You are here

Défense

Au cœur du MICA Center. 1. La surveillance de toutes les mers du globe

Bruxelles2 - Sat, 03/21/2020 - 15:59

(B2 à Brest) Dans les tréfonds de la préfecture maritime Atlantique, ne se trouvent pas uniquement le commandement des forces nucléaires françaises, mais aussi hub de surveillance maritime

© NGV / B2

Trois salles d’opération, un même objectif : surveillance contre la piraterie 

Au sein du MICA Center (Maritime Information Cooperation and Awareness Center), trois structures fonctionnent côte-à-côte dans des formats légèrement différents : une partie est directement gérée par la marine nationale, puis deux unités spéciales internationales, l’une dédiée au Golfe de Guinée (MDAT-GOG), l’autre à l’Océan indien et le Golfe d’Aden (MSCHOA). Ensemble, ils forment un hub, un centre d’expertise maritime dédié aux navires, contre la piraterie. « Pour faire de la diffusion des informations, cela ne fera pas tout seul dans son coin » remarque un officier.

Le MICA Center proprement dit 

Six opérateurs en tout font du recueil de l’information. Ils suivent quotidiennement 200 navires, qui ont signé un protocole d’accord de suivi volontaire avec la marine nationale française. C’est cela qui leur permet d’avoir accès des infos sur la zone qui les intéresse, et d’avoir un point de situation hebdomadaire. Les officiers des navires reportent par mail, par téléphone, via un site dédié FMS. 3000 mails par mois sont ainsi traités.

Un vrai hub d’information

C’est un vrai hub, un réseau d’information. Le centre fournit aux navires et armateurs des informations dont ils ont besoin, un cliché quotidien, des alertes en cas d’attaques, des informations périodiques, des synthèses périodiques, et des publication à plus long terme (tel le bilan piraterie).

Du sous-sol à l’entresol, en attendant la grande salle

Au fil du temps, et au gré des besoins, le MICA a grossi. Il regroupe aujourd’hui en tout une trentaine de personnes. Cette montée en puissance se reconnait à un signe. À ses débuts, le Mica était au sous-sol de la préfecture. Aujourd’hui, il est remonté d’un étage vers l’entresol…

Financé par l’État

Il est financé pour l’essentiel par la marine nationale (française), sauf le MSCHOA qui bénéficie d’un financement européen solidaire (via le mécanisme Athéna). Pour les navires, le service ne coûte rien. C’est un service qui est fourni gratuitement de façon régalienne. Les armateurs ne mettent pas d’argent. Et ils n’ont aucunement l’intention d’en mettre (1).

Dans une petite salle à côté, se trouve le MSCHOA

C’est le dernier né de la panoplie du MICA Center. Élément essentiel du commandement européen anti-piraterie (basé à Rota, en Espagne), il assure le suivi de l’opération européenne anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta, et ainsi le lien nécessaire entre les militaires et la marine marchande.

La carte de la Somalie accrochée dans le MSCHOA avec ses différentes zones d’intervention (© NGV / B2)

Dans une petite pièce de 20 m2, cinq à six opérateurs travaillent en permanence, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, sur le même principe que ‘ceux d’en face’ (la nuit est coupée en deux quarts 20h à 2h et 2h à 8h). Ici, 120 navires sont suivis par jour. Le corpus est plus international avec un officier espagnol, un autre belge.

Le suivi se fait plus précis dans le ‘couloir de transit recommandé sur le plan international’ (IRTC dans le jargon maritime) qu’empruntent chaque jour des dizaines de navires de toute nationalité et de tous types, pour aller de la mer rouge après le canal de Suez au détroit d’Ormuz ou Golfe d’Oman (et retour).

Le dispositif Mercury permettant de relier tous les navires engagés dans la lutte anti-piraterie pour les informations courantes (non classifiées) © NGV / B2

La surveillance du Golfe de Guinée

Le MDAT GOG (Maritime Domain Awareness for Trade-Gulf of Guinea) surveille la situation dans le Golfe de Guinée en vertu d’un accord franco-britannique. Il fonctionne depuis 2016, c’est le plus ancien de ces trois dispositifs en fait.

L’accès à ce service est ouvert à tous les navires présents dans le Golfe de Guinée, peu importe leur pavillon ou leur nationalité. Il y a environ 950 navires inscrits. Et un peu plus de 400 navires suivis par jours.

Le matériel est fourni par les Britanniques. Les Français apportent le personnel et le bâtiment. Un centre miroir est installé à Portsmouth au Royaume-Uni. Le chat est ouvert en permanence. La boite mail est partagée. « On se répartit les tâches en même temps. » On sort de rivalités et concurrence ancestrales avec un partage d’informations.

Un principe : le partage de l’information

Objectif : assurer une surveillance de ce qui se passe en mer dans les différents points du globe. Ce qu’on appelle dans le jargon maritime, le contrôle naval volontaire (ou CNV).

« Une partie de la solution réside dans la circulation de l’information. Elle doit être la plus fluide possible afin de permettre aux acteurs de l’industrie maritime nationale de s’affranchir des dangers présents dans les zones » qu’ils traversent expliquait en 2016, le capitaine de frégate Franck Musique, le numéro 2 du commandement de Brest.

La meilleure des préventions, alerter

Ce principe reste le même aujourd’hui. « En donnant l’alerte, on prévient d’autres attaques. En effet, en général, une attaque qui échoue est suivie d’autres. L’information à temps permet à d’autres navires de réagir et d’éviter de se faire pirater », affirme le contre-amiral Nicolas Vaujour, en charge des opérations de la marine nationale.

