You are here

24 Heures au Bénin

Subscribe to 24 Heures au Bénin feed 24 Heures au Bénin
Webzine, Quotidien Béninois indépendant, d'analyses et d'information en ligne
Updated: 3 hours 33 min ago

Poly Rythmo Seba Ho

Fri, 06/08/2018 - 16:30
Voir en ligne : S10OZqd8DS0
Categories: Afrique

Holo cède son fauteuil à Djogbénou

Fri, 06/08/2018 - 16:07

La cérémonie de passation de service entre les présidents sortant et entrant de la Cour constitutionnelle a eu lieu dans la matinée de ce vendredi 08 juin 2018 au siège de la Haute juridiction à Cotonou. A cette occasion, le président sortant, Théodore Holo, a souligné que la 5ème mandature de la Cour constitutionnelle avait bien rempli sa mission à tous les égards. Invitant les nouveaux membres à faire de la constitution leur ‘'bible'', il a signifié que c'est de la qualité de leur office de juge constitutionnel « que dépendent la légitimité des gouvernants, la stabilité des institutions et la paix dans le pays ».
Me Joseph Djogbénou, le président entrant, après avoir remercié le président Holo pour l'œuvre qu'il a accompli à la tête de la Cour constitutionnelle, l'a rassuré de ce que la constitution de 1990 ne sera pas un gadget destiné à la satisfaction intellectuelle de quelques-uns. « Elle est constitution parce qu'elle construit le pays », a-t-il martelé. Pour Joseph Djogbénou, l'heure est venue pour les nouveaux membres de la Cour, d'assumer le « nécessaire devoir d'ingratitude à l'égard de ceux qui agissent, à l'égard de ceux qui commandent ». Il a exhorté son prédécesseur à toujours les soutenir par des conseils. « La retraite n'est pas le retrait » a laissé entendre le nouveau président.

F. A. A.

Categories: Afrique

Le Fâ pour élucider le drame du lac Toho

Fri, 06/08/2018 - 15:56

Les populations riveraines de Toho, suite à la mort mystérieuse des poissons du lac, ont décidé de faire recours au Fâ, une science divinatoire, pour élucider les situations ayant conduit à ce drame. Plusieurs prêtres de Fâ du département du Mono, notamment des localités riveraines lac Toho (Bopa, Lokossa, Athiémè), sont invités ce vendredi 08 Juin 2018, en vue des consultations. Les cérémonies seront supervisées par Abalo Anani dit ‘'Dènon'', un dignitaire habilité à faire des sacrifices aux dieux qui veillent sur les eaux dans la localité.
Ces consultations divinatoires font suite à la mort massive de poissons du lac Toho, dans la commune d'Athiémé (Mono), mi-mai 2018. Malgré les assurances du Laboratoire central de sécurité sanitaire des aliments (LCSSA), des doutes planent toujours sur ce qui est à l'origine de la mort de ces milliers de tilapia. L'énigme n'étant pas résolu pas les experts, les autorités locales ont décidé de prendre leurs responsabilités en faisant appel aux divinités locales.
Le 24 mai, les autorités togolaises ont pris des mesures interdisant l'entrée sur leur territoire de poissons en provenance du Bénin sans autorisation.

F. A. A.

Categories: Afrique

Devoir d'Ingratitude et d'Indépendance !

Fri, 06/08/2018 - 14:33

La 5e mandature de la Cour Constitutionnelle a vécu, vive la 6e mandature !
Ainsi, le mercredi 6 juin dernier, les tout nouveaux membres de la Cour Constitutionnelle, 6emandature, ont été installés et ont prêté serment. Une obligation constitutionnelle qui leur est faite, avant leur entrée officielle en fonction aux fins de jouer pleinement et convenablement le rôle qui leur est dévolu par l'article 114 de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990.
« La Cour Constitutionnelle est la plus haute juridiction de l'État en matière constitutionnelle. Elle est juge de la constitutionalité de la loi et elle garantit les droits fondamentaux de la personne humaine et les libertés publiques. Elle est l'organe régulateur du fonctionnement des institutions et de l'activité des pouvoirs publics ». C'est dire que depuis le mercredi 6 juin 2018, nos 7 juges ont davantage conscience de la lourde et délicate mission que vient de leur confier tout le peuple béninois, à travers cette disposition ou cet article de sa constitution actuellement en vigueur. Car faut-il rappeler que, c'est pour éviter les dérives dictatoriales, les abus de pouvoir, la confiscation du pouvoir, les privations de liberté sous leurs formes qui avilissent, oppriment et arrachent à l'Homme sa dignité, que bien des dispositions ont été prises en ce sens. Et un pan du préambule de la loi fondamentale du Bénin ne les rappellent que si bien : « Affirmons solennellement notre détermination par la présente Constitution, de créer un État de droit et de démocratie pluraliste dans lequel les droits fondamentaux de l'Homme, les libertés publiques, la dignité de la personne humaine et la justice sont garantis, protégés et promus comme la condition nécessaire au développement véritable et harmonieux de chaque Béninois tant dans sa dimension temporelle, culturelle que spirituelle […..] ». Ce sont là des passages très édifiants de la Constitution que doivent avoir à l'esprit les membres de la Cour Constitutionnelle, toutes les fois qu'ils sont appelés à se prononcer sur des faits de violation des textes et lois de la République, des décisions et des initiatives qui ne cadrent pas avec les principes sacro saints du processus démocratique encours dans notre pays depuis février 1990. C'est conscients des avatars et des péripéties enregistrés au lendemain de notre indépendance en 1960, sur le plan de la gestion du pouvoir d'État ; et davantage aggravés par la confiscation du pouvoir, des privations des libertés, sans oublier la concentration du pouvoir d'État dans les mains d'une poignée d'individus qui décidaient de tout, en lieu et place du peuple souverain, que les constitutionnalistes ont balisé le terrain et mis des garde-fous. Mais la question qu'il convient de se poser, c'est celle-là de savoir si nonobstant tout cela, tous nos gouvernants et dirigeants, depuis1990 à nos jours, font de la stricte observance des dispositions de la Constitution, du respect et de la mise en application des décisions de la Cour Constitutionnelle une réelle et sincère préoccupation. À ce sujet, il ne faut point se voiler la face. La plupart ne s'appuient que sur les dispositions de cette loi fondamentale pour se tirer d'affaire quand ça les arrange, pour fouler aux pieds celles qui les empêchent d'opérer des passages en force dans la République, afin d'imposer leur volonté au peuple. Espérons qu'avec cette Cour constitutionnelle, 6e mandature, les Béninois et les Béninoises aient une bonne perception de l'institution qu'à tort ou à raison certains avancent qu'elle est « aux ordres », qu'elle est « godillot », qu'elle est « partiale et monocolore ». Aux membres actuels de démontrer par leurs décisions qu'ils sont de véritables juges et garants du respect de notre Constitution, en ne se laissant influencés par qui que ce soient et quels que soient leurs pouvoirs et puissances au sein de la République.
« Ce n'est pas une légère tâche à assumer… Je leur souhaite de réussir » ; « À présent qu'ils sont installés, il faut qu'ils affichent un devoir d'indépendance et d'ingratitude nécessairement », ont déclaré respectivement Élisabeth Pognon, la présidente de la 1ère mandature et maître Robert Dossou, le président de la 4e mandature pendant que le secrétaire Général, Sylvain Nouwatin, l'un des 7 juges actuels parle de confiance : « Le peuple nous a fait confiance, il faut la mériter. » Un peuple qui attend donc des décisions justes à travers lesquelles les juges mettront en évidence leur impartialité et leur véritable indépendance, pour que vive l'État de droit et de démocratie pluraliste. https://croixdubenin.com/articles/editoriaux/752-devoir-d-ingratitude-et-d-independance

Abbé Crépin M. Acapovi, Directeur de publication de l'Hebdomadaire catholique La Croix du Bénin

Categories: Afrique

Les commerçants appelés à vider les alentours du Ceg Dantokpa

Fri, 06/08/2018 - 14:19

Les occupants des alentours du Ceg de Dantokpa sont appelés à vider les lieux dans les plus brefs délais. C'est l'information que le ministre des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, Mahugnon Kakpo, accompagné du préfet du Littoral, Modeste Toboula, a apporté cette semaine aux commerçants, lors d'une visite sur les lieux. Pour le ministre, le marché que ces commerçants ont créé autour de l'établissement ne permet pas aux apprenants de recevoir le savoir dans les conditions idoines. L'autorité préfectorale, lors de cette visite a mis en demeure les occupants qui s'opposeraient à cette décision du ministre. « Ils seront purement et simplement dégagés des lieux par la force publique », a lancé Modeste Toboula.

F. A. A.

Categories: Afrique

La police présente les prouesses de ses opérations

Fri, 06/08/2018 - 14:05

Braqueurs et cybercriminels interpellés, ordinateurs portatifs, téléphones portables, armes, munitions, faux billets de banque, des faux médicaments et autres objets saisis. C'est le bilan des dernières opérations qui a été présenté lors d'un point de presse, ce jeudi 07 juin 2018, à la direction générale de la police républicaine à Cotonou.
Pascal Odeloui, secrétaire général, porte-parole de la police républicaine, a fait le point d'un braquage qui a échoué à Sèto dans le département de Zou, le 31 mai dernier. « Des hors-la-loi au nombre de trois, à bord de deux véhicules et armés de fusils de fabrication artisanale ont été maîtrisés par la patrouille de la zone », a-t-il expliqué.
Dans le département de la Donga, à Kika, cinq malfrats en opération, armés d'AKM ont été maîtrisés et mis hors d'état de nuire.
Le directeur de la police républicaine de l'Atlantique, Jean-Claude Kuika a affirmé que dans son département certaines unités ont démantelé un réseau de fabricant de faux billets de banque. Selon les informations, une somme 785 000 FCFA a été emportée par huit faussaires qui font croire aux victimes par des fausses manœuvres qu'ils possèdent un escargot qui a le pouvoir de multiplier les billets de banque. Toujours dans ce département, un réseau d'escrocs a été démantelé par la police à Allada. Il s'agit des individus qui prétendent être envoyés par le chef de l'Etat pour des avis de recrutement. Ils ont enregistré 920 dossiers et perçu 6.000 FCFA par dossier.
M. Gaudens Sègbo, directeur de la police républicaine de l'Ouémé a signalé l'interpellation de 25 cybercriminels, ainsi que la saisie de 25 portables Androïd, 24 ordinateurs portatifs utilisés à des fins d'escroquerie et 850 kg environ de faux médicaments.
Dans la commune d'Abomey-Calavi, un charlatan dit "Hounnon", a été arrêté par la police à Hêvié. Il a failli tuer un de ses clients qui était venu solliciter son aide pour la bonne marche de son commerce.
Le porte-parole de la police républicaine exhorte la population à coopérer davantage avec les unités de base des forces de sécurité.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)

Categories: Afrique

Le Bénin en lice pour abriter l'Académie francophone de Tennis

Fri, 06/08/2018 - 13:58

Candidat pour accueillir une Académie Francophone du Tennis, le Bénin à travers son Ministre du Tourisme de la Culture et des sports, et le President de sa Fédération de Tennis a dévoilé son ambition au Forum de la Francophonie du Tennis réuni à Paris le 6 juin dernier.

