You are here

Défense

Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (janvier 2021)

Bruxelles2 - Fri, 02/05/2021 - 19:00

(B2) Un entraînement en raquettes, la clôture d’un chantier, la livraison d’un véhicule pas comme les autres, une conférence en ligne, ou un anniversaire… Voici quelques aperçus vivants du quotidien des missions et opérations déployées à l’Est et en Afrique ce mois d’hiver

Bosnie-Herzégovine. Sports d’hiver !

Il a commencé à neiger à l’Est. Les membres du Bataillon Multinational de l’opération de stabilisation en Bosnie-Herzégovine (EUFOR Althea) ont donc rechaussé leurs raquettes à neige pour leur entraînement hivernal. La pratique tout terrain de cet équipement est ici indispensable. Détails ici

Cela ressemble à du ski, mais ce sont des raquettes à neige (crédit : EUFOR Althea)

Niger. Préparation au transport d’individus dangereux

La gendarmerie nationale a reçu un véhicule pour le transport d’individus dangereux. Un équipement là encore précieux lorsqu’il s’agit d’accompagner les bataillons des forces armées nigériennes et des pays du G5-Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) dans les opérations militaires. Cet équipement complète une formation sur l’escorte d’individus dangereux et personnalités menacées, assurée par la mission de l’UE de soutien aux forces de sécurité intérieure et de la stabilisation du Niger (EUCAP Sahel Niger). Détails ici

(crédit : EUCAP Sahel Niger)

Kati (Mali). Conditions d’instruction améliorées

Les stagiaires officiers, sous-officiers et militaires du rang disposent désormais à Kati d’un centre d’instruction des transmissions (CIT) rénové, avec un nouveau mur d’enceinte et un portail, deux salles d’instructions entièrement refaites, ainsi que le local de permanence, les salles serveur et informatique. Le chantier a duré 11 mois, et a bénéficié d’un financement tchèque (65 millions de francs CFA, soit 100 000 €). Détails ici

Stagiaires au centre d’instruction des transmissions (crédit : EUTM Mali)

Golfe d’Aden. Retour sur un mandat élargi au large de la Corne de l’Afrique

Pêche, trafics de drogue, d’armes et de charbon sont entrés dans le mandat de l’opération de lutte contre la piraterie maritime (EUNAVFOR Atalanta) depuis le 1er janvier. Détails ici

(crédit : EUNAVFOR Atalanta)

Ramallah (Cisjordanie). De la gendarmerie canadienne au territoire palestinien

Une directrice des ressources humaines de la gendarmerie canadienne au milieu des experts européens, c’est la rencontre à laquelle nous invite la mission de l’UE de soutien à la police pour le territoire palestinien (EUPOL COPPS). Détails ici

Karen Ziezold (crédit : EUPOL COPPS)

Puntland (Somalie) Manuel du procureur

Le document pratique a été réalisé par une équipe de stagiaires juridiques somaliens, épaulés par un avocat et la mission de renforcement des capacités de l’Union européenne en Somalie (EUCAP Somalia). Détails ici 

(crédit : EUCAP Somalia)

Ukraine. Débats en ligne sur les dangers… en ligne

La mission de conseil aux forces de sécurité intérieure ukrainiennes (EUAM Ukraine) nous propose de revoir « les meilleurs moments » de la conférence sur « les défis contemporains 2020 », une conférence en ligne qu’elle a aidé à organiser avec le ministère de la Transformation numérique. Entre autres thèmes : le monde et l’Ukraine, et les dangers en ligne. Détails ici

(crédit : capture d’écran B2)

Mali. Album souvenir

Cela fait six ans que la mission de soutien de l’UE aux forces de sécurité intérieure (EUCAP Sahel Mali) a été lancée. C’était un 15 janvier. L’occasion de feuilleter l’album photos de ses réalisations, des formations militaires aux échanges culturels. Détails ici

(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)

NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC

Lire aussi sur le B2 Pro (parus en septembre) :

Et sur le blog : 

Cet article Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (janvier 2021) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

Frappe de Bounti : deux versions différentes qui convergent ? L’hypothèse d’une demi-bavure reste latente

Bruxelles2 - Tue, 02/02/2021 - 18:10

(B2) Les derniers témoignages ne permettent pas de lever le voile. Mais ils amènent quelques éléments intéressants qui posent nombre d’interrogations sur la frappe française au Mali, début janvier

Début janvier, une frappe française a visé un groupe terroriste près de Bounti, selon l’état-major des armées, sans faire de victimes civiles (lire : Frappe aérienne à Bounti. Aucun dégât collatéral affirment Maliens et Français). Au même moment, tout près, des civils rassemblés pour un mariage, selon les représentants de la communauté peule, ont été pris sous le feu de bombes. Deux versions différentes pour un même évènement. On a pu s’interroger sur la véracité des témoignages, sur l’existence d’un hélicoptère (non réelle), d’un autre avion (assez hypothétique)… En fait, les deux évènements pourraient ne pas être aussi séparés que cela, si l’on dissèque bien les différents éléments, rassemblés par le journaliste Omar Ouahmane et diffusés sur France-Inter ce matin.

Cinq précisions intéressantes

Premier élément, il y avait bien deux avions, il était environ 15 heures. « J’ai entendu plusieurs explosions, c’était la panique, j’ai eu très peur, j’ai fui en direction de la brousse. [… ] Il y avait deux avions, un qui volait très haut et un autre à basse altitude ». NB : on est ainsi très proche d’une patrouille, plutôt classique dans les frappes ciblées, avec deux avions, un qui frappe à basse altitude pour être au plus près, et un plus loin.

Second élément, il y avait bien un regroupement d’hommes, une cinquantaine, rassemblés pour le mariage, séparés des femmes et des enfants comme le veut la tradition. « Nous étions plus d’une cinquantaine d’hommes assis sous des arbres à l’ombre où il fait plus frais, on était entre nous à l’écart des femmes. » Il étaient « divisés en trois groupes éloignés les uns des autres, chacun sous son arbre, un premier composé de personnes âgées, un autre plus jeune et un dernier groupe d’enfants et d’adolescents pendant que les femmes préparaient le déjeuner dans les cases ».

Troisième élément, les rebelles font la loi à Bounti avec l’imposition de la loi islamiste. « Depuis qu’ils ont pris les armes, il n’y a pas une loi qu’ils ne dictent pas. Ils imposent la zakat sur nos récoltes. Ils prélèvent l’impôt islamique de force. Ils viennent, ils nous disent comment nous habiller, lorsque nos pantalons sont trop longs, ils les coupent. On doit porter la barbe sinon ils nous frappent. Nous n’avons pas le choix c’est la domination totale. »

Quatrième élément, certains hommes collaborent de près ou de loin, de manière plus ou moins forcée, avec les rebelles. « Parmi la population de Bounti, il y en a qui se cotisent pour aider les djihadistes, pour leur acheter des vivres ou des munitions. En fait, ils s’entraident, ils parlent d’une même voix. […] Il y en a même qui possèdent des Talkie Walkie, ils les utilisent pour fournir des renseignements comme les positions de l’armée malienne ou de Barkhane. Ils apportent aussi un matériel et logistique. » « Ceux qui sont morts étaient des sympathisants des djihadistes. Ils travaillaient main dans la main. »

Cinquième élément, il n’y avait pas de combattants sur place. « Les combattants djihadistes n’étaient pas sur place. […] Le jour du bombardement, les djihadistes étaient dans leur cachette située dans la brousse, où ils vivent jour et nuit. » Mais ils n’étaient pas loin. Ils « sont venus sur les lieux juste après les frappes pour voir les dégâts. Ils ont dit que les victimes étaient des martyrs mais ils ne sont pas restés pour les funérailles, ils sont vite repartis […] ».

