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Défense

Au Parlement européen, une plénière alanguie. Les violons de l’automne sanitaire sont déjà là

Bruxelles2 - Tue, 10/27/2020 - 10:10

(B2) Les sessions se suivent et ne se ressemblent plus. L’effet Covid-19. Outre que les eurodéputés ne se réunissent plus à Strasbourg, mais à Bruxelles, ils ne se réunissent quasi plus du tout. Cela se ressent sur les débats

Au Parlement européen, les eurodéputés n’ont pas le droit de montrer des photos, posters etc. Régulièrement, certains outrepassent ces règles. Mardi dernier, c’était l’Irlandaise Clare Daly qui dénonce des photos de violences policières (crédit : Parlement européen/sélection B2)

Une drôle de session d’octobre

La deuxième session plénière d’octobre se termine. Et c’est une drôle d’ambiance dans cet hémicycle de Bruxelles d’ordinaire plein de mouvements. Seuls les chefs de groupe y ont pris la parole… ceux qui ont pu faire le déplacement. Consignes sanitaires obligent, le maximum de monde a été prié de rester chez soi. Qu’ils soient eurodéputés, assistants… ou journalistes.

Des débats à distance

Les eurodéputés interviennent désormais à distance, sur fond bleu étoilé. Leur prise de parole se fait en direct des bureaux du Parlement européen dispatchés un peu partout dans les États membres. L’avantage est qu’il n’y a pas d’aléas techniques comme lors des réunions des commissions. Pas de « Press the speak button please ». On regretterait presque pourtant ces ritournelles qui rappellent que le monde n’est pas lisse.

Une atmosphère quasi-stérile

Or, au Parlement, Covid-19 oblige, tout deviendrait presque stérile. On s’habitue aux intermèdes techniques entre les orateurs ou présidents de séance, pour désinfecter les places, micros et sièges. Les séances de vote s’enchaînent, elles, interminables. Près de 2000 amendements ont dû être votés, en grande partie sur la Politique agricole commune, la PAC. Ce qui a largement occupé les plages horaires d’ordinaire dévolues aux joutes verbales.

Des débats écourtés

Les débats sont, eux, écourtés. 30 minutes pour le programme de travail 2021 de la Commission européenne. 25 minutes pour les relations de l’UE avec la Biélorussie. 21 minutes généreusement accordées pour le débat sur la révision du traité de non prolifération nucléaire. L’égalité des sexes dans la politique étrangère et de sécurité de l’UE a droit à de larges quarante minutes. Au grand désarroi sans doute du Suédois Charlie Weimers (ECR), fustigeant, debout, cette « obsession pour le sexe ! ».

L’importance du ton qui l’emporte

Le direct dans l’hémicycle fait que la tête se lève lorsque les tons s’emportent, à l’instar de celui de l’Irlandaise Clare Daly (GUE / Independents for change), l’émotion crescendo, dénonçant photo à l’appui de violences policières.

Outre surprendre, faire sourire, attirer l’attention, ces ‘sautes d’humeur’ nous font aussi prendre conscience que pour un eurodéputé, parler debout — face à des collègues — ou assis — à distance — change beaucoup de choses…

(Emmanuelle Stroesser)

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Mourir pour des idées à Conflans-Sainte-Honorine

Défense en ligne - Tue, 10/27/2020 - 08:53

« Vous allez voir comment on meurt pour 25 francs ». Par ces mots de défi aux Parisiens qui ne voulaient pas résister au coup d'État militaire de Louis Bonaparte, le député Alphonse Baudin annonçait sa mort. Quelques minutes plus tard, il fut abattu sur la barricade de la rue du faubourg Saint-Antoine par le tir de la troupe venue de la place de la Bastille. Ce 3 décembre 1851, il avait lancé une belle formule tragique qui lui valut la postérité. Si belle qu'elle a souvent été considérée comme une (...)

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Le Latouche Tréville inspecte un cargo suspect battant pavillon syrien

Bruxelles2 - Mon, 10/26/2020 - 23:18

(B2) L’équipe de visite du Latouche Tréville a fait une nouvelle inspection à bord d’un navire marchand en route vers Misrata en Libye samedi (24.10)

(crédit : EUNAVFOR med Irini)

Un navire venu de Turquie

Le MV Capt Abeda (1) se trouvait à 150 milles nautiques au nord-ouest de Tobrouk, en Libye, dans les eaux internationales, quand il a reçu la visite des militaires français de la frégate Latouche-Tréville. Agissant dans le cadre de l’opération EUNAVFOR MED Irini, ils voulaient en savoir plus sur ce navire battant pavillon syrien, qui avait quitté Antalya dans le sud-est de la Turquie le 21 octobre et se dirigeait vers Misrata, en Libye.

Rien de suspect parmi les sacs de ciment

L’équipe de visite française a examiné les documents disponibles à bord et a inspecté la cargaison composée de ciment dans des grands sacs. « Rien de suspect n’a été trouvé » indique le QG de l’opération à Rome. Et le navire a été autorisé « à poursuivre sa route ». La procédure s’est « déroulée sans problème et l’arraisonnement s’est déroulé dans une atmosphère de collaboration avec le capitaine et l’équipage ».

Dernier bilan

Depuis le 4 mai, date du début des activités en mer, l’opération a effectué plus de 1000 interrogations, 35 approches amicales et 3 inspections (arraisonnements) de navires marchands pour vérifier leur cargaison. Elle a également opéré la surveillance des activités dans plus de 16 ports et installations pétrolières, de 25 aéroports et pistes d’atterrissage, et 120 vols transportant de possibles cargaisons militaires vers la Libye, grâce aux avions et images satellites. Le centre satellitaire de l’Union européenne (SATCEN) a en effet fourni environ 300 séries d’images satellites.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Un navire habitué des situations difficiles. Entre 2014 et 2017, battant pavillon de la Moldavie puis des Comores, possédé par une société libanaise, puis une société grecque, le navire nommé alors Hassan D., avant de prendre le nom de Capt Abeda, avait outrepassé l’embargo des autorités ukrainiennes, pour aller vers Sébastopol, ville ukrainienne annexée par la Russie, comme le rapporte le Maritime bulletin.

Correctif : on parle d’équipe de visite et non d’équipe d’arraisonnement.

