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Défense

Pandémie et surprise stratégique

EGEABLOG - Wed, 01/20/2021 - 19:04

Juste pour actualiser la bibliographie (car chaque mois de janveir, j'étabvlis la bibliographi de mes ppublications et interventions de l'année écoulée), je signale ma contribution suivante

« Pandémie et surprise stratégique » in  « Les crises, accélérateur de la cybermalveillance », ouvrage collectif présenté par Didier Spella et Laurent Chrzanovski aux Editions Thalia NeoMedia, ISBN de l’édition papier : 978-2-491222-04-8 

Août 2020.

9 euros en papier, moins en numérique...

Voir ici https://www.eyrolles.com/Informatique/Livre/les-crises-accelerateur-de-la-cybermalveillance-9782491222048/

Olivier Kempf

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Un sous-marin nucléaire d’attaque français est en mer de Chine

Blog Secret Défense - Tue, 01/19/2021 - 18:44

Le président de la République l’a annoncé lors de ses voeux aux armées, ce 19 janvier à Brest.

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Tant et tant d'amour

Défense en ligne - Tue, 01/19/2021 - 16:57

On ne l'aurait pas spontanément pensé, mais Béthune, à la fin de l'année 2020, c'était carrément fun. Certes, la fermeture de l'usine Bridgestone, 863 salariés, assombrissait un peu la perspective de passer de joyeuses fêtes dans le strict respect des consignes sanitaires, mais le maire (UDI) avait eu une idée étincelante, qui faisait briller l'esprit de Noël. La ville avait signé un partenariat avec la start-up Rocambole, sise à Avignon, avec pour tendre objectif de « reconnecter les 25 000 habitants de la ville à la culture à travers la lecture ». Franchement, c'est grand. Un peu paternaliste, peut-être, mais sympa.

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L’Europe en 2021. Une responsabilité croissante après ‘l’attentat’ du Capitole

Bruxelles2 - Tue, 01/19/2021 - 10:30

(B2) L’année 2021 n’avait même pas démarré que venait de Washington une nouvelle incroyable, l’invasion du Capitole, le saint des saints de la démocratie américaine, par une bande incontrôlée et violente. Cet évènement change la donne

Encaliminée par l’épidémie de Covid-19, une bonne partie du monde, et l’Europe en particulier, est comme atrophiée par ce coronavirus qu’elle peine à combattre. Alors que d’autres enjeux courent

Trois leçons de l’attentat du Capitole

Un suicide américain

L’attaque contre le Capitole le 6 janvier ne peut être ramenée à une farandole rocambolesque. C’est un évènement majeur à plus d’un titre. Les réactions à chaud en sont un témoignage (lire : Entre consternation et condamnation, les Européens atterrés par ‘l’insurrection’ au Capitole à Washington). Le moment choisi n’est pas anodin : en pleine certification des votes de Joe Biden, ce n’est pas juste une manifestation qui dégénère, mais une volonté délibérée de rompre le processus démocratique. Le mode d’action (plus organisé qu’il en a l’air, et très militaire) peut être assimilé plutôt qu’à un coup d’état, à un acte terroriste visant le siège du pouvoir. Nous sommes face à un évènement similaire à celui de septembre 2001.

Le terrorisme d’extrême droite devient une menace claire

Cet évènement clôt, en quelque sorte, la séquence ouverte en septembre 2001, après l’attentat contre les deux tours jumelles à New York et le Pentagone. Non pas que le terrorisme islamiste est éradiqué. Mais parce qu’une menace, tout aussi grande, pèse désormais sur les démocraties. De façon évidente. Une menace de mouvements extrême, de la droite nationale, rassemblant suprémacistes blancs et néonazis. Ce mouvement a toujours été surveillé de près par les renseignements, mais sous-estimé au plan politique. Cependant, il a déjà frappé fort ces dernières années en Norvège, en Allemagne, en Nouvelle Zélande (1). Et il ne peut être mis à égalité (comme certains observateurs le font) avec l’extrémisme de gauche (qui n’a plus des velléités terroristes ou de coup d’état comme dans les années 1960-1970). Cet extrémisme est complexe car il a des racines profondes au cœur des sociétés occidentales, est empreint de théories du complot voire du négationniste, et n’hésite pas à passer à l’acte contre les communautés juives, musulmanes, étrangères et aussi contre les partis démocratiques (Norvège, USA). Purement endogène, il implique une réaction plus subtile qu’une intervention militaire ou la simple traque de criminels.

La solidité démocratique et militaire américaine atteinte

Outre les conséquences internes, cet acte a des conséquences externes. Les USA, gardiens du temple de la démocratie, sont atteints doublement, dans leur âme et leur honneur, dans leur dissuasion et leur force. Quelle valeur aura demain leur admonestation contre des régimes autoritaires ? Difficile de faire la leçon à la Biélorussie ou l’Iran par exemple… Les USA sont -ils si forts aujourd’hui, alors qu’ils sont incapables de défendre leurs propres institutions contre une horde, qui n’était pas puissamment armée ?  Ces questions peuvent trouver une réponse. Le simple évènement du Capitole est une faille sérieuse.

Un rééquilibrage mondial

Cet évènement sonne aussi la fermeture d’une autre séquence, celle de la toute puissance américaine.

Le multipolaire revient à la charge

La résurgence russe, l’émergence chinoise, suivie de celle de l’Inde, conduit à un rééquilibrage mondial. Moscou, Pékin, et dans une moindre mesure New Delhi ont aujourd’hui les moyens d’une diplomatie mondiale, tout autant que Washington. La question des vaccins contre le Covid-19 sera un test grandeur nature. Un pays a aujourd’hui vraiment le choix de se trouver des alliés si on le menace. La balance faite en Turquie entre OTAN et Russie le prouve. Cela réduit sensiblement le pouvoir extra-territorial américain qu’il s’agisse de la puissance dure (les armées), mi-dure (les sanctions ou les investissements) ou douce (commerce, culture, santé…). On est ainsi à l’aube d’un réel multipolarisme qui n’avait pu éclore réellement à la chute de l’URSS. Ce n’est pas l’évènement du Capitole qui déclenche le mouvement. Il le couronne, un peu comme la glace qui se brise, et révèle l’eau bouillante au-dessous.

Un rééquilibrage de fait entre USA et Europe ?

Dans cette nouvelle configuration, on pourrait assister aussi à une sorte de rééquilibrage naturel entre USA et Europe, que ce soit dans l’exemplarité démocratique ou au sein de l’Alliance Atlantique. L’évènement du 6 janvier pose question. Et si les USA faisaient défaut ? Et si les Européens ne pouvaient plus compter à 100% sur les USA ? La question revenait de temps à autre durant le mandat de Donald Trump. On pensait la page tournée. L’attaque du Capitole est une preuve que ce ne sont pas justes des questions conjoncturelles, mais une vraie évolution stratégique qui peut (ou doit) se produire.

Pour l’Europe, des responsabilités écrasantes

L’Europe n’a pas, là, quelques cartes à jouer. Elle a de vraies responsabilités. À elle de démontrer que son modèle démocratique, d’équilibre dans la société, de diplomatie mondiale, de maintien de la paix est le plus durable (cf. encadré). À elle de démontrer qu’on peut avoir une voix modérée, sans être faible, sans s’effacer. À elle de négocier fermement, mais sans outrances dans un monde qui, sous le poids de la crise du Covid-19, évolue sous deux tendances contradictoires : repli sur soi et interdépendance plus forte. À elle de surmonter le traumatisme de la perte d’un d’un pays-clés, le Royaume-Uni. À elle de s’intéresser enfin aux affaires mondiales, d’intervenir, sans s’ingérer.

