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Défense

C’est ainsi que se termine le rêve européen. Et ils ne s’en rendent pas compte

Bruxelles2 - Sun, 03/29/2020 - 22:08

(B2) Ce soir je laisse la parole à Lorenzo Consoli, mon collègue italien, il est, d’une certaine façon, beaucoup plus concerné que moi pour parler de la situation actuelle. Son message vaut d’être lu, et entendu

Lorenzo Consoli (DR)

Reviens Juncker ils sont devenus fous ! (1)

Il est dix heures du soir, samedi 28 mars, le jour où, en Italie, les 10.000 décès dus au coronavirus ont été surmontés. L’Espagne, malheureusement, arrivera bientôt. La France craint d’avoir pris le même virage.

L’État dépense beaucoup dans ces pays, et en déficit, pour sauver le plus de vies possible, avec une thérapie intensive pour les patients les plus graves et avec un confinement pour arrêter la contagion.

Si la solidarité européenne était plus qu’un mot vide et hypocrite, il serait normal que les pays de l’Union européenne financièrement plus forts acceptent l’idée que la dette publique générée par la réponse à la pandémie soit émise en commun, avec des garanties communes, aux mêmes intérêts pour tous. Les euro-obligations. Comme si l’Espagne, pour l’Allemagne, était ce que la Lombardie est pour l’Italie, une partie d’une grande nation, la nation européenne.

Mais ce n’est pas le cas. La nation européenne n’existe pas. La solidarité européenne est un mot vide et hypocrite. [Les premiers ministres allemand et néerlandais] Angela Merkel et Mark Rutte ne regardent pas l’Europe, ils ne regardent que les Allemands et les Néerlandais. Ils savent que s’ils acceptent les euro-obligations, le lendemain une crise gouvernementale s’ouvrira pour eux.

Dans tout cela, l’Allemande Ursula von der Leyen, qui est censée représenter l’intérêt général des citoyens européens, même si elle contraste avec les opinions et les dogmes idéologiques des Allemands, a finalement prononcé le mot tabou – Eurobonds – pour dire que « ce n’est qu’un slogan », que « ce n’est pas le plan », que l’UE « n’y travaille pas » et que « les réserves de l’Allemagne et d’autres pays sont justifiées ».

Le vieux Jacques Delors a tiré la sonnette d’alarme : nous sommes confrontés à un danger mortel pour l’Europe. Cette Europe qu’il a construite plus que toute autre après les pères fondateurs. Von der Leyen regarde ailleurs, chaque jour elle enregistre de magnifiques messages vidéo en trois langues écrits par son fantôme. Mais ce qui compte, ce sont les ordres qu’il reçoit de Berlin.

C’est ainsi que se termine le rêve européen. Et ils ne s’en rendent même pas compte.

(Lorenzo Consoli)

Je précise que Lorenzo fait partie des plus anciens journalistes de Bruxelles, qui sont à la fois expérimentés, talentueux et pondérés. Correspondant pour Askanews, son sens européen, il le possède jusqu’au bout des ongles. Trouver quelqu’un de plus pro-européen que lui dans la salle de presse est difficile. Son message doit donc être entendu, et non méprisé. Trop souvent, je vois quelques commentaires, sur les réseaux sociaux, parfois désobligeants, parfois mal informés, de militants pro-européens qui n’ont d’égal dans leur refus de voir la réalité, et de toute critique, que les apôtres des régimes totalitaires. Et je sais de quoi je parle… Aujourd’hui, il faut écouter la souffrance de ceux qui ont mal à l’Europe. Ce n’est pas cette Europe que nous avons rêvée, vécue et accompagnée, jusqu’ici. On est face à un monstre froid, impavide.

  1. Traduit de l’italien par nos soins (texte original ici). L’expression ‘Aridatece Juncker’ est difficilement traduisible. La terminologie ‘Aridatece’ a été utilisé dans l’Italie post-fasciste d’après guerre quand la déception s’est emparée dans la population face à l’impéritie des politiques au pouvoir.

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(Mica Center 4) Exercice Grand African Nemo et opération Corymbe, une démonstration d’un savoir faire possible

Bruxelles2 - Sun, 03/29/2020 - 19:50

(B2) L’exercice Grand African NEMO est devenu désormais un rendez-vous annuel majeur (classique) de la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée. L’édition 2019 qui s’est déroulé entre fin octobre et le 5 novembre n’a pas échappé au rituel

Concertation lors du Grand African Nemo 2019 (crédit : Mica Center / Marine nationale)

29 exercices sur tous les thèmes possibles

19 marines des pays riverains et 6 marines investies dans la sécurisation du Golfe de Guinée (Belgique, Brésil, Espagne, États-Unis, France et Portugal) ont mené au total 29 exercices sur tous les sujets possibles : de la pêche illicite, au sauvetage, à l’assistance en mer en passant par la lutte anti-piraterie, contre les trafics illicites, le narco-trafic et les pollutions en mer.

Des scénarios d’entrainements proches de la réalité, dans lesquels les navires des marines amies du golfe de Guinée jouent le rôle de navires en situation de pêche illicite, en détresse ou attaqués par des pirates. En réaction, les marines riveraines du golfe de Guinée doivent intervenir de manière coordonnée pour éradiquer la menace simulée.

Une vingtaine de pistages de navires ont ainsi été effectués par les centres opérationnels des marines riveraines et les centres multinationaux de coordination (CMC) dans toute la zone : l’espace couvre plus de 3.530.000 km² de zones économiques exclusives (ZEE) et 6000 km de côtes.

19 marines de la région et du monde

35 bâtiments, du patrouilleur à la frégate, en passant par le bâtiment de commandement et de ravitaillement, étaient sur l’eau. Tandis que sept aéronefs, dont deux avions de patrouille maritime, décollaient. Par ailleurs 20 observateurs et officiers de liaison ont été mobilisés. Un observateur italien était ainsi au centre multinational de coordination (CMC) d’Accra tout comme le Danemark avait également envoyé des moyens.

Ont participé à l’exercice le patrouilleur de haute mer espagnol Atalaya (P-74), le NRP Zaire (Portugal), le navire de commandement et de soutien logistique belge Godetia (A-960), un avion P8A Poseïdon américain basé à Abidjan, et un patrouilleur de haute mer brésilien Apa (P-121). Coté français deux bâtiments — une frégate de surveillance avec un hélicoptère Alouette III et le BCR Somme — et un avion de surveillance maritime Falcon 50 ont été mis à disposition.