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Veolia-Suez : genèse d'une affaire d'État

Défense en ligne - Mon, 10/26/2020 - 12:13

Géant français des services à l'environnement, Veolia entend racheter son éternel rival Suez. L'affaire a provoqué un affrontement d'une rare violence qui éclaire d'un jour cru le capitalisme français de Napoléon III à Emmanuel Macron. Loin des clichés sur les excès d'un libéralisme échevelé, elle témoigne plutôt, comme celle des autoroutes naguère, de l'accaparement des ressources de l'État au profit de rentiers : des pratiques sans équivalent dans les autres pays développés.

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La formation des garde-côtes libyens : aux mains des Turcs ? Mauvais signal pour les Européens

Bruxelles2 - Sun, 10/25/2020 - 17:23

(B2) C’est un projet phare des Européens, la formation et l’équipement des garde-côtes et de la marine libyenne, qui risque de tomber à l’eau. Les Turcs en ont pris possession avec tambours et trompettes. À Bruxelles comme à Rome, on suit l’affaire avec attention. Les réponses qui nous ont été apportées le prouvent

Une formation entamée par les Turcs

Partie intégrante de l’accord conclu par les Turcs avec le gouvernement libyen d’Al-Sarraj (reconnu par la communauté internationale), la formation de la marine et des garde-côtes libyens a apparemment démarré si on en croit le ministère turc de la Défense. Celui-ci l’a en effet claironné à plusieurs reprises sur son compte twitter depuis quelques jours.

« Grâce à la coordination avec les éléments locaux, une formation des garde-côtes a commencé à être dispensée aux soldats libyens », indique-t-il ainsi le 20 octobre.

Des « formations SAS ont également été données aux soldats libyens » au centre de formation navale interarmées de Homs, ajoute-t-il le 21 octobre. Formations données « dans le cadre de l’accord de formation militaire, de coopération et de conseil ».

Douche froide pour les Européens

Pour les Européens, et les Italiens en particulier, cette annonce est une petite douche froide à plus d’un titre. D’une part, ils ont beaucoup investi en temps et en argent pour recréer la garde-côte libyenne, la soutenir, la former et l’équiper. 46,3 millions d’euros en 2017-2018 avaient été débloqués par la Commission européenne pour soutenir un programme mené par les Italiens (lire : Le soutien européen aux garde-côtes libyens ? Le point). Ce sans compter les études de faisabilité et autres soutiens.

Un investissement en temps et en argent

D’autre part, un effort important a été fait pour équiper la garde-côte libyenne, et accompagner la montée en puissance de la zone de secours et de sauvetage (SAR) et du MRCC libyen (le centre de coordination du secours en mer). Une douzaine de vedettes ont ainsi été fournies (avec l’aide européenne) à Tripoli. Ces mêmes vedettes qui servent aujourd’hui aux Turcs pour entraîner les Libyens. Des formations ont aussi été assurées. L’opération maritime de l’UE (EUNAVFOR Med Sophia) a, elle seule, formé plus de 400 garde-côtes (lire : 78 garde-côtes et marins libyens formés en Italie). Un point « important » pour les Européens, comme l’a confirmé à B2, le porte-parole du haut représentant Peter Stano (interrogé lors du briefing de midi vendredi 23.10). « La coopération de l’Union européenne avec la garde cote libyenne, c’est important pour nous. »

La coopération avec les garde-côtes stoppée

Mais, depuis plusieurs mois, les Libyens battent froid les Européens. Ainsi que nous l’avions indiqué dès juillet, la formation des garde-côtes libyens a été stoppée, depuis l’arrivée de l’opération Irini. Un point jamais vraiment officialisé. Mais que le porte-parole de la Commission européenne, interrogé par B2 vendredi (23.10), a confirmé. En effet, « nous n’avons pas commencé dans le cadre de l’opération Irini car […] les partenaires libyens ne sont pas prêts à continuer cette coopération pour des questions logistiques et opérationnelles. » Sans autre précision.

Les Turcs doivent respecter le droit international dit Bruxelles

Quant à l’activité turque, au niveau européen, on reste un peu gêné aux entournures. La Commission européenne n’a pas voulu ainsi commenter ces photos ni la question du financement des garde-côtes. C’est un simple rappel aux règles qui a été indiqué. « Les activités bilatérales de nos partenaires avec la garde côtiere libyenne mais on doit toujours respecter le droit international. »

Une question stratégique pour l’Italie

La presse italienne commente avec amertume cette prise de position : « une gifle pour l’Italie », indique le site internet ilsussidiario.net. Et la Repubblica conclut son article par cette phrase d’Atatürk : « Soldats, votre premier objectif est la Méditerranée. En avant ! ». Autant dire qu’à Rome où on considère le sujet des garde-côtes libyens comme une question stratégique, l’attention est grande. « Nous allons certainement demander au gouvernement italien de comprendre comment les choses se passent et si les conditions existent pour la poursuite de notre mission de formation militaire des garde-côtes libyens », nous a confirmé Gianluca Rizzo, le président de la commission défense de la chambre des députés (camera) italienne, membre du Mouvement 5 étoiles (qui fait partie de la coalition au pouvoir).

Commentaire : un nouveau moyen de pression à disposition des Turcs

Prudence sur la com’, raison sur le fond

Il faut toujours rester prudent avec ce genre de communication publique qui semble surtout être une mise en scène (quelques militaires uniquement sur les photos diffusées par le ministère turc, prenant plutôt la pause, qu’étant formés). Mais il y a deux éléments de fond qui existant : 1) la coopération entre Turcs et Libyens au niveau maritime fait partie des accords scellés. 2) La coopération entre la garde-côte libyenne et les Européens a été suspendue de façon quasi-simultanée.

Un objectif politique

Cette coopération ne ressort pas du seul hasard ou du seul objectif militaire pour les Turcs. Elle a un objectif très politique. Le risque est désormais de voir les Turcs se servir de la garde-côte libyenne comme d’un nouveau robinet (ou verrou) d’immigration vers l’Europe, selon sa volonté. Une menace ‘hybride’ non négligeable dont Ankara s’est servir subtilement pour faire pression sur les Européens afin d’éviter toute mesure trop forte. Deux des trois principaux courants d’immigration (Est et Centre de la Méditerranée) seraient ainsi directement ou indirectement sous contrôle turc.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi Méditerranée. Les garde-côtes libyens effectuent toujours la moitié des sauvetages

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L’objectif de 2% de défense quasiment atteint. Un miracle nommé ‘coronavirus’ !