Des processus à suivre de près

Au plan géopolitique, plusieurs processus engagés posent interrogation car ils sont lourds de conséquences pour les Européens :

  1. La stabilisation de la Libye avec un cessez-le-feu qui devra être consolidé
  2. Les relations avec la Turquie qui connaissent des hauts et des bas, avec une attitude pour le moins divergente d’Ankara des intérêts européens ces derniers mois (Syrie, Libye, Haut Karabagh, Méditerranée orientale, équipements militaires).
  3. Le conflit au Sahel, avec l’hypothèque qui pèse sur l’efficacité de l’opération française Barkhane, l’engagement des Européens et la transition gouvernementale au Mali (comme au Niger ou au Burkina Faso)
  4. La reprise ou l’abandon de l’accord sur le nucléaire iranien, avec la possible réintégration des USA dans l’accord ou la course en avant nucléaire
  5. L’aboutissement (ou non) du processus de paix en Afghanistan et le retrait concomittant des pays de l’OTAN du pays, 20 ans après l’intervention de 2001
  6. La reprise en main de sa propre sécurité par le gouvernement somalien et la diminution des forces sur place (Union africaine, USA, etc.)
  7. La suite du Brexit, avec un Royaume-Uni tenté par la compétition avec l’Europe, mais menacé d’un schisme interne rampant (séparatisme écossais, unitarisme irlandais…)
  8. Le sort des différents traités de désarmement qui sont en voie soit d’abandon (FNI, Ciel Ouvert), soit d’extinction (New Start). Lire : Du TNP au TIAN, les traités pour le désarmement nucléaire sous la loupe

Sans oublier

  1. Le conflit en Syrie qui ‘fête’ ses dix ans, avec un Bachar El-Assad toujours en place
  2. La menace de l’État islamique qui n’a pas été complètement éradiquée, notamment entre Irak et Syrie
  3. La guerre dans l’Est de l’Ukraine et le processus en format Normandie initié par Français et Allemands qui patine
  4. La stabilisation au Haut Karabagh conduite par les Russes
  5. La situation au Moyen-Orient, avec les élections en Palestine en mai et juillet, le rétablissement des relations entre Israêl et plusieurs pays arabes ou musulmans (Emirats arabes unis, Maroc, Soudan) et une (hypothétique) reprise du processus de paix avec Israël
  6. Le conflit en Éthiopie entre le gouvernement central et sa province Tigray, qui reste pour l’instant limité au plan national mais pourrait déstabiliser une région entière
  7. La situation aux USA, qui est devenue aujourd’hui un foyer ‘potentiel’ d’instabilité.

Rester vigilant face à la crise non prévue

Ceci est ce qui est prévisible. Reste la surprise toujours possible. Les dernières années n’ont pas été avares de ces retournements de situation, de ces conflits qui éclatent ou qui se terminent. Il faut donc garder la porte ouverte à toutes les éventualités et être vigilant. La capacité de réaction aux crises ou aux évènements est un atout essentiel si l’Europe veut rester un acteur majeur. L’Europe est en fait à l’heure des choix : réagir et exister, ou se laisser enfoncer par les crises successives et s’effacer progressivement, lentement mais sûrement, dans ce qui ressemble davantage à une ‘lutte de Sumo’ qu’à une nouvelle guerre froide.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Une réflexion sur l’autonomie stratégique

Au-delà des mots, l’Union européenne a entamer une réflexion sur son autonomie stratégique et a commencé à se doter d’instruments. L’établissement d’un dispositif de contrôle des investissements étrangers, comme la discussion autour de la régulation d’internet ou sur la boussole stratégique qui débutent, en témoignent. La mise en place du fonds européen de défense et de la facilité européenne de paix seront particulièrement à suivre cette année aussi.

  1. La liste est longue pour n’en citer que quelques uns : à Oslo et Utøya (Norvège). contre le parti travailliste norvégien et le gouvernement en juillet 2011 (77 morts, 151 blessés) ; à Münich (Allemagne) en juillet 2016 (0 morts, 36 blessés) ; à Finsbury Park (Royaume Uni) contre une mosquée en juin 2017 (1 mort, 10 blessés) ; à Pittsburgh (USA), contre une synagogue en octobre 2018 (11 morts, 1 blessé) ; à Christchurch (Nouvelle-Zélande) contre des mosquées en mars 2019 (51 morts, 49 blessés) ; à Halle-sur-Saale (Allemagne) en octobre 2019 pour la Yom Kippour (2 morts, 2 blessés) ; à Hesse (Allemagne) contre des bars à chichas en février 2020 (11 morts, 6 blessés), etc.

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Pourquoi passer sur Olvid ?

EGEABLOG - Mon, 01/18/2021 - 09:57

Beaucoup d'utilisateurs de la messagerie instantanée Whastapp ont décidé de la quitter à la suite d'un récent message d'actualisation des Conditions générales d'utilisation (CGU) qui annonçait un fusionnement des données avec celles de Facebook. Certes, cela ne concernait que les clients américains et professionnels, mais le mal était fait : chacun s'est aperçu que quand un service est gratuit, nous sommes le produit et que décidément les GAFAM sont bien menaçants pour nos libertés publiques. L'important n'est pas la nouveauté de cette annonce mais que la prise de conscience soit générale et entraîne la migration d'utilisateurs vers d'autres plateformes : réjouissons-nous donc.

Mais où aller ? Je recommande Olvid : voici pourquoi

 

1/ Evoquons déjà les applications de messagerie disponibles.

Telegram est une application fondée par deux opposants russes à Poutine. Elle est basée à Dubaï et fonctionne selon un logiciel en opensource. Cependant, le protocole de chiffrement (bout en bout) est fermé et propriétaire. (page Wikipedia [ici|https://fr.wikipedia.org/wiki/Telegram_(application)])

Signal est animé par une société, Signal Messenger (peu de données) appuyée par la Signal Foundation, organisation non lucrative américaine. Elle est distribuée comme un logiciel libre, sur une solution opensource avec une architecture centralisée de serveurs.

Pointons les avantages : des solutions opensource, une dimension éthique qui préside à la fondation des deux organisations, de nombreux utilisateurs. Les défauts résident dans une architecture centralisée de serveurs et une nationalité non européenne, donc peu protectrice. Signal stocke désormais des données personnelles chiffrées... Par aileurs, la question des métadonnées se pose. Pour citer Wikipedia ([ici|https://fr.wikipedia.org/wiki/Signal_(application)]) : " Différentes lois permettent aux services de renseignements américains de contraindre l’organisation à communiquer ces métadonnées sans en parler. Les services de renseignement américains peuvent donc potentiellement s’emparer des métadonnées, à savoir avec qui et quand les utilisateurs de Signal communiquent". Rappelons que la CJUE a cassé l'été dernier l'accord Privacy shield qui régissait les échanges de données entre l'UE et les Etats-Unis. Nous sommes donc dans le flou juridique concernant notre protection ultime...

Voici donc la principale difficulté : ces applications reposent sur le fait de faire confiance à des organisations de confiance et à leurs architectures. Elles stockent des données, directes (données personnelles) ou indirectes (métadonnées associés à vos messages). Enfin, elles sont installées dans des pays qui n'assurent pas la protection des citoyens européens.

Accessoirement, la question pose un problème de souveraineté numérique : alors que tout le modne déplore la puissance des GAFAM, pourquoi aller renforcer d'autres plateformes américaines ou non-européennes ? Nous avons chacun une responsbailtié individuelle en la matière. C'est donc la raison qui m'a poussé à choisir Olvid, pour ma messagerie sécurisée sur ordiphone (je précise que d'autres services existent, come Citadel de Thalès qui offre tout un tas d'options supplémentaires mais n'est accessible qu'à des comptes professionnels, quand Olvid est accessible à tout public).

2/ Olvid, qu'est-ce ?

