suis dit “pourquoi pas”. Après tout, mon état d'esprit était d'avoir une école inclusive. Alors j'ai instauré, pour les familles qui le pouvaient, une certaine somme afin de pouvoir supporter les charges et me permettre de scolariser gratuitement les enfants des familles démunies. »

Aujourd'hui l'école Hammiyé, de l'association éponyme, a une centaine d'enfants. « J'y applique ma vision de l'enseignement. En plus du programme officiel, j'introduis tout le travail manuel », explique Florence.
Une école, doublée d'un centre d'accueil périscolaire, qui va de pair avec l'atelier de tissage et de teinture.
Seize personnes, de 17 à 30 ans, y travaillent désormais, dont 7 salariés, les autres étant rémunérées à la tâche. « Seize personnes, dont un homme », tient à préciser Florence dans un éclat de rire. « Pour assurer les questions de genre ! ».

Des ramifications un peu partout dans le pays

Le système Oboulbiga comprend également un centre de formation des adultes (femmes et jeunes filles déscolarisées ) pour la production de ses teintures naturelles ou 100% bio.
Toutes les recrues sont formées sur place. Et depuis longtemps. Mieux, une fois formées, elles se mettent à leur compte et viennent grossir un réseau de partenaires et de sous-traitant(e)s.

« En tout nous avons formé 157 femmes, en tissage comme en teinture », témoigne Florence. « On a des ramifications un peu partout dans le pays. Quand nous avons une grosse commande, on fait appel à tout le réseau. On se partage la charge de production. ‘ Si tu peux tisser 50 pagnes en tant de jours, l'essentiel est que tu respectes le délai'. Après on centralise, on fait les vérifications et on procède ensuite à la livraison. »

Florence produit désormais quelque 13 100 pagnes par an. Et non des moindres. Des pagnes de nombreuses fois primés au Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou ou encore au Dan Fani Fashion Week (pagne d'argent en 2017).

Se considère-t-elle pour autant comme une cheffe d'entreprise ? « Bon… Je suis une organisatrice, animatrice, conseillère, manager… donc cheffe d'entreprise ! » (rires)
Entreprise Sociale et Solidaire à l'africaine, elle a instauré un système de redevabilité des tisserandes qu'elle a formées. Chacune s'engage à former à leur tour 3 tisseuses minimum en 2 ans. « Il y a même des femmes qui forment leur mari », témoigne Florence.

Un nouvel élan entravé par la Covid 19

Par manque de place, Florence décide de délocaliser l'atelier en périphérie de Ouagadougou. Et c'est grâce à l'argent des différents prix qu'elle a remportés qu'elle a pu acheter son terrain. Sur un terrain désormais de 5 hectares.
« Nous n'avons malheureusement pas encore pu installer l'unité de teinture. Notamment à cause de la Covid 19 qui a fortement ralenti nos activités et diminué nos ressources. »

Cela dit, comme la teinture nécessite beaucoup d'eau, pour laver les fils, elle a installé un forage avec une pompe solaire et un château d'eau. Forte de ces nouvelles capacités hydriques, il ne lui en faut pas plus pour proposer aux femmes d'autres activités telles que le jardinage.
« Vous voyez, on peut faire beaucoup avec nos dix doigts et comme on a l'espace là-bas on initie les femmes à tout : le jardinage, l'élevage, la valorisation des produits forestiers non ligneux tels que les amendes de karité et les graines de néré. »

La vente des productions de maïs et de niébé lui permet d'acheter qui des poussins, qui des boeufs de trait, qui des bobines de fil. Car le tissage et la teinture demeurent tout de même le cœur de l'activité.
Reste que l'école était intrinsèquement liée à l'atelier.

« Nous sommes hors de Ouaga, l'école est là et l'atelier ailleurs. Mais cela fait partie de mes perspectives, il nous faut obligatoirement un cadre pour accueillir les enfants des tisserandes, il me faut une aire éducative là-bas », s'angoisse-t-elle. « Pour moi c'est impératif. »

Gageons qu'elle trouvera la voie, épaulée qu'elle est par toute sa famille. « Mes 4 enfants ont appris à tisser et à faire la teinture. Et même s'ils sont chacun leur métier ils viennent travailler avec moi quand ils ont le temps. Mon fils est même designer pour nous. »
Quant au mari ? « Il est mon conseiller principal avec un appui technique, financier et moral permanent », conclue-t-elle toujours dans un éclat de rire reconnaissant.

David Cadasse, Ifrikia Kengue et Anne Marie Sawadogo Zouré (AFD DR Sahel)

Categories: Afrique

Ousmane Sonko : Une étoile montante que l'insurrection fait briller sur le Sénégal

Tue, 09/03/2021 - 23:57

Quelle mouche a pu bien piquer le président sénégalais pour vouloir emprisonner à tout prix l'opposant Ousmane Sonko, arrivé troisième à la dernière élection présidentielle ? On ne peut pas parier sur les chefs d'États africains et leur réaction face au pouvoir. Celui-là qu'on dit zen avant son arrivée au pouvoir finit par avoir les réflexes et les manies de ceux qu'il a combattus au moment où il était à l'opposition.

Macky Sall qui a gagné son premier mandat contre son mentor qui préparait son fils biologique à sa succession au lieu de passer la main à un héritier politique, n'a plus l'image de la victime au Sénégal et aux yeux du monde. C'est lui qui, aujourd'hui, est à la place du bourreau qui tient les manettes des exécutions judiciaires depuis le palais présidentiel. Après Karim Wade et Khalifa Sall, c'est au tour d'Ousmane Sonko.

Il n'était arrivé que troisième à l'élection présidentielle de 2019 au Sénégal avec 15% des voix. Mais son charisme, sa jeunesse et son refus du système néocolonial, par l'abandon du franc CFA et la lutte contre la corruption en ont fait visiblement le cauchemar préféré des nuits et des jours du président sénégalais qui, comme la plupart des potentats africains, n'aiment pas les adversaires politiques qui ne rentrent pas dans le rang, ne s'alignent pas derrière le vainqueur. Il venait d'obtenir la reddition de celui qui est arrivé deuxième à l'élection présidentielle, Idrissa Seck, qui comme lui était un des fils spirituels d'Abdoulaye Wade, tombé en disgrâce et qu'il a remplacé pour finir par connaître comme Seck, le désamour du père.

Ousmane Sonko, pas comme les autres

C'est en se rendant le 3 mars 2021 au palais de justice que le désormais chef de file de l'opposition sénégalaise a été arrêté et que le Sénégal est tombé dans cinq journées insurrectionnelles qui ont coïncidé avec la garde à vue du député Sonko. Cette colère déferlante, véritable tsunami social, a touché tout le pays et fait du député un homme politique d'envergure nationale et valant aujourd'hui plus que les 15% d'électeurs qui l'ont choisi lors de la présidentielle de 2019. Pourquoi le pouvoir a-t-il fait cette erreur politique ?

Il n'est jamais bon, il n'est jamais bien, en démocratie, d'affaiblir l'opposition et de la réduire à la portion la plus congrue. En étant la seule voix audible de l'opposition, Ousmane Sonko le chef du parti des « Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité »(Pastef), ne pouvait pas être arrêté dans un contexte économique aussi déprimé par le Covid-19 avec les couvre-feux, le tourisme à l'arrêt, sans que cette étincelle n'embrase un pays asséché et affamé, avec une jeunesse au désarroi, sans emploi et sans perspectives.

L'absence de lecture politique du pouvoir de la trajectoire ascendante du Pastef et de son dirigeant présents dans le paysage politique sénégalais que depuis 2016 est à la base de cette bavure politique. De plus, Ousmane Sonko dans une vie antérieure comme inspecteur des impôts, a été un lanceur d'alerte sur des actes de fraude fiscale et de corruption désignant le président Macky Sall et son frère Aliou. En radiant Sonko pour manquement au devoir de réserve, Macky Sall s'est fait un ennemi personnel qui s'est donné pour devise « Tchuraï yu dem » en wolof, ce qui veut dire « l'encens qui chasse les mauvais esprits ». Ce qui est sûr, il ne porte pas bonheur à Macky qui a découvert que l'arrestation de son ennemi politique pouvait lui coûter son pouvoir avec ses cinq journées insurrectionnelles d'une rare violence avec une dizaine de morts. Tous ces jeunes qui faisaient la guérilla urbaine ne réclamaient pas que la libération d'Ousmane Sonko, ils voulaient du pain, d'où les pillages des alimentations, des emplois, une espérance en la barque du Sénégal.

On commence à s'habituer à la fin des opposants de Macky, ils doivent aller en prison pour une raison ou une autre. Et Sonko qui n'est que député et ne gère aucun sou de l'État, ne peut pas être accusé de malversations financières. Mais il devait finir sa course aussi au terminus prison parce que sa popularité grandissante faisait peur. La justice sénégalaise a été instrumentalisée dans cette affaire ainsi que les députés aux ordres de Macky Sall, pour lever son immunité parlementaire. La précipitation pour aller arrêter Sonko pour troubles à l'ordre public, alors qu'il se rendait au palais, montre que l'accusation de viol semblait peu crédible au pouvoir qui recherchait une autre accusation, tant il savait lui-même que son affaire était cousue de fil blanc et que personne ne croit que ce sont les vierges effarouchées du Sénégal qui travaillent dans des salons de massage.

Et si le pouvoir ne cherchait pas à éliminer un opposant politique coûte que coûte, il n'aurait pas procédé à cette arrestation alors que le député était avec ses partisans, parce que le trouble causé par l'arrestation allait être plus grave que de laisser les partisans acclamer leur héros jusqu'au palais.