Bruxelles2 - Fri, 10/23/2020 - 14:30

(B2) Les derniers chiffres publiés par l’OTAN doivent être lus avec attention et sans tirer de leçon prématurée

L’Oxford Philharmonic Orchestra dans l’Agora de l’Alliance (Crédit : OTAN – Archives B2)

Le bond en avant général vers les 2%

A lire la dernière fournée statistique de l’OTAN, et les données sur le respect de l’objectif 2%, on pourrait se dire : Ouah ! Les Européens ont fait un réel effort pour leur défense. La France bondit ainsi de 1,84% à 2,11% en ratio au PiB franchissant le seuil fatidique de 2%. Le Royaume-Uni décolle de cette barre, passant de 2,14% à 2,43%. Tandis que l’Allemagne fait une progression non négligeable passant ainsi de 1,38% à 1,57% et l’Italie progresse également de 1,22% à 1,43%. Même les pays en bas du tableau sont concernés par cette inflation, la Belgique passe ainsi à 1,10% (contre 0,93% en 2019). En moyenne, l’ensemble des pays européens de l’OTAN se situe aux alentours de 1,8%. Tout proche des 2%. Un superbe résultat dont pourrait se targuer Donald Trump s’il n’avait pas le regard ailleurs.

Une augmentation très artificielle

Quand on se penche sur la réalité des chiffres, il s’avère que le point de vue est légèrement différent. Certes plusieurs pays (France, Belgique, Allemagne) ont eu une réelle augmentation de leurs dépenses. Mais pour d’autres c’est largement peu le cas : ainsi les dépenses britanniques stagnent (à peine 300 millions £ supplémentaires en prix courants). D’où vient le miracle alors ? Tout simplement, du PIB. « La chute du produit intérieur brut constatée en 2020, consécutive à la crise économique due à la pandémie du coronavirus », explique cette soudaine progression, confirme à B2 un diplomate de l’Alliance.

Les lendemains seront plus durs

Les budgets de défense sont restés calés sur des montants budgétaires décidés avant l’épidémie. Ils ne reflètent donc pas la réalité à venir qui pourrait être très dure pour les budgets de défense dans plusieurs pays. Le vrai test en fait pour les budgets se fera dans les deux années à venir (lire : Il faut continuer à investir dans la défense, malgré le Coronavirus, dixit Jens Stoltenberg). Les prochaines statistiques risquent de sonner l’heure d’un dur retour à la réalité.

Commentaire : un objectif lunaire

Cette progression fulgurante confirme un élément : l’objectif de 2% est un objectif lunaire qui n’a pas à voir vraiment avec la réalité et une défense efficace, mais est davantage un marqueur politique. Pour bien saisir une politique de défense, il faut prendre en compte le budget réel (en chiffres, sa progression par rapport à l’année précédente…) mais aussi des éléments quantitatifs (renouvellement des équipements, nombre d’opérations menées, exposition au risque, etc.). Bref, il ne faut jamais faire confiance (de façon aveugle) aux statistiques, ou du moins à une seule statistique. L’objectif de 2% de défense à l’OTAN est comme les 3% de déficit coté européen : un leurre artistique.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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La victoire, sans chanter

Défense en ligne - Fri, 10/23/2020 - 12:24

Elles ne le disent pas trop, mais elles sont sur un petit nuage : dans la valse des milliards d'euros, distribués sans compter ces derniers mois par un État apparemment richissime, les armées ne sont pas en reste. C'est que leur « plan de relance » est déjà ancien, et leur assure une manne régulière. Et qu'elles pensent avoir gardé quelque utilité… Ce plan est celui de la Loi de programmation militaire (LPM) qui prévoit rituellement une augmentation de 1,7 milliard chaque année, ce qui mettra le budget (...)

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Chirurgie lourde pour le sous-marin Perle, victime d’un incendie

Blog Secret Défense - Thu, 10/22/2020 - 17:48

Sa partie avant, trop endommagée, sera remplacée par celle du Saphir, retiré du service l’an dernier. Une véritable greffe par soudure. Coût: 70 millions pour le budget de l’Etat.

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Turquie-France. L’incident du Courbet est dépassé. L’OTAN essaie d’oublier

Bruxelles2 - Thu, 10/22/2020 - 12:05

(B2) Après les propos heurtés entre Français et Turcs, y compris au sein de l’Alliance, l’heure est la déconfliction en mer pour éviter que l’incident ne se reproduise

Les frégates italienne Carabiniere (F-593), française Courbet (F-712) et turque Salihreis (F-246) naviguant de concert dans l’opération Sea Guardian début juin… avant l’incident (crédit : OTAN – Marcom – archives B2)

Le sujet ne figure pas à l’ordre du jour de la réunion des ministres de défense de l’OTAN qui s’ouvre ce jeudi. Il a été réglé auparavant au sein de l’Alliance, entre militaires

Un rapport enterré

Le rapport demandé par les Français et entrepris sous l’égide du secrétaire général Jens Stoltenberg ne devrait pas rester dans les annales. On ne dit pas officiellement qu’il est enterré. Mais c’est tout comme. Loin de chercher à minimiser l’incident, la Turquie a joué les victimes cherchant à obtenir des excuses publiques pour sa mise en cause. Ce qui a torpillé d’une certaine façon un rapport sensé éclaircir les faits et apaiser les tensions. Les Alliés ont donc cherché d’autres « portes de sortie » pour éviter que la crise s’envenime.

Une réponse concrète : le gel des avoirs

La question du Courbet a, en fait, été « soldée » de deux façons. Au niveau de l’Union européenne, les avoirs de la compagnie maritime turque propriétaire du Cirkin ont été gelés (sur demande de la France), avec interdiction pour une source européenne de lui apporter tout financement (donc théoriquement toute commande !). Une décision prise le 21 septembre en même temps que quelques autres (Lire : Trois compagnies de transport mises à l’index pour avoir violé l’embargo sur les armes en Libye). Cela a semé la fureur de la Turquie au moins verbalement. Mais le message a été reçu cinq sur cinq à Ankara, comme dans les compagnies maritimes.