Olvid (page wikipedia [ici|https://fr.wikipedia.org/wiki/Olvid]) est donc un société française, start-up de cybersécurité, qui repose sur un autre principe : aucun message ne passe par ses serveurs et tous les protocoles de chiffrement se font directement entre les deux utilisateurs, qui doivent s'échanger des codes au lancement du contact. C'est donc un soupçon plus laborieux au départ (puisqu'il faut contacter ses correspondants et échanger avec eux son code, idéalement par téléphone) mais une fois ceci fait, tout est ensuite aussi facile que sur Whatsapp ou Signal : chat, mise en place de groupes de discussion, appels vocaux : je parle ici des services gratuits. Les services supplémentaires (appel vidéo notamment) sont payants. Mais pour la plupart des usagers dont moi, cela suffit. Olvid répond évidemment au droit français donc au droit européen, respecte ainsi par construction le RGPD.

Olvid est tellement respectueux que vous devez prendre l'initiative. Sur Signal, j'ai noté qu'on me proposait des contacts qui sont eux-mêmes sur Signal, : est-ce une coïncidence ou une fonction du logiciel qui a donc accès à mon annuaire ?  Je ne sais... Mais sur Olvid, il faut vraiment faire la démarche d'inviter ses contacts (par SMS, message Whatsapp ou autre, mail...). On maîtrise donc les choses. Par exemple, vous devez accepter de rejoindre un groupe auquel vous êtes invité, quand cette disposition n'est pas possible sur Whatsapp (vous êtes invité et vous devez quitter volontairement le groupe si vous ne voulez pas en faire partie).

[ajout 1] : suite à une rafale de commentaires sur mon fil Twitter, je précise que si Olvd a un serveur (pour faire tourner l'application), celui-ci aide uniquement à l'établissement des sessions mais ne voit pas passer les messages qui s'échangent directement entre les ordiphones. Vous trouverez le débat technique entre spécialistes  sous ce fil ici : https://twitter.com/egea_blog/status/1351153946975477763

3/ Objection votre honneur...

Oui mais la popularité de Whatsapp ou Signal  : ce qu'on appelle la loi de Metcalfe affirme que j'ai d'autant plus intérêt à aller sur un réseau que d'autres y sont. Cela peut-être vrai d'un réseau d'information (genre Twitter), ou d'un système dont la performance dépend de la fréquentation (Wikipedia voire Waze). Mais pour une messagerie, cet effet ne joue pas vraiment : je me fiche des 500 Millions, si les 50 personnes avec qui j'échange régulirèemetn y sont. Or, comme je les connais, cela dépend de moi. Donc exit la loi de Metcalfe.

Encore une application ? Certes, cela impose d'avoir un peu de place disponible dans votre ordiphone. Mais si justement cela vous incitait à faire un peu le ménage , à supprimer plein de photos et vidéos débiles ? Avez vous vraiment besoin de Snapchat et d'Instragam ? Car nous sommes d'accord : cette affaire de Whatsapp nous force à nous interroger sur nos usages numériques et sur notre rapport (constant) à notre ordiphone qui occupe tant de place dans nos vies. Un peu de prise de conscience, quoi.... de conscience, au fond...

Vous êtes paranoïaque, Olivier Kempf. Peut-être. Mais se préoccuper de sa sécurité alors que personne ne doute de la nécessiteé de fermer sa voiture ou sa maison à clef ou de protéger les mots de passe de son compte bancaire, est-ce de la paranoïa ? Ce qui est vrai pour vos objets numériques ne l'est-il pas pour vos applications ? D'ailleurs, vous avez bien installé un système d'identification, quand vous ouvrez votre téléphone (code pin, reconnaissance faciale, empreinte digitale) ? c'est proposé en série par votre ordiphone, quelle que soit sa marque. Vous vous y pliez : toujours pas parano ou êtes-vous juste prudent ? Ce qui est vrai pour ça ne le serait pas pour vos messageries ? Bref, soyez prudents...

Je n'ai rien à cacher. Ben si. Vos sentiments, vos préférences sexuelles, vos désirs de voyage ou d'achat compulsif,  vos opinions politiques, et même quelques secrets ou pudeurs que vous ne voulez pas étaler partout dans le monde. Oui mais ce n'est pas partout, je ne suis rien, pas important. Mais si vous êtes important. Dites vous que si c'est gratuit (et Olvid est gratuit pour les services de base, c'est payant ensuite pour les services supplémentaires, ce qui est paradoxalement rassurant), c'est que c'est vous le produit. En analysant vos données et métadonnées, les annonceurs peuvent vous cibler : vous postez un truc sur un réseau social et à votre prochaine recherche, vous voyez une pub pile sur le truc dont vous avez parlé... Car vos données servent à définir votre profil et donc à vous envoyer des publicités ciblées... Nous ne parlons là d'une société libre mais imaginez une société où les libertés publiques sont menacées... Bref, en ce domaine-là aussi, la prudence s'impose.

4/ En conclusion

Je précise que je n'ai aucun intéressement à Olvid (ni en capital ni en mission de promotion ou autre), que je ne connais personne chez eux ni qui y serait directement intéressé. Bref, cet article est du pur militantisme...

Il s'appuie enfin sur une bonne donne de "citoyenneté numérique", si le lecteur me pardonne cette expression : alors qu'on ne cesse de parler de souveraineté numérique menacée par les GAFA (et autres NATU et BATX), alors quo'n ne cesse de dire "en Europe nous n'avons pas de champion du numérique", voici une bonne action à faire : apporter chacun sa petite pierre à l'édifice pour renforcer des acteurs français/ européens à la place des concurrents américains ou asiatiques...

Vous avez les raisons qui me poussent à agir et à soutenir. Voici pourquoi je me suis lancé dans une grande campagne d'évangélisation : cela fonctionne, les gens me suivent... Car enplus, un peu de conviction et les gens suivent. J'ai déjà transféré la plupart de mes contacts et recréé la plupart de mes groupes de discussion. Faites pareil....

Olivier Kempf

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La Russie agacée par l’opération Irini et le fait savoir

Bruxelles2 - Sun, 01/17/2021 - 22:12

(B2) L’approche amicale faite par une frégate grecque sur un navire marchand russe provoque la montée dans les tours de Moscou. Le ministère russe des affaires étrangères parle d’incident et demande des clarifications

Une approche amicale…

Quand les marins de la frégate grecque Adrias (F-459 Adrias) s’approchent de l’Adler, un porte conteneur battant pavillon russe, début janvier, ils ne supposent pas que cela va devenir une question politique. Pour les gars de l’opération Irini, c’est un peu la routine. Une approche amicale. La 63e du genre. Une visite à bord, où les marins échangent des informations. « C’est utile pour les deux » dit-on au QG d’Irini. « Dans un laps de temps très court, l’officier en sait plus sur les trafiquants en Méditerranée et le capitaine du navire voit ceux qui patrouillent sur sa route ».

… montée en ‘incident’ à Moscou

Mais à Moscou, on ne l’entend pas de cette oreille. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova tonne : « La Russie exige des explications de la Grèce pour le contrôle du navire battant pavillon russe en Méditerranée ». Nous devons « clarifier les circonstances de l’incident, dans lequel beaucoup de choses nous restent incompréhensibles » indique-t-elle dans un communiqué. En particulier, cela « nécessite des éclaircissements sur les normes juridiques internationales et les informations spécifiques [qui ont permis] d’inspecter un navire russe, ainsi de savoir si les procédures internationales d’inspection des navires en haute mer ont été suivies. »

Une mention d’une inspection…

Et d’ajouter : « Inspecter les navires en haute mer au large des côtes libyennes n’est possible que s’il existe des motifs raisonnables de croire qu’ils transportent des armes ou du matériel connexe. Et cela nécessite de bonne foi le consentement préalable de l’État du pavillon ».