Les exercices menés au Grand African Nemo 2019 (crédit : Mica Center)

Trois objectifs

Cet exercice avait tout d’abord comme objectif d’aider à consolider l’architecture de sécurité maritime dans le Golfe de Guinée, comme le voulait le processus de Yaoundé. Principal défi : développer « la capacité des navires des marines engagées à communiquer entre eux, ainsi qu’avec les différents centres de commandements à terre ».

Second objectif : tester l’ensemble de la chaîne régionale de sécurité maritime : les centres de commandement maritime (COM), les centres multinationaux de coordination maritimes (CMC) des cinq zones A, D, E, F, G. Sans oublier le centre interrégional de coordination (CIC), structure d’échange d’information et de coordination, implantée à Yaoundé, qui fait la jonction entre le centre régional de sécurité maritime de l’Afrique centrale (CRESMAC) et son équivalent pour l’Afrique de l’Ouest (CRESMAO).

Troisième objectif : accompagner les pays africains dans leur volonté d’autonomie opérationnelle à la mer (missions de sécurité maritime). C’est une grosse différence avec Somalie. Il n’y a pas là d’État failli, ce sont des pays souverains, ils peuvent avoir des difficultés à maintenir la sécurité. On les accompagne mais on ne peut pas les remplacer, certains mettent des moyens ont davantage de volonté. D’autres ont plus de mal. Chaque pays est très différent.

L’opération Corymbe

Depuis 1991, la marine nationale française déploie de façon quasi régulière un bâtiment dans la zone. C’était auparavant une nécessité vu les tensions dans la région du Golfe de Guinée. Il fallait être prêt à toute éventualité, notamment l’évacuation de ressortissants.

Une opération réorientée de la crise vers le soutien aux capacités

Aujourd’hui « il y a peu de crises et de besoins d’évacuation de ressortissants, l’opération s’est davantage réorientée vers la coopération, des patrouilles communes avec les Africains, la formation des marins africains », explique le capitaine de frégate Olivier Bertrand.

Fournir déjà du carburant c’est pas mal

« Il faut être pragmatique », confie un officier. « Beaucoup de marines africaines n’arrivent tout simplement pas à naviguer faute de carburant. » En soi, il n’y a pas d’entraînement au sens d’une formation soutenue. « Très franchement, ils sont au dessous du niveau opérationnel. C’est plutôt du mentoring, pour leur faire prendre conscience de la nécessité de certaines actions » et apprendre certaines notions. Les marins français fournissent essence et gasoil à leurs collègues africains.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Le processus de Yaoundé

Le sommet de Yaoundé, en juin 2013 au Cameroun, pose les bases d’une coopération régionale. Un mémorandum fixe les premiers objectifs du dispositif de la « sûreté et la sécurité dans l’espace maritime de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest », et les domaines de coopération. Il établit une division claire du travail entre les organisations régionales (chargées de concevoir la stratégie) et les États (chargés des opérations), entre le niveau stratégique et le niveau national.

Un centre interrégional de coordination (CIC) est créé par la suite, en septembre 2014 à Yaoundé, afin de mettre en œuvre cette stratégie régionale. Puis, un centre régional de sécurisation maritime de l’Afrique centrale (CRESMAC) est installé à Pointe-Noire au Congo.

Autre mesure concrète de ce sommet, l’adoption d’un code de conduite relatif à « la prévention et à la répression des actes de piraterie, des vols à main armée à l’encontre des navires et des activités maritimes illicites en Afrique de l’Ouest et du Centre » (lire : Une force anti-piraterie dans le Golfe de Guinée ?).

L’architecture issue du processus de Yaoundé expliquée (crédit : Mica Center)

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Covid-19 : samedi soir, l’EMR de Mulhouse accueillait 21 patients

Blog Secret Défense - Sun, 03/29/2020 - 12:08
Sa capacité attendue est de 30 lits en réanimation. (Actualisé -1)
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(Mica center 3) Les différentes tendances de la piraterie vues par les opérationnels

Bruxelles2 - Sun, 03/29/2020 - 11:50

(B2) La situation de la piraterie dans le monde est variable selon les zones. Témoignages des officiers du MICA Center

Au Mica Center de Brest © NGV / B2

Corne de l’Afrique

La piraterie est contenue par un effort des opérations successives, que ce soit l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta ou les autres acteurs. Mais le phénomène n’a pas disparu. Il reste à faire un effort à terre pour reconvertir les pirates en pêcheurs. La situation politique en Somalie n’est pas réglée. Si le dispositif est allégé ou disparait, la piraterie reprendra comme en 2011-2012, avec des attaques journalières.

Dans l’Océan indien, « ce n’est pas le moment de baisser la garde ». Il ne faut pas économiser sur la sécurité. Même si on prend toutes les mesures de précaution en fonction des préconisations données (les fameuses BMP best management practices qui en sont à la version 5), « il faut donc garder les équipes de sécurité. Nous sommes dans un monde interconnecté » rappelle ce marin. « À la seconde où on apprendrait qu’un armateur ne prend plus d’équipes, il deviendrait une cible. »

Golfe de Guinée

La situation est assez stable. La zone est plus petite, mais la lutte contre les pirates s’avère aussi plus difficile. Les actions ne se déroulent pas toujours en haute mer, mais dans les eaux territoriales, « où on ne peut pas agir sans leur autorisation ». Il y a bien sûr le (bon) exemple du Togo. Ce qui montre qu’ils sont capables d’agir, il y a dix ans cela n’aurait pas été le cas. Mais pour d’autres pays, en particulier le Nigéria, c’est plus problématique.

Détroit de Malaka

Les attaques sont moins violentes. Il n’y a pas de kidnapping. C’est davantage de la ‘rapine’ ou du brigandage de grand chemin. Les ‘pirates’ montent à bord, volent tout ce qu’ils peuvent et repartent. Parfois l’équipage ne se « rend même pas compte » qu’il a été attaqué. On sent une « forte progression ». Les patrouilles communes de l’Indonésie et de la Malaisie ont bien fonctionné, dans le temps au moment de l’irruption de la piraterie. Mais la piraterie revient, ou plutôt le brigandage.