Une liste de navires surveillés et un plan d’action à l’OTAN

Au niveau de l’OTAN, le Cirkin figure sur la « liste d’attention » du Marcom (le commandement maritime de l’OTAN). En compagnie de quelques autres. Ce qui est aussi un signe de défiance vis-à-vis des Turcs et un signal très clair de la volonté de faire respecter les règles internationales. Mais le plus important, au sein de l’Alliance, est sans nul doute l’élaboration d’un plan d’action. Un plan qui « acte la réalité de l’incident et met en place une série de mesures pour éviter sa réédition », explique un diplomate.

Préciser le comportement des alliés en mer

Ce plan passe en revue le comportement des alliés en mer, notamment dans l’utilisation des indicatifs de l’OTAN et des moyens associés à une opération OTAN (un des problèmes lors de l’affaire du Cirkin), comme la relation entre les navires de l’Alliance et l’opération européenne EUNAVFOR Med Irini. Ce plan mis au point actuellement dans les couloirs de l’Alliance a déjà produit des effets. « Dans le contexte tendu au large de la Libye, il n’y a plus eu d’incident de ce type » note un diplomate « L’incident du Courbet est derrière nous ». Du moins on espère…

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : Un cargo turc à destination de Misrata arraisonné par le Latouche Tréville. Dans le calme

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Défense: les 2% sont atteints... grâce à la baisse du PIB

Blog Secret Défense - Thu, 10/22/2020 - 12:02

Selon les chiffres de l’Otan, la France dépassera cette année l’objectif qui ne devait être atteint que dans cinq ans

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Un cargo turc à destination de Misrata arraisonné par le Latouche Tréville. Dans le calme

Bruxelles2 - Wed, 10/21/2020 - 19:41

(B2) Le MV Medkon Sinop, un cargo battant pavillon panaméen, et appartenant à la compagnie turque Medkon lines, a été arraisonné au large de la Libye dans le cadre de l’opération EUNAVFOR Med Irini

Le Medkon Sinop au second plan, contrôlé par la frégate française Latouche-Tréville (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

Les gars du Latouche-Tréville à l’abordage

Le contrôle s’est produit mardi (20 octobre) à 16h30 à 135 milles nautiques au nord de Benghazi (Libye). Le MV Medkon Sinop qui avait quitté Ambarli, en Turquie, le 18 octobre et se dirigeait vers Misrata en Libye a été arraisonné dans les eaux internationales par les militaires français de la frégate Latouche-Tréville. Ceux-ci agissaient dans le cadre de l’opération EUNAVFOR Med Irini, et d’un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies, afin de vérifier la bonne application de l’embargo sur les armes à destination de la Libye.

Rien de suspect à bord

L’équipe d’arraisonnement a « examiné les documents disponibles à bord » et a « inspecté la cargaison », qui se trouvait dans des conteneurs. Ce, sur « une base aléatoire ». « Rien de suspect n’a été trouvé et l’équipe d’arraisonnement est retournée à son unité, permettant au navire de poursuivre sa route » selon l’officier de com’ d’Irini.

Dans le calme

« La procédure s’est déroulée sans problème et dans une atmosphère de collaboration entre le capitaine et l’équipage » précise-t-on au QG d’Irini à Rome. « Toutes les précautions recommandées pour le Covid-19 ont été également observées lors de l’arraisonnement ».

Commentaire : le retour à la normale entre Français et Turcs ?

Ces précisions ne sont pas superflues. On se souvient, en effet, que la dernière tentative d’interception d’un navire turc (le Cirkin) soupçonné de trafic d’armes vers la Libye avait tourné au grabuge diplomatique. La marine turque s’était opposée de façon ferme et vive à l’interception d’abord par un navire grec, puis par un navire italien et enfin un navire français (Lire : Le Cirkin n’en était pas à son coup d’essai. Un navire français illuminé au radar). Cela avait provoqué une « montée dans les tours » au plan diplomatique. Cette façon de faire plutôt inhabituelle entre alliés a laissé des traces, même si chacun à l’OTAN, aujourd’hui, entend tourner la page (article à suivre).

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Irini. Un Grec prend le commandement de la force navale au large de la Libye

Bruxelles2 - Tue, 10/20/2020 - 12:20

(B2) L’amiral italien Ettore Socci a cédé la barre du commandement de la force maritime européenne de contrôle de l’embargo sur les armes vers la Libye au commodore grec Theodoros Mikropoulos

Le passage de relais a été effectué lundi (19.10) à bord de la frégate Adrias, le nouvel navire amiral de l’opération européenne. « Le défi que le Commodore Mikropoulos est appelé à relever est essentiel pour l’accomplissement du mandat que le Conseil de l’Union européenne a assigné à l’opération », a indiqué l’amiral Fabio Agostini, chef de l’opération, en souhaitant bon vent à tout l’équipage.

Bon connaisseur de l’opération

Né à Athènes en 1965, Theodoros Mikropoulos a servi dans une grande variété de postes de commandement et d’état-major aux niveaux tactique, opérationnel et stratégique. Il était jusqu’à peu (début octobre) le chef d’état-major au QG d’opération (OHQ) de EUNAVFOR MED IRINI à Rome. Ce qui témoigne d’une bonne connaissance de l’intérieur.

Il y a bien longtemps

La dernière fois qu’un Grec commandait une opération militaire européenne remonte loin. Cela date de la première rotation de l’opération anti-piraterie dans l’Océan indien (1)… fin 2008 !

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. lire : Un officier grec dirigera la force EUNavfor-Atalanta sur zone et Le navire grec Psara sera dans le Golfe d’Aden le 16 décembre…

Trois navires et cinq avions

L’opération EUNAVFOR Med dispose aujourd’hui de quatre navires sur zone : la frégate grecque Adrias (F-459), la frégate française Latouche-Tréville (D-646), la frégate allemande Hamburg (F-220) (qui revient d’une escale opérationnelle à Souda) et le patrouilleur italien Cigala Fulgosi (P-490).

Cinq avions (italien, grec, polonais, luxembourgeois) sont également engagés, ainsi que le Centre satellitaire de l’Union européenne (SatCen), basé à Torrejon (près de Madrid), qui fournit des analyses d’images satellites.

Au total, 600 militaires sont engagés, venant de 21 États membres. Seuls six pays membres (Grèce, Italie, France, Allemagne, Pologne et Luxembourg) fournissent des moyens opérationnels. Les quinze autres ne participent que par l’envoi de quelques personnels au quartier général.