…démentie par l’opération Irini

En fait, il n’y a pas d’inspection, comme nous l’a confirmé un porte-parole de l’opération. Mais seulement une visite amicale. C’est-à-dire une visite effectuée avec l’accord préalable du capitaine, sans interpellation ni fouille du navire. Les moyens employés, via hélicoptère, peuvent apparaitre assez audacieux. C’est tout simplement un moyen de commodité.

Commentaire : après la Turquie qui avait de façon plus outrancière protesté contre l’action de l’opération Irini, voici maintenant la Russie qui entre dans la danse, de façon plus subtile certes, mais en mélangeant certaines informations. Il semble bien que l’opération européenne gêne les pourvoyeurs en armes des deux camps. Les frères ennemis turco-russes étant opposés en Libye, la première soutenant le gouvernement d’entente nationale de Tripoli, la seconde les hommes de Haftar basés à Benghazi.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Deux avions français en vol pour Irini début janvier

Bruxelles2 - Sat, 01/16/2021 - 12:40

(B2) Deux avions français sont venus prêter concours à l’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes en Libye.

Un avion français de type Awacs (surveillance et reconnaissance tout azimut) ainsi qu’un avion de surveillance maritime Falcon 50 sont ainsi intervenus « en soutien direct » les 6 et 7 janvier dernier, a indiqué le colonel Barbry, porte-parole des armées, lors du point presse vendredi dernier (15.01) auquel participait B2.

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Retour sur l’arraisonnement du Roseline A. La mauvaise foi turque prise en défaut

Bruxelles2 - Fri, 01/15/2021 - 14:30

(B2) Nous disposons de détails supplémentaires sur le ‘timing’ de l’arraisonnement d’un porte-conteneurs turc par une frégate allemande dans le cadre de l’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes (EUNAVFOR Med Irini). C’était le 22 novembre dernier, au large de la Libye

Dans une missive adressée au ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, le 5 janvier, le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, a mis les points sur les ‘i’ après l’inspection avortée (lire : Grabuge turco-germanique en Méditerranée orientale. Ankara s’oppose au contrôle d’un de ses navires). Il vient répondre ainsi à une lettre d’Ankara envoyée en décembre, se plaignant de l’attitude européenne au Conseil de sécurité des Nations unies.

Pour être officiels, les mots choisis par l’Européen n’en sont pas moins emplis d’une certaine ironie, notamment sur le retard à l’allumage de la Turquie dans cette affaire, sa mauvaise foi qui semble patente dans la façon de monter en épingle le sujet ou sa volonté de respecter l’embargo international sur les armes.

Quatre points sont ainsi éclaircis.

1° La coutume des quatre heures largement respectée

Le commandement de l’opération Irini a cherché à obtenir le consentement de l’État du pavillon et donné au ministère turc des Affaires étrangères un « préavis de quatre heures, prolongé d’une heure, pour laisser aux autorités le temps de répondre à la demande de consentement ». Un délai, « conforme à la pratique internationale établie dans le domaine maritime ». L’État du pavillon n’a pas « officiellement opposé de refus ». L’équipe d’arraisonnement de l’opération IRINI (l’équipe de visite de la frégate allemande Hamburg) a entrepris d’inspecter le navire.

13 heures pour réagir !

« Ce n’est qu’à 21 h 23. Soit plus de 13 heures après l’envoi de la demande officielle de consentement à l’État du pavillon et 6 heures après le début de l’inspection », que le ministère turc a fait savoir qu’il n’accordait pas sa permission.

3° Le respect des procédures OTAN

L’équipe d’arraisonnement a agi avec le « plus grand professionnalisme », dans « le plein respect des procédures et des normes de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord » (NB : une manière de renvoyer la ‘balle’ à la Turquie et de l’interroger sur son appartenance à l’Alliance atlantique). Il est « inexact » d’affirmer qu’elle a fait « un usage excessif de la force contre des membres de l’équipage ». Sur l’étendue de la fouille, c’est au commandant de l’opération de décider, « en fonction de divers éléments, parmi lesquels les documents présentés par le capitaine du navire, de l’étendue de la fouille nécessaire pour évaluer la légalité d’une cargaison ».

4° L’impartialité attestée par deux éléments

L’opération Irini reste « impartiale ». Elle surveille les violations de l’embargo « commises par les deux parties au conflit libyen ». En témoignent, d’une part, « les rapports présentés au Groupe d’experts des Nations Unies sur la Libye » ; d’autre part, les « registres des inspections menées et des violations décelées ». NB : chaque inspection ou même visite amicale étant consignée, minute par minute, à la fois par le chef de la force et le capitaine menant l’inspection.

À la Turquie de coopérer si elle le veut

Le chef de la diplomatie européenne termine sa lettre en faisant une invitation à Ankara. « L’Union européenne se tient prête à coopérer avec la Turquie », sur le respect des résolutions du Conseil de sécurité, que ce soit pour « l’embargo sur les armes à destination de la Libye » ou « la sécurité en Méditerranée centrale ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi :

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Détroit d’Ormuz. Un Danois prend le commandement d’Agenor

Bruxelles2 - Fri, 01/15/2021 - 06:01

(B2) Le Commodore danois Carsten Fjord Larsen a pris le relais du contre-amiral français Christophe Cluzel à la tête de la mission européenne de surveillance dans le détroit d’Ormuz, alias EMASOH ou Agenor

(Crédit : EMA / DICOD)

L’officier amiral danois a pris, pour six mois, la direction militaire de la mission européenne EMASOH (European Maritime Awareness in The Strait of Hormuz). Avec un moyen opérationnel : la frégate anti-aérienne française Jean Bart.

Aucun incident majeur

« Aucun incident majeur n’est survenu dans la zone d’opérations conjointes depuis août dernier. Et j’aime à penser que les patrouilles désescaladantes et rassurantes des moyens aériens et de surface de l’EMASOH font partie de ce succès » affirme le contre-amiral Christophe Cluzel tirant le bilan de ses six mois de commandement. Mais il faut rester « très vigilants. Car la situation reste instable et les semaines ou mois à venir assez sensibles ».

Une tâche essentielle pour maintenir la sécurité

« Il est essentiel que nous puissions continuer à maintenir la sécurité dans le détroit d’Ormuz, qui est également utilisé quotidiennement par les navires danois » souligne la ministre danoise de la Défense, Trine Bramsen, en accueillant de retour du Golfe, la frégate Iver Huitfeldt, après quatre mois de déploiement. Déployée depuis août, la frégate aura parcouru près de 25.000 milles marins et 16 passages du détroit d’Ormuz. Outre la frégate et son équipage, le détachement danois comprenait des éléments de police militaire, des forces spéciales maritimes et un hélicoptère Seahawk de l’armée de l’air.

Huit États au QG

NB : L’opération EMASOH ou Agenor a été mise en place sur initiative française afin de veiller à la sécurité des différentes voies de navigation de la région (Golfe, détroit d’Ormuz et golfe d’Oman). Le quartier général est situé sur la base navale française d’Abu Dhabi. Huit pays y sont présents (Belgique, Danemark France, Allemagne, Grèce, Italie, Pays-Bas, Portugal).

(NGV)

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6 janvier 2021 : un « coup » qui fera date

Défense en ligne - Thu, 01/14/2021 - 17:00

Le 6 janvier 2021, les partisans du candidat vaincu Donald Trump envahissaient le Capitole alors que se déroulait la certification des résultats de l'élection présidentielle américaine. Les représentants et sénateurs étaient évacués. Des coups de feu étaient tirés, faisant cinq morts dont deux dans l'enceinte parlementaire. Le président « élu » Joe Biden parlait d'insurrection et intimait à son rival de rappeler à l'ordre ses partisans. Après les avoir clairement encouragé à contester l'élection, celui-ci leur (...)