"Ensemble, Osons l'avenir du tennis sur terre battue" tel est le projet proposé par la Fédération Beninoise de Tennis (FBT) sous le haut patronage de la Présidence de la République. L'ambition du Benin est de proposer aux pays francophones, de façon solidaire et responsable, l'invention et le partage du tennis sur terre battue en Afrique. L'objectif visé est de contribuer au renforcement et à la pérennité du plus grand tournois sur terre battue, le prestigieux Roland Garros.

Le Benin prétend pouvoir être le catalyseur d'un levier de développement partenarial équitable sur un continent riche de ressources et talents, puissance économique et démographique qui marquera le 21eme siècle.

Le Président de la FBT affirme que "Promouvoir un sport pas encore populaire, mais qui peut faire naître et émerger ses champions, est un acte politique fort au sens noble de l'intérêt commun, pour porter le présent et dessiner l'avenir"

Jean Claude Talon est convaincu que le partage des expériences, des savoirs et talents des fédérations francophones expérimentées justifie la promotion et le développement d'une école francophone marquée par l'originalité du jeu sur terre battue. Il a ainsi imaginé un projet innovant et global, s'inscrivant dans l'intérêt de toutes les fédérations de tennis d'Afrique (francophones ou non), bâti sur l'excellence de toutes ses composantes : sportives, éducatives, sociales, économiques, environnementales et architecturales.
La localisation d'un tel projet au coeur du large mouvement de développement qu'est le PAG prend sens sur la route des pêches au Bénin.

L'académie sera ouverte aux jeunes champions des 27 pays francophones, sur des cycles de 9 mois pour les 12-18 ans, et sur des stages de 15 jours pendant les vacances scolaires pour les 6-11 ans.
Elle formera des tenniswomen et tennismen du continent de haut niveau, spécialistes de la terre battue, et surtout des femmes et des hommes autonomes, citoyens de demain. Elle proposera également des formations diplômantes d'entraîneurs et des formations d'arbitres.
L'académie sera aménagée autour de 20 courts en terre battue dont un central, des salles de cours, 50 chambres individuelles, des parcours sportifs, des espaces "practice", une piscine, une salle de fitness, une salle de soins, un restaurant, un self, une boutique, un club house....

Au total, Oswald Homeky et Jean-Claude Talon ont défendu un projet sur un modèle économique structuré, qui capitalise tous les acquis et enjeux en matière d'environnement et de développement durable, qui remplira sa mission sportive et éducative sur la durée parce qu'elle s'inscrit dans un modèle économique viable, financé et pérenne. Ce projet se positionne comme une illustration de la capacité et du talent du continent à bâtir son avenir sous des formes singulières, originales et référentes.

Giscard AMOUSSOU

La délégation béninoise trè en images
Jean Claude Talon, Tarak Chétif Président de la Confédération Africaine de Tennis et Silvere Henri Vissé Journaliste et modérateur

Eric Adja Représentant Régional de l'OIF à Lomé, jean Claude Talon Président de la Fédération Béninoise de Tennis, Oswald Homecky Ministre des Sports et de la Culture , Jean Marc Adjovi Boco Directeur du Centre Diambars au Sénégal et Audrey De La Croix déléguée aux sports de l'OIF

Categories: Afrique

Cotonou, la ville généreuse qui encourage la mendicité des enfants

Fri, 06/08/2018 - 13:00

Ils prennent leurs quartiers aux alentours des mosquées, dans les feux tricolores, autour des églises, devant les officines de pharmacie et les centres de santé. Leurs corps frêles parfois habillés en haillons abordent le premier passant pour lui réclamer une ‘'dette'' de générosité. Enfants mendiants, enfants mendigots, ces petits êtres abandonnés ou commandés par des adultes, font parfois montre d'une certaine agressivité pour arracher à leur cible, une aumône. A Cotonou, la population aussi joue le jeu, au nom de certains principes religieux ou de solidarité, encourageant de ce fait un fléau qui s'enracine au fil des ans.

Cotonou, il est 10h. Au carrefour du marché Missébo, le feu vient de passer au vert, Adjarath, vautrée dans un fauteuil roulant s'empresse de quitter la chaussée pour rejoindre le trottoir. Visage caché dans une burqa sale, elle pose un regard triste sur sa main droite qui expose quelques pièces de monnaie. Cette fille de 12 ans pratique la mendicité depuis l'âge de 8 ans. Autour d'elle, une nuée de petites filles de la même confrérie s'anime. Elles font partie des protégées d'Adjarath qui leur montre les ficelles de ce qu'elle considère comme un métier. La pitance quotidienne qu'elle tire de cette activité a du mal à lui donner tort.

« Je gagne entre 2500 et 3000 FCFA par jour », dit-elle avec un regard qui semble avoir renoncé à toute dignité.

Une partie de l'argent gagné permet de satisfaire quelques besoins féminins comme l'achat de chaussures, de tissus et de boucles d'oreilles. L'autre partie, Adjarath la remet à sa mère qui mendie comme elle au quartier Zongo, situé non loin de là.

Cette confession de la jeune mendiante étaye la thèse d'une filière de mendicité qui se développe à Cotonou.

Les géniteurs de ces enfants, qui ne sont pas moins des mendiants, n'ont aucun scrupule à en parler.

« J'ai quatre enfants et je les envoie tous mendier sur divers carrefours de la ville. Moi aussi, je fais la manche ici à Zongo. Je suis consciente que c'est mauvais. Mes enfants souffrent souvent de fièvre, de diarrhée et de fatigue, nous sommes très pauvres. Mon mari qui a quitté le Niger avec moi pour venir au Bénin est déjà décédé. Je n'ai pas le choix », explique Maïmouna.

Des histoires difficiles à vérifier

Selon le sociologue Abdoulaye Benon Mora, rien ne justifie ce phénomène qui n'a même pas le prestige d'un fait social. Cet enseignant de l'Université d'Abomey-Calavi n'est pas convaincu par ces histoires que racontent les mendiants pour justifier leur comportement.

« La mendicité des enfants n'est pas un fait social. C'est un fléau au même titre que le vol, les braquages et les autres crimes. Elle fait partie des interdits sociaux. En conséquence, tous ces enfants doivent être ramassés des rues de Cotonou », préconise-t-il.

Sur le plan confessionnel, les religieux aussi ont leur point de vue sur le phénomène.

« Il n'est pas question de relier ce fléau à l'Islam », s'emporte d'emblée Roufaï Rashid, assistant du président de l'Union islamique du Bénin.

« L'Islam encourage l'aumône mais pas la mendicité ; encore moins la mendicité des enfants. Il n'y a aucune similitude entre ces deux faits », tranche-t-il radicalement.

Même si cette pratique n'est pas prônée par l'Islam, « l'apprenant de l'école coranique peut être amené à mendier pendant un mois. C'est considéré comme un rite de passage dans l'éducation religieuse de l'enfant », clarifie Dr Abdoulaye Bénon Mora.

L'universitaire précise que ce rituel religieux n'existe pas dans les villes du Sud Bénin comme Cotonou.

Selon une enquête réalisée en 2015 auprès d'un millier d'enfants impliqués dans la mendicité au Bénin par Princeton, une prestigieuse université américaine, Cotonou n'abrite pas d'enfants talibés comme Dakar au Sénégal (généralement un garçon âgé de 5 à 15 ans, issu d'une famille pauvre, confié par ses parents à un maître coranique ou marabout afin que celui-ci se charge de son éducation religieuse. Cette éducation a lieu dans un daara, une école coranique. En contrepartie, le talibé doit s'acquitter des travaux domestiques, et est généralement contraint à mendier dans les rues afin de subvenir à ses besoins et aux besoins de son maître et de sa famille.). Mais il n'y a pas de quoi pavoiser. La ville enregistre la deuxième plus forte population d'enfants mendiants du Bénin après Malanville (située à 800 km au nord de Cotonou), d'après la même enquête. Ils seraient au nombre de 1 404 à Cotonou contre 1 688 à Malanville.

Le phénomène préoccupe les autorités du Ministère de la fonction publique, du travail et des affaires sociales qui ont du mal à s'y attaquer sans en maîtriser les contours.

« Les enfants ne mendient pas de leur plein gré. Ils sont envoyés par des adultes à qui ils rendent compte en fin de journée. Il faut remonter à ces personnes et comprendre leurs motivations. C'est très important. Cela permet de savoir s'il s'agit d'un réseau de mendicité ou de parents en situation d'indigence avancée. C'est après avoir réuni toutes ces informations, qu'on pourra envisager une solution efficace contre ce fléau », affirme Bruno E.S.Y Gbehinto, directeur de la famille, de l'enfance et de l'adolescence.

Son département a mis en place une commission qui travaille à comprendre les contours du phénomène. En attendant ses recommandations, les populations de Cotonou, consciemment ou inconsciemment, continuent d'alimenter les réseaux d'enfants mendiants.

Rufin PATINVOH

Categories: Afrique

Le mariage à l'épreuve du lesbianisme

Fri, 06/08/2018 - 10:00

L'union entre l'homme et la femme a été de tout temps reconnue par la tradition et la loi comme fondement du mariage et de la famille. Mais avec l'évolution des mentalitéset la nouvelle conception du mariage entre les être humains, le phénomène de l'homosexualité et surtout du lesbianisme n'épargne pas la société béninoise. Les religions encore moins le code des personnes et de la famille ne reconnaît aucun droit aux homosexuels au Bénin. C'est pourquoi, certaines autorités réclament des sanctions à l'encontre de celles qui s'adonnent au lesbianisme et autres actes attentatoires aux « bonnes mœurs ».