En lien avec d’autres centres

Le Mica Center est relié à d’autres centres civils : le CRFIM de Madagascar, l’IRC de Singapour … cinq centres en tout. Dans chacun d’entre eux, il y a des officiers français insérés. Ce dispositif est en passe de se compléter. Un centre est ainsi en création en Inde, à New Delhi, un autre en passe de se créer dans le Pacifique. « Chacun ressent le besoin de faire la fusion de ses informations en matière maritime » poursuit le contre-amiral.

Du personnel expérimenté

Une trentaine de marins travaillent ici. Tous ont navigué. Ils ont au moins deux galons, avec des qualifications bien diverses. On trouve ainsi des navigateurs, des détecteurs guetteurs sémaphoriques, des navigateurs timoniers. « Nous avons besoin de gens qui ont vécu des opérations — précise le capitaine de corvette Gilles Chehab, commandant le MICA Center —, ont vécu en mer, savent de quoi il s’agit. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

Pour les armateurs pas question de payer

Le président d’Armateurs de France, Jean-Marc Roué, l’a redit à Brest devant la presse : « payer le service, je ne sais pas si c’est vraiment nécessaire. […] Un état souverain comme la France, qui est leader en Europe, n’a pas le choix que d’être super équipé. » Et les compagnies maritimes investissent déjà beaucoup pour leur propre sécurité.  « Il n’y a pas une compagnie [sérieuse] qui va aller naviguer dans une zone à risque sans avoir prévu des mesures de sécurité, telle une citadelle. » « Lever un impôt supplémentaire n’est donc pas la question. »

A suivre :

Lire aussi :

Sur la partie du reportage à Rota (Espagne) :

Reportage réalisé en octobre à Rota (en solo) et fin novembre à Brest

Cet article Au cœur du MICA Center. 1. La surveillance de toutes les mers du globe est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.

Categories: Défense

Rome, ville fermée

Défense en ligne - Fri, 03/20/2020 - 20:03

C'est dans des moments comme ceux-ci, lorsque les nouvelles tristes se suivent et que chacun reste seul avec ses anticorps, que l'existence du Diplo paraît encore plus précieuse que d'habitude. Une boussole qui, face à une pandémie qui vous coupe le souffle, vous aide à ne pas haleter. Le choix de la raison, qui vous invite à observer avec les bonnes lentilles, en saisissant les connexions sans chevaucher les plans. Ici en Italie, dans un pays semi-libre ou en résidence surveillée, travailler sur (...)

- Lettres de... / ,
Categories: Défense

Élections municipales : tout recommencer

Défense en ligne - Fri, 03/20/2020 - 15:08

L'annulation du deuxième tour des élections municipales du 22 mars 2020 entérine l'erreur de maintenir le scrutin du premier tour. Les partisans de ce maintien sont renvoyés à leur univers étriqué de professionnels de la politique pour avoir persisté en méconnaissance des conditions sociales et politiques qui permettent à des élections de se tenir. Un débat s'est ouvert pour savoir s'il fallait maintenir les premiers tours ou les organiser à nouveau quand aucune liste n'a atteint la majorité absolue. Ne (...)

- Régime d'opinion / , , , , , ,
Categories: Défense

Coronavirus : le rapatriement des Européens s’organise

Bruxelles2 - Fri, 03/20/2020 - 13:00

(B2) Face au blocage des Européens à l’étranger, pour cause de frontières fermées, les opérations de rapatriement se multiplient. De façon nationale ou via le mécanisme européen de protection civile

La ministre (française) de la santé, Agnès Buzyn, accueille des citoyens européens rapatriés via un avion français depuis Wuhan, le 31 janvier (crédit : Armée de l’air française)

Des opérations entamées avec le confinement décidé par la Chine

Les opérations de rapatriement ont, en fait, commencé depuis plus d’un mois et demi, avec les premiers rapatriés de Chine. Mais leur rythme s’accélère, surtout depuis que l’Union européenne a décidé de mettre en œuvre des restrictions aux frontières extérieures de l’espace Schengen. « Environ 80.000 personnes » résidant dans l’Union européenne se trouvent actuellement hors du territoire européen, estime Peter Stano, porte-parole du service diplomatique de l’UE, mercredi (18 mars).

Une première activation par la France

Fin janvier, la France est la première à activer le mécanisme de protection civile en relation au Covid-19. Trois avions (deux français et un allemand), cofinancés par l’Union européenne, rapatrient ainsi 558 personnes depuis Wuhan, en Chine. Du côté français, le 31 janvier, c’est un A340 de l’escadron de transport 3/60 ‘Esterel‘ de l’armée de l’air, habituellement stationné à Creil (base aérienne BA 110), qui effectue la rotation. Il est suivi, 48 heures après, par un A380 affrété spécialement. Le 9 février, c’est au tour du Royaume-Uni de rapatrier 95 citoyens européens depuis Wuhan. La Commission européenne cofinance les frais de retour pour les citoyens depuis le Royaume-Uni jusqu’à leur pays d’origine.

Une multiplication d’opérations

Le 19 février, deux avions italiens, cofinancés par l’UE, partent en direction du Japon pour rapatrier les citoyens européens bloqués sur le navire de croisière Diamond Princess. Le 9 mars, Londres active, à son tour, le mécanisme de protection civile, pour rapatrier des citoyens britanniques et européens bloqués sur un autre navire de croisière, Grand Princess (1). Deux jours plus tard, un avion britannique quitte Oakland aux États-Unis avec 168 personnes à bord, direction Birmingham.

L’Autriche, dernière en date 

Suite à l’activation par l’Autriche du mécanisme de protection civile, un avion se pose, le 17 mars, à Vienne en provenance du Maroc avec « environ 290 citoyens européens à son bord », explique le jour-même le porte-parole en chef de la Commission européenne, Éric Mamer, en salle de presse. « Un second vol autrichien a permis à 315 autres citoyens de l’Union européenne de quitter le Maroc » informe la Commission européenne le lendemain.