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La mission belge au Niger (New Nero) à l’arrêt. Coronavirus oblige (v2)

Bruxelles2 - Thu, 01/14/2021 - 16:10

(B2) Une cinquantaine de militaires belges présents au Niger (Maradi) dans le cadre de l’opération bilatérale de formation des forces nigériennes, vont être rapatriés à Bruxelles. Le problème reste de trouver un moyen de rapatriement

20 positifs au Covid-19 + 30 cas contacts

Une vingtaine de militaires belges (présents depuis octobre pour la plupart) ont été déclarés « positifs » à la Covid19, annonce l’état-major belge et rentrent en Belgique. Ils ne seront pas les seuls. « Par mesure de précaution », une trentaine de militaires exposés à des contacts à haut risque rentrent également en Belgique. Une mesure de précaution, afin « de garder la situation sous contrôle ». À leur retour en Belgique, ils « seront placés en quarantaine dans un hôtel réservé exclusivement pour cela », avec « suivi médical et tests PCR ».

Mission suspendue

Les militaires non positifs et ne présentant que de faibles risques de contamination restent au Niger « afin d’assurer la continuité de notre présence sur place ». Mais c’est toute la mission qui est « suspendue ». Du personnel médical supplémentaire a été envoyé à Maradi pour assurer le suivi médical « dans les meilleures conditions possibles ». Et une équipe spécialisée va être chargée de désinfecter le camp avant l’arrivée de la prochaine rotation prévue courant janvier.

Un manque d’avions

Problème : il n’y pas pour l’instant de moyen de rapatrier les Belges. La Belgique n’a plus d’avions disponibles immédiatement pour cette tâche là (1). Les C-130 sont à bout de souffle et sont en train d’être remisés les uns après les autres. Le dernier quittera le tarmac en avril 2021. Les deux A400M qui sont arrivés sont en phase de test et d’incorporation. Les avions Embraer sont en passe d’être revendus. Et l’avion de transport stratégique A321 a été remis à son opérateur (privé). Alors la ministre de la Défense, L. Dedonder, tape aux portes de ses voisins.

L’EATC sollicité

Mais personne ne semble empressé de répondre à la demande. Le commandement européen de l’aviation de transport (EATC) a été sollicité. La France présente dans la région réserve ses moyens pour l’opération Barkhane. Aux dernières nouvelles, les avions de la Luftwaffe allemande, spécialisés dans le Medevac (le rapatriement médical) pourraient s’y coller. Mais pas à n’importe quelles conditions, notamment sanitaires. Les malades pourraient bien ne pas être rapatriés en une seule fois.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Un soutien médical limité

Ce n’est pas le seul problème. L’aspect soins médicaux sur place est aussi en latence. S’il y a bien un personnel médical pour les petits soins courants, il n’y a pas davantage. La composante médicale de l’armée belge est à ‘l’os’. La défense belge a donc été obligée de contracter avec un partenaire privé, dans le cadre d’un contrat commun négocié avec l’agence européenne de défense. Mais outre que cela coûte cher, cette solution n’offre pas la même souplesse qu’une solution interne. Et le problème ne semble pas concerner que le Niger. Selon nos éléments, les déploiements belges en Centrafrique ou en Afrique de l’Ouest sont dans la même problématique.

Mis à jour 21h sur la partie ‘rapatriement’

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Marielle de Sarnez, la combattante de l’Europe, n’est plus

Bruxelles2 - Wed, 01/13/2021 - 22:32

(B2) L’actuelle présidente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale (France), et ancienne eurodéputée de 1999 à 2017, Marielle de Sarnez, est décédée ce mercredi (13.01) à Paris à l’hôpital Pitie-Salpétrière.

Marielle DE SARNEZ à la plénière de juin 2016 à Strasbourg (crédit : Parlement européen)

Elle a aussi été un court moment ministre des Affaires européennes (sous Emmanuel Macron de mai à juin 2017). Mais De Sarnez était aussi (et surtout) l’âme du parti centriste (MODEM) dont elle était la première vice-présidente.

Une adepte de la défense européenne

B2 perd un peu sa marraine. Un être chaleureux mais qui avait aussi une intelligence perspicace, loin de l’arrogance tentatrice hexagonale, et une vision de l’avenir. Marielle pensait que la défense européenne n’était pas juste une vue de l’esprit, un passe-temps, mais un réel projet, une nécessité destinée à s’imposer, même si l’éclosion était lente et connaissait des détours et des vicissitudes. Parmi les eurodéputés français, ils étaient rares ceux qui s’intéressaient à ce sujet. On les comptait sur les doigts d’une seule main… Et encore.

Un esprit européen enthousiaste

Marielle était aussi l’incarnation même de l’esprit européen enthousiaste mais aussi concret. Pour être convaincue, elle n’en était pas réaliste des faiblesses du système. Sa simplicité, sa connaissance des dossiers, son sens de la curiosité étaient un ravissement. Tous ceux qui l’ont connue au Parlement européen ou à l’Assemblée nationale s’en souviennent. Même si derrière ce sourire, existait une femme au tempérament de fer, qui ne s’en laissait pas compter au niveau politique et pouvait s’imposer et en imposer à quelques uns qui se voyaient renvoyer au vestiaire sans hésitation.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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A propos des nouvelles règles de Whatsapp

EGEABLOG - Wed, 01/13/2021 - 14:43

J'interviens ce soir dans le journal de France Culture à 18H00 pour analyser les conséquences des nouvelles conditions d'utilisation promues par Whatsapp (en lien avec Facebook). Bonne écoute.

OK

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Force Takuba : qui participe, observe ou simplement soutient ?

Bruxelles2 - Wed, 01/13/2021 - 11:05

(B2 – exclusif) La liste des pays européens venant renforcer l’opération Barkhane par des forces spéciales n’augmente pas de façon notable. Mais elle tend à se concrétiser

L’élément clé de la force Takuba est l’accompagnement et la formation des ULRI maliennes. C’est à cette tâche, effectuée (ici) par les Français du SGTD Bercheny de l’opération Barkhane, que vont s’atteler essentiellement les Européens (crédit : Etat-Major des Armées / DICOD)

Cinq pays engagés au total

Deux pays sont déjà sur place (Estonie et Rép. Tchèque), un troisième devrait arriver, la Suède, avec un contingent notable (150 personnes). De quoi former trois task-groups, en partenariat avec les Français.

Seulement trois task-groups

Chaque contingent de forces spéciales est accolé à une ULRI (Unité légère de reconnaissance et d’intervention) de l’armée malienne. Avec en objectif le triple A : Assist (er), Advise (conseiller), Accompagn (er), la montée en gamme des forces maliennes jusqu’à ce qu’elles soient pleinement autonomes.

Le 1er task-group franco-estonien, le plus ancien, compte 60 Français et 30 Estoniens, basé à Gao et accolé à la 4e ULRI avec 90 personnels, venus de la 132e compagnie mécanisée de Gao, et quelques éléments nigériens.

Le 2e task-group franco-tchèque devrait avoir la même dimension (51 Français et plus d’une trentaine de Tchèques), avec un capacité opérationnelle atteinte à la mi-janvier. Il sera basé à Menaka et accolé à la 2e ULRI.

Le 3e task-group franco-suédois sera lui aussi basé à Menaka, plus important. Ils seront opérationnels d’ici mars. Les Suédois fourniront également une QRF, force de réaction rapide, des éléments chirurgicaux, ainsi que des hélicoptères Black Hawk. Bien utiles pour l’opération Barkhane qui manque de moyens héliportés.

Deux pays de plus d’ici la fin de l’année

Les Italiens n’arriveront pas tout de suite. Rome n’enverra finalement pas de forces de combat en tant que tel, capables de constituer un task-group (basé à Ansongo), comme prévu au départ, dans le projet de loi présenté par le gouvernement en mai 2020 et approuvé au Parlement en juillet. Les Italiens apporteront une composante Medevac (avec hélicoptères normalement), qui ne sera pas intégrée dans les forces de combat. Arrivée prévue : plutôt au second semestre.