L’opération a atteint sa pleine capacité opérationnelle (FOC) en septembre 2020

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Le chef de EUTM RCA brosse le Parlement. Un manque de respect ? (A. Danjean) (v2)

Bruxelles2 - Mon, 10/19/2020 - 16:36

(B2) L’eurodéputé Arnaud Danjean, spécialiste des questions défense et sécurité au Parlement européen, n’a pas caché sa déception lors de la réunion de la sous-commission SEDE (sécurité et défense), jeudi matin (15.10)

Arnaud Danjean (crédit : PE)

Avant même que la présidente de la sous-commission, Nathalie Loiseau (Renew/LREM), puisse présenter les points principaux de la réunion, l’eurodéputé français (PPE/LR) est intervenu sur l’ordre du jour : « J’ai été assez déçu d’apprendre hier soir que le commandant de la mission de l’opération militaire en Centrafrique [Paulo Neves de Abreu] ne serait pas présent à cette audition pour des raisons, nous dit-on, opérationnelles. »

De l’intérêt du travail parlementaire

Sur sa lancée, il rappelle, d’un ton agacé : « Les auditions de commandant et de chefs de mission et d’opérations, c’est quelque chose d’important pour notre sous-commission. Chaque chef de mission n’est à peu près commissionné qu’une fois pendant la mandature. »

Nouvelle convocation exigée

Pour lui, cette absence équivaut à « un manque de respect pour le Parlement ». Connu pour ne pas garder sa langue dans sa poche, il ajoute que « à titre personnel », il ne participera pas au prochain débat sur la République centrafricaine. Mais il prévient qu’il ne lâchera pas le morceau : « Je demanderai à ce qu’on ait expressément une audition de ce chef de mission, chef d’opération spécifique dans les prochaines semaines. »

Déception sur les bancs de la SEDE

La présidente de la sous-commission s’est voulue placide : « Je partage également la déception. Simplement la vie d’un chef de mission est faite de surprises et de changements de dernière minute comme celle d’un député européen et parfois un peu plus. » « En réalité, le chef de mission a été convié à participer à une réunion avec le président de Centrafrique, il était probablement assez difficile pour lui d’expliquer qu’il n’était pas disponible », a-t-elle expliqué.

(mise à jour) Un mot d’absence justifiée

L’absence du chef de mission lors de l’audition de la sous-commission défense était pleinement justifiée, a appris B2. Et cela s’est produit avec l’assentiment et même l’ordre de sa hiérarchie. Le général portugais Paulo Neves de Abreu devait, en effet, rencontrer pour la première fois le président de la République centrafricaine. Un point-clé. Le chef de la mission est en effet le conseiller défense du président centrafricain. Une position institutionnelle, consacrée par décret. Il en était ainsi du général Peltier, le prédécesseur du Portugais à EUTM RCA. Pour les Européens, assurer la relève à ce poste est stratégique, alors que les Russes veillent au grain. « Une audition au Parlement européen peut se reprogrammer » nous dit-on. Difficile en revanche de faire faux bond au président centrafricain. Une explication qui a été transmise a posteriori dans le détail aux eurodéputés.

(Hannah Guérin St. avec NGV)

Commentaire : un lent glissement vers l’inconnu

La question parlementaire en cache une autre, celle de la communication générale. Les chefs de mission et d’opération ne viennent plus rendre compte, à quelques (très rares) exceptions près devant la presse européenne de leur action lointaine. Il y a dix ans, il ne se passait pas un ou deux mois, sans un petit point presse de l’un ou l’autre des chefs de missions ou d’opérations de passage à Bruxelles. Aujourd’hui, il n’y a plus un seul point presse par an. C’est dommage et dommageable. Cela ne contribue pas vraiment à faire connaitre ces missions des Européens, qui se déroulent désormais hors du champ médiatique. Si on demandait aujourd’hui à un citoyen de nommer trois missions principales, il en serait bien incapable. Cela explique (en partie) le faible tropisme actuel des États membres pour s’engager dans la PSDC. Bien entendu on ne peut pas tout dire. Mais entre ne rien dire et tout dire, il y a des marges qui ne sont pas, ou du moins plus, exploitées.

(NGV)

Lire aussi sur EUTM Rca:

Mis à jour le 23.10 sur le commentaire et avec le § sur la justification d’absence

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Le combat contre le Covid-19 : jusqu’à septembre 2021 minimum

Bruxelles2 - Sun, 10/18/2020 - 06:32

(B2) Dans le décor d’une série flamande, un bar, le chef de la défense belge (CHOD), l’amiral Michel Hofman, et le vice-chef de la défense, le général Marc Thys adressent un message très clair de démenti contre tous ceux qui peuvent penser que le coronavirus est peu dangereux

M. Hofman et M. Thys (flux : défense belge/sélection B2)

Leur recommandation est claire : « Le combat contre la Covid-19 n’est pas une fiction, c’est une dure réalité. Et cela prendra du temps. Nous pensons jusqu’en septembre de l’année prochaine. »

Et le rappel des consignes suit : « Respectez les mesures de précaution. […] C’est important pour nous mêmes. C’est important pour notre organisation. Et c’est important pour la société. Gardez vos distances. 1 mètre 50. Si c’est impossible, mettez votre masque. Désinfectez vous les mains. »

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Nombreuses réactions européennes après l’attentat de Conflans

Bruxelles2 - Sat, 10/17/2020 - 23:58

(B2) L’attentat de Conflans Ste Honorine survenu quelques heures après la fin du sommet européen a entrainé des messages de soutien venus des différentes capitales d’Europe. Souvent exprimés en français, par solidarité

Un professeur d’histoire-géographie du collège du Bois d’Aulne de Conflans (Yvelines), Samuel Paty, a été tué vendredi (16.10) vers 17h. L’auteur présumé de l’acte, un jeune d’origine tchétchène, a été abattu par la police peu après, selon plusieurs médias. L’enjeu de l’assassinat réside dans l’exposition par le professeur de caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression.

Londres. « My thoughts are with the people of Conflans-Sainte-Honorine this evening following reports of a truly horrific attack. The UK stands in solidarity with France at this time. » Dominic Raab (ministre des Affaires étrangères).

Oslo. « Horrific news about the terrorist act in France. We must stand together against attacks on freedom of thought and enlightenment. My thoughts go to the victim’s loved ones, colleagues and pupils. » Eriksen Soreide (ministre des Affaires étrangères).

Berlin. « Je condamne l’attaque horrible à Conflans Sainte Honorine. Nous restons fermement aux côtés de nos amis. Nous ne pouvons pas nous laisser intimider par la terreur, la violence et l’extrémisme. » Heiko Maas (ministre des Affaires étrangères).