Prochaines opérations en discussion

De prochaines opérations sont déjà en discussion. L’Allemagne, notamment, active le mécanisme jeudi (19 mars). Elle demande de l’aide pour coordonner treize vols de rapatriements de citoyens européens bloqués, entre autres, en Égypte, au Maroc, aux Philippines, en Tunisie et en Argentine. Le jour précédent, la République tchèque convient d’envoyer un avion pour rapatrier des citoyens européens coincés au Vietnam. Vendredi (20 mars), la Commission annonce l’activation du mécanisme par la Belgique afin de rapatrier des citoyens européens depuis la Tunisie.

Plus de 1400 citoyens rapatriés

Au 19 mars au soir, le mécanisme de protection civile a permis le rapatriement de plus de 1400 citoyens de l’Union européenne vers l’Europe depuis le début de l’épidémie du Coronavirus. Rien que cette semaine, 619 citoyens européens ont bénéficié de ce soutien.

(Clara Gantelet, st.)

  1. Hors de l’Union européenne (Brexit oblige), le Royaume-Uni reste néanmoins, durant la période de transition (jusqu’au 31 décembre 2020), bénéficiaire des dispositifs européens, comme tenu d’en respecter les règles.

Un mécanisme de soutien aux États

Si l’assistance consulaire est principalement la responsabilité des États membres, dans une crise, l’Union européenne aide à coordonner celle-ci. Le service diplomatique européen (SEAE) a ainsi une unité de coordination consulaire. Du côté des opérations conjointes, elles sont cofinancées (jusqu’à 75% par le budget de l’Union européenne) et coordonnées via le mécanisme européen de protection civile établi au sein de la Commission européenne. Les États membres mettent les moyens à disposition. Dans ce cas-ci, des avions. La DG ECHO (Protection civile et opération d’aide humanitaire) de la Commission se charge de compiler les informations, de les redistribuer et de coordonner les opérations, notamment via son centre de coordination de la réaction d’urgence (lire : Dans la salle de crise de la Commission européenne, à l’heure du Coronavirus).

Lire aussi : Les frontières extérieures de l’UE ferment pour bloquer le Coronavirus. Des opérations conjointes de rapatriement (Conseil européen)

Cet article Coronavirus : le rapatriement des Européens s’organise est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.

Categories: Défense

« Les connards qui nous gouvernent »

Défense en ligne - Thu, 03/19/2020 - 16:04

Bien sûr ça n'est pas moi qui le dis — ça non. C'est Claude Askolovitch. Plus exactement, Claude Askolovitch rapporte les propos d'un « ami pneumologue ». En même temps, on sent qu'il les endosse un peu. Ça n'est pas exactement lui qui le dit mais un peu comme si quand même. En tout cas, tous les papiers de la respectabilité sont dûment tamponnés : un journaliste de France Inter et d'Arte, on pourra difficilement plus en règle. Et donc tout d'un coup, sans crier gare, le voilà qu'il parle, ou laisse parler, de (...)

- La pompe à phynance / , , , , , , ,
Categories: Défense

Ville morte et intermittents fauchés

Défense en ligne - Thu, 03/19/2020 - 15:07

En 1722, paraît le Journal de l'année de la peste à Londres, de Daniel Defoe. Defoe (1660-1731) est un personnage plutôt survoltant. Comme, dans son genre, Beaumarchais. Un aventurier, un journaliste, un agent secret, un activiste politique, un habitué des prisons britanniques pour faillite ou pamphlet, et un écrivain. On le connaît surtout par son Robinson Crusoé, et, de façon plus tamisée, par l'usage qu'ont fait certains essayistes de son Histoire générale des plus fameux pyrates (1724-1728). Cette (...)

- Contrebande / , , , , , , ,
Categories: Défense

Les missions de formation en Iraq font pause ! Les Britanniques rentrent à la maison

Bruxelles2 - Thu, 03/19/2020 - 14:45

(B2) Toutes les activités de formation en Iraq de la coalition comme de la mission de l’OTAN sont aujourd’hui suspendues. Épidémie de Coronavirus oblige

Formateur du 4 Riffles (flux images : MOD UK / sélections B2)

Une mesure de précaution

La cause n’est pas politique cette fois, même si les Britanniques ont eu un mort parmi les leurs il y a quelques jours (lire : Regain de tensions en Iraq entre Américains et milices chiites soutenues par l’Iran). C’est une « mesure de précaution du fait de la pandémie mondiale » explique le quartier général des opérations britanniques, qui est un des premiers à avoir communiqué sur le sujet. Londres a d’ailleurs décidé de réagir vite.

Plus de la moitié du contingent rentre au pays

Une partie du personnel déployé en Iraq va être « redéployée au Royaume-Uni ». Ces troupes resteront « prêtes pour toute une série de déploiements potentiels dans le monde entier, tout en ayant la possibilité de soutenir leurs proches confrontés aux défis du virus » précise le QG britannique. Selon nos confrères outre-manche, notamment Deborah Haynes, de Skynews, plus de la moitié des 400 militaires britanniques rentreraient ainsi au pays.

Une mission de formation ralentie depuis plusieurs mois

Les tensions début janvier en Iraq et avec l’Iran ont entraîné une suspension des activités qui n’a jamais vraiment repris (lire : L’OTAN et la Coalition contre Daech suspendent leurs activités en Irak. Trop dangereux). Ce, malgré les commentaires plus optimistes. « Au cours des derniers mois, le rythme de l’entraînement a considérablement diminué. Ce qui signifie que je suis en mesure de ramener les unités chargés de la formation » reconnait le ministre de la Défense, Ben Wallace.