Dans le dictionnaire philosophique du droit canonique édité par Voltaire au début du 6ème siècle, ce philosophe définissait le mariage dans l'ordre civil comme étant « une union légitime de l'homme et de la femme pour avoir des enfants, pour les élever, et pour leur assurer les droits des propriétés sous l'autorité de la loi ». Des siècles après, cette définition a beaucoup évolué et l'évoquer ainsi, pourrait changer complètement les habitudes auxquelles on assiste dans le monde d'aujourd'hui.
Le mariage pour le sociologue Abdon, n'est plus cette union entre l'homme et la femme, mais plutôt, « une union entre deux êtres humains, peu importe leur sexe ».Le nouveau concept y va d'ailleurs et laisse désormais dans le champ lexical de tous, les mots comme l'homosexualité, la bisexualité, le lesbianisme et autres.
Mais en remontant dans l'histoire, on se rend compte que le Bénin, tout comme les autres pays africains, est régie par des valeurs culturelles, cultuelles et traditionnelles qu'il convient de préserver et de pérenniser selon les gardiens du temple.
Xavier N'Solé est dignitaire et chef de sa famille. Du haut de ses 82 ans, il dit être suffisamment outillé pour faire revivre le mariage del'époque ancienne. « A cette époque, ce n'était pas les individus qui se marient mais plutôt les familles puisque tout se négocie entre les deux familles et non entre la fille et le garçon », raconte l'octogénaire en précisant qu'il arrive parfois où les gens qui seront en couple ne se croisent même une fois dans leur vie. Revivant cette période si nostalgique, Xavier confie que cette forme de mariage a toujours été le socle de la stabilité dans les foyers puisqu'au-delà des deux individus (le mari et la femme), ce sont deux familles qui se sont réunies.
Mais l'évolution du monde ces dernières années et l'imposition presque de ce phénomène d'homosexualité dans les sociétés ont totalement bouleversé les anciennes habitudes et ont aussi tendance à tordre le cou aux valeurs traditionnelles qui faisaient pourtant la fierté des communautés béninoises. Bien que, dans de nombreuses cultures du pays, au cours de l'histoire, des femmes ont eu des relations sexuelles avec d'autres femmes, elles ont rarement été désignées avant le XXe siècle comme faisant possiblement partie d'un groupe défini et autonomiste, sur le plan culturel et social, et nouvellement sur le plan sexuel.
Ce dernier constituant un argument sociologique et comportemental inédit, est présenté comme le point d'orgue de l'antagonisme à une constitution normative persévérante des schémas moraux au sein de la société (à partir du schéma sexuel), doublement aliénante pour elles, compte tenu de la position peu influente de l'ensemble des femmes sur le plan politique jusqu'à la fin de celui-ci.
Mais malgré cette communauté qui se forme et qui se bat pour être véritablement acceptée dans la société, les pesanteurs sociologiques font qu'elles n'arrivent pas à assumer en toute responsabilité leur statut d'homosexualité et surtout du lesbianisme. Cela ne peut qu'être ainsi, nous signale Josette Atadé, avocate à la Cour, qui évoque le code des personnes et de la famille.
Selon la loi N°2002-07 du 24 août 2004 portant code des personnes et de la famille, l'article 123 stipule que « le mariage ne peut être contracté qu'entre un homme âgé d'au moins dix-huit (18) ans et une femme âgée d'au moins dix-huit (18) ans, sauf dispense d'âge accordée pour motif grave par ordonnance du président du tribunal de première instance sur requête du ministère public ». Cet article est précédé de celui 113 qui, parlant des fiançailles évoque que « ces dernières sont une convention solennelle par laquelle un homme et une femme se promettent mutuellement le mariage ». Pour l'avocate, « considérant donc ces articles contenus dans la loi suscitée portant code des personnes et de la famille, l'acceptation de ces femmes lesbiennes constitue la grosse problématique à moins d'une modification de cette loi toujours en vigueur d'ailleurs ».
« Sacrilège ! », hurleXavier à l'évocation du phénomène du lesbianisme en République du Bénin. « Nous avons des valeurs qu'il faut impérativement défendre. Si la chose se pratique réellement comme je l'entend là, il est normal que des malheurs s'abattent sur le peuple », déclare-t-il très stupéfait avant d'évoquer que le renvoi de l'enfant lesbien de la famille serait la seule option possible pouvant lui permettre d'éviter des malédictions et surtout la colère des dieux.
Vivre dans la communauté constitue un calvaire pour ces lesbiennes qui, disent-elles, n'arrivent même plus à contrôler leurs sentiments à ce sujet. Pour Nicanor Aimé Isaïe, psychologue clinicien, « les lesbiennes qui entendent assumer leur statut d'homosexualité rencontrent des difficultés ou des pressions familiales avec souvent des cas de dépression engendrant au finish des conflits familiaux à gérer ». C'est pour éviter ces cas de conflit que ces homosexuelles souhaitent une reconnaissance légale. « Qui oserait célébrer ce mariage ? », s'interroge Xavier N'Solé. Pour Espoir Weinsou, juriste et ancien deuxième adjoint au maire de la commune d'Adjohoun, « le moment pourrait venir et si l'Etat central l'autorise, les maires et les officiers d'Etat civil n'auront plus de choix à ce sujet ». Mais pour y arriver, « il faudrait que la loi franchisse le stade de l'Assemblée nationale », nuance-t-il.
« Nous avons une histoire et une tradition et selon leurs principes, la femme doit impérativement se marier à un homme et vice versa. C'est un affront à notre culture et une insulte aux mânes de nos ancêtres. Ces femmes doivent être corrigées et remises sur la voie des bonnes mœurs », lance sévèrement le roi de la commune de Bonou, Sa Majesté, Houézèzoun Alochéou. Tout comme ce dignitaire, ils sont très nombreux, ces gardiens de la tradition à recommander « une répression à la hauteur de la forfaiture de ces femmes ».
Le même avis est partagé par les responsables religieux qui estiment que le monde ne serait pas monde si de telles pratiques avaient eu cours par le passé. « La Bible a expressément mis accent sur le mariage entre une femme et un homme pour une procréation. C'est bafouer l'ordre biblique et les valeurs qu'enseigne ce livre saint », a sévèrement lancé l'abbé Thierry, prêtre de l'église catholique.
Pour l'instant, en absence de toute répression et de décisions de l'Etat central, le phénomène s'enlise dans la société et pour des citoyens, « il urge qu'une action conséquente soit rapidement entamée afin de stopper la saignée à ce stade embryonnaire ».

Entretien avec Nadia"C'est un choix qui s'est imposé à moi dès le bas-âge"

Le couple n'est plus constitué uniquement d'un homme et d'une femme comme ce fut le cas dans l'ancien temps. Etre en couple, c'est désormais vivre son amour avec la personne qu'on aime, peu importe son sexe. Nadia, lesbienne et élève en classe de 1ère dans un complexe scolaire de Cotonou (Bénin), elle évoque les raisons qui l'ont poussée à opérer ce choix sexuel et sa vie en communauté.

Nadia, une lesbienne épanouie sexuellement

Comment êtes-vous arrivée à ce choix sexuel ?

Nadia : C'est pratiquement la première question que me posent les gens qui me fréquentent. Pour résumer, j'ai fait mon enfance dans un foyer conjugal où les disputes sont très fréquentes entre ma maman et mon père. Pour un oui ou un non, mon papa battait ma mère. J'ai donc grandi dans cet environnement où se développaient en moi la haine et la méfiance à l'égard de mes parents spécialement de mon papa. J'avais un dégoût pour mon papa que je prenais comme un bourreau. Il incarnait pour moi un être extrêmement méchant de qui il faut se méfier à tout prix. J'ai donc développé ce sentiment d'anxiété. Ce n'est que depuis ce temps que tout ce qui touche l'homme me repousse. Je ne considère plus les hommes et à chaque fois que j'avais à faire avec eux, j'ai peur, je suis dérangée parce qu'ils sont, selon l'image que j'ai de mon papa, des méchants.
Je vivais déjà cette situation quand, à 14 ans, j'étais en 5ème, j'ai été violé par un cousin de village qui était venu en vacances chez nous. Cette histoire de viol est tellement affligeante que je n'aimerais même plus évoquer. L'essentiel à retenir de cet acte ignoble et déshonorant, c'est qu'il venait de me priver de ce privilège de virginité. C'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. C'était le déclic.
Le mépris était donc à son comble et pour moi, l'homme ne devrait plus exister dans ma vie. De tous ces évènements, je n'éprouvais rien en matière de sexualité puisque je me dis toujours qu'une relation amoureuse ne peut que se produire entre un homme et une femme. Donc, la question d'acte sexuel n'était pas dans mes projets jusqu'à ce que je décroche mon Brevet d'Etude du Premier Cycle (BEPC). C'est après l'obtention de ce diplôme que j'ai commencé par ressentir des envies libidinales. Je me suis fait amie avec une camarade avec qui je m'entendais si bien. Jusque-là, je la voyais aussi seule, loin des garçons et elle avait une fréquentation limitée. J'ai donc décidé de me rapprocher d'elle et de tisser un lien plus amical.
D'une simple amitié, nous avions commencé à être plus intimes et on se confiait. Je ne dirai pas qu'on a vécu les mêmes expériences mais je dirai que les deux histoires ne sont pas trop loin l'une de l'autre. Elle avait aussi des ressentiments pour tout ce qui a rapport avec l'homme. Des histoires en histoires, nous avions commencé à se désirer et nous voilà aujourd'hui amoureuse l'une de l'autre depuis un peu plus d'un an.

Comment vivez-vous votre relation amoureuse ?

Hum, notre relation, nous la vivons comme tout bon couple amoureux. On se fait des cadeaux, on se voit aussi fréquemment que possible, on fait des sorties et on se satisfait sexuellement. Rien d'extraordinaire en la matière.

Comment pouvez-vous jouir de vos relations sexuelles ?

(Rire). C'est tout comme si vous demandez à un couple amoureux comment ils jouissent de leur sexe. Le phénomène ne diffère pas hein. Ce qui est bon dans tout acte sexuel, c'est la satisfaction et l'atteinte d'orgasme. Et nous, peu importe la méthode que nous utilisons, nous jouissons toutes du plaisir et nous atteignons l'orgasme. Mais au-delà de cet aspect, c'est que nous nous entendons bien et nous sommes toute deux heureuses. Le reste n'est que détail.

Quel regard portent vos camarades sur vous et sur votre relation ?

Un regard de curiosité surtout. Ils sont tous curieux comme vous de savoir comment nous faisons l'amour, comment nous en jouissons. Mais, bien qu'ils soient si curieux et déterminés à le savoir, ils nous repoussent et nous écartent en nous considérant comme des "divorcés sociaux" ou des déréglées de la société. Cette forme de stigmatisation nous dérange mais ne nous enlève heureusement pas l'amour que nous éprouvons l'une à l'autre. Ils nous rejettent mais cela n'émousse pas nos ardeurs en la matière.

Quelle est la réaction de vos parents à ce sujet ?

D'abord, les parents de ma fiancée ne sont pas encore au courant du choix sexuel de leur fille. Les miens oui. Au début, ça avait choqué mon papa qui se disait que cela ne se passera jamais de son vivant. Mais avec le temps, il a compris que ce choix ou cette envie est survenu compte tenu de sa posture, sa manière et la façon dont il maltraitait ma mère et tout ce qui a rapport avec la femme. Il a compris qu'il a contribué en grande partie à ce choix que j'ai opéré. Pour ma maman, à voir toute la haine qu'elle éprouve à l'égard des hommes, elle n'y a pas trouvé assez d'inconvénients à part qu'elle ne cesse de me demander comment pourrait-elle avoir un petit-fils. Et sur ce sujet, elle ne cesse de prier pour qu'un jour, je puisse changer d'orientation sexuelle. Des propos de ma mère, elle me déconseille vivement d'en parler à mon entourage et aux amis de peur qu'elle soit traitée de tous les noms et de tous les qualificatifs.
Je ne peux pas prédire la réaction des parents de ma fiancée à l'instant. Elle saura comment les maîtriser en son temps.