— « Was für eine furchtbare Tat in Paris. Ich trauere um das Opfer. Alle Religionen, auch der Islam, müssen erdulden, verlacht, kritisiert, ignoriert+provoziert zu werden. Islamistischer Terror muss wie jeder religiöse Wahn auf unser aller Widerstand stoßen. » (« Quel acte terrible à Paris. Je pleure la victime. Toutes les religions, y compris l’islam, doivent endurer, rire, critiquer, ignorer + être provoquées. La terreur islamiste, comme toutes les illusions religieuses, doit rencontrer la résistance de nous tous ») Michael Roth (ministre des Affaires européennes).

Madrid. « No, no lo lograrán. La libertad, la fraternidad y la democracia siempre ganarán al odio y la barbarie. Permaneceremos unidos. Mi cariño para la familia, los estudiantes y compañeros del profesor asesinado en París por la sinrazón del extremismo radical. » (« Non, non ils n’interviendront pas pas. La liberté, la fraternité et la démocratie l’emporteront toujours sur la haine et la barbarie. Nous resterons unis. Mon affection pour la famille, les étudiants et les camarades de classe du professeur assassiné à Paris pour la déraison de l’extrémisme radical ») Pedro Sanchez (Premier ministre)

Bruxelles. « L’assassinat de l’enseignant de Conflans provoque l’effroi. Belgique et France sont unies dans la lutte contre le radicalisme et le terrorisme au nom de nos valeurs et principes démocratiques communs. Aux côtés des citoyens français. Nos condoléances aux proches de la victime. » Sophie Wilmès (ministre des Affaires étrangères).

Ljubjlana. « We deplore the atrocious terrorist attack in France. Our thoughts are with the victim’s family and the French people. » (Gouvernement slovène)

Dublin. « L’Irlande est solidaire de la France contre le terrorisme et je pense avec tristesse à la famille et aux étudiants de cette victime. Liberté. Égalité. Fraternité. » Thomas Byrne (ministre des Affaires européennes).

Riga. « I strongly condemn an act of islamist terrorism in Conflans – Paris, freedom of expression is one of our core values and it must be protected. Latvia stands in full solidarity with France. My deep condolences to the family and friends of victim. » Edgars Rinkēvičs (ministre des Affaires étrangères).

Vilnius. « Profondément choqué par l’acte odieux et lâche contre un professeur, contre les valeurs de la République [française], le terrorisme ne prévaudra jamais sur la liberté. L’Unité européenne. » Linas Linkevicius (ministre des Affaires étrangères).

Copenhague. « Shocked and saddened to hear of the horrific terror attack in Conflans Sainte Honorine. Denmark stands united with our French friends and allies in the continued fight against terrorism and extremism My thoughts are with the family and friends of the victim. » Jeppe Kofod (ministre des Affaires étrangères).

Vienne. « Je condamne l’attentat terroriste islamiste barbare aujourd’hui en #France dans les termes les plus forts. Mes condoléances vont aux proches de la victime et à notre entière solidarité avec la France. Nous ne serons pas intimidés par cela et continuerons à défendre notre modèle de vie européen. » Sebastian Kurz (Chancelier)

Bucarest. « Je condamne fermement l’horrible attaque de Conflans Sainte Honorine. Condoléances pour les proches de Samuel Paty, toute notre solidarité avec la France, frappée par le terrorisme. La Roumanie et la France – unies dans la lutte contre la terreur » Bogdan Aurescu (ministre des Affaires étrangères).

Stockholm. « Appalled by the terror attack in Conflans Sainte Honorine. My thoughts are with the family and friends of the victim. Sweden stands united with France in the continued fight against terrorism & violent extremism. » Ann Linde (ministre des Affaires étrangères).

La Haye. « Horrifié par l’horrible attentat perpétué en France hier, nos pensées vont à la famille de la victime et nous condamnons avec la plus grande fermeté cette attaque contre la liberté d’expression. » Stef Blok (ministre des Affaires étrangères).

Rome. Nous sommes profondément consternés par l’attaque brutale qui a eu lieu hier à Conflans-Sainte-Honorine. Nous sommes proches de nos amis français en ce moment dramatique et condamnons fermement toutes les formes de terrorisme. » (Farnesina, ministère des Affaires étrangères)

Prague. « J’ai été frappé par la mort d’un enseignant parisien. Cet acte terroriste est à la fois une atteinte aux valeurs de la République française et à la liberté d’expression que nous devons protéger du terrorisme islamique. Mes pensées vont à la France. » Tomáš Petříček (ministre tchèque des Affaires étrangères). « Choqué par le meurtre brutal qui s’est produit hier près de Paris, je tiens à exprimer mes plus sincères condoléances. La victime était un enseignant qui avait récemment montré en classe les caricatures de Charlie Hebdo sur Muhammad. Nous devons protéger la liberté d’expression! » Andrej Babis (Premier ministre).

Skopje. « Notre entière solidarité pour la France dans sa lutte contre le terrorisme. Nos pensées vont vers la famille et les étudiants de la victime et vers tous les Français. » Nikola Dimitrov (Vice-premier ministre, chargé des Affaires européennes)

Bruxelles – UE. « J’ai appris avec horreur l’assassinat d’un professeur à Conflans-Ste-Honorine. J’adresse mes condoléances à sa famille et aux Français. Mes pensées vont aussi aux enseignants, en France et partout en Europe. Sans eux, il n’y a pas de citoyens. Sans eux, il n’y a pas de démocratie. » Ursula von der Leyen (Présidente de la Commission européenne)

— « La barbarie a tué un professeur. Nos pensées vont à ses proches et à sa famille. L’obscurantisme ne peut pas faire reculer la liberté d’expression. Nous devons toutes et tous défendre les valeurs qui fondent notre démocratie, notre vie commune. » Didier Reynders, commissaire européen chargé de la Justice.