(Nicolas Gros-Verheyde))

Des navires qui trichent

Certains navires font ce qu’on appelle du spoofing avec leur AIS. Ils se greffent sur un autre navire, se déclarent au Golfe de Mexique alors qu’ils sont dans le Golfe de Guinée en train de faire de la pêche illicite. Le  changement d’AIS ou le camouflage d’identité est courant en Asie. Il se produit à plusieurs niveaux : un navire de guerre prend l’identité d’un navire de pêcheur, un navire de pêcheur l’autre. Cette tricherie oblige les marines à être présent physiquement « pour voir qui fait quoi ». Les dispositifs de repérage satellites ne sont pas suffisants. Il y a toujours un décalage entre la réalité et l’analyse satellite : commander une image, la faire venir, l’analyser, permet d’appréhender la compréhension du problème, pas d’intervenir ou de le solutionner

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Face au Coronavirus, agir et être solidaire n’est pas une faculté, c’est une obligation. Dixit le traité

Bruxelles2 - Sat, 03/28/2020 - 17:05

(B2) En ces temps de confinement, il peut être intéressant de relire certains textes de base. Certains ont la bible, d’autres Zarathoustra… moi j’ai les textes européens. Chacun son luxe… ou ses tares. Lisez… puis agissez

En rangeant ma documentation (passe-temps favori du confiné), j’ai retrouvé ce document destiné à expliquer la future Constitution européenne aux citoyens… intitulé « Une Constitution pour l’Europe » diffusé (si mes souvenirs sont bons) l’un à l’été 2004, et un autre, plus court, après la signature par les leaders à Rome en octobre. Très pédagogiques, ils ont l’avantage d’être très clairs, très compréhensibles pour tous.

Davantage de solidarité

Sous cette très belle citation de Jean Monnet — « Nous ne coalisons pas des États, nous unissons des hommes » — on retrouve ainsi, dans le second document, un paragraphe « Davantage de solidarité ». « Si un État membre est l’objet d’une attaque terroriste ou victime d’une catastrophe naturelle ou d’origine humaine, l’Union européenne et ses États membres agissent de manière solidaire – le cas échéant par des moyens militaires – pour venir en aide à cet État. » (NB : c’est l’actuel article 222 du traité de fonctionnement de l’Union européenne). Et plus loin en page 18, pour détailler des exemples de ‘nouvelles’ politiques, on lit cette phrase, vitale aujourd’hui « Elle instaure une solidarité entre l’Union européenne, les États membres et l’État membre qui est frappé par une catastrophe naturelle ou humaine. »

Nouvelles possibilité d’agir dans certains domaines

Dans le premier document, plus épais (30 pages), destiné à illustrer les nouvelles bases juridiques du Traité, on retrouve cette phrase sublime : « La Constitution introduit de nouvelles bases juridiques qui permettront à l’Union d’intervenir en cas de besoin dans les domaines de la santé publique, pour faire face aux enjeux communs touchant à la sécurité des citoyens (par exemple: SARS, bio terrorisme) […] de la protection civile, pour assister les États membres à faire face aux catastrophes d’origine naturelle ou humaine … »

Et une précision supplémentaire : « En rentrant dans l’Union, les États membres ont accepté de se montrer solidaires les uns vis-à-vis des autres. Cette solidarité n’est pas qu’économique: en cas d’attaque terroriste ou de catastrophe naturelle, la Constitution prévoit dorénavant une intervention de l’Union. De plus, dans le cas où un État membre serait l’objet d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance. »

Un texte identique

Précisons que les Traités actuels, issus du Traité de Lisbonne, sont identiques à (quelques mots et protocoles près) à  la « Constitution européenne ». Ces changements ne concernent pas ces paragraphes. Les exemples cités sont issus de l’actualité du moment. L’épidémie de SARS, fait référence à l’épidémie de coronavirus (déjà!) de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), apparue en novembre 2002 dans la province du Guangdong (Chine) et qui a fait près de 800 morts en Asie. Le focus important mis sur le terrorisme est lié aux attentats qui viennent d’avoir lieu à Madrid le 11 mars 2004 et ont secoué non seulement l’Espagne, provoquant la chute du gouvernement Aznar, mais aussi l’Union européenne.

Commentaire : un seul remède, l’action

À tous ceux qui disent, on ne peut pas agir, on n’a pas les compétences… je leur conseillerai de d’abord relire leurs classiques. Cette ‘promesse’ faite devant le peuple européen doit être tenue aujourd’hui. Mesdames, messieurs les responsables européens, notamment monsieur le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et madame la Chancelière Angela Merkel, cessez ces querelles enfantines. Donnez à l’Italie et à l’Espagne de quoi respirer économique. Madame Ursula von der Leyen, et Monsieur Janez Lenarčič,  réagissez, plus vite, plus fort. Ce n’est pas une question de marché unique, c’est la vie de milliers d’Européens qui est en jeu. Comme le dit ci-bien Jacques Delors, « l’Europe est en danger mortel ». Il a raison. Il vous reste quelques heures, quelques jours pour vous montrer à la hauteur de vos glorieux ainés.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : Crise du coronavirus. La Commission von der Leyen manque d’audace. Faiblesse congénitale ?

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Sahel : cinq pays européens rejoignent la France dans la TF Takuba

Blog Secret Défense - Sat, 03/28/2020 - 13:03
Il s’agit de la Belgique, du Danemark, de l’Estonie, des Pays-Bas, du Portugal et peut-être demain de la Suède.
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Faites votre sport en mode confiné, avec la Légion étrangère

Bruxelles2 - Fri, 03/27/2020 - 19:05

(B2) La Légion étrangère (française) adapte sa communication aux canons de Youtube, en proposant des vidéos à la mode « Tuto ». Le major Gérald, officier des sports du 1er régiment étranger d’Aubagne, propose ainsi des conseils pour faire des abdos, se déplacer en maintenant sa garde… et cette semaine, pour faire du sport dans un espace confiné. Crise de coronavirus (Covid-19) oblige.