Une empreinte minimale conservée

Le Royaume-Uni conservera « le personnel militaire clé dans tout le pays pour s’assurer que le gouvernement irakien, la Coalition mondiale et les intérêts nationaux du Royaume-Uni sont correctement soutenus » assure le ministre de la défense (1). Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui vient de tenir une conférence de presse ce jeudi (19 mars), en vidéo, n’a à aucun moment mentionné cette suspension des activités. Petit cachottier…

(Nicolas Gros-Verheyde, avec AP pour l’OTAN)

  1. Cette décision prise en urgence pourrait être liée à une possible (ou redoutée) propagation du virus parmi la troupe. Personne ne dit mot. Mais le Pentagone a déjà comptabilisé dans ses rangs (toutes forces confondues) 49 militaires et 7 contractants testés positifs, selon le bilan publié par le ministère US de la défense mercredi (18 mars).

Cet article Les missions de formation en Iraq font pause ! Les Britanniques rentrent à la maison est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.

Categories: Défense

Regain de tensions en Iraq entre Américains et milices chiites soutenues par l’Iran

Bruxelles2 - Thu, 03/19/2020 - 12:15

(B2) Depuis une semaine, l’Iraq est de nouveau le théâtre d’une remontée de tensions entre les Américains et les chiites irakiens soutenus par l’Iran. Une escalade qui a débuté avec la mort de trois militaires de la coalition en Irak la semaine dernière

(crédit : twitter Operation Inherent resolve)

Une attaque sur le camp Taji fait trois morts

Une « trentaine de roquettes ont été lancées depuis un camion contre la base d’entraînement irakienne » sur le camp Taji, près de Kirkouk, qui abrite des forces de la Coalition internationale contre Daech, mercredi (11 mars), a en effet indiqué le ministre de la Défense américain, Mark Esper. L’attaque a fait cinq morts.

Deux Américains …

Fidèles à leur tradition de transparence, les Américains ont assez vite confirmé l’identité des victimes. Le premier (Juan Miguel Mendez Covarrubias, âgé de 27 ans) appartient au 227e régiment d’aviation de la 1ère brigade aérienne de la cavalerie (1st Air Cavalry Brigade, 1st Cavalry Division), élevé à titre posthume au rang de Army Specialist (caporal). Le second (Sgt. Marshal D. Roberts, âgé de 28 ans) est un homme du génie, de la force aérienne de la garde nationale de l’Oklahoma (Engineering Installation Squadron.

… et une Britannique

La Britannique (Brodie Gillon, 26 ans) était Lance Corporal du Scottish and North Irish Yeomanry, un régiment de réserve de la cavalerie légère. Thérapeute du sport, elle a rejoint les forces armées en septembre 2015 comme réserviste dans sa spécialité, technicienne médicale de combat. Elle s’était portée volontaire pour faire partie du déploiement en Iraq du groupement tactique Irish Guards, le régiment d’élite nord-irlandais, comme l’a précisé le ministère britannique de la défense.

Plusieurs blessés

Quatorze militaires ont été blessés (Américains, Britanniques, Polonais et contractants). Du côté polonais, on est moins disert. Tout ce qu’on sait c’est que « la vie [du soldat blessé] n’est pas en danger » comme l’a confirmé le commandement opérationnel polonais. « Les soldats polonais sont en sécurité et la situation dans la base est sous contrôle constant » a ajouté le ministre de la défense Mariusz Błaszczak via twitter.

L’Iran mis en accusation

C’est la milice à majorité chiite et pro-iranienne qui opère en Iraq, Kataeb Hezbollah, qui « a mené l’attaque », affirme le Pentagone. En plus, selon les Américains, la milice et par extension l’Iran, « a été impliquée dans 12 attaques à la roquette contre les forces de la coalition au cours des six derniers mois ».

Une réponse « défensive » des Américains

Les États-Unis ne tardent pas à répliquer. Dès le lendemain, jeudi (12 mars), ils annoncent « des frappes défensives, proportionnelles et en réponse directe à la menace posée par les milices chiites soutenues par l’Iran », justifie le ministère US de la défense. Leur objectif : « cinq installations de stockage d’armes [du Kataeb Hezbollah], afin de dégrader considérablement leur capacité à mener de futures attaques contre les forces de la Coalition ». L’affrontement aurait pu s’arrêter ici. Mais apparemment les milices continuent de frapper.

… mais condamnée par l’Iraq

L’Iraq « condamne l’action [des États-Unis] comme une violation de la souveraineté nationale », a déclaré la présidence via twitter. « Cette attaque a entraîné le martyre et les blessures d’un certain nombre de membres des forces de sécurité irakiennes ainsi que de civils irakiens innocents », dont trois soldats, deux policiers et un civil rapporte la BBC le lendemain.

Bientôt une nouvelle escalade ?

Samedi (14 mars), à 10h51 (heure d’Irak), « au moins 25 roquettes de 107 mm » touchent encore une fois le camp Taji, affirme le porte-parole de la Coalition contre Daech, le colonel Myles B. Caggins III via twitter. Trois militaires de la coalition sont blessés ainsi que deux irakiens. Lundi (16 mars), une nouvelle attaque frappe une base d’entraînement au Sud de Bagdad, où les troupes de la coalition et les formateurs de l’OTAN sont présents. Cette fois-ci, sans victimes. Les USA ne répliquent pas, du moins, de façon apparente. Dernière attaque en date : mardi (17 mars), des roquettes frappent la ‘zone verte’ de Bagdad, atterrissant à 2km de l’ambassade américaine.