Pensez-vous vous marier ?

Bien sûr que oui. On planifie notre mariage. Aujourd'hui, l'Etat béninois n'a pas encore autorisé le mariage homosexuel mais comme les milliers de couples béninois, nous allons vivre en concubinage. C'est d'ailleurs ça la forme du mariage le plus fréquent dans le pays.

Et si les parents s'y opposent ?

On y a pensé aussi. Mais nous avons notre plan déjà bien peaufiné. Permettez que je ne vous dévoile ce plan. En son temps, on saura quoi faire. Et ce n'est pas seulement les parents qui vont s'y opposer, mais la société également. Et c'est pour ça nous souhaitons de tous nos vœux des dispositions légales en la matière. A voir notre degré d'amour, si toutes les tentatives échouent, ça ne me gênera en rien de rester célibataire toute ma vie.

Un mot pour conclure cet entretien

Mon seul souhait, c'est que la société cesse d'avoir ce regard si étrange envers nous et que l'Etat œuvre pour la reconnaissance de l'homosexualité. Il faut que nous soyons libres et fiers de nos choix sexuels. Je vous remercie.

Propos recueillis par Josaphat DAH-BOLINON

Lesbianisme et homosexualité féminine

Le mot lesbianisme est souvent utilisé pour décrire l'attirance sentimentale et sexuelle entre deux femmes. On parle aussi d'homosexualité féminine pour qualifier cette attirance, ou parfois de saphisme, voire de tribadisme (terme désuet et généralement péjoratif).
Les termes « lesbianisme » et « saphisme » font référence à la poétesse grecque Sappho, originaire de l'île de Lesbos. Le mot « lesbienne » peut être utilisé comme substantif pour désigner une femme qui s'identifie elle-même ou est caractérisée par d'autres comme étant homosexuelle, ou comme adjectif, pour décrire un objet ou une activité reliée à l'amour entre femmes.
Le lesbianisme, en tant que concept utilisé pour différencier les femmes selon leur orientation sexuelle, est une construction du XXe siècle. Bien que l'homosexualité féminine soit apparue dans de nombreuses cultures, ce n'est que depuis très récemment que « lesbiennes » désigne un groupe de personnes. À la fin du XIXe siècle, plusieurs sexologues publient sur le désir et la sexualité entre personnes de même sexes et désignent les lesbiennes d'Occident comme une entité distincte. À cause de cela, les femmes qui prirent conscience de leur nouveau statut médical formèrent différentes sous-cultures en Europe et en Amérique du Nord. Avec la seconde vague féministe, la signification du terme s'est encore étendue. Les historiens ont depuis réexaminé la question des relations entre femmes à travers l'histoire et ont interrogé ce qui qualifie une personne ou une relation de « lesbienne » et ont trouvé trois éléments servant à l'identification des lesbiennes : le désir sexuel, le comportement sexuel et l'identité ressentie.
L'homosexualité selon le sexologue Samuel A., « est un choix qui est inné mais qui n'est pas un phénomène héréditaire ». Etant donné qu'elle constitue l'attirance sexuelle des personnes de même sexe, l'expression "gay" désigne l'homosexualité chez les hommes et "lesbienne" est utilisée pour les femmes. Par le passé, selon les thèses de certains psychologues, sexologues et psychiatres, l'homosexualité était prise pour une pathologie mentale. La théorie est restée telle pendant des décennies avant d'être analysée autrement. Cela avait d'ailleurs évolué avec le temps où on classait l'homosexualité parmi les troubles des conduites sexuelles. « Mais de nos jours, l'homosexualité est considérée comme une orientation sexuelle à part entière et constitue donc un choix pour l'individu », précise Nicanor Aimé Isaïe, psychologue clinicien.

J. F

Categories: Afrique

Dandi Gnamou donne sa démission

Fri, 06/08/2018 - 02:48

Le professeur Dandi Gnamou a fini par démissionner de ses postes électifs de Chef de Département de droit public et de Secrétaire permanent du Comité sectoriel scientifique, sciences juridiques politiques et administratives de la Faculté de droit et de sciences politiques de l'Université d'Abomey-Calavi.

Sur insistance du Doyen de ladite faculté, Joël Aïvo, le président de la Cour suprême, Ousmane Batoko, l'a obligée à quitter ses positions à l'université, comme l'exigent les textes en vigueur contre le cumul de postes, puisqu'elle est nommée conseillère à la haute juridiction. Après plusieurs plaintes contre le cumul de postes du professeur Dandi Gnamou, Joël Aïvo a fini par avoir raison. Dandi Gnamou, précédemment nommée conseillère à la Cour suprême, a été obligée de démissionner de ses postes à l'université sur instructions du président de la Cour suprême.

Dans sa lettre de démission en date du 30 avril 2018, le professeur Dandi Gnamou a reconnu qu'elle était dans l'illégalité en cumulant le poste de conseiller à la Cour suprême avec ses postes électifs à la l'Université d'Abomey-Calavi.
« J'ai l'honneur de vous présenter officiellement ma démission au poste de Chef de Département de droit public de la Faculté de droit de l'université d'Abomey-Calavi et de Secrétaire permanent du Conseil scientifique. Ma nomination à la Cour suprême implique pour moi une charge de travail importante et des incompatibilités (…) », a-t-elle écrit.
Mais, Dandi Gnamou soutient qu'elle a été poussée à la démission de ses positions à l'université par la prise d'un acte administratif déféré devant le juge administratif de la Cour suprême. « Nous le savons tous, le département à la faculté de droit et de sciences politiques ne bénéficie ni de budget, ni de pouvoir décisoire. Ces activités ne peuvent donc donner lieu, en l'état de notre fonctionnement, à la prise d'un acte administratif pouvant être déféré devant le juge administratif. Toutefois, en raison de la nature et la charge du poste, c'est mon collègue Akékéro qui s'est occupé de la gestion courante du département. Mon mandat électif s'achève en juin 2018 (…) », précise-t-elle dans sa lettre.
De même, Dandi Gnamou indique que le poste de Secrétaire permanent du Comité scientifique, sciences juridiques et politiques n'est pas rémunéré. « Ici aussi, en tant que tel, le Secrétaire permanent assure la coordination des activités du Comité sectoriel scientifique, instance qui elle aussi ne bénéficie pas de budget et qui est principalement une instance collégiale en matière de formation, de recrutement et de reclassement des collègues. Mon mandat s'achève en juillet 2018 (…) », a-t-elle précisé.
« Toutefois, la polémique indécente suscitée et entretenue même via les réseaux sociaux sur cette question, m'amène, au vu de mon indisponibilité de plus en plus grande et sur instructions du président de la Cour suprême à vous demander de bien vouloir accepter ma démission à ces différents postes (…) », a-t-elle décrié.
Mais, du côté de la Faculté de droit et de sciences politiques de l'université d'Abomey-Calavi, on soutient que les textes en vigueur contre les incompatibilités de postes doivent être respectés et que cette décision n'a rien à avoir avec la personne du professeur Dandi Gnamou.

Categories: Afrique

Le ministre Ahissou éclaire les députés sur la gestion de la Sitex et de la CBT

Fri, 06/08/2018 - 02:36

Le ministre de l'industrie et du commerce Serges Ahissou a présenté des éclaircissements aux questions orales des députés sur la gestion de la Sitex et de la CBT. C'était ce jeudi 07 juin 2018, au Palais des gouverneurs à Porto-Novo.

La mauvaise organisation du travail à la Sitex ainsi que les mauvaises conditions de vie et de travail des employés n'a pas laissé le ministre indifférent. Selon lui, le plan de relance de la Sitex adopté en 2005 comporte trois volets. Il y a d'abord la reconnexion de la Sitex à son segment de marché après trois ans d'absence, à partir d'un financement de 220.715.041 FCFA. Aussi serait-il question de l'évaluation de la première phase et la réhabilitation des équipements productifs grâce à un appui financier de 250.821.500 FCFA de l'Etat. Le dernier volet concerne le financement du fonds de roulement de l'entreprise. Serge Ahissou explique par ailleurs que « les deux premiers volets du plan ont été conduits à bonnes fins, par les financements visés supra, mais le financement du fonds de roulement peine à se mettre en place. Ce qui fait que la Sitex survit grâce aux crédits interentreprises et aux rares concours bancaires ponctuels du fait de la structure financière et du statut de l'entreprise qui incitent à la prudence. Le ministre rappelle que l'état de vétusté chronique des équipements et leur obsolescence ne favorisent guère les meilleurs rendements et productivités souhaités pour une bonne compétitivité entrepreneuriale. La situation financière de la Sitex, soutient le ministre, est celle d'une entreprise en faillite avec un taux de paupérisation de 253,38 % et mise en restructuration, fortement endettée et sans fonds de roulement, à équipements vétustes et obsolètes. Selon les études, « avec les conditions difficiles d'exploitation, la Sitex se trouve obligée d'engager une hiérarchisation des dépenses et de définir des priorités », à souligné Joseph Ahissou. Au nombre des priorités, il y a la régularité et le payement à bonnes dates des salaires ; le maintien en activité de l'entreprise à travers l'approvisionnement en matières et fournitures. Il en est de même pour la régularisation de la situation des agents admis à faire valoir leurs droits à la retraite pour favoriser une retraite paisible. Ce qui explique les difficultés de versements de cotisations à la CNSS.
Cette situation ‹‹n'a pas empêché la société d'opérer des versements au cours de la période de l'Administration Déléguée. Les cotisations ouvrières prélevées sur 2015, 2016, 2017 et 2018 ont été, à ce jour, entièrement reversées », a précisé Serge Ahissou.