Il vous suffira donc d’un mur, d’un tabouret, d’une balle de tennis et d’une paire de bouteilles d’eau pour vous maintenir en forme pendant cette période difficile. Et n’oubliez pas le conseil du major : « si vos murs sont en placo, pas la peine d’aller chez le voisin. »

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L'affaire Rokia Traoré, symptomatique d'une exaspération post-coloniale

Défense en ligne - Fri, 03/27/2020 - 18:18

La chanteuse malienne a été « élargie » de la prison de Fleury-Mérogis, où elle a passé quinze jours (et fait la grève de la faim), en raison d'un mandat d'arrêt européen lancé contre elle par la Belgique en octobre 2019 pour enlèvement, séquestration et prise d'otage de son propre enfant — sa fille Uma, 5 ans, qui vit avec elle à Bamako. Une remise en liberté qui « va lui permettre de se battre à la fois pour la levée du contrôle judiciaire dont elle fait encore l'objet à Paris, et contre le mandat d'arrêt en lui-même », précise son avocat.

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Une belle petite aube oubliée

Défense en ligne - Fri, 03/27/2020 - 16:07

Avant de faire du passé table rase, il est parfois tonifiant d'en rappeler quelques épisodes. En 1929, comme ça n'a échappé à personne, il y eut la Grande Dépression. Avec majuscules tremblotantes d'effroi façon film gore. En 1933, Franklin Delano Roosevelt est élu à la présidence. Il lance le New Deal, la Nouvelle Donne. Ce n'est pas une révolution : on rebat les cartes, c'est tout, mais vigoureusement. Ce qui produit quand même un sacré changement.

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Crise du coronavirus. La Commission von der Leyen manque d’audace. Faiblesse congénitale ?

Bruxelles2 - Thu, 03/26/2020 - 14:30

(B2) Face à l’ampleur de la crise actuelle du Coronavirus, la réponse européenne parait encore bien timide. Audacieuse sur l’économie, faible sur la gestion de crise. Étonnant pour une Commission qui se prétend géopolitique

(crédit : Parlement européen)

Cela fait plus de trente ans que l’aide humanitaire fonctionne au niveau européen. Et autant de temps que je l’observe, je n’ai rarement vu une telle réaction aussi sous-proportionnée.

Une Europe ni inactive ni impuissante

Dans la crise actuelle, épidémique, les institutions européennes ne sont pas restées sans rien faire. Au contraire. Les mesures prises, notamment, pour soutenir l’activité ou préserver le marché unique sont plutôt audacieuses et rapides.

Des tabous qui volent en éclat au plan économique

On déroge au pacte de stabilité (une petite révolution). On ferme les frontières extérieures. On tolère la fermeture des frontières intérieures, avec juste la préconisation de couloirs ‘verts’ pour l’acheminement de marchandises. Les aides d’États exceptionnelles sont approuvées à la file, de façon quasi-automatique. Sans oublier le mode de décision totalement revu. En quelques jours, ce qui était impossible hier (visio-conférence, vote par mail, délégation de décision aux ambassadeurs, etc.) devient possible aujourd’hui.

Une protection civile déclenchée…

Le mécanisme de protection civile a été déclenché. Dès le 28 janvier, à la demande la France, surtout pour organiser les rapatriements de citoyens coincés à l’étranger. Un marché public a été lancé en urgence, pour acheter des masques et des respirateurs (masques avec respiration). Mais le rythme reste lent, très lent, par rapport à l’ampleur de la crise (1). Les premières livraisons n’auront lieu que début avril. C’est tard… Et finalement c’est faible. Alors que les hôpitaux italiens crient famine, que l’Espagne pourrait à son tour être submergée, la réponse n’est pas à la hauteur.

… Mais en sous-régime par rapport à l’ampleur de la crise

Le corps médical européen n’a pas été déclenché, il a disparu corps et bien (lire : Le corps médical européen ne répond plus). La fameuse décision prise sous Jean-Claude Juncker de pouvoir utiliser l’instrument de l’aide humanitaire sur le territoire européen, laissé de côté (2). Quant au commandement médical européen (un projet de la PESCO) ou au hub logistique, il est encore dans les cartons. Les structures militaires de l’UE (état-major de l’UE … ), ou proches d’elle, continuent de fonctionner, mais sans aucune coordination. L’Allemagne et l’Autriche déclenchent au bout de trois semaines la clause de solidarité. Personne ne répond au bout du fil. Etc.

Étonnant !

Dans les années 1990 l’aide humanitaire pulsait le rythme européen

En 1989, quand il s’est agi d’envoyer des secours en Roumanie, lors de la révolution de palais qui a mis à bas Ceaucescu, en pleine vacances de Noël, il ne fallait que quelques heures pour débloquer les fonds, choisir des opérateurs et les camions de secours partaient (lire : La Commission européenne déclenche une aide d’urgence à la Roumanie). Idem durant la guerre de Yougoslavie qui a servi de test grandeur nature à l’office européen d’aide humanitaire (ECHO), créé en 1992, devenue une direction générale complète. Durant des années, les ‘humanitaires’ européens ont été sur tous les fronts : de la Tchétchénie à la Syrie aujourd’hui. Et certains ont perdu la vie. Pourquoi ne sont-ils pas sur le front aujourd’hui ?

L’Europe est aujourd’hui bien armée et bien dotée

L’Union dispose d’une compétence claire, rénovée par le Traité de Lisbonne (3). Elle a des moyens humains : une direction générale entière consacrée à l’aide humanitaire et la protection civile, une salle de crise fonctionnant 24h/24 bien équipée. Elle dispose d’un dispositif d’analyse des informations et de renseignement qui aurait dû la conduire à anticiper la crise (4). On est loin du petit bureau niché au fin fond de la DG Environnement. Le CERU — centre européen de réponse d’urgence — qui est doté de gens compétents. Elle a un budget (non négligeable). Et plusieurs dispositifs ont été mis en place — mécanisme de protection civile, réserve opérationnelle (RescEU), corps médical européen… À quoi cela sert d’avoir tout çà ?

Les Européens auraient-ils oublié l’audace ?