Commentaire : si ces faits se confirment, difficile de ne pas voir dans la frappe aérienne, celle effectuée par l’armée française. Les deux versions concordent non seulement sur la date, mais sur la nature de la frappe, sur le nombre de personnes présentes, tous des hommes, à l’écart du village, etc. Et l’hypothèse d’une autre intervention parait peu plausible et n’a d’ailleurs pas été vraiment avancée par les autorités françaises.

C’est davantage maintenant l’implication de ces hommes dans les mouvements rebelles et leur armement potentiel qui pourrait poser question. Et cet élément n’est pas vraiment à écarter. La présence de combattants tout près, et après la frappe, est interpellante. Les mouvements rebelles ont de tous temps mêlé leurs activités à celles des civils. Et il n’est pas interdit de penser que certains d’entre eux étaient présents au mariage. L’affirmation de ‘zéro dégâts collatéraux’ parait difficile à soutenir dans autre élément.

Il serait donc être intéressant que l’armée française fasse toute la lumière sur les éléments qui l’ont incité à passer à l’action, ainsi que les photographies. Toute opacité sur ce dossier pourrait générer encore de plus de confusion. On peut se rappeler la frappe de Kunduz, en Afghanistan, début septembre 2009, sur deux camions citernes capturés par les Talibans, qui avait fait 142 morts, en bonne partie civils, venus des villages voisins (à la demandes Talibans). Cela avait provoqué un séisme en Allemagne. Avec des démissions en cascade : du chef d’état major Wolfgang Schneiderhan au ministre Franz-Josef Jung, accusé d’avoir caché une partie de la vérité au Bundestag.

La France n’est pas l’Allemagne. Le Parlement français n’a pas la force de son homologue allemand en matière de défense. Et on n’a pas vu un ministre de la Défense démissionner pour une frappe difficile à justifier. Mais ne pas jouer le jeu de la vérité pourrait se révéler dommageable sur le terrain.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Cet article Frappe de Bounti : deux versions différentes qui convergent ? L’hypothèse d’une demi-bavure reste latente est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

« Des émeutes sorties des tripes d'un pays à l'agonie ! »

Défense en ligne - Tue, 02/02/2021 - 16:44

Alors que la Tunisie célébrait les dix ans de la chute de Zine El-Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011, les quartiers populaires du pays se sont embrasés. Une semaine plus tard, à Kairouan, Sousse et Tunis, un front politique se lève pour dénoncer la répression policière et l'impasse de la classe politique sur la question sociale. Une braise couve sous les cendres de Tunisie. Une semaine après la série d'émeutes et de manifestations qui ont embrasé, dès le 14 janvier, de très nombreux quartiers populaires (...)

- Horizons arabes / , , , , ,
Categories: Défense

Covid-19. L’Allemagne déploie une task-force médicale au Portugal

Bruxelles2 - Tue, 02/02/2021 - 11:27

(B2) Berlin a décidé de répondre à l’appel à l’aide de Lisbonne qui fait face à une envolée de l’épidémie de Coronavirus. Un premier vol avec personnel et matériel part demain

Un prélèvement au Covid-19 (Crédit : Bundeswehr / P. Englowski)

Un Airbus A400M de l’armée de l’air allemande doit décoller mercredi (03.02) de l’aéroport (militaire) de Wunstorf. Direction : Lisbonne. À bord, 26 personnes du service médical des forces armées allemandes : huit médecins, des infirmier/ères et une équipe d’hygiène de la Bundeswehr seront à bord, ainsi que du matériel médical, comme le précise notre collègue Thomas Wiegold de Augengeradeaus.

Un geste de solidarité

40 respirateurs mobiles et dix respirateurs fixes, 150 appareils de perfusion et 150 lits d’hôpital, seront également mis à la disposition du Portugal, comme le précise la Bundeswehr. L’inspecteur général du service médical, le chef d’état-major Ulrich Baumgärtner, est du voyage. « Même dans les moments difficiles, il est important que nous nous serrions les coudes », a déclaré la ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer sur twitter.

Un pays frappé par l’envol de l’épidémie

Ce premier envoi répond à l’appel à l’aide de Lisbonne. Le pays qui avait été plutôt épargné lors de la première vague subit depuis début janvier une envolée de l’épidémie. 6694 personnes sont hospitalisées, dont 858 aux soins intensifs. Et certains jours, on constate 300 décès, comme le relate l’agence Lusa. Sur les 12.482 décès associés au covid-19 depuis le début de l’épidémie (en mars), plus de 3000 morts ont été observés dans les deux dernières semaines de janvier (sur une population de dix millions d’habitants)

Une générosité allemande contenue

La ministre portugaise de la Santé, Marta Temido avait demandé le déploiement d’un hôpital de campagne, précise notre confrère. Refus allemand : cela nécessiterait « trop de personnel ». Ce qui a été convenu est plutôt un soutien « en personnel et en matériel », comme la ministre de la défense Annegret Kramp-Karrenbauer l’a confirmé lors d’un entretien avec son homologue portugais João Cravinho. L’équipe médicale va être déployée dans un hôpital de Lisbonne, et les spécialistes de l’hygiène dans d’autres hôpitaux. Durée prévue de la mission : trois semaines.

(NGV)

Coronavirus-Pandemie & Bundeswehr: Hilfsteam fliegt nach Portugal, über 3.000 Schnelltester (Neufassung)

Cet article Covid-19. L’Allemagne déploie une task-force médicale au Portugal est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

La croissance de la répression en Chine contre les Ouigours. La preuve par les satellites de l’UE

Bruxelles2 - Mon, 02/01/2021 - 23:55

(B2) Si certains peuvent se demander à quoi peut servir un centre d’observation de la terre au niveau européen ? La réponse vient d’être fournie par une simple photo postée par la DG Défis (la direction générale de la Défense et de l’Espace) de la Commission européenne

Tout simplement à permettre à tout un chacun, aux journalistes en particulier, de pouvoir observer certains évènements, vue du ciel. Voici en effet les images du «centre de rééducation» de Dabancheng au Xinjiang en Chine telles que les satellites Sentinel2 du programme européen d’observation et de surveillance de la Terre, Copernicus, a pu l’observer dans ces quatre dernières années. Parti d’un ou deux bâtiments en janvier 2017, il croit en 2019 et s’étend encore en janvier 2021, visant en particulier les Ouigours.