Commentaire : regain de tension et stoïcisme

La zone avait été plutôt ‘calme’ depuis les escarmouches qui avait suivi la mort du contractant américain de la Coalition en décembre dernier. Il avait été tué dans l’attaque sur une base militaire irakienne près de Kirkouk. Déjà à cette époque, les US accusaient le Kataeb Hezbollah. Une action qui avait justifié, notamment, la frappe des Américains sur le général iranien Qassem Soleimani en janvier. S’en était suivie l’escalade des tensions entre l’Iran et les US pendant deux semaines, avant que la situation se calme enfin.

Un stoïcisme étonnant

Contrairement à cette période, cette fois, les Américains endurent sans vraiment (sur)réagir, du moins par la manière forte immédiate. Ce qui semble étonnant quand on connait l’hyper-sensibilité outre-Atlantique aux menaces iraniennes et du moins totalement différent de l’escalade qu’on avait connu en janvier (1). La raison de ce stoïcisme doit sans doute être recherchée ailleurs. Les forces de la coalition ne veulent pas tomber dans le jeu de la provocation et de l’escalade. Ce qui semble être le but recherché. Une réplique trop forte pourrai justifier une nouvelle action, plus politique celle-là, visant à ne pas renouveler ‘le bail’ des troupes occidentales en Iraq. Il faudra voir combien de temps…  ce stoïcisme demeurera.

(Aurélie Pugnet, avec NGV)

  1. Lire aussi notre dossier : N°79. L’Union européenne face à l’escalade du conflit entre l’Iran et les États-Unis en Irak

Cet article Regain de tensions en Iraq entre Américains et milices chiites soutenues par l’Iran est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.

Categories: Défense

Comment obtenir un crédit en ligne ?

Aumilitaire.com - Wed, 03/18/2020 - 23:41
Quels sont les types de crédit ? Pour assurer la réalisation de leur projet, bon nombre de personnes ont recours à des crédits de diverses natures et effectuent leur demande en ligne. De quoi s’agit –il ? Il s’agit d’un acte qui fait intervenir un emprunteur (la banque/microfinance) et un créancier, sur la base d’un nombre […]
Categories: Défense

L'armée n'est pas (encore) là

Défense en ligne - Wed, 03/18/2020 - 21:10

Comme à l'habitude, la Toile a vite pris feu : video et photos à l'appui, on voyait à Charenton et Montreuil des convois de blindés convergeant vers le centre de la capitale. On imaginait, avant même les annonces présidentielles du lundi soir, un couvre-feu, des barrages militaires. Bref, l'état d'urgence allait être instauré contre le coronavirus, avec déploiement de l'armée. Pour l'heure il n'en est rien.

- Défense en ligne / , , ,
Categories: Défense

Sommes-nous en guerre ? Macron a-t-il raison ?

Bruxelles2 - Wed, 03/18/2020 - 18:40

(B2) La crise du Coronavirus est grave et impose des mesures d’exception. Mais nous ne sommes pas en guerre. Prétendre le contraire pourrait être une erreur, historique, politique et sémantique

(Crédit : DICOD / Ministère de la défense / FAZSOI)

La répétition à outrance, dans un discours public — comme l’a fait le président français Emmanuel Macron lundi (16 mars) de façon très appuyée — est pour le moins troublante.

La banalisation d’un mot

Il y a cinq ans, nous étions en guerre contre le terrorisme. Aujourd’hui c’est contre le coronavirus. Demain contre quoi ? Cette absence d’inventivité dans la terminologie de crise prête pour le moins à interrogation. Quel mot utiliserons-nous quand nous serons réellement en guerre, avec mobilisation générale de la population, engagement au front, bombardements et tueries, etc ? Si un journaliste, un écrivain peut employer cette terminologie dans un langage de tous les jours, ou que les hôpitaux sont sur le pied de guerre, on peut s’interroger si c’est bien le rôle d’un chef d’État, également chef des armées, de proclamer cet état de guerre, sans pour autant déclencher la guerre.

Une terminologie contradictoire avec l’objectif

Tout d’abord, cette évocation prête à confusion. Elle est contradictoire avec le mot d’ordre ‘ne vous affolez pas’, ‘réfléchissez’, penser autrement. Au lieu de rassurer, ce discours contribue à l’anxiété générale. Le rôle d’un président n’est-il pas plutôt d’être là, de prévoir, de décider, de donner des orientations, des consignes ou des ordres ? Il n’est pas de générer et entretenir les peurs. En revanche, il peut reconnaître des erreurs. Avoir convoqué la population à un premier tour des élections était ainsi d’une inconséquence notable (1).

Une erreur de définition

Ensuite, si on prend la définition de Carl (von Clausewitz), un des penseurs ‘de la guerre’, il y a une erreur lexicale. Certes le « but premier » de la guerre est de « terrasser l’adversaire afin de le mettre hors d’état de résister ». Mais il ne faut pas en rester à ce premier élément, c’est la suite qu’il faut lire. La guerre est « un acte de violence dont l’objet est de contraindre l’adversaire à se plier à notre volonté ». Or, jusqu’à nouvel ordre, le virus n’a pas vraiment de volonté à imposer ni de régime précis qu’il entend mettre en place. C’est comme un incendie contre lequel on doit résister en mettant en vigueur les meilleurs pare-feux. Nous ne sommes pas en guerre.