(propos recueillis par NGV)

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Tim écrit à Helga : Je suis venu te dire que je m’en vais… de la PSDC

Bruxelles2 - Fri, 10/16/2020 - 18:06

(B2 – exclusif) Ce n’est pas la retraite de Dunkerque. Mais cela y ressemble. Les Britanniques partent, sur la pointe des pieds, des missions et opérations de la PSDC. C’est définitif… à partir de 2021

Le contingent britannique en Somalie déjà réduit à portion congrue fin 2018 (crédit : EUTM Somalia – Archives B2)

L’ambassadeur britannique à Bruxelles, Tim Barrow, vient d’écrire à Helga Schmid, la secrétaire générale du SEAE, une petite lettre pour formaliser ce que chacun pressent depuis plusieurs semaines : le retrait définitif des Britanniques des missions PSDC. Lettre dont B2 a pu prendre connaissance.

Un ‘bye bye’ dans l’ordre

En gros, cela dit : « Comme vous le savez nous avons pu maintenir notre participation dans les missions/opérations PSDC durant la période de transition. Je tiens à vous informer du retrait à la fin de la période de transition le 31 décembre. Nous continuerons de travailler de près avec l’UE et ses États membres afin de minimiser cette interruption (disruption) et d’assurer un retrait dans l’ordre ».

Sur la pointe des pieds

C’est tout. L’ambassadeur ne va pas plus loin. Il ne peut pas. Chacun sait que les négociations sur l’accord de sortie sont très délicates aujourd’hui. Et que tout faux pas pourrait commencer par coûter son poste à son auteur. Chacun sait aussi que la participation britannique aux futures missions de la PSDC est une question très facilement résolvable soit par le biais d’un accord cadre de participation (comme il en a déjà été signé une bonne vingtaine), soit par de simples participations ad hoc. Mais l’heure n’est pas encore venue.

L’association de pays tiers est d’ailleurs aujourd’hui plutôt la norme que l’exception dans les missions et opérations PSDC : des Turcs et Chiliens en Bosnie-Herzégovine aux Américains au Kosovo, en passant par les Géorgiens ou Canadiens en Ukraine, les Serbes en Afrique ou les Norvégiens en Palestine, les exemples ne manquent pas.

Une présence résiduelle

En termes militaires, cette décision a peu de conséquence. Le gros du transfert avait eu lieu début 2019, quand le QG de l’opération anti-piraterie avait été transféré de Northwood à Rota (Espagne) (lire : Opération Atalanta : Rota prend le commandement) et quand le commandement avait changé de main à EUFOR Althea (Lire : Brexit oblige, le commandement de l’opération EUFOR Althea va passer à un Français). Aujourd’hui, les Britanniques ne sont plus très nombreux dans les missions/opérations. J’en ai parlé avec plusieurs responsables. Difficile de faire le point, tant l’effectif est faiblard. Selon nos éléments, ils sont quelques uns dans les missions de formation au Mali et Somalie (EUTM Mali et EUTM Somalia), quelques autres dans l’opération de stabilisation en Bosnie-Herzégovine (EUFOR Althea) et quelques citoyens de sa Gracieuse majesté encore présents à EUAM Ukraine et à EULEX Kosovo en particulier.

Une certaine anticipation

Dans la plupart des cas, les Européens ont pris les devants et remplacé certains postes stratégiques (par exemple les hommes du renseignement à EUFOR Althea). Le seul problème est pour la compagnie de réserve qui sert à l’opération en Bosnie-Herzégovine. Bien que basée au Royaume-Uni, il manquera le cadre légal pour son intervention, nous est-il précisé. Plusieurs idées sont actuellement sur la table : un apport des Autrichiens, qui ne sont pas très loin au plan géographique, voire une utilisation des battlegroups. Une idée déjà envisagée avant la période du Brexit, mais qui avait été rejetée à l’époque. Globalement, à l’échelle européenne, cette solution n’est pas insurmontable.

Je suis venu te dire…

Cette lettre résonne donc comme un air de la chanson de Gainsbourg, enregistrée aux studios Phonogram de Londres en 1973, au lendemain d’un infarctus difficile pour le chanteur (et de l’adhésion du Royaume-Uni à la CEE). À la différence de l’original, où on entendait des pleurs de Jane Birkin sur la bande son, je ne suis pas sûr qu’Helga Schmid ait beaucoup pleuré à la lecture de cette lettre de rupture, largement attendue.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : Brexit. Le Britannique est-il nécessaire à l’Europe de la défense ?

et sur B2 Pro : Sanctions, Défense, Espace, le Royaume-Uni sera en fait plus ‘exit’ que ‘in’ durant la période transitoire. Explications

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Méditerranée. Les garde-côtes libyens effectuent toujours la moitié des sauvetages

Bruxelles2 - Thu, 10/15/2020 - 09:27

(B2) En Méditerranée centrale, la crise aigüe est passée. Mais les départs de réfugiés et migrants de Libye — et surtout de Tunisie (phénomène nouveau) — continuent. Avec des passeurs toujours très actifs, et dont les consignes s’adaptent à la difficulté. Si les navires européens sont plus discrets, et les ONG limitées dans l’action, la marine et les garde-côtes libyens sont sur le pont

Très médiatisé, le secours par les ONG est devenu ultra-minoritaire en Méditerranée. Le Mare Jonia, un des derniers navires d’ONG sur zone (Mediterranea)

Environ 9050 personnes ont été secourues ou interceptées au cours de 128 opérations menées par divers navires, entre le 1er mars et le 31 juillet, dans les zones du Sud de la Méditerranée centrale couvertes par la force navale de l’UE, selon le premier rapport produit par l’opération EUNAVFOR Med Irini.

La moitié des opérations de secours assurée par les Libyens

Sur ce nombre, un peu moins de la moitié (52 opérations) ont été assurées par la marine et les garde-côtes libyens. Ce qui correspond plus ou moins au ratio observé en 2019 (Lire : Méditerranée centrale : les garde-côtes libyens assurent la moitié des sauvetages). Avec une différence nette : il y a davantage de personnes qui empruntent cette route que l’année passée (cf. encadré).

Des zones de surveillance identiques

Précisons que les zones couvertes par les deux opérations EUNAVFOR MED qui se sont succédée (Sophia puis Irini) sont « en grande partie » les mêmes. Ce qui facilite les comparaisons. Simplement, la zone d’opération d’IRINI a été étendue vers le Nord jusqu’au 37e parallèle nord.

Outre les Libyens, l’action notable des Italiens

Si on regarde le nombre de personnes secourues, près de la moitié (45 %) des personnes parties de Libye ont été secourues ou interceptées par les garde-côtes libyens dans les zones de recherche et de sauvetage de la Libye et de Malte, selon les données du HCR (Haut Commissariat pour les réfugiés). Un quart (24 %) ont été secourues par les autorités italiennes.