Le président Macky Sall peut mesurer aujourd'hui l'immense désamour du peuple sénégalais pour lui, non pas seulement pour cette arrestation qui n'est que l'étincelle qui a embrasé le pays, mais surtout pour sa politique qui ne trouve pas de solutions aux problèmes du pays. Les émeutes qui ont secoué toutes les principales villes du pays sont le signe de la pauvreté et de la misère des jeunes et des populations qui vivent au jour le jour dans le secteur informel que les confinements frappent, ainsi que le tourisme à l'arrêt du fait de la Covid-19. Ces journées chaudes veulent dire que la vie n'est plus possible pour eux.

Le résultat aujourd'hui est que Macky Sall a fait de Sonko son challenger légitime qui a l'approbation de la rue des grandes villes du pays. C'est lui qui est aujourd'hui la victime d'une justice et d'un parlement aux ordres du président. Non content de l'avoir radié de la fonction publique, cette affaire de viol vient montrer comment Macky a la rancune tenace et peut avoir la main lourde face aux opposants politiques.

La tentation du troisième mandat

Un pouvoir exécutif responsable et des députés n'obéissant pas au doigt et à l'œil d'un seul homme auraient su la situation du pays et son caractère inflammable, et ce faisant, n'auraient pas chercher de vaines querelles à un opposant.

Avec cette colère déferlante, durant les cinq jours de garde à vue, Sonko a fini par être libéré le 8 mars et Macky pleure sur les morts et les dégâts économiques. Sans s'exprimer clairement sur sa volonté d'un troisième mandat, il fait une allégorie sur la barque Sénégal (Sénégal voulant dire barque en wolof) que l'on doit quitter à un moment. « Voyageurs dans le temps, nous sommes dans une barque dont nous descendrons pour laisser la place à d'autres. Notre salut individuel et collectif nous commandent de voyager ensemble en consolidant les fondements de la barque et non en les détruisant ». On est tenté de lui dire que s'il doit quitter la barque au terme de son mandat, c'est bien le moment où il doit le dire de manière claire et précise. Car c'est ce flou qui a augmenté le nombre de manifestants et surtout son bilan économique catastrophique. Les pouvoirs africains doivent refuser la corruption, garder l'œil sur la situation économique de leurs pays, l'intérêt général, plutôt que sur le troisième mandat.

Sana Guy
Lefaso.net

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Ouagadougou : Des élèves manifestent contre l'organisation du baccalauréat par le ministère de l'Education nationale

Tue, 09/03/2021 - 23:55

Le gouvernement burkinabè, par décret n°02021/0023/PRES/SGG-CM, du 1er février 2021, a chargé le ministère de l'Education nationale de l'organisation de l'examen du baccalauréat. Les élèves du lycée Marien N'gouabi de Ouagadougou ont protesté, ce mardi 9 mars 2021, contre ce décret.

Les élèves du lycée Marien N'gouabi ont exprimé leur ras-le-bol devant leur administration. Pour cause, les élèves en classe de terminale disent ne pas être d'accord avec le récent décret pris par le gouvernement burkinabè confiant l'organisation de l'examen du Bac au ministère de l'Education nationale.

Pour eux, le problème majeur est qu'il est ressorti qu'après l'obtention du Bac, le nouveau bachelier doit subir encore un test d'entrée à l'université. "C'est aberrant, notre ministère de tutelle est vraiment sous perfusion" s'insurgent-ils. "Comment peut-on changer les règles du jeu pendant le match ?", interrogent-ils.

Une salle de classe vide

Certains jugent la décision d'"immature" et regrettent de n'avoir pas été consultés auparavant. "Nous sommes les premiers acteurs et nous n'avons pas été consultés. Nous voulons que le ministère nous en dit plus, c'est tout ce que nous demandons à l'administration qui refuse de nous prêter oreille attentive."

Les élèves en classe de 3e ont aussi exprimé leur mécontentement. Selon quelques témoignages recueillis, ils ont confié qu'ils ont ouïe dire qu'il n'y a pas de second tour au BEPC session 2021 et qu'en plus les sujets seront uniques (pas de sujet au choix). Face à cette situation, ils accusent le silence l'administration. "Nous voulons savoir si cela est vrai ou pas" exigent les manifestants.

L'administration, pour sa part, n'a pas accepté recevoir la presse.

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

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Opérations de sécurisation du territoire du 1 et au 07 mars : 05 terroristes neutralisés et 01 soldat tombé

Tue, 09/03/2021 - 23:50

Le point des opérations de sécurisation du territoire assurées par les forces armées nationales dans la semaine du 1er au 07 mars 2021 permet de noter des victoires engrangées par les soldats mais également des pertes en vies humaines dans les rangs.

Une unité du détachement militaire de Bourzanga en mission de reconnaissance offensive prise pour cible par des individus armés a pu neutraliser 05 assaillants et récupérer des moyens roulants.

Une autre patrouille du même détachement militaire a encore été prise pour cible alors qu'elle intervenait pour sécuriser la localité de Kourao dans la province du Bam suite à une attaque contre des Volontaires pour la Défense de la Patrie. 01 soldat et 05 VDP y ont malheureusement perdu la vie. Des opérations de ratissage ont été lancées pour retrouver les assaillants.

Les Forces Armées Nationales ont également, au cours de la semaine écoulée, assuré par les airs, le transport de personnels techniques d'un opérateur de téléphonie mobile afin de remédier à une panne survenue sur le réseau dans certaines localités de la province du Yagha.

Afin de renforcer la cohésion entre FDS et populations civiles pour mieux lutter contre le terrorisme, le détachement militaire de Matiacoali a organisé un cross et un tournoi de pétanque avec les populations civiles de la localité .

Lefaso.net

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Dr Lydia Rouamba : « La commémoration du 8 mars est un acte politique fort »

Tue, 09/03/2021 - 23:45

Dr Lydia Rouamba est sociologue-chercheure à l'Institut des sciences des sociétés du Centre national de la recherche scientifique et technologique. Dans un entretien accordé à Lefaso.net, elle explique sa perception du 8 mars, journée internationale des droits des femmes.

LeFaso.net : Que pensez-vous de la célébration de la journée du 08 mars, journée internationale de la femme ?

Dr Lydia Rouamba : Je voudrais remercier le journal en ligne Lefaso.net pour l'opportunité qui m'est donnée de m'adresser au grand public à l'occasion de la célébration de la journée du 08 mars. Comme je l'avais noté dans un de mes articles titré « Journée internationale de la femme 2013 : Recentrons-nous sur les vrais enjeux ! », la célébration du 08 mars, journée internationale de la femme, nous rappelle qu'à toutes les époques, et sur tous les continents, des voix de femmes se sont élevées pour dénoncer l'ordre inégalitaire qui présidait à l'organisation de leurs vies.

Et la lutte se poursuit ! La célébration de cette journée est donc une bonne chose. C'est une occasion pour nous, hommes et femmes Burkinabé, de faire un bilan, chacun et chacune à son niveau et de façon collective, des avancées en matière d'égalité de droits, d'opportunités entre les sexes dans notre pays.

Chaque mère et chaque père de famille devra regarder dans quelle mesure, il/elle a fait preuve de respect et de considération mutuels dans son foyer ; dans quelle mesure il/elle a donné les mêmes chances et les mêmes espaces de réalisation à ses filles et à ses fils. Si des écarts étaient constatés, il faudrait travailler à les corriger.

Que vous inspire le thème de cette année, « Inclusion financière par le numérique pour un développement économique de la femme » ?

Le thème retenu cette année montre que les autorités ont pris la mesure de la situation dans laquelle vivent les femmes. Notre pays est, en effet, confronté à une crise sécuritaire et sanitaire avec de nombreuses personnes déplacées dont, en majorité des femmes et des enfants. Dans un tel contexte, c'est salutaire de diriger les femmes vers des services financiers numériques à travers le développement de produits adaptés à leurs besoins. La dématérialisation des échanges et des flux financiers leur permet de mener des activités génératrices de revenus avec plus de quiétude en ne gardant pas trop de liquidités à domicile.

Quel est le message que vous avez à l'endroit des femmes à l'occasion de la commémoration du 08 mars ?

Le message que j'ai à l'endroit de mes mères, sœurs et filles est que chacune de nous devrait avoir en tête que la commémoration du 08 mars est un acte politique fort. C'est un combat pour l'amélioration du statut et de la condition des femmes. En effet, dans nombre de pays, des femmes continuent de vivre, au nom de valeurs culturelles ou religieuses, des violences et discriminations systémiques : violences sexuelles, violences domestiques, mariages précoces et forcés, interdiction d'accès à des espaces publiques et sphères de décision, etc. Plusieurs sont même tuées en raison de leur lutte pour la promotion des droits des femmes.

Chacune de nous doit donc prendre conscience que les gains dans le domaine des droits des femmes sont précaires et doivent, de ce fait, être défendus en permanence. Nous ne devons pas baisser la garde. C'est au quotidien que nous devons mener la lutte aux côtés des hommes !

Bonne fête du 08 mars à toutes les femmes et tous les hommes du Burkina du Faso.

Lefaso.net

Categories: Afrique

Initiative Pananetugri pour le bien-être de la fille : Une tribune d'expression du leadership féminin

Tue, 09/03/2021 - 23:40

De plus en plus, des structures féminines voient le jour au Burkina Faso pour soutenir les jeunes filles et femmes dans leurs activités d'autonomisation et de renforcement de leadership. L'Initiative Pananetugri pour le bien-être de la femme (IPBF) fait partie de ces structures. Elle a été créée en 2011 par des filles et des garçons désirant apporter leur contribution à l'épanouissement des jeunes filles et des femmes.

Militer en faveur des filles et des femmes, tel est l'objectif de l'Initiative Pananetugri pour le bien être de la femme. Selon Wendyam Micheline Kaboré, la Directrice exécutive, l'IPBF intervient dans quatre principaux domaines, dont le développement du leadership des jeunes filles et femmes. La structure est partie du constat et de l'analyse qu'au niveau du Burkina et de la sous-région ouest africaine, la forte prédominance du système patriarcal entraine des conséquences sur le leadership des jeunes filles et femmes, et cela occasionne un certain nombre d'handicaps qui freinent leur développement et surtout leur participation à la vie sociale et économique. Ainsi, des clubs de leadership et de renforcement des capacités des jeunes filles et femmes sont créés pour accompagner les femmes.