Le centre de rééducation» de Dabancheng au Xinjiang

(NGV)

Sur le centre, voir le reportage de la BBC

Cet article La croissance de la répression en Chine contre les Ouigours. La preuve par les satellites de l’UE est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

Colloque bruxellois sur La numérisation et la modernisation économique

EGEABLOG - Mon, 02/01/2021 - 18:34

J'interviendrai demain à l'occasion de la Conférence annuelle "Voisinages" organisée par nos amis de l'institut d'études européennes de l'Université Saint-Louis de Bruxelles. Elle portera sur le thème suivant : Quid de l’après Covid 19 pour la relation entre l’UE et ses voisinages : compagnonnage renouvelé ou proximité distanciée face aux défis commun ? (détails ici)

J'interviendrai dans la troisième session qui traitera : La numérisation et la modernisation économique : quelle approche partagée ?

Vous lirez ci-dessous les éléments clef de mon intervention.

1/ La pandémie et la crise économique qui s'ensuit ont suscité deux types de démarches :

  • - d'une part une accélération de la transformation numérique des organisations privées et publiques. Le télétravail est devenu massif alors que la plupart du temps, rien n'était préparé : ni dans les procédures, ni dans le soutien technique. L'adaptation sur le tas ne peut pas dire que ce soit très satisfaisant et il manque encore à consolider cette démarche qui n'est pas une parenthèse.
  • - d'autre part, une réflexion approfondie sur la souveraineté et la maîtrise des chaines de valeur. Il devient de moins en moins pertinent de dépendre exclusivement de productions venues de l'autre bout de la planète, d'autant que cette organisation aggrave le réchauffement climatique.

Il s'ensuit deux phénomènes :

  • - une réorganisation profonde des économies avec l'inclusion de plus de numérique et l'invention de nouveaux modes de production décentralisés : fabrication additive ou edge computing mais aussi amélioration des infrastructures de proximité (smart cities, décentrement du travail, 5G) sont ainsi à la pointe de ce phénomène.
  • - une prise en compte accrue de la cybersécurité.

2/ La cybersécurité, facteur d’attractivité économique

Or, l'accélération en 2020 de la transformation numérique s'est accompagnée d'une accélération de la cybercriminalité qui a touché encore plus d'organisations, de toute taille et en profitant justement de leur impréparation. Beaucoup plus de cibles, une automatisation et une industrialisation des attaques en sont la cause. On a vu ainsi de nombreuses collectivités territoriales ou d'hôpitaux se faire agresser.

Ainsi, la multiplication des rançonnage (ransomware) amplifie une vague qui avait commencé en 2018 et qui devient un tsunami. On ne peut plus dire "je suis trop petit pour passer entre les gouttes". Autrement dit, la cybersécurité n'est pas réservé aux gros, elle est un impératif pour tous.

Or, on ne peut pas imaginer développer l'attractivité économique au niveau national, régional ou local sans comprendre qu'une des demandes des entreprises ou des professionnels venant s'installer sera, au même type que l'infrastructure numérique, la qualité de la cybersécurité fournie.

3/ L'UE a pris enfin en compte ces sujets bien qu'ils soient inégalement compris par les Membres ou par les partenaires

Après des débuts hésitants, l'UE a enfin pris en compte l’impératif de la cybersécurité. Elle admet désormais le thème de la souveraineté numérique face aux prédateurs extérieurs. Cela passe bien sûr par la loi. De ce point de vue, les initiatives récentes sont excellentes : Rénovation de la directive sécurité des réseaux informatiques, mise en place du RGPD, adoption avr. 2019 d’un règlement sur la cybersécurité par le Conseil (instauration d'un système de certification de cybersécurité à l'échelle de l’UE, –la mise en place d'une agence de l'UE pour la cybersécurité dotée de compétences plus étendues à Bucarest), projets de Digital Service Act (loi sur les services numériques et les contenus) et Digital Market act (loi sur les marchés numériques pour faire respecter la libre-concurrence par les mastodontes étrangers du secteur)...

Il reste que la prise de conscience au sein de l'UE est inégale car tout ne peut pas se faire au niveau communautaire. La cybersécurité appartient au cœur de souveraineté et c'est à chaque État de la favoriser chez lui.

De même, il faut insister auprès de nos partenaires pour qu'ils la prennent en compte,s 'ils veulent accéder à un marché européen qui se durcit. Là aussi, la prise de conscience est inégale.

O. Kempf

Categories: Défense

Un entretien avec Laurent Nuñez : « Qui est l'ennemi ? »

Blog Secret Défense - Sat, 01/30/2021 - 16:17

En coopération avec l’Ifri, un entretien vidéo avec le coordonnateur national du renseignement (CNR) sur l’état de la menace.

Categories: Défense

Dernier bilan de l’opération Irini

Bruxelles2 - Sat, 01/30/2021 - 11:36

(B2) L’opération maritime de l’UE de surveillance des trafics en Méditerranée continue ses surveillances au large des côtes libyennes, a assuré le contre-amiral Fabio Agostini lors d’une séance au Sénat italien

Les visites amicales ou inspections suscitent de façon régulière désormais une protestation de certains pays (Turquie et Russie) qui supportent difficilement un contrôle de leurs mouvements d’armes vers la Libye (crédit : EUNAVFOR Med Irini – Archives B2 : la visite de l’Adler)

Surveillance maritime

L’opération maritime a effectué depuis le début de ses activités (avril 2020) le contrôle sur 1560 navires marchands (par contacts radio), 62 ‘approches amicales’ (sur invitation et avec le consentement du capitaine du navire) et six véritables inspections (avec embarquement et vérification en temps opportun du bateau et de la cargaison). Dans un cas, l’inspection a abouti au déroutement du navire sur un port, pour enquête plus complète. Dans deux cas, ces visites ont suscité un veto de l’État du pavillon (Turquie), au besoin par la force. Dans un cas, la visite a suscité une protestation officielle (Russie).

155 vols suspects repérés

Irini a également mis sous surveillance 16 sites libyens, notamment des ports et des structures liées au pétrole. L’opération a aussi effectué des contrôles (à distance, par voie satellitaire ou aérienne) de 25 aéroports et pistes et sur 155 vols suspects à destination et en provenance de la Libye.

436 séries d’images fournies par le SatCen et 17 rapports

Pour cela l’opération a pu bénéficier d’images satellites fournies, à la demande d’Irini, par EUSATCEN (au total 436 séries d’images). Enfin, last but not least, l’opération a envoyé 17 rapports au groupe d’experts sur la Libye de l’ONU, décrivant des violations « possibles ou avérées » de l’embargo.

Deux navires et trois avions sur zone

L’opération dispose actuellement de deux navires sur zone : la frégate grecque Adrias (navire-amiral) et le patrouilleur de haute mer italien Borsini (P-491), qui a pris le relais le 20 janvier de son homologue Cigala Fulgosi. En l’air, trois avions de patrouille, fournis par le Luxembourg, la Pologne et l’Allemagne, sont de permanence ainsi qu’un drone italien. Deux autres avions, grec et français, sont mis à disposition de façon occasionnelle.