Autres situations

Concernant les cas de vols constatés à la Sitex, le ministre a aussi clarifié la situation. « Ils ont été perpétrés par des ouvriers qui ont été régulièrement confiés au Tribunal de Première Instance de Lokossa, jugés et sanctionnés en fonction des arrêts rendus et en plus sanctionnés sur le plan administratif en fonction des fautes commises », a-t-il rappelé. Par rapport à la gestion déléguée, Serge Ahissou a déclaré que les appuis financiers de l'Etat en faveur de la Sitex sur cette période s'élèvent à 546 536 541 FCFA. Comme performance pendant cette période, il y a « la réhabilitation du potentiel technique de la Sitex ; la reconnexion de l'entreprise avec son segment de marché. Aussi note-t-on, le recrutement de 271 travailleurs précédemment licenciés de la SITEX avec paiement sur la période de 2005 à ce jour de plus de 2,26 milliards de francs CFA de salaires nets ; la contribution au maintien d'un climat social apaisé dans la ville de Lokossa et ses environs ». Le ministre a mis aussi l'accent sur « la résorption du dédain initial affiché des potentiels repreneurs de l'usine ; le paiement de diverses dettes héritées à la fermeture de l'usine en 2004 ». La situation calamiteuse de la société dérive du fait que « en l'absence de fonds de roulement, le poids de son endettement hérité à la fermeture, et l'utilisation sous dimensionnée de son potentiel ne favorisent pas la mobilisation de ressources suffisantes. Ce qui explique les difficultés de l'entreprise à honorer à bonnes dates ses engagements commerciaux, financiers et sociaux, a justifié le ministre.
Dans le cadre de la restructuration complète de la Sitex, le gouvernement explore deux pistes complémentaires. Il s'agit du toilettage des états financiers de l'entreprise ; la recapitalisation de la Sitex et le financement de son fonds de roulement et le renouvellement progressif de ses équipements productifs d'une part et la privatisation de l'entreprise, soit à travers une location gérance, soit à travers l'ouverture du capital social, soit par une cession pure et simple.

Le cas de la CTB

« Les travailleurs de la Compagnie Béninoise de Textile sont soumis au code du travail en vigueur au Bénin. Les salaires des ouvriers de la CBT sont cadrés par la convention collective de la CBT rédigée en conformité avec la Convention Générale en vigueur au Bénin. La CBT dispose donc d'une grille salariale qui est respectée pour le paiement de ses travailleurs », fait savoir le ministre Serge Ahissou. Selon lui, le SMIG n'est payé qu'aux apprentis ouvriers pendant leur première année de formation qui dure en tout deux ans. « Cette allocation de subsistance subit une augmentation de 3.600 FCFA pendant la seconde année de formation et devient donc 46.300 FCFA. Après cette période de formation, ils sont engagés comme ouvriers conventionnés de la CBT et sont classés suivant la grille salariale de la Convention Collective adoptée dont aucun salaire n'est inférieur à 43.000 FCFA », dira-t-il le représentant du gouvernement. Il explique par ailleurs que « les statuts adoptés par les deux Etats propriétaires de la CBT prévoient pour le Conseil d'Administration, 05 représentants de l'Etat chinois et 04 représentants de l'Etat béninois provenant des Ministères concernés par la coopération ». Aucune représentation des travailleurs, n'est prévue, a-t-il ajouté.
Giscard AMOUSSOU

Categories: Afrique

Liste des nouvelles affectations à la Douane

Fri, 06/08/2018 - 00:39

Le ministre de l'économie et des finances vient de rendre publique la liste des affections au niveau des inspections à la Direction des douanes et des droits indirects. Les 54 postes d'affection sont précisés dans l'arrêté N•1745C/MEF/CAB/SGM/DAF/DGDDI en date du 05 juin 2018. Votre journal publie ici l'intégralité de la liste.
Veuillez cliquer sur le fichier pdf ou le lien ci-après.

https://www.24haubenin.info/IMG/pdf/affectations_inspecteurs_dgddi.pdf

Categories: Afrique

Vers l'installation d'une nouvelle usine d'égrenage de coton

Thu, 06/07/2018 - 19:11

Le ministre de l'industrie et du commerce, Serge Ahissou, à travers une communication en Conseil des ministres ce Mercredi 06 Juin 2018, a sollicité l'autorisation d'implantation d'une nouvelle usine d'égrenage, tenant compte de la tendance haussière de la production cotonnière et des capacités d'égrenage des usines actuellement en activité.
Selon cette communication, le Bénin compte actuellement 19 usines d'une capacité annuelle totale de 600 000 tonnes et pour les campagnes à venir, la possibilité d'un dépassement du niveau d'égrenage actuel est forte et il convient d'anticiper.
Ainsi, en vue d'assurer l'égrenage à bonne date de la production supplémentaire espérée dès la fin de la campagne en cours, il est nécessaire d'augmenter les capacités du potentiel industriel.
En application de l'article 19 de l'accord-cadre du 07 Janvier 2009 qui lie le gouvernement et l'Association interprofessionnelle du coton (Aic), le Conseil a instruit le ministre de l'industrie et du commerce, en relation avec l'Aic, d'ouvrir l'agrément à une usine additionnelle d'égrenage de coton.
F. A. A.

Categories: Afrique

Un mort et une dizaine de blessés au carrefour de l'abattoir

Thu, 06/07/2018 - 18:54

Un mort et une dizaine de blessés plus ou moins graves, c'est le triste bilan d'un accident de circulation survenu ce jeudi 7 juin 2018, aux environs de onze heures, au carrefour de l'abattoir sur la voie inter-état Cotonou-Porto-Novo.

A en croire les explications des témoins rencontrés sur les lieux, le chauffeur d'un minibus de transport venant de Porto-Novo a perdu le contrôle de son véhicule alors qu'il abordait le virage à la hauteur du carrefour de l'abattoir. « Il roulait trop vite et il n'a pas pu éviter le motocycliste. Il l'a coincé contre le camion... », soutient un conducteur de taxi moto. Le minibus immatriculé BH 3652 RB a percuté le motocycliste qui dans sa chute est resté coincé entre le véhicule et un camion. Il a rendu l'âme sur le champ. Dans sa tentative de maîtriser le véhicule en déroute, il a percuté plusieurs autres motocyclistes causant plusieurs blessés. Le capitaine Casimir Etchiha, commandant de la compagnie du groupement des sapeurs pompiers du Littoral, a indiqué qu'il s'agit d'un choc violent qui a modifié la trajectoire du minibus causant dix autres blessés dont deux graves.
Les chauffeurs du minibus et du camion sortis indemnes de l'accident ce sont éclipsés des lieux. Un témoin a fait savoir qu'ils sont bien connus et seront retrouvés.

Marcel H.

Categories: Afrique

1,5 milliard FCFA pour l'hôpital de zone de Savè

Thu, 06/07/2018 - 18:24

1.489. 046. 933 FCFA, c'est le montant exact que le gouvernement veut mettre à disposition pour l'achèvement des travaux de construction de l'hôpital de zone de Savè, démarrés depuis quelques années.
D'un coût prévisionnel de 8. 040. 000. 000 FCFA, la construction de l'hôpital de zone de Savè est en cours avec l'appui du Fonds saoudien de développement duquel le Bénin a obtenu un prêt pour son financement à hauteur de 70%. Démarré en 2012, le chantier n'a pu être achevé en 2014 comme prévu, faute de financement de la contrepartie béninoise. Cette situation a ralenti le rythme de décaissement des ressources du partenaire saoudien.
En vue de permettre la reprise des travaux et l'achèvement de l'ouvrage au profit des populations, le gouvernement a décidé en accord avec la partie saoudienne, de prendre les dispositions appropriées pour l'achèvement du chantier en 2019. Ainsi, le Conseil a décidé du paiement de la contrepartie du Bénin évaluée 1. 489. 046. 933 FCFA, et instruit le ministre de l'économie et des finances, de mettre à disposition les ressources nécessaires à cet effet.
F. A. A.

Categories: Afrique

Les occupants de la forêt classée de l'Alibori supérieur expulsés

Thu, 06/07/2018 - 18:18

Les autorités de la direction des eaux forêts et chasse ont organisé une opération de déguerpissement des occupants de la forêt classée de l'Alibori supérieur de vendredi à mardi dernier.
Selon les informations recueillies par l'Abp, cette opération a mobilisé une cinquantaine d'agents des eaux et forêts, de la police républicaine et des militaires. Elle a permis de mettre la main sur une soixantaine d'occupants illégaux.
Il leur est reproché l'incinération et le défrichage des arbres dans la forêt. Selon la règlementation en vigueur, les responsables de ces infractions sont passibles de 03 mois à 03 ans d'emprisonnement ou au paiement d'une amende. Face à cette réglementation les personnes interpellées ont opté pour le payement des amendes suivi de l'engagement de ne plus jamais y retourner. Grace à cette opération les caisses de l'Etat ont été renflouées avec plus de 10 millions de FCFA.
La forêt classée dite de l'Alibori supérieur est d'une superficie de 256.000 hectares environ et s'étend sur les départements de l'Alibori, de l'Atacora et du Borgou. On y retrouve de nombreux agriculteurs et le constat des conflits fonciers entre les populations est régulier.
Dans le cadre de ladite opération, un militaire a été retrouvé mort à la sortie nord de Sori, dans la commune de Gogounou, le dimanche 03 juin dernier. Les causes et les circonstances de ce drame ne sont pas encore élucidées et l'enquête se poursuit.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)

Categories: Afrique

Le grand miracle de la Cour Holo

Thu, 06/07/2018 - 18:00

Standing ovation donc pour Théodore Holo, président sortant de la Cour Constitutionnelle ! L'image du président entrant en petite foulée dans la salle, continue de faire le tour des réseaux sociaux. Holo a tenu à démontrer qu'il part la tête haute, histoire de masquer le grand malaise, ayant marqué sa fin mandature… Et « ses disciples »regroupés au sein de l'Association béninoise de droit constitutionnel, lui ont déroulé le tapis à cette fin, dans le cadre des 25 ans de la haute juridiction. Cette fête, les membres de sa Cour, l'avaient pourtant rêvée plus grand. Le budget prévisionnel conçu à ce propos était pharaonique ! Depuis, les reformes salutaires de Patrice Talon, sont passées par là…L'institution a donc dû s'en remettre à l'Organisation Internationale de la Francophonie (Oif).Evidemment, dans une Afrique Francophone, où les Cours et Conseils constitutionnels jouent les « yoyos, en disant et en se dédisant au besoin, il semble que la Haute juridiction du Bénin, reste une « lumière ».Tant mieux. Les cas du Conseil constitutionnel ivoirien présidé par Paul Yao Ndré, est encore vivace dans les mémoires…Que dire de la Cour constitutionnelle du Gabon, à la tête de laquelle Marie-Madeleine Mborantsuo, fait la pluie et le beau temps ?Alors, quoi d'étonnant donc d'entendre les invités tresser des lauriers à l'exception béninoise !
Néanmoins, reconnaissons que le mérite des louanges à la Cour constitutionnelle du Bénin, revient d'abord à certains prédécesseurs de Théodore Holo .Hommage donc à la première présidente, dame Elisabeth Pognon. C ‘est sous sa présidence, que notre Cour a acquis ses lettres de noblesse .Hélas, par méchanceté, certains juristes d'alors, dont un certain Théodore Holo, avaient pu arguer à l'heure du renouvellement de son mandat, qu'elle n'était pas juriste de… « Haut niveau » ! Si c'est pas sorcellerie…Puis vînt le tour de dame Ouinsou Conceptia. C'est dans les mélis mélo de son arbitrage du match « amical », ayant opposé au second tour, Mathieu Kérékou à Bruno Amoussou, que la Cour devînt la « Cour des miracles », selon les bons mots d'Adrien Houngbedji. On était alors au bord du gouffre. Avec l'avènement de Robert Dossou, on a fait un pas…Robert Dossou fût le président du K.O et du chaos. Avant d'être au finish, remercié comme un malpropre, par Yayi Boni, pour « l'ensemble de ses œuvres ». Place donc enfin à Théodore Holo. Cinq ans après, le bilan n'est pas des plus reluisants. C'est sous la mandature de Holo, qu'on a vu pour la première fois, un haut conseiller rendre sa démission. Signe patent d'un grand malaise .L'histoire retiendra aussi et surtout, du passage de Théodore Holo à la Cour, cette fameuse décision sur les 40 ans pour être candidat aux élections présidentielles. Pour faire simple, disons que selon une décision de la Cour Holo, tout candidat aux présidentielles, ayant 39 ans le 31 décembre, a automatiquement 40 ans dès le 1er janvier !!! Du grand art, au service d'intérêts inavouables.Mais à quel prix le constitutionnaliste Holo, faisant fi de son parcours académique et de sa reputation, a pu accepter de descendre si bas ? Mystère. Pour l'instant, l'homme part à petite foulée. De peur d'être rattrapé ?