Ensuite, vient le plaidoyer comme deuxième domaine d'intervention. A ce niveau, l'IPBF est convaincue que seul un environnement favorable à l'expression du leadership contribuera au développement des filles et femmes. « Nous mettons un accent particulier sur le plaidoyer qui est un axe central de notre travail », déclare Micheline Kaboré.

Le fonds Pananetugri propose un système d'octroie souple de subvention pour faciliter l'accès aux organisations.

Quant au troisième domaine d'intervention, il concerne le renforcement des capacités, car le leadership passe forcément par le renforcement des capacités et des aptitudes des jeunes filles et femmes, mais aussi des organisations auxquelles appartiennent ces filles et femmes. Cela permet à ces filles d'être de vrais relais des actions de l'IPBF. A cela s'ajoutent la recherche et la documentation. En effet, la structure réalise des études de cas et documente les vécus des jeunes filles et femmes dans les différentes régions.

Fonds pour jeunes féministes

De façon générale, la mise en place de la documentation prend en compte la situation des femmes. Dans la mesure où la documentation sur les besoins des jeunes filles n'est pas toujours prise en compte, la structure développe des études et recherches sur le vécu des femmes et des filles sur des thématiques précises qui concernent les besoins des filles et des femmes. Ainsi, elle a réalisé une étude diagnostique sur la situation des jeunes filles et femmes au Burkina et dans les autres pays de l'Afrique francophone. Cette étude avait pour but d'organiser des activités au niveau régional et aussi d'accompagner la visibilité des organisations sœurs.

A cela s'ajoute l'organisation d'un atelier de planification qui a abouti en 2020 à la mise en place d'un fonds, « le Fonds Pananetugri », qui est le premier fonds des jeunes féministes en Afrique de l'ouest Francophone. « Ce fonds, explique Mme Kaboré, a pour objectif de soutenir le développement des filles et des femmes, mais aussi d'accompagner l'émergence des organisations regroupant des jeunes filles et jeunes femmes dans notre sous- région. »

Elle précise qu'une vingtaine d'organisation bénéficient de ce fonds. Pour aider ces organisations féminines à bien gérer ces subventions, des activités de renforcement de capacités sont organisées pour elles.

Utilisation d'Internet

Allant dans ce sens, Micheline Kaboré estime que le thème du 8 mars 2021, « Inclusion financière par le numérique pour un développement économique de la femme : défis et perspectives », est très important à développer pour permettre à d'autres organisations de femmes et même à l'Etat de prendre en compte ce volet et permettre aux filles et aux femmes vulnérables d'être soutenues dans leurs actions quotidiennes.

Les jeunes filles et femmes en séances de renforcement des capacités.

Au niveau de l'IPBF, l'inclusion financière est matérialisée par le « Fonds Pananetugri » qui propose un système d'octroi souple de subventions pour faciliter l'accès aux organisations dirigées par les jeunes filles en milieu rural et en milieu urbain. Il offre également des possibilités de transfert de ressources qui ne passent pas forcement par les systèmes bancaires classiques.

Les bénéficiaires de ce fonds suivent des séances de renforcement de capacités pour les aider à utiliser le numérique. Avec la pandémie du Covid-9, le travail se fait à distance. « Avec les accompagnements et les interactions que nous faisons, les organisations en milieu rural arrivent à s'initier à l'utilisation du numérique. Il y a beaucoup de plateformes que nous utilisons comme Zoom pour la communication, et d'autres pour le transfert des ressources qui ne sont pas des systèmes de transferts classiques, ni bancaires. Et les femmes arrivent à s'en sortir », soutient la Directrice exécutive de l'IPBF.

En rappel, « Pananetugri » est le nom de la grue huppée ou grue couronnée en langue mooré. Pour les Mossés, c'est un oiseau qui vole très haut, tout en faisant de l'ombre au sol. Pour la tradition initiatique bambara, la grue huppée serait à l'origine de la parole : les hommes auraient appris à parler en l'imitant. La structure emprunte à cet oiseau rare, la capacité de voler haut et d'offrir une tribune aux jeunes filles et femmes pour s'exprimer en apportant un leadership transformationnel au sein des communautés.

Depuis 2019, l'IPBF intervient dans les 9 pays de l'Afrique de l'ouest francophone. Elle travaille en partenariat au niveau international avec plusieurs partenaires dont fondation privée américaine, la fondation pour une société juste « Fondation for Eguality Sociaty », la fondation mondiale des organisations communautaires basée en Afrique du Sud, Oxfam... Au niveau national, elle est en collaboration avec le ministère en charge de la Promotion de la femme et du Genre, le ministère des Droits humains et le ministère en charge de l'Education.

Judith SANOU
Lefaso.net

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Célébration du 8-Mars au Burkina : Halte aux éphémères plaisirs d'une journée

Tue, 09/03/2021 - 23:39

Le monde entier a célébré le lundi 8 mars 2021, la Journée internationale de la femme. Le Burkina Faso n'est pas resté en marge de l'événement. Les plus hautes autorités du pays ont prôné l'inclusion financière de l'autre moitié du ciel par le numérique. Si ces actes sont louables, d'autres faits par contre sont à bannir.

Connaissent-elles vraiment le sens de la Journée internationale de la femme ? Pas si sûr. A Ouagadougou tout comme dans d'autres villes du Burkina Faso, certaines femmes ont transformé la journée du 8-Mars en autre chose. Le lundi 8 mars 2021, elles étaient nombreuses à prendre d'assaut les débits de boissons. Les bouteilles de bière ont coulé à flots. Les gallinacés, les poissons, les moutons et les chèvres ont subi une hécatombe. Le ventre de ces femmes ont englouti leurs chaires.

Tout ce qui était interdit est permis

Après, que faire ? Eh bien, comme vous le savez, "ventre plein, nègre content". Les carreaux des terrasses des différents bars et maquis ont subi la furie des talons de ces dernières. Elles ont trémoussé des fesses. Ceci, comme si ce jour était le dernier pour elles. Sur les réseaux sociaux, on les aperçoit, habillées dans leur tenue de 8-Mars, entrain de croquer la vie. Elles se sont comportées comme un prisonnier qui vient d'obtenir une liberté provisoire. Il veut tout faire en un seul jour et retourné. Le 8-Mars pour certaines, les femmes ont pris le pouvoir pour un temps. Tout ce qui était interdit est permis.

Avec le 8-Mars, l'on a oublié le Covid-19

Elles sont accompagnées dans leur élan par des hommes. Beaucoup ont même oublié la pandémie à corona virus. On se frotte par ci, on donne des accolades par là. Personne n'a peur de cette maladie quoique dangereuse. A voir de près, c'est de l'insouciance. C'est pour ne pas dire seulement que c'est de l'inconscience. Ces femmes (y compris les jeunes filles) se sont accrochées aux éphémères plaisirs d'une journée. Ce sont des plaisirs du bout des lèvres. Elles ont fait du 8-Mars une journée de fête comme la saint Sylvestre. La comparaison est faible puisque cette fête a même un sens. C'est le nouvel an qui s'annonce. Ces femmes ont assimilé la journée du 8-Mars au libertinage.

La libération de la femme est une exigence du futur

Pourtant avec ce comportement, elles sont en train de passer à côté de l'essentiel. Les femmes aiment bien le discours de Thomas Sankara, leur excellent défenseur devant l'éternel. Le 8 mars 1987, il disait que la libération de la femme est une exigence du futur. Là, l'on se rend compte que certaines refusent de s'approprier du contenu de ces paroles. Pourtant, Thomas Sankara lui-même disait aussi que l'esclave qui ne veut s'assumer ne mérite pas que l'on s'apitoie sur son sort. Dans ces conditions, c'est comme si la lutte pour les droits des femmes est vouée à l'échec.

Les femmes détiennent les clefs du pouvoir

La preuve en est que les femmes détiennent les clefs du pouvoir. C'est celui du vote. Mais à chaque échéance, elles sont abonnées absentes. Cet état de fait ne devrait pas décourager les combattantes sincères. Déjà, des femmes se démarquent de par leur courage et leurs actes. Ainsi, la sensibilisation doit donc continuer. Le combat pour le respect des droits des femmes est une impérieuse nécessité. L'équité, l'égalité des chances permettront au monde de vivre mieux. C'est pourquoi, il faut persévérer en disant à l'enfant qu'il ne doit pas jouer avec le scorpion. Un jour, il comprendra que c'est pour son propre bien.

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

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8 mars à Ouargaye : des femmes du Koulpelogo interpellent le gouvernement sur leur sort.

Tue, 09/03/2021 - 23:35

La 164eme journée internationale des droits de la femme est célébrée dans les 13 régions du Burkina Faso. Dans la région du Centre-Est, Ouargaye chef-lieu de la province du Koulpelogo a accueilli l'évènement. Placée sous le thème : « inclusion financière par le numérique pour un développement économique de la femme : défis et perspectives », elle a vu la participation de la ministre déléguée du budget Edith YAKA, du gouverneur de la région du Centre-Est Antoine OUEDRAOGO et du parrain de la célébration régionale Antoine ZONGNABA.

C'est une foule immense regroupée à ouargaye pour célébrer le 8 mars 2021. Les femmes ont accueilli avec beaucoup de joie. Derrière cette joie des grands jours se cache une tristesse. Madame Monique BEOGO née Bonogo est venue de Salambaoré dans la commune de Yonde. Pour elle, on ne peut parler d'inclusion financière par le numérique en si on ne combat pas l'analphabétisme en milieu rural.