(Nicolas Gros-Verheyde)

NB : Bilan dressé lors d’une audition au Sénat italien, jeudi (28.01), qu’a suivie à distance B2. Chiffres à jour au 31 décembre 2020.

Cet article Dernier bilan de l’opération Irini est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

Le Royaume-Uni ne veut pas élever la délégation de l’UE au rang d’ambassade. Inamical !

Bruxelles2 - Wed, 01/27/2021 - 22:10

(B2) Le refus du gouvernement britannique de reconnaître tous ses droits à la délégation de l’UE à Londres provoque l’ire européenne

(crédit : PE)

L’encre du traité sur la sortie du Royaume-Uni (conclu juste avant Noël) n’est pas encore sèche que déjà Londres sème le trouble. Le gouvernement de Boris Johnson n’accepte pas, en effet, de donner à la délégation de l’UE à Londres le rang qui lui est dû, notamment les privilèges et immunités diplomatiques habituels et en particulier le rang d’ambassadeur pour son chef. Cela suscite la fureur des Européens.

La rupture d’une pratique ancienne

Le Haut représentant de l’UE (le chef de la diplomatie européenne) Josep Borrell n’a pas caché son incompréhension face à la presse, lundi (25.01). « Nous ne demandons pas quelque chose de nouveau. Nous ne demandons pas un traitement spécial. Le statut extérieur de l’Union européenne est reconnu par les pays et les organisations internes du monde entier. Nous avons 143 délégations dans le monde entier. Sans une seule exception, tous les États hôtes ont accepté d’accorder à ces délégations et à leur personnel un statut équivalent à celui des missions diplomatiques des États en vertu de la Convention de Vienne. »

Un signal peu amical

« Nous attendons du Royaume-Uni qu’il traite la délégation de l’Union européenne en conséquence et sans délai. » Et d’ajouter : « Nous n’accepterons [donc] pas que le Royaume-Uni soit le seul pays dans le monde à ne pas reconnaitre l’UE comme une délégation et ne pas lui accorder des facilités diplomatiques. […] Ce n’est pas un signal amical. Si les choses doivent continuer ainsi, ce n’est pas de bon augure. »

Inacceptable pour le Parlement

Réaction identique au Parlement européen. « C’est inacceptable » a lancé Nathalie Loiseau, présidente de la sous-commission sécurité et défense, lors d’une audition ce mardi (26.01) avec le secrétaire général du service diplomatique européen (SEAE), Stefano Sannino. « J’espère que vous n’arriverez pas à un compromis boiteux sur cette question » a-t-elle lancé.

Le grand amour Europe-Royaume-Uni

De façon plus diplomatique, mais tout en fine ironie, le ministre portugais des Affaires étrangères, Antonio Santos Silva, nous confiait hier, au sortir d’un long entretien : « Tous les grands amours sont complexes. Et nous avons un grand amour avec le Royaume-Uni ».

Explications : une position britannique ancrée dans le temps

Dans la capitale britannique, de tous temps, la Commission européenne avait un bureau, une représentation, chargée d’être le relais de la politique décidée à Bruxelles dans le pays (et de faire remonter des informations du pays vers la Commission européenne). Classique. C’est ainsi dans tous les États membres. Mais le Brexit a changé la donne. D’État membre, le Royaume-Uni est devenu pays tiers. Exit donc la représentation de la Commission. À la place, vient une délégation de l’Union européenne, véritable ambassade, dirigée par un ambassadeur et plusieurs services, plutôt classiques dans une ambassade (politique, économique, culturel, et au besoin sécurité intérieure et/ou défense). La gestion des relations avec le Royaume-Uni a d’ailleurs migré en bonne partie. Elle est devenue un sujet de ‘relations extérieures’…

En refusant d’acter ce changement, et par ricochet, d’élever le chef de la délégation de l’UE (*) au rang d’ambassadeur, Londres refuse d’acter le divorce. Un geste où l’on pourra trouver des ressorts au niveau de la psychologie. Mais cette décision est avant tout politique. Et pour celui qui suit la politique britannique dans l’UE, ce n’est pas franchement une surprise. De tous temps, les Britanniques ont refusé de reconnaître un quelconque rôle à l’Union européenne au niveau de la politique étrangère ou de la défense, ou à ce qui pourrait s’apparenter à une petite once d’Union politique. En 2011 (à la création du SEAE), ils avaient ainsi bataillé ferme, durant des mois, pour refuser de reconnaître à l’UE de faire des déclarations au nom des Européens aux Nations unies. Tant qu’ils étaient présents, ils ont bloqué l’établissement d’un QG militaire permanent pour l’UE. Enfin, ils ont refusé d’incorporer la politique étrangère dans le traité de sortie de l’UE. Alors que tous les éléments étaient là pour un accord (lire : Brexmas. La politique étrangère et la défense, deux orphelines de l’accord).

(Nicolas Gros-Verheyde)

(*) Cette délégation n’est pas dirigée par n’importe qui. On retrouve à sa tête le Portugais Joao Vale de Almeida, qui a été l’ambassadeur de l’UE à Washington de 2010 à 2014 puis à New-York auprès de l’ONU jusqu’en 2019, et auparavant porte-parole adjoint (sous Santer) et chef de cabinet du président de la Commission (sous Barroso). Bref un homme chevronné.

Lire aussi : Comment associer le Royaume-Uni à la politique étrangère et de défense ? La réflexion reprend (v2)

Cet article Le Royaume-Uni ne veut pas élever la délégation de l’UE au rang d’ambassade. Inamical ! est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

Les IED, outils robustes, menace continue au Sahel

Bruxelles2 - Wed, 01/27/2021 - 17:02

(B2) Avec plusieurs morts dans l’opération Barkhane, coup sur coup entre fin décembre et début janvier, la menace des mines et autres engins explosifs artisanaux apparait en croissance. En fait, il n’en est rien.

Détection d’IED par des militaires de Barkhane (Crédit : EMA – DICOD – Archives B2)

Un chiffre plutôt régulier tous les ans

« Tous les ans, nous découvrons, décelons et empêchons l’explosion d’une grosse vingtaine d’IED posés par les groupes terroristes » indique le colonel Barbry, porte-parole de l’état-major des armées. Ce chiffre est « à peu près stable » d’une année sur l’autre. « Tous les ans, on déplore environ une dizaine d’attaques qui ne font pas tous des victimes. » Il n’y a « pas de recrudescence ni de pause » . Le véritable « pic des attaques a eu lieu en 2015 ». Depuis, il est en fait « en décroissance ».