Rôle relativement faible des ONG et des navires marchands

Sur le reste, 7 % ont été secourues par les forces armées maltaises, 7% par les ONG, 4% par des navires marchands (qui ont débarqué en Libye environ un quart des personnes secourues ou interceptées, et les autres en Italie ou à Malte), 3 % par des bateaux de pêche (certains affrétés par les autorités maltaises). 8 % ont réussi à atteindre l’Italie par leurs propres moyens.

NB : le poids des ONG dans le sauvetage, même s’il reste extrêmement médiatisé s’est largement amenuisé par rapport aux années 2016-2017 : les ONG assuraient alors 26% en 2016 et près de 35% pour les premiers mois de 2017 (selon la base de données B2, constituée sur des sources italiennes).

Destination : les centres de détention

La plupart des personnes qui sont débarquées en Libye sont ensuite envoyées dans des centres de détention. Ainsi, environ 4450 réfugiés et migrants ont été interceptés et débarqués en Libye entre le 1er mars et le 31 juillet 2020 (contre environ 3700 personnes au cours de la même période en 2019), selon le HCR. 60 % des réfugiés et des migrants débarqués par les garde-côtes libyens au cours de la période considérée l’ont été au point de débarquement d’Abou Sitta, à Tripoli, et 23 % au port principal de Tripoli, selon l’OIM (l’organisation internationale des migrations). Ces débarquements ne sont pas sans heurts. Trois migrants ont été tués et deux autres blessés lors d’une fusillade au point de débarquement de Khoms, le 27 juillet, peu après leur débarquement.

Soudanais et Maliens

Ces personnes interceptées en mer par les Libyens proviennent principalement du Soudan (50 %) et du Bangladesh (19 %), ainsi que du Mali (8 %), selon le HCR. La grosse majorité (85%) sont des hommes adultes, 8% des femmes et 7% des enfants.

Des tactiques éprouvées

Les tactiques employées par les passeurs restent les mêmes que durant les derniers mois, selon les sources européennes.

Un minimum de carburant pour atteindre un secours

Les bateaux utilisés n’ont pas assez de carburant pour atteindre les côtes européennes, mais suffisamment pour sortir de la limite de 12 milles marins des eaux territoriales libyennes. Ils s’éloignent des côtes libyennes pour tenter de sortir de la zone de recherche et de sauvetage (SAR) libyenne afin d’éviter d’être interceptés par la marine et les garde-côtes libyens, mais être ensuite recueillis par des navires européens. Les navires de migrants voyagent seuls, les passeurs évitant de les accompagner pour être pris par les gardes-côtes. Le temps des escortes semble ainsi terminé (1).

Des directives données aux migrants

Les passeurs donnent simplement aux ‘voyageurs’ des instructions de base : sur la manière de naviguer en mer avec un système GPS, ou sur la destination à atteindre. Parfois, ils reçoivent consigne lorsqu’ils atteignent un point désigné par le GPS, hors des eaux territoriales libyennes, d’activer le téléphone par satellite et de contacter soit le centre de coordination des sauvetages maritimes de Rome, soit des ONG, afin de se signaler et d’attendre l’arrivée des secours. Parfois, ils sont orientés vers les plateformes pétrolières, situées au large des côtes libyennes. Ou alors, consigne leur est donnée de garder seulement le cap jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de carburant. C’est là que se trouve le principal risque de naufrage.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Lire : En Libye, les trafiquants s’adaptent. Les tactiques évoluent

Des chiffres globalement en baisse. La route de Méditerranée centrale en hausse

Environ 20.000 réfugiés et migrants sont arrivés en Europe durant les beaux mois (entre le 1er mars et le 31 juillet), via les trois principales routes maritimes de la Méditerranée, selon les sources du HCR et de l’OIM. Soit une diminution d’environ 30 % (plus de 28.000 personnes sur la même période de 2019).

Il faut cependant nuancer ces chiffres. Cette diminution concerne surtout les routes de Méditerranée orientale, vers la Grèce et occidentale, vers l’Espagne : respectivement 3100 et 4200 réfugiés et migrants (contre plus de 14500 et environ 7950 sur la même période de 2019).

En revanche, la route de la Méditerranée centrale (vers l’Italie et Malte) a été utilisée. Plus de 12.410 réfugiés et migrants l’ont emprunté. Soit une augmentation de 142 % par rapport à 2019 (5140 arrivées sur la même période de 2019). 11.460 sont arrivés en Italie et plus de 950 à Malte. Cela représente un certain allègement pour la petite île de Méditerranée (3605 en Italie et 1535 à Malte, sur la même période de 2019).

Une arrivée de Tunisie davantage que de Libye

Cette route est dorénavant alimentée davantage depuis la Tunisie et non plus de Libye, comme lors des précédentes périodes. 5216 personnes sont ainsi arrivées depuis la Tunisie (contre 1226 sur la même période de 2019) et 4796 personnes depuis la Libye (contre 2465 sur la même période de 2019). On note aussi des arrivées venant d’Algérie.

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Premières missions de surveillance pour le Latouche Tréville

Bruxelles2 - Thu, 10/15/2020 - 08:55

(B2) La frégate anti-sous marine française, Latouche Tréville (D-646), engagée dans l’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes (et le pétrole) vers la Libye, vient d’effectuer ses deux premières visites à bord des navires, signale le QG de l’opération EUNAVFOR Med Irini à Rome.

L’abordage amical fait partie des tâches de fond de la surveillance maritime (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

Des visites amicales à bord du MV Amineh M, un cargo battant pavillon des Iles Cook parti de NovoIstanbul vers Misrata, et le MV Zeko Y, un navire battant pavillon tanzanien faisant la navette entre la Turquie et Tripoli.

La technique d’abordage amicale est une des tâches de fond des opérations de surveillance maritime. Elle permet d’obtenir des informations (précieuses) sur le trafic maritime, mais aussi de se faire connaitre, de marquer la présence, et de dissuader au besoin. C’est un peu comme les gendarmes au bord d’une route. Cela dissuade (un peu).

(NGV)

Lire aussi : L’opération Irini pleinement opérationnelle

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Justine Boquet, nouvelle présidente de l’Association des journalistes de défense

Blog Secret Défense - Wed, 10/14/2020 - 09:30

L’AJD a renouvelé son bureau.

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