Quant à la Grèce, les discussions sont en cours » selon un responsable du ministère des armées, afin de déterminer le profil exact de leur participation. Celle-ci resterait modeste, selon notre première appréciation, de l’ordre de quelques dizaines (maximum) de personnes, qui n’intégrerait pas un task group.

Une présence au QG

Quatre pays (Danemark, Belgique, Pays-Bas, Portugal) participent en envoyant de un à quatre officiers au quartier général de la force à N’Djamena ou à Gao (*). Cette participation est symbolique en soi, mais elle peut être utile pour préparer une participation future plus robuste, sur le terrain. Comme le dit un officier étranger, cela permet surtout d’en « connaitre davantage » sur les modalités de l’opération et de « rapporter » ces éléments au plan interne.

Un soutien politique

Trois pays ne sont pas présents physiquement mais soutiennent politiquement la force (Allemagne, Norvège, Royaume-Uni). Le cas de la Norvège est symptomatique de la faiblesse d’engagement. Partants au départ pour aligner des forces sur le terrain, Oslo a reculé faute de soutien au Storting, le parlement norvégien.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(*) C’est l’addition de ces quatre pays, aux cinq précédents qui donne le chiffre de neuf, cité par la ministre des Armées, Florence Parly, dans les pays ‘engagés’ dans Takuba.

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IED, arme de lâches ? Florence Parly se lâche. Bravade ou réalité

Bruxelles2 - Tue, 01/12/2021 - 15:30

(B2) Quand la ministre française des armées Florence Parly qualifie d’arme des lâches l’utilisation d’IED —  explosif improvisé — a-elle raison ?

Ce qu’a dit la ministre ?

« Les terroristes utilisent l’arme des lâches, ces engins explosifs improvisés glissés sous le sable du désert ou sur les axes routiers et qui se déclenchent indifféremment au passage des militaires français ou des véhicules civils comme on l’a vu ces derniers jours » indique Florence Parly dans Le Parisien début janvier, juste après que deux nouveaux militaires aient été tués, s’ajoutant aux trois autres tués par le même mode opératoire fin décembre.

Insulter l’adversaire, efficace ?

L’émotion est palpable. Mais on peut se demander : à quoi sert ce type de propos ? Flatter l’ego national, peut-être. Refléter la douleur, sans doute. Afficher un profil très guerrier, voire matamore de la ministre des Armées, certainement. Au-delà, est-ce vraiment utile et efficace ? On peut en douter. Les mouvements maliens rebelles ou terroristes suivent pas-à-pas les faits et gestes de la France, de ses représentants. Et ils s’adaptent (lire aussi : Les djihadistes ne sont pas des mecs en claquettes, ils réfléchissent (Wassim Nasr). Les provoquer ne va pas vraiment les contraindre à l’inaction. Au contraire…

Un IED vise-t-il indifféremment population et militaires ?

Parfois. Mais pas toujours. La version basique de la mine personnelle qui se déclenche au premier qui passe n’est pas celle qui a tué les soldats. La plupart des mines posées au Mali sont de type ‘plateau à pression’ qui se déclenchent au passage d’un véhicule lourd (comme le décrit Mériadec Raffray dans Le Télégramme). D’autres sont même plus sophistiquées et se déclenchent à distance, soit par un moyen physique (une ficelle, ce qui nécessite une présence à proximité) voire un GSM (mobile portable, ce qui nécessite une observation visuelle à la jumelle).

Les terroristes sont-ils des lâches ?

On ne peut pas vraiment parler de lâcheté, mais d’un combat qui utilise toutes les armes. Ainsi, certes l’engin explosif est utilisé. Mais comme une arme dans une panoplie guerrière qui en comprend plusieurs. Les groupes terroristes ont ainsi prouvé par le passé qu’ils étaient capables de s’exposer de façon directe. Les premiers affrontements en 2013 dans les Ifoghas étaient rudes, au dire des soldats qui y ont participé, allant parfois jusqu’au corps à corps (lire notre reportage : Mali : jouer l’effet de surprise (général Saint-Quentin). À plusieurs reprises, les combattants rebelles ou terroristes ont payé de leurs vies l’assaut donné aux bases ou aux véhicules militaires, armes à la main. Quand ils n’utilisaient pas l’arme du véhicule suicide.

Est-ce un acte de guerre ou un acte terroriste ?

Dans la définition classique du terme (visant à instiller de la terreur dans la population), il ne s’agit pas d’un acte terroriste. Mais bel et bien d’un acte de guerre contre une force militaire (1). Faute de pouvoir attaquer les camps comme en 2018 (lire : La MINUSMA victime à Tombouctou d’une attaque terroriste complexe. Des Français touchés), les forces hostiles s’en prennent à leurs véhicules et leurs forces présentes à l’intérieur. L’IED est dans ce cas l’arme du faible par rapport au plus fort. Un geste classique en conflit armé. C’est le propre de la lutte asymétrique, et toute la difficulté du combat que mènent actuellement les Français au Sahel.

L’arme des lâches est-elle le privilège des terroristes ?

A ce petit jeu de mots, il faut faire très attention à se voir renvoyer l’argument à la figure. On pourrait aussi légitimement se poser la question si les frappes par drones, pilotées à distance, avec un risque humain réduit à zéro pour l’attaquant, n’est pas le suprême de la lâcheté. Le lâcher de bombes de précisions par des avions de chasse, s’il requiert un savoir faire et un engagement physique notable, n’est pas non plus très chevaleresque dans l’art de la guerre. Et si, par malheur, il atteint des innocents, on est pas loin du crime de guerre.

Commentaire : Au final, ce type de petites phrases ne me semble pas à la hauteur des enjeux ni à la gravité du moment. Toute l’attention française doit aujourd’hui être utilisée pour diminuer l’ardeur guerrière au Mali, non la renforcer. Croire qu’on va arriver à (re)mobiliser une opinion française, de plus en plus sceptique (comme le montre le sondage du Point), est erroné.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Si acte de terreur, il y a, c’est quand les ‘terroristes’ s’en prennent à des civils sans défense comme l’attaque qui a coûté la vie de plus de 100 personnes au Niger parmi les villageois de Tchombangou et Zaroumdareye au Niger.

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Les garde-frontières européens ont leur (premier) uniforme

Bruxelles2 - Tue, 01/12/2021 - 11:14

(B2) L’agence Frontex vient de rendre public le nouvel uniforme qui habillera les garde-frontières européens dans leur exercice de tous les jours. Premier aperçu

A première vue, cet uniforme, plutôt élégant, n’est pas sans rappeler celui de la police fédérale belge, par sa teinte (bleue foncé), comme les autres éléments : forme du képi, sticker au dos ou encore les trois bandes symboles (même si elles sont revisitées).

Bleu couleur sombre, l’uniforme complet se porte avec une cravate de même couleur, chemise fermée, et un képi à forme oblongue, avec rappel sur le képi du logo qui figure en écusson sur la manche droite.

L’écusson choisi reflète la couleur bleue sombre, avec juste du blanc pour le mettre en valeur de l’uniforme. Outre la dénomination (en anglais) de la fonction (European Border and Coast guard), on trouve trois bandes identiques en forme de vague (ou colline), les deux plus hautes étant irisées par quatre traits en perpendiculaire. Ce afin d’illustrer les différents terrains d’exercice des gardes (terre, mer). Les étoiles, au nombre de douze (comme le drapeau) de l’Union européenne, symbole de l’harmonie (et non du nombre de membres), sont aussi en blanc. La couleur jaune d’origine de ces étoiles a été abandonnée.

Un sticker vient à l’arrière rappeler en majuscules l’appartenance à l’agence FRONTEX et le descriptif (en anglais) ‘European Border and Coast guard’. Un deuxième sticker (amovible) vient compléter cette identification, avec la traduction dans la langue du pays d’intervention (qui sera donc adaptée à chaque opération).