L’ajout de produits pour doubler l’effet explosif

Ce qui change plutôt est la « valorisation » des engins posés, avec ce qu’on appelle « du « Home made exclusive » (HME). Autrement dit l’ajout de précurseurs chimiques ou autres produits (ex. nitrates…) à l’intérieur de l’engin qui augmentent l’effet de l’explosion. « En fonction de la charge mise, vous obtenez des dégâts proportionnels avec les matériels mis à l’intérieur. » Depuis 2013, on observe « l’ajout de Home made exclusive dans les IED ». Les charges peuvent être importantes : jusqu’à 40 kg. Sans automatiquement d’augmentation des doses d’explosifs.

Une fabrication locale éprouvée

Les systèmes des IED utilisés au Mali sont « basiques et rudimentaires », généralement « à pression ». La fabrication « reste robuste mais relativement simple » à placer. Mais il n’y a pas d’improvisation. Il y a des centres logistiques « locaux », et « nécessairement des artificiers » en mesure de fabriquer les IED sur place.

Un dispositif anti-IED

Les Français disposent d’un parc de 400 brouilleurs, mis en place depuis l’intervention en Afghanistan surtout. « Plus des deux tiers sont déployés notamment au Sahel. » Ces brouilleurs mettent en place une « bulle de sécurité », « particulièrement efficaces sur les RcIED », les engins IED radio-commandés, déclenchés par un téléphone portable par exemple (2). Mais ils peuvent beaucoup moins contre les engins explosifs sans télécommande, notamment contre les PP-IED, déclenchés par la pression (le passage d’un véhicule par exemple). Ce sont ces engins à pression que l’on « retrouve majoritairement » au Mali et au Sahel en général.

Des ouvertures d’itinéraire

Face aux IED plus rudimentaires, c’est la pratique d’une reconnaissance par un détachement d’ouverture d’itinéraire et de protection qui est utilisée avec des véhicules emblématiques Buffalo (1) et Souvim (Système d’OUVerture d’Itinéraires Minés). « Ce système d’ouverture de terrains minés permet de parcourir environ 150 km entre 8 et 10 heures. » Soit une vitesse de progression d’une petite dizaine de km/h au Sahel. Vitesse qui peut paraitre lente. Mais on est ici « sur un terrain abrasif rugueux et compliqué ».

Le renseignement humain vital

Le problème est que des engins peuvent être posés après le passage des véhicules de reconnaissance. Ce qui nécessite pour les armées d’avoir une « certaine organisation » et surtout de recourir au « renseignement humain ». Une « nécessité » dans « la traque pour la sécurité […] afin de remonter les chaines, de localiser les centres de fabrication, les plots logistiques et ceux qui les mettent en œuvre »…

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Un véhicule militaire blindé à roues renforcé de type MRAP (résistant aux mines et protégé contre les embuscades), construit par Force Protection, une division de General Dynamics.
  2. Le plus récent des systèmes, le programme ‘Barrage’ dit actif-réactif avec goniométrie, est en cours de déploiement. Il devrait à terme remplacer les autres systèmes. Six ‘Barrage’ sont déjà déployés dans la bande sahélo-saharienne (BSS en terminologie militaire).

Ces réponses ont été données aux différents journalistes présents lors du point presse de la DICOD du 15.1, auquel participait B2 (via audioconférence).

Cet article Les IED, outils robustes, menace continue au Sahel est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

Les pirates adorent le Golfe de Guinée. La zone la plus dangereuse

Bruxelles2 - Mon, 01/25/2021 - 18:39

(B2) Le dernier rapport publié par le MICA center est net : le Golfe de Guinée est une des zones les plus dangereuses au monde. Il a pris le relais dans le hit parade du danger des côtes somaliennes

Exercice anti piraterie à bord de l’aviso Premier Maitre en 2013 (Crédit : DICOD / EMA – Archives B2)

Ce centre d’observation de la piraterie maritime est établi à Brest au sein de la préfecture maritime depuis 2016. Il surveille une bonne partie des mers du Globe : Golfe de Guinée (GOG), Golfe d’Aden et Océan indien (MSCHOA) et les autres mers.

Un vol ou une attaque tous les trois jours

114 évènements ont eu lieu cette année, dans le Golfe de Guinée, selon le rapport annuel publié par le Mica Center début janvier. Ils se décomposent en 21 abordages (bateau piraté), 30 attaques, 18 approches et 45 vols (1). L’objectif des pirates demeure le même : rapines et otages humains qui seront ensuite échangés contre rançon. On reste sensiblement sur les mêmes chiffres qu’en 2019 : 111 évènements (26 piratages et 25 attaques). Ce qui confirme un haut niveau de risque, mais aussi un certain coup d’arrêt à la progression.

L’évolution du rayon d’action des pirates

Les pirates, qui concentraient leur action sur le fond du golfe jusqu’en 2019, sont désormais plus audacieux avec « certains raids confirmés sur plus de 400 nautiques et des abordages à plus de 100 nautiques des côtes » selon le rapport (*). Et la zone de chalandise s’étend désormais « du Ghana à la Guinée équatoriale ». Idem pour les actes de brigandage et de vol, pratiqués sur des navires au mouillage. Le risque s’étend désormais de la Guinée Conakry jusqu’à l’Angola. C’est une grande partie de la côte d’Afrique de l’Ouest qui est désormais concernée.

Un nombre de prises d’otages préoccupant

Le nombre d’actes d’enlèvements dans le golfe de Guinée, dont la progression était sensible depuis 2017, reste « préoccupant » insistent les gars du Mica Center. Au total, 142 personnes ont été prises en otages en 2020. Soit un chiffre sensiblement identique à celui de 2019 (146). Les prises d’otages se sont concentrées au printemps et à la fin de l’année. Si les trois premiers mois de 2020 ont été relativement calmes, le printemps a été agité avec un total de 65 otages enlevés entre avril et juillet et une recrudescence en novembre.

Une moyenne de 30 jours de détention

La moyenne du nombre d’otages par acte est de 5,6 avec un maximum de 14, constaté durant le mois de novembre. Les actes de kidnapping constituent 23 % de la totalité des événements. Les otages ne restent pas longtemps aux mains des pirates. L’objectif, pour eux, étant d’obtenir une rançon le plus rapidement possible. La durée moyenne de détention est de 30 jours cette année (hors cas record de 149 jours).

La zone la plus dangereuse

Conclusion : « Malgré les efforts du Nigéria et des pays États riverains, le golfe de Guinée demeure la zone la plus dangereuse du monde et les actes de piraterie s’y étendent désormais du large du Ghana jusqu’au large de la Guinée équatoriale » résume l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la marine française. Et les deux récentes attaques survenues en janvier, dont l’une s’est terminée par un abordage particulièrement violent (MV Mozart) le prouve.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. un certain nombre d’attaques sont mises en échec. Ce qui est mettre au crédit de l’amélioration des procédures d’alerte entre marine marchande et garde-côtes et marine des pays riverains, comme à leur formation. Cela oblige les pirates à reconduire leurs actions à plusieurs reprises avant de parvenir à leurs fins.
Rapport Annuel Mica centerTélécharger Un porte conteneurs turc piraté dans le Golfe de Guinée

Cet article Les pirates adorent le Golfe de Guinée. La zone la plus dangereuse est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

Les camps des Fama à Mondoro et Boulikessi attaqués dans la nuit de samedi

Bruxelles2 - Sun, 01/24/2021 - 22:50

(B2) Deux camps des forces armées maliennes (FAMa), situés tous deux à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso (le poste G5 Sahel de Boulikessi et le camp FAMa de Mondoro), ont été attaqués, dans la nuit du 23 au 24 janvier. Des attaques complexes et simultanées de groupes armés terroristes non identifiés aux environ de 3h30 du matin

  • L’information est venue de l’état-major français des armées comme des forces armées maliennes ce dimanche (24.01).