Tafê

Categories: Afrique

Le gouvernement nomme trois nouveaux notaires

Thu, 06/07/2018 - 17:46

Les membres du gouvernement réunis en Conseil des ministres ce Mercredi 06 Juin 2018, ont adopté le projet de décret portant nomination de notaires avec attributions de quatre charges dans les communes de Dogbo, Savalou, Natitingou et Savè. En adoptant ce décret, le Conseil a instruit le ministre de la justice et de la législation, aux fins de faire prêter serment aux notaires ainsi nommés.
Outre ce décret, les membres du gouvernement ont également adopté les décrets portant transmission à l'Assemblée nationale du document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle 2019-2021 et le décret portant mise en place du registre des sociétés coopératives.
F. A. A.

Categories: Afrique

Joseph Djogbénou Président, Amouda Issifou Vice-président.

Thu, 06/07/2018 - 14:58

Me Joseph Djogbénou vient d'être élu sans surprise, ce jeudi, président de la Cour constitutionnelle 6ème mandature. Razaki Amouda Issifou est plébiscité au poste de Vice-président.
Après leur prestation de serment devant le chef de l'Etat et le bureau de l' Assemblée dans la matinée de ce Mercredi 06 Juin 2018, les sept sages de la Cour ont procédé ce jeudi à l'élection du président et du Vice-président de la Haute juridiction.
Leurs choix ont été portés respectivement sur Joseph Djogbénou, ancien Garde des sceaux et Razaki Amouda Issifou, ancien député et magistrat.
La passation de service avec le bureau sortant de la Cour constitutionnelle est prévue pour ce vendredi 8 juin 2018.

D. M.

Categories: Afrique

Le proxénétisme marocain en plein essor à Cotonou

Thu, 06/07/2018 - 12:24

Cotonou connaît de plus en plus une nouvelle forme de prostitution surtout celle étrangère. Ramenées principalement de Casablanca, la capitale marocaine, des jeunes filles séjournent au Bénin sous des contrats de travail de sexe établis par des proxénètes qui ciblent une clientèle spéciale et d'un certain standing social. Le phénomène prend davantage de place avec une clientèle plus exigeante.

Samedi soir, 21h30, un véhicule haut de gamme, noir et d'immatriculation béninoise, franchit le portail de l'hôtel situé en plein cœur du quartier Ganhi, non loin du monument aux morts. Il se glissa et s'immobilisa devant la porte qui conduit au night club de l'hôtel. A son stationnement, le concierge du coin se précipita et ouvrit les portières du véhicule. Au bout de quelques secondes, six (06) jeunes filles sortent, toutes blanches avec, pour la plupart, des voiles. Deux autres portent le foulard islamique encore appelé tchador. Elles sont, à première vue, des musulmanes.
« Le conducteur est un Béninois et fait souvent ce travail presque deux fois par semaine, les deux soirées du week-end », confie le concierge, qui officie au sein du personnel de l'hôtel depuis bientôt quatre (04) ans. Au service d'une société privée de sécurité et de gardiennage, il n'a jamais été muté depuis qu'il a été affecté à cet endroit.
Les filles, sorties du véhicule, se dirigent à la porte d'entrée et s'éclipsent au fond de la pièce éclairée par une lumière tamisée et une musique assourdissante. A l'intérieur, un petit monde comprenant une dizaine d'autres filles de peau blanche. Ces dernières s'étaient regroupées dans un coin, un peu loin du dancing floor et des sièges du hall. Un endroit spécial aménagé pour elles et qui leur permet de se faire remarquer autrement à travers un coup d'œil dans la pièce. Elles sont toutes musulmanes, à majorité, marocaines ramenées spécialement pour ce travail dans la ville de Cotonou et environs.
« Je suis de Casablanca et suis arrivée au Bénin, il y a vingt (20) jours à peine. Ce n'est qu'ici que j'ai retrouvé mes compatriotes marocaines », confie T., une des jeunes filles descendues du véhicule.
Les raisons qui motivent leur venue au Bénin sont de divers ordres mais le but reste et demeure le même : être employées pour assouvir l'appétit libidinal de certains hommes friands des musulmanes et ayant un statut social agréablement apprécié. Dans le rang de la clientèle, des personnalités béninoises, des Libanais et des Indo-pakistanais vivant à Cotonou, au Bénin.
Le même phénomène s'observe à la Haie Vive. Dans un restaurant de ce quartier résidentiel, situé non loin de l'aéroport international de Cotonou, l'accès y est strictement réservé aux personnes d'une certaine classe sociale et aux étrangers, habitués du coin. Un accès filtré et rigoureusement contrôlé afin de ne laisser aucune faille pouvant entraver les activités, « plus ou moins illicites » qui s'y mènent.
A la devanture, pas d'affluence et aucun signe suspect. Tout semble être calme et les quelques rares clients qui viennent, maîtrisant déjà « le code », ne se font pas attendre et disparaissent au bout de quelques secondes. Après près de trois heures d'horloge passées en observation, une dizaine à peine de clients a été seulement remarquée.
Vers 2h du matin, deux (02) véhicules d'immatriculation béninoise et d'une plaque bleue (officielle) s'ébranlent et sortent des lieux. La teinte noire des vitres ne permet pas d'identifier les passagers à bord de ces véhicules mais tout porte à croire qu'il s'agit des personnalités et hauts cadres de l'administration béninoise.
« Des personnalités de la République fréquentent ici. Elus ou nommés, opérateurs économiques et hommes d'affaires de haut rang, ils viennent souvent pour se satisfaire et satisfaire leurs envies sexuelles », commente l'agent de sécurité des lieux qui confie également que « le phénomène, loin d'exister uniquement dans ces lieux publics, se déroule dans des domiciles et propriétés privés ».
« La clientèle si variée prouve l'accueil chaleureux réservé souvent aux usagers qui y trouvent pour leur goût sexuel. Dans le lot, les musulmanes (quelques Marocaines) sont en nombre dominant », dévoile l'agent de sécurité qui requiert l'anonymat.

Des Marocaines « recrutées » sous des Contrats à durée déterminée (CDD)

Ces filles marocaines, selon les informations, foulent le sol béninois sur l'initiative de certains opérateurs économiques et personnalités de haut niveau qui investissent dans leur transport et s'occupent également de leur hébergement une fois sur place.
Elles sont souvent acheminées au Bénin par la compagnie Royal Air Maroc, qui opère plusieurs vols par semaine en direction de Cotonou.
La plupart de ces filles échouent dans des snacks bars et autres coins chauds comme serveuses ou gérantes. Ces statuts sont officiels mais officieusement, c'est une autre activité qui s'y cache.
A l'ambassade du Maroc au Bénin, la plupart de ces filles n'est pas enregistrée et ne dispose pas de papiers officiels. « Difficile pour nous de se prononcer sur le sujet », se désole-t-on au secrétariat de l'ambassade à Cotonou.
Les filles descendant d'un véhicule à Ganhi

« J'ai été informée par le biais d'une voisine du quartier qui est revenue du Bénin décrivant le pays comme étant le plus paisible de l'Afrique de l'Ouest et où une telle activité se mène sans gêne contrairement à ce qui se passe au Maroc », raconte T., marocaine. La trentaine, elle précise que tous les papiers concernant son voyage ont été pris en compte par la structure qu'elle maîtrise très peu. A son arrivée à l'aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou, T. raconte qu'elle a été accueillie par deux jeunes hommes qui l'ont conduit à un domicile où son passeport et tous ses papiers lui ont été retirés. « Dans l'immeuble et après mon installation, je fais la connaissance de trois de mes compatriotes résidant déjà au Bénin depuis un temps selon leurs dires. Et c'est le même scénario avec pratiquement les mêmes acteurs », dévoile-t-elle.
Des Marocaines au stade Mathieu Kérékou de Cotonou