Elle raconte le calvaire des femmes :'' nous voulons de l'aide en matière d'eau potable car nous faisons de longue distance pour chercher l'eau. En cette période de la canicule où le besoin se fait sentir, on assiste souvent à des affrontements suite à la recherche de l'or bleu. Nos filles abandonnent tôt l'école par manque de moyens de scolarité. Notre barrage a tari. Nous sollicitons l'aide du gouvernement pour faire de la maraicher-culture.

Antoine Zongnaaba député et parain de la cérémonie regionale

Même son de cloche pour Céline Soule/ Zombre présidente de la coordination provinciale des femmes du Koulpelogo,'' les besoins des femmes sont réels. ‘'Nous avons transmis nos doléances à notre fils Antoine Zongnaaba pour qu'il transmette dignement nos préoccupations au gouvernement. Sur 8 communes, une seule regorge d'une maison de la femme.

Celle-ci est en état de délabrement et nous demandons une clôture. Quant au choix de la thématique Mme Souli pense que des formations et le combat contre l'analphabétisme peut aider les femmes. L'eau potable et l'insuffisance en matière éducative des jeunes filles demeurent des difficultés collées aux femmes de la province.

Les dons au cma de Tenkodogo

Le cri des femmes n'est pas resté dans l'oreille d'un sourd.

Antoine Zongnaaba député et parrain de la célébration régionale du 8 mars dit prendre note des chapelets de doléances égrenées par les femmes. Pour lui, au-delà des mots, les femmes ont besoin d'actions concrètes qui participent à leur épanouissement. L'élu de la province affirme : A l'assemblée nationale, nous appuierons par nos analyses et voix toutes les initiatives allant dans le sens de la femme Burkinabé. Pour joindre l'acte à la parole, le couple Zongnaba a profité de l'occasion faire un don au CMA et la maternité de Ouargaye.

Selon le Centre de formalisation des entreprises (CEFORE, en 2019 sur 12511 entreprises enregistrées, seulement 2337 sont gérées par les femmes soit 18,68%. Antoine Zongnaba reconnait que les femmes n'ont pas la possibilité d'accéder de manière égale aux services financiers et non financiers numériques.

Gérard BEOGO

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Journée du 8-mars : L'éternelle en selle

Tue, 09/03/2021 - 23:30

Rendez-vous ce jour au djandjoba du coin, nous allons danser jusqu'à l'aube mon amie…
Pourquoi irai-je danser en cette journée de la femme, alors qu'à petit feu se meurt Amie ?
Pourquoi me mettrai-je en uniforme annuel alors que mon armoire est pleine d'habits ?

Je choisis de sacrifier à cette tradition de réjouissance alors même que la danse est un hobby.
Je préfère parler de sujets tabous, de faits dégradants que subissent en silence des femmes.
Quitte à agacer, quitte à ne pas entrer dans les rangs, quitte à être hors thème mesdames :

Derrière un monde policé se cachent parfois des bêtes qui prolifèrent en toute quiétude ;
Derrière les ors embellissant dames, se nichent parfois des épines saignant sans mansuétude.
Des aiguilles tapies se dressant brutalement pour darder avec plaisir, au gré des turpitudes, Des victimes expiatoires offertes, qui étanchent la soif de sang de bêtes sans digne attitude.
Un enchevêtrement d'orties, de ronces qui ferait penser que le loup n'est pas si loin...brrr !
Est-ce un mauvais rêve où les brillantes dorures ne sont qu'horribles flammes de l'enfer ?
Là où d'un coup de trident, un cornu à queue vous projette dans un brasier : Lucifer !

Oh, ne courrez pas car on n'est pas dans l'au-delà, du mauvais côté, là où brûle l'éternel feu !
Vous êtes bien vivant, encore sur terre, là où les dogmes mijotent comme un bon pot-au-feu,
Sur l'âtre sacré qui renvoie le fumet de la sentence finale sans toujours dissuader les convives,
Ceux dont le comportement vire au cauchemar en cuisine, transformant certaines en endives, En chair à saucisse, en sauce blette, en sole qui pleure à forte moutarde, une vraie chienlit.

On se croirait à s'y méprendre dans la fable du loup et de l'agneau contée le soir au lit ;
Mais une fable pour adultes qui n'endort et dans laquelle, la bête qui a deux pattes, sévit.
Ici, la réalité dépasse la fiction qui, le soir, met en garde les enfants contre le méchant loup,
Attirant leur attention sur le respect des règles sociales, comportement que les parents louent.
Ici, le réel narré aux grands, réveille quelques brebis endormies, mais n'arrive à tomber loup.

Un jour, alors que je m'entretenais avec Amie, elle répéta verbatim une bêtise énorme :
« Quand on adopte un chien, c'est juste pour qu'il aboie à vie et non pour qu'il dorme ! » Autrement dit, un chien n'a aucun droit au repos, il doit juste se permettre d'être en forme.
Un chien ça doit hurler jusqu'à la mort afin que son tout puissant maître se repose avec biens.
Mais où est l'os dirait-on ? L'os est en la personne de mon Amie, ici comparée à un chien.
Mais qui peut bien dire une telle insanité si ce n'est qu'une bête sans affect, un saurien ?

Cette phrase ne peut être que d'un loup, plutôt un loup-garou à la démarche chaloupée, Une bête issue du croisement entre le loup et l'homme, plus féroce qu'un loup. Hébé !
Un personnage qu'on voudrait de pure fiction car il ne se contente de grasses poules braisées.
Hélas, l'auteur de ce décret ou édit est un homme du nom de Peirre, qui mérite bien des fers.

Ce n'est guère une erreur, il s'agit bien de Peirre comme l'appellent les illettrés dans son aire.
Un monde à lui tout seul ce Peirre, loup à deux pattes, fait comme nous, de sang et de chair.
Peirre alias le pervers n'est qu'un minable tyran, un terrestre ver qui a un cœur de pierre.
Il opère sans revolver, sans arme mais tue à petit feu comme s'il incarnait sur terre Lucifer.
Le jour où Amie décida de s'unir à lui, elle prit sans se douter, un visa pour l'enfer ;
Il s'était en effet plié à toutes les contraintes à lui imposées par la belle-famille de la ville.

Amie le valait bien, elle qui était aussi belle qu'une sirène avec ses yeux noirs et longs cils,
Aussi pulpeuse qu'un fruit gorgé de nectar, prêt à étancher sa soif comme l'eau à la menthe.
Elle qui, à l'époque, était si jeune, si douce, si gentille, si généreuse, si naïve, si innocente…
Elle dont les dents blanches et la fente de bonheur illuminaient son sourire en permanence,

Elle qui avait été choyée par ses parents d'adoption, ignorante de la fessée et de la sentence, Signait sans le savoir un grand tour en enfer, une virée terrestre en compagnie d'un cerbère ;
Croyant à l'engagement à vie de ses bons parents qui n'avaient connu de grands revers. Libérée d'un monde machiste « révolu », la femme rêve depuis lors de briller comme éclair,
Osant des chemins peu orthodoxes menant à la consécration, sans risque d'avaler de l'air.

Amie avait-elle une tête de femme-esclave sinon soumise qui s'offre en victime expiatoire ?
Il fallait voir comment ce colosse à l'époque cognait sur elle comme une pierre du purgatoire, Lui assénant coup sur coup, avec un plaisir à peine masqué, entrant presqu'en transe, à le voir, Ne s'arrêtant que quand elle gisait au sol ensanglantée, le visage tuméfié, les yeux pourpres.
Elle avait beau retourné chez ses parents de cœur pour fuir cette bête qui ne sait que mordre, Que ceux-ci l'exhortaient à retourner au foyer infernal, ignorant les dégâts de tout ordre. Fuir, partir, abandonner ses enfants était une vilaine chose, elle qui a été une fille si sage ;

Le malheur en plus ne l'avait épargnée, comme pour en rajouter à son enfer de paysage. La belle Amie continue toujours de se lamenter, les yeux rougis par les pleurs, sans se tarir ;
Sa peau noire ébène cachait tous les bleus et les sévices qu'elle endurait depuis sans périr.

N'en pouvant plus un jour, elle déconnecta de son insupportable réalité, semblant se lasser ; Les yeux hagards, un bébé au dos, elle s'élança vers l'inconnu avec un désir fou de trépasser ;
Se murant dans un silence mortifère, la pauvre refusait de livrer bataille, d'affronter le menhir.
Elle s'en sortit in extrémis aidée de sa famille et d'un médecin traditionnel qui trouva l'élixir ; Le repentir ne viendra jamais de Peirre, nombril du monde, dans l'incapacité de se départir.

Amie qui restait toujours prisonnière dans sa tête, une fois guérie, retourna chez sieur Peirre.
L'aimait-elle au fond ou n'envisageait-elle pas la vie sans son maître au cœur de pierre ?
Etait-elle victime du syndrome de Stockholm ou n'avait-elle plus la force de repartir à zéro ?
Se contentant de regarder pendant ses rares moments de répit les films sur le justicier Zorro, Ou des séries à l'eau de rose comme pour rêvasser, espérer, panser ses blessures, ses bobos.

L'inertie est un défaut, mais les esclaves ne manquent-ils pas plutôt d'armes ou de gombos ? Amie avait travaillé sa vie durant pour voir ses économies fondre dans des dépenses de santé, Elle qui a développé des maladies psychosomatiques, des démangeaisons non inventées !
Espérât-elle enfin qu'il change, lui qui était autant radin que perfide comme un scorpion ?
Il avait pris de l'âge mais continuait de régner sur son petit monde qui ne tournait plus rond ;

Ses poings se faisaient rares, mais les mots retentissaient comme des coups de revolver,
Avec Amie en première ligne, lui assénant son désamour, lui laissant une sensation amère.
Toute la famille dégustait au passage, finissant par être frappée de mollesse, de paralysie ;
Ses filles tout comme elle, ne consentaient à s'affranchir, comme frappées d'aplasie.