Une veste courte vient compléter l’uniforme de base, avec un reflet en bleu ciel sur le haut de l’habit, autour des épaules, réfléchissant normalement. On peut remarquer cependant que l’ensemble de cet uniforme s’il a une certaine discrétion, présente l’inconvénient de n’avoir pas une grande visibilité. Les couleurs les plus visibles (jaune, orange, rouge), ne sont pas présentes.

Commentaire : Un uniforme symbole d’une évolution

Cet uniforme n’est pas juste une lubie d’un fonctionnaire en mal d’identité. Elle répond à une vraie nécessité. Rappelons en effet que l’Union européenne a décidé de se doter de son propre corps de garde-frontières (et garde-côtes). Celui-ci sera composée pour partie de personnels détachés ou venus en renfort des États membres (comme avant). Mais aussi (et c’est la grande nouveauté), de personnels recrutés directement, payés par l’UE, selon le statut de la fonction publique européenne, formés, instruits et soumis à la chaîne hiérarchique européenne.

C’est la première fois dans l’histoire de l’UE que des agents seront ainsi armés et chargés de tâches exécutives pour assurer des fonctions régaliennes au plan européen. Une novation dont on ne mesure pas encore tout à fait les conséquences ni dans les États membres ni au niveau de l’UE. Précisons que ces forces, bien que soumises à la hiérarchie européenne, n’évolueront pas de façon totalement autonomes. Elles agiront dans le cadre très précis de la loi de chaque État membre, sur sa demande et dans un cadre bien défini, opération par opération.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(crédit photo : Frontex (source) / B2 (sélection)

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Mali. Première formation d’un peloton des FAMA sur les blindés Typhoon

Bruxelles2 - Mon, 01/11/2021 - 22:25

(B2) Les Européens viennent de terminer à Gao au Nord du Mali la formation d’un peloton de l’armée malienne à la conduite de leurs nouveaux véhicules blindés

Apprentissage de la descente d’un Typhoon en position de combat (crédit : EUtM Mali)

L’armée malienne vient d’acquérir des véhicules blindés capables de résister aux principaux engins explosifs improvisés, les fameux IED. Ils devraient être déployés dans le centre du pays, là où l’influence des groupes terroristes est la plus répandue. Encore faut-il appréhender ces nouveaux véhicules, plus lourds que les anciens, et être capables de réagir en cas d’incident. C’est tout l’intérêt du premier entraînement du peloton malien dirigé par la mission EUTM, qui vient de se dérouler à Gao.

Une demande malienne

La demande de cette formation spéciale est venue de la partie malienne. précise-t-on au QG d’EUTM. Plus précisément lors de la réunion de coordination trimestrielle régulière entre le chef de mission de l’EUTM et le chef d’état-major général des forces armées maliennes. «Les Maliens ont des véhicules blindés, mais ils doivent de toute urgence former les conducteurs, les artilleurs et l’infanterie, en fait tout l’équipage », explique le général Ridzak, chef de la mission EUTM (et qui termine sa rotation).

Une formation complète

« Les soldats ont suivi une formation complète, maîtrisant les procédures de protection contre les engins explosifs improvisés (EID), apprenant à fournir les premiers soins, à manipuler correctement les armes lourdes », rapporte l’instructeur de formation, le capitaine finlandais TV. Les soldats doivent aussi apprendre à maîtriser la conduite sur différents terrains, le parcours du combattant, la réaction à l’attaque, et surtout comment vérifier et entretenir le véhicule avant le trajet. Une formation appelée à se développer et se renouveler au fil de l’arrivée de ces nouveaux véhicules dans les FAMA (cf. encadré).

Le système d’information

En plus de la formation ‘blindés’, des experts d’EUTM Mali ont également initié les soldats maliens du poste de commandement régional à l’utilisation d’un réseau informatique pour soutenir le système de commandement et de contrôle militaire.

Le concept de formations décentralisées

Ce type d’entrainements, hors du centre de Koulikoro, base habituelle de formation d’EUTM Mali, est appelée à se développer. Le nouveau mandat d’EUTM Mali prévoit en effet davantage de formations « décentralisées ». L’occasion aussi pour les EUTM et Barkhane de renforcer leurs liens. « En entraînant des troupes dans le centre du Mali, la coopération entre EUTM et Barkhane s’approfondit » indique le colonel Delacotte, commandant de la base de Gao, qui recevait le chef d’EUTM Mali, le général Ridzak. « Et nous en sommes très heureux. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

Typhoons en cours d’acquisition

L’armée malienne a acquis 130 véhicules blindés, lui permettant d’opérer dans tout le Mali, dans le cadre d’un contrat conclu avec les Émirats arabes unis. Une partie limitée (environ une trentaine) est l’objet d’une donation, l’autre partie est achetée. Conçus et fabriqués par l’industriel émirati, Streit Group, le Typhoon est un véhicule blindé, 4X4, de type MRAP. C’est-à-dire résistant aux mines et protégé contre les embuscades (Mine Resistant Ambush Protected). Il est utilisé principalement comme véhicule de transport de troupes d’infanterie et de soutien au sol (8 personnes + tireur + commandant + chauffeur), mais peut aussi être configuré en véhicule de commandement et de contrôle ou d’évacuation médicale. Doté d’une coque monocoque blindée en forme de V, il offre à ses occupants, selon son fabricant, une protection contre le souffle au niveau 3 du STANAG 4569 (la norme OTAN pour la protection des blindés).

Lire aussi : EUTM Mali redémarre. Redéploiement des effectifs et reprise des activités à la clé

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A propos de souveraineté numérique

EGEABLOG - Mon, 01/11/2021 - 18:53

Le propos qui suit s'intéresse à ce que peut faire un décideur public pour favoriser une souveraineté numérique. En réfléchissant à la notion de géopolitique du numérique et de ses conséquences sur la France, un des mots clefs paraît être celui de souveraineté. Or, il est intéressant que ce substantif qui, dans une conception classique, était absolu (la souveraineté) s’est vu ajouter des adjectifs : celui de souveraineté numérique (à la suite d’un débat lancé au début des années 2010 par Pierre Bellanger et devenu aujourd’hui commun) mais aussi celui de souveraineté économique, lui aussi ancien : cependant, il était réservé à une certaine partie de l’échiquier politique et il a vu son emploi élargi à la suite de la pandémie de Covid 19, quand  l’opinion s’est rendu compte de la dépendance industrielle de l’Europe envers la Chine.

Source

Quelques rappels sur la souveraineté

A l’origine, la souveraineté est un mot issu de la philosophie politique classique. Le terme a traversé les siècles pour reprendre en France un nouveau relief au cours de la seconde partie du XXe siècle. En effet, il est très lié à la puissance et le débat autour de cette notion de souveraineté est typiquement français et continue de contribuer à l’exception française. Entre la France première puissance militaire à la sortie de la 1GM (regardons ici le défilé de la victoire en 1919) et le désastre de 1940, la France a connu les extrêmes de la puissance. Ce traumatisme traverse le XXe siècle, d’autant qu’il a été renforcé par les échecs des guerres de décolonisation et de l’intervention de Suez en 1956.

Aussi le discours sur la souveraineté croise-t-il deux autres thèmes : celui de l’indépendance (qui est très proche de la souveraineté) et celui de la puissance. Ces trois mots font partie de l’ADN des armées dont c’est au fond une mission principale. Le général de Gaulle a réussi à construire un discours sur l’indépendance qui a convaincu une majorité de Français (souvenons-nos toutefois qu’il était très controversé en son temps et que l’unanimité que son nom rencontre aujourd’hui est largement posthume). L’indépendance a été assurée par une autre décision, celle de devenir une puissance nucléaire (décision prise, toutefois, sous la fin de la IVe République), mise en œuvre par l’armée. Au fond, l’armée nouvelle voulue par De Gaulle est celle qui permet d’assurer militairement l’indépendance du pays. Le consensus bâti autour du nucléaire en résulte.