Il n'y a pas de réseaux de maquereaux mais des intermédiaires qui mettent à disposition des lieux d'exercice ou un carnet d'adresses mais ne gèrent pas les filles, selon les différentes confidences faites par ces Marocaines. « Une fois passée la frontière marocaine, un réseau se met en place. Un système presque codé puisqu'on recrute et on organise le déplacement de ces filles et leur hébergement sur place ici à Cotonou », décrit un des coursiers ou accompagnateur des filles.
« Un contrat de travail et de collaboration de trois (03) mois a été signé deux jours après mon arrivée au Bénin », explique T..« Quand j'avais demandé pourquoi une telle durée du contrat, ils m'ont répondu que cela court la période accordée par l'Etat béninois pour des étrangers sans visa », ajoute la Marocaine.
Un contrat qui pourrait être renouvelé une seule fois selon les efforts fournis et la rentabilité de cette dernière. Mais le renouvellement de ce contrat sera conditionné par l'obtention d'un visa de séjour au Bénin. « Alors, ces filles en général, sortent du pays à deux jours de l'expiration de leur délai de grâce, se réfugient juste dans un des pays limitrophes et reviennent à nouveau afin de bénéficier de ce temps sans visa au Bénin », confie un agent du service de l'immigration à Cotonou.
De retour à nouveau au Bénin, elles reprennent leur activité après le renouvellement, bien sûr, de leur contrat avec le proxénète responsable de leur séjour dans le pays. « La rémunération des filles est subordonnée à leurs efforts et en fonction du nombre de clients satisfaits par semaine, par mois et pendant la période du contrat », clarifie un jeune commissionnaire béninois en service dans un night club dans le 5ème arrondissement de Cotonou.
Si certaines filles débarquées dans la capitale économique bénéficient de traitement spécial, d'autres par contre, arpentent les boulevards et s'exposent surtout sur l'esplanade du stade de l'amitié de Cotonou. Là, c'est un autre calvaire qui s'y ajoute.
Des filles dans un night club à Cotonou
Habillée en robe bleue foncée, debout avec son voile noir sur la tête, elle est sur les lieux depuis une demi-heure. Sur cette esplanade extérieure du stade de l'amitié Mathieu Kérékou de Cotonou, N., Marocaine de 29 ans, attend désespérément des « clients » pour que démarre sa soirée. Mais au bout de quelques minutes d'attente sans clients, une scène inattendue se produit à notre grande stupéfaction.
Un monsieur géant, bien musclé et accompagné de deux autres de ses camarades arrive sur les lieux et se positionnent devant la jeune marocaine qui mâchait du chewing-gum, son petit sac à main en bandoulière.
« As-tu réglé le compte avant de te positionner ? », lui lance l'homme en Anglais. Au bout de quelques minutes de discussion qui a failli échouer sur des gifles, les trois sieurs ramènent la jeune fille dans un des hangars où attendaient déjà une dizaine d'autre hommes agissant, selon leurs dires, en tant qu'agents sécurité et maîtres des lieux.
La scène qui s'est produite avec la fille pourrait paraître très banale mais c'est la tasse que devrait boire toute nouvelle recrue ou venue au stade de l'amitié pour cette activité. En fait, N. passait sa troisième nuit au Bénin et en attendant de rejoindre le camp de ses compatriotes mieux logées, elle devrait aussi passer par cette étape si obligatoire.
« Nous veillons sur les filles ici et pour cela, il leur faut s'initier avec une petite dot qui leur permet de s'intégrer et de mener en toute quiétude leur activité », répond Franck, un des membres du clan, sur les raisons qui motivent un tel traitement. « En fait, c'est sa tutrice ou sa ‘'patronne'' qui devrait s'en occuper, mais elle n'a rien dit avant d'embarquer avec un client », clarifie Noël, un autre membre du groupe. Et pour n'avoir pas honoré cet engagement et procédé à cette initiation, il lui sera difficile, voire impossible de mener cette activité sur l'esplanade du stade et même aux alentours.
Ce n'est qu'après cette étape franchie que les filles marocaines pourront aisément discuter avec leurs clients et fixer leurs prix qui varient selon la tête du client et des lieux de rencontre. Comme on pouvait s'en douter, leurs prix diffèrent de ceux pratiqués par les Béninoises qui exercent cette activité.

De 50 000 à 100 000 CFA la passe pour les « escorte de luxe »

Perchées sur leurs talons aiguilles, en minijupe ou en robe transparente, les sourcils tracés au crayon noir et le visage couvert de talc pour rehausser cette blancheur si recherchée, toutes les touches sont habituellement apportées pour séduire au mieux des clients béninois fortunés, libanais, indo-pakistanais, saoudiens, des émirati, ou même des maghrébins séjournant au Bénin.
Ces « escorte de luxe », comme elles aiment se décrire, ont entre 20 et 35 ans, la plupart originaires de Casablanca et ses banlieues, et pratiquent les tarifs les plus élevés au Bénin, où le Smig est à 40 000 FCFA.
Dans les night clubs à Cotonou, les filles marocaines sont les plus « chères ». C'est d'ailleurs pour cela qu'elles sont destinées à une classe sociale économiquement stable et qu'elles se font également appelées des « escortes de luxe ». Sur l'esplanade du stade de l'amitié et dans d'autres lieux publics où elles s'exhibent pour la même cause, les tarifs de la passe est tout autre.
« Laquelle des filles voulez-vous monsieur ? », a demandé la gérante du club à notre équipe de reportage qui s'est dirigée vers ces filles regroupées dans un coin. « Si c'est elle que vous voulez, vous nous devez cinquante mille (50 000) francs CFA », lance la dame en pointant du doigt une jeune fille d'une trentaine d'années, debout à quelques mètres du dancing floor.
Il sonnait déjà 1h du matin et il ne restait que cinq de ces filles toujours en attente de clients pour le reste de la nuit. Pour ne pas terminer la soirée rien qu'en tournant les pouces, elles s'arrangent pour accueillir aussi royalement que possible, tout nouveau venu du club.
« A cette heure-là de la nuit, le tarif est revu à la baisse afin de leur permettre de réaliser au moins quelques chiffres d'affaires avant la levée du jour. Sinon, c'est soixante mille (60 000) au minimum pour une de ces filles », renseigne le disc joker (DJ), ‘l'ambianceur' du club.
Le système est organisé tel que la fille, avant le lendemain à dix (10) heures, devrait rendre compte à la patronne ou le gérant, si elle n'a pu le faire avant de quitter le club.
« Si c'est nous qui négocions avec les clients, nous recevons 60% du tarif. Si ce sont elles-mêmes, elles bénéficient de 50% du tarif. Mais si les clients sont venus ici de leur plein gré et ont fait un choix délibéré, la fille sélectionnée engrange 45% de la paye », dévoile le gérant du club. Des propos confirmés par la responsable, une Béninoise, qui a refusé de décliner son identité, prétextant travailler pour une tiers personne. En somme, c'est un plan tarifaire standard dans ces clubs de la ville de Cotonou. Et ce plan varie de 50 000 à 100 000, voire même 120 000 francs CFA la passe, y compris parfois toute la nuit.
« Les transactions passent souvent par les gérants ou les représentants des patrons qui exploitent ou qui ont fait ramener ces filles. Les filles ne perçoivent qu'à la fin du trimestre contractuel et ne disposent que d'argent de poche pour de petites courses, au cas où elles passeront les nuits dehors avec des clients », témoigne un gérant de night club rencontré à la Haie Vive, un quartier résidentiel aussi dominé par cette activité illicite.

L'ampleur du phénomène à Cotonou

Au Bénin, la prostitution, le proxénétisme et autres activités portant atteinte aux bonnes mœurs sont réprimés par la loi et une brigade spéciale a été mise en place pour cela.
La brigade des mœurs est une structure sous la tutelle de la direction de la police judiciaire.
« La brigade réprimande toutes les infractions à caractère sexuel, outrage et attentat à la pudeur, les cas de viol, l'inceste, la prostitution et toute publication obscènes même sur les médias sociaux », signale Rigobert Koutangni, commissaire de police et chef de la brigade des mœurs à Cotonou.
« Pour le cas du proxénétisme, après s'être convaincu de l'activité de prostitution d'une femme et les preuves qui prouvent qu'elle est sous contrat sexuel, nous interpellons le proxénète et nous enclenchons la procédure judiciaire et ce dernier est envoyé devant le procureur de la République », a confié un agent de la brigade qui requiert l'anonymat.
Selon les données recueillies du secrétariat de cette brigade, 20 à 35 cas de proxénètes sont interpellés par an et la période 2014-2016 a connu un fort taux. De ces chiffres, le cas spécifique des Marocaines avoisine 8 voire 12 en 2016.
« Au total, la brigade a recensé mille trente deux (1032) sites de prostitution dans la ville de Cotonou avec un total de cent quatre vingt six (186) cas spécifiques concernant le proxénétisme exploitant les filles maghrébines et d'autres du continent », renseigne le secrétariat de la brigade des mœurs.
Des chiffres inquiétants qui prouvent l'état très avancé de cette activité dans la ville de Cotonou, une ville cosmopolite. Depuis 2012, plus de cent cinquante cas de proxénétisme pour les Marocaines et pays du Maghreb ont été traités et envoyés au procureur de la République. « Notre mission s'arrête donc à ce niveau et c'est le procureur qui prend le relais pour la suite de la procédure », confie l'agent de la brigade.
L'article 334 du code pénal au Bénin stipule clairement : « Sera considéré comme proxénète et puni d'un emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d'une amende de quatre cent mille (400 000) à quatre millions (4 000 000) de francs CFA, sans préjudice de peines plus fortes s'il y échet, celui ou celle (…..) qui, sous une forme quelconque, partage les produits de la prostitution d'autrui, ou reçoit des subsides d'une personne se livrant habituellement à la prostitution, (…..), qui embauche, entraîne ou entretient, même avec consentement, une personne majeure en vue de la prostitution ou la livre à la prostitution ou à la débauche. Ou celui qui fait office d'intermédiaire, à un titre quelconque, entre les personnes se livrant à la prostitution ou à la débauche et les individus qui exploitent ou rémunèrent la prostitution ou la débauche d'autrui ». Cette peine est renforcée par l'article 334 bis du code pénal qui fait courir un emprisonnement de deux (02) à cinq (05) ans et d'une amende d'un million (1 000 000) à dix millions (10 000 000) de francs CFA.
« Malheureusement, la majorité des cas des proxénètes marocains qu'a enregistré le paquet n'a pas connu de grande avancée. Le procureur de la République les a relâchés soit pour insuffisance de preuves ou vice quelconque de procédure », renseigne des sources proches du tribunal qui précisent « qu'il s'agit souvent des gros bonnets derrière cette activité ». « Néanmoins, le paquet, de 2013 à décembre 2016, a réussi à envoyé une dizaine de coursiers ou de commissionnaires de ces proxénètes en prison. Les patrons l'ayant échappé pour insuffisance de preuves et autres », précise un responsable du tribunal de première instance de première classe de Cotonou.
De toute évidence, les efforts de la brigade des mœurs semblent donc être vains et mêmes les dispositions du code pénale semblent être bafouées à ce stade où les proxénètes, par de simple coup de fil ou instruction, sont relâchés pour poursuivre cette activité pourtant proscrite par les textes en vigueur en République du Bénin. « Mais la lutte contre le fléau sera sans relâche », s'engage le patron de la brigade des mœurs Rigobert Koutangni.

Josaphat DAH-BOLINON

Entretien avec la psychologue Sylvie Sossou
« Les ‘'travailleuses de sexe'' ont besoin de recorporalisation, de bilan médical et de soins »
La prostitution prend de plus en plus d'ampleur dans nos sociétés et ce commerce du sexe n'épargne pas la jeune génération qui ne veut plus gagner son pain à la sueur de son front. Les conséquences sont de plusieurs ordres sur celles qui se livrent à cette dépravation des mœurs. Sylvie Akoko Sossou, psychologue clinicienne et spécialiste des ressources humaines, lève un coin de voile sur le comportement des femmes qui se livrent au proxénétisme.

Que peut-on comprendre du proxénétisme ?

Selon le lexique des termes juridiques, le proxénétisme peut être défini comme une activité délictueuse de celui ou de celle qui, de quelle que manière que ce soit, contraint une personne à se prostituer, favorise ou tire profit de la prostitution d'autrui. De nombreux faits, pouvant directement ou indirectement faciliter la prostitution, sont assimilés par le législateur à l'infraction de proxénétisme. Et l'Afrique de l'Ouest en général, le Bénin en particulier est en proie à ce fléau grandissant et les rues des grandes villes du pays sont cotées à la bourse de l'immoralité et du commerce sexuel.