Les hélicoptères Tigre et deux Mirage en appui

Les FAMa ont « tout de suite pris l’ascendant sur leur adversaire et ont tenu leur position appuyés notamment par leur Tucano », un avion d’attaque léger de type A-29, affirme l’état-major français des armées. Mais cela n’a pas suffit. L’opération Barkhane a alors déclenché une patrouille d’hélicoptères Tigre, « afin d’appuyer les FAMa ». « Moins d’une heure après l’alerte », ils étaient sur place. Les Tigre ont « rapidement » engagé le combat sur une « colonne ennemie à Boulikessi, neutralisant une dizaine de GAT [groupe armés terroristes] à motos ». En parallèle, une patrouille de Mirage 2000 a survolé les deux emprises. Ce n’est qu’au petit matin, que l’ennemi s’est « débandé » selon les termes même des militaires.

Une trentaine d’assaillants tués

Au total, à Boulikessi, ce sont « plusieurs dizaines de GAT qui ont été neutralisés ». Une trentaine exactement, précise les FAMa. 2 pick-ups et 5 motos ‘ennemis’ ont également été détruits et 40 autres motos ont été saisies. À Mondoro, le bilan reste « à consolider ». Un chiffre est connu : la saisie de sept motos.

Plusieurs blessés dans les combats

Du côté des FAMa, le bilan est rude : 4 morts et 12 blessés à Boulikessi, 2 morts et 6 blessés à Mondoro. Un véhicule et une mitrailleuse détruits. Une évacuation médicale a été déclenchée de façon combinée par l’opération Barkhane et la Minusma. Parmi les blessés de Boulekessi, la Force Barkhane a pris en charge deux blessés. Les autres ont été pris en compte par la MINUSMa ou par les FAMa. Stabilisés à l’antenne de réanimation et de chirurgie de sauvetage (ARCS) de Gossi, ils ont été amenés à l’hôpital militaire de Gao en milieu de journée.

(NGV)

Cet article Les camps des Fama à Mondoro et Boulikessi attaqués dans la nuit de samedi est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

Un porte conteneurs turc piraté dans le Golfe de Guinée

Bruxelles2 - Sun, 01/24/2021 - 22:10

(B2) Le Mozart, un navire turc, a été pris d’abordage samedi (23.01) matin par des pirates au large de Sao Tomé e Principe. Assaut particulièrement violent. Les autorités d’Ankara sont en émoi

Le Mozart et une partie de son équipage (crédit : Boden)

Le porte-conteneurs battant pavillon libérien, et appartenant à la compagnie turque Boden Denizcilik AŞ avait quitté Lagos et se trouvait alors à 100 miles au Nord-Ouest de Sao Tome e Principe en pleine mer, en direction de Cape Town (Afrique du Sud). Selon les sources maritimes consultées par B2, il se trouvait alors à 1°04’13 » Nord et 5°14’17 » Est.

Les deux dernières attaques recensées ont eu lieu à hauteur de Sao Tomé e Principe

Un mort, 15 otages

Après avoir stoppé le navire, les pirates (au nombre de quatre apparemment) ont pris d’assaut le navire. Les marins n’ont pas eu le temps de tous se réfugier dans la citadelle, ou du moins celle-ci a été forcée. Le détail n’est pas vraiment connu. Mais les pirates n’ont pas hésité. Ils sont repartis en prenant 15 membres de l’équipage en otage, de façon violente (en les battant). Un des marins, de nationalité azerbaïdjanaise, l’ingénieur en second du bord, a été tué dans l’attaque. Avant de partir ils ont détruits une bonne partie des instruments de bord. Le centre de surveillance maritime de Brest pour le Golfe de Guinée (MDAT-GoG) a été averti.

Trois rescapés et le navire à l’abri à Port-Gentil

Seuls trois marins ont pu en réchapper. Le quatrième capitaine du navire, Furkan Yaren, a été blessé à la jambe. Un autre a été blessé à l’estomac. A trois, ils ont réussi à conduire le porte-conteneurs jusqu’à Port-Gentil au Gabon, comme Furkan Yaren le raconte sur un média twitter d’un ami. « Je ne sais pas où je vais. Les pirates ont démonté tous les câbles, rien ne fonctionne. Nous avons survécu, ils ont kidnappé nos amis en les battant. Seul le système de navigation fonctionne. Ils m’ont donné un itinéraire, j’avance en conséquence. Nous essayons d’amener le navire dans un endroit sûr. »

Gine Körfezi'nde korsanların saldırısına uğrayan Türk gemisinin 4. kaptanı Furkan Yaren, baskın anlarını ve yaşadıklarını anlattı. Bacağından yaralandığını aktaran Yaren, gemiyi güvenli bir limana götürmeye çalıştığını söyledi.
SoNDakika . Com pic.twitter.com/8RGQNHOQl7

— FanZin (@minimedya) January 23, 2021

Le navire est arrivé dimanche à 8h (GMT), a confirmé le ministre turc des Transports et des Infrastructures, Adel Karah Ismailoglu. La Turquie « a mobilisé toutes ses ambassades à l’ouest du continent africain afin de secourir l’équipage du navire attaqué » indique le ministre des affaires étrangères, Mevlüt Çavuşolu, selon l’agence Anadolu.

Attaques courantes dans la même zone

Ce n’est pas vraiment une surprise (*) ni une première. Dans la nuit du 13 au 14 janvier, selon des sources maritimes, des pirates à bord d’une petite embarcation ont approché un porte-conteneurs, avec tirs à l’appui. Celui-ci se trouvait alors à environ 120 miles au Sud-Sud Ouest de Brass (Nigeria) à 2°23’58 » Nord et 5°31″ Est. L’alarme a été déclenchée et tout l’équipage a été rassemblé dans la citadelle. Les pirates ont abandonné l’attaque. Le navire et l’équipage se sont déclarés sains et saufs.

Le Golfe de Guinée, zone la plus à risque du globe

« Malgré les efforts du Nigéria et des pays États riverains, le golfe de Guinée demeure la zone la plus dangereuse du monde et les actes de piraterie s’y étendent désormais du large du Ghana jusqu’au large de la Guinée équatoriale » confirmait il y a peu l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la marine française en présentant le rapport annuel du Mica Center.

Une action de plus en plus loin des côtes

Les pirates, qui concentraient leur action sur le fond du golfe jusqu’en 2019, sont désormais plus audacieux avec « certains raids confirmés sur plus de 400 nautiques et des abordages à plus de 100 nautiques des côtes » note le rapport publié par la préfecture maritime Atlantique.