Mais l’indépendance, sous le mot de souveraineté, a aussi été soulignée dans les institutions. Sans parler de la coutume constitutionnelle qui attribue un domaine réservé au Président de la République, observons que le mot de souveraineté est régulièrement employé dans la Constitution : tout d’abord, la souveraineté émane du peuple et c’est sur cette souveraineté populaire qu’est fondée notre démocratie. Mais la souveraineté est aussi la souveraineté extérieure (l’autre face de la souveraineté populaire) et rejoint en ce sens l’indépendance.

Insistons : dans cette conception originelle, la souveraineté est donc d’abord politique et repose sur des moyens militaires pour être garantie. Et puisque nous nous intéressons au numérique en général et au cyber en particulier, examinons plus précisément la question de la souveraineté numérique.

Critères de décision de la souveraineté numérique

A la différence de l’espace physique sur lequel repose la conception traditionnelle de la souveraineté (qui s’entend sur un territoire, celui-ci étant un espace occupé par ses habitants qui en revendiquent l’occupation), le cyberespace n’a pas de limites physiques évidentes. Cela ne signifie pas qu’il n’a pas de limites physiques, simplement qu’elles sont difficiles à appréhender. Aussi, pour les besoins de l’analyse, il nous semble qu’il faille considérer la souveraineté selon les trois couches du cyberespace : couche physique, couche logique, couche sémantique.

De même, il convient de s’interroger sur l’échelle pertinente : s’agit-il de l’échelle française ? de l’échelle européenne ? d’une éventuelle échelle occidentale ? Autrement dit encore, quel niveau d’interdépendance est -on prêt à accepter ? Or, le cyberespace ne bénéficie pas de l’arme ultime (la silver bullet) qui marche à tout coups et assure à son détenteur un pouvoir de destruction imparable sur son adversaire. C’est bien pour cela que tous les discours sur la cyberdissuasion nous paraissent reposer sur une compréhension erronée tant de la dissuasion nucléaire que de la nature du cyberespace et de la conflictualité qui s’y déroule. Dans le monde classique, celui de la souveraineté, l’arme nucléaire a apporté à la France ce qu’elle avait perdu : l’assurance de pouvoir éviter le désastre de 1940, ce qu’elle avait vainement essayer de chercher entre les deux guerres avec la ligne Maginot.

Cela signifie que dans le cyberespace, une sécurité absolue paraît impossible. Ce qui semble invalider la possibilité d’une action seulement solitaire : plus exactement, le traitement de la souveraineté cyber suppose de savoir étager ce qui reste de la responsabilité absolue de l‘échelon national. Cela ne peut être qu’un domaine réduit en volume (peu d’informations à protéger) aussi à cause des moyens nécessaire à mettre en œuvre pour assurer cette protection maximale. Nous sommes alors au cœur de souveraineté et la souveraineté militaire doit obtenir tous les moyens pour l’atteindre. Hormis ce petit échelon national, la question se pose alors de ce que l’on doit protéger en plus (quel périmètre) donc de ce qu’on doit partager relativement (quels moyens).

A titre d’exemple : faut-il conserver en France, en Europe, en Occident, une capacité de fabrication de semi-conducteurs les plus avancés ? si oui, quel en est le modèle économique ? S’il s’agit (c’est probable) d’un bien dual, comment s’assurer que ledit produit rencontre la faveur du public tout en étant rentable ? L’exemple choisi appartient à la couche physique mais on pourrait à l’envi reproduire le raisonnement sur les autres couches, en articulant le besoin, l’échelon géographique pertinent et l’équilibre économique. Il faut ici se méfier de nos visions colbertistes qui ont quand même, en matière de technologie, produits assez d’échecs pour que nous nous méfions de nous-mêmes. Mais l’on voit bien que ces questions sortent du champ de responsabilité du décideur militaire qui peut difficilement les influencer.

Enfin, une troisième série de facteurs vient compliquer l’analyse, il s’agit des évolutions technologiques. Une culture d’ingénieur aurait tendance à ne voir ici que de la science. Or, dans le numérique, ne considérer que les aspects techniques risque souvent d’aboutir à l’échec. Le minitel fut une belle aventure rencontrant un vrai succès populaire, mais sa conception centralisée ne résista pas à l’architecture décentralisée proposée par les Américains. Or, nous avions les ingénieurs (je pense à Louis Pouzin) qui avaient proposé et mis au point cette architecture décentralisée. Ainsi donc, l’innovation est aussi, forcément, une innovation d’usage. On peut mentionner les beaux mots de 5G, de quantique, d’IA, de blockchain, si on n’anticipe pas les usages on court à l’échec. La veille ne doit donc pas être seulement technologique, elle doit s’intéresser aux usages….

L’équation est donc extrêmement difficile. Plus exactement, une fois qu’on a défini le périmètre à défendre absolument, (le cœur de souveraineté que j’évoquais à l’instant), il va falloir travailler pour la sécurité du reste avec un oxymore : une souveraineté relative. Les politistes ont choisi des mots compliqués pour essayer de rendre ce paradoxe : interdépendance, autonomie stratégique, etc… Ce n’est pas très convaincant, d’autant que le décideur en dernier ressort fixera peu de directions claires.

Ici, il me semble qu’une boucle OODA est appropriée. Attention toutefois à ne pas vouloir l’accélérer car la vitesse ne nous semble pas le critère le plus pertinent. Mais il s’agit bien d’organiser une veille (orientation et observation) qui permette d’identifier (dans les trois couches) les points sensibles. Quel serait le critère de la sensibilité ?

  • Cette innovation affecte-t-elle le cœur de souveraineté ?
  • Si oui, comment y suppléé-je ?
  • Sinon, est-elle suffisamment sensible pour que j’envisage de nouer des partenariats plus ou moins approfondis avec tel ou tel acteur ?

Nous voici ici au D de décider. La veille pour la veille n’est pas utile, la veille doit être effectuée aux fins d’action. Le chef doit exiger des comptes-rendus réguliers de la veille mais aussi des propositions de décision associées. C’est d’ailleurs pour cela aussi qu’il ne faut pas accélérer le rythme de la boucle OODA (contrairement à l’intuition de John Boyd). Ce processus est récurrent (à la différence de la bataille qui est temporaire) et il faut suivre le temps du chef (et donc ses disponibilités). La boucle OODA doit ici être lente.

L’action vient ensuite (là encore, la nécessité de l’action signifie que les points de veille ne doivent pas être trop rapprochés). Elle doit être suivie et surtout évaluée, car de ses résultats dépendent l’orientation du cycle suivant. Il faut donc des critères d’évaluation associés à chaque décision. Ces critères permettront de relancer la boucle sur le prochain cycle.

En conclusion, la souveraineté numérique semble impossible à atteindre (sauf pour un cœur très limité de cybersouveraineté nationale). On doit donc décider d’une souveraineté relative, tout paradoxale que soit l’expression. Cela suppose un dispositif de veille mais qui soit articulé sur des décisions, notamment de partage avec des alliés, dûment choisis et évalués.

O. Kempf

Categories: Défense

Un camion d’EUTM Mali en feu sur la route de Bamako à Koulikoro

Bruxelles2 - Mon, 01/11/2021 - 16:20

(B2) Un camion de la mission de formation militaire de l’UE au Mali a été signalé en feu vendredi dernier (8.1) à Baguinéda sur la route de Bamako à Koulikoro, signale la presse malienne. Il se rendait la base de formation de EUTM Mali, Incident confirmé par un officier de la mission contacté par B2 L’accident a été « probablement » causé par un dysfonctionnement technique » . « La cause de l’accident est en cours d’investigation. »

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