Un manque de respect par rapport aux victimes de guerre

Utiliser ce mot dans ce contexte parait ressembler comme un exécutoire d’une génération (la nôtre) qui n’a pas vraiment connu la guerre. C’est un certain manque de respect par rapport aux générations qui ont vraiment connu les affres de la guerre (celle de nos parents ou grands-parents) ou vis-à-vis des populations qui la subissent encore (Syrie, Somalie, Yémen) ou l’ont connu récemment (Balkans, RD Congo, Algérie, etc). On ne peut pas comparer nos souffrances, même graves, avec un état de guerre. On ne peut pas ainsi comparer les ravages de la grippe espagnole en 1918-1919, aux traumatismes de la guerre 1914-1918, même si le rythme de mortalité a pu être identique.

Un état d’esprit différent

Rester chez soi confiné est certes astreignant, oblige à des changements de mentalité, d’organisation et de fonctionnement. Mais l’alimentation, l’eau, l’électricité et le chauffage tout comme le téléphone, restent fournis. Nous continuons d’être libres de dire ce que nous pensons partout. Nos enfants, nos amis, nos jeunes ne sont pas mobilisés pour aller risquer leur vie sur le front. Personne n’est soumis à la torture, etc. Rester ainsi confiné même de longs mois est sûrement moins ennuyeux que d’être contraint de vivre dans un camp de personnes déplacés dans les environs d’Idlib sous les bombardements russo-syriens. Les personnes mobilisées, comme le personnel sanitaire, sont soumis à rude épreuve et exposés au risque de maladie. Mais ils n’opèrent tout de même pas dans des souterrains, sous la contrainte ou dans l’angle de viseurs de snippers, comme en ex-Yougoslavie il y a quelques dizaines d’années ou en Syrie encore aujourd’hui…

Non, résolument non, nous ne sommes pas en guerre. Et heureusement…

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. On peut railler et moquer une population pour s’être promenée dans les parcs. Mais elle n’a fait qu’appliquer un mot d’ordre venu d’en haut : vous pouvez y aller.

Cet article Sommes-nous en guerre ? Macron a-t-il raison ? est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.

Categories: Défense

Le corps médical européen ne répond plus

Bruxelles2 - Wed, 03/18/2020 - 11:51

(B2) Mis en place avec tambours et trompettes après la crise épidémique d’Ebola, le corps médical européen reste inemployé.

Lors de la crise d’Ebola, nettoyage des bottes au Sierra Leone (crédit : ONU – Archives B2)

Le corps médical européen peut « uniquement être activé sur demande d’un pays affecté » a précisé Stefan De Keersmaecker, porte-parole à la ‘Santé’ de la Commission européenne, répondant à une question de B2, lors du point de presse quotidien, mardi (17 mars). « À ce stade, il n’y aucune indication qu’une demande sera faite » .

« Actuellement, une équipe médicale d’urgence, trois postes médicaux avancés et deux laboratoires mobiles pourraient être considérés comme apte au déploiement en relation avec l’épidémie de Covid-19. »

Cependant, au vu de la situation « toute disponibilité de personnel à déployer par le biais de ce corps médical dépendra des capacités nationales ».

(Nicolas Gros-Verheyde avec CG, st.)

Lire : Épidémies, catastrophes… Le corps médical européen pourra désormais répondre

Cet article Le corps médical européen ne répond plus est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.

Categories: Défense

On recrute dans les missions PSDC à Bamako et Bangui

Bruxelles2 - Wed, 03/18/2020 - 10:06

(B2) La mission de l’UE auprès des forces de sécurité intérieure maliennes (EUCAP Sahel Mali) recrute 21 personnels en détachement et 7 contractuels (renseignements). Tandis que la nouvelle mission de conseil de l’UE aux forces centrafricaines (EUAM RCA) recrute 10 personnels en détachement et 13 en contrat (renseignements). Délai (dans les deux cas) : mardi 24 mars 2020 à 17h. À vos CV…

(CG, st.)

NB : Pour réviser, un seul conseil, le Manuel sur la PeSDC. La mise à jour est en cours d’écriture, sortie avril 2020 (inclus dans le prix de l’ouvrage).

Cet article On recrute dans les missions PSDC à Bamako et Bangui est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.

Categories: Défense

Où sont passés les six milliards promis par l’Europe à la Turquie ?

Bruxelles2 - Tue, 03/17/2020 - 20:15

(B2) Entre Ankara et Bruxelles le torchon brûle dès qu’on parle gros sous. Chacun a une interprétation différente de l’accord conclu en mars 2016 afin de soutenir l’effort (réel) de la Turquie pour accueillir (et retenir) les réfugiés syriens chez elle. Les faits, les chiffres

Une éducatrice du UNHCR avec un groupe d’enfants syriens (Crédit : UNHCR)

L’accord entre l’Union européenne et la Turquie, conclu au sommet en mars 2016, prévoit un double financement : trois milliards d’euros tout de suite, trois autres milliards d’ici 2018 (cf. encadré). Soit six milliards en tout…

Combien d’argent a été engagé ?

La Commission européenne le reconnait : aujourd’hui seuls 4,7 milliards d’euros (sur 6 milliards €) ont été engagés. Seuls deux tiers de cet argent (3,2 milliards d’euros) ont réellement été déboursés et engagés sur le terrain. Concrètement, de la première tranche de 3 milliards €, près de 2,5 milliards € ont été payés. Et pour la seconde tranche de 3 milliards, on atteint juste 760 millions d’€.

Quand l’argent restant arrivera-t-il ?

La Commission européenne assure que la barre des 4 milliards € déboursés sera atteinte d’ici fin 2020. Mais pour les 2 milliards € restant, ce sera petit à petit. Pour chaque projet, la Commission européenne paye, en effet, une partie en avance au partenaire avec qui le contrat a été signé. Ce qui doit permettre de lancer le projet. Mais ensuite, les paiements se font au fur et à mesure que le projet avance. Or, certains projets vont continuer jusqu’en 2025.

L’engagement est-il tenu ?