On a l’impression que toute la structure européenne reste, aujourd’hui, paralysée, le doigt sur la couture du pantalon, attendant l’ordre (de Ursula ou d’un autre). Aurait-elle perdu cette capacité d’innovation, d’anticipation, d’audace, qui a toujours caractérisé l’aide humanitaire à l’européenne. D’ordinaire, durant la crise, on improvise, puis on formalise. Aujourd’hui cela a tout l’air d’être le contraire. Toutes les belles déclarations — une ‘vision intégrée’, une ‘Europe globale’, ‘une Commission géopolitique’, etc. — seraient-elles juste du vent ? Et l’Europe continuerait alors de fonctionner en ‘silo’, institution par institution, au lieu de travailler en réseau. Les déclarations politiques de Ursula von der Leyen dans son discours d’intronisation seraient-elles du vent ?

Ursula est-elle à la hauteur ?

L’actuelle présidente de la Commission européenne serait-elle si obnubilée par l’économique qu’elle en oublierait le monde d’où elle vient : la défense ? Ou est-elle tout bonnement (osons le mot) ‘non compétente’ ? Quand Ursula von der Leyen, dans un message solennel sur twitter (prononcé en trois langues) explique que « la lutte contre le virus prendra beaucoup de temps. La force et les moyens de remporter cette lutte viendront de notre grand marché unique. C’est la raison pour laquelle nous devons le protéger », on peut être étonné d’une telle myopie. La première urgence aujourd’hui, n’est-ce pas de sauver des vies ? Le marché unique est un actif essentiel à préserver, certes. Mais un actif secondaire aux côtés de l’urgence médicale, sanitaire. Ou alors, en effet, l’Europe n’est qu’un marché. Et la Commission géopolitique peut fermer ses portes.

Lenarčič est-il toujours vivant ?

Quant au commissaire européen Janez Lenarčič, chargé de la gestion de crises (5), c’est pour moi un mystère. Il devrait être aujourd’hui, en première ligne, présent tous les jours, devant nous. Il est inexistant. Nous avons eu un entretien (par voie de mail) avec lui. On ne peut pas dire que ce soit transcendant (lire : Nous devons constituer un stock stratégique de matériel médical (Janez Lenarčič)). La hauteur de vues et l’audace ne semblent pas être son fort. Sans vouloir jouer l’ancien combattant, avec Emma Bonino, Louis Michel ou Kristalina Georgieva — chacun(e) dans son style — ça déménageait autrement !

Déployer en interne…

L’Europe peut-elle agir ? Oui. Il n’est pas trop tard encore. Mais il faut prendre le taureau par les cornes dès aujourd’hui. L’Union pourrait jouer un rôle en mobilisant très vite ses fonctionnaires. Tout ce que la Commission européenne compte de compétences médicales, ou logistiques, en interne, doit être mis à disposition des États qui le demandent. Elle doit également mobiliser et financer ONG et organisations de volontaires, pour déployer rapidement des hôpitaux de campagne dans toutes les zones rouges (de crise) et orange (potentiellement de crises). Elle ne doit pas hésiter à affréter elle-même des avions pour ramener les équipements médicaux manquants dans les pays en grave besoin, au besoin en passant un contrat avec les transporteurs privés, ou en passant par les États membres. Le financement devra intégralement être pris en charge par le budget de l’UE, quitte à faire une modification d’urgence au système RescEU. Il faut être aussi révolutionnaire en matière de protection civile qu’on l’est en matière économique.

Anticiper à l’externe…

Et surtout il faut préparer le coup d’après. L’UE doit mobiliser dès maintenant tous ses moyens, civils et militaires, sur cette crise, notamment l’entrepôt de gestion de crises de l’UE qui est à Stockholm (financé par le budget européen). Elle doit préparer le déploiement d’un battlegroup médical soit en Europe, soit dans le monde, quand la crise atteindra le Sahel par exemple ou d’autres pays du voisinage. Une opération de secours type PSDC pourrait très bien être préparée également pour rapatrier les citoyens européens (6). L’état-major de l’UE peut prêter main forte en cas de demande ou, à l’extérieur, le commandement européen de l’aviation de transport (EATC), pour planifier des transports. Et si nécessaire, l’Union pourrait recourir à l’OTAN, au nom de cette coopération UE-Otan tant vantée par ailleurs, dont on n’a jamais la réalité autrement que dans de beaux discours.

Il y a urgence !

Mesdames et messieurs du Berlaymont. Il ne vous reste que quelques jours pour sauver votre honneur et la crédibilité européenne. Bougez-vous !

(Nicolas Gros-Verheyde)

Santé publique, non. De la gestion de crises

Certains ‘experts’ européens, en mal d’inspiration serinent à longueur de journée : l’Europe n’a pas de compétence en matière de santé publique. C’est pour cela qu’elle ne peut agir dans cette crise. C’est vrai en santé publique, l’Union européenne a des compétences limitées. Mais la santé publique, c’est la gestion des hôpitaux, la politique de vaccination, la prévention de telle ou telle maladie. On n’est (malheureusement) plus aujourd’hui dans cette problématique (même si le corps médical est mis à grande contribution). Ici, on est dans la gestion de crises, l’urgence, la protection civile. Dans ce domaine, l’Union européenne a des compétences claires et précises (cf. note 3).

  1. Les spécialistes européens jureront que ce délai est ultra-court, au regard des procédures habituelles de marché public européen (terriblement lentes). C’est la réalité. Mais un mois dans l’urgence actuelle, au regard de la flambée de l’épidémie et du taux de mortalité, c’est toujours trop lent.
  2. Décision prise sous couvert de l’article 122.2 du Traité sur le fonctionnement de l’UE : « Lorsqu’un État membre connaît des difficultés ou une menace sérieuse de graves difficultés, en raison de catastrophes naturelles ou d’événements exceptionnels échappant à son contrôle, le Conseil, sur proposition de la Commission, peut accorder, sous certaines conditions, une assistance financière de l’Union à l’État membre concerné. Le président du Conseil informe le Parlement européen de la décision prise. »
  3. « L’action de l’Union vise : a) à soutenir et à compléter l’action des États membres aux niveaux national, régional et local portant sur la prévention des risques, sur la préparation des acteurs de la protection civile dans les États membres et sur l’intervention en cas de catastrophes naturelles ou d’origine humaine à l’intérieur de l’Union ; b) à promouvoir une coopération opérationnelle rapide et efficace à l’intérieur de l’Union entre les services de protection civile nationaux ; c) à favoriser la cohérence des actions entreprises au niveau international en matière de protection civile. » (Article 196 du Traité FUE)
  4. L’IntCen qui fait de l’analyse du renseignement envoie ses synthèses (quotidienne, hebdo ou spécifiques) aux différents responsables européens Le Haut représentant de l’UE mais aussi la présidente de la Commission européenne et tous les commissaires à des postes ‘sensibles’ sont receveurs de cette prose. Ils ne peuvent nier avoir reçu l’alerte à temps.
  5. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a préféré ce titre à celui habituel de la ‘réponse de crises (terme politique de l’aide humanitaire et la protection civile). ‘Gestion de crises’ (crisis management) a une signification très précise en termes politique et juridique, correspondant (selon le Traité) aux missions de sécurité et de défense commune. Dans le champ politique, on n’est plus dans la réponse habituelle (protection civile), mais dans la réponse intégrée (englobant le sécuritaire et le militaire en théorie).
  6. Parmi les missions extérieures possibles figure « les missions humanitaires et d’évacuation » (article 43.1 Traité UE)