La maladie avait affaibli Peirre, le rendant de plus en plus ignoble, aigri, insupportable, fou.
Une bonne rançon que l'andropause ou la prostatite, mais cela ne le rendait meilleur, doux. Le vieux Peirre continuât de déverser sa bile sur Amie, oscillant entre nonchalance et flegme, Qui contrastent avec la virulence de propos qui feraient gémir un mort à fortiori une femme.
Á la limite esclavagiste, il ne faisait rien de ses dix doigts mais ne la laissait guère indemne.

Elle qui était si travailleuse n'avait droit au repos, malgré la présence de nombreuses gens,
Au risque de s'entendre dire que quand on prend un chien c'est pour qu'il aboie ; bon sang !
Piètre fonctionnaire dont la seule ambition est d'humilier et même de tuer Amie en l'usant !

Homme d'affaire à ses heures, ses seuls cadeaux étaient ceux qui flattaient son ego, en rusant.
Sa maîtresse plus belle, plus jeune, plus instruite selon ses termes, jouait à le faire chanter ;
Elle allait voir ailleurs à ses heures perdues, telle une sorte de revers l'obligeant à déchanter.

Peirre donnerait envie aux unes de cracher sur sa dépouille avant l'arrivée du croque mort ; Pendant que d'autres diront ouf pour rien car une vie restait marquée de peines sans torts !
Certaines feraient de l'humour en arguant l'indemnisation pour cause de veuvage : la pension.
Mais ce moribond n'a qu'un pécule de misère et, rien ne vaut une vie sans poison ni tension.

Qu'est-ce qui peut justifier ce gâchis, cette vie de bagne à faire semblant pour mériter cieux ?
Qu'est-ce qui peut justifier cet esclavage, cette soumission à vie à un être qui n'est Dieu ?
Rien sinon les croyances qui ont la vie dure, la peur du rejet ici-bas et de l'enfer en haut-lieu.
Si la lumière divine est en nous, ce Peirre est plutôt une sombre bête qui a de perçants yeux,

Une grande bouche, de longues dents pour mieux croquer sa proie, une brebis appelée Anna.
Il n'y a pas plus couard que Peirre qui n'ose se soigner mais préfère se défouler sur Dina ;
Il n'y a pas plus violent que Peirre qui n'assume sa brutalité mais est apte à broyer Lina ;
Il n'y a pas plus vil que Peirre qui n'ose affronter ses démons en lieu et place de Zina…

Que Peirre s'appele Konard, Gueule-tapé, Fossa, Richard, cela n'a aucune importance.
Grande est la colère qui reste impuissante face à l'inertie d'une victime sans consistance,
Une victime de carrière qui ne prend la poudre d'escampette, vivotant dans l'indécence ;

Se contentant de permissions pour respirer, attendant consentement pour les lieux d'aisance.
Assistants sociaux et psys qui auraient de la matière à travailler brillent ici par leur absence.
Des brebis livrées à elles-mêmes, se débrouillant donc sans berger qui accompagne et panse.
Certaines optent pour les cornes, la perversion, œuvrant en cachette, faisant des maîtres cocus.

D'autres comme Fina désertent le lit, tentant de se réfugier derrière un beau rideau de crocus, Peinant à sauver les apparences du fait de coups d'éclat attirant souvent l'œil de la chouette, Tentant vainement de survivre en dépit des morsures dues aux crocs qui tuent, sans gâchette ; Eh oui, il y a bien longtemps que la brebis est morte, laissant derrière elle une triste ombre.
Une ombre cachant l'enfer sur terre, se fondant en prières une fois en chambre sombre.
Espérant accéder un jour au beau jardin tant rêvé de l'au-delà, une perspective bien saine,

Qui l'empêche de tomber, qui fait penser que le voyage pour elle aura une douceur certaine.
Elle aura beau faire des neuvaines, prier Saints que ce cœur mâle restera de pierre, d'airain.
Á défaut de devenir vertueux comme saint, Peirre gagnerait à se muer en bel être un matin.
Il y a des scènes de guerre ou des théâtres d'affrontements sans une seule balle palpable,
Mais dont les dégâts sont aussi terribles que la bombe d'Hiroshima, aux effets irréparables.

Le loup à deux pattes continue de sévir, sa vieillesse sinon sa mort ne rendra pas l'agneau,
Sa place se trouve dans la forêt mais il rôde toujours aux environs des cours, faisant le beau,
Près de l'eau, bêlant doucereusement, attendant qu'une imprudente s'éloigne du troupeau.
Si vous avez l'âme d'une brebis, restez groupées sinon poussez cornes, crocs et grands sabots.
Devenez licorne et vous serez maîtresse du jeu, entrant dans la légende qui fascine les ados.

Ne confondez Peirre, avec Pierre-le-bon-berger qui ouvre sa maison, ses bras, le cœur grand.
Peirre qui n'est grand que de taille, d'âge ou de portefeuille, est un loup, un vrai tyran.
Á sa vue, prenez la clé des champs si vous n'êtes pas expérimentée comme un vétéran.
Ce n'est pas un mauvais rêve mais la triste réalité de ces martyres qui n'osent sortir du rang,

Ces brebis refusant de se redresser ou de s'échapper, espérant susciter un effet boomerang,
Qui transformerait définitivement le loup en homme, en humain capable de beauté,
Apte à aimer Anna, Dina, Fina, Lina ou Zina, aspirant toutes à une douce complicité.

Cette violence faite aux femmes vieille comme l'antiquité, est d'une troublante d'actualité ;
Instruction, lois, flatteries sur le genre n'y feront rien, pourtant nous sommes dans la cité, Loin de la forêt ou de la brousse où les carnassiers règnent sans partage, empathie, pitié.
Á se demander si l'homme serait toujours un loup pour l'Homme, malgré la modernité ?
Il suffit d'emprunter certaines artères de la ville pour s'agacer d'une certaine rusticité :
« Bordelle » fuse sans oublier les parties intimes des femmes, des mères ; que d'obscénités !

La femme réduite à sa portion chair, à l'enfantement ou au plaisir : décevante brutalité !
Soyons belles et soumises ? Cette journée ne nous fera donc pas oublier cette triste réalité.
Alors, restons en selle, quitte à ne pas être de la fête en ce jour spécial et ce, pour l'éternité.

IsaS Lanoire

Categories: Afrique

8-Mars : La ligue islamique pour la paix au Faso rend hommage aux femmes de médias

Tue, 09/03/2021 - 23:25

Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme, la Ligue islamique pour la paix au Faso a organisé le dimanche 7 mars 2021 un panel à l'honneur des femmes de médias. Cette initiative avait pour but d'échanger avec celles-ci sur leur métier et leur vie familiale.

"Genre et Journalisme : Comment concilier les activités de journalisme avec la vie de famille". C'est sous ce thème que la Ligue islamique pour la paix au Faso a rendu hommage aux femmes de médias à l'occasion de la commémoration de la Journée internationale de la femme. Elle a initié à cet effet, un panel réunissant les femmes de différents médias le dimanche 7 mars 2021. Selon le président de la Ligue, Ousséni Tapsoba, cette initiative rentre dans le cadre de leurs activités d'accompagnement des femmes journalistes dans le métier. "Le métier de journaliste est laborieux en soi, n'en parlons pas pour les femmes journalistes en tant que mère et épouse" a t-il déclaré.

Ainsi, il s'agit pour eux d'une reconnaissance à l'endroit de ces journalistes et de toutes les autres femmes du Burkina Faso mais surtout d'apporter leur touche dans l'évolution de la conscientisation des populations. Dans la mesure où les droits des femmes doivent être respectés, qu'ils soient professionnels, conjugaux ou éducatifs, la ligue islamique pour la paix au Faso à inviter la population burkinabè à dépasser les stéréotypes pour permettre à nos mères, soeurs et épouses une contribution à l'édification des femmes et de la société d'une manière générale.

Les participantes à la journée hommage aux femmes de médias.

Concilier vie professionnelle et vie de famille

Pour l'occasion, Dr Zénabou Coulibaly/Zongo s'est entretenue avec les participants sur le thème central. Selon elle, l'un des défis auxquels sont confrontés les hommes et les femmes, c'est de pouvoir concilier vie professionnelle et vie de famille. En effet, les positions attribuées à l'homme et à la femme impliquent pour chacun d'eux des rôles, des responsabilités qui subissent des modifications dans le temps et dans l'espace. Elle estime que les femmes ont des responsabilités sur les activités de reproduction, mais sont également impliquées dans les activités de reproduction en gagnant de l'argent grâce à leurs travaux dans les secteurs formel et non-formel.

A l'opposé, le rôle de l'homme dans le ménage est essentiellement perçu comme un gagne-pain, que cela corresponde ou non à la réalité de leur situation, a-t-elle indiqué. Face à toutes ces difficultés de la femme journaliste, Dr Zénabou Coulibaly/Zongo a invité les employeurs à prendre certaines dispositions pour leur permettre de remplir leur devoir aussi bien professionnel que familial. Il s'agit entre autres de l'intégration du genre dans toutes les sociétés, la mise en place d'un palliatif permettant de compenser le temps mis par les femmes pour mener des activités de production.

Karidja Dramé, psychologue consultante

Pour Dr Zénabou Coulibaly/Zongo la prise en compte du genre par les responsables de service est la condition sine qua non pour que la femme puisse allier vie professionnelle et vie familiale. Cette prise en compte de ces besoins specifiques permet de tenir compte de ses activités de reproduction, de sa situation de femme et de leurs impacts sur sa vie professionnelle.