Un projet pilote européen

Le Golfe de Guinée devrait d’ailleurs devenir la première zone maritime d’intérêt européen. Les ministres des Affaires étrangères doivent ce lundi (25.01) décider de mettre en place le premier projet pilote de ‘présence maritime coordonnée’ (lire article à suivre ce lundi) .

(Nicolas Gros-Verheyde)

(*) L’attaque de ce week-end s’inscrit dans ce mouvement continu et n’est donc pas totalement atypique contrairement à ce qu’affirment quelques commentaires d’analystes.

Cet article Un porte conteneurs turc piraté dans le Golfe de Guinée est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

Les réseaux de connivence

EGEABLOG - Sun, 01/24/2021 - 19:09

L'IRIS m'a demandé de participer à son quatrième dossier sur "le virus du faux" (j'avis déjà écrit dans le numéro 2 sur l'autorité scientifique disparue). Le thème du mois portait sur les réseaux sociaux (voir [ici : https://www.iris-france.org/wp-content/uploads/2021/01/Dossier-4-Le-virus-du-faux-ok.pdf]). J'ai proposé le texte suivant intitutlé des réseaux de connivence. Vous pouvez le télécharger sur le site de l'IRIS ou le lire ci-dessous.

Olivier Kempf

Des réseaux de connivence

 

Les réseaux sociaux font l’objet de toutes les accusations : ils seraient antidémocratiques, propagateurs d’infox, prêcheraient la haine en ligne, au point que l’observateur se demande comment on peut encore les tolérer. Dès qu’un gouvernement fait face à un mouvement d’opinion, un mouvement d’humeur ou un mouvement de masse, aussitôt un responsable accuse les réseaux sociaux de toutes les turpitudes et appelle bien sûr à l’édiction d’une loi. Le même observateur se demande d’ailleurs pourquoi les textes régissant la liberté d’expression et donc la censure ne suffisent pas et pourquoi on délègue autant ces fonctions (en bon franglais on parle non de censure mais de modération) aux sociétés qui gèrent ces réseaux sociaux. L’ultime argument consiste à dénoncer l’anonymat qu’ils permettraient, sachant que ledit anonymat est interdit par la loi et qu’on ne parle en fait que de pseudonymat. Or, nous apprenons que le préfet de Police de Paris, M. Lallement, peu suspect d’être léger avec le respect de l’ordre public, aurait un compte « sous pseudo » sur Twitter qui lui permettrait de « suivre ce qui se dit ». Ainsi donc, les réseaux sociaux permettraient aussi de s’informer ? Les pseudonymes seraient utiles, même à des gens qui n’ont rien à se reprocher ? Voici donc bien des contradictions et des paradoxes.

Ils tiennent probablement à une confusion ou une compréhension imparfaite de ce que sont les réseaux sociaux. Cette confusion vient du fait que les réseaux sociaux sont certes des médias de masse, mais non des organes de presse dont le but principal serait d’informer leurs publics.

Les réseaux sont des médias de masse différents

Incontestablement, les réseaux sociaux sont des médias de masse. Ils sont médiateurs en ce qu’ils transmettent des « informations » de tout ordre ; et ils sont massifs, plus encore que tous les autres prédécesseurs, qu’il s’agisse des journaux imprimés, de la TSF devenue radio puis de la télévision. Toutefois, il faut se méfier de cette chronologie qui ressemble à une généalogie, comme si chaque média successif reprenait une partie des attributs du média précédent pour les élargir, mais sans vraiment en changer la logique. Or, tel n’est pas vraiment le cas avec les réseaux sociaux.

Selon Marshall Mac Luhan, éminence de la théorie de la communication, les médias de masse ont quatre caractéristiques : la communication de un vers plusieurs ; l’unilatéralité du message : le public n'interagit pas avec le véhicule du message ; l'information est indifférenciée : tout le monde reçoit la même information au même moment ; l'information est mosaïque et présentée selon des séquences prédéfinies.

Avec les réseaux sociaux, plusieurs de ces caractéristiques s’estompent et disparaissent : la communication se dirige de plusieurs vers plusieurs tandis que le public interagit avec le message, parfois de façon très simple (le bouton « j’aime » de vos RS favoris). L’information est évidemment différenciée et si elle reste mosaïque, elle ne suit aucune séquence prédéfinie. Si le web d’origine pouvait être assimilé à un média de masse, l’avènement des réseaux sociaux et l’expansion de leur audience a probablement changé la donne. Ils diffèrent des premiers médias de masse qui voulaient contrôler ce qu’ils diffusaient, qu’il s’agisse d’information ou de divertissement.

Une logique d’affinité

La logique des réseaux sociaux est différente. Avec un média traditionnel, le récepteur avait le choix entre deux attitudes : regarder ou ne pas regarder ledit média, selon ses goûts et ses affinités. Avec les réseaux sociaux, sa capacité de choix augmente de deux façons : il y a beaucoup plus de plateformes disponibles et il peut lui-même produire du contenu. Au début, cela provoque un éparpillement de l’offre, chacun s’efforçant, plus ou moins, d’imiter les standards (et donc la qualité générale) des médias traditionnels. Mais plus le processus avance, plus cette tendance s’amenuise au point que les consommateurs vont se regrouper par affinité et tolérer de moins en moins les « informations » contradictoires avec leurs opinions d’origine.

Peu à peu, les réseaux sociaux entretiennent les gens dans leurs convictions qui sont peu à peu renforcer, au mépris parfois de la réalité. Tel est le processus psychologique qui aboutit aux dérives que l’on observe aujourd’hui. Cela peut consister à réfuter des vérités scientifiques[1], ce qui explique le succès des antivax ou des platistes. Cela peut aussi conduire à refuser les faits, selon la théorie de l’alt-right ou « autre-vérité ».

De tels propos ont probablement toujours existé. La seule différence tient à ce qu’ils étaient cantonnés dans des cercles très restreints et n’atteignaient pas une audience générale et massive qui était réservé aux médias de masse. Avec les réseaux sociaux, cette massification s’est démocratisée et n’est plus l’apanage des médias traditionnels. Dès lors, les qualités d’une « information » ne suivent plus les standards d’autrefois. On recherchait une certaine vérité ou du moins la certification par des experts du domaine, qui servaient de garde-fous rationnels à l’information diffusée. Ce n’est plus le cas (ou plus exactement, les médias traditionnels ont perdu le monopole relatif dont ils disposaient).

Connivence et socialité

Les réseaux sociaux sont construits sur la connivence. Le lecteur pourra objecter que les médias avaient autrefois une certaine couleur et qu’on ne lisait pas l’Aurore comme on lisait l’Humanité. Cela est vrai mais globalement, chacun tombait d’accord sur les faits racontés simultanément par la presse : les divergences n’apparaissaient qu’au moment de leur interprétation ce qui permettait le débat.