Non, disent les Turcs. Oui, les Européens. Du côté de la Commission, on répète à qui veut l’entendre que les engagements et le calendrier sont tenus. Les six milliards promis sont actuellement tous « engagés » assure-t-on. Autrement dit « l’argent est réservé », puisque des projets ont déjà été choisis pour l’ensemble des six milliards. Dans la pratique, les contrats ont été signés avec les partenaires pour un total de de 4,7 milliards. Pour les 1,3 restants, correspondant principalement à la seconde tranche, les contrats devraient être conclus d’ici l’été.

L’argent ne devait-il pas être versé avant 2018 ?

Le timing est le point clé du désaccord entre Européens et Turcs. L’accord de 2016 n’entrant pas dans le détail, chacun interprète de manière différente. La Turquie considère que l’engagement était que l’argent devrait arriver au cours de la période mentionnée. À savoir : 3 milliards en 2016 et 3 milliards avant la fin 2018. Pour les Européens, c’est une tout autre interprétation. Certes, il est prévu que la Facilité pour les réfugiés en Turquie dispose d’un budget de 3 milliards d’euros pour 2016-2017 et 3 milliards d’euros pour 2018-2019. Mais l’engagement était que « les projets opérationnels doivent être engagés au plus tard le 31 décembre 2019 et faire l’objet de contrats au plus tard le 31 décembre 2020. »

Pourquoi est-ce si lent ?

Quand on pose la question à la Commission européenne, il faut vraiment tendre l’oreille pour entendre la réponse. Souvent on entend un gazouillis à peine murmuré : il faut conclure les contrats. La réalité est plus crue, comme nous l’a confirmé un expert sur la question : « c’est lent ! ». Il faut choisir l’organisme, signer un contrat, que celui-ci passe des appels d’offre, vérifier que tout est conforme, s’assurer que les dépenses sont bien éligibles, etc. Tout cela prend du temps. D’autant que les agences de l’ONU ne brillent pas non plus par leur rapidité. Les deux administrations additionnées produisent souvent un net allongement des délais. « Le miracle de la bureaucratie européenne » ironise une de nos sources.

Pour quels projets est utilisé l’argent communautaire ?

Aide de première nécessité, santé, éducation et intégration socio-économique sont au coeur de la Facilité pour les réfugiés en Turquie. Un des projets phare est le plan d’aide sociale d’urgence, mené sur le terrain par le Programme alimentaire mondial (PAM). Il a permis de distribuer une allocation mensuelle fixe (environ 30 euros par personne/mois) à plus de 1,3 millions de réfugiés, en leur distribuant des cartes de débit (à puce). Ce qui leur permet de retirer cet argent ou de payer directement dans les magasins. Très utiles

Nombre de projets, spécialement dans la seconde tranche, ont vocation à renforcer les infrastructures turques face à leur sur-utilisation. C’est surtout au niveau municipal que les projets sont menés, pour la construction de centres éducatifs ou médicaux, la contractualisation de personnel additionnel, ou encore la construction et réhabilitation des systèmes d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées.

On retrouve aussi des projets visant à « renforcer les capacités opérationnelles des garde-côtes turcs dans la gestion des flux migratoires en mer Méditerranée », sous la houlette de l’Organisation mondiale de la migration (OIM).

NB : voir la liste complète de projets financés par la Facilité pour la Turquie (février 2020).

Par qui transite l’argent communautaire ?

Dans une grande majorité des cas, les destinataires de la Facilité sont des agences de l’ONU ou des États membres, ainsi que des ONG. Le Programme alimentaire mondial a reçu un total de 1,4 milliard pour différents projets. L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a été choisie pour quatre projets, d’une valeur totale d’environ 90 millions d’euros. Médecins du Monde a, elle, des contrats pour 19 millions d’euros. Quant à l’Agence française de développement (AFD), elle travaille sur les systèmes d’approvisionnement en eau, avec un budget de prêt de 160 millions d’euros.

Dans trois cas, surtout dans les domaines de l’éducation ou de la santé, les projets financés sont menés par les ministres turcs. Ainsi, deux contrats ont été signés avec le ministère de l’Éducation, dans la première puis dans la seconde tranche, pour 300 puis 400 millions d’euros. Avec le ministère de la santé, un seul contrat de 300 millions a été signé (dans la première tranche), pour permettre l’accès à des soins mentaux pour 1 millions de réfugiés.

En proportion, les sommes qui passent directement par les caisses de l’état turc sont dérisoires. Or (c’est un point de discorde réel), Ankara espérait recevoir plus ou moins directement les 6 milliards d’euros pour compenser le coût des réfugiés. Pourtant, du côté européen on entendait passer par les opérateurs habituels de l’Union européenne en matière humanitaire, et pas vraiment par des opérateurs turcs. « Ce n’est pas un soutien budgétaire direct », précise à B2 un expert du dossier.

(Leonor Hubaut, avec Nicolas Gros-Verheyde)

Déclaration commune entre UE et Turquie, du 18 mars 2016 – point 6

« L’UE, en étroite coopération avec la Turquie, accélérera encore le décaissement des 3 milliards d’euros initialement alloués au titre de la facilité pour les réfugiés en Turquie et assurera le financement de nouveaux projets en faveur des personnes sous protection temporaire identifiés avec une contribution rapide de la Turquie avant la fin du mois de mars. Une première liste de projets concrets en faveur des réfugiés, notamment dans le domaine de la santé, de l’éducation, des infrastructures, de l’alimentation et des autres coûts de la vie, qui peuvent être rapidement financés par la facilité, sera établie conjointement dans un délai d’une semaine. Une fois que ces ressources seront sur le point d’être pleinement utilisées, et pour autant que les engagements ci-dessus soient respectés, l’UE mobilisera un financement supplémentaire de 3 milliards d’euros pour la facilité jusqu’à la fin de 2018. »

Lire aussi :

Cet article Où sont passés les six milliards promis par l’Europe à la Turquie ? est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.