Lire aussi : L’Office européen d’aide humanitaire, ECHO, un système rodé aux crises

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La France suspend, à son tour, ses opérations en Iraq

Bruxelles2 - Wed, 03/25/2020 - 22:46

(B2) Une semaine après les Britanniques, l’état-major français a annoncé mercredi (25 mars) suspendre ses opérations de formation en Iraq

Formation en Iraq des militaires français de Chammal (crédit : EMA / DICOD 2018 – archives B2)

Une demande du gouvernement irakien

Une décision prise à la suite dans la foulée de la décision de la coalition « d’ajuster son dispositif en Irak » et qui répond à une « demande du gouvernement irakien » et à la crise du coronavirus. Les activités de formation des forces de sécurité irakiennes étant suspendues. Les Britanniques avaient déjà plié bagages la semaine dernière (lire : Les missions de formation en Iraq font pause ! Les Britanniques, Espagnols… rentrent à la maison).

Plus d’une centaine de militaires rentrent

Le personnel de l’opération Chammal déployé en Irak dans ce cadre va ainsi être rapatrié. Une centaine de soldats engagée dans le pilier « formation », ainsi que les éléments de soutien national stationnés au sein de l’état-major de l’opération Inherent Resolve (OIR) à Bagdad, auprès de l’armée irakienne rentrent en France à compter du 26 mars.

Toujours engagée par d’autres moyens

La France reste « toutefois engagée au Levant, car la lutte contre Daech continue » précise l’état-major. La présence des militaires insérés dans les structures d’Inherent Resolve au Koweït et au Qatar ainsi que les déploiements maritimes dans le canal de Syrie restent d’actualité. Mais surtout, les militaires français continuent de participer à la composante aérienne qui effectue des vols quotidiens depuis la base aérienne projetée de Jordanie et la base aérienne de la coalition au Qatar. Les activités de formation reprendront « dès que la situation le permettra ».

Commentaire : ce retrait ne semble pas justifié uniquement par l’épidémie actuelle

Ce sont tout autant les conditions sécuritaires et la tentation croissante au sein du gouvernement irakien de ne plus avoir des troupes occidentales à demeure dans le pays. Ces motifs sont d’ailleurs clairement exposés par d’autres pays.

Prague avait pris la même décision hier (mardi 24 mars) le justifiant par quatre raisons : la réduction des opérations, les menaces sécuritaires, l’épidémie de coronavirus et le projet de restructuration de la mission. 30 soldats sont ainsi rentrés, selon CTK et Radio Prague, la plupart étaient chargés de l’entraînement des pilotes irakiens des avions d’attaque au sol L-159 de fabrication tchèque. D’autres s’occupaient des armes chimiques ou étaient des policiers militaires.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Crise du coronavirus. Les armées appelées à la rescousse

Bruxelles2 - Wed, 03/25/2020 - 21:00

(B2) Il n’y a pas qu’en France où les militaires ont été appelés à la rescousse. D’autres pays ont décidé, très vite (même plus vite), de faire appel à ces ressources. La logistique, les services de santé, les patrouilles aux frontières sont parmi les principales tâches qui leur ont été confiées. Petit tour

NB : ce tour n’est pas complet, il sera mis à jour ou complété d’autres articles

France : un hôpital de campagne déployé

Dans la foulée de la décision présidentielle du président français Emmanuel Macron, lundi (16 mars) soir, le ministère des Armées envoie un élément militaire de réanimation (EMR) à Mulhouse, à proximité de l’hôpital. Une infrastructure sous tente avec une trentaine de lits équipés pour la réanimation, déployée par le régiment médical (RMED) de l’armée de terre (de La Valbonne) et ‘armée’ par le service de santé des armées (SSA). Structure opérationnelle une semaine plus tard. Le premier malade est pris en charge mardi (24 mars).

Un Airbus A330, équipé en version d’évacuation médicale (kit Morphée), a commencé mercredi (18 mars) des navettes entre l’hôpital de Mulhouse, débordé par la crise, et plusieurs autres hôpitaux français (Bordeaux, Brest, Lorient…), comme le précise la défense française dans un communiqué. Tandis que le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre (L-9014) a rapatrié 12 malades d’Ajaccio sur le continent. L’objectif est de « désengorger certains hôpitaux débordés, en territoire métropolitain, Corse et outre-mer » a précisé à B2 un des officiers de communication. L’Élysée décide mercredi (25 mars) de lancer une opération de soutien aux services publics et hôpitaux français dénommée ‘opération résilience‘.

Allemagne : une mobilisation plutôt rapide

Le service de santé des armées allemand s’est mobilisé depuis… fin janvier. Le premier cas suspect en Allemagne impliquant un homme de Bavière a ainsi été confirmé par l’Institut de microbiologie de la Bundeswehr à Munich fin janvier. Tandis que la Luftwaffe a commencé des vols pour rapatrier les ressortissants allemands bloqués à l’étranger et amener de l’aide en Italie. Berlin a aussi décidé de commencer à lister ses réservistes en demandant aux volontaires de se signaler dès le 19 mars. Des appels répétés visent en particulier ceux ayant des compétences médicales, notamment pour renforcer les hôpitaux militaires, intégrés dans le système hospitalier civil un peu partout dans le pays.