Pour sa part Karidja Dramé, psychologue consultante, s'est entretenue avec les participantes sur le thème "Femme, mère, épouse source de bonheur pour la famille". Sa communication s'est articulée autour de trois principes, à savoir le respect de soi et de sa parole donnée en affaire comme en amour, ensuite vient l'élément qui distingue les personnes en terme de stratégie psychologique à savoir l'agréabilité, la conscience, l'émotivité et également l'extraversion et l'ouverture d'esprit, et la possibilité pour l'individu de prendre conscience de son environnement.

Selon elle, ces cinq facteurs sont importants pour une plus grande ouverture d'esprit, une acceptation de la différence et pour une capacité à nouer des relations avec les autres. Elle a aussi insisté sur la psychologie de l'homme et de la femme pour qu'on puisse comprendre le ressenti feminin. Partant des différences émotionnelles entre l'homme et la femme et de leur manière de voir le monde, Karidja Dramé a invité les femmes à toujours travailler à la médiation familiale.

Judith SANOU
Lefaso.net

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8-Mars 2021 : La première dame Sika Kaboré communie avec « ses sœurs »

Tue, 09/03/2021 - 23:20

Le Burkina Faso, à l'instar d'autres pays du monde, a célébré ce lundi 8 mars 2021, la 164e édition de la Journée internationale de la femme. Cette année, la réflexion a volé haut autour du thème national « Inclusion financière par le numérique pour un développement économique de la femme : défis et perspectives ».

Ce 8 mars 2021, les Burkinabè n'ont pas dérogé à la règle de la célébration de la Journée internationale de la femme (JIF). Les petits plats ont été mis dans les grands pour que cette journée soit une réalité. Venues des treize régions du pays, les déléguées des organisations féminines, parées de leurs beaux uniformes, ont fait le plein du Palais des sports de Ouaga 2000 pour la cérémonie.

Les femmes ont répondu présentes à l'appel

Des membres du gouvernement dont le Premier ministre Christophe Dabiré, le représentant des partenaires techniques et financiers, l'ambassadeur de la république fédérale d'Allemagne et bien d'autres autorités ont témoigné de leur présence à cette journée symbolique. Une prestation musicale a auréolé la célébration. Au menu, des vœux et doléances ont été adressés à l'épouse du chef de l'Etat, Sika Kaboré, et à la ministre de la Femme, Marie Laurence Ilboudo/Marshall. C'est la coordonnatrice nationale des femmes, Djénéba Kiemdé, qui a présenté les doléances retenues par les femmes.

Elles ont essentiellement porté sur l'accès aux financements à des conditions souples et adaptées, et l'accès aux sphères de décision. L'amélioration des conditions sanitaires, l'accès à l'eau potable et à un logement décent, et une tolérance zéro à toutes les formes de violences basées sur le genre font également partie des doléances évoquées par Mme Kiemdé. Pour leur part, les femmes se sont engagées à jouer leur partition afin de faire du Burkina Faso, une nation forte, prospère et inclusive.

La coordinatrice nationale des femmes a adressé des messages de gratitude aux autorités

La secrétaire générale du Bureau de la coordination régionale des organisations féminines du Sahel, Alimata Lompo, a également saisi l'occasion pour traduire sa reconnaissance à leur ministre de tutelle pour les multiples efforts consentis qui ont permis d'enregistrer des avancées majeures dans la lutte contre les violences faites aux femmes, la promotion de l'entrepreneuriat des femmes, l'accès des femmes aux microcrédits, la formation professionnelle, la santé, l'éducation...

Les lignes ont bougé dans la région du Sahel, a déclaré Alimata Lompo

Les défis de la région du Sahel

Malgré tout, des défis restent à relever. Les préoccupations prioritaires de la région du Sahel dégagées par Mme Lompo se résument à l'implication des coordinations dans l'organisation de la gestion des activités de hautes intensités de mains d'œuvre ; la formation en gestion d'activités génératrices de revenus en vue d'accompagner l'élan de retour des déplacés internes dans leurs localités de provenance ; le renforcement du système de gratuité des soins de santé en faveur de la femme enceinte et des enfants, entre autres.

Cette année, le 8-Mars est un peu différent des autres en raison de la pandémie du Covid-19 couplée à une crise sécuritaire sur le monde des affaires, en particulier les activités économiques des femmes. C'est ce qui justifie le choix du thème national, « Inclusion financière par le numérique pour un développement économique de la femme : Défis et perspectives ».

La ministre de la femme a rendu un hommage aux parrains régionaux des femmes

Convaincue que l'inclusion financière par le numérique constitue une alternative de redynamisation et de promotion des échanges commerciaux dans le contexte actuel, la ministre de la femme a invité « ses coépouses » à ne pas rester en marge de cette évolution technologique pour l'amélioration de leurs activités de production, de transformation et de commercialisation. En attendant le forum national des femmes prévu en 2022, elle a dressé un bilan « satisfaisant » à mi-parcours des doléances soumises au président du Faso l'année dernière.

En matière d'accès des femmes aux facteurs de production, par exemple, le FAARF a été doté d'une enveloppe supplémentaire de 5 milliards de F CFA pour le financement des activités économiques des femmes. Cette dotation supplémentaire a fait passer le montant global de crédit accordé aux femmes à 14 601 238 500 F CFA en 2020 contre une moyenne de 9 000 000 000 F CFA pour les années précédentes (…).

6-Le Larlé Naaba a reçu sa médaille des mains de la première dame du Faso

En dépit des avancées enregistrées, la protection et la promotion de la femme reste « une plaie » au Burkina. Mais qu'à cela ne tienne, la patronne de la cérémonie a, au nom de toutes les femmes et de toutes les filles du Burkina Faso, fait une mention spéciale au chef de l'Etat, au Premier ministre ainsi qu'à son gouvernement pour leur engagement et leur détermination pour l'amélioration de la condition de la femme au Burkina.

Aux PTF, elle a également adressé ses remerciements pour leur constante disponibilité aux côtés du gouvernement et des autres acteurs pour faire de la femme burkinabè une véritable actrice du développement. Soucieuse du bien-être des femmes, l'épouse du chef de l'Etat a réaffirmé son engagement à toujours soutenir les initiatives qui concourent à l'amélioration continue des conditions de vie de la femme et de la fille burkinabè.

Pr Fatoumata Badini Kinda à l'issue de la cérémonie offcielle

Des personnalités distinguées

En ce jour commémoratif de la Journée internationale de la femme, les mérites de 40 personnes ont été reconnus. Elles ont été faites chevalier de l'ordre du mérite de la santé et de l'action sociale avec agrafe promotion sociale. Parmi les personnes décorées figurent le Larlé Naaba Tigré, l'ancien ministre de la Communication, Rémi Dandjinou et le Pr Fatoumata Badini Kinda de l'université Joseph Ki-Zerbo. Arborant fièrement sa médaille, Pr Badini a dit sa satisfaction et remercié « son créateur » pour cette distinction. Par ailleurs, elle a témoigné sa gratitude aux autorités et à la communauté universitaire. Avant de dédier sa distinction à sa famille, ses amies, ainsi qu'à toutes les femmes qui sont à l'honneur ce 8-Mars.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Bala Alassane Sakandé, président de l'Assemblée nationale : « Pour la première fois de ma vie, j'ai passé un bon 8-Mars »

Tue, 09/03/2021 - 23:13

C'est dans la commune rurale de Nako, précisément le village de Bakpara, région du Sud-Ouest, que le président de l'Assemblée nationale (PAN), Bala Alassane Sakandé, a commémoré la Journée internationale des droits de la Femme, de cette année 2021. Un acte qui sonne comme la fin d'un calvaire pour toute une population, singulièrement les femmes soumises à une véritable misère d'eau.

Cette décision de se rendre dans cette bourgade située à environ 390 km de Ouagadougou, et au même moment où se tenait à Ouagadougou, la commémoration officielle, apparaît comme la réaction à une urgence... Tout est parti d'un reportage de la télévision nationale, diffusé il y a quelques jours, exposant la souffrance des femmes du village de Bakpara en matière d'eau. Heurté par l'élément, le président de l'Assemblée nationale, Bala Alassane Sakandé, a donc décidé d'aller commémorer la journée aux côtés de ces femmes pour qui, avoir ne serait-ce que cette eau "impropre" à la consommation relève d'un calvaire, au sens plein du terme.

Le 8-mars, ici célébré autrement

En effet, dans ce village, tout comme dans bien d'autres de la commune, c'est dans des ravins et autres trous perdus que les femmes font le pied de grue pour attendre et recueillir progressivement l'eau qui jaillit à faible quantité. La couleur et l'odeur de l'eau en disent long sur la souffrance qu'éprouvent ces populations, qui, d'ailleurs, peinent à en avoir.

Le Président de l'Assemblée nationale recueillant de l'eau

Arrivé dans ce village, sans protocole, Bala Alassane Sakandé a vécu l'expérience de cette corvée d'eau avec les femmes, en descendant pour remplir un sceau. Il lui a fallu s'armer de patience pour remplir son récipient et supporter l'odeur que dégage ce "puits" de fortune.
Il va ensuite s'entretenir sur place avec les populations, composées en majorité de femmes. Et ce, après avoir lâché des salamalecs en Lobiri.

Bala Alassane Sakandé a préféré être accueilli avec l'eau directement recueillie dans ce puits perdu.

« Ça fait quatre jours que nous avons vu l'élément à la télé. Voilà pourquoi nous avons décidé de passer le 8-Mars avec ces femmes. Pendant qu'on parle d'autonomisation de la Femme..., est-ce qu'une femme peut passer toute la journée ici, à chercher de l'eau (et même pas sûre de l'avoir) et pouvoir mener des activités génératrices de revenus pour être autonome ? Je dis non », situe Bala Alassane Sakandé.