Categories: Défense

Les hôpitaux militaires ne pèsent que 1% de l’hôpital public

Blog Secret Défense - Tue, 03/17/2020 - 15:49
Le président de la République a annoncé lundi soir qu’un hopital militaire de campagne d’une trentaine de lits serait déployé en Alsace. L’armée de l’air participeront aux déplacements de malades d’une région à l’autre avec le module Morphée.
Categories: Défense

Comment choisir vos attelages et porte velo en ligne ?

Aumilitaire.com - Mon, 03/16/2020 - 21:43
Le choix d’un attelage n’est pas une tâche facile. En tant qu’accessoire incontournable pour assurer une meilleure liaison entre l’automobile et la remorque, il est judicieux de vérifier un certains nombre d’éléments. Cet équipement est composé d’une boule d’attelage, d’une ferrure et d’une tête. L’utilisation de cet outil est une garantie pour la sécurité et […]
Categories: Défense

Secours en montagne pour un hélico d’EUFOR Althea

Bruxelles2 - Mon, 03/16/2020 - 00:51

(B2) Un hélicoptère autrichien de l’opération de stabilisation de l’UE en Bosnie-Herzégovine (EUFOR Althea) est intervenu ce dimanche (15 mars) aux côtés d’une quarantaine de sauveteurs du secours en montagne bosnien (GSS) dans le massif du Prenj.

(crédit : GSS avril 2019 – Archives B2)

Le GSS bosnien avait reçu un appel à l’aide vers 12h30 d’un groupe de randonneurs car l’un de leurs membre était tombé des falaises de Veliki Osobac. Malheureusement sans succès, selon le GSS. Le corps de l’alpiniste Z.Š. a fini par être retrouvé en fin d’après-midi, à quelques centaines mètres du point de chute.

(NGV)

Cet article Secours en montagne pour un hélico d’EUFOR Althea est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.

Categories: Défense

Ma mission de paix au Proche-Orient, par Miguel Angel Moratinos

Bruxelles2 - Sun, 03/15/2020 - 16:16

(B2) Miguel Angel Moratinos a été ministre espagnol des Affaires étrangères, ambassadeur espagnol en Israël, puis envoyé spécial de l’UE pour le Moyen-Orient. Pendant sept ans, de 1996 à 2003, il a parcouru la région avec un but : la paix entre Israël et la Palestine. Il livre son témoignage, et ses analyses géopolitiques

Pas besoin d’être un fin connaisseur du conflit entre Israël et la Palestine pour lire ce livre. L’ancien envoyé spécial emmène le lecteur avec lui, comme un confident, et lui décrit les lieux, les personnages… C’est comme si vous étiez dans la salle de négociation. Il ne mâche pas non plus, disant vertement ce que d’autres disent plus bas, mezzo vocce.

Un manque de leadership en Europe sur le Proche-Orient

« Les Européens ont toujours caché leur mauvaise conscience en payant, puisqu’ils n’avaient pas le courage d’exercer davantage de pression politique sur les États-Unis », dénonce  clairement Miguel Angel Moratinos dans son livre. Mais les déclarations ne suffisent pas non plus.

« L’unanimité dans les formes, dans les principes, dans les déclarations, dans les conclusions, c’est très bien, mais quand il faut passer à l’action politique réelle, il y a des divergences car il n’y a pas, en Europe, de leadership. » Un conseil important à l’heure de la Commission géopolitique voulue par Ursula von der Leyen.

Mais l’ancien envoyé spécial « est convaincu que l’Europe est suffisamment responsable et capable d’aider à faire la paix au Proche-Orient et que les Européens, mêmes s’ils doutent de leur ressources et de leur potentiel, sont dotés d’une capacité à faire bouger les choses ».

La paix n’est pas une utopie… ou presque

« Oui, la paix n’est pas une utopie ; oui, la paix est possible et la lecture de ce livre a prouvé la volonté, la capacité et l’envie de paix de tous les acteurs. » Miguel Angel Moratinos est formel. Il y a de l’espoir. Et c’est bien ce sentiment que donne son livre.

Néanmoins, l’ancien ambassadeur reste réaliste. Il se désole par exemple que « ce processus de paix, nécessaire au commencement, est devenue malheureusement au fil du temps un ‘but en soi’ et non la quête du but final, à savoir la paix définitive. La communauté internationale s’est accommodée, de guerre lasse, d’une situation bancale et elle s’est contentée d’un processus qui, avec ses hauts, ses bas et ses atermoiements, s’est avéré incapable en fin de compte de résoudre définitivement le conflit historique. Aujourd’hui, il n’y a plus ni de feuille, ni plan, mais ce qui est le plus grave, c’est qu’il n’y a pas de route non plus ».

Enfin… Ne ratez pas la dernière partie. Elle établit un panorama complet des revendications des deux parties, et offre une frise chronologique. Très utile pour les néophytes comme les esthètes. On s’y perd parfois !

(Aurélie Pugnet)

  • Editions L’Harmattan, 2019, Paris, 296 pages, 32 euros

Cet article Ma mission de paix au Proche-Orient, par Miguel Angel Moratinos est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.

Categories: Défense

Pages

THIS IS THE NEW BETA VERSION OF EUROPA VARIETAS NEWS CENTER - under construction
the old site is here

Copy & Drop - Can`t find your favourite site? Send us the RSS or URL to the following address: info(@)europavarietas(dot)org.