Autriche

Dès le début de l’épidémie en Autriche, le 9 mars, l’armée a été mise en alerte, d’abord pour prêter main forte à la police aux frontières. Une tradition en Autriche où à chaque crise la Bundesheer est appelée en renfort. Pas question de « répéter les erreurs de 2015 » a indiqué la ministre de la défense Klaudia Tanner dans un communiqué commune avec son collègue de l’Intérieur, Karl Nehammer (tous deux membres du parti chrétien-démocrate ÖVP). « Nous n’allons pas faire passer de réfugiés par l’Autriche. » Très vite également des militaires ont été déployés à d’autres tâches. Dans plusieurs Länder (Vienne, Vorarlberg, Carinthie, etc.), les sportifs de l’armée et du personnel des centres logistiques de l’armée ont été déployés, à partir de lundi 16 mars. Ceux-ci sont confrontés « au défi de remplacer leur propre main-d’œuvre, afin d’assurer la rotation des marchandises et les livraisons aux épiceries » explique-t-on au ministère de la défense. Des soldats ont aussi pris le relais de policiers pour la protection des ambassades et des institutions internationales à Vienne, à la demande de la police du Land.

Belgique

Les services de l’hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek ont été placés en alerte et renforcés. Ses ambulances peuvent à la demande du numéro 112 transporter davantage de patients atteints du coronavirus entre les hôpitaux de Bruxelles et du Brabant flamand. La protection civile et les militaires ont, de concert, pour le stockage, le reconditionnement et la distribution de millions de masques de protection. Une première cargaison arrivée dans la nuit du 19 au 20 mars à Liège a été transportée jusqu’au quartier militaire de Peutie, et redistribuée ensuite dans le reste du pays. Une deuxième cargaison est arrivée le 23 mars.

Espagne : opération Balmis

Madrid a lancé une opération militaire baptisée ‘Balmis’, en hommage au médecin militaire espagnol qui a mené d’importantes campagnes de vaccination dans les colonies au début du XIXème siècle. 2600 soldats ont été déployés dans 48 localités différentes pour aider les autres services et forces de l’ordre pour l’aide à la population et la sécurité : renvoi à domicile des habitants ne respectant pas le confinement, aide à la construction d’un hôpital de campagne civil, livraisons de matériel médical, logistique et même aide aux sans-abris. Les militaires ont également désinfecté divers sites où vivent des populations fragiles (personnes âgées, handicapées…). Selon le ministère de la défense, une trentaine d’établissements de ce type ont ainsi été nettoyés la semaine passée rien qu’à Madrid.

Hongrie

Plus d’une centaine de soldats devaient être envoyés samedi (21 mars) aux frontières slovaque et autrichienne pour « renforcer le verrou frontalier », a indiqué le ministre hongrois de la défense Tibor Benkő sur Hir TV. Elles sont fournies par la 5e brigade d’infanterie István Bocskai et le 24e régiment de reconnaissance Gergely Bornemissza, tous basés à Debrecen.

Pologne : renforts aux frontières

La Pologne mobilisait au 23 mars 4968 militaires et civils de la défense face au coronavirus. Le gros du contingent (1800 hommes) opère directement en appui des forces de police et de garde-frontières, pour protéger les accès au pays, surtout côté ouest (frontière sur l’Oder avec l’Allemagne). Un peu plus de 500 militaires remplissent des missions logistiques diverses pour aider les autres services, notamment de santé, en transportant des médicaments. Plusieurs laboratoires biologiques contribuent à réaliser quelques centaines de tests de coronavirus par jour. Sur le plan purement médical, les 14 hôpitaux militaires polonais étaient annoncés en alerte dès le début de la crise.

République Tchèque

Depuis le 10 mars, des professionnels du service de santé ont été déployés aux frontières pour examiner l’état de santé des personnes présentant des symptômes de maladie virale aux postes frontaliers. D’autres soldats tchèques ont été déployés, lundi (16 mars), en renfort d’unités de police pour sécuriser la frontière nationale. Le gouvernement ayant décidé de clôturer le pays. Les militaires ont aussi été mobilisés pour aider à acheminer des équipements médicaux minimaux (masques simples ou à respiration), dans tous les hôpitaux du pays (lire : Prague organise un pont aérien pour rapatrier masques et respirateurs de Chine).

(NGV, avec RM à Paris)

A suivre : l’Italie en première ligne

Lire aussi : Deux navires hôpitaux et des hopitaux de campagne en renfort outre-atlantique

 

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Covid-19 : Le président Macron lance l’opération «Résilience»

Blog Secret Défense - Wed, 03/25/2020 - 20:41
Les armés seront engagés en soutien des populations et des services publics. Deux porte-hélicoptères sont dépêchés outre-mer.
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Un cas de coronavirus à bord. Le Leopold I rentre

Bruxelles2 - Wed, 03/25/2020 - 19:52

(B2) Un cas de contamination au coronavirus a été détecté au sein de l’équipage de la frégate Leopold I qui accompagne actuellement le porte-avions français Charles-de-Gaulle vers la mer du nord. Le malade a été débarqué « il y a quelques jours » sur la base néerlandaise de Den Helder, indique la marine belge aujourd’hui. Par mesure de précaution, le navire a quitté la mission Foch et fait maintenant route vers son port d’attache de Zeebruges. Il doit y arriver vendredi dans la matinée. Un screening et des mesures de contrôle sont prévues à bord par l’équipe médicale. « Toutes les mesures et précautions sanitaires nécessaires seront prises pour son arrivée au port et ce, tant pour le personnel que pour le navire » précise la défense belge.

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Le Covid-19, la Chine et les autres

Défense en ligne - Wed, 03/25/2020 - 19:32

Du point de vue de l'analyse de l'État et de la société chinoise, l'épidémie de Covid-19 apporte un certain nombre d'informations. Nous avons la possibilité de comparer les situations et les réponses face à une crise qui est, a priori, la même pour tous. Premier point commun à tous les pays frappés par le virus : l'absence de réflexion sur son origine, si ce n'est sur le mode de la querelle de bac à sable, notamment entre Pékin et Washington. Certes, il n'est pas sans intérêt de remarquer que depuis quelques (...)