L'élu poursuit sous fond d'interpellation : « Nous sommes venus, nous avons vu. Il était important que nous fassions ce déplacement, au lieu de nous contenter de rester à Ouagadougou pour suivre dans les médias ce qui se passe. Quand je vois toutes ces femmes, je ne vois aucune porter le pagne du 8-Mars. Cela veut dire que leur préoccupation, ce n'est pas la fête ; leur préoccupation, c'est d'avoir l'eau pour donner à leurs enfants, à leur mari.

L'eau est une denrée vitale, un droit pour tous les Burkinabè et vous, vous êtes des Burkinabè, comme ceux qui sont à Ouaga et Bobo. (…). De la même manière nous avons arpenté les villes et les campagnes pour demander vos voix, de la même manière, nous devons prendre le même chemin pour vivre vos réalités, voir ce que vous avez comme problèmes et ensemble, trouver des solutions. C'est cela aussi la représentation nationale. Lors de mon discours d'ouverture de la première session, j'ai exhorté l'ensemble des députés à cultiver la proximité avec la population.

Le Président de l'Assemblée nationale échangeant avec son directeur de cabinet avant le village de Bakpara.

Etant donné que c'est la journée de la Femme, qu'on parle d'autonomisation et de responsabilisation de la Femme, dites-moi comment une femme peut passer toute une journée entière à chercher de l'eau, et dont elle n'est même pas sûre d'en avoir, et pouvoir exercer d'autres activités qui tendent à son autonomisation ? Aujourd'hui, la corvée d'eau est une servitude qui se conjugue au féminin ; nous sommes venus, il n'y avait que des femmes, nous les hommes, peut-être que nous sommes quelque part, sous des hangars, en train de régler autre chose ».

« Aujourd'hui, la corvée d'eau est une servitude qui se conjugue au féminin »

Dans une posture de compassion, M. Sakandé est revenu sur le fait que l'accès à l'eau doit être un droit pour tous les Burkinabè, quel qu'en soit l'endroit du pays où ils se trouvent. Sur le champ, et estimant qu'il y a urgence à faire face à la préoccupation, Bala Alassane Sakandé a offert, au nom de l'Assemblée nationale, deux forages pour Bakpara (Bakpara : sol dûr, en lobiri). Les travaux devront commencer dès cette semaine, appuie le mandataire des députés. Un troisième forage a également été offert à la commune (Nako) par une organisation dont le nom n'a pas été dévoilé.

C'est dans l'expression des joies qu'il a, en outre, annoncé un don par l'Assemblée nationale également, de cinq tonnes de vivres aux populations.

Ce rassemblement aux allures de marché vise à recueillir la moindre goûte d'eau.

« C'est aujourd'hui nous fêtons réellement pour la première fois le 8-Mars. (...). Je suis le maire le plus heureux du Burkina. Vous avez refusé les salons feutrés pour être ici. Transmettez tous nos bonjours à tous les députés, nous sommes fiers de vous », s'est lâché le maire de la commune de Nako, Doubloni Hollo.

Selon le conseil municipal, c'est un ouf de soulagement à cette situation d'urgence. Des explications, de juin 2016 (date d'installation du conseil municipal) à ce jour, une trentaine de forages ont été réalisés dans la commune. Aussi, dès le 30 juin 2016, le ministre de l'Eau d'alors a lancé l'AEPS de Nako avec cinq bornes fontaines. Mais pour une commune qui compte 78 villages et environ 40 mille âmes, les défis restent énormes.

Des efforts que le président de l'Assemblée nationale a relevés et pour qui, il faut travailler à revoir le principe d'attribution des forages ; surtout avec à l'esprit que certains hameaux de culture sont devenus de gros villages, des mouvements des populations et de la réalité de la démographie. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

O.L.O
Lefaso.net

Categories: Afrique

An I du Covid-19 au Burkina : « Nous avons tous appris à vivre avec la maladie »

Tue, 09/03/2021 - 22:19

Après avoir suivi à répétition cette « mystérieuse maladie » qui a fait son apparition en Chine, les Burkinabè ont appris dans la soirée du lundi 9 mars 2020 qu'il y a eu deux nouveaux cas sur leur sol. Le sujet était sur toutes les lèvres. Un an plus tard, quels souvenirs retiennent les journalistes, eux qui avaient donné l'information ? Quelques-uns témoignent…

Doumadjé Rodrigue Guel, Burkina Info : « Personnellement, l'annonce du premier cas de la maladie au Burkina ne m'a pas du tout surpris. Dans ce sens que la maladie était déjà à nos portes, notamment en Côte d'Ivoire, le Togo. Avec la mobilité des gens, il fallait s'attendre à cela. Cependant, la réalité était difficilement acceptable. Au sein de la population c'était la psychose. On disposait de peu d'informations sur la maladie et pire aucun remède ne semblait être disponible pour lutter contre.

Doumadjé Rodrigue Guel, Burkina Info

Comment allons-nous nous en sortir dans cette crise qui était une menace pour le monde ? C'était la question qui taraudait chaque fois mon esprit quand on sait que les mesures de prévention (lavage de mains, distanciation sociale, tousser ou éternuer dans le creux de la main...) pour lutter contre la pandémie serait difficile à respecter dans un pays comme le Burkina où les liens sociaux sont sacrés.
L'autre inquiétude, c'était de voir comment les agents de santé allait faire face à la pandémie quand on sait qu'ils n'ont pas été outillés à prendre en charge ces cas. Mais aussi le manque et l'insuffisance du plateau technique. »

Justine Bonkoungou, Lefaso.net : « Le 9 mars 2020, lorsque nous apprenions qu'il y avait deux cas de Covid-19 au Burkina, c'était des questions à n'en point finir. Il faut dire qu'avant ces cas, nous voyions la maladie bien loin de nous, de notre pays. Et apprendre qu'il y a des cas chez nous, ne nous a pas du tout rassurés. Que des questions. Comment c'était possible avec toutes les précautions qu'on nous avait annoncées ? Le pays était aussi exposé et vulnérable que ça ? Qui étaient-ce ? On essayait du mieux que l'on pouvait de le savoir, même si nous étions un peu incrédules.

Justine Bonkoungou, Lefaso.net

Puis quelques jours plus tard, lors d'une tournée avec la ministre de la Santé de l'époque, nous apprenons l'existence d'un troisième cas. En ce moment, nous réalisons que la situation devenait sérieuse et la peur a commencé à s'installer. Le Covid-19 est même venu bouleverser notre façon de travailler. Pour éviter les rassemblements, la conférence de rédaction se fait désormais en ligne et nous nous sommes adaptés. Aujourd'hui, nous avons appris à vivre avec la maladie, en respectant les gestes barrières. »

Gaspard Bayala, Les Editions Sidwaya : « J'étais en reportage lorsque l'annonce de l'apparition de la maladie au Burkina Faso est tombée. Quand j'ai appris, j'étais surpris parce que je croyais comme tout le monde que le pays serait épargné à cause des températures élevées.

Mon premier réflexe a été de faire des recherches sur les modes de contamination sur internet et les mesures de prévention. Quand les mesures de fermeture des écoles, des lieux de culte, des bars, etc. ont été annoncées par le gouvernement, j'ai compris l'urgence de la situation. J'étais chargé de suivre le point de presse journalier au Service d'information du gouvernement (SIG) pour le compte de Sidwaya.

A chaque fois que je devais y aller, je portais toujours mon masque et j'avais même acheté des gants de protection. Parce qu'il faut dire qu'au début, personne ne connaissait grand-chose sur la maladie. Les débuts, ce qui me faisait peur, c'était la prise de température au SIG avant d'avoir accès à la salle. Quand j'arrivais là-bas, dès que l'agent pointe le Thermoflash sur mon front, c'est à peine si je ne tremblais pas. Quand il me dit que la température est normale, j'étais chaque fois soulagé.

Gaspard Bayala, Les Editions Sidwaya

Mon inquiétude se justifiait par le fait de mon état de santé pendant cette période. Je suis régulièrement enrhumé et quand j'ai appris que le rhume fait partie des premiers signes, j'avais encore plus peur. Je me rappelle qu'une fois, j'ai même stimulé un appel pour éviter la prise de température parce que c'était flippant. Fort heureusement que toutes les fois que ma température a été prise, elle était normale.

J'avais surtout peur pour ma famille et mes amis, parce que je peux dire que nous journalistes étions exposés compte tenu du fait que malgré l'interdiction de sortir, nous avions l'obligation d'aller recueillir l'information pour les populations. Je lavais donc régulièrement mes mains au savon et j'utilisais du gel hydroalcoolique. J'avais acheté des plaquettes de vitamines D et C que je prenais régulièrement pour renforcer mon système immunitaire.

Mais, actuellement, les choses se sont améliorées et je crois que nous avons tous appris à vivre avec la maladie. Elle a changé nos habitudes et notre mode de vie. Même si certains continuent de la banaliser, il est toujours préférable de respecter les mesures barrières édictées par le gouvernement pour briser la chaîne de contamination ».

Propos recueillis par Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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Un an après le Covid-19 au Burkina : Chronique du premier mois de la pandémie

Tue, 09/03/2021 - 21:30

Apparu en décembre 2019 en Chine continentale comme une banale grippe ou rhume pour certain, le coronavirus dont l'agent pathogène est le SARS CoV – 2 deviendra en l'espace de quelques jours une pandémie combattue par tous les scientifiques du monde. Ainsi, après les cas constatés au Cameroun, au Nigéria, au Sénégal, en Afrique du Sud et au Togo, elle se propage au Burkina Faso à partir du 9 mars 2020, faisant du pays des hommes intègres, le 6e pays atteint en Afrique subsaharienne et le 4 e en Afrique de l'Ouest.

Entre rumeurs et démentis depuis l'apparition du Covid-19, le Burkina Faso a finalement enregistré ses deux premiers cas confirmés le 9 mars 2020. En effet, c'est par un communiqué signé du ministre de la Santé d'alors, Claudine Lougué, que les Burkinabè auront la confirmation qu'un couple qui a séjourné en France de retour au pays le 24 février 2020 a été testé positif.