Désormais, même le fait est mis en cause par lui-même. Il ne s’agit plus vraiment de chercher un certain confort idéologique mais de rejoindre un club restreint qui renforce, plus que jamais, le sentiment d’appartenance. En cela, les réseaux sociaux sont la démocratisation de ce qui avait été inventé avec les clubs sociaux de tout type (Jockey club, Automobile Club, dîners du Cercle, …) et qui étaient l’apanage de l’élite, désireuse de se trouver entre-soi. On ne cherche donc plus à obéir aux règles de la société en général mais à celles du club. Le club favorise la connivence, au mépris du réel.

Dès lors, la connivence surpasse la vérité. Il importe moins que ce que nous disions ou lisions soit exact mais que nous le partagions. Il convient ici de s’interroger sur la raison de ce succès. Peut-être est-il dû aux nouvelles conditions de notre vie sociale, où nous rencontrons de moins en moins de personnes et où nous nous trouvons plus seuls. Faisant moins société, étant moins inclus, chacun irait trouver dans les réseaux sociaux la socialité qui lui manque. Quitte pour cela à abandonner au passage la version « officielle » pour adopter celle du club, qui fournit un plus grand sentiment d’appartenance. Cette hypothèse reste à confirmer.

 

Olivier Kempf dirige le cabinet de synthèse stratégique La Vigie. Il est chercheur associé à la FRS.

[1] Voir O. Kempf, « Crise de l’autorité scientifique » in https://www.iris-france.org/wp-content/uploads/2020/11/Dossier-2-Le-virus-du-faux.pdf, IRIS, novembre 2020.

Categories: Défense

La musique a-t-elle une couleur ?

Défense en ligne - Sat, 01/23/2021 - 19:36

En 1987, le Jazz Preservation Act (JPA) proclame que le jazz est une forme d'art noire américaine. La même année, le musicologue Philip Tagg publie la première version d'une « Lettre ouverte » devenue célèbre dans le milieu des spécialistes. Après avoir consacré une grande partie de sa carrière à la défense de musiques non savantes, Tagg s'interroge : les termes de « musique noire » et de « musique européenne », pour qualifier deux catégories souvent opposées l'une à l'autre, se justifient-ils vraiment ? La (...)

- Contrebande / , , ,
Categories: Défense

Vaccinoscepticisme : une opinion ?

Défense en ligne - Sat, 01/23/2021 - 11:14

La pandémie de Covid-19 a fait quelques victimes collatérales, à commencer par la raison. Les plateaux de radio et de télévision, les tribunes de presse écrite ont été littéralement envahis par des spécialistes inhabituels, essentiellement des médecins. De cette apparition, on aurait en toute bonne logique pu s'attendre à une information du public et à une meilleur compréhension des problèmes sanitaires. Au lieu de cela, ce fut une cacophonie, les spécialistes se contredisant les uns les autres avec des (...)

- Régime d'opinion / , , , , ,
Categories: Défense

Quelques réflexions sur la non-bataille

EGEABLOG - Fri, 01/22/2021 - 18:20

Les spécialistes de stratégie connaissent l’Essai sur la non-bataille, ouvrage de 1975 publié par le commandant Brossolet, qui est une forme de critique de la théorie de la dissuasion adoptée comme dogme nucléaire en 1972. Il m'inspire les quelques réflexions suivantes.

Est-ce un hasard si le commandant conclut son ouvrage en proposant un système de défense modulaire « opposant à la vitesse de l'adversaire, la profondeur du dispositif, à sa masse la légèreté et à son nombre l'efficacité[1] ». L’ouvrage suscita un grand débat à l’époque et couta à son auteur son avancement. Brossolet est un précurseur de ce qu’on désigne aujourd’hui par techno-guérilla.

Au fond, il s’agit de promouvoir le harcèlement comme principe stratégique. Le propos tient évidemment compte des trente ans de guerre de décolonisation où les armées françaises ont fait face à des guérillas agissant sur le modèle de la guerre révolutionnaire. Mais puisque la décolonisation est achevée, puis que le Livre Blanc de 1972a mis en avant la dissuasion nucléaire, comment articuler la nouvelle conception stratégique avec l’expérience militaire des décennies qui viennent de précéder ? La régulière n’a-t-elle pour vocation que d’aller se faire écraser par l’ennemi pour préparer l’emploi de l’arme d’utile avertissement ? Pour éviter ce piège, Brossolet propose une nouvelle façon d’articuler les lourds (ici le nucléaire) avec les légers (ici l’armée « conventionnelle », a qui ont attribue un autre rôle). Le plus intéressant tient à la mise en avant de la mobilité, quand la conception principale (engagement du corps blindé-mécanisé dans la bataille de l’avant) reprend finalement les principes ancestraux et rassurants.

O. Kempf

[1] Note de lecture sur Essai sur la non-bataille, paru dans le site Le conflit le 16 août 2019 http://www.leconflit.com/article-essai-sur-la-non-bataille-de-guy-brossollet-38822163.html . Pour comprendre la pensée de Brossolet, voir aussi https://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/mort-guy-brossollet-theoricien-non-bataille-28161

Voir aussi Remy Hémez sur le blog ultima ratio, Guy Brossolet ou la dissolution de la pensée dominante, http://ultimaratio-blog.org/archives/7129

 
Categories: Défense

Le président et l'afropop star

Défense en ligne - Thu, 01/21/2021 - 09:19

Si son nouveau statut de pays à revenu intermédiaire (un revenu national brut [RNB] compris entre 1 006 et 3 955 dollars) était un visage, alors la Tanzanie aurait celui de Naseeb Abdul Juma Issack. À 31 ans, l'homme est plus connu sous le surnom de Diamond Platnumz, mais aussi de « Simba », roi de la bongo-flava et, plus généralement, de la pop est-africaine. « Et après le président Magufuli, c'est le Tanzanien le plus connu sur le continent », souligne un confrère de la presse en langue swahilie. Diamond (...)

- Mots d'Afrique / , , , , ,
Categories: Défense

Joe Biden intronisé sur un air de Lady Gaga chantant l’hymne national

Bruxelles2 - Wed, 01/20/2021 - 23:31

(B2) C’est sans doute un des moments clés, émouvants, de l’investiture du nouveau président américain, le Démocrate Joe Biden, et de sa vice-présidente Kamela Harris, ce mercredi (20.1)

Lady Gaga devant Joe Biden (images : CNN – sélection B2)

Quand Lady Gaga arrive en haut des escaliers, les descend, prend place, le parterre des personnalités, et le Capitole, et entonne l’hymne américain ‘The Star-Spangled Banner‘ (La Bannière étoilée), accompagné par l’orchestre des Marines, le temps suspend son vol.

Cet article Joe Biden intronisé sur un air de Lady Gaga chantant l’hymne national est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

Pages

THIS IS THE NEW BETA VERSION OF EUROPA VARIETAS NEWS CENTER - under construction
the old site is here

Copy & Drop - Can`t find your favourite site? Send us the RSS or URL to the following address: info(@)europavarietas(dot)org.