Parlez-nous des conséquences découlant de cette activité sur les femmes qui s'y adonnent
Les conséquences, comme vous pouvez le constater, sont de divers ordres. Permettez que j'y aille sur deux plans : l'aspect psychique, physique.

Les conséquences psychiques

Les conséquences psychiques de la situation prostitutionnelle se manifestent par des troubles psychiques de type dissociatif, c'est-à-dire un véritable clivage ou dissociation psychique entre la personnalité prostituée et la « personnalité privée » de la personne prostituée, constituant l'aspect psychique de la décorporalisation.
Ce clivage est un mécanisme de défense psychique contre les agressions et violences vécues dans la situation prostitutionnelle ; la première de ces violences est de subir des rapports sexuels non désirés de manière répétitive.
Les notions fondamentales en matière de sexualité sont celles de désir, de plaisir et de partage, conséquent de la bilatéralité de la relation. Dans la situation prostitutionnelle, ces notions se trouvent complètement perverties, et la notion de bilatéralité de l'échange disparaît totalement. La situation prostitutionnelle n'est donc pas un échange ou une relation à caractère humain, pas plus qu'une forme de sexualité.
Le fait de subir ces rapports sexuels de manière répétitive et non désirée entraîne une dissociation psychique afin de pouvoir départager les deux univers de la personne, et surtout protéger le domaine privé des atteintes vécues dans le domaine prostitutionnel en se coupant de ce qui est éprouvé dans ce dernier. Celui-ci est totalement factices : c'est une situation simulant une relation humaine mais où tout est artificiel ; les sentiments et les émotions n'existent pas, ils sont refoulés car considérés comme des obstacles par l'acheteur de services sexuels. L'absence de tout affect humain (autre que négatif, tel que mépris de la personnalité, déni de ses désirs, ignorance de son identité humaine, assimilation à un objet sexuel totalement soumis, en résumé tout ce qui fait le caractère humain unique d'une personne est nié et doit disparaître au bénéfice du rapport strictement commercial) est extrêmement destructrice pour toute personne vivant cette situation.

Les conséquences physiques

La dissociation existant sur le plan psychique va se manifester aussi sur le plan physique, car on ne peut dissocier de manière contrôlée le ressenti physique de ce qui se passe dans la tête de la personne ; ces troubles perturbent le fonctionnement de la sensibilité corporelle des personnes prostituées, et sont aussi un mécanisme de défense : ne plus ressentir physiquement ce qui n'est pas désiré.
Les manifestations physiques essentielles vont être des troubles de la sensibilité nociceptive (ou coenesthésique), c'est-à-dire de la sensibilité à la douleur et aux sensations tactiles (du toucher), dus à la dissociation tête – corps, non – organiques. Seuil de tolérance à la douleur supérieure à la moyenne et très élevé. Elles sont capables de supporter des douleurs nettement supérieures à celles que peut tolérer une personne normale.
Dans ce cas, on parle de l'hypoesthésie. Ce terme désigne une sensibilité tactile avec la douleur inférieure à celle de la population moyenne d'une manière diffuse et générale. Plus la situation prostitutionnelle se prolonge dans le temps, plus l'hypoesthésie se transformera en anesthésie et la personne ne sent plus aucune douleur.
Quels pourront être les comportements sexuels de ces femmes dans la société ?
En premier plan, il y a des troubles de la sexualité qui sont tronquées,
dysfonctionnelles, ou quasiment absentes. Les subterfuges utilisés pour se protéger des sensations physiques liées à la relation sexuelle dans la situation prostitutionnelle contaminent la vie privée, et détruisent la qualité des relations sexuelles privées que ces personnes peuvent avoir.
Il est très important de bien comprendre la signification de l'ensemble de ces symptômes, non seulement sur le plan médical, mais aussi relationnel, social, psychologique et humain d'une manière générale.
Sur le plan médical, toute tentative de proposer des structures ou des actions de soins comme on le fait pour la population générale est vouée à l'échec. N'ayant plus la possession pleine et entière de leur propre corps, le concept même de soin n'évoque rien par rapport à un objet ou un instrument. Le soin se donne à un être vivant. Si le concept de corps dynamique et sujet disparaît, les concepts de soin et de santé disparaissent également. Ce qui n'est plus symbolisé n'est plus réel. L'absence de soins médicaux notamment, découlant de l'auto-négligence corporelle, se fait ressentir de façon importante dans l'évaluation de l'état de santé des personnes prostituées.
Sur le plan gynécologique, peu ou pas de suivi, de surveillance ou de dépistage pour les Maladies Sexuellement Transmissibles (MST) dont surtout le VIH/SIDA, pour les cancers gynécologiques, pour les problèmes péri – ménopausiques, pour la contraception, pour les grossesses, pour ne citer que ces cas là.
L'autre aspect est d'ordre traumatique. Les conséquences physiques et psychiques des violences corporelles et sexuelles (coups à mains nues, avec objets contondants, blessures par armes blanches, viols par les proxénètes et les acheteurs) dans la prostitution et la traite, et des violences verbales (menaces, injures, constituent souvent les tasses quotidiennes de ces femmes sexuellement exploitées pour des fins commerciales.

Y-a-t-il une prise en charge adéquate pour ces femmes ?

Difficile de le dire avec une certaine certitude. Ce qui est évident, c'est qu'on note une prise en charge presque inexistante des conséquences de la pratique prostitutionnelle sur le plan psychologique. Ces troubles d'ordre psychologique résultent de la dépression, de l'angoisse, de la phobie, tout ceci, aggravant la négligence à prendre soin de son corps et de sa santé. De plus, il y aura une aggravation de troubles ou de maladies à composante psychosomatique telles les dermatoses (eczéma, psoriasis), les gastropathies (ulcère gastrique ou duodénal, reflux gastro –oesophagien), et des problèmes rhumatismaux.
L'autre aspect très important à ne jamais négliger et qui prouve un manque de prise en charge est d'ordre additif, c'est-à-dire, la toxicomanie. Si cette dernière peut être primaire, elle est aussi souvent secondaire ou maintenue par la pratique prostitutionnelle, car les personnes prostituées expliquent que cela les aide à supporter leur activité de prostitution et les effractions sexuelles à répétition.

Est-il possible pour ces femmes de retrouver une vie normale après cette activité sexuelle commerciale ?
Oui. Mais en toute sincérité, toute relation suivie et vraie est difficile, voire quasiment inexistante. La dissociation et l'éloignement des affects et des sentiments pour se protéger rendent très difficile à construire une relation humaine nécessitant ces éléments. Il y a une ambivalence de la parole et un discours paradoxal, simplement parce que le psychisme est dissocié et la personnalité clivée. Il ne s'agit pas de mensonge ou de manipulation, mais d'alternance très rapide de temps et de lieux différents dans lesquels la parole ou le sens des mots n'ont pas la même valeur ou signification. La signification d'un moment et du lieu est toujours réelle pour la personne.
Que comprendre alors des actions capitales à mener ?

La constance et la permanence de l'écoute de cette parole sont donc indispensables pour construire une relation de confiance. Il faut savoir écouter tous les aspects d'une même parole pour pouvoir en retrouver le fil conducteur. Deux discours contradictoires chez une même personne prostituée ne sont pas révélateurs d'une simulation ou d'une dissimulation, mais d'une dissociation psychique provoquée par la situation prostitutionnelle.
Sur le plan social, toute action ou aide demande un investissement à long terme, avec présentation répétitive de l'offre d'aide. Le découpage psychique conduisant au découpage du temps et de l'espace en petites unités aléatoires rend difficile un travail d'une traite, avec un suivi optimal des différentes phases dans l'ordre chronologique. Le travail social ne peut démarrer qu'au moment où l'offre d'aide tombe dans le bon temps. La chronologie peut être très désorganisée, le suivi chaotique. Il peut y avoir reprise répétitive d'un travail amorcé sans parvenir à dépasser un stade donné pendant un certain temps. Et c'est pour cela que le suivi doit être permanent et continu.

Quelles solutions pour une prise en charge efficace et appropriée dans ce cas ?

La première chose pour stopper le processus de décorporalisation est l'arrêt de l'activité prostitutionnelle. Pour effectuer une réhabilitation médicale de la capacité et de l'autonomie de prise en charge sanitaire des personnes prostituées. Pour y parvenir, il faut la restauration de la parole de la personne prostituée, la dévictimisation, un terme criminologique désignant l'accompagnement des personnes victimes de toutes formes de violence et traumatisme et leur permettant de passer de la place de victime à une place de personne active ayant réintégré son schéma et son image corporelle. La réparation passe par la reconnaissance sociale, les soins, sans oublier la prévention de nouveaux cas de prostitution et la lutte contre les instances qui favorisent le développement de situations prostitutionnelles.
Le risque est que chaque étape de ce difficile parcours peut être l'occasion, pour une nouvelle fois, d'une survictimisation ; aggravation de la stigmatisation sociale et de situations imposées où la personne est considérée comme passive et non – décisionnaire.
Nous avons aussi la recorporalisation. C'est une méthode qui permet à la personne de se réapproprier son corps, d'être de nouveau à l'intérieur et en un seul « morceau ». La restauration de l'intégrité corporelle par des soins physiques appropriés, appelés thérapies à médiation corporelle tels que les soins kinési-thérapeutiques, des activités sportives en groupe qui sollicitent l'interaction de la personne avec les autres participants.
Ces propositions sont coûteuses en temps et en argent, mais elles sont incontournables et indispensables si on veut pouvoir réhabiliter physiquement les personnes prostituées.
Un mot pour conclure

Tout en vous remerciant de l'intérêt que vous portez à la santé psychologique de ces femmes « travailleuses de sexe », je tiens à vous préciser qu'en même temps que se fait ce travail de recorporalisation, le bilan médical et les soins pourront être entrepris. Puisque ces maux pouvant de nouveau prendre un sens sur un corps qui se remet à exister par une image et un schéma corporel en restauration, les soins venant alors s'intégrer eux-mêmes à ce processus pour le favoriser. Si je peux donc me permettre, l'ensemble de ces propositions thérapeutiques pourrait être mis en place dans le cadre d'un Centre de victimologie, qui permettrait d'une part de ne pas stigmatiser ces personnes, et d'autre part de réunir dans un même lieu toutes les phases du processus de restauration psychique et physique spécifique à ce type de violence, afin de ne pas mettre en péril la cohésion et donc la réussite de ce processus. Je vous remercie.

Propos recueillis par Josaphat DAH-BOLINON

Categories: Afrique

Pages

THIS IS THE NEW BETA VERSION OF EUROPA VARIETAS NEWS CENTER - under construction
the old site is here

Copy & Drop - Can`t find your favourite site? Send us the RSS or URL to the following address: info(@)europavarietas(dot)org.