Selon toujours le ministre de la Santé de l'époque, les deux cas ont été internés en isolation dans un état stable, au Centre hospitalier universitaire de Tengandogo qui abrite les infrastructures adaptées pour la prise en charges des cas de Covid-19. Plus tard, les Burkinabè apprendront que le couple en question, il s'agit du pasteur Mamadou Karambiri et son épouse.

Cependant, bien avant la date du 9 mars 2020 confirmant les premiers cas du Covid-19, plusieurs rumeurs ont circulé au Burkina sur la présence d'éventuels cas suspects. Ainsi, la première rumeur majeure a concerné un ressortissant chinois entré sur le territoire burkinabè en provenance de la Chine, épicentre de la maladie.

Ce ressortissant chinois a été mis en observation au CHU de Tengandogo, pour plainte de toux et autres signes similaires à ceux du Covid-19. Cette hospitalisation faite le 5 février 2020 sur recommandation de l'ambassadeur de la Chine au Burkina, les résultats des prélèvements sanguins effectués par l'Institut Pasteur de Dakar révèlent que le patient n'est pas atteint de Covid-19.

Après les cas confirmés du 9 mars 2020, une autre rumeur, le 13 mars 2020, faisait état d'un cas suspect admis dans le Centre hospitalier régional de Tenkodogo, mais un démenti officiel a été fait par les autorités locales de la région.

Le 16 mars c'est l'annonce faite par la ministre de la Santé que sur un vol d'Ethiopian Airlines en provenance de la Chine avec à son bord un ressortissant chinois atteint du Covid-19 qui se révèle être une simple rumeur étant donné que les dépistages effectués sur les trois Chinois à bord du vol sont négatifs au Covid-19

Mars 2020 ou la chronologie d'une pandémie

Le 13 mars 2020, soit quatre jours après les premiers cas, un troisième cas confirmé est annoncé par le ministre de la Santé. Il s'agit d'une des nombreuses personnes identifiées ayant eu un contact direct avec les deux premiers cas. Selon le chef du département de la santé, l'intéressé était déjà en observation dans une structure de prise en charge et sa situation est stable.

Toujours le 13 mars 2020, un ressortissant japonais en provenance d'Ethiopie est détecté au Burkina Faso. Il est le premier cas confirmé d'étranger atteint de la maladie au Burkina, après la déclaration officielle des autorités burkinabè.
Le 14 mars, sept cas sont confirmés dont quatre directement liés au couple Karambiri et un à Houndé, ville située à l'ouest du Burkina. Ce dernier cas est le premier localisé hors de la ville de Ouagadougou. Il s'agit d'un expatrié anglais travaillant sur une mine d'or dans la localité.

Le 15 mars, huit nouveaux cas sont confirmés selon un communiqué du ministère de la Santé, amenant le nombre total de cas à 15.

Le 16 mars 2020, un ressortissant burkinabè est déclaré premier cas confirmé de coronavirus au Bénin. L'annonce faite par le ministre de la Santé du Bénin indique que l'intéressé est arrivé au Bénin par voie aérienne le 12 mars après être parti du Burkina le 21 février pour un séjour de 11 jours en Belgique pour retourner au Burkina le 4 mars 2020 pour 8 jours. Toujours à cette date, cinq nouveaux cas sont annoncés, à travers la ministre de la Santé sur la radiotélévision du Burkina, portant ainsi le nombre total de cas à 20. Par la même occasion, elle confirme qu'un vol d'Ethiopian Airlines en provenance de la Chine arrivé avec à bord 59 passagers dont un Chinois porteur du virus et de nombreux autres cas potentiels.

Le 17 mars, le premier décès lié au Covid-19 au Burkina est enregistré. Le décès s'est produit dans la nuit du 17 au 18 mars selon une annonce de la Coordination nationale de réponse à l'épidémie dirigée à l'époque par Pr Martial Ouédraogo. C'est une patiente de 62 ans, Rose Marie Compaoré qui souffrait d'un diabète et par ailleurs députée et deuxième vice-président de l'Assemblée nationale (ce décès sera d'ailleurs source à polémique. Aucune enquête n'est parvenue à ce jour à lié sa mort au Covid-19). À la même occasion, sept nouveaux cas annoncés, dont un localisé à Bobo-Dioulasso, portant le total à 27 cas enregistrés dont 15 femmes et 12 hommes.

De nouveaux foyers découverts, des ministres diagnostiqués positifs

Le 18 mars, six nouveaux cas sont enregistrés portant le total à 33 (15 femmes et 18 hommes). Fait marquant du jour, trois foyers distincts de Covid-19 sont identifiés selon la Coordination nationale de réponse à l'épidémie. Il s'agit de Ouagadougou, de Houndé et de Bobo-Dioulasso.

Le 19 mars, sept nouveaux cas ont été enregistrés. Les premières guérisons au nombre de quatre sont également constatées. Au total des cas confirmés on compte 20 femmes et 20 hommes.

Dans cette vague de forte contamination, l'opinion publique apprend les cas des membres du gouvernement. Ainsi on note le ministre en charge de l'Education nationale, Pr Stanislas Ouaro, puis du ministre d'Etat, chargé de l'Administration territoriale et la Cohésion sociale, Siméon Sawadogo.

Le 20 mars, au total quatre membres du gouvernement sont déclarés atteints de Covid-19. Outre les deux premiers cités, on compte le ministre des Mines, Oumarou Idani, et son collègue des Affaires étrangères, Alpha Barry. Ce 20 mars, on décompte 24 nouveaux cas enregistrés portant le total à 64 (29 femmes et 35 hommes), un nouveau cas de guérison, deux décès portant le nombre de décès à trois. Deux nouvelles villes enregistrent leurs premiers cas, il s'agit de Boromo avec deux cas et Dédougou avec un cas.

Le 24 mars, 32 nouveaux cas sont confirmés, dont 31 à Ouagadougou et un à Houndé. On note également deux nouvelles guérisons et trois décès à Ouagadougou. Le nombre total de cas est de 146 dont 49 femmes et 97 hommes.
Le 25 mars six nouveaux cas sont enregistrés portant le total à 152 (52 femmes et 100 hommes). On note une nouvelle ville touchée, celle de Zorgho.

Le 26 mars, 28 nouveaux cas sont confirmés, portant le total à 180 (57 femmes et 123 hommes) dont la répartition est 20 à Ouagadougou, trois à Bobo-Dioulasso. Cette date voit le nombre de villes contaminées s'étendre. Ainsi, les deux dernières nouvelles villes touchées sont Sindou avec trois cas et Kongoussi deux contaminations.

Pour le 27 mars, 27 nouveaux cas sont enregistrés portant le total à 207 ; 22 à Ouagadougou, trois à Bobo-Dioulasso, un à Boromo et un à Banfora. Neuf nouvelles guérisons portant le total à 16 guérisons ; deux décès, dont un à Ouagadougou et un à Bobo-Dioulasso. Au total des cas confirmés, on a 66 femmes et 141 hommes.
Le 28 mars, le nombre total de cas est monté à 222 dû à la confirmation de 15 nouveaux cas dont 12 à Ouagadougou, deux à Bobo-Dioulasso et un à Boromo. On enregistre aussi deux guérisons et un décès à Ouagadougou. Le total des cas est de 70 femmes et 152 hommes.

Pour le 29 mars, 24 nouveaux cas sont confirmés, dont 19 à Ouagadougou, 2 à Bobo-Dioulasso, 2 à Ziniaré et un à Dano. Huit nouvelles guérisons sont enregistrées, portant ce total à 31. Au total des cas on compte 78 femmes et 168 hommes.

Le 30 mars, 15 nouveaux cas sont enregistrés, 13 à Ouagadougou, un à Boromo et un à Ziniaré ; une nouvelle guérison portant le total à 32 et deux nouveaux décès portant le total à 14 décès.
Le 31 mars, 21 nouveaux cas enregistrés dont 16 à Ouagadougou et cinq à Bobo-Dioulasso ; 14 nouvelles guérisons portant le total à 46 ; deux décès portant le total à 16. Au total on a 94 femmes et 188 hommes infectés.

Un plan de riposte de 177 milliards de FCFA

La pandémie prend des proportions inquiétantes. Elle se propage comme de la poudre. Le gouvernement décide de mettre en quarantaine les villes touchées. Les marchés et yaars sont fermés. Les écoles et les universités aussi. Il est désormais interdit tout rassemblement de plus de 50 personnes. Par ailleurs, un couvre-feu est institué à partir de 18h. Mais toutes ces mesures barrières ont des conséquences sur l'économie nationale. Le 2 avril 2020, le président du Faso s'adresse pour la deuxième fois (la première fois c'était le 20 mars) aux Burkinabè.

Il annonce un plan de riposte de 177 milliards de FCFA. "Nous sommes conscients que les mesures que nous prenons pour freiner et combattre la propagation du Covid-19 entrainent des effets pervers sur la vie quotidienne de nos concitoyens..." Et le président de définir ces effets pervers. "Les conséquences attendues de cette pandémie sur notre économie sont : - La réduction du taux de croissance de 6,3% à 2% en 2020 ; La baisse des recettes publiques, estimée à 306 milliards de FCFA, soit un déficit budgétaire de 5% ; Le ralentissement général des activités économiques, tous secteurs confondus avec pour conséquence des tensions de trésorerie de l'Etat." A la suite de cette sortie du président, une chaîne de solidarité nationale est lancée pour atténuer les effets de la maladie.

Le moins à dire, la pandémie est toujours présente. A la date du 7 mars 2021, le Burkina a enregistré 12 187 cas confirmés pour 11 860 guérisons. On déplore 143 décès et 184 patients sont toujours sous traitement.

J.E.Z
Lefaso.net

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