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Des masques à bord d’un A400M direction Madrid

Bruxelles2 - Wed, 03/25/2020 - 18:25

(B2) Airbus indique avoir mobilisé lundi (24 mars) un avion de transport A400M pour réaliser un pont aérien entre Toulouse et la base aérienne de Getafe (près de Madrid). Objectif : livrer en Espagne des masques, remis au ministère de la défense

chargement de l’A400M (crédit : Airbus)

Cette cargaison fait partie de quelque « deux millions de masques transportés ce week-end par un Airbus A330-800 d’essai de Tianjin, en Chine, vers l’Europe ». L’industriel indique vouloir « continuer d’apporter son soutien avec des vols supplémentaires prévus dans les prochains jours » en coordination avec les autorités nationales.

(RM)

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Deux navires hôpitaux et des hopitaux de campagne en renfort outre-atlantique

Bruxelles2 - Wed, 03/25/2020 - 17:43

(B2) Après avoir un peu nié la crise, les USA ont réagi vite, et de façon plutôt intelligente. Ils ont décidé le 18 mars de placer deux navires hôpitaux, l’un sur la côte Ouest (Pacifique), l’autre sur la côte Est (Atlantique)

L’USNS Mercy est parti de sa base de San Diego vers Los Angeles (crédit : U S Navy – Mass Communication Specialist 2nd Class Zach Kreitzer juillet 2018 – Archives B2)

Deux navires hôpitaux déployés

Sur la côte Ouest, l’USNS Mercy (T-AH 19) vient d’être déployé à Los Angeles la nuit dernière (23 mars) annonce le Pentagone. Sur la côte Est, c’est l’USSN Comfort (T-AH 20) qui est annoncé. Mais pas tout de suite. Il sera « déployé à New York en moins de 14 jours » a annoncé Mark T. Esper, le ministre US de la Défense, hier (24 mars). Au moment de l’alerte, il était en effet à Norfolk, en Virginie, pour maintenance. La marine a été priée de faire au plus vite. Par ailleurs des hôpitaux de campagne de l’armée (terre) sont déployés à Seattle et à New York. Chacun de ces deux navires offre une capacité intéressante de traitement : 1000 lits de patients et 80 lits de soins intensifs, un scanner et 4 salles de radiologies, 12 salles d’opérations,  etc. (voir la fiche de synthèse).

En délestage plutôt qu’en première ligne

L’objectif affiché est de pouvoir venir au secours des hôpitaux des comtés « potentiellement submergés avec des soins aigus aux patients » explique-t-on au Pentagone. Il ne s’agit pas ainsi d’accueillir des malades du coronavirus, mais davantage « de soulager le personnel des hôpitaux civils de patients non atteints de coronavirus, afin que ce personnel puisse s’occuper des patients atteints de coronavirus » a précisé Mark T. Esper. « Le personnel médical militaire et les installations médicales militaires est davantage orienté vers les soins de traumatologie que vers le traitement des patients contagieux ».

Le personnel militaire davantage orienté + trauma qu’épidémie

La raison de ce choix repose sur la logique militaire. Nous sommes « confrontés à des problèmes d’équipage » explique le médecin-général Paul Friedrichs, chirurgien de l’état-major interarmées. Ces navires sont, en effet, plutôt dotés d’un personnel typique pour des opérations, pour soigner des traumatismes ou blessés au combat, que pour traiter une maladie contagieuse comme le coronavirus. « Les utiliser pour prendre des patients non atteints de coronavirus […] est la meilleure façon d’affecter et d’organiser notre personnel ».

Un dispositif intelligent

Commentaire : ce dispositif est plutôt très intelligent. Laisser les hôpitaux civils en première ligne, sur le coronavirus et permettre au dispositif de santé de continuer à fonctionner, en seconde ligne, est assez rationnel et typique de l’organisation d’un service de santé (militaire ou non) de première urgence et deuxième urgence. On peut remarquer aussi une certaine anticipation dont fait preuve l’armée US. On pourra dire ce qu’on veut de Donald Trump et de ses foucades. Mais quand c’est parti outre-Atlantique ca fonce… ce n’est pas le cas partout. Si les Européens avaient fait preuve de la même anticipation, on n’en serait pas là aujourd’hui…

(Nicolas Gros-Verheyde)

NB : La défense américaine n’est pas épargnée par le coronavirus. Selon un décompte officiel, fait le 18 mars, 49 militaires, 14 civils de la défense et 7 contractants avaient été testées positives, selon Hoffman. Et un premier homme, un contractant, est décédé samedi (21 mars) a annoncé le Pentagone le lendemain (22 mars).

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Ecoutez Manu Dibango. Fermez les infos (recommandation OMS) !

Bruxelles2 - Wed, 03/25/2020 - 07:25

(B2) Il y a un moment où on doit tous partir. Manu Dibango, l’homme sage, chantant, nous a légué une formidable joie de vivre. Écoutez, réécoutez…

Je n’irai pas plus loin dans la biographie de ce jazmann, éclectique, séduisant, passant du saxo au piano avec dextérité et plaisir. Tous ceux qui l’ont vu un jour sur scène peuvent en témoigner. Lire aussi sur la radio télévision suisse ou sur RFi Musique ou réécoutez-le à Jazz in Marciac.

L’abus d’infos est nuisible à la santé

Le matin, ou le soir, cela vaut mieux que tous les flashs de radio et télévisions, qui sont parfois plus déprimants qu’autre chose (1). C’est d’ailleurs une recommandation expresse de l’organisation mondiale de la santé (OMS) qui est souvent passée.

« Apaisez vos inquiétudes et calmez votre agitation en passant moins de temps, vous et vos proches, à regarder ou à écouter les reportages qui vous perturbent dans les médias. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Si vous avez le choix, écoutez plutôt les chaines radio et TV belges (RTBF, RTL, Bx1) moins ‘stressantes’ et plus ‘positives’ que les chaines radios et TV françaises (France-Inter et France24 y compris). Certains collègues, mal inspirés, semblent prendre un certain morbide plaisir à décompter (en accentuant y compris dans le phrasé) le nombre de morts et de malades de la veille, plutôt qu’à parler aux vivants. Faut-il rappeler qu’en ces temps de confinement, radios et télévisions ont un rôle primordial non seulement pour l’information primaire, mais aussi de pédagogie, et de rendre la vie confinée supportable. Ce pour de longues semaines encore (mi-mai si on est optimiste, fin juin si on l’est moins)

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